❥ Chapitre 25 ~ Le revers du métier
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Myriam - - - - -
Myriam : - Tu vois, mon petit trésor, ton papa est beau comme tout. Bientôt, il sera de retour à nos côtés, tu as ma parole...
Je soupire finalement, caressant lentement mon ventre de mes paumes. Les yeux rivés sur mon fond d'écran de téléphone, je ne peux m'empêcher de sourire béatement. Cette photo date de ma première grossesse. La plus difficile, j'étais énorme comme une baleine, les jumeaux étant au chaud !
Daryl est toujours euphorique lorsque je lui annonce une grossesse... Bien que celle-ci soit la dernière, il prend ce signe du destin comme un cadeau du ciel. Et il a raison : sans cette surprise, je n'aurais peut-être pas retrouvé la mémoire ! J'ai tellement hâte qu'il puisse sortir de prison, je n'en peux plus, j'ai besoin de le sentir contre moi !
Les aboiements de Chapo me font brusquement sursauter. Il est pourtant tard, tous les enfants doivent dormir ! Le chien ne se manifeste qu'en cas de problème, et ça ne me dit rien qui vaille ! Je m'extirpe aussitôt de mes draps, courant presque jusqu'à la chambre d'Ellie. Mais je la trouve vide. Il n'y a qu'un seul autre endroit où elle peut être.
Je me précipite dans la chambre de ma princesse, découvrant cette dernière en pleurs, les mains plaquées contre sa bouche. Ellie est en train de convulser et Chapo est à ses côtés, voulant à tout prix protéger sa tête de tout objet qui pourrait la blesser. Mais lorsque je vois son arcade explosée et ruisselante de sang, la peur envahit mes veines.
Myriam : - Mon Dieu, Ellie !!!
J'accours jusqu'au lit, mais je n'y connais strictement rien. Je ne sais pas du tout comment gérer une personne en pleine crise d'épilepsie !
Myriam : - MATT ! MATT, VIENS VITE !
Je plaque mes mains contre les joues de la petite, j'ai ouïe dire qu'il ne fallait pas bouger une personne en pleine crise, qu'est-ce que je peux bien faire d'autre ?!
Matt : - Mimi ? J'suis pas certain de t'avoir entendue, j'avais la tête dans le four, ce connard a encore lâché et...
Il s'arrête net lorsque je me retourne, des larmes ruisselant sur mes joues.
Myriam : - C'est ta fille Matt, je sais pas quoi faire,je...
Matt : - Appelle les secours, VITE !
Je lui cède ma place, faisant signe à Anya de s'écarter. Tel un automate, elle bondit du lit, courant dans mes jambes. A force de crier, mes bébés arrivent dans l'encadrement de porte, les jumeaux écarquillant aussitôt les yeux.
Myriam : - Occupez-vous de votre sœur !
Liam acquiesce et tend la main vers ma crapule qui ne rechigne pas. Je cours jusque dans ma chambre pour attraper mon portable et compose le numéro des secours. La voix qui me répond est étrangement inaudible, seuls des grésillements frétillent dans le combiné.
Je me réveille brusquement, en sueur dans mon lit. Putain,c'était qu'un mauvais rêve !
Myriam : - Bordel...
Cela ne fait que deux jours que Daryl est parti et pourtant, j'ai l'impression que ça fait une éternité ! Ellie nous a fichu une telle peur bleue durant la nuit de sa crise, que je ne cesse de me remémorer... Sans les gestes que lui a prodigués Matt, elle aurait pu y rester... Elle s'est violemment cogné la tête à la table de nuit, une hémorragie interne aurait pu lui être fatale, mais heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Elle a un petit ange qui veille sur elle !
J'attrape un peignoir que j'attache devant moi, avant de m'éclipser de ma chambre. Je rejoins aussitôt le chevet d'Ellie qui dort à poing fermé. Je me penche légèrement au-dessus d'elle, embrassant le sommet de sa tête. Elle a encore un petit bandage sur le front pour l'empêcher de gratter la croûte qui s'est formée. Elle a pu rentrer à la maison le lendemain de son admission aux urgences, je n'ai pas eu le courage de contacter Mushu pour la prévenir, mais connaissant Daryl, il a dû la mettre au courant lorsqu'il l'a rejointe je ne sais où.
Je quitte la pièce avant de réveiller la petite, optant pour aller me préparer un chocolat chaud. Je suis épuisée, mais impossible pour moi de fermer l'œil plus de cinq minutes par nuit. Je n'ai jamais été une marmotte lors de mes précédentes grossesses, visiblement celle-ci ne m'épargnera pas non plus !
Chantonnant doucement, je m'accoude au plan de travail de la cuisine, attendant que ma boisson chauffe au micro-ondes. Je perçois soudainement le son de la télé. Qui se serait endormi devant son film ?
J'attrape ma tasse, rejoignant finalement le salon. C'est Matt que j'aperçois sur le canapé, dans une étrange position d'ailleurs. Je ne sais pas comment il a fait pour s'assoupir comme tel, mais c'est le torticolis assuré demain !
Je me déplace jusque derrière lui, m'accoudant au dossier. J'agrippe ma tasse fumante d'une main, alors que l'autre va plonger dans la tignasse brune de mon beau-frère. Je gratouille légèrement sa tête, prise soudainement d'un flash-back.
Le rire des enfants résonne dans mes oreilles comme une douce mélodie. Ils barbotent tous dans la piscine, s'arrosant effrontément. Anya est sur son matelas gonflable, Ellie étant à ses côtés, toutes les deux visant les garçons avec des petits pistolets à eau. Les jumeaux ripostent en claquant leurs paumes à la surface de l'eau, tandis qu'Ayden opte pour un seau qu'il est allé chercher dans les affaires de plage. Mina est aux abonnés absents, sûrement en compagnie de son cher Aaron.
Myriam : - Ils vont finir par mettre plus d'eau à l'extérieur du bassin qu'autre chose...
Matt : - T'es jalouse ? Tu veux les rejoindre ?
Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il a déjà bondi de son transat, fondant sur moi. Il me balance sur son épaule alors que je m'agrippe à ses cheveux désordonnés.
Myriam : - Repose-moi tout de suite, Matt ! MATT !
Matt : - J'entends rien, je suis sourd d'une oreille, je vieillis, j'ai plus vingt ans !
Il descend les marches qui mènent jusqu'au bassin, j'ai tout juste le temps de prendre une dernière inspiration avant de filer sous la surface de l'eau. Les mains de mon beau-frère finissent par me lâcher et je remonte prendre une bouffée d'air, lançant un regard meurtrier à cet idiot qui se bidonne. Et évidemment, les enfants s'y mettent aussi !
Myriam : - Arrêtez de rire, je n'aime pas ça !
Matt : - Tss, qui n'aime pas être mouillé, hein ?
Je me fige net à l'entente de cette phrase. C'est typiquement quelque chose que Daryl aurait pu dire, avec des sous-entendus pervers. J'esquisse un timide sourire à ma famille, avant de tourner le dos à tout le monde et de m'extirper du bassin. Je m'enroule dans une serviette que je noue au niveau de ma poitrine, retournant à l'intérieur.
Je soupire lourdement, m'accoudant au bar. Je laisse échapper quelques larmes, mordant dans ma lèvre inférieure pour ne pas éclater en sanglot. Une main se pose soudainement sur mon épaule et je frôle la crise cardiaque !
Matt : - Je suis désolé si je t'ai fait mal... Ça partait d'une bonne intention...
J'essuie les gouttes d'eau qui ont ruisselé sur mes joues d'un revers de main, avant de me tourner vers Matt. Je lui dédie un petit sourire, hochant la tête de gauche à droite.
Myriam : - Ça n'a rien à voir, Matt, je t'assure.C'est juste que... Je suis à fleur de peau, et Daryl me manque atrocement...
Matt : - Tu vas réussir à le faire libérer, j'ai confiance en toi. Tu donnes tout Mimi, tu es incroyable.
Myriam : - Et si ça ne suffisait pas ?
Mon beau-frère attrape fermement mes épaules entre ses larges mains pour me faire pivoter vers lui.
Matt : - Je suis certain qu'un petit Virgin Mojito te ferait du bien. Ça te dit ?
J'acquiesce, mon sourire s'agrandissant. Matt contourne le bar et plonge la tête dans le frigo à la recherche de tous les ingrédients nécessaires pour préparer nos boissons. J'entends encore les enfants rire et jouer dans la piscine, preuve qu'ils ne prêtent pas du tout attention à notre absence. Je m'installe donc confortablement sur un des tabourets, laissant ma tête reposer au creux de mes paumes, coudes posés sur la table.
Myriam : - Tu as de ses nouvelles ?
Le dos du beau brun se crispe. Il dépose tout devant moi, commençant à couper des quarts de citron qu'il dispose rapidement au fond de nos verres.
Matt : - Pas vraiment, non. J'y suis pas retourné depuis que je l'ai déposée.
Myriam : - Je lui ai dit que je lui écrirai par le biais du Times, mais... Je n'ai pas encore eu le temps avec le procès de Daryl qui approche... Je n'ai pas le temps d'envoyer des messages aux reporters ni de me déplacer moi-même jusqu'au siège du journal...
Matt : - Je te blâme pas, Myriam. T'as vu tout ce que tu fais pour cette famille en ce moment ? Tu jongles entre ton boulot, ta grossesse, les enfants, et tu t'occupes aussi de moi quand j'ai la gueule de bois !
Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire à l'entente de ces derniers mots.
Myriam : - Ne m'en parle pas... Mes cheveux se souviennent encore du jet de vomi que tu m'as balancé à la figure en te relevant hier soir !
Matt : - Putain, j'ai tellement honte...
Myriam : - J'en ai vu d'autres, tu sais ! Je dois être là pour ma famille, alors que tu te transformes en vomito ou pas, c'est exactement pareil. Em' s'est donné corps et âme pour nous, c'est à moi de prendre le relais quand elle est absente.
Matt : - Sauf que t'as pas à endosser ce rôle...
Myriam : - Bien sûr que si, Matt ! Tu te rends pas compte de tout ce qu'elle a fait ! Surtout quand tu étais à New York... Elle s'est décarcassée tant de fois que je me demande comment elle fait aujourd'hui pour tenir en un seul morceau !
Je perçois la mâchoire de Matt qui se contracte soudainement, alors qu'il termine nos Virgin Mojito. Il pousse un verre en ma direction et je touille le tout à l'aide de la paille qu'il m'a précédemment mise dans sa mixture.
Myriam : - Désolée, je réfléchis pas quand je parle...
Matt : - Nan, t'inquiètes. Ça me fait toujours mal d'en parler, mais je mérite de recevoir tout ça en pleine gueule de temps en temps pour me rappeler toutes les erreurs que j'ai faites. D'ailleurs, ça tombe bien que tu parles de ça parce que j'aimerais te dire un truc.
Je bois une gorgée de ma boisson, restant pendue aux lèvres de mon beau-frère.
Matt : - Je vais faire annuler notre mariage aux yeux de Dieu, comme on dirait. C'est pas vraiment officiel de ce côté-là.
Je manque de m'étouffer, aspirant une gorgée de travers. Je tousse à m'en décrocher les poumons, Matt se déplaçant dans mon dos pour le tapoter doucement. Lorsque je lui fais signe que tout va bien, je mets plusieurs secondes avant de pouvoir parler correctement.
Myriam : - Tu ne... De quoi tu me parles ? Pourquoi ce revirement de situation ? Je croyais que...
Matt : - J'aime ta sœur, oui. Mais... Notre union n'a plus rien d'unique et de beau.
Myriam : - Vous êtes déjà divorcés au nom de la loi, pourquoi vouloir faire annuler votre mariage au sein de l'église ?
Matt : - Pour que je puisse définitivement tourner la page, Mimi.
Mes mains sont devenues moites et je déglutis péniblement.
Myriam : - Matt, je comprends rien... Tu me fais un speech presque tous les jours en me disant qu'Em' te manque, qu'elle...
Matt : - C'est l'ancienne Emilie qui me manque. Celle qu'elle était avant notre mariage.
Myriam : - On peut pas redevenir les femmes que nous étions il y a plus de dix ans ! Nous avons mûri, tous autant que nous sommes d'ailleurs, nous avons fondé une famille et il est impossible pour nous de...
Matt : - Je sais, je sais... C'est pas ce que j'ai voulu dire... C'est juste que... J'ai plus l'impression qu'on forme un couple. Elle ne me montre plus autant d'intérêt qu'avant, c'est pour ça que je veux tirer un trait sur notre mariage, quitte à tout recommencer un jour.
Myriam : - Et tu penses que ce sera possible ?
Matt : - Qu'elle et moi reformions le couple ravageur que nous étions ? Je sais pas, honnêtement. J'ai encore en travers de la gorge ce qu'elle a osé faire... Dans mon dos... Sans ton retour de mémoire, on l'aurait déjà enterrée à l'heure actuelle, elle aurait crevé dans les bras de son ex... Je suis conscient que ça équivaut en rien à ce que j'ai pu lui faire subir lors de notre séparation, mais... J'arrive pas à passer au-delà de ça. Je vois pas d'efforts de sa part en plus, alors ça aide pas...
Myriam : - Tu devrais réfléchir, Matt...
Matt : - C'est mûrement réfléchi, Myriam. Emilie Ortega, c'est terminé. Mon nom n'est plus le sien. Elle va redevenir une Saez à temps complet.
Je remets les pieds dans la réalité lorsque je sens une caresse sur mon visage. Je secoue la tête de gauche à droite en fermant les yeux pour reprendre mes esprits.
Matt : - Eh ben ! T'étais partie loin dis donc, ça fait dix minutes que je te parle ! J'ai presque cru que j'avais des hallucinations à force de te voir muette comme une carpe !
Myriam : - De... Désolée, je... Wahou, j'étais perdue dans mes pensées !
Matt : - Depuis quand t'as pas eu une bonne nuit de sommeil, toi ?
Je hausse les épaules, contournant finalement le canapé pour m'installer à ses côtés. Il s'est redressé et a éteint la télévision sans que je ne le remarque !
Matt : - Ma belle, ta santé est primordiale. Le procès est passé, tu sais, tu peux dormir tranquille. Daryl et Em' vont tous les deux très bien, je te l'ai dit hier quand je suis rentré de ma petite escapade. Ils doivent encore être de vraies loques sur la plage...
Myriam : - Je serais tranquille uniquement quand nous aurons la délibération du jury...
Matt : - Et ça peut prendre des semaines, tu le sais !
Myriam : - Alors je ne dormirai pas jusqu'à ce que mon mari et ma sœur soient de retour parmi nous !
Matt : - Tu peux pas te négliger comme ça. N'oublie pas que t'es enceinte, Mimi. Tu dois te reposer.
Myriam : - Tant que je ressemblerai pas à une baleine ,je vais pas ralentir la cadence ! Si je reste assise à ne rien faire, je vais devenir folle.
Il finit par soupirer, tendant finalement un bras vers moi. Je pose ma tasse sur la table, avant de me lover contre lui. Il enroule son biceps autour de mes épaules, sa main venant frictionner doucement mon épaule, tandis que ma tête repose au creux de son cou.
Matt : - Je suis inquiet aussi du sort qui leur sera réservé... Mais tu es la meilleure avocate de la ville, sans oublier que la juge chargée de l'affaire doit énormément à Daryl. Je suis persuadé que tout sera en ta faveur !
Myriam : - J'espère que tu dis vrai, Matt... Sinon, je ne sais vraiment plus quoi faire pour permettre à notre famille de se réunir à nouveau...
Matt : - Soit confiante, Mimi. Et maintenant, dors. Tu en as besoin.
Myriam : - J'ai pas sommeil...
Matt : - Ferme les yeux, tu verras que ça viendra tout seul...
* * * * *
2 mois plus tard
Myriam : - Maaaaaatt, je vais être en retard ! Sérieusement, je peux aller au tribunal toute seule !
Matt : - Nan nan nan, je t'emmène, point barre ! Hitz est déjà dehors de toute façon, attends, j'attrape encore un petit pain et j'arrive !
Je secoue la tête de gauche à droite, m'adossant contre la porte d'entrée. Ewan passe du salon à la cuisine sans m'adresser un seul mot. Il se contente simplement de me fusiller du regard. Depuis que Daryl l'a sermonné, lui et les autres, il est méconnaissable. J'espère que la délibération du jury va nous être favorable... Il a besoin de son père sous ce toit. La grossesse m'épuise de plus en plus, lorsqu'il me répond effrontément, je n'ai plus la force de le réprimander comme il se doit.
Liam, n'en parlons même pas. Il n'a que le mot « boxe » à la bouche et Anya passe la plupart de ses journées au centre équestre. J'élève mes enfants sans vraiment les voir.
Matt : - C'est bon, on peut y aller !
Il dépose un baiser sur mon front, avant de mettre un croissant entier en bouche. Je glousse contre mes lèvres en l'observant, Hamtaro serait jaloux à côté de lui !
Myriam : - Essaye de ne pas t'étouffer au volant s'il te plait, je tiens à ma vie !
Il me fait un salut militaire, m'ouvrant finalement la porte tel un gentleman. Je manque de percuter Hitz qui était sur le point de toquer. Son regard bienveillant rencontre le mien avant de descendre sur mon ventre légèrement arrondi.
Hitz : - Ça pousse dis donc...
Myriam : - Oui ! J'ai déjà hâte que ce petit bout soit à nos côtés !
Hitz : - Toujours pas envie de me dire son sexe ?
Je hoche frénétiquement la tête pour acquiescer.
Myriam : - Je veux la surprise. Qu'importe le sexe, je l'aimerai plus que tout.
Hitz : - Je n'en doute pas une seule seconde, Mimi.
Il tend les bras vers moi dans lesquels je vais me lover avec grand plaisir. Sa barbe de plusieurs jours vient frotter mon front lorsqu'il m'embrasse sur le sommet de la tête. Je lui lance un sourire rayonnant lorsqu'il s'écarte de moi et salue Matt d'une accolade.
Matt : - On revient vite.
Hitz : - Avec une bonne nouvelle, j'espère.
J'opine du chef, prenant rapidement congé de lui. Je m'installe sur le siège passager du 4x4, mon beau-frère se plaçant derrière le volant. Il n'attend pas avant de démarrer, rejoignant vite la circulation dense de la ville.
Le regard rivé sur les buildings qui se dressent autour de nous, je ne vois même pas le trajet passer. Ce n'est que lorsque Matt pose une main sur ma cuisse que le fil de mes pensées s'arrête net. Je sursaute même.
Matt : - Décidément... En ce moment, j'arrête pas de te faire peur !
Myriam : - Désolée...
Matt : - Nuit difficile de nouveau ?
Myriam : - Je dois être la seule femme qui a constamment des nausées la nuit... Alors que je suis à plus de trois mois de grossesse...
Matt : - Courage, t'es bientôt à la moitié.
Son sourire d'idiot me faire rire aux éclats. Je m'extirpe de l'habitacle, serrant les anses de mon sac contre moi en regardant la devanture du tribunal.
Matt : - Je t'attends ici. Tu penses en avoir pour combien de temps ?
Myriam : - La délibération du jury ne dure pas longtemps. A condition bien sûr que je sois d'accord...
Matt : - Je te fais confiance sur ça.
? : - Salut vous deux.
Je me tourne aussitôt vers la voix masculine qui vient de résonner à nos côtés. Baptiste m'adresse un timide sourire, venant m'enlacer amicalement. Puis il salue Matt qui vient de serrer les poings.
Baptiste : - Je viens pas foutre la merde, mec. Je sais que j'étais un gros branleur, mais je touche plus à Myriam.
Matt : - J'ai toujours du mal à croire que tu t'es résolu à l'avoir uniquement comme pote.
Baptiste : - Elle a retrouvé la mémoire. Je dis pas que j'aurais pas continué à forcer et à profiter de son amnésie,mais... Elle a une vie auprès de ta famille, donc... Faut que je m'en tienne à cela. Et si on gagne ce putain de procès... Ma carrière va décoller. Daryl Ortega libre grâce à moi...
Matt : - J'te le souhaite. En revanche, si le verdict me plait pas, je sais où mon frère range ses armes !
Myriam : - Matt !
Offusquée, je l'observe, la bouche ouverte comme si j'étais une carpe. Le beau brun me dédie un clin d'œil, tandis que mon collègue me tend son bras.
Baptiste : - On y va ?
Myriam : - Je te suis !
Je fais un signe de la main à Matt qui s'appuie sur le capot de la voiture, trottinant marche par marche. La main sur la poignée de la porte centrale, je m'apprête à l'abaisser, lorsque des doigts s'enroulent autour de mon poignet. Je manque de m'étouffer lorsque je croise ces prunelles claires.
Myriam : - Arthur ?!
Je fixe cet homme comme s'il était un inconnu. Il a perdu du poids mais a conservé son charme légendaire.
Myriam : - Est-ce que je peux savoir ce que tu fiches ici ? T'as un sacré culot tout de même !
Arthur : - Ravi de te revoir aussi, ma belle...
Myriam : - Ne prends pas ce ton adorable avec moi... J'ai une telle haine envers toi que je pourrais te crever les yeux avec les talons de mes Louboutins !
Il esquisse un sourire, posant son regard sur Baptiste qui reste dans mon dos.
Arthur : - Je voulais avoir des nouvelles et connaitre le verdict...
Myriam : - Pour Servanne ou pour Emilie ?
Il fronce soudainement les sourcils, incrédule.
Arthur : - Je dirais les deux ! Le frère de cette folle m'a séquestré je te rappelle, j'aurais pu y rester !
Myriam : - Et quand je t'ai demandé de l'aide pour retrouver Servanne, tu m'as raccroché au nez ! Tu as abandonné ma sœur alors qu'elle aurait tout fait pour toi, elle !
Arthur : - Si tu m'avais appelé pour me dire de m'enfuir à l'autre bout du globe avec Em', je serais accouru immédiatement !
Myriam : - Tu as perdu le privilège de l'approcher ! Je peux te jurer que si je remporte ce procès, tu ne t'approcheras plus d'Emilie, sinon je porte plainte contre toi ! Et je t'assure que je trouverai n'importe quel moyen pour t'inculper ! Disparais de nos vies, et que je ne te revois plus !
Arthur : - Myriam...
Myriam : - Non ! Me fous pas en rogne alors que cette journée va peut-être être la meilleure depuis un moment. Bouge d'ici !
Je me défais furieusement de son étreinte, entrant furibonde dans le tribunal. Je fais signe au vigile près de la porte.
Myriam : - Ne laissez pas entrer ce type. Il pourrait se mettre en travers du bon déroulement du procès.
Vigile : - Comptez sur moi, Maître Ortega.
Je le remercie silencieusement, mes talons martelant sur le sol de marbre. Mon collègue reste silencieux à mes côtés jusqu'à ce que nous rejoignons la salle de jugement. Mon regard se pose aussitôt sur Servanne qui est menottée au bureau de gauche devant le pupitre de la juge.
Elle m'observe furieusement, de la fumée lui sortant presque des oreilles. Je ne lui accorde pas plus d'importance et m'installe sur la droite, Baptise s'asseyant sur la chaise voisine. La juge nous salue brièvement, entrant de suite dans le vif du sujet.
Tatiana : - N'y allons pas par quatre chemins et abordons immédiatement le principal sujet du jour afin de ne pa snous éterniser ici. Le jury concernant l'affaire sur Daryl Ortega et Emilie Saez en a assez pour délibérer.
Machinalement, ma main s'ancre à celle de Baptiste. Je déglutis, lui lançant une œillade inquiète. Il hoche simplement la tête en m'envoyant un clin d'œil, avant que mon attention ne soit focalisée sur Servanne qui continue de me fusiller du regard. Je pourrais presque l'entendre grogner d'ici !
Tatiana : - Le jury a jugé Mademoiselle Servanne Humbert... Coupable. Selon l'article 221-1 du Code pénal, elle est condamnée à 20 ans d'emprisonnement pour enlèvement, séquestration et tentative d'homicide.
Mon cœur rate un battement, mon souffle s'est coupé. Suis-je entrain de bien entendre ?!
Servanne : - C'est inadmissible !!! Myriam Ortega a tiré sur mon frère et elle s'en sort indemne ?!
Tatiana : - Le jury a en effet pris cela en compte. Madame Ortega est mise sous surveillance pour une durée indéterminée. Elle a interdiction de quitter le continent américain sans prévenir les autorités, elle possède un port d'armes et d'après les enregistrements qui sont en notre possession, il s'agissait de légitime défense.
Servanne : - C'EST N'IMPORTE QUOI !
Tatiana : - Messieurs, veuillez conduire Mademoiselle Humbert au Centre de Détention pour femmes. Qu'elle quitte immédiatement le tribunal.
J'observe les agents de police s'occuper de Servanne, un sourire triomphant sur les lèvres. Baptiste serre les doigts contre les miens. Nous avons gagné cette partie, mais il reste encore une question en attente pour que je sois pleinement heureuse.
Myriam : - Madame la Juge... Concernant Monsieur Ortega et Mademoiselle Saez, quelle est la décision finale ?
Tatiana laisse planer quelques secondes, ne disant rien, se contentant de lire les papiers qu'elle a devant elle. Elle finit par lever les yeux de son dossier, plantant son beau regard sur nous.
Tatiana : - Les charges contre Daryl Ortega et Emilie Saez vont être abandonnées. Aux yeux de la justice, ils sont blancs comme neige.
Je manque de crier de joie. Je porte mes mains à ma bouche, mon collègue me serrant fermement contre lui.
Baptiste : - On a gagné, chou, on a gagné !
Une larme roule finalement sur ma joue et je ne peux m'empêcher de souffler un « merci » en direction de Tatiana. Elle percute son marteau sur le socle devant elle pour mettre fin au procès.
Tatiana : - La séance est levée, ce procès est bouclé.
Je me sens légère, comme si on m'avait enlevé un poids immense des épaules. J'échange un regard avec Baptiste qui me fait un clin d'œil enjôleur.
Baptiste : - Je pense m'éterniser un peu dans les couloirs, j'ai vu pas mal d'avocates plutôt canons en t'attendant... Tu sauras retrouver le chemin de la sortie ?
Myriam : - Évidemment ! Merci pour tout, Bapt', je te dois beaucoup !
Baptiste : - On en reparlera en temps voulu. File. Je suis certain qu'après ces mois d'absence, ton mari crève d'envie de te retrouver.
J'acquiesce, essuyant mes larmes d'un revers de main. Je m'éclipse rapidement de la salle, courant presque jusqu'à l'extérieur. Matt est toujours installé sur le capot de sa voiture, pianotant sur son portable.
Myriam : - MATT !
Je le vois sursauter, manquant de lâcher son portable qu'il range aussitôt dans la poche arrière de son jean. Il se redresse, me jaugeant du regard.
Matt : - Myriam ? Mais qu'est-ce qu'il...
Il n'a pas le temps de finir sa phrase que je lui fonce dans les bras. Il me réceptionne sans mal, ses larges bras s'enroulant autour de moi.
Matt : - Tu me fais peur ! C'est quoi le verdict alors ?
Je recule légèrement mon visage, captant son regard inquiet.
Myriam : - On a gagné, Matt... Daryl et Em' peuvent rentrer... Ils sont libres ! Il n'y a plus rien contre eux ! Servanne va croupir à l'ombre pendant un moment, c'est fini Matt, tout est terminé !
Des larmes roulent sur mes joues en même temps. Les yeux du beau brun s'écarquillent, manquant de s'écraser au sol.
Matt : - OH PUTAIN, MIMI !!!
Il me décolle de terre, me faisant tournoyer autour de lui. Je ris et pleure en même temps, mes émotions se mélangeant complètement.
Matt : - T'es la meilleure, t'es la meilleure...
Myriam : - J'en peux plus d'attendre, s'il te plait, je veux retrouver Daryl... Je veux retrouver ma sœur...
Matt : - Tu m'accompagnes ?
Myriam : - Tu sais que mon état ne me permet pas de voyager... Je suis bien trop angoissée...
Matt : - Compte sur moi alors. Je te dépose à la maison et je file les chercher ! Putain, toute cette merde est enfin terminée !
* * * * *
J'ai passé le reste de la journée à faire tout ce que toute femme au foyer fait : ménage et lessive ! Matt ne m'a pas encore appelée, malgré les innombrables messages que je lui ai laissés.
Complètement vidée de toute énergie, je flâne maintenant sur un des transats du jardin, gardant un œil sur mes petits monstres qui barbotent dans la piscine. Anya est silencieuse, jouant avec ses innombrables poneys en plastique, les jumeaux s'échangeant quelques passes au ballon. Mina est partie avec Aaron, Ayden est concentré sur sa console à l'intérieur et Ellie s'est endormie en compagnie de Chapo.
? : - Où sont mes petits monstres ?!
Cette voix. Putain, j'ai l'impression d'entendre une revenante ! Je me redresse sur mon siège, apercevant ma sœur dans l'encadrement de la baie vitrée. Ses yeux se posent d'abord sur mes enfants, avant de se lever vers moi.
Emilie : - Zazou...
Je bondis comme une gazelle, me précipitant vers elle. J'éclate en sanglots lorsqu'elle me réceptionne dans ses bras, des larmes roulant sur ses joues à elle aussi.
Myriam : - J'ai jamais été aussi contente de te retrouver, Mushu...
Emilie : - Ravie d'être de retour, petite sœur... Tu es rayonnante ! Et tu as encore fait des prouesses. Matt nous a fait un récap' dans la voiture, tu as été extraordinaire, je sais même pas comment te remercier !
Myriam : - Avec tout ce que tu as déjà fait pour moi, je pense qu'on est quittes, et encore !
Emilie : - La meilleure de toutes...
Elle attrape mon visage en coupe et dépose plusieurs baisers sur mes joues, me faisant rire aux éclats. Je retrouve ma moitié, mon oxygène.
Myriam : - Comment tu vas ?
Emilie : - Je suis de retour, alors... Je pèterai le feu quand je verrais mes enfants.
Myriam : - Ils sont en haut. Mina est absente mais tes deux garnements seront contents de te revoir.
Emilie : - Quelqu'un va être content de te retrouver aussi... Heureusement que les murs de la maison insonorisés...
Je pouffe de rire contre son cou, la serrant encore contre moi. Lorsque je rouvre les yeux, mon regard dévie dans la maison, percutant des prunelles noisette larmoyantes. Mon homme se tient contre l'un des piliers du couloir, un rictus en coin peint sur ses lèvres. J'étouffe un gémissement qui n'échappe pas à Em' qui embrasse une dernière fois mon front.
Emilie : - Va le rejoindre. Tu mérites bien une partie de jambes en l'air de folie, Madame l'avocate !
Je ricane nerveusement, une myriade de sensations se déployant soudainement dans mon bas-ventre, comme si j'allais voir Daryl pour la première fois. J'abandonne ma sœur pour me précipiter à l'intérieur, ne lâchant pas mon latino du regard.
Daryl : - Salut trésor... T'es magnifique...
Mes larmes redoublent à l'entente de sa vois divine. J'accélère le pas et me laisse littéralement tomber dans ses bras. Je m'accroche à sa nuque puissante comme si c'était une bouée de sauvetage, laissant mes émotions me submerger.
Myriam : - Tu m'as tellement manqué... J'ai cru tant de fois que je n'allais pas y arriver sans toi...
Daryl : - Je suis là maintenant, et je ne compte plus te lâcher ! Merci pour tout ce que tu as fait, Myriam. Je suis de retour pour t'aider au sein de notre famille et pour te chérir autant que tu le mérites !
Je fonds sur ses lèvres, l'embrassant à pleine bouche, comme si ma vie en dépendait. Mon ventre se tord dans tous les sens, délicieusement, mon mari est de retour et je compte bien en profiter.
Daryl : - Mon ange...
A contrecœur, je recule légèrement, l'interrogeant du regard.
Daryl : - Où sont les enfants ?
Myriam : - Dehors. Viens.
J'enlace mes doigts aux siens, le trainant jusqu'à dehors. Je croise Em' sur mon passage qui embrasse ma joue, avant que nousn 'arrivions à l'extérieur.
Myriam : - Les enfants ?
Personne ne daigne me répondre, bien trop occupés à jouer. Je soupire péniblement.
Myriam : - C'est pas trop la joie entre eux et moi depuis que tu leur as remonté les bretelles...
Daryl m'embrasse chastement, avant de s'accroupir près du bassin.
Daryl : - Vous comptez venir saluer votre vieux père ou je dois venir vous chercher ?
Comme s'ils s'étaient brûlés, mes terreurs se retournent tous, écarquillant les yeux comme deux ronds de flan. Anya est la première à réagir.
Anya : - PAPA !!!
Elle patauge jusqu'au bord, se hissant hors de l'eau, avant de courir vers mon homme qui la réceptionne dans ses bras. Sa chemise se trempe aussitôt mais il y fait abstraction, serrant sa petite princesse contre lui.
Anya : - Tu es de retour ? Tu restes avec nous ? Pour de vrai ?!
Daryl : - Oui, ma petite crevette. Je reviens vivre avec vous.
Anya : - Ciiiooouuuuul ! Je t'aime papa !
Daryl : - Moi aussi ma chérie, tu m'as manqué...
Anya : - Faut que je te montre tous les dessins que j'ai fait pour toi ! Je vais les chercher !
Daryl repose la petite au sol qui se précipite jusqu'à l'intérieur. Il me décoche ensuite un clin d'œil, avant de reporter son attention sur ses fils qui baissent étrangement les yeux.
Daryl : - Je vois que je vous ai pas manqué, les gars.
Liam : - Bien sûr que si, 'pa. Mais... Pour combien de temps tu restes ?
Daryl : - Je repars plus. Votre mère a arrangé la situation.
Ewan croise mon regard et arbore un sourire étrange.
Ewan : - C'est la meilleure du monde.
Je plaque une main contre ma bouche pour étouffer un sanglot. Des mois qu'il m'ignore, le fait qu'il me dise ça me serre chaleureusement le cœur.
Daryl : - J'peux vous serrer dans mes bras ou c'est trop vous demander ?
Les jumeaux échangent un regard, nageant finalement jusqu'au niveau de leur père. Ils s'accrochent tous les deux au bord, avant de sourire malicieusement. Aïe, ça, c'est leur tête quand ils font une connerie.
Ewan : - Prêt ?
Liam : - Quelle question !
Sans que l'on ne puisse réagir, les garçons se hissent sur un bras, tendant l'autre en direction de Daryl. Ils attrapent chacun un poignet de leur père avant de le tirer fermement vers eux, faisant basculer mon mari dans la piscine. J'étouffe un rire en voyant la scène, Anya revenant aussitôt vers moi pour s'accrocher à ma jambe.
Anya : - Ben... Ils se battent ?!
Myriam : - Non... Ils jouent...
Anya : - Hé, moi aussi je veux jouer !
Daryl remonte à la surface, riant aux éclats. Ma princesse saute à son tour dans le bassin, rejoignant la petite troupe en délire. Je finis par m'accroupir, des larmes ravageant mon visage en observant cette scène des plus adorables. Le retour d'un père au sein de sa famille...
* * * * *
Nos retrouvailles se sont poursuivies lors du repas. Nous avons invité Hitz pour qu'il retrouve aussi tout le monde. Nous étions tous réunis, une bonne humeur générale régnant enfin au sein de notre foyer. Bien que ce soit très glacial entre Em' et Matt, ils ont fait abstraction de leurs différends pour que les enfants profitent pleinement du retour de nos deux fugitifs.
Cette journée m'a littéralement épuisée et j'ai dû abandonner ma sœur à la vaisselle parce que je ne tenais plus debout. Daryl a préféré l'aider, mais quelque chose me dit qu'il va faire l'intermédiaire entre les deux cœurs écorchés qui refusent de se faire une raison : ils sont faits pour être ensemble.
En attendant que mon beau brun me rejoigne, j'ai eu le temps de me doucher, de me pomponner, et de me glisser dans des sous-vêtements en dentelle que mon mari affectionne particulièrement. Je suis d'humeur enjôleuse ce soir, malgré la fatigue qui pointe le bout de son nez. Je pourrais dormir tranquillement lorsque mon corps sera rassasié du manque de Daryl.
Daryl : - Je ne suis pas certain de tenir très longtemps en te voyant délicieuse de la sorte...
Je fais volteface, observant Daryl qui s'est accoudé à l'encadrement de la porte de notre chambre. Je déglutis, baissant le regard sur mon ventre.
Myriam : - Oui, enfin... Je commence à devenir ronde...
Daryl : - Arrête, t'es sublime trésor.
Ses yeux noisette font trembler toutes les cellules de mon être. Il finit par se redresser, fermant la porte derrière lui, avant de faire quelques pas vers moi, se plantant à quelques centimètres de mon corps brûlant.
Daryl : - Ces deux mois séparé loin de toi ont été les plus longs de toute ma vie... Ça me rongeait les tripes, j'avais qu'une envie, c'était te rejoindre...
Myriam : - Montre à ta femme combien elle t'a manqué...
J'ai à peine chuchoté, mais je sais qu'il m'a entendue. Fébrile et joueuse, je recule instinctivement, mais la commode derrière moi coupe mon élan. Je tremble littéralement face au regard de braise de Daryl. Il se rapproche davantage, son souffle se répandant vite sur ma peau incandescente.
Daryl : - Je vais tellement m'occuper de toi que tu me supplieras d'arrêter...
Ma respiration se saccade et se coupe lorsque la caresse des lèvres de mon mari effleure les miennes. Des papillons en envol se propagent dans mon bas-ventre, me faisant frissonner de désir. Les douces et chaudes mains de mon homme viennent se perdre dans ma chevelure, alors que ses lèvres continuent d'être tendres et légères sur ma bouche. J'enroule mes bras autour de sa taille pour rapprocher nos deux corps. Je sens les muscles saillants de son torse se tendre contre ma poitrine, me faisant soupirer d'aise.
Il mordille délicatement ma lèvre inférieure, avant que sa langue chaude et humide ne franchisse la barrière de ma bouche, et s'enroule autour de la mienne. Un gémissement de plaisir m'échappe et je sens Daryl sourire contre mes lèvres. Haletante, je recule légèrement pour pouvoir lui murmurer quelques mots.
Myriam : - Je t'aime tellement, bébé...
Daryl : - Plus que tout au monde, mon ange... A en crever, même...
Le baiser qu'il m'offre ensuite est d'une violence si délicieuse que mes jambes manquent de flancher, mais mon latino me maintient fermement contre lui. Sa langue repart avidement à la recherche de la mienne, la cajolant et dansant avec elle.
Nos gémissements ne sont plus que des souffles entre nos lèvres ardentes. Ses mains s'ancrent à ma taille, ses doigts effleurant ma peau, manquant de me liquéfier. Son baiser s'intensifie, alors que ses paumes remontent dans mon dos. Cet homme me fait totalement perdre la tête, je ne suis plus qu'une boule de désir brûlante !
Son visage s'écarte légèrement du mien, ses prunelles noisette scannant la moindre de mes réactions. Ne tenant plus, je tire sur l'ourlet de son t-shirt pour le faire passer au-dessus de sa tête. Le voilà torse nu devant moi, ses pectoraux taillés dans le marbre faisant grimper encore plus ma température. Cette vue m'a tellement manqué, je suis tant affamée que je ne sais pas si je vais finir repue !
Daryl : - T'es tellement belle, Myriam...
Cette voix rauque et sensuelle me rend complètement dingue. Mon apollon s'empare à nouveau de ma bouche avec fougue, ses mains passant rapidement sous mes fesses pour me soulever et m'asseoir sur la commode derrière moi. Nos corps brûlants s'épousent à la perfection, se retrouvant après une décennie à avoir été séparés.
Je glisse mes mains sur ses abdominaux en béton et parfaitement dessinés, descendant lentement mes doigts jusqu'à sa ceinture. Il pousse un grognement des plus sexys, tandis que je m'affaire à défaire la boucle de son pantalon. Mon tanga d'ores et déjà trempé est lentement ôté par ses soins, sa bouche se perdant dans mon cou.
Ses mains dessinent mes courbes sensuellement, me volant quelques gémissements. Mon corps se cambre instinctivement et mes jambes s'enroulent autour de sa taille. Je sens l'envie de son désir accroitre contre mon aine, ce qui fait voler en éclat mes dernières barrières.
Je libère l'objet de ma convoitise qui devait être bien à l'étroit sous ces couches de vêtements. Daryl pousse un râle rauque, pendant que ma main frictionne son membre imposant et fièrement dressé. Son torse recule légèrement de moi pour retirer mon soutien-gorge d'un coup sec. Ses paumes viennent ensuite caresser doucement mes monts déjà durcis de plaisir, sa langue ne tardant pas à venir laper et sucer mes tétons à tour de rôle.
Mon mari se détache presque brutalement de mes lèvres, et sans crier gare, il s'agenouille et pose sa bouche sur ma féminité brûlante. Je gémis aussitôt que sa langue se met à titiller mon bouton de chair. Mon bassin ondule instinctivement, sa barbe naissante frottant délicieusement contre ma fente incandescente.
Il accélère le rythme de ses caresses, léchant et suçant mon clitoris. Mon bas-ventre se tord, preuve qu'un orgasme n'est pas loin. Daryl insère tout à coup un doigt en moi, allant et venant rapidement, le tout combiné à sa délicieuse langue. J'atteins l'extase en moins de cinq minutes, tremblante de désir. Puis mon compagnon se redresse, revenant capturer avidement mes lèvres.
En un coup de bassin, il me pénètre sauvagement, m'arrachant un cri de plaisir.
Daryl : - Putain de merde...
Il commence à faire de doux et lents va-et-vient, embrasant tout mon être. Mes talons se plantent dans ses fesses rebondies pour approfondir ses coups de reins. Mes gémissements se mêlent à ses râles rauques, nos voix résonnant à l'unisson.
La commode tremble légèrement au fur et à mesure qu'il me ravage délicieusement. À cet instant, j'oublie tout, le lieu où nous nous trouvons, le fait que nous avons gagné le procès, le fait que tout le monde est libre aux yeux de la loi. Plus rien d'autre ne compte à part cette union charnelle qui me fait atteindre le nirvana que je n'ai plus ressenti depuis le départ de mon mari.
Ses larges mains se placent sous mes fesses, me soulevant doucement dans ses bras, sans pour autant se retirer de mon fourreau brûlant. Daryl me dépose délicatement sur notre lit, me surplombant ensuite de toute sa hauteur.
Daryl : - La nuit ne fait que commencer, trésor...
Je m'enflamme telle une allumette. Quelque chose me dit que ce ne sont pas des paroles en l'air, je connais Daryl sur le bout des doigts...
Et au bout de plusieurs heures, lorsque l'aube pointe le bout de son nez, je suis épuisée, aussi moralement que physiquement. Bercée dans les bras de mon homme, je souris béatement, ravie de le retrouver. Ses paumes caressent doucement mon ventre arrondi, son corps parfait moulé contre mon dos.
Daryl : - Tu as l'air pensive, mon ange... Tu devrais dormir, tu as besoin de repos.
Myriam : - Je profite simplement de ton étreinte...
Daryl : - Je ne partirais plus, Myriam. Je reste avec toi, toute cette histoire est maintenant terminée.
Je roule sur mon autre flanc, de sorte à lui faire face. Nos deux visages sont face à face et je ne résiste pas à la tentation de déposer mes lèvres contre les miennes.
Myriam : - Une question me trotte quand même en tête... Où étiez-vous ?
Daryl : - Sur l'île que Matt et Em' ont prévu d'offrir à Mina pour ses 18 ans.
Myriam : - Malin ! Jamais j'aurais pensé à ça ! Je connais même pas les coordonnées GPS exactes !
Daryl : - Je ne sais même pas si tu sais utiliser un GPS, Myriam. Sans vouloir te vexer !
Je le cogne dans les pectoraux, ce qui le fait exploser de rire. Je glousse à mon tour, sa main venant attraper délicatement mon menton.
Daryl : - Les journées étaient très longues... Je te raconte même pas.
Myriam : - Et qu'avez-vous fait sur une île, isolés de tout ?
Daryl : - La réserve d'alcool a pris un coup, je vais pas te mentir... Je vais devoir me remettre au sport et vite !
Myriam : - J'en ferais avec toi. Avec le procès et toute la charge de travail que j'ai eue, je t'avoue que je me suis gavée de cochonneries !
Daryl : - Repos obligé maintenant, promis ?
Myriam : - Promis !
Il m'embrasse amoureusement, provoquant des millions de décharges dans mon bas-ventre. Il prend ensuite soin de me détailler, esquissant un minime sourire.
Daryl : - J'ai aussi une question qui me taraude.
Myriam : - Je t'écoute !
Daryl : - Qui est Hally ?
Je manque de m'étouffer avec ma propre salive. Je me redresse légèrement, le fixant comme une demeurée.
Myriam : - Que... Qui t'a parlé d'elle ?! Em' ?!
Il hoche la tête de haut en bas.
Daryl : - Emilie m'a dit qu'elle lui a tenu compagnie. Je l'ai pas vue quand je suis arrivé, mais ta sœur avait retrouvé le sourire. Une amie de longue date ?
Je reste bloquée sur le « elle lui a tenu compagnie ». Je hausse les sourcils, soudainement dévisagée par mon homme.
Daryl : - Quoi ? C'est une ancienne conquête ?
Cet idiot ricane, mais je pose une main sur son torse, dessinant les courbes de ses abdominaux.
Myriam : - C'est impossible qu'elle l'ait vue, bébé.
Daryl : - Comment ça ?
Je soupire, m'allongeant sur le dos en fixant le plafond. Je pose mes mains sur mon ventre, aussitôt imitée par mon mari.
Myriam : - Hally est la meilleure amie d'enfance d'Emilie. Enfin, l'une de ses seules vraies amies. Elle aurait pu tout faire pour elle, et inversement. Mais elle a filé en France pour démarrer une nouvelle vie. Elle avait pas une existence des plus élogieuses.
Daryl : - Et donc ?
Myriam : - Daryl, Hally est morte. Elle a fait une overdose il y a quelques années. Le légiste m'avait passé un coup de fil quand nous étions encore sous la protection du Fauve. Mushu était très attachée à elle, je lui ai caché ça parce que je savais que ça allait beaucoup l'affecter. Elle sortait d'un chagrin d'amour, et je t'avoue qu'après, j'y ai plus vraiment pensé. Hally a quitté brusquement nos vies et a laissé ma sœur livrée à elle-même. Je savais que je pourrais jamais la remplacer, même si j'ai tout fait pour.
Daryl : - Mais trésor...
Il s'est assis à mes côtés, le regard rivé sur moi.
Daryl : - Emilie m'a dit qu'elles ont passé des heures à parler. Hally lui aurait remonté le moral...
Myriam : - Je suis formelle. Hally est morte et enterrée.
Daryl : - Ta sœur verrait donc des fantômes ?!
Myriam : - J'en sais rien...
Daryl : - Tu devrais lui dire...
Myriam : - Non. Elle vient seulement de rentrer, elle a trouvé toute sa famille, je veux pas ruiner ça.
Daryl : - Et si elle chercher à la contacter ? Tu la connais, elle le fera par n'importe quel moyen !
Myriam : - Je peux pas lui dire, elle va m'en vouloir à mort !
Daryl : - Et comment crois-tu qu'elle réagira quand elle l'apprendra de la bouche d'un autre ?
Je finis par soupirer. Il n'a peut-être pas tort. J'ai caché ça à Emilie depuis des années, mais comment réagira-t-elle quand je lui apprendrai que sa seule véritable amie a finalement quitté le monde des vivants ?
Myriam : - Je lui parlerai.
J'émets un mouvement, voulant me relever. Mais le bras de Daryl s'enroule autour de ma taille, me maintenant contre le matelas.
Daryl : - Tu fais quoi, là ?
Myriam : - Je me lève. Le soleil est en train de se lever, je n'aime pas trainer au lit.
Daryl : - Mais tu n'as pas fermé l'œil de la nuit !
Myriam : - Je t'assure que je ne dors pas beaucoup en ce moment. Tu sais que j'ai des insomnies de malade quand je suis enceinte...
Daryl pousse un grognement, déposant finalement de délicats baisers sur mon ventre.
Daryl : - T'es déjà un petit coquin... Ou une petite coquine... Tu empêches ta maman de dormir !
Je glousse, enroulant une main dans ses cheveux en bataille.
Myriam : - Je vais me préparer un chocolat chaud et je te rejoins, d'accord ?
Daryl : - Tu remontes avec la tasse, alors. Je veux passer le maximum de temps avec toi, mon ange...
J'acquiesce, embrassant tendrement ses lèvres, avant de me lever. J'enfile un pullover assez épais ainsi qu'un tanga et un legging, trottinant jusque dans le couloir. A pas de loup, je descends à la cuisine, me préparant rapidement ma boisson. Une fois que cette dernière a fini de couler, je fais demi-tour, apercevant soudainement Emilie sur la terrasse, une bouteille de vin à la main. Je la rejoins de suite, la faisant sursauter lorsque j'ouvre la baie vitrée.
Emilie : - Bordel, tu dors pas après ces heures d'égosillements ?!
Je pouffe de rire, m'installant confortablement à côté d'elle. Ma sœur se redresse, passant ses jambes par-dessus les miennes en soupirant.
Emilie : - Je suis heureuse de revenir, Zazou. Même si je perçois encore quelques tensions entre tes gosses et moi...
Myriam : - Ça leur passera. Daryl leur a passé un savon avant de partir, on va dire qu'ils sont en rogne contre tout le monde... Surtout les jumeaux.
Emilie : - Oui, il m'a raconté. Ce sont des Ortega après tout, ils ont une certaine fierté.
Myriam : - C'est sûr ! En grandissant, les garçons ont vraiment le tempérament de Daryl...
Emilie : - Vous allez en baver à l'adolescence, je vous le garantie !
Je ricane, buvant une gorgée de mon chocolat. Ma discussion avec mon homme me revient brusquement en tête et une question me brûle les lèvres.
Myriam : - Em'... Tu as revu Hally ?
Clair, net et précis. Ma sœur gobe une gorgée de vinasse, avant de tourner la tête vers moi, me souriant de toutes ses dents.
Emilie : - Ouaip'. Merci de l'avoir appelée d'ailleurs. Ça m'a fait du bien de la voir ! T'es une petite cachotière, comment tu as trouvé son numéro ?
Je suis brusquement mal à l'aise. C'est le moment de tout lui dire. Si je m'enfonce dans mon mensonge, la vérité sera d'autant plus difficile à accepter.
Myriam : - Mushu... Ce n'est pas possible que tu aies vu Hally...
Emilie : - Et pourtant, je l'ai vue comme je te vois, sœurette ! C'est dingue d'ailleurs, elle a pas pris une ride !
Je pose une main sur sa cuisse, déposant ma tasse fumante sur la table.
Myriam : - Il faut que je t'avoue quelque chose...
Emilie : - Eh ben, t'as l'air super sérieuse tout d'un coup !
Myriam : - Attends, ne m'interromps pas... Ce n'est pas possible que tu aies vu Hally, parce que...
Je déglutis péniblement, peinant à respirer.
Myriam : - Hally est morte il y a quelques années. Une overdose. Elle s'est trop rapprochée d'un type prisonnier d'un gang, elle a sombré dans l'alcool, la débandade et la drogue... Son corps a pas supporté.
Emilie me fixe, les yeux écarquillés. Elle tourne ensuite la tête vers la baie vitrée, attendant étrangement quelque chose.
Emilie : - Tu me fais une blague avec Daryl, c'est ça ? Eh, sors de là Ortega, c'est bon, c'est pas drôle !
Ma sœur se redresse sur sa chaise, prête à se lever. Mais j'empoigne sa main, la forçant ainsi à me regarder droit dans les yeux.
Myriam : - Emilie... Je suis sérieuse. C'est le médecin légiste qui s'est occupé de son corps qui m'a passé un coup de fil. Je... Je sais que tu étais très attachée à elle, je n'ai pas voulu te le dire parce que tu venais de te faire larguer par un des types qui bossait pour Le Fauve, tu sais, l'époque où tu gisais chaque soir dans ta flaque de vomi...
Mushu pousse un ricanement nerveux, avant de se lever d'un bond.
Emilie : - T'as osé me cacher ça... Putain, Myriam...
Étrangement, sa voix ne se hausse pas. Elle m'aurait hurlé dessus à son habitude, visiblement, l'alcool la rend maintenant plus docile... Elle tourne comme un lion en cage autour de la table, avant de se pencher vers moi une fois qu'elle arrive à mes côtés.
Emilie : - Tu veux que je te dise ? Je suis même pas étonnée en fait... J'ai lu quelque part que l'isolement d'un être humain le rend plus enclin aux hallucinations. Son cerveau fait tout pour se socialiser, il invente ainsi des images... Je pense que j'étais tellement au bord du gouffre qu'Hally m'est apparue. J'étais à deux doigts de me foutre en l'air, Myriam. Vraiment.
Une larme roule sur ma joue en imaginant ma sœur au plus mal.
Myriam : - J'aurais dû être à tes côtés...
Emilie : - Nous savons toutes les deux que ça aurait été impossible pour toi d'être à mes côtés... Mais ton souvenir m'a aidée à tenir bon... Ainsi que ceux de mes enfants, d'ailleurs. Matt, n'en parlons pas trop, je sais pas trop où nous en sommes vraiment actuellement. Mais j'ai dû perdre la boule, maintenant j esais même plus si toutes les discussions que j'ai eues avec Daryls ont vraies ou fausses ! Du coup, le fait que les parents des jumeaux soient encore en vie n'est peut-être finalement pas d'actualité !
Mon palpitant s'excite dans ma poitrine, mon souffle se saccadant rapidement.
Myriam : - Pardon ?!
Em' lâche un gloussement qui est plus nerveux que joyeux. Elle attrape à nouveau sa bouteille, prenant plusieurs gorgées avant de me refaire face.
Emilie : - Daryl m'a parlé de leurs parents. Ils seraient toujours en vie. Mais bon, si je vois des fantômes, je dois imaginer des...
Je n'attends pas la fin de sa phrase, bondissant de ma chaise comme si je m'étais piquée. La famille, c'est plus qu'important pour moi, Emilie et moi avons perdu nos parents lorsque nous étions toutes petites, comment Daryl a-t-il pu me cacher une chose pareille ?!
Je me précipite à l'étage, mes pas martelant contre le sol. Un hippopotame ferait moins de bruit, mais je bouillonne intérieurement. J'ouvre la porte de ma chambre à la volée, faisant sursauter Daryl qui lève brusquement la tête de son coussin.
Daryl : - Eh ben, ton chocolat t'a remontée dis donc, tu...
Myriam : - Dans la chambre de ton frère. Tout de suite.
Mon ton est cinglant et ne laisse place à aucune constatation. Je tourne les talons, avançant d'un pas décidé dans le couloir. Arrivée devant la porte de Matt, je toque sèchement, pénétrant aussitôt dans la pièce. J'aperçois mon beau-frère sur la terrasse, une cigarette à la main. Je fronce les sourcils, depuis quand il fume ?
Myriam : - Matt !
Il se retourne aussitôt vers moi, plissant les yeux, avant de les écarquiller. Comme s'il tenait le fruit d'un adultère au creux de sa main, il balance sa clope par-dessus la rambarde. Je le rejoins à l'extérieur, pointant un doigt menaçant vers lui. Mais avant que je n'ai pu ouvrir la bouche, il s'excuse rapidement.
Matt : - Désolé, je... Je fume très rarement, mais ça calme mes nerfs ! C'est Em' qui m'a transmis cette habitude putain ,je sais que tu détestes cette odeur !
Daryl nous rejoint, essoufflé, vêtu seulement d'un jogging. Je suis tellement remontée que je ne fais pas attention à son torse nu qui est à quelques mètres de moi. Je les regarde un à un, les deux jumeaux s'échangeant une œillade, haussant ensemble les épaules.
Myriam : - Vos parents sont toujours en vie ?!
Cette fois, j'ai l'impression d'avoir deux fantômes devant moi. Daryl est aussi blanc qu'un cul de nourrisson, et Matt semble transpirer.
Matt : - Comment tu...
Myriam : - J'ai discuté avec Em'. Elle pense délirer en ayant imaginé cette discussion avec toi, Daryl. Vous m'expliquez?
Mon homme reste étrangement silencieux, alors que son frère semble se décomposer sur place.
Matt : - On a plus vraiment une relation parents/enfants normale avec eux... Ce...
Myriam : - Putain, alors c'est vrai !
Daryl : - Trésor...
Myriam : - Non, putain, je.... Vous savez que la famille, c'est important pour moi, en plus de quinze ans de vie commune, j'apprends que les grands-parents de mes enfants sont toujours en vie ?! Mais quel genre de monstres vous êtes pour nous avoir caché ça ?!
Je tente de maîtriser ma colère, mais c'est de plus en plus difficile.
Matt : - La dernière fois que je les ai vus... C'était quand je bossais encore à Carter Corp. Quand je me suis installé à New York avec Jade... Je leur ai montré des photos des petits, ils étaient heureux pour nous.
Je dévie mon attention sur mon mari qui baisse honteusement la tête.
Myriam : - Et toi ? La dernière fois que tu les as vus?
Daryl : - Je... J'en sais rien. Plus de 20 ans. Mes parents n'ont jamais été fiers de moi, mon putain de père m'a rendu la vie tellement dure que j'avais pas envie de les immiscer dans ma vie.
Myriam : - Putain, Daryl, les enfants ont encore des grands-parents autre qu'Hitz, et tu as osé leur cacher ça ?!
Daryl : - Je veux plus rien savoir d'eux, putain, tu comprends pas ?!
Myriam : - Je comprends pas le fait que tu sois aussi égoïste envers ta famille, Daryl ! Les enfants avaient le droit de rencontrer tes...
Daryl : - Putain, STOP ! FOUS-MOI LA PAIX, JE SAVAIS QUE J'AURAIS PAS DU DIRE CA A EMILIE... JE SENTAIS QUE LES PROBLEMES ALLAIENT ARRIVER !
Myriam : - NE ME CRIE PAS DESSUS !
Daryl : - JE REFUSE DE VOIR MES PARENTS, MAIS JE NE T'EMPECHE PAS D'EMMENER LES ENFANTS LES VOIR, ET...
Ma main part toute seule, sans que je ne puisse la contrôler. Une larme roule le long de ma joue, alors que mon mari masse son visage endolori.
Myriam : - Combien de fois je t'ai donné une chance de me révéler toutes les parties sombres de ton passé... Tu m'as laissée croire que tes parents étaient morts, putain, mais comment... JE ME DÉMÈNE POUR NOUS SORTIR D'UNE MERDE IMMENSE, ET VOILA LE REMERCIEMENT QUE JE RÉCOLTE !
Je pousse furieusement Daryl d'un coup d'épaule pour pénétrer dans la maison.
Matt : - Mimi, attends, tu...
Myriam : - Non, FOUTEZ-MOI LA PAIX !
Je me précipite au rez-de-chaussée, percevant des petits pleurs. A tous les coups il s'agit d'Anya, mais je n'ai pas la force d'aller la voir. Je tremble bien trop pour camoufler ma colère, ma tristesse, toutes mes émotions sont trop chamboulées pour que je réfléchisse d'une manière posée et calme.
Sans réfléchir, mes pas m'amènent jusqu'au hall d'entrée, ma main plongeant dans le pot qui contient les clefs de nos innombrables voitures. Je récupère celles de la Lambo que Daryl m'a offerte. Très bien, il faut que je prenne l'air !
Emilie : - Myriam ? Où vas-tu ?
J'ignore ma sœur, sortant en trombe de la maison. Je remarque que deux des hommes de mon homme me toisent de haut en bas, adossé à la maison. Je les pointe d'un doigt menaçant.
Myriam : - Si j'en vois un seul dans mon rétro, je lui arrache les couilles quand je m'arrêterai, c'est compris ?!
Ils haussent les sourcils, ne comprenant rien, me laissant finalement m'installer au volant du bolide. Je démarre rapidement, filant à vive allure à travers les rues presque désertes de la ville. Je tape plusieurs fois sur mon volant, des larmes dévalant mes joues. Foutues hormones, j'arrive pas à réfléchir correctement !
Comme si le destin s'acharnait sur moi, ce putain de feu passe au rouge, alors qu'il n'y a aucune bagnole au carrefour ! Je m'arrête, pestant entre mes dents, triturant la radio en espérant trouver une musique qui calmerait mes nerfs.
Un bruit de vitre brisée retentit dans mon oreille gauche, et ce n'est que lorsque je vois une blessure sur mon avant-bras commençant à saigner abondamment que je me rends compte que c'est ma vitre qu'on vient d'exploser. Je n'ai pas le temps de répliquer que la portière est violemment ouverte, une main venant m'agripper par le cou.
D'un coup sec, on m'arrache du siège, la ceinture de sécurité lâchant sous la violence du mouvement. J'étouffe un gémissement plaintif, mon dos cognant lourdement contre la carrosserie de la voiture.
Myriam : - Non mais vous êtes pas bien ? Qu'est-ce que vous...
Je m'arrête net en reconnaissant ces prunelles. Malgré le fait que ce type porte une cagoule, je le reconnaitrais entre mille, il m'a martyrisée bien trop de fois !
Myriam : - Juan, putain ! Que... T'étais pas censé être en prison à New York, toi ?!
Un rire machiavélique s'échappe de sa cage thoracique.
Juan : - C'est pas parce que Le Fauve est plus parmi nous que j'ai plus de protection... J'ai le bras long, ma petite Myriam... Alors, tu as retrouvé tes souvenirs d'après ce que Servanne m'a dit ?
Je tente de lui répondre, mais il resserre sa poigne autour de ma gorge, manquant de m'étrangler.
Juan : - Ça t'a pas suffi de m'envoyer derrière les barreaux... Il a fallu que tu me prives définitivement de mon fils et que t'envoies ma fille à l'ombre !
Je fronce les sourcils. C'est quoi cette histoire encore ?!
Myriam : - Mais...
Juan : - Ouais. Servanne et Jonathan... C'était ma famille. Et t'as tout brisé. Putain, j'attendais que tu bouges de la baraque seule pour te donner un petit cadeau. Tu t'es presque faite attendre !
Myriam : - Gnn... Connard...
Juan : - Doucement, ma mignonne... Et respire, sinon, tu vas suffoquer.
Sa main se desserre lentement de ma gorge, mais avant que je n'ai pu prendre une bouffée d'air, une douleur lancinante foudroie tout mon bas-ventre. Je tente de parler, mais ma voix reste coincée. Je pousse simplement un petit cri étouffé.
Juan : - Tu m'as privé de mes enfants. A moi de te rendre la pareille, petite salope.
Mon regard tombe sur mon ventre. Un liquide sirupeux imbibe aussitôt mon sweat, Juan retirant d'un coup sec un large couteau de cuisine. Je plaque mes deux mains sur la blessure, ne parvenant pas à aligner deux mots.
Myriam : - Je... Tu...
Juan : - Attends-toi d'avoir de mes nouvelles. Je te ferai souffrir, Myriam, jusqu'à ce que tu craques. Ta petite vie tranquille, c'est terminé. J'suis de retour dans le game, ma toute belle. Le revers du métier, tu sais ce que c'est, hein ?
Il me relâche, mon corps glissant lentement le long de la voiture. Je peine à respirer, des larmes me brouillant la vue. Tout autour de moi devient flou, je n'entends bientôt plus que des bribes de conversation, des crissements de pneus, et puis, le trou noir.
* * * * *
Je me réveille en un sursaut, lâchant un petit cri. Les lumières clignotantes du plafond m'aveuglent quelques instants, ma poitrine se soulevant et s'abaissant rapidement. Ma gorge est sèche et je sens de vives douleurs partout dans mon corps.
? : - Hé, doucement Mimi...
Je me redresse dans ce lit, prenant connaissance du lieu autour de moi. Mais je croise seulement le regard inquiet d'Hitz.
Hitz : - Doucement ma belle.
Il s'avance vers moi, ancrant sa main à la mienne.
Myriam : - Que... A l'hôpital ?!
Hitz : - Oui. Je t'ai trouvée inconsciente près de ta voiture, baignant dans ton sang. Daryl m'a demandé de te suivre, il était occupé avec Anya qui vomissait partout. Tout le monde arrive, je les ai prévenus. Mimi, qui t'a fait ça ?
Le visage de Juan me revient brusquement en tête. Ma respiration se coupe et un sentiment de panique m'envahit. Nous venons seulement de retrouver une vie normale, putain !
Myriam : - Je... J'en sais rien. Un type m'a sortie de force de la voiture, et...
Je m'interromps lorsque l'on toque à la porte. C'est la tête de Derreck qui apparait, il me sourit timidement, mais garde un air sérieux sur le visage.
Derreck : - Ravi de voir que tu es réveillée, Myriam.
Myriam : - Je vais bien. Je... Je n'ai pas vu mon agresseur, mais je veux rentrer, il est inutile que je reste ici,et...
Derreck : - Myriam, il faut que je te parle. J'ai les résultats de tes analyses. Tu vas devoir te reposer. C'est primordial pour ta santé...
Myriam : - Si je te fais la promesse de me ménager, tu me laisses sortir de suite ?
Il esquisse un minime sourire, avant de se racler la gorge. La main de Hitz se serre autour de la mienne, tandis que je fronce les sourcils.
Myriam : - Derreck ?
Il soupire bruyamment, fuyant brusquement mon regard en faisant semblant de lire son dossier. Au bout d'interminables secondes qui me paraissent durer des heures, ses yeux plongent dans les miens.
Derreck : - Le... Ta fille n'a pas survécu... Le couteau que tu as pris s'est planté directement dans le fœtus, ne lui laissant aucune chance de survie. Je suis désolé, Myriam.
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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