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- - - - - PDV Damian - - - - -

Je regarde Daryl s'éloigner avec sa joyeuse troupe en ricanant, je sais qu'il reviendra. Le sang de son père coule dans ses veines, il laissera pas une pareille occasion lui filer sous le nez. Je me tourne vers la tablée de mes invités, déviant le regard sur Sean qui peste tout en s'essuyant, ayant de la sauce sur la gueule. Je me rapproche de lui, sa tête se lève doucement pour me regarder. Je souris en coin avant d'attraper l'arrière de son crâne pour claquer violemment son visage contre la table. Un fracas assourdissant résonne, sans oublier le bruit de casse provenant de l'assiette devant lui. Lorsque je le redresse, du sang lui coule du nez et de l'arcade sourcilière, mais un éclat de porcelaine est planté juste sous son oeil. S'il ne perd pas la vue de ce côté là, il est chanceux.

Damian : - T'as cru qu'en emmenant ma fille hors de ces murs, il n'allait rien se passer ?

Hicho : - Jefe...

Damian : - Ferme-la Hicho, ou je lui pète les dents. Réponds, Sean.

Sean : - Non, je... Je la surveillais, mais dans cette horde de monde, elle m'a échappé, comme une anguille entre les rochers...

Je lui reclaque la tête sur le marbre, lui arrachant un gémissement de douleur. Je le relâche ensuite avant que je ne le crève sur place. Je contourne la table, m'arrêtant au niveau du seuil de la baie vitrée.

Damian : - C'est pas pour rien que je la garde loin de tous ces chiens. Ils seraient les premiers à l'enlever, à la séquestrer, à la violer, tout ça pour avoir un certain ascendant sur moi. Mais je vais t'apprendre quelque chose : personne me dupe, et personne désobéit à mes ordres. En te faisant tatouer la dague des Dagger Rose, tu t'es engagé à me servir et à m'obéir. Pas à réfléchir avec ta queue. Messieurs, je vous souhaite encore bon appétit, je ne vous retiens pas, la réunion s'achève ici, nous nous revoyons le mois prochain.

Je me fais saluer, avant que je ne m'engouffre dans la maison. Montant les marches quatre par quatre, je rejoins bien rapidement la chambre de Saku'. La porte est fracturée en deux, va falloir qu'elle soit changée et vite. J'entre dans la pièce, et constate que ma fille est allongée, en train de dormir profondément. Elle aurait déjà râlé de ma présence sinon. Je viens m'asseoir au bord de son lit, fixant son visage à présent serein. Je caresse furtivement ses cheveux, avant de retirer ma main quand elle se met à bouger pour tourner la tête de l'autre côté. Elle est le reflet le plus parfait d'Adrianna, je ne peux être que fier, et je tuerai chaque mec qui posera la main sur elle !

? : - Damian ?!

Je me retourne aussitôt quand j'entends une voix féminine. Je me lève comme si je m'étais brûlé et reviens dans le couloir, en face de Nymeria.

Nymeria : - Tout va bien ?

Damian : - Ouais. Elle a fait le mur pour aller à cette fête de merde à la plage.

Nymeria : - Tu savais que ça allait arriver, tu ne peux la tenir enfermée indéfiniment.

Damian : - Quand j'aurais besoin de ton avis sur l'éducation de ma fille, je te ferais signe, OK ?

Nymeria : - J'en connais un qui est tendu...

Damian : - T'as vu l'heure qu'il est ? Et tu déboules ici comme si c'était un moulin ! Qu'est-ce qu'il y a, ton mari t'a foutue à la porte ?

Nymeria : - Mmh. Je vais pas rebondir là-dessus et prendre ta mauvaise humeur comme elle est. Viens avec moi.

Damian : - Je suis pas d'humeur.

Nymeria : - Tu le seras quand j'aurais commencé à faire baisser la pression.

Je fusille Hicho du regard qui déboule au bout du couloir. Son fameux détecteur a dû le prévenir que quelqu'un était entré dans la chambre de Saku. Ce système n'est pas si mal que ça, finalement. Je suis Nymeria jusque dans ma chambre, et à peine ai-je fermé la porte derrière moi qu'elle lâche son sac à main, avant de se foutre à poil. J'arque un sourcil, mais fais de même, enroulant ma main autour de ma queue que je commence à branler sans lâcher son corps du regard.

De ma main libre, j'agrippe ses cheveux pour la mettre à genoux, et plaque mon gland contre ses lèvres rosées.

Damian : - Suce !

Elle obtempère rapidement, alors que j'opère des mouvements de va-et-vient brutaux afin d'enfoncer mon chibre au fond de sa gorge. Elle risque de prendre cher, je suis encore sur les nerfs !

- - - - - PDV Sakura - - - - -

Je suis extirpée de mon sommeil quand on me tire la couette dans laquelle j'étais enroulée comme un makis. Je pousse un léger cri, heureusement que j'ai enfilé une culotte et un t-shirt avant de me coucher ! Je me recroqueville sur moi-même, un sachet de viennoiseries venant s'échouer sur mes draps.

Papa : - Mange, le jet nous attend.

Je relève la tête, ma vision étant encore un peu floue. Je frotte énergiquement mes yeux avant de distinguer des domestiques en train de boucler littéralement toutes mes affaires. Des cartons et des valises sont dans tous les coins !

Sakura : - Attends, c'est quoi ce délire ? Il s'est passé quoi cette nuit ? Et puis, il est quelle heure ?!

Papa : - Actuellement six heures du matin, t'as dû dormir quatre heures à tout péter. J'ai pas fermé l'œil de la nuit moi, alors te plains pas.

Sakura : - Hier tu m'as réveillée pour l'entraînement, je tiens pas à faire pareil, même si on change de région !

Papa : - On change de continent. Et pas pour l'entraînement.

Il me tourne ensuite le dos pour sortir de la pièce, mais je saute aussitôt sur mes jambes pour courir à sa suite.

Sakura : - Hey !!! Pourquoi on s'en va ? On va où ?

Papa : - On délocalise le gang. On quitte les États-Unis, c'est tout ce que t'as à savoir. Pourquoi, tu vas manquer à tes amis ?

J'encaisse ses paroles douloureusement. Il sait pertinemment que je n'ai personne ! Je serre les poings et affronte son regard glacial.

Papa : - On part à cause de ta pette aventure hors de ces murs. Tu nous as attiré des ennuis, et je dois faire ça pour ta propre sécurité.

Sakura : - Je suis pas en sucre !

Papa : - Tu aurais pu te faire violer par ce type !

Sakura : - Résultats, il va finir en bourguignon, pourquoi tu veux fuir comme ça ?!

Mon sang bouillonne littéralement. Je ne pourrais donc même pas retrouver cet inconnu qui m'a sauvée de la noyade ? Voire pire... Il était à table, chez nous, hier soir, peut-être sera-t-il du voyage ?

Papa : - Personne ne doit savoir qu'on a réussi à mettre la main sur toi. On s'envole loin de cette ville, c'est tout.

Sakura : - Tous mes souvenirs sont ici !

Papa : - Je t'ai pas demandé ton avis, t'es mineure, tu me suis sans discuter ! Sors encore un mot de ta bouche et tu te prends un rotatif qui t'enverra sur la planète Mars !

Je pousse un grognement pour simple réponse, avant d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Je mets bien dix minutes à me calmer, et le même laps de temps pour m'habiller. Avant qu'une des servantes ne tambourine contre la porte pour récupérer toutes mes affaires dans la pièce. Au bout d'une demi-heure, c'est le cœur serré que je descends de l'étage, rejoignant la cour extérieure. J'ai grandi en ces murs, même si mes souvenirs ne sont pas tous joyeux, je me vois mal partir.

Papa : - T'attends quoi, le déluge ?!

Je dévie la tête vers mon père qui attend près d'un 4x4. La portière est ouverte, il n'attend plus que moi. J'aperçois maman sur le siège passager, tout le monde est visiblement d'accord à partir... Traînant des pieds, je viens me hisser sur la banquette arrière, serrant mon sac à dos sur mes cuisses. Le regard triste de ma mère se tourne vers moi.

Maman : - On reviendra, le temps que tout ça se calme.

Sakura : - C'est vraiment à cause de moi qu'on part ?

Maman : - Disons que ta sortie imprévue hier soir n'a pas plu à tout le monde. Ton père fait ça pour te protéger.

Sakura : - Il me couve trop.

Maman : - Profite. Plus tu vas grandir, moins il le fera...

J'entends tout à coup un bruit sourd, et c'est avec horreur que je regarde notre maison partir en fumée. J'écarquille les yeux, aucun son ne m'échappant. Je reste tout simplement choquée. Papa reste là, campé sur ses pieds, à observer les flammes lécher les murs qui m'ont abritée. Mes yeux s'embuent, mais je me reprends bien vite. S'il me voit pleurer, je vais en prendre pour mon grade ! Je baisse la tête, tandis que le démon s'installe derrière le volant pour démarrer, nous faisant ainsi quitter le lieu de ma naissance et de mon enfance, vers une destination inconnue...

Une heure plus tard, nous voilà à bord du jet privé de papa. J'observe les nuages se dessiner à l'horizon, c'est la première fois que je vais aussi loin de la maison. Cette dernière n'existe d'ailleurs plus...

Maman : - Est-ce que tu vas nous dire maintenant où on va ?

Aucune réponse de la part du démon. Pas étonnant, il a les yeux rivés sur l'hôtesse de l'air qui roule des hanches pour aller chercher son rhum préféré.

Maman : - Damian ! Ca va, tu veux mes yeux ?!

Papa : - Les miens vont parfaitement bien, merci.

Maman : - Tu n'as aucun scrupule à faire ça devant moi !

Papa : - T'as accepté de me suivre, commence pas à me les briser.

Maman : - Je vais pas te regarder alpaguer les gonzesses qu'on croise, surtout sans rien dire !

Papa : - Je préfère largement quand tu fermes ta gueule...

Maman : - Ouais, quand je te suce.

Je vois papa qui revient d'un pas vif vers elle, alors que mes oreilles saignent littéralement. Au moment où j'entends le bruit d'une ceinture qu'on défait, j'attrape mes écouteurs pour les plaquer contre mes oreilles afin de mettre le volume de ma musique à fond. Adeptes du sexe en public, je sais qu'ils ne vont pas attendre d'être sur la terre ferme. Si je vomis, est-ce qu'ils vont arrêter ?

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Je me suis assoupie, la musique latino me vrille les tympans. Doucement, j'enlève un écouteur, essayant de voir si les ébats sexuels de mes parents sont terminés. Je constate qu'il n'y a aucun bruit, en revanche, il y a beaucoup de turbulences. C'est pour ça que je me suis réveillée en sursaut ! Mes yeux dévient sur le hublot où j'aperçois les lumières d'une vaste ville, et mes yeux s'écarquillent quand je distingue cette fameuse tour Eiffel que l'on voit partout dans les livres.

Sakura : - La France...

Papa : - Exact ! Au milieu des français, tu seras peut-être plus docile. Les mecs sont moches comparés aux américains, tu te calmeras mieux.

Je sursaute, ne l'ayant pas entendu arriver. Il s'installe à côté de moi et boucle sa ceinture.

Sakura : - Où est maman ?

Papa : - Elle se repose. Attache-toi, on va pas tarder à amorcer la descente.

Je m'exécute aussitôt, avant de le regarder à nouveau.

Sakura : - La France, OK, je m'en fiche, mais... Est-ce qu'on peut parler du mec d'hier soir ?

Papa : - Il est mort.

Sakura : - Pas lui. Celui que t'as initié au cannibalisme. Celui qui a évité que je me noie.

Une lueur étrange flotte tout à coup dans les prunelles de mon père. Il grogne et dévie la tête.

Papa : - Je l'ai remercié à ma façon, je lui ai proposé une collab qu'il a pas voulu accepter. Fin de l'histoire.

Sakura : - C'est tout ? Pas de chèque pour le remercier de m'avoir sauvé la vie ?

Papa : - Nan mais t'as cru que j'allais débourser un seul centime alors que tu m'as désobéit ? T'as surtout de la chance d'être vivante, et lui, il sait que j'ai une dette envers lui. C'est largement suffisant ! Maintenant reste tranquille, et profite encore du voyage. Parce que dès qu'on aura atterri, je t'entraîne jusqu'à ce que le soleil se lève !