❥ Chapitre 26 ~ Les limites infranchissables
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
⚠️ Certains passages violents de ce chapitre peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes. Merci d'en prendre compte... ⚠️
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- - - - - PDV Emilie - - - - -
Franchement... ? Est-ce qu'elle croyait vraiment que me claquer la porte au nez me suffirait ? Moi ? Emilie Saez ? Pff, laissez-moi rire 5 minutes. Oui, c'est Saez maintenant. Madame Ortega c'est ma fille ou sa mère à lui, au choix, puisqu'apparemment je n'avais pas rêvé cette partie. Je chopais la première clé qui me vint sous la main et mon sourire s'élargit quand je reconnus la moto préférée de Matt. J'avoue qu'à ce moment des cornes de diable m'ont poussé sur la tête et je me suis mise à rêver de me crasher sur la route. Pas grièvement, juste la moto. Ce serait un gros oups. Ce serait marrant, pas pour tout le monde évidemment.
Je pris le casque dans le meuble juste en dessous avant de faire un signe aux gars de Daryl histoire de leur faire comprendre que je m'en occupais. A l'étage Daryl et Matt me regardaient impuissant à travers la fenêtre fermée de la chambre d'Anya. Matt semblait hurler quelque chose alors que j'embrassais ma main et lui dédiais en un geste théâtral, ce qui le mit encore plus en rogne.
Je sortis dans un crissement de pneus exprès pour le faire pleurer à travers la fenêtre. Je me délectais de son sentiment d'impuissance que je sentais d'ici. Fonçant à travers les rues que je connaissais par cœur et surtout sachant pertinemment où ma sœur allait se rendre je la rattrapais à un feu rouge. Le but n'était pas qu'elle me repère seulement de la garder sous surveillance. Mais avant même que je n'ai le temps de réagir une voiture se faufila devant moi et m'empêcha de voir ce qu'il se passe. Tout ce que j'entendis fût du verre brisé, avant de percevoir un échange verbal musclé. Je me levais instantanément pour aller voir ce qu'il se passait alors que j'eus à peine le temps d'apercevoir un couteau grand comme un poing sortir du bas ventre de Myriam. Je suis une femme, j'ai eu des enfants, des fausses couches, je sais que ce coup sera fatal à son bébé. Je serrais les poings si forts que mes jointures en craquèrent. Cette voix jamais je ne pourrais l'oublier, ces mains qui ont serré ma gorge, qui ont signé mes putains de chèques de payes durant des années. Putain d'enflure, j'aurais dû m'occuper de toi quand j'en avais l'occasion.
T'inquiètes pas bébé, maman est de retour et elle est très en colère.
Je fis discrètement le tour de sa voiture tandis que le feu passa au vert les voitures nous dépassèrent en râlant sans voir de quoi il s'agissait. Quant à moi, je n'avais même pas besoin de réfléchir à ma manière d'agir. Il allait souffrir et je ne pouvais pas me permettre de me réserver les lauriers cette fois-ci. Daryl le connaît, même très bien, c'est grâce à lui qu'il a découvert sa femme, alors je me doute que son sort sera suffisamment terrible et puis ensuite, ces deux mois ensemble on peut dire qu'on s'est largement plus rapprochés que Matt et moi ces dernières années.
Pendant que cet abruti discutait avec ma sœur gisant au sol, j'en profitais pour observer le plateau arrière de son pick up. Une batte de baseball, parfait, et de la corde, parfait. Je pris ce qui me fallait dans ce bazar avant de m'approcher de lui par derrière et lui mettre un grand coup à l'arrière de ses genoux et un à la tête. Avec ça, il était sonné pour quelques minutes, voire une bonne heure. J'appelais immédiatement les urgences avant d'appeler Daryl.
Emilie : - Daryl ? Écoute moi bien. Rejoins-moi dans l'entrepôt où tes gars s'entraînent. Je t'expliquerais sur place. Et dis à Matt d'aller à l'hôpital, je pense que ce sera le Mercy, c'est le plus proche, celui de Derreck.
Daryl : Je viens accompagné ?
Emilie : - Oh non, tu apprécieras bien mieux tout seul, par contre tu peux emmener des jouets.
Daryl : - Je suis là dans 5 minutes.
Je raccrochais avant de me pencher au-dessus de ma sœur.
Emilie : - Je suis désolée mon Zazou, tellement... Ça va être dur, tu vas avoir envie de crever tellement c'est douloureux, mais on est tous là pour toi. Tes enfants ont besoin de toi, les miens et Daryl... Je te promets que je vais m'occuper de toi, mais avant j'ai une petite chose à régler que j'aurais dû faire depuis très longtemps. Je te promets qu'après ça, on sera heureux. Je t'aime petite sœur, accroche-toi surtout, j'entends les sirènes d'ici.
Après avoir embrassé son front, je traine ce connard jusqu'à la place passager de son pick up, balance la moto de Matt à l'arrière comme une mal propre puis vais m'asseoir à la place conductrice. Avant de faire demi-tour bruyamment esquivant des voitures avec des conducteurs furibonds klaxonnant à tout va. Dans l'indifférence la plus totale je me dépêchais d'atteindre notre point de rendez-vous. Sur la route je glissais des œillades à mon passager toujours dans les nuages, je n'avais pas besoin d'enlever son masque pour savoir qui était dessous et je jure devant Dieu qu'il payera ce qu'il a fait. Si ça doit être mon dernier meurtre qu'il en soit ainsi mais il ne ressortira pas vivant de cet endroit. D'ailleurs des hommes de Daryl m'ouvrirent la grande porte alors que je m'y engouffrais avec soin. A peine avais-je couper le contact que la moto que j'avais largement raillé avec mes gestes plus que rapides, et il faut le dire très peu précautionneux, était déchargée comme un joyau fragile.
Emilie : - Les gars j'ai bousillé le pot d'échappement, c'est mort. Papa va avoir des larmes et du travail.
Un des gars de Daryl tourna sa tête vers la moto une main sur le cœur avant de jurer en espagnol. Ok j'étais nulle en espagnol (enfin bonne à une époque) mais mon futur ex mari avait assez juré dans sa vie de père pour que je reconnaisse ce doux son. Ils s'occupèrent aussi de mon hôte de manière bien plus brutale, quelle douce ironie, pour l'accrocher les deux bras en l'air a une sangle au plafond. Au moment où ses mains furent bloquées dans les menottes je l'entendis jurer tout bas, en même temps que le bruit caractéristique de la lambo de Daryl.
Emilie : - Je t'assure c'est mieux pour toi que tu dormes encore un peu. Lui chuchoté-je avant de lui décoller un coup de coude en plein visage.
Daryl sortit de sa voiture, légèrement agacé d'être ici. Je sais que nous sommes sur la même longueur d'ondes lui et moi peu importe l'endroit, le moment on sera toujours là l'un pour l'autre. C'est le genre d'ami, même le terme d'ami me paraît faible, que vous pouvez appeler pour manger une glace ou cacher un cadavre. En l'occurrence je n'avais besoin de lui ni pour la première solution ni la deuxième. Il ne le savait pas encore mais c'est lui qui avait besoin de moi. Il ne s'avança pas tout de suite me jaugeant de haut en bas, il se contenta de poser légèrement ses fesses sur le capot de sa voiture. Derrière ses sourcils renfrognés et son pied tapant frénétiquement le sol je savais qu'il était curieux, cette petite lueur dans l'œil me le faisait penser.
Emilie : - Avant que tu ne dises quoi que ce soit, j'ai retrouvé Myriam. C'est exactement la raison de ta venue ici. Je n'ai pas été suivie par les flics sinon ils m'auraient arrêtée bien avant quand je coursais Myriam. Maintenant que le contexte est posé, j'arrive.
Daryl : - Emilie, tu ne pouvais pas te contenter de parler à Myriam ou de lui brosser les cheveux j'men balance, au lieu de mefaire venir ici avec ton spider cochon pendu au plafond.
Sans lui répondre je m'approchais de lui et le pris dans mes bras. A ce même instant je reçus un message que j'ouvris immédiatement, c'était Matt et elle n'avait pas survécu. 6ème sens... Daryl riait jaune en tapant mon dos gentiment comme s'il sentait que mon affection soudaine pour lui cachait quelque chose. Je ne peux pas vraiment dire qu'il ait tord pour le coup...
Emilie : - Myriam a subi une tentative d'assassinat et votre fille n'a pas survécu. Lui murmuré-je tout bas.
Comme si les décibels pouvaient affecter la grosseur de la merde que je venais de lui balancer en pleine figure. Je sentis son souffle se couper l'espace d'un instant avant de battre frénétiquement.
Daryl : - Et Myriam, comment va-t-elle ? PUTAIN POURQUOI ON N'EST PAS A L'HÔPITAL PLUTÔT QU'ICI ?
Sentant son pouls battre de plus en plus fort et de plus en plus vite, je le serrais un peu plus fort contre moi alors qu'un seul et unique sanglot sortit de son corps.
Emilie : - Voilà tu as compris. Elle est à l'hôpital en sécurité où on s'occupe d'elle. Nous on a autre chose à faire ici.
Daryl : - Putain de merde, comment tu peux être aussi calme, c'est ta sœur ! Est-ce qu'elle va bien au moins ? Parce que le bébé c'est une chose, je peux vivre sans, j'ai 6 gosses, mais sans elle il n'y a plus rien, plus de nous, plus d'elle, plus de moi. Alors je t'en prie dis-moi qu'elle va bien...
Il déposa sa tête contre mon épaule, tout son corps était relâché, il ressemblait à un pantin désarticulé. Soudain derrière nous, j'entendis la chaîne s'affoler et des râles s'échapper. Je soufflais en tournant la tête pour découvrir un cher monsieur qui bavait comme un porc à travers la boule qui lui avait été mise dans bouche. Je lâchais Daryl pour m'approcher de lui en soupirant.
Emilie : - C'est pas possible, t'aurais pas pu la fermer le temps qu'on finisse. C'était pas prévu comme ça. Bon, bon, bon comme ce cher monsieur veut faire les présentations tout de suite. C'est dommage si tu l'avais bouclé juste 10 minutes de plus il aurait peut-être été calmé qui sait... Daryl, tu peux t'approcher.
Au fur et à mesure que Daryl approchait je vis les yeux de ce connard s'arrondir et de la surprise passa à présent la peur.
Emilie : - J'adore ce suspens c'est jouissif. Toi tu es plutôt du genre à t'être masturber en giclant sur ton torse, t'imaginant en train de tuer Myriam Saez ? Ou devrais-je dire, Myriam Ortega, n'est-ce pas cher ami ?
Daryl : - Moi je crois plutôt que c'est le genre à se faire dessus d'excitation, on va vite le découvrir. Mais pourquoi tant de mystères ? Pourquoi monsieur a toujours le droit d'avoir son identité secrète ? La cagoule ne te sauvera pas longtemps...
Daryl s'arrêta à quelques centimètres du visage encagoulé de notre jambon sec tandis que son regard se faisait de plus en plus fuyant.
Emilie : - C'est toi qui l'auras voulu je te signale, je t'ai foutu un coup pour que tu dormes plus tôt. Fallait vraiment que t'apprécies la chance que tu as... !
Le geste de Daryl se fit lent comme si le fait de faire peur à sa victime le comblait déjà un peu. Je n'attendais qu'une chose de mon côté c'est qu'il le reconnaisse. Hélas une fois la cagoule enlevée il avait bien trop de sang qui lui coulait du visage en plus du fait qu'il commençait à boursoufler de partout. Et puis faut bien se l'avouer reconnaître un être humain qui a les deux bras au-dessus de sa tête c'est quand même un peu délicat. Disons qu'on a fait plus naturel comme pose.
Emilie : - Oh quel chance il ne t'a pas reconnu, je vais remédier à ça tout de suite...!
Une succession de plaintes étouffés par la boule dans sa bouche se succédèrent sans relâche pour m'empêcher vainement de parler.
Emilie : - Oh c'est trop mignon, c'est vraiment vilain de ne pas laisser parler les femmes. Je t'aurais bien fait bouffer ta langue parce que tu vois, le fait que tu aies toucher à ma sœur me donne beaucoup d'idées. Tu te souviens ce que je t'avais dit d'ailleurs un soir à propos de ma sœur ?
Soudain je m'approchais de lui en prenant à pleine main sa mâchoire qui craqua sous la force de mon étreinte.
Je serais toujours là pour Myriam, tu le sais. Quoi qu'il advienne.
Je savais que cette phrase nous traversait à tous les deux l'esprit au même moment. Parce que je me souvenais exactement du moment et de la manière dont je lui avais dit. Les années qui se sont écoulées peuvent se compter en dizaine, cette soirée est pourtant claire comme de l'eau de roche. Et puis soudain je ne sais pas dépassant ou se laissant envahir par son instinct de survie il se mit à se débattre et gigoter dans tous les sens jusqu'à ce que j'ouvre de nouveau la bouche et qu'il soit pendu à mes lèvres.
Emilie : - Daryl Ortega, je te présente ton vieux copain. Celui grâce à qui tu as rencontré ta femme. J'ai nommé Juan ! Son nom m'échappe parce que je m'en bas les steaks vois-tu.
A ce moment-là le regard de Daryl changea du tout au tout, et il lui permit de s'exprimer avant de faire mal.
Daryl : - Oh putain, alors toi, tu vas souffrir. Je n'ai aucun plaisir à le faire d'habitude, une balle dans la tête suffit, mais toi. Rien ne sera assez douloureux ! Alors je te laisse quelques secondes pour m'expliquer pourquoi tu as fait ça et je te conseille d'aller très vite et de faire ta prière au même moment. Malgré que je croie profondément qu'aucun Dieu ne t'aidera. Quel Dieu abrégerait les souffrances d'un tueur d'enfants ?
Juan : CETTE PUTE LE...
Avant même qu'il ait fini sa phrase, Daryl sortit son petit couteau de son trousseau de clé et lui lacéra le torse juste assez pour qu'il saigne légèrement mais qu'il souffre atrocement.
Emilie :- Alors ça tu vois je ne te l'aurais pas conseillé. Je ne veux pas faire l'avocate du diable mais je pense que tu devrais rester courtois parce que bon je ne te le présente plus. Daryl était juste tueur à gages quand tu l'as rencontré.
Mon regard passa de Daryl à Juan avant que je ne roule des yeux et que je chuchote près de Juan quelques conseils pour qu'il reste en vie un petit peu plus longtemps.
Emilie : - Il a l'air plutôt énervé alors je ne peux que te conseiller de t'excuser. Mais bon après c'est toi qui vois amigo. Juste si tu veux vivre un petit peu plus longtemps, sinon continue mais à mon avis tu n'arranges pas ton cas. Je me permets de te rappeler que plus il est énervé plus ce sera douloureux pour toi. Mais après... C'est toi qui vois.
Juan : - T'es une sacrée cinglée, toi. Me répondit-il en crachant un filet de sang dans ma direction.
Daryl : - En fait elle est encore plus dangereuse que moi, tu sais. Parce qu'à la manière des bouchers dans les abattoirs elle arrive à faire la différence entre les animaux en l'occurrence ici les humains et son travail. Son calme vient de là, elle sait ce qu'elle a à faire et comment le faire. Je n'ai absolument aucun doute sur ces capacités alors vois-tu je me méfierais grandement de l'eau qui dort. Même si tout de suite tu as un plus gros problème.
Juan : - Je n'en ai rien à foutre de vos conneries. Je connais cette pute, ce n'est qu'une danseuse légère qui a un problème avec papa comme toutes les autres. D'ailleurs maintenant que j'y pense sa sœur était encore plus demandeuse d'extra si tu vois ce que je veux dire, mon vieux. Il ne lui fallait pas beaucoup de billets dans la culotte pour l'enlever et baiser le premier venu.
Le sourire de Juan ne me dit rien qui vaille et je savais très bien comment ça se passait dans son club. Personne n'a jamais rien fait de ce genre, nous n'étions pas des prostitués mais des danseuses, se pourrait-il que... ? Avant même que je n'ai fini ma réflexion Daryl fonça tête baissée pour lui mettre supposément une balle dans la tête. Je l'arrêtais d'un geste en le forçant àme regarder dans les yeux.
Emilie : - Regarde ce crétin, il fait exprès pour que tu le tues rapidement. Daryl regarde-le, il n'a plus rien à perdre visiblement alors la question que je me pose c'est pourquoi es-tu revenu maintenant après toutes ses années ?
Juan : - Je t'emmerde.
Emilie : - Hum. Pas de soucis dans ce cas. Du coup si tu ne veux pas nous parler...
Soudain un des gars de Daryl me chuchota à l'oreille puis partit sans adresser un seul regard à notre hôte.
Emilie : - Je disais si tu ne veux pas nous parler, nous avons d'autres choses à faire. Comme par exemple, savoir si on te laisse crever de faim comme ça, de soif ou alors si on te torture plus physiquement. Ça demande quelques jours de réflexion et en attendant il n'y aura personne, j'ai donné congé à tous ces gentils messieurs donc pour tes besoins naturels tu n'as pas le choix et on ne te le laisse pas vraiment. Après tout un Homme se comportant en animal mérite d'être traité comme tel.
Daryl fouilla mon regard et me suivit vers la voiture sans poser de questions avec une confiance aveugle.
Juan : - Vous ne ferez jamais ça ! Vous avez trop envie de me faire souffrir ! D'ailleurs à l'heure qu'il est ta vermine de sœur doit déjà brûler en enfer !
J'aperçus du coin de l'œil la mâchoire de Daryl tressauter alors qu'il se fit violence pour continuer d'avancer vers la voiture. Nous sommes montés dedans et je me suis contentée de reculer jusqu'à l'extérieur tandis que les gars ont refermés devant nous, le laissant seul dans un gigantesque hangar baigné d'une obscurité totale.
Daryl : - Qu'est-ce qu'on fout là ? Et qu'est-ce qu'il t'a dit pour qu'on s'en aille ?
Emilie : - On le laisse mijoter, tu regardes parfois tes enfants jouer aux jeux vidéo ? Moi ça me fascine. La dernière fois c'était un jeu de simulation en mode ils incarnent un gars qui fait des conneries dans une ville. Il peut piquer des bagnoles, récupérer des commerces de jeux, des réseaux de prostitutions etc...
Daryl : - Tes enfants jouent à ça ?
Emilie : - Écoute, Matt joue avec eux, qu'est-ce que tu veux que je leur dise après ? Matt est le genre de père peace and love. Selon lui s'il est avec eux tout va bien. Bref et je les ai regardé jouer un jour au moins ça me permet d'être avec eux. Bref Ayden devait récupérer un commerce et pour que le patron accepte de travailler pour lui il fallait le menacer. Ayden avait une jauge au-dessus de la tête du type, début des menaces c'est « va te faire foutre » mais au fur et à mesure il devient de plus en plus docile. Cependant si tu dépasses une certaine limite à un moment le mec se rebelle et peut te flinguer comme ça, d'un coup alors qu'une seconde avant il aurait pu te livrer le monde entier. Tout ça pour te dire que c'est vrai, crois-moi je connais le lascar, il faut le menacer mais de manière intelligente. Il faut que Juan croie que sa vie a de l'importance parce que si on continue à le cuisiner et à le menacer tout ce qui va se passer c'est qu'il va se dire que de toute manière il n'a rien à perdre et c'est là où il est le plus dangereux et le moins intéressant, parce qu'il ne parlera pas. Je pense que quelques heures lui suffiront. Tes gars l'ont gavé d'eau donc d'ici à notre retour il baignera dans sa pisse. Assez humiliant n'est-ce pas ? Et là il sera mûr. En attendant on va aller voir Myriam parce que ça m'inquiète. Et ton gars m'a juste prévenue de la quantité d'eau qu'ils lui ont fait ingurgiter également du fait qu'il n'a personne. Son dernier appel date d'il y a plusieurs mois et c'est son répondeur. Une connerie pour des panneaux photovoltaïques en plus.
Daryl : - Je comprends pourquoi certains gangs prennent des filles comme tueuses à gages. Putain vous êtes redoutables.Franchement j'aurais eu vraiment les boules si nous avions été ennemis.
Emilie : - Je crois que ce n'est pas vraiment une affaire de genre parce qu'il y a des filles bourrines c'est clair. C'est une affaire de sadisme. Je suis à un stade de ma vie où j'ai déjà quasiment vécu la moitié, j'en ai donc probablement plus vu que je n'en verrais dans l'avenir. Alors je peux te dire que je ne vais pas me passer du plaisir de tuer l'enculé qui nous faisait travailler comme des damnés parfois 7/7, nous payait au lance pierre, a essayé de tuer ma sœur, a attenté à la vie de son bébé. Non là ça fait trop pour un seul homme. Je déteste reparler de mon passé, je le hais, il me fait souffrir tous les jours alors si je peux éliminer certaines personnes nuisibles et qui en font en plus parti, c'est cadeau.
Daryl : - Ça me surprendra toujours en tout cas cette distance que tu as avec les morts et à quel point à son contact tu deviens tout de suite... Froide, c'est le mot.
Emilie : - J'ai fait des choses que je regretterais peut-être une fois là-haut mais Dieu sait que la mort et moi on se connaît, même très bien et j'ai seulement appris au fil des ans, des difficultés que ce n'est pas elle qu'on doit craindre mais l'être humain.
Le reste du trajet en voiture fût silencieux comme s'il méditait sur mes paroles, slalomant entre les voitures tel un fantôme couleur canari. Je n'avais pas grand-chose à ajouter, je me contentais d'espérer le plus fort possible que ma sœur ait survécu même si au fond de moi je savais qu'elle était vivante. C'est assez complexe à expliquer et même pour moi, y mettre des mots est très particulier c'est comme si je la sentais. Pas olfactivement c'était plutôt hum... Une sensation, celle de n'être jamais seule. J'ai quelque chose en moi qui lui appartient et je parierais que l'inverse est vrai, c'est ça qui nous lie ou c'est grâce à nos liens que nous avons ça. Je ne sais pas, toujours est-il que ça je le ressentais aujourd'hui tandis que quand on a eu notre accident de voiture, c'est comme si je m'étais soudain retrouvée seule. Le silence et la solitude absolue régnait en moi, c'était effrayant. Au gré du bitume mon âme m'a bercée vers des souvenirs étranges qui mis bout à bout répondent à mes interrogations presque aussi clairement qu'une interruption divine.
Quand j'étais enfant, Zazou n'était pas encore née mon père allait au cimetière chaque dimanche après l'office. Je ne me souviens plus du tout des visages que j'ai croisé. C'est comme si une brume était sur chacun d'entre eux, je ne me souviens plus non plus de la manière dont j'étais habillée. Cependant une seule et unique chose restait c'était le ressenti. Je me sentais bien, entourée par beaucoup d'humilité, de bienveillance et de grandeur. Cet endroit je le respectais avant même qu'on ne m'ait dit quoi que ce soit. Pourtant une nuit ma mère discutait lors d'une soirée dansante en plein air et je me suis perdue. J'ai encore en mémoire la sensation que j'ai eu quand je me suis retrouvée devant le cimetière. J'ai eu peur, une peur viscérale. Je ne sais pas de qui, de quoi ou encore pourquoi mais l'ambiance avait définitivement changée. Mon propre ressentit avait été complètement bouleversé. Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai la réponse qui se trouvait en fait juste à côté de moi.
C'était mon père, mon père que je ressentais, sa bienveillance,son respect, son bien-être. Et une fois seule ce lien était effrayant car je l'avais soudain perdu, aucun de ses sentiments ne m'accompagnaient, il ne restait que le néant. Quand j'ai croisé pour la première fois le regard de Zazou je me suis dit que je serais à ses côtés pour toute la vie et c'est ça les liens fraternels (les plus entretenus il en va sans dire), c'est une sorte de cordon ombilical qu'on garde et qui nous permets de partager nos sentiments afin de ne jamais se sentir seul. C'est à la fois profondément altruiste et intensément égoïste avant notre libre arbitre la balance est à zéro, c'est nous et nos actes qui changent le poids de notre conscience. L'esprit est une chose bien complexe...
Daryl : - Tu redescends sur Terre on est arrivés.
Mes cils battirent frénétiquement alors que mon regard rencontra celui de Daryl.
Emilie : - Ne me regarde pas comme si je venais d'une autre planète. J'ai quand même le droit d'être dans mes pensées !
Daryl : - Ouais mais ce qui m'inquiète c'est que tu ne saches pas ce qu'on fait, tu vois. J'ai pas envie qu'on improvise au dernier moment, avec ma méthode ça aurait été plus vite parce que je dois te rappeler qu'on doit montrer patte blanche ?
Emilie : - Et tu crois qu'avec une balle dans la tête il t'aurait dit quoi que ce soit ? Et puis moi je trouve ça trop facile. Je veux qu'il souffre.
Je sortis brusquement de la voiture attendant à peine qu'il ait fini de se garer.
Emilie : - Et contrairement à ce que tu crois j'ai u nplan. Il inclut juste ma sœur que j'ai envie de voir pour relever mon niveau de méchanceté. T'es pas le seul que les mômes ont attendrit.
Daryl : - N'importe quoi je suis encore un dur !
Emilie : - Ouais c'est ça autant qu'un canard en plastique. Allez magne-toi on a un jambon sec qui va tourner si on ne se dépêche pas.
J'entendis à peine Daryl ronchonner derrière moi alors que je montais les marches du parking un à un pour rejoindre l'accueil. D'ailleurs la secrétaire leva à peine les yeux vers moi.
Secrétaire : - Ortega, chambre 201.
Je lui fis un signe de tête avant de monter en quatrième vitesse. Le deuxième étage, ce n'est ni la maternité, ni la néomaternité. C'était ceux que je visitais trop souvent avec Ellie. Les soins intensifs. Un coup d'œil en arrière me fit comprendre que Daryl pensait à la même chose que moi. Le bébé n'a pas survécu. Devant la chambre, Matt attendait la tête entre les bras j'allais le rejoindre quand une infirmière que je connaissais bien m'interpella.
Infirmière : - Madame Saez ! Je vais vous faire venir Derreck pour tout vous expliquer. La comme ça je n'ai pas le droit de vous en dire plus à part que votre sœur est hors de danger. Sinon comment va notre petite Ellie ?
Émilie : - Je vois, merci beaucoup. Écoutez, elle va bien, elle se porte comme un charme.
Infirmière : Bon ben tant mieux parce qu'elle nous a fait peur il y a quelques temps. Nous étions tous étonnés d'ailleurs de ne pas vous voir. Enfin si elle va bien c'est le principal.
Emilie : - Oh excusez-moi je n'ai plus la mémoire des dates rappelez-moi quand c'était sa dernière crise ? Elle nous fait tellement peur en ce moment que je perds le fil.
L'énoncement des détails de la dernière crise d'Ellie par cette infirmière de nuit qui était très souvent là quand on a emmené Ellie me fit l'effet d'un coup de massue. Je cherchais tout de suite le regard de Matt qui s'était agrandi lui faisant des yeux aussi gros que des soucoupes. Alors je vois... Je sentis tout de suite la main de Daryl sur mon épaule que je repoussais.
Matt : - Em' laisse moi...
J'allais rentrer dans la chambre sans même prêter attention à lui quand mon bras fut retenu.
Emilie : - C'est fini.
Les explications, les mensonges, les enlisements. J'arrête. Si maintenant nous n'arrivons même plus à communiquer ensemble à propos de nos enfants ce n'est plus la peine. Notre relation a pris un tournant que je n'aurais jamais cru possible. Cependant mes enfants passeront toujours avant tout et me cacher la vérité sur leur santé c'est la goutte d'eau. C'est non. En entrant dans la chambre l'état de Zazou. De MON ZAZOU me percuta de plein fouet comme un semi-remorque.
Matt : - Zazou va bi...
Emilie : - TU LA FERMES. C'EST LA ZAZOU DE PERSONNE À PART MOI. C'EST MON OISEAU, NOTRE SURNOM, C'EST NOUS ZAZOU ET MUSHU CE N'EST PAS TOI NI LUI C'EST NOUS ! ALORS ARRÊTE DE T'APPROPRIER DES SURNOMS QUI NE T'APPARTIENNENT PAS.
Matt resta interdit devant moi comme si j'avais dépassé une limite qu'il pensait lui aussi infranchissables alors que Daryl ferma la porte derrière nous en lui chuchotant quelques mots.
Daryl : - Reste dehors je m'en occupe.
Quelques secondes après notre altercation j'étais assise près de ma sœur ma tête entre sa main froide. Rien que son contact réussissait à me calmer à m'énerver encore plus. Elle était l'oxygène dont j'avais besoin pour exploser.
Derreck : - Tiens salut vous deux ! Si vous voulez mon avis je vous vois trop en ce moment ! Bon trêve de plaisanterie. Daryl je suis désolé quand Myriam est arrivée le fœtus était quasiment mort. Le temps de ramener Myriam et qu'on lui explique la situation elle a décidé d'arrêter les soins pour votre fille.
Daryl : - Pardon ? Alors si je vous suis vous demandez à une femme gravement blessée et sûrement sous un tas de médocs de décider de l'avenir de NOTRE ENFANT ?
Derreck : - Daryl tu le sais on joue au golf une fois par semaine ensemble je n'ai rien contre toi. Je t'apprécie même beaucoup mais là on est à l'hôpital et je ne fais pas la loi. Le règlement c'est qu'un des parents suffit si l'avis est favorable à celui du médecin. Ta fille n'avait que 4 mois et demi les chances qu'elle survivent sans traumatisme je parle, pour un bébé en pleine forme entre guillemet est déjà faible alors avec le crâne ouvert on tombait sous la barre des 1%.
Daryl fondit soudain sur Derreck en lui serrant fermement le col dans un silence rythmé par la respiration monitorée de Myriam.
Derreck : - Si elle avait survécu Daryl, tu ne peux même pas imaginer dans quel état. Elle ne serait pas sortie de l'hôpital de sa courte vie de souffrance parce qu'encore moins d'1% passent la barre des 10 ans. Elle n'aurait pas pu parler, manger correctement, marcher.
Je vis la poigne de Daryl se desserrer avant qu'il ne relâche sa tête qu'une seconde sur l'épaule de notre chirurgien préféré.
Derreck : - En tout cas Myriam va très bien, elle a juste besoin de repos.
Myriam : - Je suis désolée bébé... 7 c'était trop... En plus une mère n'est pas censée voir sa fille souffrir. Je le vois tellement souvent dans le regard de Matt et Mushu que j'ai pris la meilleure décision pour elle.
De derrière nous une petite voix se fit entendre à peine audible. Myriam me caressa la tête en souriant alors que Daryl se précipita à son chevet.
Derreck : - Je reviens suite à notre conversation Myriam. Chaque enfant qui nait à besoin d'un prénom pour l'état civil. Je n'ai pas le choix pour les papiers...
Daryl : - C'est au-dessus de mes forces Myriam...
Myriam : - Tu te souviens ce que tu m'as dit la première nuit de notre voyage de noces ? Je t'ai demandé si ça faisait longtemps que tu m'avais remarqué et à partir de quand tu avais développé ses sentiments amoureux pour moi et tu m'as répondu une phrase que je n'oublierai jamais.
Myriam et Daryl : - Qui vit d'espoir meurt de désir.
Elle lui sourit tendrement tout en caressant sa joue. Le regard que Daryl avait chaque fois qu'il la regardait était éblouissant. C'était comme s'il contemplait sa déesse dans les yeux.
Myriam : - Elle s'appellera Hope, Derreck. Parce que derrière chaque épreuve difficile le moment où on en voit sa lumière, ce fameux bout du tunnel c'est notre espoir.
Daryl : - Il ne faut pas m'écouter, j'en dis beaucoup de conneries.
Myriam : - Bien moins que tu ne le penses mon chéri.
Je décidais de sortir à ce moment pour les laisser un peu seul. L'intimité qu'ils avaient besoin pour se retrouver, ce que fit Derreck également.
Emilie : - Comment va Ellie, Derreck ?
Derreck : - L'épilepsie est un peu l'allergie au gluten aujourd'hui Em'. Il y a tellement de possibilités de causes que le diagnostic est difficile. Je serais tenté de te dire que c'est le stress maintenant je n'en ai aucune certitude. Ce qui est sûr c'est qu'il faut qu'elle évite un maximum les chocs à la tête, c'est primordial. Son cerveau est en pleine croissance il a déjà bien souffert pour son jeune âge, il faut le ménager. Ce dont je suis sûr également c'est qu'elle demandait chaque matin aux infirmières si tu étais passée dans la nuit. Tu étais la seule visiteuse qu'on aurait laissé passer, même en pleine nuit. Elle ne te le montre pas mais elle a besoin de toi, c'est en toi qu'elle puise sa force et quand tu n'es pas là Matt ne suffit pas. C'est une gamine qui a besoin de sa mère, Em'.
Emilie : - Je te remercie Derreck, vraiment.
Derreck : - Je t'en prie Émilie. Myriam m'a dit que je n'étais pas obligé par rapport à mon frère mais ça n'a plus rien à voir avec lui. C'est mon attachement envers votre famille. Dois-je te rappeler que je suis le parrain d'Ellie ?
Émilie : - C'est vrai on l'a faite baptiser très tard ! Je te remercie Derreck pour tout !
Derreck : - Et ne t'inquiètes pas c'est la star ici. C'est la petite nièce du beau docteur alors les infirmières se précipitent pour la belle au bois dormant.
En souriant légèrement je lui tapais l'épaule fraternellement.
Emilie : - Tu ne prendrais pas ma fille pour un faire-valoir ?
Derreck : - Je n'oserais pas et puis franchement je n'en ai pas besoin, elles sont toutes aussi folles sans.
Je lui souris péniblement alors qu'il me prit dans ses bras.
Derreck : - Va faire ce que vous avez à faire moi je m'occupe de ta sœur. Me chuchota-t-il aux creux de l'oreille avant de partir avec un regard compatissant.
Pendant ce temps-là je voyais Matt se débattre au fond avec Daryl, qui n'eut besoin que d'un regard pour comprendre mon point de vue. Matt n'avait pas à venir. De 1 nous n'étions plus faits pour travailler ensemble. De 2 je lui en voulais beaucoup trop de m'avoir caché les problèmes de santé de notre fille alors que face à ce connard il fallait avoir l'air uni. Je n'aurais peut-être pas le même point de vue dans la vie de tous les jours. D'accord nous ne sommes plus ensemble mais nos enfants n'ont pas à en pâtir de notre relation désastreuse.
Emilie : - On aura une discussion tous ensemble mais là ce n'est pas le moment. Question de digestion.
Matt s'assit lourdement en soufflant laissant tout espoir vaillant de nous accompagner sur son siège. Daryl quant à lui tapa sur mon épaule avant de me suivre glissant quelques mots dans mon oreille.
Daryl : - Ce suppo de Satan va souffrir tellement qu'il n'aura qu'une envie c'est rejoindre le ciel au pas de course.
Emilie : - Le ciel ?
Question stupide s'il en est à ce moment mais ma curiosité ne pouvait pas laisser passer sa réponse surtout connaissant la nature du travail de ses parents.
Daryl : - On s'en branle. Amigo, emmène à l'entrepôt une vieille baignoire avec un cocktail maison. Fais-moi un baril de ce que tu as de meilleur.
AAAAAAAAH.
Je me levais en sursaut en plein milieu de la nuit. Mes sueurs froides avaient trempé mes vêtements et même mon linge de lit. Assise au bord du lit la tête entre les mains je décidais de me lever pour aller me chercher un café.
Tant pis même si j'arrive par je ne sais quel miracle à me rendormir les cauchemars me suivront tels des fantômes.
Je descendis les escaliers doucement pour ne pas réveiller notre équipe de volley. Une fois dans la cuisine je remarquais que le placard était ouvert alors que malgré mon esprit bien plus divaguant que d'habitude j'étais certaine d'avoir tout fermé après avoir fait la vaisselle hier soir. Après tout pourquoi pas. Machinalement j'allais prendre dans ce meuble mon café en grain que seule moi (et Daryl accessoirement) buvait, sans le trouver. Mes doigts cherchèrent la poche reconnaissable en toile de jute sans y parvenir. Je ne suis définitivement pas folle j'en ai racheté en rentrant donc impossible qu'il ait disparu. La seule solution se trouvait un étage en dessous. Je pris alors ma tasse avant de descendre dans ma cave.
Une fois en bas j'aperçus Daryl assis sur un des canapés un mug à la main avec du whisky et du café sur la petite table.
Emilie : - Insomnies ?
Daryl sursauta comme si je venais d'aller chercher son âme dans les pires tréfonds de ses pensées. Chacun son tour.
Daryl : - Je suppose que les mêmes cris nous réveillent.
Emilie : - T'as de la chance que ça te réveille. C'est pas mon cas.
Daryl prit mon mug et prépara sa petite mixture pour moi. Je restais un instant à le regarder sans rien dire.
Daryl : - Je t'en prie ne me demande pas si on a bien fait parce que je te répondrais que si c'était à refaire je referais pareil. Seulement c'était sale et il me semble que dans mes nuits les plus calmes mes mains dégoulinent comme les siennes.
Emilie : - Je ne te le demanderais pas parce que je sais ce que tu ressens.
Et c'est tout ce que nous avons échangé. Quelques semaines après l'attaque de Myriam, Daryl et moi étions plus proches que jamais, ce qu'on avait fait subir à ce type était inimaginable et seul nous deux le saurions à jamais. Myriam avait bien essayé de demander mais Daryl lui a promis qu'il ne reviendrait plus jamais pour l'embêter et je crois que d'un côté ça l'a rassuré de savoir qu'il prenait un petit peu sur ces épaules. Et puis dès son retour elle a remarqué les cauchemars de son mari et s'est douté qu'il avait morflé au point de nous suivre la nuit.
Daryl : - C'est ce soir qu'on doit faire notre réunion de famille ?
Un soupir m'échappa, si profond que j'ai cru me décoller les poumons, d'ailleurs Daryl tourna sa tête vers moi un sourcil levé.
Daryl : - Je vois qu'on y va dans le même état d'esprit.
Emilie : - Oh bah écoute je vais m'engueuler avec Matt devant tout le monde, je le vois arriver mais plus gros qu'un tsunami.
Daryl : - Et je vais surement m'engueuler avec Myriam aussi sur le fait que vous vous engueulez !
Emilie : - Chouette !
Daryl : - Myriam m'a dit en tout cas qu'elle passerait la journée en cuisine pour qu'on ait au moins un bon repas. Mina est àl a maison elle est prévue en aide cuisine et en aide garderie avec Matt. Tu vas faire quoi toi ?
Emilie : - J'ai besoin de reprendre un semblant de vie normale alors je vais aller au travail, reprendre mon poste et mes 3 millions et demi de problèmes. Je vais rentrer pour 20h peut être un petit peu en retard comme d'habitude, juste 10 minutes qui me vaudront un regard noir de Myriam et assassin de Matt et voilà !
Daryl me sourit avant de passer son bras au-dessus de mon épaule et me faire chavirer contre lui. A peine mes yeux fermées que les images de ce jour-là me hantèrent. Celle d'un homme enchaîné, plongé dans une baignoire pleine d'un cocktail des acides les plus corrosifs jamais utilisé. La fine fleur de Kiev selon une connaissance professionnelle de Daryl.
Malgré qu'il ne soit que 5h du matin nous sommes restés un long moment ainsi sans bouger seulement apaiser par la présence de l'autre. Ce n'est qu'un peu avant 7h que je suis montée pour aller préparer des crêpes à tout le monde qu'ils puissent manger chaud comme froid. C'est Myriam que j'ai croisé en première en commençant ma pâte.
Myriam : - Hey Mushu ! Tu sais où est Daryl ? Quand je me suis réveillée il n'était plus à côté de moi.
Emilie : - Il est en bas. Il prend son petit déjeuner.
Myriam : - Je vois. Je suppose qu'il faut que je le laisse seul. Oh mais dis-moi tu nous fais ta recette ultra secrète de crêpes qui est si bonne !
Emilie : - La seule et l'unique ! Par contre je ne suis pas de ton avis, il a besoin de sa femme, de savoir qu'elle est près de lui et qu'elle l'aime.
Myriam : - Bon, comme vous êtes cul et chemise en ce moment je suis plus tentée de te croire que moi même !
Emilie : - Oh je t'en prie, cet homme n'a d'yeux que pour toi et franchement entre nous...
Je m'approchais de sa tête en lui parlant plus bas sur le ton de la confidence.
Emilie : - Un beau latino m'a suffi, la vie est bien assez compliquée !
Myriam : - Oh m'en parle pas de vrais aimants à emmerdes ! Rit-elle en profitant de ce moment pour me voler un baiser sur la joue.
Je finis de faire les crêpes les Jacksons 5 à fond pour calmer mes pensées qui s'imaginaient des bruits imaginaires tout en me motivant pour cette journée.
Oh baby, give me one more chance
Won't you please let me
Back in your heart
Oh, darling, i was blind to let you go
But now since i see you in his arms
Évidemment c'est ce moment où Matt décida de rentrer dans la pièce mais je l'ignorais superbement. Même s'il voulait que ses paroles lui soient adressés directement. Il se servit un café en se posant le plus loin possible de moi sur le bar mais toujours à porter de vue. La musique passa ensuite à Come and Get Your Love. Matt ou pas, paroles équivoques ou pas je chantais à tue-tête quand Anya arriva en pleurant se dirigeant directement vers la cave où elle savait je suppose potentiellement que son père serait. Moi sachant que Myriam l'avait rejoint sans jamais être remontée je me doutais de ce qu'il devait se passer là-bas en bas. Je courus vers elle en contournant le bar le plus vite possible avant que je ne l'attrape par le bas du ventre et le torse. Elle se retrouva à plat ventre dans mes bras toujours en pleurs avec les guiboles qui brassaient l'air frénétiquement.
Emilie : - Je comprends pourquoi ta mère t'appelle la grenouille. Qu'est-ce qui t'arrive encore le petit suisse ?
Anya : *Suite de pleurs incompréhensible*
Emilie : - Bon si tu veux que je règle ce souci il va falloir que je te comprenne mon ange.
Anya : - Je veux maman ! MAMAN ! J'ai fait un cauchemaaaaaaaaaaaar ! Mais je ne veux pas en parler sinon il sera vrai !
Emilie : - Ok, ok ! Ellie ? ELLIE CHERIE ?
Ellie : - Yes, j'arrive.
Ellie arriva au pas de course tandis que je reposais Anya par terre, m'agenouillant pour rassurer les filles.
Emilie : - Vous savez quoi ? Je vais préparer notre petit déjeuner dans un plateau et on va aller ensemble régler ce petit problème, ça vous dit ?
Anya : - Et mon cauchemar dans tout ça ? Ellie maintenant que t'es là tu fais ça avec nous ?
Emilie : - Justement on va régler ça !
Ellie : - Oui oui ça m'intrigue !
J'ai donc préparé nos 3 plateaux sous les yeux de Matt plus ou moins distrait qui n'avait toujours pas bougé, happé désormais par son téléphone.
Emilie : - Les trésors je prends vos commandes pour l'intérieur des crêpes.
Anya : - NUT' NUT' NUT' !
Ellie : - Au sucre s'il te plaît maman.
Emilie : - Nut' c'est Nutella je suppose ?
Anya hocha la tête frénétiquement semblant déjà avoir oublié son cauchemar mais je voulais y faire attention. Tant pis mon travail attendra un petit peu.
Mina : - Yo 'man ! Tu ne vas pas au travail ?
Emilie : - Coucou ma puce, écoute, hein s'ils m'ont attendue c'est qu'ils ont le temps.
Mina : - Pas mal ! Ouh t'as fait des crêpes ! Mais elle est où tatie ? Je suis censée passer la journée avec elle ?
Emilie : - Je pense que tu as ta matinée de libre, mais tu restes à la maison.
Mina : - D'acc. Hum... Tu comptes y aller du coup au travail...?
Emilie : - Pourquoi toutes ces questions ? Oui je pense, après 12h je vais faire des petites choses avec les filles et j'ai pas envie de me presser.
Mina : - Oh d'accord, très bien...
Emilie : - Nana tu veux bien me dire ce qu'il y a ?
Mina : - Non c'est pas grave je t'assure...
Debout devant elle je croisais mes bras en la regardant fixement pour être sûre qu'elle se rende compte que je ne bougerais pas d'ici. D'ailleurs en la regardant je me rappelais que je n'avais jamais imaginé mes enfants grands. Je veux dire pas niveau taille mais adulte, là j'étais devant le fait accompli, Mina avait fêté ses 15 ans et elle ressemblait plus à une femme qu'à une fille désormais. Je me demandais ce qu'elle choisirait comme avenir, mes pensées voguaient à une vitesse impressionnante jusqu'à ce qu'elle se décide à cracher le morceau interrompant brusquement toute réflexion.
Mina : - Alors bah... Disons que j'ai une bande de copains...
Emilie : - Bon écoute Mina j'ai pas envie de te couper pour faire une remarque à chaque fois donc s'il te plaît accélère.
Anya : - Bah oui oh on a des trucs à faire nous !
Mina : - On se calme le petit suisse !
Anya : - JE SUIS PAS UN PETIT SUISSE !
Je pris Anya dans mes bras pour la calmer en envoyant un regard blasé à Mina. C'est elle la plus grande, elle était obligée de la provoquer ?
Mina : - Bon j'ai un groupe de potes qui ne veut pas faire de skate parce que ça les soule que je sois bonne et que je les rétame à chaque fois, ça fait mal à leur petit cœur de gorille dominant. Alors on s'est concertés, oui c'est possible avec des garçons, et on a décidé en groupe de se mettre au surf. C'est assez indiqué ici, ça reste une planche et personne n'en a jamais fait dooonc... Est-ce qu'on pourrait aller acheter 2/3 trucs si tu trouves 2 minutes dans ton après-midi méga chargée ?
Je pris la tête de Mina dans ma main libre pour la chavirer contre moi et lui embrasser le front.
Emilie : - Avec plaisir mon ange, on mangera ensemble ce midi, d'accord ?
Mina : - Rien que toutes les deux, pour de vrai ?
Emilie : - De vrai de vrai !
Les petits yeux noisette de Mina pétillèrent et pendant une seconde j'ai cru voir ceux de son père. Elle partit embrasser son père d'ailleurs qu'elle n'avait pas remarquer en le câlinant tout ce qu'elle savait. Ces deux-là...!
Emilie : - Anya ma puce, tu veux bien marcher toute seule avec ton plateau ? Je ne pourrais pas te porter toi et nos deux plateaux.
Elle hocha la tête avant de mettre ses mains au-dessus de sa tête.
Emilie : - On peut savoir ce que tu fais ?
Anya : - J'attends le plateau ?!
Emilie : - C'est pas une coupe que je vais te donner Anya! Baisse tes ailes ! Ris-je.
Ellie derrière se moqua gentiment d'elle puis nous sommes partis tranquillement sur la table de jardin. Les filles sont restées à table pendant que je suis partie chercher le nécessaire. Des boites de mouchoirs, de lingettes, des feutres, du papier de toute sorte, du scotch, de la colle, des ciseaux. Tout le nécessaire finalement pour bricoler 5 minutes. En revenant j'eus la surprise de constater qu'elles m'avaient attendues et discutaient à table tranquillement.
Ellie : - Tu nous en ramènes des choses !
Anya : - C'est pour faire quoi tout d'abord ?
Emilie : - Alors comme tu fais souvent des cauchemars Anya et que tu adores les boîtes accessoirement on va faire un monstre de chevet.
Anya : - HEIN ?! C'est quoi ça ? Ça n'avait l'air trop chouette !
Emilie : - Tu vas faire une boîte qui ressemble à un monstre et dès que tu auras un souci, tu l'écris sur une feuille en papier et tu le mets dedans. Il faut que tu lui confies tous tes soucis au monstre pour qu'il puisse bien s'en occuper !
Anya : - Oh chic alors ! Ce sera ma Blue à moi ?
Ellie : - Jurassic World maman.
Emilie : - Oui bien sûr ! C'est pas ma génération mais le petit Chris lui l'est alors quand même !
Les filles rigolèrent et mangèrent en quatrième vitesse pour faire leurs boîtes. Plus tard les jumeaux nous rejoignirent dehors mais ont vite fait demi-tour devant les travaux pratiques.
Anya : - C'est pas grave moi je vais leur en faire une à chacun parce que je sais qu'ils font des cauchemars aussi.
Emilie : - Les filles je vous laisse une petite demie-heure, je vais me doucher et m'habiller !
Ellie : - Ouais ouais t'inquiètes on est des grandes on a des ciseaux dans notre trousse d'école !
Oui je vois !
Je partis en direction de ma chambre le sourire jusqu'aux oreilles. Sur la route je croisais Daryl qui était rouge et essoufflé en pleine discussion avec son fils.
Daryl : - Je peux savoir Ewan pourquoi ton frère a un crachat sur les cheveux dès le matin ?
Liam : - Sérieux ? Putain t'es un porc Ewan !
Ewan : - Je t'avais dit que j'avais réussi.
Daryl : - OH ! On percute, on me répond là !
Liam : - C'est simple, Ewan pour me réveiller, il lève le matelas du lit superposé et me crache dessus à travers les lattes. C'est un débile.
Daryl : - Ewan on est chez les porcs ici ?
Ewan : - Mais...
Daryl : - Je t'ai posé une question simple, je ne veux pas d'argumentaire. Soit c'est oui et tu vas dehors avec ta sœur, accompagné d'une fessée, soit c'est non et tu vas laver les cheveux de ton frère toujours accompagné d'une fessée ?
Liam : - Non s'il me lave les cheveux ce crétin va me taper la tête avec les shampoings solides de maman.
Daryl : - D'accord dans ce cas excusez-moi les bébés. Je pensais que j'avais des grands garçons mais je n'ai visiblement que des bébés donc on monte et je vais vous donner le bain.
Liam : - Non sérieux on est assez grands ! Bordel c'est ta faute ces conneries Ewan.
Daryl : - Détends-toi sur les mots Liam et si un traître mot sort de ta bouche Ewan je te fous à la garderie aujourd'hui.
Ewan : - Je suis trop gr....
Daryl : - Tu veux parier mon garçon ?
Ce joyeux petit groupe me suivit là-haut jusqu'à tourner pour la salle de bain alors que je pénétrais dans ma chambre. Assise devant mon dressing la place me paraissait immense sans les vêtements de Matt. En fait parfois quand on sort d'une relation ce n'est pas la personne en elle-même qui nous manque mais des habitudes. L'habitude de ne jamais se savoir seule au lit, l'habitude de se lever avec de l'affection, celle de se chicaner dans la douche, de s'aimer dans le dressing et de se regarder en mangeant. D'avoir toujours un message agréable, une caresse... a l'heure actuelle c'était ça le plus dur et de loin. Je pris mon temps sous la douche avant de m'habiller d'un haut blanc que je fourrais dans mon jean, on serre la ceinture et je suis prête.
En redescendant, la salle de bain me paraissait bien calme, en même temps rien de vraiment étonnant. Avant de rejoindre les filles en bas je toquais à la porte d'Ayden pour le réveiller. J'ai dû rentrer dans sa chambre et le réveiller tout doucement pour que ce gros dormeur se réveille.
Emilie : - Allez ma grosse nugget, c'est parti on va au petit-déjeuner sinon il sera trop tard.
Ayden : - Steup' maman encore un peu...
Emilie : - Allez mon chat lève-toi.
J'ouvris les volets de sa chambre et il sortit de son lit comme une larve en rampant au sol.
Emilie : - Heureusement que les femmes de ménage sont sérieuses Ayden.
Sans m'écouter Ayden rampa jusqu'à son enceinte pour allumer son swingeur préféré qui le réveille chaque matin, j'ai nommé Elvis ! Le seul et l'unique.
Emilie : - Bon t'es dans la bonne voie, dépêche-toi !
Ayden : - Doucement le matin et pas trop vite l'après-midi maman.
Emilie : - Ta devise mon chéri.
Je ressortis de la chambre en riant pour aller rejoindre les filles qui étaient toujours dehors toute calme.
Emilie : - Alors vos boites les filles ?
Anya : - Trop belle ! J'en fais une pour moi, et une pour les jumeaux !
Effectivement, elle avait fait de superbes boîtes, Ellie avait fait un alien tout vert tandis qu'Anya avait plus opté pour un genre de Simpson étrange.
Ellie : - Tu peux nous laisser c'est bon, on a compris !
Emilie : - Vous êtes sûres ?
Ellie : - Oui oui ! Et puis de toute manière Nana t'attend devant la télé.
J'embrassais les deux filles sur la tête avant d'aller prévenir Zazou d'aller les voir régulièrement avant mon retour.
Myriam : - Vous ne rentrez pas pour déjeuner ?
Emilie : - Non je crois qu'on a besoin d'une petite journée toutes les deux mais promis on rentre pour dîner.
Myriam : - Y a intérêt !
Je lui souris avant d'aller chercher Mina et partir. Sur la route, elle regardait les voitures qui nous dépassait et qu'on doublait également. Un sourire aux lèvres je jetais le pavé dans la mare.
Emilie : - Tu aimerais commencer la conduite accompagnée ?
Mina : - Je ne sais pas trop, je crois que j'ai un peu peur.
Emilie : - Oui mais d'un autre côté si vous faites vraiment du surf il vous faudra bien une voiture pour transporter vos planches.
Mina se tourna avec un visage amusé.
Emilie : - Et puis je pense que je peux libérer quelques heures pour ma petite chouquette au volant.
Elle se mit cette fois à rire en me poussant le bras alors que je la regardais avec nostalgie. Ça grandit trop vite. Et puis elle augmenta le son de la radio en tapant sur ces jambes frénétiquement.
Finalement comme il était à peine 10h nous avons décidé d'aller au cinéma se regarder le dernier film d'horreur, qui est impossible à regarder avec les petits. Nous avons bien rigolé, bien pleuré, bien eu peur je dois l'avouer et nous sommes ressortis directement pour manger. Mina a choisi un restaurant de sushis à volonté ce qui m'allait très bien je dois dire. Nous avons discuté de pleins de choses, je me sentais plus proche d'elle c'était aussi simple qu'agréable. Elle est différente sans Aaron c'est sûr, elle redevient ma petite fille. Et puis finalement j'ai garé ma voiture dans un parking et nous avons fait une bonne partie du centre-ville, en faisant attention que ça soit celle qui comporte le plus grand magasin de revente de marques de surf.
En marchant elle ne fit pas attention mais nous sommes passées juste à côté du concessionnaire Jeep qui faisait une édition limitée avec Quicksilver. La voiture semblait visiblement pensée pour les surfeurs. Après tout si ce sport lui plaît vraiment autant que sa première voiture lui facilite la vie, plutôt qu'elle crève un œil à un piéton avec ses planches sur le toit. Nous ne nous y sommes pas arrêtées mais une fois dans son magasin de surf je n'avais qu'une envie c'était d'aller voir la voiture. J'avais deux solutions de toute manière, soit je la laissais sur place alors qu'elle demandait constamment mon avis soit j'allais voir plus tard sans elle. Évidemment je choisis l'option la plus raisonnable.
Après cette journée bien remplie nous sommes rentrés les bras chargés et le coffre bien plein mais Mina n'a pas choisi de planche. Elle m'a dit qu'elle préférait aller voir le petit vendeur sur la plage qui en fait lui-même apparemment.
Mina : - Bah c'est pas vraiment ça. En fait il les fait lui-même mais il te la vend brut et c'est toi qui la décore ensuite dans son atelier c'est stylé.
Emilie : - Ouais j'avoue que c'est original ! Bon t'es prête pour la soirée ?
Mina : - Oh m'en parle pas, l'angoisse !
Nana et moi nous sommes regardés et avons explosés de rire ensemble. Quelle magnifique journée...
Myriam : - Bon il faut qu'on parle vous le savez tous.
Daryl : - Amen.
Matt : - La messe est dite.
Myriam : - Les gars va peut-être falloir y mettre du sien! Tiens d'ailleurs Matt toi qui fais le malin comment ça va se passer entre Emilie et toi ?
Matt souffla un coup avant de regarder les enfants.
Matt : - Les enfants, Emilie et moi on se sépare. Il y a beaucoup de sujets sur lequel nous sommes en désaccord et nous préférons prendre un peu de distance l'un avec l'autre pour que ce soit plus vivable.
Emilie : - Du coup papa restera vivre ici comme il le fait jusqu'à maintenant, la seule différence c'est qu'il aura sa chambre. Mais vous pourrez le voir tous les jours il n'y a aucun souci, on est juste séparés, ça ne veut pas dire qu'on ne vous aime plus ça n'a rien à voir avec vous. C'est nous, Matt et moi qui ne nous aimons plus, c'est comme ça c'est la vie. Vous n'avez pas les mêmes amis que quand vous étiez petit et bien c'est pareil pour nous.
Ellie : - Je le savais.
Ayden : - C'était évident.
Liam et Ewan : - Enfin !
Anya : - C'est triste.
Emilie : - Merci au moins une personne dans cette famille qui n'est pas cynique !
Myriam : - Des questions les enfants ?
Anya : - Y aura plus de disputes ?
Ayden : - Bah non du coup.
Anya : - Oh bah c'est chouette alors !
Daryl : - Parfait le sujet Emilie et Matt est clos sur un c'est chouette général !
Matt : - Ça me va.
Myriam : - Bon 2ème sujet qui fâche. Les enfants dès que vous aurez vos vacances on va tous aller chez vos grands parents.
Tous les enfants : - HEIN ?
Myriam : - Oh Daryl je t'en prie mon chéri éclaire notre lanterne à tous.
Daryl lui lança un regard agacé avant de se tourner vers les enfants.
Daryl : - On ne s'est jamais très bien entendu avec mes parents alors quand nous sommes partis de chez nous à 18 ans nous n'aurions jamais imaginé rencontrer une femme qu'à des moments on rêve d'étrangler et qui transforme notre vie en un magnifique jardin d'Eden aux portes des Enfers.
Mina : - Je comprends que dalle.
Myriam : - Ce que cet homme des cavernes essaye de vous expliquer c'est qu'il ne s'entend pas avec ses parents et il a cru bon de nous cacher leur existence durant des années. Mais comme maman adore les familles et qu'elle ne s'imagine pas se brouiller avec vous je veux faire la paix avec eux.
Anya : - Pourquoi ?
Mina : - Bah imagine tu t'embrouilles avec tante Myriam quand tu seras grande, c'est comme si tu partais de la maison et que tu n'en revenais jamais même pas pour lui présenter tes enfants. Elle sera un peu triste tu ne penses pas ?
Myriam : - J'en mourrais de chagrin, ce qui doit être le cas...
Daryl : - De ma vieille ? Alors ça j'aimerais bien mais cette sicilienne devenue portoricaine d'adoption est plus coriace qu'un chien avec son os.
Myriam : - Daryl !
Matt : - Ouais t'abuses un peu, elle doit certes être plus vieille mais avec le temps elle doit avoir des regrets.
Daryl : - Vous ne m'enlèverez pas de l'idée qu'avec le temps ça doit être une vieille bique aigrie.
Myriam : - Le sujet est clos on y passe nos prochaines vacances TOUS ENSEMBLE.
Matt : - Je me chargerai de les appeler pour les prévenir quand même on va pas débarquer en bus à l'arrache.
Myriam : - Merci Matt.
Emilie : - Moi ça me va mon boulot peut attendre un petit peu, il roule relativement bien sans moi.
Matt : - Le relatif est bon à mettre.
Daryl : - Non je crois pas, j'irais pas.
Myriam tapa du poing sur la table en se levant brusquement.
Myriam : - Daryl Ortega, le divorce te pend au nez alors je peux te dire que tu as plutôt intérêt de venir avec nous.
Daryl : - Ah oui et je laisse mon affaire comme ça ? Et puis je vais te dire que si je n'ai pas envie d'y aller je n'irais pas et c'est pas des menaces de divorce qui me feront venir.
Myriam : - Je m'en fiche comme de l'an 40 de comment tu vas faire pour lancer tes affaires sans toi toujours est-il que si je pars toute seule Daryl, n'y pense même plus !
Emilie : - Damn...!
Matt : - Oh...
Mina : - Aie aie aie.
Ellie : - Penser à manger ?
Liam : - Au divorce ?
Ewan : - Je pige que dalle.
Anya : - Au poney ?
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Emilie & Myriam ❤️
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