Il devait être deux heures du matin quand j'ai reçu cet appel. Et que j'ai entendu la voix sanglotante de Taehyung au bout du fil.
"Hyung... Jimin... Jimin... Il..."
J'ai pas cherché à en savoir plus, j'ai raccroché. Et j'ai ramené mes genous contre mon torse pour y enfouir mon visage. Je savais pourquoi il m'appelait. Il m'appelait pour m'annoncer la nouvelle. Et rien que d'y penser, je ne me sentais déjà plus moi-même. Jimin est mort. Voilà ce qu'il s'apprêtait à me dire. Et sans que je ne le veuille, un sanglot passa la barrière de mes lèvres. Une larme coula. Puis deux. Puis trois. Puis un torrent entier. Jimin n'est plus. Je ne pourrai plus me réveiller le matin en sentant sa chaleur contre mon corps froid. Je ne pourrai plus le câliner à mon aise la nuit. Je ne pourrai plus l'entendre dire mon prénom avec amour. Je ne pourrai plus le regarder avec tendresse.
Rien que d'y penser, mon cœur se serra, et mes larmes continuèrent de perler de mes yeux. Dire que tout ça est arrivé par ma faute... Si seulement je ne lui avais pas donné rendez-vous à ce café... Si seulement je ne lui avais pas demandé de se dépêcher parce qu'il faisait froid... Si seulement je n'avais pas piqué une crise de jalousie parce qu'une fille l'avait regardé avec insistance... Si seulement je ne l'avais pas poussé fort et que sa tête n'avait pas rebondi violemment contre cette barre en fer... Il s'était ensuite effondré au sol, sans vie, en position étoile, et du sang avait commencé à se former autour de sa tête.
Alors que je me remémore la scène, mes sanglots se font de plus en plus fort. J'ai chaud et j'ai froid en même temps, mon cœur s'enflamme de tristesse et de rage contre moi-même, alors que le regret prend place dans mon âme. Je regrette de ne pas être resté à ses côtés jusqu'à la fin. La peur d'entendre les médecins me dire que c'était fini m'avait pris. Et je m'étais enfui, laissant les autres membres du groupe en plan à l'hôpital. Je m'étais réfugié dans ma chambre, plongée dans le noir, et je m'étais assis contre mon lit, les jambes étendues devant moi, alors que je fixais le vide. Puis Taehyung m'avait appelé après quelques heures. Heures durant lesquelles j'étais dans un état second. Et c'est dans ce même état second que j'avais répondu à mon cadet. Je ne l'avais même pas laissé finir sa phrase... Le pauvre.
Un sourire triste se fit sur mon visage, mais il se transforma rapidement en une grimace, alors qu'un nouveau sanglot me prit. Je ne voulais pas... Je ne voulais pas qu'il parte... Je ne l'acceptais pas... J'ai besoin de lui pour survivre dans ce monde cruel, où les gens jugent sur ton apparence, ta personnalité, ta manière d'être. C'est celui qui m'aide chaque jour, face à toute la haine que je me prends de la part des anti-fans, celui qui me réconforte dans les mauvais moments, celui qui m'a appris à vivre, et non survivre...
Une quinte de toux violente me prit, et alors que je crachais l'air de mes poumons, la porte de ma chambre s'ouvrit. Mais j'étais dos à cette porte.
"Allez vous-en ! Je ne veux voir personne !"
Et à la fin de cette phrase, je m'effondrai à nouveau en sanglot.
La porte de ma chambre se referma, et je me remis à pleurer plus fort qu'avant, pensant être seul, en serrant mon cœur avec ma main, alors que l'autre s'était enfoui dans mes cheveux, les tirant légèrement vers le haut. Mais sans que je m'y attende, deux bras entourèrent ma taille, et des lèvres se posèrent dans ma nuque. À ce toucher, mon corps se raidit. C'était impossible...
"Hyung... Qu'est-ce qu'il t'arrive...?"
À l'entente de cette voix, mon cœur se serra encore plus, et les sanglots me reprirent de plus belle, faisant trembler tout mon être. Je suffoquais, mon cœur me faisait mal, ma tête tournait. J'allais m'évanouir.
Mais c'était sans compter sur lui pour me ramener à la réalité. Il m'avait tourné vers lui, doucement, tendrement, avait pris mon visage en coupe avec ses mains.
"Respire Hyung... Tout va bien..."
Non, ça n'allait pas. Le fait de le voir devant moi aggravait mon état. Un fantôme de lui devant moi. Il n'était pas réel. C'est ce que je me répétais. Alors je l'ai repoussé, je me suis adossé contre le mur derrière moi pour me laisser glisser au sol et pleurer, mon visage enfoui dans mes mains.
Je le savais que je ne supporterai pas de le voir en face de moi... Irréel...
Mais un corps se pressa contre le mien, et sa voix chaude et légèrement inquiète me murmura des mots doux à l'oreille pour me calmer. Mais je savais qu'il n'était pas là, devant moi. Ce n'est pas réel.
"Je suis tous seul dans cette pièce... Tu ne peux pas être ici..." J'ai murmuré, comme si je cherchais à me convaincre moi-même.
Le spectre qui me serrait tout contre lui me murmura alors tout doucement à l'oreille.
"Et que dois-je faire pour que je te prouve que je suis vraiment là ?"
Face à cette question, j'ai relevé mon visage et j'ai croisé ces yeux bruns qui me couvraient avec tendresse, avec amour, avec inquiétude. Ç'avait l'air tellement réel. Et je n'ai pas pu empêcher cette phrase de passer mes lèvres. Je les avaient soufflées, comme le vent, contre son oreille.
"Laisse moi te toucher."
Le fantôme avait haussé les épaules, m'avait relevé, et m'avait entraîné doucement au dessus de lui sur notre lit, nos corps se faisant face. Mes yeux le touchèrent d'abord. Il s'était allongé, et je le détaillais du regard. De la tête au pied. Ses cheveux étaient décoiffés. Il avait détourné le regard pour ne pas affronter le mien. Ses joues avaient légèrement rougies. Ses lèvres pulpeuses étaient entre-ouvertes. Je continuais alors plus bas. Ses clavicules saillantes transparaissaient à travers son t-shirt rouge. Le même qu'il portait au moment de notre rendez-vous. Sa taille mince magnifique, ses cuisses musclées, habillées d'un simple short.
"Jimin..."
J'avais murmuré de ma voix rauque après avoir tant pleuré. Le fantôme a réagi et a posé sa main chaude contre ma joue. Et je me suis laissé aller à cette chaleur. Ma main a d'abord retracé les courbes de son visage. Son nez. Ses yeux. Ses lèvres. Sa mâchoire. Puis elle est descendue progressivement. Son cou. Son torse. Ses côtes. Sa taille. Ses hanches. Arrivée à ce niveau là, elle s'est faufilée sous son t-shirt et a remonté son buste pour s'arrêter au niveau de son cœur.
Boum boum... Boum boum...
Sa poitrine se soulevait, tandis qu'il haletait à mon toucher, à ma main glacée. Je l'ai alors regardé, les larmes aux yeux.
"C'est réel ? C'est pas un rêve ?"
Je lui avais demandé, les larmes aux yeux. Pour toute réponse, il m'a souri. De ce sourire idiot dont il avait le secret. Ses yeux se plissèrent en ce eye-smile que j'aimais plus que tout au monde. Et cet instant valut tout l'or du monde. Ses bras passant derrière ma nuque pour me rapprocher de lui, ses lèvres s'unissant aux miennes, alors qu'il mouvait avec tendresse ses deux bouts de chairs pulpeux contre les miens, sa main s'enfouissant dans mes cheveux et les tirant légèrement... Mon cœur allait exploser... Et il me dit une phrase qui me changea totalement. Me fit frémir de désir et de tendresse. Je n'avais plus cette peur au ventre. Je n'avais plus un fantôme devant moi. J'avais Jimin. Devant moi.
"Hyung, tu ne me crois toujours pas après ça ? Alors aime-moi comme tu ne m'as jamais aimé..."
"Jimin..."
Et des larmes réapparurent au coin de mes yeux. Larmes que mon amour se dépêcha d'essuyer avec ses pouces. Et doucement, sûrement, tendrement, il reposa ses lèvres contre les miennes, passa un bras dans mon dos et colla mon corps contre le sien. Et c'est lorsque nos deux bassins de rencontrèrent que je perdis toute conscience.
Je ne me souviens que très peu de ce qui s'est passé après. Nos soupirs saccadés, ses gémissements ininterrompues, nos corps ne faisant plus qu'un. Tout avait l'air si réel. Et lorsque j'ai touché ce point, ce point qui l'avait rendu fou, ce point qui ne l'a jamais rendu aussi réel à mes yeux qu'en cet instant, ses gémissements se firent plus répétitifs. Ils sonnaient comme une douce mélodie à mes oreilles. Alors je continuais à le faire chanter, jusqu'à qu'il n'en puisse plus et qu'il se relâche. Tous ses muscles se détendirent, et moi je continuais jusqu'à me détendre à mon tour. Finalement, nous nous sommes détachés. J'ai rabattu la couverture sur nous deux, et j'ai posé la tête de mon âme-soeur contre ma poitrine, alors qu'il s'endormait déjà. À mon tour, mes yeux se fermèrent et je rejoignis doucement le monde des rêves.
Le lendemain, lorsque je me suis réveillé, j'étais seul, dans mon lit. Personne à mes côtés.

La porte s'ouvrit d'un coup, me faisant sursauter, sur un Jimin tout propre qui s'essuyait les cheveux avec une serviette.
"Hyung ! J'ai faim ! Jin-hyungie a préparé des crêpes ! Dépêche-toi ! Sinon, vais tout manger !"

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Hey mes kookies ! I'm back ! À la base, c'était censé être un YoonMin mais à la dernière minute, c'est devenu un HopeMin 😅
Le bonus de cet OS sortira dans deux semaines, si j'ai la foi !
Je sortirais sûrement la version Sad end de l'OS dans 1 mois, avec le bonus. Voilà Voilà ! Je vous laisse théoriser dans les commentaires en attendant !
Bye ~