❥ Chapitre 29 ~ La force d'un duo
- - - - - PDV Myriam - - - - -
Je serre les poings. Je sais qu'une fois que cette phrase sera dite, je ne pourrais revenir en arrière. Mais toute la pression que j'ai eue sur les épaules ces dernières semaines a fini par s'accumuler, sans oublier mon sentiment d'abandon au sein de ma propre famille et mon mari qui s'éloigne de moi. Tout ça est bien trop en pression au fond de moi pour que je le garde encore. Il faut que ça sorte !
Myriam : - NE FAIS PAS L'INNOCENTE VU TA RÉPUTATION DE TRAINÉE JE PEUX LÉGITIMEMENT ME POSER CETTE QUESTION !
Emilie : - Non Myriam. La réponse à ta question est juste non.
Daryl : - Il me semble qu'il faut qu'on parle.
Mes dents se serrent lorsque je vois la main de mon homme sur l'épaule de ma sœur. Cette dernière n'ajoute d'ailleurs rien, quittant aussitôt le bar pour rejoindre son siège. Je prends de plein fouet les prunelles noisette de Daryl.
Myriam : - Arrête de me regarder comme ça, s'il te plait, merci.
Daryl : - Combien de verres est-ce que tu as bu ?
Myriam : - Putain, mais foutez-moi la paix avec ça, merde ! J'ai pas le droit de profiter de l'alcool alors que j'en étais privé durant des mois, pour au final qu'on me dise que mon bébé est mort ?!
Ma voix se casse dans un sanglot. Je déteste être dans un tel état. Passer de la haine à la tristesse, de la joie à la colère.
Daryl : - Assieds-toi. On va parler, même si ça me plait pas forcément que tu sois dans cet état-là. L'alcool, c'est terminé pour aujourd'hui.
Myriam : - Oui papa !
Je maugréé entre mes dents, me laissant finalement tomber dans l'un des fauteuils près du mini-bar. Mon homme se place en face de moi, se penchant en avant, croisant ses mains devant lui.
Daryl : - Je pense que tout l'avion a dû entendre les atrocités que t'as sorti à ta sœur. Comment peux-tu croire une seule seconde que...
Myriam : - Que quoi ? Que ma sœur qui était mariée avec le jumeau de mon mari ne pourrait pas se taper mon mec ? Alors que je ne vois plus l'un ni l'autre ? Que je passe mes journées seule ou à être persécutée par les jumeaux ?
Daryl : - Myriam, t'abuses peut-être un peu, je...
Myriam : - Oh, j'abuse d'après toi ? Ewan m'a carrément dit que je lui faisais pitié parce que je ne sortais même plus, mais à quoi bon aller m'éclater alors que je suis seule ? Liam aussi se rebelle comme son frère, je suppose que la boxe y est pour quelque chose, il a claqué un plat avec un gâteau dessus parce que j'ai oublié de mettre du sucre glace. Il n'y a qu'Anya qui reste encore adorable avec moi, et encore, si elle n'a pas décidé de se rebeller elle aussi ! Comment suis-je censée me sentir bien au sein d'une famille qui ne me montre plus du tout d'intérêt ?!
Daryl : - Déjà... Je savais pas pour les jumeaux. Je leur en toucherai deux mots. Ensuite, crois-tu réellement que ton comportement va arranger la situation ? Emilie en a aussi bavé ces derniers temps, mais jamais elle ne t'aurait mis un coup de poignard comme ça. Et moi non plus putain, je suis dingue de toi Myriam, des années après notre mariage !
Myriam : - Qu'est-ce que tu dirais si je te foutais complètement de côté, passant la majeure partie de mon temps avec Matt ? Je passerai mes soirées avec lui, mes journées, même mes...
Daryl : - Je t'arrête tout de suite, trésor. J'ai confiance en toi, j'ai confiance en Matt. Vous me feriez jamais ça, tout comme je ne te ferai jamais ça, tout comme ta sœur ne te ferait jamais ça.
J'éclate finalement en larmes, posant une main contre ma bouche. Je secoue la tête de gauche à droite lorsque je sens la main de mon homme sur mon genou.
Myriam : - Ce n'est plus une question de confiance, Daryl. Je n'arrive plus à suivre ma sœur et nous n'avons plus le même dialogue toutes les deux. Je me demande parfois si... Si ce n'est pas préférable que l'on se sépare elle et moi. Que ma famille prenne une maison et que la sienne en prenne une autre. Tu vois dans quel état je suis pour penser une telle chose ?! Alors qu'Emilie a toujours été là pour moi, et inversement ? Mais je sature de tout ça, pourquoi est-ce que vous ne me faites pas entrer dans votre bulle non plus ? A cause de l'histoire Juan ? Je n'arrête pas de vous dire qu'il s'en est pris à moi et que j'étais constamment sa cible parce que je suis une moins que rien qui n'est même pas capable de se défendre sans son mari ou sans sa sœur. Comment puis-je prétendre être une avocate de grande renommée et une mère qui est là pour ses enfants alors que je ne suis qu'une merde ? COMMENT VEUX-TU QUE JE ME CALME OU QUE JE NE PENSE PAS QUE TU ME TROMPES AVEC MA PROPRE SŒUR ALORS QUE...
Le reste de ma phrase est aspiré par la bouche de Daryl qui vient de heurter brutalement la mienne. J'étouffe un sanglot, rendant finalement son baiser à mon mari. Je soupire d'aise, me rendant compte que je n'avais plus senti cette douceur depuis des jours.
Je m'accroche à la nuque de mon homme comme si c'était une bouée de sauvetage. Il reste à genoux devant moi, mon visage niché dans son cou, ses lèvres se rapprochant soudainement de mon oreille.
Daryl : - Jamais je ne te ferai souffrir, Myriam. S'il s'avérait que je veuille coucher avec une autre femme, je demanderai d'abord le divorce. Je ferai les choses dans les règles de l'art.
Ma respiration se coupe littéralement. Même mes larmes arrêtent de couler d'un coup. Je me recule légèrement pour pouvoir croiser le regard de mon latino.
Daryl : - Mais je ne le demanderai jamais ce divorce, parce que je ne veux pas d'une autre gonzesse. Tu es la femme que j'aime, tu es mon évidence, mon tout. Tu es ma moitié, la femme de ma vie et tu le sais. Parce que je te le dis tout le temps !
Myriam : - Tu... Tu me le disais oui, mais ça fait des semaines que tu ne me dis presque plus rien... Et tu as plusieurs femmes de ta vie, en passant de ta fille à ma sœur...
Daryl : - Myriam, sérieux, qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu aies un minimum confiance en moi ? Et puis tu connais Emilie mieux que personne, jamais elle ne te ferait ça, t'es la prunelle de ses yeux, elle ne ferait rien qui te détruirait intérieurement !
Myriam : - Alors pourquoi j'ai ce sentiment d'être délaissée, Daryl ?
Ma voix se recoupe dans un sanglot. Derrière mon homme, j'aperçois Matt qui vient d'arriver. Il hausse les sourcils en me voyant.
Matt : - Je voulais juste voir si tout était sous contrôle...
Daryl : - Tout est sous contrôle frérot, t'inquiètes. Garde un œil sur mes gosses, en particulier les jumeaux, avant qu'ils ne détraquent l'avion. Ils en seraient capables !
Je souris légèrement en regardant mon beau-frère, c'est vrai que Liam et Ewan sont incontrôlables, surtout en public... Daryl se retourne vers moi, levant mon visage vers le sien d'un mouvement de l'index sous mon menton.
Daryl : - J'ai accepté de vous suivre pour te faire plaisir. J'ai clairement pas envie de revoir mes parents, et surtout pas ma mère. Mais je fais un effort pour notre famille. Alors s'il te plait, les prises de tête, j'en veux pas durant nos vacances improvisées. Ta sœur t'aime, je t'aime, c'est tout ce qui compte. Et si tu as besoin que je te dise que je ferai des efforts pour passer davantage de temps avec toi, alors je te le dis : je m'occuperai à nouveau de ma femme. Excuse-moi si je te parais distant, c'est vraiment pas mon intention. Em' et moi avons passé des jours et des jours sur une île, ça rapproche forcément. Mais tu peux me croire sur parole, jamais je ne l'ai touchée et je ne le ferai pas, parce que la seule sœur Saez qui me rend dingue, c'est toi !
J'essaye de sourire, mais je ne suis pas convaincue. J'ai tellement perdu confiance en moi, je me sens... tellement vide ! Comme une coquille, et je ne sais plus comment remédier à ça !
Myriam : - J'ai légèrement abusé sur la boisson je crois...
Daryl : - Légèrement est un faible mot trésor... Sans oublier l'altitude. Tu devrais aller t'excuser auprès de ta sœur, elle...
Je pose un doigt sur ses lèvres pour le faire taire, secouant la tête de gauche à droite.
Myriam : - Je regrette certaines paroles... Mais je ne me sens pas prête à lui parler. Laisse-moi seule s'il te plait...
Daryl : - Non. Je préfère rester là.
Myriam : - Tu ne...
Une petite tête brune me bondit soudainement sur les genoux, me coupant net la respiration.
Anya : - Mamaaaaaan, Liam il m'embêêêêêêêêête !
Ma petite grenouille me saute sur les genoux et je soupire. Les jumeaux, encore et toujours. Au moins, on ne s'ennuie pas avec eux !
Daryl : - Qu'est-ce qu'il t'a fait, mon bébé ?
Anya : - Il a commencé à lancer ses chips sur Ewan, j'ai râlé en disant qu'il ne fallait pas gâcher la nourriture, et il m'a craché son coca sur les cheveux !
Je lance un regard à mon mari qui fronce les sourcils. Il se lève, déposant un baiser sur mon front, puis sur celui de sa fille.
Daryl : - Je m'en charge.
Il s'éclipse, me laissant avec Anya qui enroule ses bras autour de mes épaules.
Anya : - J'aime pas quand t'es triste...
Myriam : - Ça va aller ma chérie, ne t'en fais pas. Alors, ton premier voyage en avion, comment tu trouves ?
J'écoute Anya s'extasier durant tout le reste du voyage. Daryl n'est pas revenu nous voir, je suppose qu'il a recadré les jumeaux comme il se devait. J'attends que tout le monde descende de l'appareil avant de faire de même avec ma princesse dans les bras. Nous récupérons nos affaires, grimpant dans une limousine. Je me tais durant tout le trajet, lançant quelques regards noirs à Emilie qui me sourit. J'arrive pas à faire baisser ma colère et ma jalousie !
Lorsque nous arrivons devant l'église où les parents de Matt et Daryl sont, je sors avec les enfants de la voiture. Emilie s'étant endormie, elle est toujours à l'intérieur, alors que mon mari et son frère sont en train de se crier dessus. On a peut-être omis de dire à mon cher homme que nous allons participer à une messe dictée par Angel, son père... Le pauvre, lui qui ne voulait pas revoir ses parents, il va y être bien confronté !
Durant tout le temps de la messe, Daryl bougonnait. Les jumeaux se sont tenus à carreaux, il faut dire que c'était assez ludique, même moi qui ne suis pas vraiment pratiquante, j'ai apprécié ce moment ! Et la rencontre avec les parents Ortega m'a tenu en haleine. Angel a accueilli ses fils avec tendresse, ça se voyait dans ses yeux qu'ils lui ont manqué. En revanche, avec Valentina... J'ai ressenti ce froid indescriptible. Ah, elle était ravie de revoir Matt, mais quand elle a posé les yeux sur Daryl... Comment une mère peut faire autant de différences entre ses enfants ? Surtout des jumeaux ! Ewan et Liam ont beau avoir fait toutes les conneries inimaginables, je leur voue le même amour inconditionnel.
Nous ne restons pas plus longtemps dans l'église, sortant à l'extérieur. Nous avons fait la rencontre de Fleur Ortega, la petite sœur des jumeaux. Si je m'attendais à ça... Elle est d'une beauté ravageuse, visiblement c'est de famille, et elle a l'air tellement douce !
Daryl nous propose de prendre un bateau pour rejoindre la résidence de ses parents. Je me crêpe limite le chignon avec lui en lui disant que je sais manœuvrer un tel engin, et ouais, avec tout le temps libre que j'ai eu, j'ai pu passer mon permis bateau ! Je dépose toute notre petite troupe, allant amarrer le bateau un peu plus loin. Puis je reviens rejoindre tout le monde autour de la table pour débuter notre repas. Je reste silencieuse, observant de temps à autre les enfants qui se tiennent à carreaux pour une fois. Étrange, ils préparent une connerie ?
A la fin du déjeuner, Valentina me propose de venir l'aider pour quelques bricoles pour la fête prévue ce soir pour le retour de Matt et Daryl. Leur maison est vraiment énorme et ça me fait quelque chose de savoir que mon homme a grandi ici.
Valentina : - J'aimerais avoir votre goût prononcé pour certaines choses, ma chère. Que proposeriez-vous comme choix d'alcool ? Nous avons une cave à vin, je pense que cela ferait trop si l'on sort toute notre réserve...
Elle rit et je me contente de lui sourire. Je n'aime pas vraiment son attitude envers Daryl alors qu'elle est tout sourire avec Matt !
Myriam : - Tout dépend des invités qui seront là et de leurs préférences.
Valentina : - Oh, il y aura pas mal de monde, beaucoup de personnes connaissent mon fils et l'admirent.
Je fronce les sourcils.
Myriam : - Vos fils, vous voulez dire.
Valentina : - Bien sûr. Pourquoi, qu'ai-je dit ?
Non mais je rêve, elle ne s'en rend même plus compte ?!
Myriam : - Valentina, une question me brûle les lèvres...
Elle me regarde de ses yeux acérés.
Valentina : - Je vous écoute, très chère.
Myriam : - Pourquoi faire cette distinction entre Matt et Daryl ?
Ah cette fois, elle perd de sa superbe et me fusille du regard.
Valentina : - Comment je gère mes fils ne vous regarde pas, Myriam. Il me semble que je suis leur mère et que j'ai vécu d'innombrables choses avec chacun d'entre eux.
Myriam : - Je ne dis pas le contraire...
Valentina : - Et vous savez certainement de quoi je parle puisque vous avez aussi des jumeaux. Vous n'allez pas me dire qu'ils sont identiques sur tous les points ?
Myriam : - Non, pas du tout même. Et c'est ce qui fait leur personnalité. Ewan a hérité du côté bourrin de son père, mais il est prêt à tout pour protéger sa famille. Liam était plus réservé étant petit et avait pris de ma douceur, mais maintenant qu'il a commencé la boxe, il se rapproche plus de son père aussi.
Valentina : - Daryl... Je suppose qu'il n'a pas arrêté ses activités frauduleuses ?
Je serre les poings, respirant par le ventre. Inutile de m'énerve, mon taux d'alcoolémie a baissé et je ne tiens pas à me mettre en rogne pour la soirée.
Myriam : - Daryl est l'homme le plus droit que je connaisse. Il fait tout pour que je sois heureuse et pour que notre famille ne manque de rien.
Valentina : - Vous voulez que je vous dise ? Je suis étonnée de la situation... Que ce soit Daryl qui ait une femme aussi aimante que vous, des enfants adorables, et qui soit toujours marié avec vous, vingt ans plus tard. Et mon petit Matt qui a certes des enfants adorables, mais qui est divorcé... Matt devrait être heureux et en couple avec la femme qui lui a donné ses troisa dorables enfants... Pourquoi votre sœur a-t-elle fait le choix de le faire partir ?
Je plisse les yeux. Bon Dieu, je vais devoir faire preuve de patience avec elle !
Myriam : - Matt et Emilie se sont arrangés et ils ont vécu pas mal de choses tous les deux. S'ils en sont arrivés là, c'est que ça devait se faire. Mais ne croyez pas que mon mariage avec Daryl est constamment tout rose. Nous avons aussi des périodes de hauts et de bas, mais nous nous relevons toujours. Il a tellement d'amour à me donner que je suis comblée.
Je vois Valentina serrer des dents, mais elle ne réplique rien. Tiens, j'ai cloué le bec à la vieille bique ? Je m'apprête à lui poser une autre question, lorsqu'un bruit de verre brisé et une porte qui claque me fait sursauter.
Je fronce les sourcils, échangeant un regard avec Valentina. Les enfants sont dans leur chambre en haut, ça ne peut pas être eux. Nous nous rendons dans le couloir, apercevant Emilie, Matt et Angel qui sortent du salon pour voir ce qu'il se passe aussi. Mon regard tombe sur l'énorme miroir central qui est brisé au centre, quelques trainées de sang dégoulinant. Ça, c'est quelqu'un qui a frappé dedans, et je n'ai pas besoin de précisions pour savoir de qui il s'agit !
Myriam : - Daryl !
Je tourne les talons, fonçant vers la porte d'entrée. Mes yeux furètent partout et j'aperçois Daryl qui s'éloigne de la propriété à grandes enjambées.
Myriam : - DARYL ! EH !
Mais c'est comme si je parlais à un mur. Il ne s'arrête pas, au contraire j'ai même l'impression qu'il accélère ! Je me mets à courir à sa poursuite, ne faisant même pas attention que je traverse une petite route. Une voiture décapotable freine in extremis et me klaxonne.
Myriam : - Désolée, je vous avais pas vu !
? : - C'est bien une gonzesse de la ville ça ! Bordel,un peu plus et tu ressemblais à une crêpe, bella !
Je m'excuse en levant les mains, rejoignant Daryl qui s'est arrêté de l'autre côté de la route, le regard rivé sur moi. Lorsque je me rapproche, je lis une colère indescriptible sur son visage.
Myriam : - Bébé, qu'est-ce que tu...
Daryl : - Bordel, tu peux pas regarder quand tu traverses une route ?! Et t'aurais fait quoi si la bagnole t'aurait embarquée ?!
Myriam : - Je ne...
Daryl : - Putain, cette journée, c'est vraiment de la MIERDA !
OK... Quand il utilise des mots espagnols, il est vraiment très énervé, et je n'ai même pas réussi à terminer une seule phrase.
Daryl : - J'aurais jamais dû venir ici bordel, j'aurais dû suivre mon instinct et rester à Miami, merde ! J'aurais été bien mieux, ma vieille n'a pas changé en vingt ans putain !
Je regarde Daryl, impuissante. J'étais pourtant avec Valentina, pourquoi se met-il dans un état pareil ?
Daryl : - Je me doutais qu'il y avait une raison pour qu'elle me foute de côté comme ça, mais j'aurais jamais pensé à ça, PUTAIN !
Il se tire les cheveux, tournant en rond, faisant les cent pas. Je n'aime pas le voir comme ça ! Je m'avance vers lui, me jetant presque contre son torse. Il me rattrape de justesse entre ses bras musclés, alors que mes mains vont englober son visage.
Myriam : - Daryl, qu'est-ce qui te prend tout d'un coup?
En guise de réponse, des larmes coulent de ses yeux et il blottit son visage au creux de mon cou. Il me serre contre lui, comme s'il avait peur que je lui échappe. Je le sens trembler, assailli de sanglots. J'ai rarement vu Daryl pleurer de cette façon, et je me sens tellement impuissante ! Je pose mes mains sur son dos, le caressant lentement.
Myriam : - Bébé... C'est moi qui étais avec ta mère, tu n'étais pas là... Qu'est-ce qu'il se passe ?
Tout en restant contre moi, Daryl me murmure à l'oreille.
Daryl : - J'étais dans le couloir. J'ai entendu mon père parler à Matt... Je suis né sans vie, trésor... Je serais pas là sans mon frère !
Sa voix se casse dans un nouveau sanglot. Je n'y comprends rien, de quoi parle-t-il ?
Myriam : - Daryl... Il va falloir que tu m'expliques...
Il me garde contre lui encore quelques instants, avant de reculer légèrement, posant son front contre le mien.
Daryl : - Quand ma mère a accouché, j'étais mort. Je respirais pas. J'ai lâché aucun cri.
J'écarquille les yeux.
Myriam : - Mais comment...
Daryl : - Attends, laisse-moi terminer mon ange. Matt est l'ainé, c'est lui qui m'a sauvé. Une des infirmières m'a placé à côté de lui et un miracle s'est produit. J'ai repris des couleurs et j'ai poussé mon premier cri rien qu'avec la présence de mon jumeau. Matt m'a sauvé dès notre premier jour alors qu'on a toujours cru que j'étais l'ainé qui avait mal tourné mais qui serait toujours là pour son petit frère. Sauf que j'avais tous les problèmes de santé possibles qu'un nourrisson pouvait avoir. J'étais sous couveuse durant de longs mois, tandis que Matt était dans les bras de notre mère. Elle s'est plus attaché à lui, alors que moi... Je ne suis que le fruit de plus de 10 heures de souffrance... Elle a eu du mal à l'accouchement, c'était très épuisant pour elle. J'arrivais pas à comprendre pourquoi elle avait l'air de me mettre de côté, maintenant je vois... Elle a profité avec Matt, tandis que je me battais avec la vie... J'aurais peut-être dû y rester, ne pas me réveiller aux côtés de mon frangin. J'ai eu une enfance tellement merdique que je me suis réfugié dans les gangs et toutes les autres conneries de ce genre, tout ça pour me donner une raison de rester sur cette planète de merde !
Je plaque une main contre ma bouche, observant Daryl qui est en larmes. J'ai tellement mal de le voir comme ça, et ce qu'il dit me vrille le cœur.
Myriam : - Daryl putain... Apprendre ça, je conçois que ça doit te faire un choc... Mais je t'interdis de dire que tu aurais dû y rester ! Comment j'aurais fait sans toi ?! Comment j'aurais eu mes superbes enfants sans toi ?! T'es mon pilier Daryl, tout l'amour que tu n'as pas pu avoir de ta mère, je te le donne, et je continuerai de te chérir jusqu'à ce que nous redevenions poussière !
Ma voix tremble et voir mon mari en larmes m'émeus au plus haut point. Je sens des larmes qui roulent sur mes joues aussi, je ne saurais jamais toute la peine qu'il peut ressentir à cet instant en ayant entendu ça, mais il peut compter sur moi pour le soutenir !
J'ai à peine terminé de parler que Daryl me soulève dans ses bras, mes jambes s'enroulant autour de sa taille. Il me serre fermement contre lui, sa tête reposant sur ma poitrine.
Daryl : - Tu arrives à me foutre hors de moi maintes et maintes fois... Mais t'as toujours ce don de m'apaiser, qu'importe les maux qui me tourmentent... Et c'est pour ça que je t'aime putain, merci d'être là Myriam !
Myriam : - Je serai toujours là Daryl. On se l'ai promis. A jamais, tu te souviens ?
Mon mari hoche la tête, me souriant.
Daryl : - A jamais, trésor. Merci pour tout...
Je n'ai pas le temps de répondre que ses lèvres viennent happer fiévreusement les miennes. Sa langue force le passage pour trouver la mienne et s'enroule délicieusement autour, entamant ainsi un ballet endiablé. Les mains de mon homme se posent sur mes fesses pour me maintenir contre lui, et si nous n'étions pas à l'extérieur, je sais pertinemment que je n'aurais plus eu mes vêtements depuis bien longtemps...
A contrecœur, je mets fin à notre étreinte, reculant légèrement la tête pour observer mon homme droit dans les yeux. Ils sont encore embués, mais j'y lis tout l'amour qu'il me porte et intérieurement, je m'en veux. Jamais il ne me ferait du mal, jamais Mushu ne me ferait du mal. J'ai les meilleurs autour de moi, il faut simplement que je reprenne confiance en moi et tout s'arrangera, j'en suis persuadée !
D'une lenteur calculée, Daryl vient déposer un énième baiser sur mes lèvres, avant de me reposer doucement au sol. Il entrelace ses doigts aux miens, inspirant profondément.
Daryl : - Rentrons avant qu'on ne me blâme...
Myriam : - Désolée bébé, mais... Tu risques d'avoir des reproches en pleine tête, tu as brisé le miroir du couloir...
Daryl : - J'avais besoin d'évacuer ce trop plein d'émotions.
Myriam : - Montre-moi ton poing, ça va aller ?
J'attrape ses mains sans qu'il ne me réponde, voyant que les phalanges de son poing droit sont endolories et rougies. Les plaies ont déjà presque cicatrisé.
Myriam : - La violence et toi...
Daryl : - Un cocktail dangereux, mais qui a toujours fait partie de moi...
Myriam : - Et c'est comme ça que je t'aime. Si tu étais aussi sage que ton frère et doux comme un agneau, pas sûre que je serais toujours à tes côtés, bad boy...
Cet idiot se bidonne, m'entrainant vers la maison. Matt et Emilie sont sur le perron, nous observant jusqu'à ce que nous arrivions devant eux. Je fuis le regard de ma sœur, observant mon beau-frère.
Matt : - Papa s'excuse. Il savait pas que t'étais derrière la porte. Il voulait pas que tu l'apprennes comme ça...
Daryl : - Il a pas à s'en vouloir. Et la marâtre ?
Matt : - Maman est dehors, sur la terrasse. Elle continue les préparatifs pour la fête.
Daryl lâche un rire jaune et je resserre mes doigts autour des siens. Je capte son attention et il hoche la tête, me signifiant qu'il se calme.
Daryl : - Ça change rien pour moi. A part que je tombe sur le cul de pas être l'ainé. Je suis le p'tit Ortega quoi, merde!
Matt et lui ricanent, mais je sais que mon homme fait le fier face à son frère. Même si ça l'a profondément touché, il ne l'avouera jamais à quelqu'un d'autre. Je souris à son jumeau, croisant le regard de Mushu. Elle esquisse un sourire, avant de s'effacer de l'entrée pour nous permettre de rentrer. Je suis Daryl qui se dirige aussitôt vers la terrasse. Sur le chemin, nous croisons Angel qui regarde tristement son fils.
Angel : - Mon fils... Je voulais te dire ça de vive voix. Pas que tu l'entendes comme ça...
Daryl : - Ça va papa. Je suis un dur à cuire.
Son père coule un regard vers moi et sourit légèrement.
Angel : - Pas devant elle, je présume. Mais tu es fort mon fils, et je veux que tu saches quelque chose : je suis fier de toi. Fier de l'homme que tu es devenu. Fier de ta famille. Ta femme est superbe et tes enfants sont adorables.
Je souris, émue, mon homme lâchant ma main pour aller faire une accolade à son paternel. Si seulement Valentina pouvait être aussi compréhensive... Mais avec elle, j'ai l'impression qu'on fonce constamment dans un mur. Angel prend congés de nous et nous nous dirigeons vers la terrasse, remarquant qu'Ewan et Liam jouent au ballon dans le jardin, avec Ayden comme coach sportif. Fleur se retourne en nous voyant, souriant chaleureusement.
Fleur : - Mina s'est endormie avec Ellie et Anya. Elles étaient tellement adorables que je n'ai pas voulu les réveiller !
Myriam : - Tu as bien fait, merci ! Elles doivent être épuisées du voyage.
Fleur : - Oui, par contre les garçons, ce sont bien des Ortega, ils sont increvables !
Et puis cette voix qui fait frissonner Daryl résonne brusquement.
Valentina : - Les jumeaux sont tellement énergiques... De vraies piles électriques !
Elle s'extasie tellement devant nos jumeaux... Est-ce que ça lui rappelle des souvenirs ? Pourquoi ne pas se rapprocher de Daryl dans ce cas ? Pourquoi le laisse-t-elle toujours de côté ?
Valentina : - Ewan est vraiment différent de Liam, ça se voit tout de suite.
Je suis sur le point de répliquer, mais c'est Daryl qui me coupe l'herbe sous le pied.
Daryl : - Ils ont un tempérament différent, Liam tient de Myriam, Ewan de moi. Mais tous les deux sont unis comme les doigts de la main, et on les aime d'un amour inconditionnel. On fait aucune différence entre les deux, ce sont nos fils et nous les aimons de la même manière qu'Anya. Pas de distinctions dans notre famille.
J'écarquille les yeux en entendant la répartie de mon homme. Valentina fronce les sourcils et tourne la tête vers son fils, sans dire un mot. Daryl m'embrasse furtivement, se débarrassant de sont-shirt, rejoignant les garçons sur l'herbe. Matt ne met pas longtemps avant de les rejoindre à son tour, tandis que je m'installe à côté de Fleur, Emilie se mettant de l'autre côté d'elle. Nous observons les Ortega se mettre la pâtée au foot, sans parler, sans faire de remarque, profitant simplement du tableau que nous offrent nos hommes.
* * * * *
La soirée est vite arrivée. Une quantité énorme de personnes sont agglutinées dans le jardin. Finalement, Valentina a décidé de sortir toutes les sortes d'alcool qu'ils possédaient, ayant fait appel à un traiteur pour qu'ils proposent divers mets pour ravir les invités. Matt et Daryl ont salué bon nombre de gens, mais je crois que toute la ville a été invitée !
Les enfants jouent entre eux, restant à l'écart, loin des adultes. Nous, nous restons là, observant les invités, un verre de champagne à la main. Du moins, Daryl a le droit à sa coupe, moi, c'est soft, et j'ai envie de rester sobre ce soir, j'ai assez fait de bordel aujourd'hui !
Daryl : - Myriam, tu peux aller avec mes parents hein, je ne t'en voudrai pas.
Je tourne la tête vers la droite, apercevant Valentina et Angel en pleine discussion avec Matt et Emilie. Ellie est dans les bras de ma sœur et semble s'endormir. Le voyage l'a complètement lessivée la pauvre !
Daryl : - Je suis sérieux...
Myriam : - Non, ça ira. Je suis bien ici, avec toi. Je n'aime pas du tout le comportement de ta mère vis-à-vis de toi. J'ai aussi des jumeaux et si l'un d'eux avait souffert de plusieurs maladies et aurait risqué d'y rester... J'aurais été comblée de le voir vivre !
Daryl : - Elle a une vision différente des choses. Mais s'il te plait, j'ai pas envie de parler d'elle. Profitons de la soirée. Commence par boire, j'ai envie que tu t'amuses et pas que tu te prives.
Myriam : - Je n'ai pas besoin d'alcool pour m'amuser, bébé. J'arrive à me débrouiller.
Daryl : - Si tu ne goûtes pas ce délicieux champagne Made in Ortega, je ne réponds plus de rien Myriam !
Myriam : - Que vous êtes autoritaire, Monsieur Ortega...
Mon mari sourit, avant que je ne me tourne vers un serveur qui passe à proximité de moi et j'attrape une coupe de champagne posée sur son plateau. Mon regard parcourt ensuite l'assemblée d'invités autour de nous. Et tout à coup, je butte sur un groupe de mecs qui ont les yeux rivés vers moi. L'un d'eux, le plus grand, portant des lunettes de soleil, me sourit comme dans une pub de dentifrice. Choquée, je le fixe comme si je venais de voir un fantôme.
Daryl : - Trésor ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Mon cœur martèle dans ma poitrine et je crois rêver. Mais non, c'est bien lui. Benjamin, mon ex. Celui qui m'a pris ma virginité et qui m'a larguée du jour au lendemain !
Myriam : - Je... Euh...
Benji s'excuse auprès de ses potes et vient vers nous. Oh putain il tient pas du tout à la vie !
Benjamin : - Salut Myriam ! Putain, j'y crois pas, te voir ici des années après... Ça fait quoi, au moins vingt ans ! T'es toujours aussi belle !
Et il vient m'enlacer, sans que je ne puisse comprendre quoi que ce soit. Je ne bouge pas, restant droite comme un i, jusqu'à ce que le raclement de gorge de Daryl ne fasse sursauter mon ex. Il s'éloigne légèrement de moi, mon mari venant enrouler un bras autour de ma taille.
Benjamin : - Mec, un souci ?
Oh putain !
Daryl : - D'ordinaire, j'aime pas trop qu'un gars enlace ma femme tu vois.
Benjamin : - Ta... Oh bordel, Myriam la timide mariée ?! Incroyable ! Alors là, je tombe des nues ! Merde, moi qui voulais tenter ma chance, c'est râpé ! Valentina ne m'avait pas dit ça, sinon j'aurais pas pris la peine d'annuler mon voyage à Ibiza ! J'avais vraiment envie de te revoir.
Je jette un œil à mon latino qui fronce les sourcils.
Daryl : - C'est qui ce merdeux ?
Myriam : - Mon ex...
Daryl : - Tu...
Benjamin : - Oh ma belle, tout doux. Pas n'importe quel ex, mais celui avec qui elle a tout vécu ! Ouais, d'après ce qu'on dit, une femme n'oublie jamais sa première fois...
Mes yeux s'écarquillent tellement qu'ils manquent de se décrocher de mes orbites. Je m'apprête à répliquer, mais la voix de Valentina coupe court à toute discussion entre nous. Elle pose une main sur l'épaule de Benji en souriant. Je ne l'ai même pas vue approcher !
Valentina : - Je vois que vous avez fait la rencontre de Benjamin Spoler, le fils de bons amis à nous. Il habite normalement New York et il nous a fait l'honneur de sa présence... Je le connais depuis qu'il est tout petit !
Le bruit d'un verre brisé retentit soudainement et je tourne la tête vers Daryl. Il vient d'exploser son verre contre l'un des piliers de la terrasse et toise maintenant méchamment sa mère.
Daryl : - Putain, me dis pas que tu l'as fait exprès !!!
Valentina : - Sois plus explicite, mon fils.
Daryl : - Tu connais ce mec depuis qu'il est gosse ? Il a donc aucun secret pour toi et je sais très bien comment tu es ! Tu l'as invité pour essayer de repousser Myriam dans ses bras parce que c'est son premier amour, hein ?! PUTAIN MAIS TU VAS VRAIMENT ME POURRIR LA VIE JUSQU'À LA FIN, COMMENT TU PEUX FAIRE CA ?!
J'essaye de poser une main sur le bras de mon mari, mais il secoue la tête.
Daryl : - Nan bébé, ne me touche pas, je veux pas te faire mal.
Myriam : - Daryl...
Valentina : - Comment oses-tu me parler sur ce ton, Daryl ?
Daryl : - Et toi, comment oses-tu ?! Tu essayes de faire capoter mon mariage, c'est ça ?! VA AU DIABLE MAMAN ! Tu n'y arriveras jamais, et tu sais pourquoi ? Parce que même si j'ai une confiance aveugle en ma femme, nous avons vécu tellement de choses ensemble que la sorcière que tu es ne représente rien !
Benjamin : - Eh, baisse d'un ton mon pote !
Daryl : - Toi...
Je fronce les sourcils, ayant à peine le temps de croiser le regard de mon homme qu'il a déjà foncé sur Benji, lui envoyant une droite. Mon ex n'a pas le temps d'esquiver et se le prend en plein dans le nez, du sang jaillissant d'une de ses narines.
Valentina : - Daryl ! Espèce de sauvage !
Myriam : - Valentina, avec tout le respect que je vous dois, je ne vous permets pas de le traiter de sauvage !
Valentina : - Ne vous mêlez pas des affaires familiales, très chère !
Myriam : - Je fais partie de la famille, que vous le vouliez ou non !
Je tourne la tête vers Daryl qui vient d'esquiver le coup lancé par Benjamin. Mais alors que je m'attendais à ce que ce soit Matt qui vienne porter main forte à son frère, ce sont Liam et Ewan qui atterrissent à côté de leur père. Ewan se met entre eux, Liam arrêtant le poing de Benji d'une seule main. Anya, quant à elle, me court dans les jambes en me demandant si je vais bien.
Myriam : - Doucement petite grenouille, je vais très bien !
Je regarde les trois hommes de ma vie, la main posée sur le crâne de ma fille. Ewan essaye de calmer Daryl qui tente de refrapper Benji, Liam tenant mon ex un peu plus loin. Mes grands garçons ont bien grandi !
Fleur : - Tu vois maman. Ça, c'est la vraie force d'un duo.
Je tourne la tête vers la plus jeune de la fratrie Ortega, la regardant fusiller sa mère qui vient de froncer les sourcils.
Valentina : - Qu'est-ce que tu...
Fleur : - Ewan et Liam sont liés par un lien fraternel indestructible. Tout comme Matt et Daryl. Même si tu essayes de pousser l'un de mes frères hors de la famille, tu n'y arriveras pas. Je me demande encore comme tu arrives à te regarder dans une glace, maman ! Tu me déçois beaucoup !
Je me désintéresse de ma belle-mère, ressentant une légère pointe de satisfaction en ayant entendu sa propre fille la remettre à sa place. Mes fils sont maintenant face à Daryl, Benjamin étant maintenus par son groupe de potes. Mon mari tourne subitement les talons, fusillant sa mère du regard, passant à côté de moi sans un mot. J'aperçois seulement sa lèvre qui a éclaté, puis il disparait dans la maison.
Anya : - Faut aller voir papa !
Myriam : - Je suis d'accord avec toi ma chérie ! Mais j'y vais d'abord, reste avec tes frères. Vous pourrez nous rejoindre après.
Ma petite crapule hoche la tête, courant vers ses frères qui n'ont pas déserré les points. Je sais que la sagesse de leur sœur va les calmer instantanément. Je prends congé à mon tour, retournant dans la villa. Je parcours les pièces du rez-de-chaussée, avant de monter. Je retrouve Daryl dans notre chambre, allongé de côté sur le lit. Sa main retient sa tête et il a le regard rivé vers la baie vitrée.
Myriam : - Daryl ?
Tout ce que j'ai comme réponse, c'est le bras de mon homme qui se tend vers moi. Je m'avance jusqu'à lui, me glissant derrière son dos. Je pose une main sur ses abdos, sa paume pressant sur le plat de ma main.
Daryl : - Je sais plus quoi faire pour apaiser les tensions entre ma mère et moi. Je vais pas tarder à rentrer trésor. Je vous pourris tout simplement vos vacances.
Myriam : - Ce ne seront plus des vacances si les enfants n'ont plus leur père avec eux...
Daryl : - Je sais...
Un silence s'installe entre nous et je préfère ne rien dire. Je sais qu'il a besoin de ça pour se calmer, et lorsqu'il entremêle ses doigts aux miens, je sais que sa colère s'est atténuée.
Myriam : - Je sais que tu as le sang chaud, mais c'était obligé cette scène avec mon ex ?
Daryl lâche soudainement un petit rire nerveux.
Daryl : - Tu te souviens quand tu m'as parlé de Tatiana ? Je t'avais dit que je fracasserais la tête du mec qui a pris ta virginité. J'étais obligé de frapper ce « Benji » ! Et d'ailleurs, t'as pas choisi le plus moche...
Myriam : - Ouais, super, il m'a baisée et il m'a jartée comme une merde juste après. C'est vrai que j'ai vachement bien choisi tiens !
Mon homme se retourne brusquement, fronçant les sourcils.
Daryl : - J'aurais dû lui arracher les dents une par une !
Myriam : - Les jumeaux ne t'auraient pas laissé faire...
Daryl : - J'avoue que je suis fier d'eux ! Ils n'ont pas hésité à se foutre entre ce type et moi rien que pour éviter que l'un de nous soit blessé.
Myriam : - Je pense qu'ils s'en foutaient de Benjamin. Ils sont intervenus pour toi.
Daryl : - Je sais me défendre trésor !
Liam : - On est intervenus parce qu'on a eu peur que ça dégénère et que ça touche maman ou Anya qui étaient derrière toi.
Nous nous tournons tous les deux vers la porte d'entrée, où nos trois tornades attendent.
Ewan : - On sait très bien que tu sais te défendre papa. C'est toi qui nous as appris les bases des arts martiaux. Mais on pouvait pas rester sans rien faire.
Daryl : - C'est bien mes fils, ça ! Vous êtes dignes d'être des Ortega !
Anya : - On peut vous rejoindre maintenant ?
Je souris en hochant la tête.
Myriam : - Venez là mes amours.
Ma petite grenouille est la première à bondir sur notre lit, venant s'accrocher à moi comme un koala le ferait à son arbre. De nature plus réservée, Ewan reste un peu en retrait, tandis que Liam vient s'allonger près de son père.
Daryl : - Au moins je sais que quand je suis absent, les femmes de ma vie sont protégées avec mes p'tits mecs !
Je souris, embrassant le sommet du crâne d'Anya qui vient de glousser.
Ewan : - On les protégeait déjà bien avant que tu ne nous demandes papa. On sait que c'est important de protéger les femmes dans notre famille.
Daryl : - Exactement mon fils. Je suis fier de vous les mecs.
Liam : - Merci 'pa !
Mon mari tourne la tête vers moi, me décochant un clin d'œil. Je somnole, ma fille ayant la tête contre ma poitrine. Elle est déjà partie pour le pays des songes et je sens que je ne tarde pas à la rejoindre, cette journée était éprouvante pour tout le monde !
* * * * *
Lorsque je rouvre les yeux, Anya est dans les bras de son père qui est à quelques centimètres de moi. C'est Liam que j'ai contre moi, Ewan étant à l'envers, la tête à nos pieds, ses petons au niveau du torse de son frère. Ils ont bien bougé cette nuit !
J'embrasse le front de Daryl, puis de mon fils, avant de m'extirper lentement des draps. Je me débarrasse de ma tenue d'hier soir, allant me débarbouiller dans la salle de bains, puis je m'habille en silence, avant de descendre.
La maison est bien calme. J'entends le tintement de verres et quelques bribes de conversations. Angel, Valentina et Fleur sont dehors, sur la terrasse, en train de prendre leur petit déjeuner. Je m'avance vers eux.
Myriam : - Bonjour !
Je souris à Angel, puis Fleur qui me dédie un énorme sourire.
Fleur : - Salut ma belle ! T'es la première marmotte debout, le reste de ta famille est... encore dans les vapes !
Je souris.
Myriam : - Oui, je ne sais pas comment ça se passe du côté d'Emilie et Matt, mais pour Daryl, il a Anya dans les bras et les jumeaux sont à côté de lui, ils dorment tous à poings fermés.
A l'instant où je prononce le prénom de mon mari, j'entends un grognement provenant de ma chère belle-mère. Je dévie mon regard sur elle, tout en me servant un verre de jus de pamplemousse. Angel se racle soudainement la gorge et je croise son regard noisette.
Angel : - Ma femme a quelque chose à vous dire, Myriam.
J'arque un sourcil, regardant la principale concernée qui baisse les yeux sur son assiette. On dirait une enfant de 5 ans qu'on réprimande !
Valentina : - Mon attitude était inadmissible hier soir, je l'admets. J'étais au courant que Benjamin était votre premier amour et il m'a confié tout ce qu'il s'est passé entre vous, sans entrer dans les détails.
Myriam : - Pourquoi avoir fait ça ? Pour que je retombe dans ses bras alors qu'il m'a humiliée ?
Valentina : - Je dois avouer que j'ai du mal à voir Daryl avoir la vie qu'aurait mérité Matt. Mais je vous l'avais déjà dit, ça.
Je fronce les sourcils. Elle ne va pas m'énerver de bon matin quand même ?!
Myriam : - Je vous demande pardon ? Matt a trois beaux enfants, exactement comme son frère !
Valentina : - Ce n'est pas ce que je veux dire. Daryl a une femme magnifique et aimante à ses côtés, des jumeaux adorables et une petite princesse qui ressemble comme deux gouttes d'eau à sa mère. Matt aurait mérité d'avoir tout ça aussi, et pourtant il est célibataire et surtout divorcé de la femme qui lui a donné ses trois beaux enfants.
Myriam : - Daryl est un homme bien, un mari aimant et un père formidable !
Valentina : - Daryl était un petit voyou qui...
Je soupire bruyamment, la coupant dans sa tirade. Elle me gonfle ! Je bois d'une traite mon verre, avant de croiser les bras devant moi, sur la table.
Myriam : - Écoutez, Daryl m'a tout expliqué. Je comprends que ça a dû être éprouvant pour vous. Pour avoir accouché de jumeaux, je comprends parfaitement la douleur que vous avez ressentie. En revanche, je ne saurais jamais le sentiment qui vous a traversé lorsque vous avez vu que Daryl ne réagissait pas quand il est né. Par contre, je ne comprends pas comment vous avez pu le mettre de côté alors qu'il avait finalement poussé son premier cri, revenu à la vie grâce à la présence de son frère. D'accord, il était en couveuse durant ses premiers mois et vous avez profité avec Matt, c'est normal, je comprends. Mais en y réfléchissant bien... Daryl est un miracle de la vie non ?
Je regarde fixement Valentina qui vient de se ratatiner dans son siège. J'y crois pas, je lui fais la morale !
Myriam : - Si j'avais eu la chance de tenir mon dernier bébé en vie dans mes bras, j'aurais tout fait pour profiter de ce bonheur. Même si j'aurais souffert des heures et des heures, parce que c'est ça le privilège de mettre une vie au monde : on souffre, mais le bonheur est incalculable après.
Ma belle-mère écarquille les yeux en entendant mes dires.
Valentina : - Que... Anya n'est pas votre petite dernière ?
Je secoue la tête en inspirant profondément.
Myriam : - Officiellement, si. Mais j'étais enceinte il y a quelques mois encore. J'ai été agressée et ma grossesse a été brutalement interrompue. Ma petite Hope ne verra jamais le jour et je n'aurais jamais la chance de la prendre dans mes bras.
J'entends Fleur étouffer un sanglot, Angel posant une main sur la mienne. Je lui souris, avant de reporter mon attention sur Valentina.
Myriam : - Vous croyez que nous n'en avons pas bavé, Daryl et moi ? Lors de notre rencontre, j'étais prise pour cible de mon ancien patron complètement détraqué et obnubilé par l'argent. Daryl m'a protégée de cet homme qui travaillait pour un homme d'affaires important.
Le Fauve, un homme d'affaires important ? La blague du siècle !
Myriam : - A l'époque, nous habitions à New York. Cet homme d'affaires nous a laissé un ultimatum : ou on devait quitter la ville, ou il tuerait les jumeaux Ortega. Pour nous qui étions tombées amoureuses de vos fils, il était impensable que nous les mettions en danger. Nous sommes donc parties. Plusieurs mois plus tard, les garçons nous ont retrouvées à Miami, où ils nous demandées en mariage. Nous nous sommes installés ensemble, Mina a vu le jour, et j'ai démarré une carrière d'avocate. Je plongeais cœur et âme dans mon travail, j'étais aux anges. Sauf que je faisais passer mon couple en second plan. Pendant que ma sœur et Matt agrandissaient leur famille en attendant Ayden, je croulais sous les dossiers et les procès. Daryl m'a donné un ultimatum à son tour, et j'ai failli manquer le coche. J'étais prête à divorcer, lui aussi. Mais les choses ont finalement changé et je suis tombée enceinte des jumeaux. Nous nous sommes rapprochés, j'ai quitté mon boulot, Ellie a vu le jour du côté de Matt et Anya a rejoint la famille. Notre vie a basculé également lorsque j'ai eu ce grave accident et que j'ai perdu la mémoire. Je ne reconnaissais plus personne, pas même Daryl. Mais c'est là que l'on a vu le véritable amour qui nous unissait : j'aurais pu repartir avec un autre, mais non, je suis comme retombée amoureuse de lui. Quand j'ai appris que j'étais enceinte de Hope, tous mes souvenirs sont revenus et j'ai pu retrouver ma place au sein de ma famille. Puis j'ai appris votre existence alors que nous pensions que vous étiez... Enfin vous voyez. Daryl en est venu à la conclusion de nous exclure de vos vies parce qu'il avait l'impression de ne pas avoir été à sa place toute sa vie. Quelque part, vous lui en voulez de vous avoir caché Ewan, Liam et Anya ? Et bien, sauf votre respect, je le comprends. Il a bâti son havre de paix et il a pu recevoir tout l'amour dont il a été privé pendant 18 ans avec vous. Je ne dis pas que ma famille est parfaite, mais au grand jamais je n'abandonnerai un membre. Que ce soit Matt parce qu'il n'est plus marié avec Emilie, que ce soit ma sœur parce que l'on a des différents, que ce soit Daryl parce qu'il m'exaspère à chaque fois qu'il essaye d'avoir raison, que ce soient mes enfants quand ils essayent de me défier, que ce soit mes nièces ou mon neveu qui tentent toujours de me battre dans des sports dans lesquels je suis nulle. Tout ça, c'est ce qui fait ma famille, et quoi qu'il arrive, je les aimerais d'un amour inconditionnel, à jamais.
Valentina se lève brusquement, et je remarque que des larmes ont coulé sur ses joues, son maquillage a bavé. Fleur pose une main sur celle de sa mère, cette dernière resserrant ses doigts autour. Angel, quant à lui, me dévisage tristement. Je m'apprête à ajouter quelque chose, lorsqu'une main se pose sur mon épaule, me faisant sursauter.
Daryl : - T'étais pas obligée de dire tout ça, trésor...
Je me retourne sur ma chaise, voyant mon homme à mes côtés, les yeux larmoyants. Derrière lui, Matt et Emilie se tiennent la main, eux aussi émus aux larmes.
Valentina : - Les garçons... Je veux vous parler, s'il vous plait.
La maîtresse des lieux tourne les talons, allant dans le jardin. Elle s'assoit sur l'une des chaises du salon de jardin. Daryl embrasse délicatement mes lèvres en me murmurant quelques mots.
Daryl : - Je t'aime plus que de raison, Myriam.
Myriam : - Moi aussi bébé.
Il dépose un dernier baiser sur mes lèvres, avant de s'éclipser avec Matt. Tous deux rejoignent leur mère qui se met aussitôt à leur parler. Angel se lève, se raclant la gorge.
Angel : - Hija, tu viens m'aider à chercher le fraisier ?
Fleur : - Euh... Oh oui, le fraisier ! Bien sûr papa, j'arrive !
Ils s'éclipsent rapidement, me laissant seule avec Emilie qui s'installe sur la chaise voisine à moi. Plusieurs minutes insoutenables passent, sans qu'aucune de nous ne brise la glace. Jusqu'à ce que ma sœur prenne la parole en première.
Emilie : - C'est beau ce que tu as dit.
Myriam : - C'était sincère. Notre famille est très importante pour moi.
Emilie : - Je retrouve ma petite sœur ?
Myriam : - Elle a toujours été là. Mais elle doutait énormément d'elle. Elle avait l'impression de ne plus avoir sa place au sein de la famille. Mais... Je dois avouer que hier soir, la situation m'a donnée du baume au cœur.
Emilie : - Mmh... Je crois avoir entrevu Benjamin qui se battait avec Daryl, non ? Il foutait quoi ici, lui ?
Myriam : - Longue histoire... Mais les jumeaux ont défendu Daryl, Anya est restée avec moi et j'avais l'impression que toute notre famille était réunie. Cela n'était pas arrivé depuis bien longtemps, nous avons même dormi ensemble.
Emilie : - Je sais, je suis allée promener Chapo au milieu de la nuit, vous étiez mignons, votre porte était restée ouverte. Ça me fait plaisir de vous voir comme ça de temps en temps.
J'opine du chef, avant de soupirer lourdement. Je dévie mon regard sur Valentina et les jumeaux. La scène que je vois me coupe le souffle : Daryl enlace sa mère !!!
Emilie : - Eh ben en voilà deux qui ont mis les choses à plat. Ça fait plaisir !
Je tourne la tête vers elle. Ses lèvres sont pincées et elle attend quelques secondes avant de tourner la tête vers moi. Ses prunelles captent les miennes et je ne maitrise pas les larmes qui me brouillent bientôt la vue.
Myriam : - Em', je... Excuse-moi pour tout ce que je t'ai balancé à la gueule dans l'avion. L'alcool ça me réussit pas vraiment, et... J'ai eu tellement de pression ces dernières semaines que malheureusement, c'est toi qui as pris pour tout le monde... Tu es ma grande sœur que j'aime plus que tout et dont je ne pourrais jamais me passer ! Est-ce que tu me pardonneras un jour ?
Ma sœur tend une main vers moi que je serre aussitôt, de toutes mes forces, comme si j'avais peur qu'elle m'échappe.
Emilie : - Qu'est-ce qu'on s'est toujours dit, Mimi ?
Je souris, hochant la tête.
Myriam/Emilie : - Zazou et Mushu, toujours là l'une pour l'autre, envers et contre tous.
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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