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❥ Chapitre 27 ~ L'amour nous sauve toujours

- - - - - PDV Myriam - - - - -

Je regarde Emilie et Derreck sortir de ma chambre, avant de croiser les prunelles noisette de mon mari qui deviennent vite larmoyantes. Il montre très rarement ses faiblesses lorsque quelqu'un de l'extérieur est avec nous, mais avec moi, il ne met plus ce masque qui arborait son doux visage quand nous nous sommes rencontrés. Je lis en lui comme dans un livre ouvert, et je le sens fragile à cet instant.

Myriam : - Bébé...

Daryl étouffe un sanglot, serrant ma main entre les siennes. Il dépose une pluie de baisers dessus, ses yeux se fermant pour laisser échapper une larme qui dévale sa joue.

Daryl : - J'aurais jamais pu le supporter s'il t'était arrivé malheur... Tu aurais pu choisir de laisser vivre notre fille... Tu aurais pu leur ordonner de focaliser leur attention sur elle, en te laissant de côté, et...

Myriam : - Daryl...

Daryl : - Je suis tellement désolé... Ce bébé était un véritable miracle, et comme d'hab', cette putain d'épée de Damoclès s'est encore une fois abattue sur notre famille...

Je pose ma main libre sur sa joue, essuyant la trainée de larmes qui ravage son beau visage. Il relève les yeux vers moi, pinçant ses lèvres.

Myriam : - Je te l'ai dit... 7, c'était peut-être trop... Les jumeaux deviennent ingérables, et Anya aurait été jalouse de ne plus être la petite dernière... Mais c'est vrai que c'était injuste de ma part de choisir de tuer notre bébé... Tu n'as pas eu ton mot à dire...

Je réprime facilement un sanglot à mon tour. Je ne sais pas si ce sont les médocs que l'on m'a donnés qui interfèrent sur mes émotions, mais pour le moment, je n'ai pas envie d'éclater en larmes. Je suis triste, certes, et le fait de voir mon homme dans cet état m'émeut au plus haut point. Mais contrairement à d'habitude, je ne pleure pas encore, alors qu'en temps normal, j'aurais fondue en larmes avec Daryl, si sensible que je suis.

Daryl : - Trésor, je t'interdis de dire que c'est toi qui as tué notre enfant ! C'est cette pourriture de Juan, et je peux te jurer qu'il va payer au centuple ce qu'il a osé te faire ! Putain, maintes et maintes fois on l'a mis en garde de te foutre la paix, mais nan, c'est trop facile de s'en prendre à la plus fragile des sœurs Saez !

Mon souffle se coupe net, malgré que les pulsations de mon cœur se soient accélérés.

Myriam : - Je... Comment tu...

Daryl : - Ouais, je sais que c'est lui qui t'a fait ça. Hitz m'a laissé un message en me disant que tu te souvenais de rien, manque de bol, ta sœur est partie à ta poursuite quand tu as furieusement quitté la maison, elle a tout vu. Les secours étaient sur le point de te récupérer, et elle a chopé cet enfoiré. Pour le reste, tu n'as pas à savoir quoi que ce soit. Simplement qu'on s'occupe de lui et que tu n'as plus rien à craindre.

Je tente de me redresser dans mon lit, mais une douleur lancinante m'irradie de l'abdomen jusqu'à ma hanche. Je lâche une plainte,inquiétant aussitôt Daryl.

Daryl : - Epepep, reste allongée Myriam, tu dois te reposer !

Myriam : - Vous avez attrapé Juan et tu penses vraiment que je vais rester là, à ne rien faire ?!

Daryl : - Et si tu me disais plutôt pourquoi tu protégeais ce connard ? Pourquoi tu n'as pas dit à Hitz qu'il avait tenté de te tuer ?!

Myriam : - Pourquoi ? A ton avis, Daryl ? La dernière fois que Juan s'en est pris à moi et que Hitz était au courant, il l'a tabassé. Ça l'a pas empêché de recommencer et de revenir me trouver quand il est venu me rendre visite avec son acolyte à New York. Là, tes gars lui ont foutu une raclée et l'ont remis aux autorités, mais ça n'a toujours pas suffi !

Daryl : - Justement, si tu l'avais dit à Hitz...

Myriam : - Ça n'aurait strictement rien changé. La vie de notre fille m'a quand même été brutalement arrachée, alors que je l'avais en moi. Elle devait être en sécurité.

Une multitude d'émotions m'assaillent maintenant. Je repense à la colère que je ressentais lorsque je suis partie de la maison. Puis de la peur qui me faisait trembler face à Juan. Son regard glacial, jamais je ne pourrais l'oublier... Et maintenant, la haine qui fait bouillonner le sang dans mes veines, la tristesse qui ne rêve que de se déverser dans mes larmes qui restent pourtant bloquées dans mes larmiers.

Daryl se rapproche légèrement de moi, posant son front contre le mien. Nous restons silencieux quelques instants, parfaitement conscients qu'il est inutile de parler pour que l'on se comprenne. Et de toute manière, je ne sais pas si je suis en état d'avoir une conversation censée. J'ai plus l'impression de planer qu'autre chose.

Daryl : - Tu dois te reposer, trésor. Je dirais aux enfants que tu as eu un accident, mais que tu vas bien. On leur annoncera que leur petite sœur a rejoint les anges quand tu rentreras. Nous devons être ensemble pour leur dire.

J'acquiesce simplement.

Myriam : - Daryl ?

Daryl : - Oui ?

Myriam : - Demande à Derreck de garder les cendres de Hope. Je sais qu'ils incinèrent les nourrissons morts au bout de plusieurs heures. Mais j'aimerais l'enterrer chez nous... Sous un rosier... Afin qu'elle reste quand même présente dans nos vies...

Mon homme opine du chef, déposant un tendre baiser sur mon front.

Daryl : - Évidemment, je lui dirai. Dors maintenant, il faut que tu reprennes des forces si tu veux sortir au plus vite. Tu es courageuse, Myriam, je ne cesserai d'être fier de la femme que tu es. Je t'aime mon trésor.

Il embrasse furtivement mes lèvres, avant de se relever. Mais avant qu'il ne tourne le dos, j'arrive à lui attraper le poignet.

Myriam : - Attends ! Pourquoi as-tu l'air si pressé de partir ?

Daryl : - Myriam...

Myriam : - Dis-moi où tu vas !

Daryl : - Inutile que tu le saches. Cela ne t'aidera pas à reprendre de l'énergie.

Je suis bien trop épuisée pour répliquer quoi que ce soit d'autre. J'observe simplement mon mari quitter la pièce, alors que mon regard se perd dans la contemplation du ciel à travers la fenêtre. Hope, ma princesse... J'espère que tu as rejoint papa et maman, et qu'ils veilleront sur toi...

Et puis j'ai aussitôt sombré, bien trop shootée par les médicaments qui passent par mon intraveineuse. Je ne sais pas combien d'heures j'ai dormi, mais lorsque je me réveille, je constate qu'il fait encore nuit. Les bips incessants autour de moi me donnent une migraine affreuse, il faut que je sorte d'ici, je n'en peux plus !

J'arrache d'un coup sec les fils qui restent encore sur ma perf, appuyant aussitôt sur le bouton qui clignote. Pas folle la guêpe, aux soins intensifs, je sais que tout le monde est alerté lorsque le rythme cardiaque d'un patient augmente ou baisse étrangement. Vu que je suis maintenant débranchée, la machine ne détecte plus aucun pouls !

J'enfile mes baskets, grimaçant en raison de la douleur que je ressens encore au niveau du ventre. Je me redresse lentement, soulevant ma très coquette chemise d'hôpital pour apercevoir une large cicatrice partant de mon nombril à mon bas-ventre. Juan ne m'a pas loupée, putain !

Myriam : - A charge de revanche, espèce d'enfoiré...

A pas de loup, je m'avance jusqu'à la porte de ma chambre. J'abaisse lentement la poignée, ouvrant doucement le battant, passant ma tête dans l'encadrement. Pas d'infirmières. Pas de médecins. Rien. Et un calme presque inquiétant. Mais lorsque je tourne la tête vers la droite, je percute deux iris vertes qui me fixent sans ciller.

Myriam : - Euh... Les toilettes ?

Fernando me toise en croisant les bras devant son torse. J'aurais dû me douter que Daryl n'allait pas me laisser sans surveillance !

Fernando : - Vous fichez pas de moi, patronne. Y'a des toilettes dans la chambre. Qu'est-ce que vous faites debout ? Vous devez vous reposer, votre plaie risque de s'ouvrir !

Myriam : - Ma plaie va très bien. Mais il faut que je marche.

Fernando : - A 4 heures du matin ? Retournez dormir, je vais me faire faire une tête au carré par Ortega si vous bougez delà alors que vous devez vous reposer !

Myriam : - Eh oh, moi aussi je suis une Ortega, et tu bosses pour Daryl depuis un moment, tu me côtoies depuis un bout de temps aussi. Alors tu sais que je suis extrêmement têtue. Si je veux sortir pour marcher un peu, je sortirai !

L'homme de main de mon mari finit par soupirer lourdement, roulan tles yeux au ciel. Il recule de quelques pas, disparaissant dans une pièce voisine, avant de revenir avec un fauteuil roulant.J'écarquille les yeux en le voyant s'arrêter devant moi.

Myriam : - Non mais je suis pas handicapée, je monte pas là-dedans !

Fernando : - C'est ça ou je vous séquestre dans la chambre. A vous de voir.

J'obtempère finalement, m'installant dans le fauteuil. Fernando pénètre dans ma chambre et revient avec une couverture qu'il pose sur mes genoux. J'arque un sourcil en l'observant.

Fernando : - Quoi ? Il fait frisquet dans les couloirs, je tiens pas à ce que vous attrapiez un rhume !

Myriam : - C'est très noble de ta part, merci.

Il se place derrière moi, commençant à faire rouler le fauteuil. Je lui indique aussitôt l'ascenseur dans lequel nous nous engouffrons lorsque des éclats de voix résonnent au bout du couloir. J'appuie sur le bouton du premier étage, soudainement interrogée par Fernando.

Fernando : - Je croyais que vous vouliez prendre l'air.

Myriam : - J'ai dit que je voulais marcher. Pas que j'allais sortir de l'hôpital.

Les portes de l'élévateur s'ouvrent devant nous et nous progressons dans ces couloirs sombres. Il n'y a pas un chat, pas un bruit, comme si l'endroit était désert.

Fernando : - Ok, j'ai compris où vous voulez aller...

Et visiblement, oui, il a compris. Je n'ai plus besoin de lui indiquer la direction à prendre, il se dirige de lui-même vers la nurserie. Lorsque nous arrivons face à la baie vitrée, je me relève du fauteuil et pose une main contre le verre en observant les petits bouts de chou dans leur landau.

La nostalgie me gagne. Je les fixe un à un, et m'arrête tout particulièrement sur la petite qui est vêtue de rose. C'est la seule fille parmi la dizaine de bébés. Mon autre main se pose sur mon ventre et je mords sèchement dans ma lèvre inférieure. Ma petite Hope... Tu aurais été magnifique...

Fernando : - Vous voulez que je vous laisse seule ?

Je hoche doucement la tête, remerciant silencieusement Fernando. J'entends ses pas qui s'éloignent, avant qu'un sanglot ne me submerge. Je plaque une main contre ma bouche pour tenter de maitriser mes bruits de phoque, mais rien n'y fait, ma tristesse est maintenant lâchée, les vannes sont ouvertes. Mes doigts se crispent contre la vitre et je ne parviens pas à détacher mes yeux de ce bébé adorable.

Je sursaute lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Je croise le regard compatissant de Derreck, malgré les larmes qui brouillent ma vision.

Derreck : - Je savais que je te trouverai là... Je suis de garde ce soir, je voulais voir si tu dormais, mais quand j'ai constaté que la chambre était vide, il n'y avait qu'un endroit où tu pouvais aller. Et j'ai croisé ton garde du corps au bout du couloir. Tu n'aurais pas dû te lever comme ça, tu dois encore être branchée au monitoring pour que l'on puisse suivre tes constantes.

Myriam : - Il fallait... Je devais bouger...

Derreck : - Tu as vécu un traumatisme, Myriam... Ton corps vient simplement de lâcher, ce n'était pas une bonne idée devenir ici, tu te fais du mal.

Myriam : - Je voulais simplement... Je... Oui, c'était stupide...

Mes larmes redoublent encore plus, lorsque je sens une légère froideur contre mon bras. Je baisse le regard, apercevant une minuscule petite urne dans les mains du médecin.

Myriam : - Que...

Derreck : - Daryl m'a dit que tu souhaitais enterrer votre fille. J'ai pu récupérer ses cendres.

Incapable de prononcer un seul mot, j'attrape ce qu'il me tend et le serre fortement contre moi. Derreck m'invite à me réinstaller dans le fauteuil, et je n'ai pas vraiment la force d'opposer résistance.

Les jours suivants passent, et je suis enfin autorisée à sortir de l'hôpital au bout d'une semaine. Derreck voulait s'assurer que je me porte bien et que le coup de couteau que j'ai pris n'avait entrainé aucune complication. Durant tout ce temps, j'ai demandé à Daryl de ne pas me rendre visite. Je voulais être seule. Je recevais des messages de sa part, de celle des enfants aussi, mais je ne voulais voir personne, simplement pour me retrouver et faire mon deuil au calme, je présume.

Rassemblant toutes mes affaires, je sursaute lorsqu'un médecin entre dans la pièce. Je pose une main sur mon cœur pour calmer ses battements devenus frénétiques. Je relève la tête vers le jeune qui avance vers moi. Gueule d'ange, je dois bien l'avouer, cheveux noirs en bataille, yeux très clairs, encore un interne qui doit faire tourner la tête de ses collègues !

? : - Bonjour Madame Ortega. Je voulais simplement vous amener les derniers papiers administratifs qui vous permettent de sortir. J'ai dû courser le médecin dans tout l'hôpital, navré pour le retard.

Je lui souris, attrapant la liasse de documents qu'il me tend. Je zieute sur son badge afin de connaître son nom.

Myriam : - Aucun problème, docteur Stover, c'est bien gentil de votre part. Je me serais déplacée moi-même au secrétariat, cela vous aurait empêché de perdre votre temps.

Dr Stover : - Ah, je vous assure que je n'ai rien perdu aux changes. Je vous souhaite bonne continuation, et portez-vous bien surtout.

Il me décoche un sourire et un clin d'œil à faire rougir n'importe qui. Il a du charme, et il le sait ce petit enfoiré ! Les jeunes, de nos jours...

Il croise Daryl au niveau de l'encadrement de porte qui le détaille de la tête aux pieds, ne manquant pas évidemment de le fusiller du regard.

Daryl : - Ouais, maintenant je sais pourquoi tu voulais pas qu'on passe te rendre visite. Tu voulais garder tous ces médecins rien que pour toi...

Le ton sarcastique qu'emploie mon homme me fait malgré tout sourire. Mon latino se déplace jusqu'à moi, enroulant ses bras puissants autour de mon corps frêle.

Daryl : - Tu m'as manqué, trésor, putain... J'en pouvais plus...

Myriam : - Je suis désolée de vous avoir imposé cette distance, mais... J'en avais besoin.

Daryl : - Non, je comprends, tu as le droit de souffler de temps en temps, et t'as pas arrêté ces derniers temps ! Rentrons au plus vite, je déteste toujours les hôpitaux.

J'acquiesce, attrapant la petite urne qui contient Hope, alors que Daryl empoigne mon sac d'une seule main. Enroulant un bras autour de ma taille, il dépose un baiser à la commissure de mes lèvres, m'entrainant à travers les couloirs. Nous croisons soudainement le docteur Stover au détour d'un virage, mon idiot de mari en profitant pour m'embrasser furtivement, lançant une œillade meurtrière au jeune qui vient de blêmir.

Myriam : - Daryl, t'es pas croyable !

Daryl : - Quoi ? Tu crois que j'ai pas vu la petite flamme qui brillait dans ses yeux ? On dévore pas du regard ma femme, non mais oh !

J'enroule un bras autour de son biceps, déposant mes lèvres sur son épaule. Nos yeux se trouvent et se happent quelques instants, avant que les prunelles de Daryl ne descendent sur ce que je tiens au creux de ma paume.

Daryl : - Hope ?

J'acquiesce en hochant la tête de gauche à droite. Le regard de mon homme est soudainement traversé d'un voile blanc, avant qu'il ne reporte son attention devant lui.

Daryl : - Ma petite princesse...

Sa main se serre sur ma taille et il me rapproche un peu plus de lui.

Daryl : - Heureusement que je ne t'ai pas perdue toi aussi... Je m'en serais jamais relevé...

Je dépose un baiser sur sa joue, avant que l'on ne rejoigne sa fidèle Lambo. Il balance mon sac sur la petite plage arrière, m'aidant à m'installer sur le siège passager. L'odeur du cuir envahit aussitôt mes narines et je pousse un soupir d'aise. Je suis de retour dans la vraie vie !

Mon beau brun s'installe derrière le volant, faisant rugir la bête. Il démarre sur les chapeaux de roue, slalomant entre les voitures comme s'il était dans un jeu vidéo. Je n'ai jamais eu peur en voiture avec Daryl, il est parfaitement dans son élément et maitrise sa voiture d'une main de maître. Un pilote de Formule 1 ne ferait pas mieux !

Le trajet se passe dans le silence le plus complet, mes yeux restant rivés sur la petite urne sur mes genoux. Lorsque mon homme se gare dans la cour, je sors du véhicule à peine a-t-il coupé le contact. Je prends une grande bouffée d'air, rejoignant finalement la maison. Seul Chapo m'accueille, jappant joyeusement autour de moi.

Myriam : - Salut mon beau !

Daryl pose mon sac dans l'entrée, me rejoignant en une enjambée.

Daryl : - Les enfants sont sûrement dehors.

J'esquisse un sourire, prenant finalement la direction du jardin. J'ai à peine posé le pied sur la terrasse que les cris des enfants qui jouent dans la piscine me font sourire. Tous sont dans le bassin, s'éclaboussant à tue-tête, même Mina.

Daryl : - Est-ce que nos trois monstres peuvent sortir de l'eau pour saluer leur mère, ou c'est trop demandé ?

Voyant qu'ils ne réagissent pas, je pose une main sur l'épaule de Daryl qui s'apprêtait à hausser le ton.

Myriam : - Laisse-les jouer. Je vais m'occuper de Hope.

Je l'embrasse furtivement, avant d'aller vers le fond du jardin où d'innombrables rosiers ont poussé. J'adore ces fleurs, Daryl en a d'ailleurs planté un nombre incalculable pour que j'ai un petit coin de paradis où me ressourcer, et quoi de mieux que cet endroit pour la demeure éternelle de ma petite princesse ?

Je m'accroupis non loin d'un rosier blanc, creusant un léger trou non loin du plan principal à même les mains. Une fois que j'estime que la profondeur est suffisante, j'y dépose l'urne. Je ne me sens pas capable de l'ouvrir pour déposer les cendres, cela raviverait encore plus la blessure qui m'étreint le cœur.

Myriam : - Repose en paix, ma petite Hope. Maman et papa t'aimeront éternellement.

Je mords dans ma lèvre, mais une larme m'échappe tout de même. Avant que je ne puisse rabattre la terre sur ma fille, je sens une présence dans mon dos, puis un corps s'accroupit à mes côtés. Je croise le regard triste de Daryl qui dépose une petite paire de chaussons roses au-dessus de l'urne.

Daryl : - J'avais un pressentiment... Je savais que c'était une petite crevette...

Je ne peux m'empêcher de sourire, avant d'éclater en larmes. Mon mari enroule un bras autour de mes épaules, m'attirante doucement contre lui.

Daryl : - Doucement, trésor... Je serais là pour te soutenir, tu le sais, n'est-ce pas ?

Myriam : - Oui...

Daryl : - Et tes crapules aussi.

Je hoche la tête, portant mon attention sur les enfants qui n'ont toujours pas bougé de la piscine.

Daryl : - Ils viendront te voir après. Ils ont dit qu'ils terminaient leur partie de...

Je me redresse, tapotant mes genoux en raison de la terre qui s'est posée sur ma peau. Je me penche simplement en avant, refermant correctement le petit trou où repose maintenant ma petite dernière que je n'ai jamais pu serrer dans mes bras, mais malgré le fait que je n'ai jamais pu voir à quoi elle ressemblait, je l'aime d'un amour inconditionnel.

Myriam : - Ils doivent m'en vouloir. Liam voulait passer me voir tous les jours, je prétextais d'avoir une migraine affreuse. Sans oublier les messages vocaux que me laissait Anya. Il n'y a que d'Ewan dont j'ai eu très peu de nouvelles...

Daryl : - Il tient de moi, tu sais qu'à force, il ne montre pas ses sentiments aussi facilement.

Myriam : - Je suis tout de même sa mère, Daryl. Il n'a pas besoin de porter un masque face à moi. Je l'ai porté durant neuf mois, je pense être la personne qui le connait le mieux...

Daryl : - Ils grandissent, trésor, chacun à son propre caractère... Et les gars Ortega sont durs à gérer.

Myriam : - Ayden est pourtant un amour.

Daryl : - Ouais, mais nous, on a des jumeaux. Regarde comme on se crêpe encore le chignon avec Matt alors qu'on a trente balais passés !

Je reste encore quelques instants dans les bras de mon mari qui tente de me rassurer, avant de prendre la direction de la maison. Daryl enserre doucement mon poignet pour attirer une dernière fois mon attention.

Daryl : - Je vais voir ta sœur. Est-ce que tu veux que je te ramène un truc du centre commercial ?

Myriam : - Non, merci, je... Je vais vaquer à mes occupations. Comme personne n'a l'air ravi de me voir de retour. Ah,si, Chapo est le seul qui avait l'air content.

Daryl : - Hé ! Et moi alors ?

Myriam : - Tu t'enfuis déjà alors que je viens de rentrer...

Daryl : - Trésor...

Myriam : - Non, t'en fais pas. Je vais aller m'ouvrir une bouteille de rouge. Ça fait longtemps, j'en meurs d'envie.

Je tourne aussitôt les talons, passant à proximité de la piscine. Je croise le regard d'Ewan qui fronce les sourcils en m'apercevant. Je m'arrête quelques secondes, pensant qu'il va me dire quelque chose, mais il plonge sous l'eau pour couper le contact visuel. Oh, d'accord, on se la joue comme ça...

D'un pas nerveux, je me précipite à la cave à vin, attrapant une bouteille de rouge au hasard. Je la débouchonne, me servant un verre généreux, avant d'aller m'asseoir sur l'un des innombrable scanapés. Cet endroit m'a presque manqué, ce n'est pas du tout un repaire de femme enceinte, on va dire que mon amour pour l'alcool est bien moins important que celui qu'Emilie lui porte, mais un verre de temps en temps, ça ne fait pas de mal !

Je bois une première gorgée, savourant pleinement les saveurs qui assaillent mon palais. Je soupire d'aise, posant ma tête contre le dossier. J'attrape mon téléphone, appelant de suite Hitz. Mais je tombe sur la messagerie. Emilie et Daryl vont être ensemble, inutile de les déranger. Il ne me reste qu'une option. Mon beau-frère préféré.

Matt : - Allô ?

Myriam : - Salut Matt.

Matt : - Hé, une revenante ! Comment tu vas, Mimi ?

Myriam : - Je suis de retour à la maison, enfin ! Dis-moi que tu n'as rien à faire et que tu vas me tirer hors de cet ennui mortel... Je vais mourir, je te jure ! Mes enfants ne m'ont même pas saluée...

Matt : - Oh... Je savais qu'ils étaient en rogne, mais à ce point... Je... Écoute, peut-être un peu plus tard dans l'aprèm, là je suis au garage, je suis en train de me battre limite avec un vendeur parce qu'il refuse de comprendre que j'ai pas le modèle de moto pour lequel il a commandé mes pièces !

Myriam : - T'as pété ton bolide ?

Matt : - Ta sœur a eu l'idée de prendre ma moto favorite, elle a niqué le pot d'échappement. J'en ai d'autres, mais l'histoire entre cette bécane et moi... Ben c'est comme la relation qu'ont les Sons avec les leurs. Tu vois le genre ?

Myriam : - Oui oui, je vois... C'est comme Daryl avec sa Lambo Aventador... Malgré tous les modèles de voitures de course qu'il a, elle restera sa favorite.

Matt : - T'as tout compris ! Donc du coup, je suis pas trop dispo là... Ça ira ?

Myriam : - Ouaiiiiis, finalement, la bouteille de rouge risque d'y passer entièrement. Après tout, je suis plus enceinte, j'ai rien à perdre, je peux me la mettre à l'envers !

Un rire mauvais m'échappe malgré moi. Je raccroche sans laisser le temps à Matt de répliquer, lançant mon téléphone un peu plus loin. Je l'entends sonner, mais y fais entièrement abstraction. Je termine cul sec mon verre, le posant sur la table et attrape finalement la bouteille. Personne pour me tenir compagnie, pourquoi faire preuve de bonnes manières alors que je peux boire à même le goulot ?

Je m'enfile plusieurs gorgées, avant de me retourner sur le canapé, la tête près du sol, les pieds contre le dossier. Je fixe le plafond, souriant comme une idiote parce qu'une photo de Mushu et moi y est accrochée. Je n'avais pas compris pourquoi ma sœur voulait absolument en mettre une là-haut, mais maintenant, je comprends !

Mais être seule comme ça, très peu pour moi. Ça va cinq minutes, mais bordel, je m'ennuie. Comment fait Em' pour se bourrer la gueule dans son coin ? Je n'y parviens pas ! Je jette tout de même un œil à l'horloge, ce doit faire deux bonnes heures finalement que je suis ici. Les enfants doivent être en train de préparer le dîner, est-ce qu'ils me cherchent ou Mina se chargent d'eux sans rien dire ?

Je hausse les épaules, abandonnant finalement ma bouteille et remonte dans la maison. Je perçois quelques cris et quelques rires, avançant vers la porte de la cuisine. Mais lorsque j'entends la conversation, je me résous à rejoindre la joyeuse petite troupe.

Mina : - Vous auriez quand même pu saluer votre mère... Les jumeaux, je connais votre caractère de feu, mais toi Anya ?

Anya : - C'est Ewan et Liam qui ont dit qu'on devait lui faire la tête parce qu'elle nous aime plus !

Ewan : - Eh, on a pas dit ça le petit suisse, on a dit qu'il fallait qu'on lui fasse comprendre qu'on a mal pris le fait qu'elle voulait pas nous voir !

Anya : - JE SUIS PAS UN PETIT SUISSE !

Mina : - C'est vraiment pas cool de votre part. Elle a eu un accident, vous êtes pas contents qu'elle aille bien ?

Liam : - Ben si. Mais justement, elle nous a manqué, mais on a été déçu de son comportement. Papa nous a dit qu'elle avait besoin de se reposer, mais on a besoin de notre mère aussi !

Ayden : - Tu parles, à chaque fois que vous la voyez, vous l'engueulez, ou alors vous la traitez de tous les noms dans son dos.

Ewan : - Bouge pas les choses hors de son contexte, tu veux ? Y'a juste qu'entre elle et papa, je crains beaucoup plus papa, tu vois. Maman, elle, elle nous cède quasiment tout.

Liam : - Ça c'est vrai ! Et dès que papa nous engueule trop, ou est trop dur avec nous, elle essaye d'arranger les choses. Toujours.

Anya : - Voui, mais parce que maman est gentille !

Ma petite grenouille...

Ewan : - Trop gentille. Tu vois, des fois, elle pourrait nous foutre des claques. On lui manque pas mal de respect.

Daryl : - Si y'a que ça qui te remonterait le moral, des claques, tu vas en avoir à vie ! Y'a aucun souci, p'tit gars. Vous êtes pas biens de dire des trucs comme ça ?! Et elle est où, votre mère ?

Ewan : - On en sait rien.

Liam : - Ewan a dit qu'elle était rentrée. J'ai pas vu qu'elle a quitté le jardin. D'ailleurs, elle a fait quoi avec les fleurs ?

Daryl : - Justement, elle a quelque chose à vous dire, et c'est pas facile ! J'ai élevé une bande de sans-cœur, c'est pas possible !

Ewan : - C'est toi qui dis ça ?! Alors que toute la journée on est seuls avec Mina ou tonton Matt, toi tu passes des heures avec tante Em' ou au boulot, on te voit plus, et avec maman qui refuse de nous voir, on est censé faire quoi ? Danser la macaréna ?!

Daryl : - Baisse d'un ton avec moi, jeune homme, tout de suite !

Ewan : - Putain...

Daryl : - Pardon ?

Ewan : - Ça va, j'ai rien dit !

Liam : - Mauviette.

Ewan : - Ferme-la, toi !

Liam : - Toi-même !

Daryl : - Ça suffit vous deux, mais c'est pas croyable!

Ewan : - Mais vous me gonflez tous, merde !

Daryl : - Ewan !

J'entends un bruit de chaise que l'on pousse, avant que des pas ne retentissent. Je n'ai pas le temps de bouger qu'Ewan apparait dans l'encadrement de la porte, levant ses petits yeux vers moi.

Ewan : - M... Maman ?!

Je percute de plein fouet ses prunelles noisette qui commencent à se gorger d'eau.

Ewan : - Tu nous as entendus ?

Je ne réponds rien, passant simplement à côté de lui. J'attrape un trousseau dans le panier du hall d'entrée, remarquant qu'il s'agit des clefs de la moto que Daryl m'a offerte. Très bien, il ne m'en fallait pas moins pour que mes idées se remettent en place !

Je descends rapidement au garage, attrapant au passage un casque qui jonche sur l'étagère. J'actionne l'ouverture principale, slalomant entre les innombrables voitures de mon mari pour accéder à ma moto. Je retire d'un coup sec la bâche, j'ai appris à la conduire avec Matt, mais ce sera une première toute seule.

Je m'installe à califourchon dessus tout en enfilant mon casque, lorsqu'Anya apparait au bas des escaliers.

Anya : - Maman, tu vas où ?!

Les jumeaux la rejoignent, avant que Daryl ne déboule dans leur dos.

Daryl : - Myriam !

Je tourne la clef dans le contact, faisant vrombir le moteur. Je vois mon homme esquisser un pas vers moi, mais je lève une main vers lui pour l'en dissuader.

Daryl : - Mais tu vas où comme ça ?!

J'entends à peine sa voix, abaissant la visière de mon casque, démarrant aussitôt. Je file à toute vitesse, croisant Emilie qui vient à peine de sortir de sa voiture. J'entends des hurlements dans mon dos, mais n'y prête pas plus attention que ça. Je perds mon bébé, mon mari me fuit après mon retour d'hôpital, mes enfants m'ignorent et me prennent pour une nana trop gentille qui cède au moindre caprice. Alors c'est ça, la vie que je mène ? Au moment où j'ai le plus besoin de ma famille, on me tourne le dos ? Ils font comme si je n'avais pas survécu, mais putain, je suis bel et bien là!

Je chasse vite mes pensées morbides, mes yeux commencent à trop s'embuer et je ne tiens pas à me crasher. Non, pas comme ça. Pas un accident de la route. J'en ai déjà eu un, il aurait pu m'être fatal, mais non, la vie a encore joué avec moi en me privant de mes souvenirs, rendant ainsi la vie plus dure à mes enfants et mon mari. Quel genre de femme suis-je, hein ?

Je crie ma rage à pleins poumons, poussant encore plus la moto dans les tours. Sans m'en rendre compte, je prends la direction de cette plage où tous mes souvenirs sont regroupés. Ce foutu endroit où je vais tout le temps quand plus rien ne va. A chaque fois, je me dis que ça va aller mieux, mais là... Je pense avoir atteint le fond du gouffre.

J'abandonne ma moto avant l'étendue de sable, me débarrassant de mes chaussures pour courir sur la plage. Je me dirige de suite vers ce monticule de rochers où je me rends tout le temps. J'y étais allée quand j'ai demandé le divorce à Daryl... Je me suis aussi rendue ici quand j'ai perdu ma mémoire... Et à chaque dispute que je n'arrivais plus à gérer, je suis venue sur cette petite falaise. Et aujourd'hui, pourquoi suis-je là ?

Myriam : - Por qué no puedo ser como Emilie...

Je m'étonne moi-même à avoir réussi à sortir une phrase en espagnol sans buter sur les mots... Ça aide de fréquenter une organisation de latinos finalement, même si je ne comprends pas tout encore !

Mais je dois me rendre à l'évidence : j'envie ma sœur. Oui, son mariage part en ruines, mais à part ça... Elle a tout réussi dans la vie. Elle a réussi à bâtir un empire qui attire des jaloux, ses enfants sont adorables et elle arrive à les gérer, elle s'est battue contre un putain de cancer, elle a bravé la mort tant de fois... Et elle garde néanmoins la tête haute. Et moi, je réussis à faire quoi ? J'obtiens mon putain de diplôme, je deviens une grande avocate, je manque de perdre mon mari, chacun de mes clients importants manque de me tuer, maintenant l'un d'eux a réussi à tuer mon propre bébé... Moi j'ai survécu, mais pas Hope... Elle était innocente, putain, pourquoi faire ça ?!

Je me laisse tomber à genoux, pleurant à chaudes larmes. Je n'aurais peut-être pas dû boire, cette fin de grossesse forcée, cette fatigue, ce rejet de mes enfants... Toutes ces choses me détruisent à petit feu, et je ne sais pas comment y faire face.

A cet instant, je me déteste. Je déteste les pensées qui me passent dans la tête. Mes pulsions me poussent à passer à l'acte, et pourtant, mon corps s'y refuse. Il refuse de basculer dans le vide, pourtant, ce serait fatal. L'eau qui s'échoue contre ces rochers aiguisés...

Tout se bouscule dans ma tête. Comme si je revoyais le film de ma propre vie. Ma vie passée avec Em', notre travail chez Juan sous les frais du Fauve, notre rencontre avec les frères Ortega, notre mariage, notre déménagement, notre famille qui s'agrandit...

Et puis, tout devient limpide. J'ai déjà eu ce genre de pensées .Quand j'étais privée de mes souvenirs. Je voulais en finir afin que tout le monde soit heureux. Je ne laissais que des coquilles vides autour de moi, et après avoir entendu les enfants parler de moi, qu'est-ce que je faisais de bien finalement ? A part mettre la vie de mes proches en danger ? Le fait que Nana se soit faite enlever à cause de moi quand elle était petite aurait pu tout chambouler. Si ça ne s'était pas passé aussi bien que prévu... Je ne suis qu'une bombe à retardement !

Mon souffle se coupant, je me redresse finalement sur mes pieds. Le regard perdu devant moi, je ferme les yeux quelques secondes plus tard. Le vent ondule dans mes cheveux, l'air salé fouette la peau de mon visage. Les larmes coulent toujours, mais mon choix est fait. J'esquisse un pas en avant, mais je n'ai pas le temps de faire plus que de puissants bras s'enroulent autour de moi et me tire violemment en arrière.

J'éclate en sanglots en reconnaissant le parfum boisé qui s'insinue dans mes narines.

Daryl : - Myriam putain... MAIS QU'EST-CE QUE TU AVAIS EN TETE ?!

Myriam : - Je...

Son emprise autour de moi se resserre, comme pour m'empêcher de fuir.

Daryl : - Me fais plus ça trésor, PUTAIN !

Myriam : - Je suis désolée...

Daryl : - Je t'aime Myriam, et je suis là pour t'aider quand ça ne va pas !!! T'es complètement malade putain, t'étais prête à sauter !

Je perçois ses sanglots contre mon oreille, avant que des petites voix ne résonnent sur la plage.

Anya/Ewan/Liam : - MAMAN !!!

J'écarquille les yeux en voyant mes crapules dans le sable. Je croise aussitôt le regard de Daryl qui essuie ses larmes d'un revers de la main.

Daryl : - Ils ont tenu à venir quand ils t'ont vue partir. Ils s'en veulent pour leur comportement.

Je reste silencieuse, les observant monter les rochers. Les jumeaux aident leur sœur à grimper, jusqu'à ce que les trois soient devant moi, les larmes aux yeux.

Anya : - Pardon maman...

Liam : - Maman, on pensait pas que tu nous écoutais...

Ewan : - Nos mots ont dépassé nos pensées.

Je sens soudainement Daryl se tendre à mes côtés. Je tourne la tête vers lui, le voyant fusiller son fils chahuteur d'un regard noir.

Ewan : - On est désolés. On t'aime, maman. Même si on te le dit plus.

Je suis encore submergée par une nouvelle vague de larmes, mais cette fois, j'écarte les bras pour que mes petites crapules viennent se blottir contre moi, ce qu'ils n'hésitent pas à faire. J'embrasse le sommet de chacun de leur crâne, Daryl nous entourant tous les quatre de sa puissante étreinte.

Daryl : - Les enfants... Maman a quelque chose à vous dire.

Ma gorge se serre. Les petits s'écartent de moi, des larmes ravageant leurs joues. Ils m'interrogent du regard, attendant que je daigne parler.

Myriam : - J'ai eu un accident il y a une semaine. La raison pour laquelle je ne voulais pas que vous veniez à l'hôpital, c'est parce que je voulais faire mon deuil toute seule pour pouvoir relever la tête.

Les jumeaux froncent soudainement les sourcils. Ewan est le premier à percuter, il baisse aussitôt les yeux sur mon ventre, avant de les relever vers moi, puis sur son père. Liam finit par suivre aussi, Anya restant bouche bée.

Anya : - Je comprends pas...

Je réfléchis à une manière plus simple de lui expliquer les choses. Mais voyant que je sèche, Daryl prend le relais.

Daryl : - Tu te souviens quand Mufasa est mort, tu arrêtais pas de pleurer en étant triste pour Simba qui était maintenant seul.

Notre princesse hoche la tête.

Daryl : - A ton avis, comment était la mère de Simba en croyant que son fils était aussi mort, piétiné par des gnous ?

Anya : - Très triste.

Daryl : - Ta maman aussi était très triste. Il fallait qu'elle soit seule pour reprendre ses esprits.

Anya : - Mais pourquoi elle était triste ? On aurait pu aller la voir à l'hôpital...

Les jumeaux posent une main chacun sur les épaules de leur sœur, avant de poser leur main libre sur mon ventre. J'étouffe un sanglot, observant mes enfants.

Ewan : - Maman a eu un accident trop grave, le bébé n'est plus là.

Liam : - C'est pour ça qu'elle voulait prendre du temps pour elle. Parce qu'elle devait nous annoncer que nous n'aurons pas une nouvelle petite sœur ou un nouveau petit frère...

Anya croise mon regard, sa petite lèvre tremblant entièrement. Elle éclate encore plus en larmes, avant de se jeter dans mes bras. Elle n'a pas besoin de parler, je sens toute la tristesse qui la traverse rien qu'avec les spasmes qui parcourent son petit corps.

Daryl : - Votre mère a enterré les cendres de votre petite sœur au fond du jardin, non loin des roses blanches. Ainsi, on se souviendra toujours d'elle.

Ewan : - Vous avez choisi un prénom ?

Myriam/Daryl : - Hope.

Liam : - Espoir...

Les garçons se redressent et viennent se blottir contre leur sœur, mon petit garnement levant la tête vers moi.

Ewan : - On est désolés, maman... Je suis certain que Hope aurait été heureuse avec nous. Pas parce qu'elle aurait eu les meilleurs grands frères du monde. Mais parce qu'elle aurait eu les parents les plus parfaits de tout l'univers.

Myriam : - Merci Ewan...

Liam : - On t'aime maman, et à l'avenir, on fera tout pour que tu gardes le sourire. Je m'occuperai du rosier de Hope, il deviendra si grand qu'il dépassera la maison !

J'esquisse un sourire, tandis que Daryl vient poser une main sur ma joue, embrassant ma tempe.

Daryl : - Nous allons nous serrer les coudes. Tu peux compter sur nous pour prendre ta douleur, trésor. Tu n'as pas à surmonter cette épreuve toute seule. Nous sommes une famille, et tous ensemble, nous allons nous entraider pour nous battre contre la vie. N'oublie pas que nous sommes des Ortega. Ensemble, rien ne nous arrêtera, pas même ce destin cruel qui nous tombe constamment dessus. Tous les cinq unis, nous serons invincibles, et n'oublie pas les cinq autres idiots à la maison... Tu n'es pas seule, Myriam. Tu nous as nous, et personne ne te tournera le dos. Jamais.

* * * * *

Mon moral redevient florissant au fil des semaines qui passent. Hope n'a pas quitté mon esprit, mais j'arrive à surmonter ce deuil grâce à toute ma petite troupe. Ewan et Liam tentent de faire des efforts, mais ils ne seront jamais aussi proches de moi que l'est Anya. Je ne sais pas si c'est le soutien féminin qui fait ça, mais elle m'apaise avec sa présence à mes côtés. Daryl, quant à lui... C'est une autre histoire. Je sais qu'il m'aime, je sais qu'il ferait tout pour nous et que nous sommes toute sa vie, mais j'ai l'impression qu'il s'éloigne, et j'ignore totalement la raison.

Emilie aussi est étrange. Elle, je lui donnerais l'excuse du divorce officiel avec Matt, mais quand elle est en présence de mon mari, c'est comme si elle recevait un éclat de soleil dans sa journée maussade. C'est simple, je ne vois presque plus Daryl. Il passe la plupart de son temps libre avec Mushu. Non pas que je crève de jalousie, mais depuis le temps que nous n'avons plus fait de sorties simplement en tant que mari et femme... Je ne me souviens même plus de notre dernier rendez-vous. Et ne parlons même pas de ses cauchemars constants. Tous les soirs, il se réveille en sursaut,quittant brutalement le lit conjugal, et je me rendors sans qu'il ne revienne. Le lendemain, quand je me réveille seule, le plus souvent, il est sur le canapé, avec Emilie dans les bras.

J'ai beau retourner les problèmes dans tous les sens, je ne vois qu'une seule ombre au tableau : Juan. Ils n'ont pas voulu me dire ce qu'il s'était passé avec lui, et je pense qu'ils ne me diront jamais rien. J'ai eu beau insister maintes et maintes fois, en vain. Même Matt n'est pas au courant, enfin ça, c'est ce qu'il me dit. Je suis prête à mettre ma main à couper qu'il est au courant, et ce rapprochement entre mon mari et ma sœur n'est pas anodin, je le sais.

Sans oublier ces énièmes disputes que l'on a à propos de ses parents. Il y a quelques jours, nous avons fait une réunion de famille pour annoncer aux enfants la séparation d'Emilie et Matt, ainsi que l'existence de leurs grands-parents. Ça a été un choc pour tout le monde, et nous avons prévu de les rencontrer dès demain. Les petits sont en vacances, Matt a prévenu Valentina et Angel de notre venue. Il me tarde de les rencontrer, même si je n'ai toujours pas réussi à convaincre Daryl de nous accompagner. Il est tellement en guerre avec ses parents qu'il refuse catégoriquement d'aller les voir.

Je termine de brosser mes cheveux, soupirant lorsque je m'observe dans le miroir. J'ai perdu le ventre que j'avais, il est redevenu plat, comme si rien ne s'était passé. Seule la cicatrice reste apparente, que j'essaye de couvrir avec des piercings au nombril aux longues chaines. Je me glisse sous les draps, Daryl n'étant pas encore venu se coucher. Je me penche pour attraper mes écouteurs, mais je constate qu'ils ne sont pas là.

Myriam : - Roh, merde... Anya les a pris pour jouer à sa tablette, c'est vrai...

J'enfile un bas de pyjama ainsi qu'un sweat à Daryl, avant de descendre les escaliers. Lorsque j'arrive au niveau du salon, des échanges de voix me parviennent. Je reconnais distinctement celle de ma sœur et de mon mari. Pourquoi ça ne m'étonne pas de les retrouver ensemble ?

Je m'apprête à les déranger, lorsque le sujet de leur conversation m'interpelle brusquement. Juan.

Emilie : - J'arrive plus à dormir, je te jure, je sais même pas comment je fais pour tenir. Quand je suis au boulot, impossible pour moi de tenir une conversation pro plus de cinq minutes.

Daryl : - J'ai du mal aussi... J'arrive à m'endormir quand j'ai Myriam dans les bras, mais vu qu'il fait chaud ces derniers temps, elle retourne vite de son côté, et c'est pratiquement à ce moment que je me réveille en sursaut, trempé de sueur. Et je t'assure, rien à voir avec les températures chaudes. Je perçois sans cesse ces putains de cris. Et pourtant, j'en ai buté des gars au cours de ma misérable vie. Ça m'a jamais fait ça.

OK ! Donc voilà le pourquoi du comment je n'entendrai plus parler de ce connard. Il est mort, et... Ce sont eux qui l'ont tué ?!

Emilie : - Je pense pas que tu tortures tes clients de la sorte.

Daryl : - Nan. J'appréhende carrément à chaque fois qu'il faut que j'aille à l'entrepôt. Y'a toujours des traces par terre bordel. Moi, Daryl Ortega, j'ai des frissons pour me rendre quelque part, putain ! A part une pièce où se trouve Myriam en colère ou toi qui a des envies de vengeance, j'ai peur de rien normalement ! Ça me rend dingue, ça fait des semaines qu'on a fait ça !

Emilie : - Faut laisser le temps. La pilule est difficile à digérer.

Daryl : - Ouais...

Si je débarque dans le salon et que je demande des explications, je sens que je vais me faire envoyer sur les roses. Daryl a dit qu'il y avait toujours des traces à l'entrepôt... Je présume qu'il parle de l'endroit où ses hommes s'entrainent. Je n'ai pas d'autres solutions pour connaître la vérité que d'aller là-bas. Je n'aurais jamais le fin mot de l'histoire, sinon !

A pas de loups, j'attrape un trousseau de clefs. Ma Lambo,parfait. Je descends au garage, rejoignant mon bébé. Je sais que les hommes de mon mari qui gardent la maison vont filer à ma poursuite, et le grand patron sera aussitôt averti. Ce soir, je vais apprendre la vérité. Des semaines qu'il croit que j'ai oublié, des semaines que j'essaye de savoir ce qu'il s'est réellement passé. Maintenant, ça suffit.

Je fais vrombir le moteur, la porte s'ouvrant électriquement lorsqu'elle détecte ma voiture qui bouge. Je burne, ayant certainement réveillé toute la maison, filant dans la nuit. Je ne sais pas quelle heure il est, mais la circulation est fluide. Si bien qu'en quelques minutes, je suis arrivée à l'extérieur de la ville. Plusieurs voitures sont là, les hommes de Daryl sont souvent pris d'insomnies, et quoi de mieux que de s'entrainer ?

Je m'extrais de l'habitacle, entendant bon nombre de détonations. Ils sont en pleine séance de tirs, il faudra que je fasse attention. J'ai à peine posé un pied à l'intérieur de l'entrepôt que je croise Diego et Fernando qui écarquillent les yeux lorsqu'ils me voient.

Diego : - Que... Patronne ?!

Fernando : - Mais que faites-vous là ?!

Myriam : - Il faut que je vérifie quelque chose.

Je me mets à observer le sol comme une demeurée. Mais il n'y arien. C'est propre comme un sous-neuf. Pièce suivante.

Fernando : - Myriam ?

Je continue ma progression, croisant de plus en plus d'hommes sur ma route. Je demeure silencieuse, avant de finalement arriver dans le hangar principal. Je fais rapidement le tour, avant de m'arrêter net devant une auréole des plus étranges sur la dalle de macadam. Sans oublier la trainée qui mène jusqu'à une sorte de baril qui doit faire office de tabouret vu ce qu'il y a autour. Je dirais presque qu'il s'agit d'un coin salon, façon gangster.

Je pointe le tonneau du doigt, croisant le regard de chacun des hommes qui m'observent.

Myriam : - Il y a quoi là-bas ?

Aucun d'eux ne me répond, se cherchant simplement du regard.

Myriam : - Très bien.

D'un pas vif, je me dirige vers le coin du hangar. Je pose une main sur le couvercle, mais avant que je n'ai pu l'ouvrir, une voix résonne brusquement.

Daryl : - STOP ! N'OUVRE PAS CA, MYRIAM !

Tous se tournent vers leur patron qui vient d'entrer dans la pièce. Il me rejoint en quelques enjambées, m'attrapant un peu trop violemment à mon goût par le bras. Je me défais aussitôt de sa poigne en le fusillant du regard.

Myriam : - Il y a quoi là-dedans ?

Daryl : - Une vision d'horreur que tu n'oublieras jamais.

Myriam : - C'est pas une réponse ça !

Daryl : - Dévie pas le sujet de la raison de ma présence ici. Je peux savoir pourquoi tu t'enfuis presque avec ta bagnole, réveillant les enfants, pour te promener ici à 3 heures du mat' ?!

Myriam : - Je t'ai entendu avec Mushu. Vous avez exécuté Juan ?! C'est lui qui est découpé en morceaux là-dedans ?!

Ma voix part dans des aiguës incontrôlés. Mon mari se pince l'arête du nez, avant de me jeter un regard noir.

Daryl : - T'es vraiment casse-couille quand t'en fais qu'à ta tête comme ça. Tu pouvais pas te contenter de rester à « Juan ne viendra plus jamais te faire chier » ?!

Myriam : - Tu ne dors presque plus avec moi, Emilie non plus n'est plus normale. Alors tu m'excuseras, mais j'ai envie de comprendre pourquoi MON mari et MA sœur passent la plupart de leur temps ensemble ! Je te vois même plus !

Daryl : - Tu vas quand même pas me faire une crise de jalousie, si ?! Tu sais que je t'aime plus que tout, et...

Myriam : - Ce n'est pas la question, Daryl, ce que je veux savoir, c'est ce que qu'il y a dans ce putain de baril !

Le latino claque des doigts, faisant fuir comme des lapins pris en chasse les hommes dans notre dos. Nous voilà seuls dans ce hangar.

Myriam : - Si tu n'as pas envie de me répondre, j'irais voir de moi-même !

J'esquisse un pas vers le baril, mais Daryl enroule un bras autour de ma taille pour me maintenir en distance.

Myriam : - Tu me...

Daryl : - Ne jamais ouvrir un baril où des mélanges d'acides sont en train de ronger quelque chose. Tu choperais le choléra en respirant les vapeurs !

Je manque de m'étouffer en l'entendant prononcer ces paroles.

Daryl : - T'as voulu savoir, je te réponds. Alors fais pas cette tête, putain !

Myriam : - Oh pardon, et je suis censée faire quoi ?! C'était si compliqué de me dire que vous aviez exécuté Juan au lieu de me répondre constamment qu'il ne viendrait plus m'emmerder ?! Et vous avez pensé à moi un peu ou pas ? Moi aussi j'aurais voulu lui régler son compte !

Daryl : - Avec ce qu'il a enduré, je t'assure qu'il en a pris pour son grade.

Myriam : - Putain, c'est mon bébé qu'il a tué, c'est moi qu'il a essayé de buter A TROIS REPRISES !

Daryl : - Tu m'excuseras, mais j'ai pas réfléchi lorsqu'Emilie m'a dit que c'est Juan qui s'en est pris à toi. Fallait que je le fasse payer de t'avoir touchée une énième fois malgré le fait qu'il a eu plusieurs avertissements.

Je ne réponds rien, secouant simplement la tête de gauche à droite, nerveusement.

Myriam : - Au moins, je suis fixée.

Je m'apprête à tourner les talons, mais mon latino me serre davantage contre lui.

Daryl : - Tu ne dis rien ?!

Myriam : - Y'a pas grand-chose à dire en fait... Je veux pas les détails. Mais au moins, je connais la vérité. Et maintenant, tu m'excuseras, mais j'aimerais aller dormir.

J'attrape son bras et lui pousse lentement, m'éloignant de lui. Je l'entends grogner comme un animal, alors que je fais volteface.

Myriam : - Quoi ?

Daryl : - Rien, je... Tu pars sans moi ?

Myriam : - Qui de nous deux a la Lambo la plus rapide, à ton avis ?

Je change de sujet, j'en suis consciente. Mais il est inutile de parler de Juan plus longtemps, et à vrai dire, je n'en ai pas envie. Il est mort, c'est le principal, et dans d'atroces souffrances en plus. C'est tout ce que je voulais savoir.

Daryl : - La mienne, évidemment.

Myriam : - Là, je demande à voir.

Je rejoins ma voiture, mais avant de l'ouvrir, je me retourne aussitôt, le torse de Daryl percutant ma poitrine. Il hausse les sourcils, m'interrogeant du regard.

Myriam : - Tu gagnes, je pars seule avec les enfants demain. Tu perds, tu viens avec nous chez tes parents.

Daryl : - Le chantage ne marche pas avec moi, trésor, tu le sais.

Myriam : - Ce n'est pas du chantage. Mais plutôt un défi. Le grand Daryl Ortega aurait-il peur d'un misérable jeu ?

Daryl : - Je joue pas quand le lot ne m'intéresse pas. En revanche, si tu te mets toi-même en guise de récompense... Je perdrai haut la main.

Myriam : - C'est simple, Daryl. Qu'importe le résultat de notre petite course improvisée, si tu ne viens pas demain, tu ne me toucheras plus. Je t'ai déjà dit que les papiers du divorce te pendaient au nez, t'as pas voulu m'écouter, mais ma menace sera mise à exécution. Oh, et chéri...

Daryl : - Mmh ?

Myriam : - Tu dors sur le canapé ce soir. Ou dans une chambre d'amis, je m'en fiche. Rejoins ton frère, tiens. Mais interdiction de venir dans ma chambre. La nuit porte conseil, je te demande de bien réfléchir. Le fais pas pour tes parents, mais pour tes enfants. Il s'agit de leur famille.

* * * * * *

Lorsque je me suis réveillée ce matin, je n'ai pas croisé Daryl. J'ai terminé les valises de toute ma joyeuse troupe, mais mon mari n'était pas au rendez-vous. Même pour le petit-déjeuner, Matt avait fait l'effort de rester avec les enfants, malgré le fait qu'Emilie était dans la même pièce que lui. Tout le monde n'arrêtait pas de me questionner sur Daryl, mais la réponse était on ne peut plus claire : Daryl ne compte pas venir avec nous.

Myriam : - Allez les monstres, en voiture !

Liam : - On prend quoi comme bagnole ?

Myriam : - La Porsche Cayenne.

Ewan : - De la balle ! C'est moi devant !

Anya : - Hé !

Ewan : - Toi t'es petite !

Pendant que mes trois crapules se disputent la place de devant, je charge la voiture avec l'aide de Matt.

Myriam : - Vous prenez une seule et même voiture ?

Matt : - Nan, je prends ma moto. Em' me suit, et toi aussi. On reste en communication, je ferai des pauses toutes les heures. Mais si jamais ça va pas, hésite pas à t'arrêter. Je te verrais dans le rétro de toute façon.

Myriam : - J'ai bien dormi cette nuit, t'en fais pas.

Matt : - Ouais, enfin... D'après ce que j'ai entendu...

Je lui donne une tape sur l'épaule, pendant que monsieur se bidonne. J'avoue que Daryl et moi n'avons pas été très discrets lorsque nous sommes rentrés de l'entrepôt. Il me fallait quelque chose pour oublier cette image de Juan baignant dans de l'acide, heureusement que Daryl est arrivé avant que je n'ouvre ce fichu baril... J'aurais été bien sinon ! Et du coup... J'ai remporté la course, je soupçonne mon homme d'avoir fait exprès de perdre... Tout en entrant dans la maison, je me suis débarrassée d'une couche de vêtement à chaque virage de couloir. J'ai fini nue au milieu de la buanderie et nous sommes restés là-bas durant plusieurs heures... Juste avant que je ne le renvoie dans la chambre de son frère et que je remonte dans notre chambre pour récupérer un minimum de sommeil !

Je vérifie que mes bébés sont tous installés, finalement c'est Ewan qui a eu le dernier mot puisque c'est lui qui est installé devant. Matt dépose un baiser sur ma joue, avant d'aller enfourcher son bolide. Em' ferme la porte d'entrée à double tour, passant à proximité de moi pour embrasser mon front.

Emilie : - Toujours pas de mari en vue ?

Myriam : - Il a dû partir bosser vu qu'il avait des affaires en cours. Je lui ai laissé un message, mais je t'avoue être déçue.

Emilie : - On connait notre Daryl grognon... Il t'appellera sûrement ce soir.

Myriam : - Génial, je ferais un FaceTime avec ses parents !

Elle se bidonne, allant s'installer au volant de sa voiture. Je fais de même, n'attendant pas avant de démarrer. Nous entrons rapidement sur la voie rapide, commençant à filer sans faire attention à la limitation de vitesse.

Anya : - NON, J'AI OUBLIÉ MA BOITE A CAUCHEMARS !!!

Je frôle la crise cardiaque. Je suis bonne pour faire demi-tour...

Ewan : - J'ai emmené la mienne, Nyny. Tu pourrais mettre tes mauvais rêves dedans si jamais tu en fais.

Anya : - C'est vrai ? Ciooouuuul !

Je lorgne mon fils du coin de l'œil qui repère aussitôt mon regard.

Ewan : - Quoi ?

Myriam : - Ta sœur avait raison... Tu fais des cauchemars ?

Ewan : - Nan. Je savais que le petit suisse était tête en l'air, alors j'ai anticipé. Et comme je sais pas où elle a caché la sienne... J'ai pris ma boite.

Myriam : - Belle excuse, mon grand...

Il me dédie un sourire carnassier, avant de porter son attention sur la route. Je fais de même, lorsqu'un éclat rouge attire soudainement mon regard. Je plisse les yeux, observant plus distinctement dans mes rétroviseurs.

Liam : - Un problème, 'man ?

Je souris lorsque je reconnais le bolide de Daryl.

Myriam : - Non mes chéris, pas de panique. Par contre... Regardez à gauche qui va nous dépasser comme un idiot...

Mes enfants tournent de suite la tête, la Lambo nous dépassant en un rien de temps. Anya tape dans ses mains en hurlant le nom de son père, Liam et Ewan se donnant une accolade.

Ewan : - Tu vois, on avait raison. C'était sûr qu'il allait pas nous laisser plusieurs jours sans lui !

Liam : - C'est un Ortega ! Il aurait jamais abandonné sa troupe !

Je souris, voyant que monsieur ralentit pour que je lui colle au train. Juste après, il déboite sur la voie de gauche, poussant sa voiture un peu plus fort.

Ewan : - Tu vas le laisser te narguer comme ça, 'man ?

Myriam : - Je sais pas... Une course en plein jour...

Liam : - T'es une Ortega ou pas ?

Je jette un regard dans le rétro central pour capter le regard de mon fils à l'arrière. Il me dédie un clin d'œil, Anya ayant elle aussi les yeux qui pétillent.

Myriam : - Très bien... Je vais vous montrer ce que c'est, une Ortega qui pilote. On s'accroche !

[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]

XOXO ❤️

Myriam & Emilie ❤️

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