❥ Chapitre 24 ~ La Relativité selon Batman
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Emilie - - - - -
Assise par terre tout ce que je trouvais à faire pour noyer mon chagrin était de jouer. Il fallait que je me détende pour ne pas me flinguer parce que là je n'en étais pas loin. Seule sur cette putain d'île avec quelques bouteilles de vins pour seule compagnie j'allais faire quelque chose que je pourrais regretter. Pas là tout de suite dans l'immédiat mais pour une fois peut être que Matt penserait que je ne serais pas égoïste. Avec une petite lettre :
Matt j'ai bien réfléchie à ce que tu m'as dit et c'est vrai qu'au regard de ma vie actuelle je suis une sœur, une maman et un humain de merde. Alors je prends la seule décision pas égoïste de mon existence je me supprime. Tu seras content au moins tu pourras aller voir tous les dindons du monde et les décevoir comme tu m'as déçue puisqu'apparemment sur cette putain de planète je suis la seule à blâmer. Mais tu as sûrement raison j'ai peut-être vu trop grand niveau enfant mais t'étais pas le dernier pour les faire. A bon entendeur. Le cancer qui t'a un jour servi de femme.
J'allumais la télé et zappais tout en réfléchissant à 100 archétypes de lettres de suicide différentes. La basique, l'inexistante, la déprimante, l'optimiste... Seulement la télé décida que mon destin là dans l'immédiat serait de ne me montrer que des émissions de crimes ou tout au contraire tellement romantiques que j'aurais pu en vomir. A jeun. Un peu plus désespérée qu'en l'ayant allumée j'appuyais sur le bouton rouge fixant l'écran désormais noir devant moi.
Il faut te changer les idées. Genre vraiment là. Remarque, quitte à être sur une île paradisiaque déserte autant se saouler à la belle étoile en maillot de bain, et puis si je dois crever comme un crabe noyer par 2 cm d'eau qu'il en soit ainsi. Je me levais donc rapidement, convaincue par mes pensées pour enfiler un maillot dans ma valise. En observant la bouteille de vin dans ma main je me dis qu'elle était beaucoup trop bonne et précieuse pour être bu dans un moment de désespoir pareil. Alors je fouillais dans les placards et trouvais une bouteille de rhum et une de whisky en taille magnum. Parfait. Je pris mon nécessaire de survie avant de m'allonger sur la plage en regardant le soleil et ce ciel magnifiquement bleu.
Emilie : - Qu'est-ce que j'ai fait de mal papa et maman ?
Un long soupir m'échappa tandis que je privilégiais le whisky en premier, infâme chaud. Je me remémorais mes souvenirs jusqu'au plus loin qu'ils voulurent bien m'emmener. La promesse que j'ai faite à mon père, celle à ma mère...
« Promets-moi que ta propre vie passera toujours après ta famille. Parce qu'il n'y a rien de plus important que ta sœur et tes enfants quand tu en auras. »
Ouais je ne suis plus si convaincue à présent 'pa. Après tout l'enfer est pavé de bonnes intentions n'est-ce pas ? Le souvenir de mes parents a ensuite laissé place à celui de notre arrivée aux États Unis, où le Fauve nous a pris sous son aile. Dès le premier jour je me suis occupée de Myriam, j'ai essayé de l'aimer pour 3. Un père, une mère et une sœur. J'ai toujours eu cette promesse dans un coin de ma tête celle de faire passer ma vie avant la sienne comme nos parents l'avait fait avec nous. On aurait pu vivre relativement heureux à Cuba pourtant ils ont décidé de tenter l'Amérique. C'était un choix à la fois profondément égoïste et utopiste. Aujourd'hui je sais que je ferais la même chose pour mes enfants sans hésiter.
Dans ce cas je boirais à chaque excuse que j'ai prononcée. Je ne suis plus sûr que 2 bouteilles suffisent mais pourquoi pas. Puis les souvenirs s'enchaînent les études, la danse. Toutes les fois où j'ai évité des ennuis à Myriam autant à l'école qu'au boulot. On formait une sacrée paire malgré tout, elle était dans mes combines quand j'étais sûre que ce ne soit pas dangereux pour elle, sans quoi je n'aurais jamais rien fait avec elle. Son premier copain que j'ai collé contre un mur et qui ne lui a plus jamais reparlé, le suivant qui est resté mais qui est parti quelques mois plus tard en me demandant l'autorisation.
Ben : - Émilie... Je heu... Je ne me sens plus bien dans notre relation avec Myriam, je... Ça devient trop sérieux... Mais attention ! Ce n'est pas elle le problème, c'est moi, je suis qu'un précoce incapable pardonne-moi !
Il était en larmes devant moi. Mais pas de tristesse évidemment. De peur. De peur de ce que je pouvais lui faire parce qu'au lycée Myriam était connue. Pour sa sœur redoutable. Je ne sais pas si elle en savait quelque chose avec son groupe de copines mais ça me faisait marrer et en même temps je savais que je veillais sur elle et elle le savait aussi au fond, j'en suis certaine.
Emilie : - OK. Je ne suis pas un monstre, je sais que le principal c'est qu'elle soit heureuse et avec un bonhomme comme toi ce ne sera clairement pas le cas. Alors tu la largues BIEN. J'insiste, elle pleure tu te prends autant de beigne qu'elle versera de larmes et je serais là mon gars à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Je veille. Alors pas de texto, de mails ou de petits papiers en cours. Tu portes tes couilles.
Ben : - Ouais ouais évidemment... Haha... Elle mérite bien ça.
Emilie : - Ça je ne te le fais pas dire du con, qu'elle ne mérite pas ça mais l'un dans l'autre elle est mieux sans toi alors tu la laisses tomber délicatement et tu lui apportes les chocolatines tous les jours.
Ben : - Je... Heu... Ouais... Pendant combien de jours...?
Émilie : - A ton avis connard ma sœur mérite combien de jours ? Combien de matin mérite-t-elle avec des viennoiseries bien chaude ?
Ben : - Fiouf... Heu... 1 an au moins et j'en prendrais pour toi.
Emilie : - C'est bien, ça me plaît ça. Et n'oublies pas tu fais ça propre et sans bavure sinon je te promets que tes parents te ramasseront à la petite cuillère et qu'ils pourront touiller leur thé avec tes doigts.
Ben : - OK, OK. J'ai le concept.
Elle avait bien pleuré après cette rupture mais on ne se rend pas compte du minable en face de nous tout de suite donc j'ai laissé le temps au temps. D'aucun dirait que je me suis mêlée de ce qui ne me regarde pas quand d'autres diraient que je ne voulais que son bien. Bon en fait en y réfléchissant bien elle était au courant de certaines choses puisqu'on s'était disputé assez fort une fois. J ene saurais plus dire à quel sujet mais c'était suffisamment virulent pour que je m'en souvienne.
Myriam : - MAIS PUTAIN EM' ! NE ME DIT PAS QUE T'AS FAIT CA ?
Emilie : - Mais écoute moi au lieu de crier !
Myriam : - FOUS-MOI LA PAIX. T'AS VRAIMENT DES PROBLÈMES ! LE DIABLE TE BERCE DANS TON SOMMEIL TOI !
Et comme à chaque fois que je ne contrôle plus la conversation, ses tenants ou ses aboutissants, je pars. C'est exactement ce que j'ai fait cette fois-là. A quoi bon rester si nous savons au fond de nous que la conversation sera stérile et que tout ce qui sera dit seront des demi vérités que nous ne pourrons jamais oublier. Le fait que ça blesse n'a rien à voir avec la vérité, c'est la personne qui le dit l'important, c'est de qui ça vient. Parce que par exemple je sais que je suis une très mauvaise conductrice quand je suis fatiguée et si je rencontre quelqu'un sur la route qui va me faire la réflexion il aura un doigt d'honneur et je serais toujours aussi blasée. Pourtant il va bien me dire la vérité mais c'est un no name. Pour moi il n'a rien à me dire et son avis je m'en tamponne. Par contre quand votre sœur vous dit que vous êtes une mauvaise personne, qu'elle ait tort ou raison sur le moment ça n'a pas d'importance. C'est qu'elle pense ça de vous, qu'elle soit déçue de vous qui est important. Je ne serais dire ce qui fait le plus mal mais ce que je sais c'est que la vérité n'a rien à voir là-dedans. De toute manière on le saurait si les dictons étaient vérités absolues. Déjà il n'y aurait pas les opposées s'attirent et qui se ressemble s'assemblent simultanément, ça n'a aucun sens soit c'est l'un soit c'est l'autre.
Toujours les yeux fermés les souvenirs venaient tout seul à moi tel un film qui passerait mes regrets, mes peines, mes espoirs, mes rêves. Les premiers ennuis sérieux avec Myriam, ma rencontre avec Matt puis son frère et le début de la fin de ma vie. Honnêtement ce jour-là, j'ai compris que quelque chose allait changer dans ma vie. Si ce n'était pas lui directement alors ce serait d'une autre manière mais il y a de ces gens qu'on voit et qui nous bouleverse. Avant Matt ça ne m'était arrivée qu'une seule fois. J'étais dans le métro pour rentrer chez moi, il était tôt le matin les gens embauchaient à peine tandis que je débauchais. Je me tenais avec grand mal contre la rambarde à cause de la fatigue. Mon maquillage avait surement un peu coulé, je n'avais qu'un imper crème alors que le temps frais du matin me léchait les os de manière désagréable. Soudain je ne saurais expliquer pourquoi j'ai levé les yeux. Probablement attiré par son propre regard mais tout au fond de la rame j'ai croisé le regard d'un homme. Environ mon âge ou un peu plus, en costume cravate, une mallette dans une main le café dans l'autre comme les trois quarts des new-yorkais. J'ai croisé son regard, il m'a souri, après un petit temps de réflexion j'ai souri et il est descendu. J'ai senti quelque chose passer entre nous ce jour-là et je me suis dit que les films n'étaient pas si bêtes que ça finalement. Je me suis également demandée ce qu'y se serait passé si j'avais bougé. Son sourire était sincère il n'y avait aucun sentiment négatif dedans, seulement la pureté d'un geste désintéressé.
En y réfléchissant ma rencontre avec Matt était tout aussis urprenante mais dans un autre sens. Il n'y avait plus de pureté ni d'innocence là-dedans seulement un jeu de séduction dans lequel j'ai refusé de rentrer, dans un premier temps. Je ne pourrais jamais regretter ma rencontre avec Matt peu importe ce qu'il en pense, lui. Parce que sans lui je n'aurais pas eu mes merveilleux enfants et c'est une chose que jamais je ne pourrais regretter. Comme les annéesque j'ai passé entre nos fiançailles et notre mariage avec lui. En fait on ne nous dit pas à quel point ça va être dur le mariage, on ne nous explique pas que nous ne fusionnons pas et ça je n'ai pas géré j'avoue. Je croyais que le mariage c'était de ne faire qu'un mais pas du tout, c'est le meilleur moyen d'aller dans le mur.
Dans un mariage il faut respecter l'intégrité de l'autre et sa liberté. Non la personne que l'on a épousée n'est pas obligée d'avoir les mêmes centres d'intérêts que nous, ni de se forcer. Non elle n'est pas parfaite, elle a des défauts, des qualités quine sont pas forcément en complète coalition avec les nôtres mais c'est comme ça. Le mariage c'est avant tout l'union de deux personnes différentes qui acceptent d'être ensemble dans les règles religieuses et civiles qu'on leur impose. C'est une sorte de ligne de conduite principale à suivre mais ce n'est pas la fusion des âmes. L'un garde ses sentiments de manière individuelle exactement comme pour l'autre personne. D'ailleurs quand j'y pense on est toujours marié lui et moi. Nous avons cassé le mariage civil mais le mariage religieux lui est toujours d'actualité, j'aurais pu faire des démarches pour le faire annuler. Mais je ne l'ai jamais fait, déjà il fallait que je l'accule d'un manquement à son devoir conjugale, à la fidélité qu'il m'a promise, au devoir d'être présent pour ses enfants et sa femme. C'était bien au-dessus de mes forces. M'acharner sur quelqu'un au sol n'a jamais fait partie de ma manière de vivre ou penser. Je l'ai toujours aimé malgré tout, il a toujours été dans un coin de ma tête et je crois que je ne pourrais enlever mes sentiments pour lui. Je lui ai tellement donné qu'une partie est restée avec lui avec le temps, une partie de moi que je ne récupérais jamais et que je ne veux pas récupérer.
Matt a toujours su voir et jouir de mes bons côtés mais je n'ai pas été à la hauteur de sa personne il a raison. Il a probablement aussi raison sur le fait que je n'ai jamais fait d'efforts pour lui depuis qu'on s'est remis ensemble parce que je ne lui ai jamais vraiment pardonné. Je crois que je ne me suis pas rendue compte d'à quel point c'est dur de passer sur toutes les fautes de quelqu'un et arriver à lui pardonner. C'est insensé, un peu comme l'amour. Je ne me considère pas comme toute blanche non plus mais j'avoue qu'un baiser je peux passer au-dessus je m'en sens capable. Dans de nombreuses situations ça n'a rien de grave et ça n'implique pas forcément un problème dans le couple mais d'autres facteurs qui peuvent être pris en compte impactant directement notre vision de la gravité du geste. Seulement me tromper pendant des années ça je ne sais pas si j'aurais la force de lui pardonner un jour et au vu de ce qu'il vient de me balancer je crois que je n'aurais jamais besoin. Au-delà de Matt et ma relation je ne sais pas si j'assumerai d'avoir déçu mes enfants et mes neveux et nièces. Parce qu'au fond je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal. Je vois que c'est le bordel mais j'ai l'impression d'être le personnage d'un des jeux auquel joue Ayden et Mina. Je crois qu'ils appellent ça des jeux QTE. En gros tu as plusieurs choix possibles et ton choix influence la suite du scénario mais vraiment pas genre ses jeux pour mobile qui vous le font croire à grand coup de pub abrutissantes et mensongères. Non, là les choix sont multiples et je l'ai regardé jouer un jour. Dans son jeu il n'a fait qu'allumer la lumière, un choix totalement anodin et son personnage est mort. La maison a soudain explosé parce que le clown qui le poursuivait avait ouvert le gaz dans la maison.Ce n'était qu'une lumière allumée et pourtant il est mort. Le fait est que j'ai l'impression d'avoir fait les bons choix mais à un moment le fil à commencer à m'échapper et soudain ces choix qu'on m'avait demandé de faire ne m'appartenait plus. Pire encore on me tenait pour responsable de cette lumière allumée.
Mes pensées devenant peu à peu brumeuse je sombrais rapidement dans le néant accompagné du soleil caressant agréablement ma peau presque nue.
En me réveillant j'ouvris les yeux sur une aube magnifique.
J'essayais de ne pas penser à demain ni même à l'heure qui vient pour ne pas littéralement déchanter. Je ne savais pas combien de temps j'allais passer ici ou de ce que je ferais de ce temps qui m'était alloué. Alors pour éviter que chaque minute ne me paraisse une éternité ou même un purgatoire, je me contentais de profiter. De l'eau cristalline, du soleil à volonté ainsi que le silence. De toute évidence je ne suis pas morte dans mon sommeil alors allons y pour une nouvelle journée. Pour le moment ça me paraissait suffisant pour un rendez-vous avec moi-même.
Mon mal de crâne bien ancré je regardais l'horizon et ce magnifique soleil qui me faisait déjà plisser les yeux.
En tournant la tête de droite à gauche je me souvins que je n'avais pas du tout de matériel de sport ici or mon meilleur remède contre la gueule de bois c'est de faire du sport. Je me félicite tout de même de cette rapidité de pensée. Le réveil avec une gueule de bois à mon âge n'est pas si dur finalement. Ou alors c'est parce que je n'aie jamais été vraiment sobre. A part pendant mes grossesses il en va sans dire. Bon je suppose que si je marche dans une hauteur d'eau au genou ça fera tout comme. Je rentrais donc en vitesse (une vitesse tout relative à une femme avec une gueule de bois et déjà toastée comme un pain grillé oublié dans le grille-pain) pour prendre une grande bouteille d'eau, quelques fruits et me faire un sandwich. Faire le tour de l'île me prendrait la journée alors autant prévoir ! Peut-être comptais-je vivre une journée ou deux de plus. Qui sait ? La joie de vivre reviendrait peut-être tel un halo miraculeux de lumière. Mouais, je ne devrais pas trop y compter quand même. Je partis donc comme ça en début de matinée assez sereine, avec une seule idée, me sortir de ses courbatures et de ce mal de crâne infernal.
Le fil de mes pensées a été pour le moins très peu glorieux c'est le moins qu'on puisse dire. Je me sentais compliquement coupable, responsable, impuissante et désolée. Tout ça en même temps me laissant une sensation de poids sur les épaules, la tête et le cœur. Je n'ai pas marché toute la journée également j'ai fait des pauses, des siestes, des longueurs dans l'eau. Mais rien ne remplaçait le manque immense que je ressentais et la sensation de solitude. Moi je n'avais même pas un ballon à qui parler. Même un de plage m'aurait suffi je ne demandais pas Wilson non plus. Enfin, après avoir retourné la situation dans tous les sens quand les oleil tomba je n'étais pas plus avancée. Au fond est ce que je le serais un jour ? Est-ce que cette situation aussi emmêlée que grosse deviendrait un jour limpide. Comme un fil en surbrillance qui m'indiquerait lequel tirer pour que tout s'arrange et se démêle enfin.
J'arrivais tranquillement vers la villa après cette journée pour le moins épuisante mais peut être que je l'avais cherché. Avec une fatigue pareille peut être dormirais-je jusqu'à après-demain, c'est toujours un jour de moins à supporter, dans ma peau. Avant de rentrer je soufflais un bon coup en regardant l'océan, dos au monde, à la réalité quand une bousculade me surprit.
Daryl : - T'étais où je t'ai cherché toute la journée?
Mais quand je me suis retournée il n'y avait personne. C'était comme si mon hallucination s'était soudain désagrégée. Un long soupir m'échappa tandis que je marmonnais toute seule.
Emilie : - Putain tu me feras chier jusque dans mes pires insolations aromatisées à l'alcool.
Puis les jours ont passés j'ai cessé de les compter comme j'ai cessé de lire le Times. Chaque fois que je recevais ce putain de journal un espoir naissait au plus profond de moi. Qu'une seule ligne soit écrite pour moi, qui me dise comment va Zazou, mes enfants, Daryl pourquoi pas. Mais rien. Jour après jour, rien, nada, niet.
Les yeux grands ouverts pour une énième journée de purgatoire, j'étais allongée dans mon lit les mains contre ma poitrine. Mes yeux se fermèrent une seconde et quand ils se rouvrirent un sursaut m'échappa alors que quelqu'un était au dessus de moi et me regardait droit dans les yeux.
Emilie : - PUTAIN DE MERDE !
? : - C'est comme ça qu'on accueille sa plus vieille amie?
Emilie : - Hal' comment tu vas ? Qu'est ce que tu fous ici?
Hally : - C'est ta sœur qui m'a demandé de venir. Apparemment c'est pas la joie ici et elle s'inquiète pour toi. Et j'avoue qu'au vu de ta mine je me sens aussi soucieuse du coup.
Je me levais vivement pour prendre ma plus vieille amie dans mes bras. Je ne l'avais pas vu depuis des années mais c'est comme si nous ne nous étions jamais quittées. J'avoue que c'est un peu de ma faute, Myriam m'a prévenue qu'elle était partie en France pour vivre une vie paisible dans le pays le plus calme et le plus caractériel du monde. Je ne sais pas pourquoi mais on ne s'est jamais recontactées mais elle n'a pas quitté mes pensées un seul jour. C'est la première amie que j'ai eue sans compter ma sœur. On a été au collège ensemble puis au lycée, nous ne faisions rien l'une sans l'autre. C'était comme une seconde sœur. J'inspirais profondément dans son cou, son parfum est comme dans mes souvenirs, ses cheveux bruns toujours jusqu'à la taille.
Emilie : - Je suis presque jalouse, tu n'as pas pris une ride !
Hally : - Oh tu sais la France c'est plus calme qu'on ne le pense. Tu n'as pas vraiment de soucis, c'est un long fleuve tranquille.
Emilie : - Mouais, j'ai l'impression que tu me vends un billet pour le paradis plutôt !
Hally : - Oh chérie, tu sais qu'on mériterait toutes les deux l'Enfer pour toutes les conneries qu'on a faite. M'affirma-t-elle en riant.
Je lui souris mais il n'avait jamais été aussi faux. Est-ce que je mérite vraiment l'Enfer ? Et puis c'est quoi l'Enfer exactement ? Un lieu où on vous torture avec vos propres erreurs et vos péché sou un lieu où vous vous torturez tous seul avec votre conscience ? Parce que l'un dans l'autre je vivais déjà ça sur Terre alors ça ne me faisait pas plus peur que ça. Je n'étais juste pas à l'aise avec le concept d'éternité mais si je ne suis pas consciente que je vais y rester l'éternité, quand j'y suis alors pourquoi m'inquiéter ? Dans quelle mesure ma conscience prendra-t-elle le dessus sur moi et à quel point je saurais où je suis et ce que je fais là ?
Hally : - Est-ce que tout baigne pour toi... ?
Emilie : - Parlons plutôt de toi, c'est toi la star du jour !
Hally : - Emilie Saez ! Je vous connais depuis que des poils vous ont poussé dans des endroits aussi regrettables que sympathiques alors je sais parfaitement quand vous essayez de détourner la conversation. Qui n'est en passant pas votre fort mais que vous maniez tel une championne de jeux olympique recalée. Donc on va aller s'asseoir sur le canapé et tu vas tout me raconter. EN DETAIL.
Un sourire en coin m'échappa tandis que je lui poussais l'épaule avec la mienne. Ça me faisait du bien de l'avoir là avec moi. J'ai passé finalement le reste de la journée à lui raconter ma vie, mes doutes, mes angoisses, mes erreurs, mes névroses, mes méta-obsessions. Absolument tout depuis qu'on s'est quittés il y a tant d'années. J'avais tellement de choses à lui raconter que quand j'ai eu besoin d'aller chercher une autre bouteille, le soleil se couchait à l'horizon.
Hally : - Ce qui est sûr darling c'est que tu ne résoudras rien aujourd'hui. La solution arrivera peut-être demain. Donc le seul conseil que j'ai à te donner c'est que ce soir on s'éclate. Tu vas nous faire un barbecue digne des Enfers et on ne va penser qu'à nos retrouvailles, ok ?
Emilie : - Ça me paraît être une excellente idée.
Hally : - Dis-moi que tu as ce qu'il faut au frigo ! Je meurs de faim.
Emilie : - Ouais. J'ai des gens qui viennent nettoyer,changer les draps et remplir le frigo une fois par semaine. Je m'arrange juste pour ne pas qu'il me voit histoire que ma sœur n'ait pas plus de soucis qu'elle n'en a déjà à gérer.
Nous nous sommes installés sur la terrasse en discutant du bon vieux temps puisque tout ce qu'avait a raconté une vieille folle comme moi était en majorité plus vieux que jeunes. Les nouvelles sont aussi fraîches que mes rides, tiens.
Hally : - Alors là si on m'avait dit que la ténébreuse Émilie aurait une vie rangée avec 3 enfants et un petit mari je ne l'aurais jamais cru. Même dit par ma voyante et ma voyante a toujours raison.
Emilie : - Ouais alors permets moi de nuancer un petit peu. Je suis divorcée civilement et je suis au milieu d'une putain d'île, sans mes enfants. Progéniture qui à l'heure qui l'est doit demander à n'importe quel dieu pourquoi ils ont cette maman.
Devant le barbecue brûlant je ne saurais dit si c'était les braises fumantes ou l'échec de ma vie qui me fit pleurer. Rien du tout, quelques larmes mais tout de même.
Hally : - Je ne dirais pas ça moi.
Un petit rire nerveux m'échappa tandis qu'elle se leva pour me tendre un verre de vin.
Emilie : - J'ai eu un cancer également...
Hally : - Oh du poumon, non ? Tu fumais déjà comme un pompier c'était affligeant et aussi un peu sexy.
Mon regard glissa vers elle tandis qu'elle m'imita, enfin mon ancienne moi en train de fumer.
Emilie : - C'est drôle mais même pas. Du sein. Qui s'est joyeusement installé partout. J'aimerai à nouveau te dire que je me suis battue comme une lionne pour mes enfants, que je me suis accrochée à la vie telle une moule à son rocher. Mais la vérité c'est que je me suis résolue à mourir et le miracle s'est produit. Rémission ! On pourrait faire des putains de livres sur ma vie. Je suis tellement à chier qu'il y aurait la possibilité d'en faire 4 tomes.
Hally : - Au moins 5. Te sous estimes pas, t'as pas fini ta vie encore.
Un rire m'échappa à nouveau alors qu'elle me prit cette fois dans ces bras sans rien ajouter. Je me suis contentée de finir les grillades et nous sommes installées à table.
Hally : - J'aimerai en avoir autant à dire que toi darling. Ce qui est sûr c'est que te lamenter sur ton sort ne fera rien avancer du tout. Je veux dire, oui, parles en si ça peut te faire du bien mais ne régurgite pas ça comme un chameau déshydraté. Parce que c'est ce que tu vas devenir à force. Pendant que tu seras là dans ton rocking chair bruyant aussi sèche qu'un raisin tes enfants vont grandir et tu n'auras qu'une pensée en boucle. Tu vas passer à côté de ta vie et je t'assure que là tu vas le regretter et il sera beaucoup trop tard. Il y a déjà tellement de choses que je regrette dont je ne peux plus rien faire alors crois moi, OK ?
Émilie : - T'as peut-être raison mais cette situation dans laquelle est notre famille, c'est tellement emmêlé qu'il me semble ne plus en voir le bout. Ou alors plus j'essaye de le chercher et plus j'aggrave les nœuds. Je...
Des sanglots moururent dans ma gorge alors qu'Hal' me frotta le dos pour que je continue.
Emilie : - J'ai tellement peur d'avoir tout gâché.J'aime ma sœur sans commune mesure et je gâche sans cesse sa vie, je lui brise le cœur à chaque occasion. C'est épuisant d'être spectatrice et à la fois actrice de sa vie, de ses échecs. Ensuite il y a mes enfants. Jamais je n'aurais pensé aimer comme j'aime ses monstres. Ils sont les seuls êtres humains qui ont entendus mon cœur battre de l'intérieur et je n'arrive même pas à leur montrer l'exemple ! La preuve regarde cette villa, elle est censée être pour mon aînée Mina à ses 18ans. Ah c'est beau ! C'est le comble du matérialisme et pourtant c'est moi qui suis dans cette baraque TOUTE SEULE !
Hally : - C'est exactement de ça que je veux parler ma chérie. Tu as le droit d'être emprunt au doute. De changer. D'évoluer. Mais une femme m'a dit un jour "Si tes larmes ne peuvent te servir à arranger la situation alors garde les et transforme-les."
Un rire franc m'échappa cette fois alors que je complétais sa phrase.
Emilie : - Si tes larmes ne peuvent pas te servir à arranger la situation alors garde les et transforme-les en mouille. Putain c'est exactement cette phrase que je t'ai dite et j'en ai tellement honte !
Hally : - Pourtant tu n'avais pas si tord Shakespeare. Si ce que tu peux faire dans l'instant ne peut pas te servir à améliorer ton passé alors transforme cette tristesse en joie pour embellir ton futur.
Emilie : - C'est bien plus joli dis comme ça.
Hally : - Ouais mais tu ne l'aurais jamais dit, COMME CA.
Émilie : - Oh si. Il aurait fallu trouver une conjoncture entre mes périodes de sobriété total et un moment malheureux. Ce qui est très effrayant quand j'y réfléchis parce que ces deux choses ne sont jamais apparues ensemble. Un peu comme Bruce Wayne et Batman.
Hally pouffa de rire à son tour tandis que nous profitions plus légèrement de cette soirée douce. Me voyant plus détendue elle en profita pour me faire rire avec nos vieilles histoires et j'avoue m'être laisser prendre au jeu. Après tout elle avait raison, rester là à me ruiner la santé, à penser n'avancerait à rien du tout. Ce serait même contre-productif alors pourquoi ne pas mouiller plutôt ?
Hally : - Dis-moi à quoi ressemble ton futur ex ex-mari ?
Émilie : - Un grand brun musclé typé Porto ricain. J'aimerais tellement pouvoir te dire qu'il a un petit accent espagnol mais ce n'est pas le cas. Par contre l'entendre chanter en espagnol est aussi doux et chaleureux qu'on s'imagine les portes du paradis. Hum... Il a toujours eu beaucoup de cheveux hyper compliquer à dompter le genre de crinière que t'as envie d'attraper à pleines mains. D'ailleurs je ne me gênais pas dans l'intimité si tu vois ce que je veux dire... Ces traits carrés sont cachés par une petite barbe qu'il a appris à apprécier avec le temps. Oh et pardon j'ai oublié le plus important en vieillissant une mèche est devenue grise, presque blanche. Genre une grosse mèche. On pourrait croire comme ça que ça fait vieux pervers mais en fait c'est une diablerie aussi séduisante qu'une langue humectant des lèvres. Et il a les yeux noisette, très clair j'ai rarement vu cette couleur d'ailleurs à part sur ma fille qui en a hérité.
Hally : - Mama les Porto ricains sont de vraies bouteilles de vins millésimes. Au début ils sont aussi bon qu'on en attend et plus l'âge avance plus ils se bonifient pour dévoiler leurs pleines puissances aromatiques. Je suis presque déçue qu'il ne soit qu'un ex. J'ai eu un mec en France pendant quelque temps, il s'appelait Yunel, je n'ai jamais eu d'amant à la fois aussi torride et aimant. Un petit peu naïf aussi mais c'est ce qui faisait son charme tu vois. Rhalala. Yunel toujours un mot d'espagnol dans chaque phrase... Ah non vraiment je comprends que Trump ait quelque chose contre les mexicains. A côté ce n'est qu'une poupée de chiffon aillant abuser du fond de teint de sa fil...Femme.
Emilie : - T'es con ! Entre Matt et moi, il s'est passé des choses que je n'ai pas digéré et en fait avec le temps, le manque de communication, la vie ça a tout pourri.
Hally : - Je vois. Si tu ne regrettes pas après tout.
Est-ce que je regrette vraiment...? Qu'est-ce que je veux à la fin...?
Hally : - Puisqu'on est tous les deux-là, tu te poses trop de questions. Genre vraiment ! Je me doute que la maternité ça ajoute des inquiétudes, des angoisses, tu vois mais il faut que tu lâches prise une bonne fois pour toute ! A ce que tu m'as dit tes mômes sont grands maintenant la seule inquiétude que tu pourrais avoir c'est leurs choix en type de petits amis. Et dans ce cas là tu sais que tu vas avoir du mouron parce qu'entre un gentil portoricain et une dévergondée comme toi je ne suis pas sûr que + et – ça fasse +, enfin bref. Tout ça pour te dire que tu as assez pensé aux autres. Pense à toi à ce que tu ressens à ce que tu veux. Parce que si ce mec est vraiment l'homme de ta vie alors peu importe ce que ce grand nigaud naïf peut avoir fait, le fait est que s'il gravite toujours autour de toi et de ta vie c'est parce qu'il y a un lien entre vous. Quelque chose de plus fort que vos enfants. Bon je n'ai pas l'impression d'être clair. Ce genre d'amour que vous ressentez c'est unique. Je ne saurais pas te l'expliquer d'ailleurs je m'enlise quand j'essaye mais ce que je veux te dire c'est qu'il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour t'empêcher d'être avec lui parce que c'est la vie. Le yin et le yang, la balance, le karma ce que tu veux. A toute bonne chose existe son contraire et s'empêcher de vivre son histoire parce que c'est dur c'est comme rester devant une tablette de chocolat en plein été. BREF. Je vais te poser une seule question qui devrait répondre à toutes tes interrogations. Est-ce que tu as un jour ressenti ce que tu ressens pour lui ?
Au début je souriais parce qu'Hal a toujours eu une manière de parler très brut de décoffrage et elle me faisait pensait à moi mais ensuite j'ai réfléchi à ses paroles. Je n'ai pas eu que Matt alors je peux aisément répondre à sa question mais...
Hally : - Non là je te demande de réfléchir pour une fois. Je ne te demande pas une question bancale du genre, j'ai eu plus de mauvais que de bons souvenirs, ça je m'en fous. Je te demande tes sentiments, ton amour, ton cœur. Je ne veux pas savoir ce que ton cerveau et tes souvenirs en pensent. Prends le temps de me répondre ce n'est pas un problème. En plus je ne te fais pas confiance quand tu es alcoolisée, tu as tendance à aimer tout le monde si tu vois ce que je veux dire. Parfois chérie un cigare est juste un cigare.
La fin de soirée se passa plus légèrement tandis qu'Hally me fit la conversation ce qui me permit de ne la suivre que distraitement pour laisser mes pensées gravitaient autour de cette question qui me tourmentait de différentes manières depuis que j'étais arrivée. Peut être parce qu'au fond de moi je ressentais plus que tout que c'était peut-être la fin aujourd'hui. C'est vrai que je ne me suis jamais sentie aussi proche de perdre Matt qu'en ce moment. Avant j'avais l'ascendant, le pouvoir mais aujourd'hui c'est lui qu'il l'a et je sais que je ne vais pas aimer ça.
Malgré tout j'ai essayé de profiter de ma meilleure amie un maximum jusqu'à ce que le sommeil ait raison de moi et que nous partions nous coucher toutes les deux.
Le lendemain matin quand le soleil filtra à travers les stores vénitiens, je savais ce que je devais répondre à Hally. Je devais lui répondre que j'aimais Matt, que j'aurais tout fait pour lui et qu'il m'aurait juste fallu plus de temps et un peu plus de clairvoyance pour me rendre compte de la chance que j'avais de l'avoir à mes côtés tout simplement. Je savais ce qu'elle allait me répondre que ce n'était pas à elle d'entendre ça et tout ce qui suivait. Un petit sourire m'échappa en l'imaginant dire ces mots très distinctement alors que j'enfilais un short en cherchant un haut sur mon passage.
Emilie : - Hally ! J'ai la...
J'eus à peine le temps de sortir de ma chambre que mon corps semi nu percuta quelqu'un. Évidemment l'odeur me suffit à mettre un nom sur ce corps, ses cheveux et ce torse. Je relevais les yeux assez hébétés de le savoir ici. Est-ce que les choses tournaient mal là-bas ? J'aurais peut-être dû prendre le journal finalement. Un petit sourire en biais ourla ses lèvres alors que son regard fit un aller-retour sur mon torse nu.
Matt : - Il vaudrait mieux que tu retournes dans ta chambre pour mettre quelque chose sur tes épaules. Daryl est là et ça m'embêterai qu'il te voie comme ça.
Sans attendre une quelconque réponse de ma part Matt recule me collant contre la porte avant de l'enclencher pour nous mettre à l'abri du regard vraisemblablement non loin de Daryl.
Matt : - Écoute Emilie, je n'étais pas obligé de venir mais je l'ai fait. Déjà pour vérifier que t'étais toujours vivante ce qui n'était pas gagné d'avance et...
J'observais Matt droit dans les yeux. Je pouvais lui parler, lui dire ce que je ressentais directement, ce à quoi j'avais cogité toute la nuit mais la voix d'Hally s'imposa à moi comme si elle me chuchotait dans l'oreille.
Si tes larmes ne peuvent pas te servir à arranger la situation alors garde les et transforme-les en mouille.
Sans réfléchir une seconde de plus je sautais dans les bras de Matt qui me réceptionna non sans surprise mais qui se laissa peu à peu tomber en tentation. Nos baisers devinrent rapidement impulsifs, haletants tandis que ces mains ne m'exploraient plus, elle cherchait à ne faire qu'un avec moi. Chaque caresse était si violente et instinctive qu'à chaque instant j'aurais pu dire que nous ne faisions qu'un. Je ne ressentais évidemment aucune douleur seulement de manière tout à fait inexplicable je me sentais légère e theureuse. Pour la première fois depuis très longtemps. Ni lui ni moi ne voulions entamer un discours qui serrait parfaitement inutile,nos respirations saccadées semblaient notre seul moyen de communiquer.
Sous la pression de ses mains et de nos gestes brusques mon dos tapa contre la paroi du mur mais nous ne nous en sommes, encore là, pas formaliser. Chaque baiser ne faisait qu'envenimer ce que je ressentais tout au fond de moi. Dans mes veines coulaient désormais une infusion pure, brute, native qui rendait mon corps accro à chacun de ses gestes. Je ne sais pas et je ne le saurais probablement jamais si j'ai eu raison de faire ce choix un jour, toujours est-il que je l'assumais. Là tout de suite je n'étais qu'une boule d'hormones aussi excitée qu'une adolescente et j'adorais ça. Je ne sais pas si cette impression était partagée jusqu'à ce que Matt s'arrête une demie seconde, sa main tenant fermement ma mâchoire tandis que mes jambes accrochaient toujours sa taille fermement, j'étais comme dans une bulle. Rien autour de moi n'avait d'importance, mon champ de vision était uniquement réservé à ses yeux. Ses mêmes yeux qui me déshabillèrent sans pudeur alors que je voyais la même flamme danser dans ses pupilles. A cet exact instant quand nos regards se sont croisés j'aurais pu dire avec certitude que je savais à quoi il pensait.
Je ne l'ai jamais aimé aussi fort et désirée aussi violement.
Je pensais la même chose. Ce qu'on allait faire ne ressembler en rien à de l'amour, c'était un défouloir, toutes nos émotions, nos souvenirs négatifs envers l'autre allaient être évacué maintenant et nous n'attendions que ça, l'un comme l'autre. Si je peux me permettre une réflexion cocasse avant de totalement perdre pied fasse à ses mains qui dessinait des formes dans mon short. Est-ce qu'on peut parler d'accouplement quand c'est aussi primal ? Peut être alors dans ce cas cet accouplement restera dans les annales. Il fallait que je la fasse.
Quelques heures plus tard et un renouvellement jusqu'à épuisement Daryl était passé derrière la porte pour hurler à Matt de partir avant le coucher du soleil pour ne pas avoir des ennuis avec la tempête qui allait faire rage au large de Miami. Il était donc sous la douche quand je réfléchis à ce qui venait de se passer. Quoiqu'en dise Hally ça méritait réflexion. Alors que je perdais pied dans cette sauvagerie j'ai quand même pu remarquer que Matt restait mon Matt. Je ne saurais pas comment expliquer ce sentiment doux que j'ai ressenti. C'est ces doigts dans sa bouche, le regard ancré au mien comme si seul nos yeux pouvaient se dire ce que nos bouches refusaient de s'avouer. C'est une caresse plus douce que l'autre malgré une soumission totale. C'est un câlin fait dans un moment où la brutalité sans âme pouvait avoir raison de nous. Et enfin ce besoin. Ce besoin de recommencer pour ressentir ses sensations à nouveau, continuer cette boucle coûte que coûte même si nos muscles entiers en était douloureux, alors même que nos corps refusaient de s'adonner à cette dépravation.
Quand je le vis furtivement de mon lit dans la salle de bain un souvenir s'imposa à moi. Il était là devant moi tout nu et c'était comme si brusquement il avait rajeuni et que je le voyais pour la première fois en tenue d'Adam à Montréal. Je le vis tourner la tête et me sourire de toutes ses dents. Ce sourire que je n'ai pas revu depuis si longtemps, le tellement grand que ses yeux sont obligés de se fermer. Peut être avait-il ressenti la même chose en me touchant, des bribes de souvenirs de notre vie. Des moments heureux immortalisés par notre inconscient, pour la plupart anodins sur le moment mais qu'on chéri par la suite. C'est un sourire furtif dans un retournement, c'est une œillade complice, un touché, une phrase, un verbe.
Je t'aime.
Matt : - Je suis désolé.
Non ce n'est pas à quoi je m'attendais. Ma tête se retourna à nouveau dans sa direction, il était accoudé nu, sans aucune gêne contre le montant de la porte de la salle de bain. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit son téléphone sonna et il rhabilla en vitesse.
Matt : - Je peux vous rappeler dans 5 minutes. Je n'en ai pas pour longtemps.
Je pensais qu'il ferait passer notre conversation en première, ce n'était que l'histoire de 5 minutes selon lui mais tout de même. Pourtant il n'en fut rien. Il se rhabilla en vitesse sans un regard de plus pour moi et sortit de la pièce. J'étais rongée par la curiosité mais je choisis de garder ça pour moi et au vu de l'heure et de ma faim, je me dirigeais vers le frigo. Une fois dans la cuisine j'ouvris la fenêtre instinctivement après avoir mis à cuire des œufs sans penser une seule seconde que c'est à cet instant que tous mes espoirs se verraient tués et incinérés.
Matt : - Mon père je... Je sais que ce n'est pas une décision à prendre unilatéralement. Je le sais très bien mais... Je veux faire annuler ce mariage. Il n'a plus aucun sens...
Son regard se perdit dans le vide quelques secondes alors qu'il rassura son interlocuteur apparemment inquiet.
Matt : - C'est un des seuls liens qui nous unissent encore elle et moi. Je sais qu'elle sera de mon avis. Ce n'est pas comme si nous n'étions pas déjà divorcés. Oui je sais que la loi civile n'a aucune influence sur la loi divine croyez moi je connais mon sujet.
Soudain la fenêtre se ferma manquant de me plier l'oreille en deux au passage alors que j'étais complètement happée par les paroles qui venaient de sortir de sa bouche. Il semblerait que nous n'avons pas vécu la même journée, les mêmes moments... Les mêmes pensées... Tout soupçon de courage qui avait pu me pousser à lui avouer quoi que ce soit mourut à cet instant. Je ne sais pas pour quelle raison il a bien pu faire tout ça aujourd'hui, d'ailleurs peu importe les milliers d'excuses que servaient mon cœur à mon cerveau, j'étais persuadée d'une chose : S'il avait hésité ne serait-ce que l'espace d'une seconde il n'aurait pas pris cet appel. Il ne m'aurait pas laissé en plan pour cet appel. Rien n'était visiblement plus important que ce prêtre. S'il le voulait à ce point je ne vois vraiment pas ce que je pouvais faire pour lutter contre ça. J'avais de la hargne, Hally m'avait regonflé à bloc mais on se bat quand il y a de l'espoir, pas contre un mur.
Le regard de Daryl chercha un semblant de réponse sur la manière que j'avais de gérer cette situation mais je ne fis rien transparaître de la bataille qui se jouait à l'intérieur de moi ou du moins la défaite écrasante. Je ne voulais pas que Matt revienne et que je sois là. Je ne me sentais pas capable de faire semblant devant lui que tout va bien, que je n'ai rien entendu ou alors pire que j'ai entendu mais que tout va bien, c'est génial, notre couple prend enfin une décision commune, en plus waouh la dernière ! Ça fait quelque chose tout de même ? Non ? Bon ok, non. Les larmes menaçantes, mon regard dévia vers Daryl accompagné d'un sourire forcé peint sur mes lèvres tandis que je lui tapais l'épaule.
Emilie : - Si t'es là c'est que ma sœur a fait son boulot à la perfection. Je suis contente.
Et je le contournais rapidement avant que Matt n'ait fini son appel pour aller marcher sur la plage. Seule et très loin de cette maison. Quand le tonnerre claqua au loin j'étais toujours sur la plage la tête entre les genoux. Les histoires de personnes qui se sont fait frappés soudainement par la foudre était là tout de suite le cadet de mes soucis. Je me demandais même si ce ne serait pas moins douloureux. Les vagues semblaient être en osmose avec mes émotions et se déchainaient en s'écrasant lourdement sur la jetée dans un vacarme assourdissant. L'océan criait aussi fort que moi sauf que moi mon cri était silencieux mais tout aussi bruyant pour moi. Un souffle saccadé arriva soudain à mes oreilles puis une pierre sembla s'écrouler à côté de moi.
Daryl : - Putain, t'as été loin ! Matt t'a cherchée un moment mais je crois qu'il est parti maintenant.
Emilie : - Ça n'a plus aucune importance tu l'as bien entendu il ne veut plus du tout de moi. J'ai tout fait foirer. Je ne pense pas que quelque chose puisse le faire changer d'avis sur moi. Je suis qu'un putain d'humain cassé, tout ce que je fais c'est à l'envers.
Je sentis Daryl se déplacer pour se mettre devant moi, il passa ses jambes sous les miennes et se rapprocha aussi près que possible pour que je ne puisse voir que lui.
Daryl : - Il y a quelque chose d'important que je ne t'ai jamais dit Emilie. Peu importe ce que tu en penses tu es un être humain exceptionnel et à bien des égards je m'identifie à toi ce qui fait que je me suis permis de te parler comme je l'ai fait alors que je n'en avais pas le droit. Et tu as eu raison de le prendre aussi mal parce que je me suis donné des droits que je n'avais pas et s'il y a bien une personne sur Terre que j'écoute c'est toi. Regarde-moi Emilie, mon frère ne te définit pas, ses choix ne te définissent pas. Tu sais à quoi tu me fais penser ? A un diamant brut. L'éclat d'un diamant repose dans les défauts qu'il y a dans la pierre.
Un grand sourire aux lèvres et les larmes yeux encore, je laissais tomber mon front contre le sien.
Emilie : - Je suis perdue Daryl et tellement seule. Il y a eu d'abord Matt, ensuite toi et après tes enfants. Je ne sais pas si j'aurais assez d'une vie pour rattraper le cauchemar que j'ai installé dans nos vies. Je ne sais pas quoi faire... Je veux dire si on peut rentrer un jour... Je suppose que si un jour on t'avait demandé avec qui tu te retrouverais sur une île déserte ça n'aurait pas été moi, ahah. Oh d'ailleurs ne crois pas que je te pardonnerai aussi facilement.
Daryl : - Au contraire il n'y a pas de personnes plus avisées que toi pour finir sur une plage. Ma femme ça aurait été trop tendu j'aurais claqué d'une crise cardiaque d'une manière ou d'une autre. Peut-être de la belle mort qui sait ? Mais pour être plus sérieux, je le sens que tu as des démons et quelque chose me dit que je suis là pour ça, Emilie. Je le sais que je ne suis pas pardonné mais je crois être en mesure de te dire que j'ai tout fait pour l'être, ses dernières semaines. D'abord tu n'as pas à t'inquiéter pour mes enfants, c'est des têtes dures mais ils avaient juste besoin que leur père leur rappelle 2 ou 3 petites choses. Déjà que leur mère est quelqu'un de formidable parce qu'elle ne laisse et ne laissera jamais sa sœur tombée peu importe...
Emilie : Oui mais...
Daryl : PEU IMPORTE ce qu'elle a fait.
° ° °
Daryl : - Les enfants vous venez il faut qu'on parle.
J'ai réuni les enfants dans la chambre d'Anya et j'ai commencé à leur expliquer, parce qu'ils n'avaient besoin que de ça ; d'explications. Souvent la haine découle d'un sentiment d'impuissance mêlé à de l'ignorance.
Liam : - Comment on peut être sûr que tu resteras avec nous papa ?
Ewan : - Soit pas bête tant que tante Émilie n'est pas là tout ce passera bien.
Daryl : - Les garçons vous vous souvenez quand on a regardé les Batman ensemble. On s'était fait une soirée entière.
Liam : - Comment l'oublier pa' c'était la meilleure soirée du monde.
Ewan : - Tellement. En plus on a eu des comics après, qu'on a lu en quelques jours c'était ouuuuuf !
Daryl : - Dans ce cas je vais faire appel à votre mémoire. Batman au tout début donc Bruce Wayne commence à devenir le chevalier noir de Gotham parce qu'il s'est senti impuissant quand un voleur a tué ses parents. Il a décidé de s'autoproclamer justicier de Gotham city. Il a combattu le crime sans relâche sauf qu'à force de côtoyer le crime il devient de plus en plus sombre. Ces choix deviennent plus sévères, il marque ses victimes car il sait qu'une fois en prison avec la marque du justicier ils ne survivront pas un seul jour. Mais alors lui le chevalier noir qui se battait pour un monde plein d'espoir se permet lui-même de juger et de le prendre à ces victimes. Car il ne regarde plus l'être humain, il ne cherche plus à le comprendre il s'exécute seulement. Mais alors où est la frontière ?
Ewan : - Entre le Joker et Batman ?
Liam : - Parce que le Jocker il est méchant.
Daryl : - Qu'est ce qui te fait dire qu'il est méchant Liam ? Parce qu'il tue des gens ? Batman n'en fait-il pas autant ?
Anya : - C'est quoi le rapport avec tante Émilie ?
Daryl : - Le rapport trésor c'est qu'il n'y a pas qu'une conception du bien et du mal. La vie n'est pas toute blanche ou noire, il y a des tonnes de nuances entre. Votre tante a toujours tout fait pour sa sœur, elle avait une vie stable et essayait d'offrir le meilleur à sa famille mais un jour voilà que le voleur frappe à la manière des comics et qu'il tente de s'en prendre à votre mère. Tante Émilie n'a fait que ce que Batman a fait avec le meurtrier de ses parents, il l'a traqué. Qu'est-ce que tu ferais toi pour Anya, Ewan ?
Daryl : - Ne me réponds pas je ne veux pas le savoir parce que si ta réponse n'est pas me sacrifier alors tu vivras une existence de moins que rien. A Porto Rico là d'où l'on vient avec oncle Matt les gens se tuent parce qu'un tel à effleurer sa sœur ou sa mère sans son consentement parce que dans la vie vous n'avez rien de plus important que la famille. L'argent, le luxe, les voitures tout ça, ce n'est que de la poudre aux yeux si tu es tout seul. Je veux que vous réfléchissiez maintenant à ce que vaut Tante Em' à vos yeux. Sans prendre en compte les histoires entre oncle Matt et elle. Juste d'après ce que je viens de vous dire et ce qu'il s'est passé. C'est important parce que pour le moment les enfants vous me faites honte.
Myriam : - T'es peut-être un petit peu dur avec eux...
Daryl : - Je crois au contraire que j'ai été absent bien trop longtemps. Je n'ai pas en face de moi mes enfants mais des pourris gâtés.
Liam s'est levé comme une furie tandis que sa sœur était en pleurs.
Liam : - MOI JE SUIS UN POURRI GÂTÉ !?
Évidemment ta sœur voulait s'interposer pour calmer les choses comme elle aime tant le faire mais chez les Ortega faut que ça crie 5 minutes. Liam s'est posté devant moi comme un coq espérant me prouver que j'avais tort alors qu'en fait c'était tout le contraire.
Daryl : - Myriam, tu restes en dehors de ça pour le moment, tu pourrais aller préparer le dîner... ? T'es un ange.
J'ai attendu qu'elle me fasse son joli sourire d'épuisement avant de reprendre où j'en étais.
Daryl : - C'est comme ça Liam que tu as fait pour frapper Ayden ? Et il t'avait dit quoi lui ? Rien je suppose, il a juste dû défendre sa mère, je me trompe ? C'est là que je vois la différence d'éducation entre vous, Ayden n'a pas riposté et quand je lui ai demandé où il s'était ouvert la lèvre il m'a juste répondu que ce n'était rien.
Liam : - Bah ouais et alors ?
Daryl : - Alors ? Tu utilises tes compétences contre des non-initiés ? Ayden est carré je te l'accorde mais c'est un ours, il ne ferait pas de mal à une mouche alors tu sais quoi Liam, on va voir si ça te fait toujours rire.
J'ai pris Liam a une main et je l'ai accroché à son portemanteau. Il n'a pas moufté et essayait de se débattre sans y arriver.
Daryl : - Ewan si tu le décroches je te promets que tu le rejoins au pas de courses. Parce que tu n'es pas tout blanc non plus.
Ewan : - Quoi qu'est-ce que j'ai fait moi ? Je m'en fous de toute façon peut être que maman a lâché l'affaire une fois mais à force d'entendre Anya pleurer elle va rappliquer...
Je me suis approché de lui tout doucement jusqu'à le surplomber les mains dans les poches alors que ce petit effronté soutenait mon regard.
Daryl : - A ton avis Ewan si elle est partie c'est pour revenir ? Oh oui tu peux regarder la porte parce que je suis très en colère et maman ne te sauvera pas. Pas cette fois. Tu crois que rabâcher à ta mère toute la journée que sa sœur est un monstre l'aide ? Tu crois que c'est ça que je voulais dire quand je te disais à toi et ton frère de veiller sur notre famille ? Notre famille c'est toi, Liam, Anya, moi, maman, oncle Matt, tante Emilie, Ellie, Ayden et Mina que tu le veuilles ou non ! Je veux bien croire qu'une partie des insomnies de ta mère sont de ma faute mais à mon avis on est deux sur le coup Ewan. D'ailleurs tu sais quoi Ewan ? Si tu avais pris le temps une seule seconde d'écouter ta mère au lieu de te lamenter comme une âme en peine, tu aurais su que je n'ai besoin de personne pour me foutre dans la merde. Je suis comme tante Em', je suis même l'équivalent pour oncle Matt, les ennuies c'est mon métier, ma spécialité. Alors tu réponds quoi là Ewan ? On t'entend plus ? Va demander à ta mère si j'ai été un cadeau pendant toutes ses années ? Parce que si je n'ai pas d'ennuis au quotidien c'est grâce à elle. C'est elle qui veille à ce qu'il ne m'arrive rien. Alors hier ou aujourd'hui ça devait se produire, je me demande même pourquoi ce n'est pas arrivé plutôt. Alors au lieu d'en vouloir à la Terre entière pose toi des questions, tu te dis grand non Ewan ? Alors agis comme tel parce que je n'ai pas un homme devant moi j'ai un bébé.
Ewan : - JE ME CASSE.
Daryl : - T'attends que j'aie fini.
Sans m'écouter il allait me contourner quand ma main a frappé son torse pour qu'il s'arrête. Il allait évidemment la balayer quand je l'ai accroché à côté de son frère.
Ewan : - Super drôle.
Daryl : - C'est normal mon grand ce n'est pas fait pour l'être. Bon... Il ne nous reste plus que l'inconsolable Anya.
Anya : - Moi j'ai rien fait tout d'abord !
Daryl : - Oh oui je le sais ça et tu sais parfois l'inaction est encore pire. Parce que c'est cautionner un acte donc être d'accord avec le mal-agissement de l'autre et se contenter de fermer les yeux. C'est très mal ça Anya. Toi qui es très sensible tu aurais dû remarquer que ça n'allait pas, tu sais qu'Ellie ne parle pas même à son frère et sa sœur. Alors qu'est-ce que tu cherches Anya ? Qu'elle se retrouve de nouveau à l'hôpital ? Qu'elle n'en sorte plus ?
Ses cris et ses larmes ont évidemment redoublé alors que j'ai essayé d'être plus tendre avec elle. Je me suis accroupi à son niveau et je lui parlais fermement mais plus calmement que les garçons.
Anya : - C'est pas gentil papa, parce que...parce que...
Daryl : - Respire, essuie tes larmes et parle ensuite.
Anya : - Parce que, une fois je pleurais dans la nuit quand t'étais pas là et elle est venue me voir... Elle m'a dit que c'était pas grave et que c'était normal que mon papa me manque...Et que... Et que... Le sien aussi lui avait manqué et que... Et ben pleurer c'était pas juste un truc de bébé, ça montrait à quel point je t'aime. Elle a même dormi avec moi parce que j'avais peur de la licorne dans le placard. Est-ce que j'ai fait une grosse bêtise?
Daryl : - Une très grosse Anya.
Pour Emilie je me suis arrêté là mais la vérité c'est que je me suis énervé contre mes enfants parce qu'Ellie a fait une crise d'épilepsie relativement violente dans la nuit et elle s'est cogné la tête contre sa table de chevet. Pour la première fois de ma vie j'ai eu peur de la mort, parce qu'elle a survécu mais je ne sais pas comment. La rapidité de son chien, les gestes experts de Matt qui a écouté attentivement les cours de secourisme spécialement suivis pour sa fille, probablement mais je ne me serais jamais pardonné que je sois ou que mes enfants soit responsable de la mort de ma nièce. Matt a essayé de le dire à Em' apparemment mais je n'en crois pas un traitre mot, je pense qu'il se sent aussi coupable.
° ° °
Emilie : - Il ne fallait pas t'énerver comme ça Daryl... Je les comprends au fond...
Daryl : - Donc si je te suis bien en tant que mère tu trouves ça normal que tes enfants prennent pour toi ?
Emilie : - Non ! Bien sûr que non... Mais si c'était juste resté sur moi j'aurais fait avec...
Daryl : - T'aurais rien fait du tout ! Myriam les couve trop, je ne peux pas lui reprocher, comment dire à une mère qu'elle aime trop ces enfants ? Non ils ont juste manqué d'un cadre en ce moment. A cet âge ça te teste et si tu échoues à leurs petits tests c'est à ce moment qu'ils s'autoproclament enfant roi. Non mais attends, je ne veux pas que mes gosses finissent comme les mômes à la télé sur les émissions du genre "Help my Family" ou"Big Brother".
Un long soupir m'échappa alors que Daryl me força du bout des doigts à le regarder.
Daryl : - Et puis pour Matt je ne sais pas quoi te dire. Je sais qu'il a discuté toute une nuit avec Myriam, tu sais quand elle est enceinte elle a des périodes d'insomnies où elle est complètement maboule. Elle ne dort pas pendant 2 jours et quand tu lui parles...
Emilie : - Elle répond à côté de la plaque je me souviens ! Je lui avais demandé si ça allait un matin elle m'avait répondu "Banane flambée", ahah.
Daryl : - Voilà bah cette période a commencé en beauté avec tout une nuit de bavardages. Je ne saurais pas te dire ce qu'il en est ressorti de tout ça toujours est-il que je sais une chose. C'est que Matt a besoin d'espace. Quand t'y penses il n'a jamais vraiment été célibataire, avant de te rencontrer il était avec machine, ensuite toi, une autre machine et toi. Honnêtement je ne sais pas ce qu'il a dans la tête à ton sujet mais ce que je sais c'est qu'il faut que tu lui laisses de l'espace. Je ne nie pas qu'il avait probablement très envie de cette journée avec toi mais je crois qu'il faut que tu lui laisses du temps pour se remettre, et pour se projeter dans le futur.
Emilie : - Il se projette déjà bien puisqu'il s'est renseigné pour un divorce en bon et dû forme.
Daryl : - Ça ne veut rien dire, je t'assure. Il sait juste comme moi que devant Dieu vous êtes encore marié alors que pour lui ce mariage n'a plus lieu d'être. Ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime plus seulement que pour lui c'est la suite logique. Et le fait qu'il n'ai pas osé te dire c'est plutôt pas mal ça veut dire qu'il se préoccupe de ce que tu vas en penser. Signe les papiers à la con qu'il te présentera, prends tes enfants et va quelques jours, je ne sais pas moi. Chez mes parents. Ça leur fera plaisir de voir leurs petits-enfants. Enfin une partie.
Emilie : - HEIN ? Vous avez encore vos parents ?
Daryl : - Aux dernières nouvelles, oui...! Ne soit pas si étonnée on est partis en très mauvais terme parce que notre père est un influent pasteur à Porto Rico et nous étions selon lui destiné à reprendre le flambeau. Mais tout ce qui nous intéressait c'était de faire des conneries, enfin plus exactement, JE faisais les conneries et j'embarquais Matt dedans. Ma mère a toujours fait tout son possible pour nous éviter des ennuis mais parfois je me dis que ça nous aurait peut-être calmer de faire face aux conséquences de nos actes... Je sais que Matt a toujours été plus proche de nos parents, je ne dirais pas que c'était le chouchou mais dès qu'il y avait un problème c'était Daryl. Moi personnellement je ne suis pas prêt à les revoir, je n'ai pas envie de tenir tête à un vieillard aigri et je ne veux pas imposer sa vision de la religion et son mode de vie non plus à mes enfants. Maintenant toi toute seule avec tes enfants je pense que ça pourrait leur faire plaisir. Je sais que Matt serait peut-être plus enclin à les voir mais peut être tout seul, pas avec le stress de ses mômes autour. C'est une angoisse ses vieux.
Emilie : - Waouh... Des années qui se compte en décennies qu'on se connaît et pas une seule fois vous avez évoqué vos parents. Je suis... Je n'ai pas les mots...
Daryl : - Enfin remarque si ça se trouve je parle trop vite et Myriam voudra les rencontrer. Maintenant que j'y réfléchis je regrette presque de te l'avoir dit parce qu'elle va probablement me faire un flan pour y aller, surtout si tu y vas. Je vais encore voir voler les couteaux, moi.
Ce fût au tour de Daryl de détourner son regard tout en se grattant l'arrière de la tête visiblement mal à l'aise par ses propres pensées. Un sourire en biais m'échappa alors que je me levais pour rejoindre la maison accompagnée des fracas du tonnerre désormais très loin.
Daryl : - Oh et entre toi et moi je crois plutôt que Matt a appelé le prêtre parce qu'il estime être à la base de l'échec de votre couple... Je suis pardonné ?
Je me stoppais une seconde un sourire franc désormais sur le visage.
Emilie : - T'as bien bossé.
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Emilie & Myriam ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro