Bonjour à tous,
Mon dernier petit texte, ou long selon le point de vue où on se place.

Il répond à un défi lancé sur Plume de zèbres, groupe Facebook.

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#defimots

"Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve" (Hölderlin)

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Il paraît qu'on a droit à tous les styles, alors je choisis le style du conte… mais le conte des comptes, peut-être du trop long décompte.

"Là où croît le péril... croît aussi ce qui sauve" (Hölderlin)

Quand l'un de mes enfants se faisait un bobo, il venait me voir pour un bisou magique. Et des bisous magiques, j'en étais devenue la recordwoman… car ils avaient une grande importance à mes yeux.

Dans ma famille, on ne s'embrassait pas, on ne se parlait pas, sinon pour dire ce qui n'allait pas. Ça ne se faisait pas de faire un compliment ou des encouragements. "Ça ferait des mauviettes" pensait papa. Alors on grandissait soit écrasés, soit écrasants. Soit agneaux soit loups…
Bien plus tard, en suivant mes enfants autistes dans les cabinets de psy, j'ai appris qu'une autre catégorie existait, la meilleure soit-disant : celle des koalas.

Personnellement, j'ai toujours été l'enfant modèle et sage. Tirée à quatre épingles. Oui celle qu'on dit snobinarde dans la cour d'école et qu'on n'aborde que si on a besoin d'elle.

Pourtant je n'avais rien de la snobinarde : ni l'argent en banque, ni le matricule ou la particule devant mon nom… mais par contre, j'avais une chose qui me gardait en vie : la volonté de ne pas montrer mes faiblesses. J'étais une battante au cœur libre.

J'aurais pu me laisser écraser par le poids des solitudes, par le poids des barrières, des moqueries, des harcèlements. J'avais toutes les raisons du monde de faire des dépressions sévères, j'avais toutes les raisons du monde de rester en arrière, de perdre pied et de me laisser enterrer. Mais je ne l'ai pas fait.

J'avais aussi des tas d'autres raisons pour que la boulimie me submerge, pour prendre des drogues, de l'alcool, des cigarettes, me laisser avoir par des jeux d'argent ou encore la porno…  Il y a tellement de moyens aujourd'hui pour nous laisser couler dans ce qu'on imagine nous libérer…
oui j'aurais pu me rendre prisonnière d'une de ces addictions riches en bonheurs imaginaires.

J'aurais pu, oui j'aurais pu…

Le plus dur que j'ai eu à affronter c'étaient les peines de cœur. J'aurais pu tout casser derrière moi, me venger des peines infligées, des mois et des années à pleurer mais je ne l'ai pas fait. À quoi bon ?

Alors j'ai écrit. J'ai écrit pour moi, j'ai écrit pour eux. J'ai dit merci. Peut-être que l'amour n'était plus, mais dans les yeux de ces personnes je me suis sentie jolie. On n'efface pas des sentiments si intenses. On ne gomme pas cette sensation de plénitude qui nous rend belles aux yeux des autres. Même achevées, ces relations m'ont aguerrie.

Aujourd'hui, je crois en moi bien plus qu'hier et quand je me sens humiliée, ou harcelée, je n'ai qu'à penser à ces sourires, à ces rires et tous ces échanges que j'ai tant affectionnés.

La rupture fut mon péril, aujourd'hui le souvenir est mon amnistie.

Dois-je dire merci ?

N'exagérons rien non plus 😇

© WafaBabin
25/02/23.

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Aujourd'hui ma philosophie ressemble à cet extrait de prière de St François d'Assise. Mais bon je n'y suis pas encore parfaitement, ça viendra peut-être, en tout cas, je l'espère.

« Seigneur, fais de moi un instrument de Ta Paix, Là où est la haine, que je mette l'amour. [...] Là où est le doute, que je mette la foi. [...]

Car c'est en se donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve, c'est en pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie. »

© Photo prise ce jour devant l'Autel de Ste Foy. À l'occasion du premier dimanche de carême. Ce jour, nous avons entendu le récit des tentations du Christ pendant ses 40 jours dans le désert. Le but n'est pas d'être parfait et de fermer les yeux aux tentations, mais il est de savoir dire non quand on sait que ce n'est pas servir le Bien. Et le Bien est ce qui fait notre Vraie Joie.