❥ Chapitre 18 ~ Le Chat et La Souris
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Emilie - - - - -
Vers midi, je n'avais pas vraiment le moral, mais je devais manger ailleurs pour un rendez-vous important. Matt étant avec ses collègues, Mina aussi c'était le moment idéal pour ne manquer à personne, à part Myriam. J'espère qu'elle ne voudra pas de moi ce midi.
En passant par les open space, je me fis toute petite et rapide, il fallait absolument que je sois à l'heure à ce rendez-vous qui n'était inscrit nulle part. Cependant, j'étais bien évidemment la première à partir à cette heure-ci, ce qui est assez rare et me valût quelques regards de surprises. Matt releva aussi les yeux en me voyant partir, plissant le regard, mais je lui souris furtivement avant de m'engouffrer dans l'ascenseur. Cette andouille est tout le temps à la machine à café, heureusement qu'il me sort du travail de pro en contrepartie !
Dans l'ascenseur, je sortis mon téléphone pour trouver deux notifications. Une notification d'un numéro inconnu, je soufflais en remettant sa lecture à plus tard, en sachant que c'était en plus un message vocal pour être précise et un sms de Myriam.
'Je mange avec Baptiste ce midi, je ne sais pas trop si tu voulais manger avec moi, mais pour une fois, c'est moi qui suis occupée, ça fait plaisir. A ce soir Mushu'
Bon, voilà mon problème réglé. Je portais mon téléphone à mon oreille pour écouter le message vocal de ce fameux numéro inconnu, mais dès les premières intonations, je reconnus la voix deDerreck.
Derreck : - Salut Em', c'est Derreck... Écoute, je sais que mon frère a déconné avec toi récemment, mais il ne va pas bien du tout et je ne sais pas quoi faire. Il s'est passé tellement de choses... En fait, je crois qu'il vaudrait mieux qu'on en parle autour d'un verre, rappelle-moi quand tu auras ce message. Sache que je ne me permettrais pas de t'appeler si ce n'était pas super important. Pour tout te dire, je suis super inquiet en fait, alors rappelle-moi s'il te plaît. Je te laisse mon numéro de téléphone.
Étonnée de la teneur du message, je le rappelais immédiatement sur le numéro qu'il m'avait donné à la fin de son message, étant différent du numéro avec lequel il m'avait contactée, et tombe directement sur lui.
Derreck : - Putain Em', je suis content que tu me rappelles ! Je suis aux urgences toute la journée, mais est-ce qu'on peut se voir dans la soirée ?
Emilie : - Salut Derreck, c'est quoi pour toi la soirée?
Derreck : - Ouais c'est vrai que c'est mieux de préciser. A l'heure où les filles se font plus légères ahah !
Emilie : - T'es sérieux ? J'ai une famille, je vais pas te rejoindre je ne sais où au beau milieu de la nuit !
Derreck : - C'est une vanne, Em'. Pas le milieu de la nuit, mais disons 22h dans le bar, Le Bar.
Emilie : - A quelques rues de l'hôpital ? Ça marche, à ce soir.
Derreck : - Je te remercie de lui laisser cette chance, parce que je ne sais vraiment plus quoi faire.
Emilie : - C'est ce que j'ai cru comprendre... Et si je peux l'aider, j'ai une dette à lui régler, alors elle sera effacée et je ne lui devrais plus rien.
Je raccrochais, priant pour ne pas avoir de messages de Matt, parce que la dernière chose que je voulais était de lui mentir. J'avais rendez-vous dans une brasserie au bord de la plage très loin du bureau pour éviter tout regard indiscret. Je fis une bonne demi-heure de route en taxi pour arriver à ce fameux restaurant.
Une fois dedans, je déclinais mon identité au serveur à l'accueil qui me dirigea vers une table où une belle rousse était assise. La cinquantaine, mais très en forme pour son âge, le regard perdu sur la plage, elle ne me vit qu'au dernier moment quand je me plaçais face à elle.
Emilie : - Bonjour madame Macdowell, Emilie Saez, c'est moi qui vous ai donné rendez-vous.
Galahade : - Oh, bonjour ! Appelez-moi Galahade, ça suffira, je vous assure.
Je lui serrais la main qu'elle me tendit, alors que je la trouvais bien plus rayonnante que je n'aurais jamais pu l'imaginer.
Galahade : - Alors, vous me disiez au téléphone que vous connaissiez le père de Rubis ?
Effectivement, je l'ai cherché durant des jours et des jours sur internet et grâce à un ami informaticien de Ryan, j'ai réussi à la retracer jusque dans le Minnesota, à Springfield exactement.
Emilie : - C'est vrai, je l'ai connu alors qu'il travaillait dans le casino en Alaska...
Galahade : - Écoutez, si vous venez me dire des années après que vous avez été la maîtresse de mon ex-mari, ce n'est pas la peine. Je viens de faire 27h de route, sans compter les pauses. Pour être tout à fait exacte, voilà 2 jours que je suis partie de chez moi et c'est très long. Donc je suis ravie de déjeuner avec quelqu'un qui le connaissait, mais allez droit au but s'il vous plaît.
Le serveur arriva à ce moment pour nous proposer la carte, alors que je n'attendis même pas ses suggestions pour lui demander sa meilleure bouteille de vin rouge avec le plat du jour et elle me suivit en levant un sourcil. Je sentais qu'elle n'était pas tout à fait honnête avec moi.
Emilie : - D'accord, mais ce n'est pas le genre de chose simple à dire... Disons que...
Galahade : - Emilie, ne soyez pas timide avec moi. J'ai passé ma vie entière à dédommager des femmes comme vous qui l'avaient connu et dont il avait abusé, j'ai sûrement entendu des histoires bien pire que la vôtre.
Emilie : - Si vous me le permettez, je ne crois pas...
J'ouvris la bouche, quand le serveur arriva avec la bouteille et la débouchonna bruyamment en se rendant compte de l'atmosphère pesante qui régnait entre nous. Quand il partit, nos deux verres étaient servis, je bus une gorgée avant de me lancer.
Emilie : - Il faut que vous sachiez qu'avant d'avoir cette vie-là, je travaillais en quelque sorte pour le Fauve à New York. Celui qui vendait ses services à votre mari, j'étais l'une de ces personnes qui devait venir chercher le dû du Fauve ce mois-là... C'est comme ça que j'ai connu votre mari, lorsque Rubis n'avait que quelques mois. Je devais le retrouver au casino pour une transaction,et rien ne s'est passé comme prévu. Depuis, je me suis retirée totalement des affaires du Fauve. Je vis ma vie ici, à Miami. J'ai quelqu'un que je fréquente depuis plus de 20 ans et avec qui j'ai 3 enfants, mais le fait est que cette histoire me hante et que j'avais besoin de vous en parler. Vous avez le droit de me détester, de me haïr, mais sachez que je n'ai rien voulu de tout ça...
Galahade : - Il vous a violée, c'est ça ? Et en voyant vos enfants grandir, vous vous dites que vous ne leur souhaiteriez jamais ça ?
Emilie : - Non, en fait...
Le serveur m'interrompit à nouveau en ramenant nos plats, appuyant son regard sur moi avec un grand sourire que je lui rendis beaucoup moins chaleureusement. J'avais devant moi des pommes de terre hasselback au comté et au lard, en plus de quelques brins de romarins. Je vois, pas vraiment le meilleur plat pour digérer en toute tranquillité et au vu de cette chaleur. C'est le moins qu'on puisse dire, mais le plus important était la femme en face de moi qui attendait que je continue. Les manches de sa robe mauve volaient au gré du vent, mettant en valeur ses yeux verts, tandis que je me lançais.
Emilie : - Vous souvenez-vous de l'appel téléphonique que vous avez reçu de la part d'une démarcheuse qui vous annonçait que vous aviez gagné un concours...
Galahade : - Oui, je m'en souviens très bien, elle a changé ma vie... J'ai eu des couches tout le reste de la vie de Rubis, alors que ça devait être seulement pour un an, et j'ai même reçu au début des petits pots de bœuf bourguignon artisanal pour bébé. Qu'est-ce que vous savez d'autre sur eux ? C'était à peu près à cette période que mon mari a disparu, d'ailleurs.
Oh mon dieu, ce fils de pute. Il a donné à manger à cette fille son père, mais quel genre de monstre était-il ?!
Emilie : - Justement, s'il a disparu ce n'est pas par hasard. Je me considère responsable de sa disparition.
Galahade : - Alors c'est vous ? Les couches ? La pension que je reçois tous les mois ? Levez-vous. LEVEZ VOUS !
Je m'exécutais, surprise par son ton pressant en fermant les yeux, mais alors que je pensais me prendre une baffe monumentale, elle me prit dans ses bras en me serrant le plus fort possible. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'en rende compte si vite...
Galahade : - Je ne veux pas savoir ce que vous avez fait de son corps, j'ai bien trop pleuré à cause de lui et franchement, si vous me dites où il est, je vais me sentir obligé d'y aller. Vous avez changé ma vie, Emilie Saez.
Emilie : - Alors vous ne voulez rien savoir...? Je... Enfin.
Galahade : - Écoutez, vous m'avez offert tout ce que mon mari ne m'aurait jamais offert. Une stabilité financière qui m'a permise de m'épanouir dans ma vie, des couches jusqu'aux études de ma fille. Jamais je n'aurais de mots suffisants pour vous remercier de ce que vous avez fait pour moi et ma famille. Peu importe ce que ce looser est devenu. Il y a quelques années, d'accord, j'aurais pu vous en vouloir, voire vous dénoncer, mais une mère sait ce qui est bon pour son enfant et ce type était beaucoup de choses, mais pas un bon père.
Un sanglot m'échappa, alors que je la serrais un peu plus dans mes bras. Mes larmes devinrent vite intarissables. C'était comme si toute la pression de ces dernières années s'étaient soudain relâchées d'un seul coup. Alors cette femme ne m'en voulait pas, elle avait vécu une vie heureuse avec sa fille.
Galahade : - Est-ce que ça va aller ?
Emilie : - Oui. Ne vous inquiétez pas. Racontez-moi plutôt votre vie.
Galahade : - Quand vous avez connu mon mari, nous vivions en Alaska. Je menais une vie triste de femme au foyer. Je ne servais que de faire valoir à ses yeux, mais issu des quartiers pauvres de Brooklyn, je me trouvais déjà favorisée de m'en être sortie, alors je me taisais sur ses affaires qui ne me plaisaient pas du tout. Au niveau personnel, ce n'était pas un homme gentil, mais pas un homme détestable non plus. Certains soirs, il ne rentrait pas, dépensant son argent en prostituées. Rubis n'est même pas sa fille biologique, j'espère qu'il ne l'a jamais su. A cette époque, j'avais une aventure avec celui qui est mon mari actuel et c'est sa fille. Je n'osais pas quitter mon mari à l'époque de peur de représailles de lui ou de sa bande de racailles, alors quant au bout d'une semaine je n'ai plus eu de nouvelles de lui, mon amant qui est dans la police a pris ma fille. Puis nous a mis sous protection policière. Au vu des premiers envois, il a essayé de vous retracer, mais c'était seulement une société écran, alors il n'a rien pu faire, cependant vous avez eu une idée formidable, parce que tout l'argent que vous m'avez envoyé m'a servi au début pour moi, ensuite pour ma fille, j'ai épargné près d'un million de dollars et dès que j'ai atteints le million, celui qui deviendra dans quelque jours mon mari, moi et ma fille de 18 ans avons fait le tour du monde durant 2 ans. La plus belle expérience de toute ma vie que je n'aurais jamais pu accomplir sans vous, alors merci. Nous venons à peine de rentrer, c'était sublime et je sais aujourd'hui que j'ai le temps, mais je peux mourir en paix. Maintenant, parlez-moi plutôt de vous. Quelqu'un qui peut me donner autant d'argent a forcément des histoires à raconter.
Alors nous avons continué à déjeuner, tandis que je lui racontais ma vie, occultant les passages qui pourraient me porter préjudice vis à vis de son mari évidemment. Nous parlions toutes les deux à un homologue qui a vécu des choses aussi dures ,voire peut-être plus que l'autre, alors nous nous sentions relativement en confiance.
Nous ne nous sommes finalement quittés que vers 14h, le cœur plus léger toutes les deux. J'étais contente d'avoir fait toutes ces recherches pour la voir, je me sentais libérée d'un poids immense et à la fois, j'avais envie d'en parler avec quelqu'un qui avait vécu cette période en même temps que moi et dans ces cas-là, il n'y avait pas 36 personnes. Après les au revoir avec Galahade, je m'assis lourdement sur les marches menant à la plage en composant le seul numéro que j'avais envie de voir.
Emilie : - Allo, Matt...?
Matt : - Ah bah enfin, j'ai dû t'envoyer une dizaine de messages ! Est-ce que ça va, t'as une voix bizarre ? Attends, j'entends vachement de bruit derrière, t'es à la plage ?
Emilie : - Je suis sur la plage où il y a le restaurant, tu veux bien m'y rejoindre ? Je t'envoie l'adresse par texto.
Matt : - Ok, bouge pas, j'arrive.
Je me promenais sur la plage tout en réfléchissant à cet entretien pour le moins étrange. Jusqu'à quelques secondes avant de lui avouer, je me demandais si c'était vraiment une bonne idée et finalement, cette sensation de libération me laissait un arrière-goût amer et peut être que je me prenais trop la tête aussi. C'est aussi possible.
Après de longues minutes à réfléchir, j'entendis courir près de moi avant qu'on ne me soulève en me faisant tournoyer. Après le cri de terreur vînt le rire.
Emilie : - Matt, sérieusement ?!
Matt : - C'est pas ma faute, tu étais trop belle, là, toute seule, comme une âme en peine. J'ai voulu te faire rire et je crois que j'ai réussi !
Emilie : - Tu réussis toujours ça !
Matt : - Pour toi, toujours. Mais dis-moi plutôt pourquoi on est là.
Je m'assis dans le sable, tandis que Matt m'imita en plaçant mes jambes par-dessus les siennes pour qu'on soit au plus près l'un de l'autre. Soudain, il n'y avait plus personne autour de nous, il ne restait que deux paires d'yeux, cherchant à percer les secrets de l'âme de l'autre.
Emilie : - Tu te souviens quand ça a dégénéré en Alaska, on commençait juste à bosser ensemble ?
Matt : - Comment ne pas s'en souvenir, c'est la première fois qu'on a couché ensemble.
Emilie : - Oui, voilà. Le mec qui s'est fait tuer sous nos yeux par les types du Fauve, le premier qui puait le talc à 20 milles.
Matt : - Oui, je m'en souviens très bien, tu avais appelé sa femme pour avoir la combinaison du coffre.
Matt m'incita à continuer en prenant mon visage en coupe, déposant un baiser léger sur mes lèvres, comme si tout ce que je pouvais lui dire n'altèrerait jamais ses sentiments pour moi.
Emilie : - Ça t'étonnerait si je te disais que j'ai mangé avec son ex-femme ?
Matt : - A vrai dire, pas vraiment... Pour être parfaitement honnête avec toi, au moment du divorce, mon avocat a fait une estimation de tes biens et j'ai trouvé cette société écran que t'a légué le Fauve. Au début, nous pensions que tu faisais de la fraude fiscale, mais il s'avérait que c'était seulement un compte de passage. Tu mets l'argent et tu vires la même somme sur un autre compte dans les jours qui suivent. Mon avocat a préféré vérifié par précaution et quand il m'a dit le nom duc ompte vers lequel tu verses l'argent, j'ai tout de suite tilté.
Je baissais immédiatement la tête, mais il me la releva du bout des doigts.
Matt : - Je ne t'en ai jamais parlé parce que je voulais te laisser le droit de m'en parler comme aujourd'hui, quand tu l'aurais décidé et non l'inverse. Je n'ai jamais eu de scrupules à faire ce qu'on a fait, parce que je me suis toujours dit que c'était nous ou eux, et plus précisément toi ou eux, et la réponse au problème était des plus simple. Mais je peux concevoir que ça ait pu te toucher.
Emilie : - Matt, en plus de faire tuer ce gars, il l'a découpé et cuisiné avant de l'envoyer en pot pour bébé à sa famille ! Tu fais difficilement plus glauque !
Matt : - Ouais enfin, on a toujours su qu'il y avait un truc qui ne tournait pas rond chez ce type. Quand tu lui demandais un doigt d'alcool, il te demandait si tu ne voulais pas boire d'abord,excuse-moi !
Emilie : - Je pensais que c'était une référence à un film !
Matt : - Sérieux ? Pourtant, c'était carrément explicite pour le coup. Mais bref, du coup, pourquoi tu as voulu la voir cette femme ?
Emilie : - Parce que l'argent n'achète pas le remède miracle à la culpabilité.
Matt : - Est-ce que ça va mieux ?
Je lui tombais dans les bras en pleurant, mais je ne pleurais pas de tristesse, mais de soulagement. J'étais enfin libérée de ce fardeau beaucoup trop lourd depuis toutes ces années.
Matt : - Je suis là, princesse...
Cette journée contenait beaucoup trop de larmes pour moi, c'est une évidence.
Matt : - Je sais ce qui pourrait te faire du bien là tout de suite, tu me fais confiance ?
Je secouais la tête sans lui répondre, tandis qu'il me souleva sans effort pour m'emmener à sa moto qu'il avait négligemment garée sur le trottoir, à la limite de la plage.
Emilie : - On va où ?
Matt : - Tututu. Pas de questions. Pas de portable et je crois qu'il te faut des vacances, ma chérie ! Les enfants sont grands, ils peuvent rester tout seul sans déranger Myriam et Daryl et puis, s'ils sont occupés, Chouquette pourra parfaitement s'occuper d'eux.
Emilie : - Tu crois ?
Matt : - Plus que ça, j'en suis sûr !
Il me plaqua un casque sur la tête avant de mettre le sien. Visiblement, il avait prévu de me ramener. Je laissais donc Matt m'emmener là où il voulait, il me dédia un adorable sourire avant de démarrer. Sur la route, sa main agrippa ma cuisse par moment, me faisant l'effet d'une décharge dans tout mon corps à chaque contact. Je me sentais maintenant bien plus à l'aise sur une moto qu'en voiture et pour le moment, je n'avais aucune envie de régler ce problème.
Après plusieurs minutes à pouvoir profiter sans vergogne du plaisir que son corps me procurait ne serait-ce qu'au travers de ce tee-shirt noir légèrement transparent. Un légionnaire reste un plaisir divin à tâter. Je savais que de son côté, je lui faisais aussi de l'effet, mais je dois bien avouer que quand il tourna en direction d'un hôtel chic de la ville, je ne m'y attendais pas.
C'est vrai que la journée était particulièrement chaude et au fur et à mesure que nous nous sommes enfoncés dans les terres, le vent marin disparaissait peu à peu pour laisser place à une chaleur étouffante. Quand il se gara, je descendis tout de suite en enlevant mon casque, tandis que Matt se plaça juste en face de moi.
Matt :- Tu as chaud ?
Emilie : - Oh oui, il fait terriblement...
Sans prendre la peine d'enlever son casque, Matt passa 3 doigts le long de mon décolleté jusqu'à mon ventre quasiment où l'ouverture de mon tissu mourait. Je fermais les yeux une seconde, avant de poser la question la plus évidente à ce moment.
Emilie : - Qu'est-ce qu'on vient faire ici ?
Matt : - Oh, t'es adorable quand tu fais la naïve, mais tu ne m'auras pas, bébé. Je trouve qu'il fait beaucoup trop chaud aujourd'hui et je voulais t'y emmener entre midi et deux, mais tu m'as trop vite filée entre les doigts et je suis resté au bureau à mariner...
Matt s'approcha de moi avant d'enlever son casque pour me faire profiter de son regard noisette de braise.
Emilie : - Dans ton jus.
Matt : - Quoi donc ?
Son visage était désormais à quelques centimètres du mien, un large sourire aux lèvres, mais alors qu'il allait me laisser y goûter, son téléphone sonna. Il décrocha tout de suite en me faisant un clin d'œil, avant de prendre mon casque des mains et l'accrocher avec son cadenas à sa moto tout en répondant.
Matt : - Je t'écoute, ma frite.
Évidemment, qui d'autre pouvait nous déranger en toute impunité dans un moment pareil.
Matt : - On peut en discuter quand je rentrais avec maman ce soir ?
Matt : - S'il te plaît chouquette, sois mignonne.
Matt : - Parfait, je t'aime à ce soir !
Matt : - Tu vois, c'est pas la peine de me regarder comme ça, j'ai écourté.
Emilie : - Oui, encore heureux, parce que là vu l'heure, elle doit t'appeler de la cabine des toilettes au lieu d'être avec ses collègues, donc si tu pouvais la laisser travailler histoire qu'elle ne devienne pas la fille à son papa à laquelle tu la prédestine, je t'en serais extrêmement reconnaissante. En plus, elle a son rapport de stage à me rendre.
Matt : - Ne t'inquiètes pas, avec ce que je te prépare, si tu n'es pas reconnaissante, je recommencerais jusqu'à ce que ce soit le cas.
Emilie :- Oh et j'espère que tu as bien mariné longtemps. En large surcuisson, ça a tendance à durcir la viande.
Je lui souris en enlevant ma veste de blazer, lui présentant ouvertement un body en dentelle noir sur un corps perlant de sueur.
Matt : - Putain que ça fait longtemps... Finalement, j'avais oublié à quel point tu es sexy quand tu transpires.
Je lui souris en lui lançant ma veste, avec de monter les marches en direction de l'hôtel au pas de course. Une fois à l'accueil, je laissais ma carte à l'hôtesse qui devant ma précipitation et la couleur de ma carte, me tendit la clé de la meilleure chambre. Je la remerciais en me faufilant dans l'ascenseur, laissant Matt essoufflé juste derrière les portes déjà refermées. Je lui souris en lui faisant un petit au revoir de la main avant de me rendre compte que je n'étais pas seule. La femme à côté de moi me déshabilla du regard, tandis que je me plaçais à l'arrière de l'ascenseur, posant mes mains avec assurance sur les rambardes en soutenant son regard. Quand les portes se rouvrirent, Matt surprit notre échange et je savais que le commentaire ne tarderait pas.
Matt : - On a pas fini tous les deux. On parlait cuisine, tu te souviens ? Surcuisson et viande marinée.
Emilie : - T'es sûre qu'on parlait pas de dinde farcie?
La jeune femme haussa un sourcil, alors que Matt me prit par le bras, m'attirant dans notre chambre. A peine la porte était passée que je lui sautais littéralement dessus. Il arrivait à gérer nos baisers tout en activant la climatisation, avant de se diriger de lui-même vers l'immense salle de bain.
Emilie :- Matt, je ne crois pas...
Matt me déposa au sol avant de s'approcher d'une cabine de sauna privative qu'il alluma, puis il me lança une œillade de défi.
Matt : - Je sais... Une partie va se passer avant et l'autre dedans, j'aurais trop peur d'un court-circuit avec toi.
Je ris, tandis qu'il me reprit dans ses bras pour me jeter sur le lit en m'écartant les jambes, puis se plaça agilement au-dessus de moi. Étrangement, malgré la climatisation, la chaleur monta sensiblement dans cet endroit finalement pas si grand tout d'un coup. Les lèvres de Matt commencèrent par se déposer sur les miennes ,avant de descendre sur mon cou, tandis que mon souffle commençait déjà à être court.
Pendant ce temps, ses mains caressaient chaque parcelle de mon corps qui n'était qu'un charbon incandescent. Entre deux baisers, j'entendis des bribes de mots que Matt me susurrent tel un hymne à l'amour sauvage, nous caractérisant tellement bien.
Emilie : - C'est un petit peu abusé que tu monopolises mon après-midi pour sécher mes larmes...
Matt se releva en arquant un sourcil, il était adorable, alors je poussais sur mes abdos pour lui voler un baiser tandis que sa bêtise sortit.
Matt : - Em', ne parle pas de petit en sa présence,elle pourrait se vexer, et deuxièmement, je te promets que je ne suis pas là pour sécher quoi que ce soit.
Je venais de lui tendre la perche aussi, c'était un peu de ma faute, j'avoue. Après avoir fait le tour de la moindre parcelle de peau dentelé, Matt enleva mon pantalon sans soucis, mais quand je lui proposais d'enlever mon body, il grogna.
Matt : - Non, tu touches à rien. J'ouvre juste ce qu'il me faut, je ne me priverais pas de la vue de ce corps de déesse sublimé par cette dentelle qui ne me crie que de l'arracher depuis ce matin.
Matt passa sa tête entre mes jambes, connaissant parfaitement la manière dont mon corps fonctionne. Je me cambrais tout de suite comme pour échapper à ce plaisir presque douloureux, mais il maintenait mes jambes fermement. Je pouvais sentir son souffle chaud sur moi, sa langue suave qui s'attelait avec maîtrise à m'arracher le moindre soupir de plaisir.
Après quelques minutes que je pourrais définir à mi chemin entre le paradis et l'enfer, toutes mes pensées se court-circuitèrent pour ne laisser place qu'à des tremblements primaux et des cris non dissimulés, mais Matt me connaissait. Il savait que ce n'était que le début pour moi et il continua jusqu'à ce que l'expression même de mon plaisir m'échappe et il remonta, un sourire fier sur les lèvres.
J'étais encore toute retournée de l'orgasme que je venais d'avoir, mais il ne me laissa pas une seconde de répit et se déshabilla en vitesse, avant de me reprendre dans ses bras pour m'emmener dans le sauna désormais à température. A peine étions-nous dedans qu'une bouffée de chaleur me prit, mais nous n'arrivions pas à nous détacher l'un de l'autre, ne cessant pas une seconde nos baisers enflammés.
Matt : - Je t'aime Em', tellement...
Emilie : - Il se pourrait que je t'aime aussi. Ça dépendra.
Matt :- De quoi ?
Emilie : - De la manière dont tu te débrouilles. Ris-je, alors qu'il me prit au mot et me fit agenouiller sur mon banc pour me pénétrer sauvagement.
Plusieurs heures plus tard, nous nous étions endormies sur le canapé l'un sur l'autre au vu des draps souillés, mais le téléphone de Matt nous réveilla.
Matt : - Oh putain ! Em', réveille-toi, on doit rentrer!
Emilie : - Qu'est-ce que... Allez, file Matt, ta fille t'attends et il est déjà 19h, on a largement abusé !
Matt : - Tu ne viens pas ?
Emilie : - A ton avis ? J'ai des dossiers qui ne peuvent pas attendre, ni être remis à plus tard. Je te rejoins quand je peux !
Matt acquiesça avant de m'embrasser une dernière fois et disparaître de la chambre. S'il y a bien une chose qu'on a toujours sût faire nous deux, c'est bien ça, notre meilleur moyen de communication.
Je retournais au bureau en taxi, me sentant légèrement seule après cette de communion intense. Dans le taxi, j'eus la présence d'esprit de rallumer mon téléphone pour envoyer un message à Derreck.
'Ça te dérange si tu ramènes à dîner dans la tour, j'ai plein de boulot en retard, je ne pourrais pas me libérer avant demain matin au moins !'
Avant que je n'arrive à mon bureau, je reçus un message d'approbation de Derreck qui me proposa bagel, ce que j'acceptais avec plaisir. En m'asseyant sur ma chaise, un autre message retentit que je vérifiais tout de suite.
'Je t'aime ma chérie, bon courage pour le boulot et si t'as besoin de moi quand les enfants seront couchés, n'hésite pas.'
Je le remerciais avec un sourire béat sur le visage, tandis que je me plongeais dans mes dossiers jusqu'à en avoir mal au crâne.C'est Derreck qui me réveilla de mon sommeil les yeux ouverts.
Derreck : - Y a quelqu'un ?
Emilie : - Ouais, je... Oh la vache, j'étais partie loin ! Je suis contente de te voir.
Derreck: - Ouais heu... J'aimerais te dire que moi aussi, mais j'aurais largement préféré que ce soit en d'autres circonstances.
Derreck donna tout de suite le ton, alors que je me levais pour le saluer. Il déposa nos deux bagels, avant de s'asseoir en face de moi sur un siège visiteur, un air visiblement préoccupé et des cernes de plusieurs kilomètres de profondeurs. Oui j'abuse, un peu.
Emilie : - Oui, j'ai cru comprendre que c'était assez urgent. D'ailleurs, excuse-moi de te recevoir dans ses conditions.
Derreck : - Non, pas de problème, je comprends. Par contre, j'aurais voulu savoir si de toi à moi, tu avais eu des nouvelles d'Arthur ces temps-ci ?
Emilie : - Pas depuis mon accident, non. On avait mis des choses au clair juste avant et on prenait un peu nos distances l'un de l'autre.
Derreck : - Ok, parce que là je m'inquiète vraiment. Il m'avait raconté votre remise au clair disons, mais Arthur est venu à l'hôpital quelques jours plus tard et on lui a diagnostiqué une nécrospermie qui dure depuis au moins quelques années déjà. En gros, son taux de spermatozoïdes mort est très, trop élevé et donc provoque chez lui une infertilité voire même une stérilité au vu de son taux. Arthur est sorti de l'hôpital sous le choc et il est revenu me voir quelques jours après en me demandant de comparer une mèche de ses cheveux avec celui de son bébé afin de savoir s'il était le père de cet enfant. Il m'a donné l'échantillon en étant sûr de lui, mais après analyse, j'ai recommencé les tests des dizaines de fois et toujours négatifs, mon frère n'était pas le père. Alors le soir même, je lui ai donné rendez-vous et il n'en croyait pas ses oreilles. Il était à la fois furieux selon lui d'avoir loupé sa chance avec toi, parce que si tu l'avais su, peut-être que vous seriez toujours ensemble, énervé du double jeu que Servanne a joué avec lui parce que finalement, il n'est resté avec elle qu'à cause du bébé et puis ensuite, il a été choqué de la nouvelle.
Emilie : - Je... Waouh ! Alors ça, si je m'y attendais ! Enfin ok, elle n'avait pas grand-chose pour elle, mais alors là, son extérieur est aussi laid que l'intérieur, la pauvre !
Derreck : - La pauvre, la pauvre, attends j'ai pas fini.Quand Arthur est rentré chez lui, il lui a demandé de partir. Il a fait ordonné une injonction d'éloignement pour lui et ses filles, mais elle lui a supplié d'essayer de sauver leur couple. Tu connais Arthur, il n'est jamais en colère bien longtemps, alors ils ont discuté et Servanne l'a persuadé de prendre quelques jours de vacances en Suisse chez son frère pour réfléchir à leur couple. Comme ça, en plus, il respecterait l'injonction pour lui au moins.
Emilie : - Oui, jusque-là rien d'anormal, sans vouloir te manquer de respect. Une cinglé qui fait des trucs de cinglés, Arthur qui fait le nounours.
Derreck : - Em', tu comprends pas... Regarde.
Derreck me tendit son portable où était affichée une photo d'Arthur avec un type pas très beau à côté, un style de ringard intello. Ils avaient tous les deux les bras croisés sur leur torse. Mon regard descendit jusqu'à la voiture sur lequel ils s'appuyaient légèrement et en voyant les numéros, il me fallut moins d'une seconde pour faire le rapprochement.
Derreck : - Cette photo, je l'ai reçue il y a une semaine, Em'. Depuis, silence radio.
Je me levais d'un bond, manquant soudain d'air. Je suffoquais au milieu de la pièce de plus en plus bruyamment, tandis que Derreck se leva en me tendant un sac en papier avant de me faire asseoir dans un coin de mon bureau où je pouvais me sentir à l'endroit et donc inconsciemment en sécurité.
Derreck : - Oh ! Qu'est-ce qu'il se passe, Emilie ?
Je me concentrais sur ma respiration sans faire attention à lui. Le plus important pour le moment était que je respire correctement. Tous mes souvenirs remontaient en même temps, se bousculant dans ma tête.
Quand je réussis à respirer à peu près correctement, malgré l'heure, je me relevais d'un bon pour décrocher le téléphone. La voix à l'autre bout du fil n'était même pas fatiguée ou endormie. J'en suis arrivée à la conclusion la plus plausible, il n'est pas humain.
Ryan : - Emilie, que puis-je pour vous en cette heure tardive ?
Emilie : - Si je vous dis la Suisse au plus vite, vous me répondez quoi ?
Ryan : - Qu'un jet privé décolle dans une demie heure.
Emilie : - Vous avez des jets à Miami ?
Ryan : - J'en ai partout où j'ai des amis, Emilie.
Emilie : - Vous n'avez pas d'amis, Ryan, mais bien tenté ! Je vous remercie beaucoup, je vous le rendrais quand... Et ben quand je vous le rendrais.
Ryan : - Détrompez-vous, j'ai pleins d'amis ! Au ton pressé que vous employez, je suppose que c'est urgent et que l'heure n'est pas aux questions ?
Emilie : - C'est exact ! Si ça peut vous rassurer, vous êtes un ami formidable Ryan, bonne soirée ! Et préparez une liste de vos amis pour la prochaine fois qu'on discutera, je suis curieuse.
Je raccrochais avant de planter mes yeux dans ceux de Derreck qui était perdu. Je devais lui avouer à voix haute ce que je savais et pourquoi nous devions partir sur le champ.
Emilie : - La voiture sur cette photo, je l'ai recherchée.
Je marquais un temps d'arrêt après ma phrase pour ne pas craquer en crise d'angoisse et rester la tête froide.
Derreck : - On te l'a volée ?
Emilie : - C'est avec cette voiture qu'on m'a percutée et que j'ai eu mon accident.
Derreck : - Mais ça veut dire que...
Emilie : - Que c'est un coup monté depuis le début. Je ne saurais pas dire si même la destination était volontaire, toujours est-il qu'on était très bien renseigné et ce jour-là ,celui qui nous a percutées sur la montagne était le frère de Servanne.
Derreck : - PUTAIN DE MERDE ! Mais merde, je peux pas laisser l'hôpital, ils ont besoin de moi !
Emilie : - Moi j'y vais, je pars dans la demie heure. J'ai une petite vengeance personnelle à exécuter en plus de retrouver Arthur. Si ça fait une semaine qu'il ne t'a pas contacté, c'est bizarre. Elle ne lui ferait rien, sauf s'il s'obstine, et Arthur n'est pas le genre à plier sous la pression, au contraire.
Derreck : - Je peux te déposer quelque part, au moins ?
Je me levais brusquement, mettant le reste de bagel dans mon sac pour plus tard, en le remerciant rapidement.
Emilie : - Oui, chez moi, s'il te plaît, si ça ne te dérange pas, et merci pour les bagels.
Il me répondit d'un sourire, alors que nous sommes partis en trombe. Il se gara négligemment devant ma maison, puis je fis le tour de la voiture pour le remercier à nouveau et le prévenir de la suite des évènements.
Emilie : - Merci de m'avoir prévenue, Derreck. Je te tiens au courant, mais on va le trouver d'accord ?
Derreck : - Une semaine, Em'...
Je pris sa main dans la mienne pour le rassurer et il leva les yeux en souriant faiblement.
Derreck : - Fais attention à toi, si tout ça est vrai,ça veut dire qu'elle est encore plus folle que ce que je pensais.
Emilie : - Elle n'est pas folle, Derreck, bien au contraire. Si elle était folle, ça voudrait dire qu'elle n'est pas responsable de ses actes, et ça je n'y crois pas une seconde.
Je m'éloignais de la voiture en tapant 3 fois sur le toit, puis il démarra en trombe, tandis que je me retournais pour rentrer. En détournant le regard, il me sembla le voir, Arthur, sur la pelouse des voisins, en tenue de pompier, accompagné d'un sourire de braise. L'image laissa rapidement place à la réalité et je refusais d'accepter qu'il ait pu lui arriver quoi que ce soit. C'était parfaitement hors de question, mes sentiments m'en empêchaient. J'ai toujours gardé Arthur dans mon cœur, peu importe tout ce qui s'est passé, c'est Matt que j'aime, bien sûr, mais ça n'a rien à voir. Arthur c'est... Arthur.
Je rentrais dans la maison comme une bourrine, sans faire attention au bruit que je faisais. Il devait être 23h, tout le monde était couché, sauf Matt je suppose, parce que je voyais de la lumière sous notre chambre. J'ouvris la porte à la volée avant de me poster devant le lit, sous le regard à la fois amusé et surpris de Matt.
Emilie : - Si je te dis que je pars maintenant enSuisse.
Matt : - Je te répondrais que ça ferait des jolies vacances au ski ensemble et que j'ai entendu de meilleures blagues.
Emilie : - Alors on part dans un quart d'heure, un jet nous attend, prends des affaires.
Matt se releva brusquement pour se poster devant moi, l'air inquiet.
Matt : - Je peux savoir ce qui se passe, là, Em' ?
Emilie : - Derreck est passé au bureau, il avait quelques inquiétudes au sujet de son frère qui ne lui a pas donné de nouvelles depuis une semaine. Il m'a montré la dernière photo que lui avait envoyé Arthur, et tout s'est assemblé dans ma tête. La plaque d'immatriculation que j'ai retenue de l'accident, elle était devant moi, inscrite sur la voiture sur laquelle ils s'appuyaient. Et je ne te parle même pas des raisons qui l'ont emmené en Suisse, on discutera de ça dans le jet. Son frère ne peut rien faire avec l'hôpital, mais moi je ne resterais pas là les bras croisés.
Matt : - Est-ce que tu l'aimes, Em' ?
Matt me prit le bras, m'empêchant de lui tourner le dos et de partir tout court.
Emilie : - Arrête Matt, ce n'est pas le moment. Si tu ne veux pas venir, tu ne viens pas, mais si cette connasse est capable de commanditer notre mort, alors qu'est ce qui l'empêche dele tuer ?
Matt : - Tu ne réponds pas à ma question.
Emilie : - Je tiens à lui, oui, effectivement, j'ai des sentiments pour lui. Ça n'a rien à voir avec ce que j'éprouve pour toi, mais je ne peux pas imaginer le laisser loin de sa fille. Si ça avait été toi à l'époque, je n'aurais pas hésité une seconde.
Je me décrochais de l'étreinte de Matt pour aller dans le dressing afin de préparer mes affaires. Je commençais à prendre quelques affaires, quand je l'entendis s'adosser à l'encadrure.
Emilie : - Je suis désolée, Matt, si ma réponse ne te convient pas. Mais au-delà du fait que je ne laisserais pas cette salope s'en sortir aussi facilement, j'ai une vengeance qui m'attend.
Matt : - Et tu vas faire quoi, Em', quand tu seras devant lui ? Tu vas le tuer, c'est ça ? Tu vas le laisser en vie en sachant qu'il pourra se venger à son tour, mais sur nos enfants par exemple, cette fois ?
Emilie : - Je n'en sais rien, je verrais sur place.
Matt : - Non, Em'. Tu le sais, c'est le genre de truc où on y va préparé, parce qu'y aller à l'aveuglette en plus de n'avoir aucun sens te ferait tuer. Alors ?
Emilie : - Ma conscience me dit qu'il faut qu'il soit jugé.
Matt : - Aucun juge n'acceptera tes souvenirs. Ils ne seront pas recevables et comment tu vas prouver qu'il a volontairement donné un coup de volant pour t'emmener dans le fossé ?
Emilie : - Je n'en sais rien ! Avec les traces sur sa voiture.
Matt : - Il l'a repeinte depuis un moment.
Emilie : - Alors je trouverais des preuves !
Matt s'approcha soudainement en me bloquant le cou d'un bras à la seule puissance de son biceps, et son autre main mima une arme sur ma tempe.
Matt : - Elles sont où tes preuves, maintenant ?
J'essayais de lui mettre un coup entre les jambes qu'il esquiva et sa poigne autour de mon cou n'était pas fictive, il serrait fort, assez fort pour que j'ai rapidement besoin de suffoquer.
Matt : - Boom. Me chuchota-t-il au creux de l'oreille en me lâchant.
Je savais que j'avais perdue, parce que si ça m'était arrivé pour de vraie, cette balle je me la serrais prise.
Matt : - On prend un mec à Daryl avec nous qui nettoiera le bordel.
Emilie : - Mais je ne...
Matt : - PARCE QUE TU CROIS QUE JE VAIS LAISSER VIVRE CELUI QUI A VOULU TUER MA FEMME ?
Matt : - Em', t'as pas le choix. Je viens et ce sont mes règles.
Je me tue face à son ton autoritaire, de toute manière je savais que la discussion serait stérile. Mais je marmonnais quand même un"Ex" qui me valut un regard noir. Il fallait simplement que je lui laisse du temps pour digérer le fait qu'Arthur ait toujours une place importante pour moi. Je finis par mettre des affaires dans mon sac avant de sortir.
Matt : - Laisse tes affaires devant la chambre, je les descendrais.
Je m'exécutais sans un mot, avant de rentrer dans la chambre de mes enfants pour les embrasser un à un, puis descendis pour me prendre un café. Je tombais de fatigue après l'après-midi que nous avions passé, mais ce n'était pas le moment de flancher. J'étais en train d'écrire un mot, quand j'entendis des éclats de voix étouffés à l'étage.
Matt : - Non, on y va que tous les deux, si t'es pas content c'est pareil. On n'a pas besoin d'être 46 et en plus de ça, Myriam a besoin de toi.
Daryl : - Parce que tu sais ce que veut ma femme, maintenant ?
Matt : - BORDEL ! Tu resteras ici, de toute manière je prends seulement un gars pour faire le ménage et c'est tout.
Daryl : - Oh, tu vas prendre bien plus que ça !
Matt : - Je n'ai pas besoin d'une cavalerie. Un ça suffira, Em' et moi on gère.
Daryl : - Je comprends p...
Matt : - Mais putain, y a rien à comprendre ! Les enfants et ta femme sont là, alors tu restes avec eux. Moi, elle partirait sans moi, alors j'essaye juste de la garder en vie un peu plus longtemps, même si elle va me faire claquer d'une crise cardiaque ! Et puis de toute manière, je ne crois pas qu'elle aurait été ravie que tu viennes. Je n'ai pas de leçon de respect à donner, mais si tu lui as vraiment dit ce qu'elle m'a dit, Daryl, faut que tu te détendes.
Matt me rejoint moins de 5 minutes plus tard, toujours aussi fermé. J'écrivis un mot à l'intention des enfants et Myriam, mais se fût au tour de Nana de nous prendre la main dans le sac.
Mina : - Vous partez où ?
Je lui fis signe de descendre et la blottis contre moi. Cette grande gigasse était aussi chaude qu'une brioche.
Emilie : - On revient le plus vite possible, mais ne nous attends pas cette semaine, mon chat.
Mina : - C'est en rapport avec Arthur, hein ? Gaby m'en a parlé.
Je me reculais un petit peu de son étreinte pour la regarder plus attentivement. En l'observant, je me sentie fière d'avoir une fille pareille.
Emilie : - Tu sais quoi, pendant notre absence, tu vas faire ton rapport de stage, faire un peu de skate, t'occuper de ton frère et ta sœur encore mieux que lorsque nous sommes là, tu vas bien faire tes devoirs et avant même que tu ne t'en rendes compte, on sera rentrés ! Oh et cherche ton chat, ça fait plusieurs joursqu'on ne l'a pas vu, d'habitude elle rentre vite.
Elle me prit à nouveau dans ses bras, tandis que son père déposa un baiser sur son crâne en me regardant. Un petit sourire se dessina sur son visage avant que nous partions.
Mina : - Je vous aime !
Matt : - On t'aime aussi, chouquette. Allez, file au lit, t'as école demain.
Mina : - 'Pa, quand on est dans l'année de ses 15 ans et qu'on s'apprête à rentrer au lycée, on dit plus école !
Matt : - Ouais ouais, c'est ça. Je crois qu'on a juste trop fêté ton anniversaire.
Mina lui tira la langue, tandis que nous avons fermé la porte derrière nous.
Matt : - Prête ?
Emilie : - Comme avant.
Matt : - Alors on y va.
Le taxi que Matt avait appelé nous déposa directement devant l'aéroport et nous nous sommes dirigés du côté privé pour embarquer dans notre jet gentiment prêté par Ryan.
Matt : - Je suppose que monsieur Jet privé, c'est Carter.
Emilie : - C'est exact.
Matt : - Combien de mecs te tournent autour au juste ?
Emilie : - Un seul !
Matt semblait pensif et légèrement contrarié, tandis que nous avons embarqués dans notre magnifique jet. L'intérieur respirait le luxe, tandis qu'une hôtesse nous accueillit en nous proposant de nous asseoir tranquillement le temps du décollage. Matt s'exécuta gentiment en prenant une guitare qui traînait accrochée au mur.
Emilie : - Tu sais jouer ?
Matt : - Quelques accords, ouais.
Matt commença quelques notes pour se détendre probablement, et alors que j'allais m'endormir, quelques accords ensemble ressemblèrent de plus en plus à une musique, puis j'entendis sa voix rauque et son accent que je n'entendais que très peu s'élever dans la cabine.
Matt : - I yo que hasta ayer solo fui un holgazan
I soy el guardian de sus suenos de amor,
la quiero a morir.
y pueden destrozar todo aquello que ven porque ella en un soplo lo vuelve a crear
como si nada, como si nada
la quiero a morir
ella para las horas de cada reloj y me ayuda a pintar transparente el dolor
con su sonrisa
y levanta una torre desde el cielo hasta aqui
y me cose una salas
y me ayuda a subir a toda prisa a toda prisa
la quiero a morir.
conoce bien cada guerra cada herida cada ser
conoce bien cada guerra de la vida
y del amor también.
Emilie : - Je suis toujours une brêle en espagnol, etl à, je le regrette un peu.
Matt leva son regard vers moi et un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres.
Matt : - Moi je n'étais rien, et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien du sommeil de ses nuits
Je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras
pour tout reconstruire pour tout reconstruire
Je l'aime à mourir.
Elle a gommé les chiffres
des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie
des cocottes en papier
des éclats de rire
Elle a bâti des ponts entre nous et le ciel
et nous les traversons à chaque fois qu'elle
ne veut pas dormir, ne veut pas dormir
Je l'aime à mourir.
Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi.
J'essuyais une larme du coin de mes yeux, avant de me lever pour me mettre à califourchon sur lui et l'embrasser passionnément. Il déposa la guitare sur le côté alors que l'hôtesse rentra dans notre espace, mais elle ne fit aucune remarque, se contentant, dans un moment d'une rare gênante, de m'attacher sur Matt avec la ceinture de sécurité.
Hôtesse : - Je reviendrais vous voir quand vous pourrez l'enlever.
Dans son regard, je ne voyais aucun jugement, aucun sentiment, à part un sourire de façade. Honteuse, je ris en me bouchant le nez dès qu'elle retourna dans le cockpit, alors que j'affolais un peu plus Matt sans le vouloir.
Quelques minutes plus tard, Matt et moi étions chaud comme la braise, ne pouvant plus se contenter de baisers et à peine nous donna-t-elle la permission que Matt nous détacha et me prit dans ses bras jusqu'aux toilettes qu'il avait dû préalablement repérer. Je percutais le mur des toilettes sous la précipitation de mon amant, ce qui ne fit qu'accentuer ma hâte, tandis que Matt embrassa mon cou.
Matt : - Comment se fait-il que tu ne sois jamais rassasiée...?
Emilie : - J'ai une personnalité à tendance addictive et un dieu du sexe en permanence avec moi.
Matt : - Tu m'en diras tant...?
Emilie : - Tu ne le vois pas ? Il est là sur mon épaule, il me chuchote toutes les choses qu'on pourrait me faire.
Matt leva la tête, visiblement surpris, avant de sourire diaboliquement et attraper ma lèvre avec ses dents.
Matt : - Tu me cherches vraiment ?
Emilie : - Et peut être que je ne t'ai toujours pastrouvé...
Matt : - Tu es sûre de toi ?
Je n'eus pas le temps de répondre que Matt retira précipitamment mon pantalon et s'inséra en moi tout en prenant fermement mon cou, sans pour autant serrer trop fort. Des cris de plaisirs ne purent s'empêcher de sortir, ainsi que des soupirs directement visés, puisque je ne disais que son prénom pendant que cette délicieuse sensation de plaisir me consumait.
Une fois la pression bien relâchée durant le vol, nous sommes arrivés sur Genève un peu plus sereins. Nous avons pris un taxi en direction de Montreux et j'empruntais le téléphone de Matt pour nous prendre en photo, quand mon doigt ripa sur l'écran vers laseconde page d'accueil où je pus apercevoir un dossier intitulé 'Boule'.
Emilie : - Matt, j'espère que t'as une putain de passion secrète pour la boulangerie.
J'ouvris le dossier, découvrant effectivement des photos de culs,mais tous m'appartenant.
Matt : - Quoi ? Quand ton petit cul me manque, au moins j'ai de quoi faire !
Je le frappais à l'épaule en rigolant, tandis que notre enquête commença vraiment, je lui avouais tout ce qu'avait fait récemment Servanne.
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Emilie & Myriam ❤️
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