❥ Chapitre 14 ~ 20 ans d'écart
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Emilie - - - - -
En voyant mon Zazou dans cet état, je ne pus m'empêcher de la prendre dans mes bras en la réconfortant au creux de mes bras.
Emilie : - C'est pas grave darling, on est juste là pour retracer ton passé. Si tu ne t'en souviens pas tout de suite, c'est pas grave, au moins tu as tout ces nouveaux souvenirs, tu n'as pas rien sur lequel tu peux te reposer, tu comprends... ? En attendant, on va quand même continuer, mais arrête de te prendre la tête, d'accord ?
Myriam : - C'est facile pour toi...
Emilie : - J'en suis consciente, mais il ne faut vraiment pas que tu forces ton cerveau parce qu'il va finir par se bloquer et ce n'est pas ce qu'on veut, n'est-ce pas ?
Elle hocha de la tête négativement en se mouchant d'un revers de manche. Je plissais le regard en observant attentivement son geste et elle me tira la langue, tandis que mon portable n'arrêtait pas de vibrer. C'est une blague ou quoi ? On a atterri il y a à peine une heure !
'Em' sérieux, tu m'as laissé alors que Mina a ses trucs !'
'Ils sont où vos tampons, elle ne trouve pas'
'Bon, je vais au supermarché'
'J'y suis, comment il peut y avoir autant de choix pour un truc aussi basique ?'
'Mina n'est pas sûre'
Je soufflais en montrant les messages à Myriam, ce qui eut le mérite de la faire rire. Il y en a au moins une de nous deux qui sourit, j'en suis ravie.
Myriam : - Oh, mais le pauvre aussi ! Il doit avoir affaire à un lion !
Emilie : - Ça oui, t'as pas idée. Je ferais une petite prière ce soir pour remercier le ciel de ce cadeau, parce que je crois que ça ne m'arrivera pas souvent dans ma vie d'échapper à son mauvais caractère menstruel !
Myriam sourit alors que je sortis de la boite pour appeler directement Matt qui vraisemblablement était en grande difficulté.
Matt : - Aaaaah ! Enfin je t'ai ! On est toujours devant, alors c'est quoi ?
Emilie : - C'est ceux avec le packaging blanc. Ils s'appellent Innocent. Dessus t'as marqué en gros 'Du Coton Bio et c'est tout'
Matt : - Sans chlore, sans plastique, sans colorant... Mais attends, c'est une blague ? On dirait qu'on parle d'un bidon de javel là, enfin je veux dire, ça ne va pas n'importe où, ils sont malades !
Mina : - Oui bah c'est bon 'pa, on ne va pas refaire le monde. Maman, elle sait ce qu'elle fait, elle en met depuis plus longtemps que toi, allez !
Outch, elle ne rigole pas, je l'entendais râler jusqu'à travers le portable de Matt malgré même le brouhaha du supermarché.
Emilie : - C'est gentil de te préoccuper de nous, Matt, et à l'occasion je te parlerai de la cup, mais là tout de suite je suis dans la rue, donc je vais éviter, hein !
Matt : - T'inquiètes, de toute manière on doit y aller, mademoiselle s'impatiente.
Mina : - Je ne m'impatiente pas, 'pa, j'ai mal, bordel.
Emilie : - Matt, donne lui de l'ibuprofène. En plus de calmer sa douleur, ça va la faire dormir !
Matt : - C'est ça ton secret alors pour survivre ?
Emilie : - Je te conseille de profiter pleinement des deux ou trois heures de tranquillité pour te prendre un bon verre de vin avec des Doritos, ce sera le meilleur moment de ta vie.
Matt ria à l'autre bout du fil, alors que le brouhaha du supermarché se fit de plus en plus fort, ajoutant à ça des bips incessants.
Matt : - Em', je...
Mina : - 'Pa, sérieux ! Maman est partie y a quelques heures, arrête là, en plus c'est bientôt notre tour, elle va s'en remettre si elle n'entend pas ta voix dans sa journée.
Matt : - Je t'appelle ce soir, j'ai un cas d'urgence à régler !
Emilie : - Matt. Résiste.
Matt : - A quoi donc ?
Emilie : - Quand j'ai mes règles, j'ai des pulsions dépensières et tu es bloqué dans un énorme centre commercial avec ma fille. Que le sort te soit favorable, bébé.
Je n'attendis pas sa réponse avant de lui raccrocher au nez en souriant. Ah, qu'est ce que ça fait du bien le partage des tâches. Je souris béatement en me disant que si je voulais me prendre une cuite ce soir, pour une fois je ne culpabiliserais pas de le faire devant mes gamins en me martelant que ce n'est pas du tout ce que ferait la maman idéale. Je rerentrais dans la boîte qui m'avait donné plus d'une fois des sueurs froides pour rejoindre Myriam qui s'était calmée et discutait au bar comme avant avec Alejandro qui lui servit un verre.
Alejandro : - Je te sers un verre, beauté ?
Emilie : - Volontiers. Un whisky, et tu me fais plaisir, tu prends dans la cave perso du bar, parce que je sais qu'il y a des trésors là-dessous. Lui affirmé-je en pointant le bar du doigt, ce qui le fit rire.
Myriam : - Ah ok, j'étais restée raisonnable, moi !J'ai pris juste un coca.
Emilie : - Une petite piquette là-dedans et on arrange ça !
Myriam : - Une piquette... ?
Emilie : - Un whisky correct disons, le genre que c'est pas grave, si tu le dilues tu manques rien.
Myriam : - D'accord, alors voyons voir ce que ne boit pas mon mari à longueur de journée. Au fait, c'était qui ?
Emilie : - Matt. Mina a ses règles et j'ai oublié d'acheter ce qu'il faut à la maison.
Myriam : - Oh ! Ravie d'être ici, alors ?
Je soupirais en expirant tout l'air de mes poumons, un sourcil levé, ce qui les firent rire tous les deux.
Alejandro : - Alors dis moi, Hitz est passé pour régler les détails de la cession, mais on ne s'est pas beaucoup parlés. En fait, Hitz parle pas en règle générale, donc je sais juste que vous avez des enfants, c'est tout.
Alejandro nous servit en même temps, alors que je répondis, guettant la réaction de Myriam qui reniflait son verre. Ah, ça va te changer des nectars qui traînent à la maison !
Emilie : - J'ai eu 3 enfants avec Matt. Mina la plus grande a bientôt 15 ans, j'ai Ayden qui a 11 ans et Ellie 9 ans. Myriam, elle en a eu 3 avec Daryl, dont des jumeaux Ewan et Liam 10 ans et Anya 6 ans. On vit une vie tranquille à Miami, au soleil comme des mamies.
Alejandro rit de nouveau, alors que Myriam bu une gorgée de sa mixture et fit une moue dégoût en nous pointant d'un doigt accusateur.
Myriam : - Pourquoi au juste je n'ai pas juste pris lecoca ou juste le whisky, parce que là c'est infâme. C'est de votre faute !
Alejandro s'appuya sur le bar nous observant avec nostalgie.
Alejandro : - Désolé ma petite dame, la maison n'accepte pas le gaspillage. Que le temps passe vite. 15 ans la plus grande... La vache !
Emilie : - Ouais, ça ne nous rajeunit pas hein !
Alejandro : - Pas du tout même ! Alors je suppose que vos mômes doivent être de vrais mannequins.
Myriam : - Littéralement oui, sans aucun doute, après Mina l'a concrétisé puisqu'elle est mannequin pour une marque de skate.
Alejandro : - Je le savais ! J'aurais dû le parier, en même temps vous n'avez pas choisi les plus moches en mari, on part quand même sur une bonne base génétique.
Nous avons tous rit en chœur avant de continuer de discuter de nos vies respectives. Qu'Alejandro préférait encore une compagnie d'une nuit que pour la vie, ses perspectives d'avenirs pour le bar, qu'il voulait que ça devienne un lieu ultra branché. Alejandro a toujours été un oiseau de nuit de toute manière, on aurait pu le deviner. Nous lui avons quand même finalement dit au revoir et il nous a gentiment appelé un taxi.
D'ailleurs même une fois à l'intérieur, nous continuions de débattre sur son style de vie. En partant, je me sentais quand même étrange... Pas à ma place. Miami me manquait, le vent salé me manquait, l'air frais, les gens heureux, l'ambiance festive. Ici tout était morose, rapide et étourdissant.
Myriam : - C'est bizarre, non ?
Emilie : - Quoi donc ?
Myriam : - Qu'Alejandro reprenne l'établissement.
Emilie : - Moi ça ne me fait ni chaud ni froid. Je déteste toujours autant cet endroit et je ne crois pas que j'y retournerai un jour quoi qu'il en fasse, mais par contre lui, ça m'a fait plaisir de le voir, c'est sûr ! Je n'ai jamais rien eu contre lui. Enfin, ON n'a jamais rien eu contre lui, c'était un cowboy certes, mais il veillait sur nous à sa manière.
Myriam ouvrit la bouche probablement pour demander où nous allions à présent, puisque je ne lui avais rien dit du tout. Au moment où un son allait sortir, mon téléphone sonna, la coupant dans son élan, mais elle me fit un signe de main pour que je réponde. Sa demande pouvait vraisemblablement attendre.
? : - Bonjour mademoiselle Saez. Alors, on vient sur New York et on ne prévient même pas l'homme qui essaye de prendre rendez-vous avec vous depuis 2 ans !
Je fronçais les sourcils avant de rire.
Emilie : - Ryan ! Comment allez-vous ? Oui, effectivement, quelle malotrue ! Cependant, si cela peut vous apaiser, je suis à New York pour raisons personnelles.
Ryan : - Pensez-vous pouvoir accorder quelques heures de votre soirée à Ryan Carter ? A dîner, par exemple.
Emilie : - Vous me prenez par les sentiments...
J'allais refuser gentiment, mais je vus Myriam hochait frénétiquement de la tête à côté de moi avant de chuchoter.
Myriam : - Vas-y, moi je vais visiter la ville tranquille !
Je lui fis un signe pour lui demander si elle était sûre et elle me l'affirma.
Emilie : - Dans ce cas, je me vois dans l'obligation d'accepter !
Ryan : - Voyons Emilie, nous savions bien tout les deux que vous diriez oui, on ne me dit pas non.
Emilie : - Dans ce cas, je suis la seule à le faire depuis 2 ans !
Ryan : - Hélas oui, vous vous êtes octroyée cet honneur.
Emilie : - Quelle méchante PDG je fais.
Ryan : - Ah ça je ne vous le fais pas dire. Moi j'essaye de maintenir une relation, mais vous ne me facilitez pas vraiment la tâche, c'est le moins que l'on puisse dire.
Emilie : - Oh, pauvre Ryan dans sa tour d'or et d'ivoire.
Ryan : - Hé, je vous signale que vous avez fait la même mademoiselle, en plus de débaucher mes employés.
Emilie : - Le grand Ryan crierait-il au plagiat et au vol ?
Ryan : - Laissez moi vous dire que mes avocats...
Emilie : - Ah ! VOS avocats ? Pardon, je suis désolée pour vous si vous êtes obligés d'en prendre plusieurs pour avoir une défense complète, moi j'en ai une parfaite. La simplicité, Ryan... La simplicité !
Il ria à l'autre bout du fil, alors que je raccrochais non sans prendre l'endroit et l'heure de notre rendez-vous.
Myriam : - T'as l'air de bien t'entendre avec lui ?
Emilie : - C'est l'ancien patron de Matt. Il m'a contactée quand j'ai commencé à être influente sur Miami, un peu après le retour de Matt, c'est là qu'on a commencé à me classer dans des tops 100 dans pleins de magazines, Forbes, Times et pour diverses raisons. Autant te dire que les appels pleuvaient. Pour des franchises, des partenariats, pour mon entrée en bourse, et je ne sais quoi d'autres puisque j'ai tout refusé en personne. J'ai toujours voulu rester comme au début, la petite patronne que tout le monde aurait pu connaitre. Alors autant de dire que l'appelle de Ryan est totalement passé inaperçu, en plus du fait qu'il fasse exactement tout ce qui m'énerve. C'est de déléguer pour des choses importantes. Alors au début, il m'a contactée via des assistants que j'ai tous envoyé sur les roses, jusqu'à ce qu'enfin il se décide à m'appeler en personne. Ça a été long ! Je ne sais pas combien de petites voix fluettes j'ai entendu. Et puis, étant très occupé chacun de notre côté, on n'a jamais eu 2 minutes à se consacrer.
Myriam : - Il te veut quoi au juste, le plus beau et riche célibataire de New York ?
Emilie : - Hé ! Comment tu sais ça toi ?
Elle me présenta son portable avec une tête blasée.
Myriam : - Google.
Emilie : - Je vois. Non, rien de particulier, juste pour parler entre chefs d'entreprises, tu vois, échanger sur nos méthodes de fonctionnements. La manière dont on impacte le monde et je suppose qu'il veut me poser des questions sur mon entreprise et mes enfants. Pour savoir si un serait susceptible de reprendre mon empire, car dans le cas échéant, je suppose qu'il m'enverra un jour un joli chèque pour avaler mon entreprise. Oh, et surement d'un petit... Désaccord qu'on a eu ensemble.
Myriam : - Et tu ne veux pas que je sois là ? En tant qu'avocate, je veux dire ?
Emilie : - Pas du tout ! Je ne compte rien vendre du tout et encore moins lui dévoiler mes secrets de fabrications. Ris-je.
Myriam : - Je ne comprends pas pourquoi tu le vois alors ?
Emilie : - Pour le narguer ! J'aime bien sa façon d'être et j'arrive toujours à le déstabiliser, je trouve ça marrant et puis avec le temps on s'apprécie. En fait, pour être tout à fait honnête avec toi... Je veux dire, je sais que ça à l'air stupide étant donné qu'on ne s'est jamais vus en vrai, mais c'est tout comme. Une fois par semaine, on s'organise un entretien téléphonique d'une heure et on discute de tout et de rien, de nos soucis en rapport avec le boulot tout ça et il ne manque jamais un rendez-vous, et je ne sais pas... De mon côté, je ressens le besoin maintenant de cet appel. Je sais que c'est dès le lundi matin à 8het ça me fait du bien de voir les choses sous un autre angle. Mais il n'y a rien de sexuel entre nous, parce que je le vois ton petit regard accusateur de Zazou en colère, mais il est juste... Un très bon ami.
Myriam : - Non, je ne suis pas furieuse, plus... surprise ! Tu vas dire que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais si Matt l'apprend, tu ne crois pas qu'il sera furieux... ?
Je me tournais vers elle, un sourire diabolique sur les lèvres.
Emilie : - Il est au courant qu'on s'appelle tous les lundis et il a participé une fois en spectateur, il a entendu qu'il n'y avait rien d'autre que du boulot. En fait, c'est appréciable de pouvoir discuter avec quelqu'un qui partage la même passion à propos de son travail. Tu veux dire, QUAND il va l'apprendre, il sera furieux.
Comme pour illustrer mes propos, le taxi dépassa un kiosque à journaux remplis de presse à scandale avec en première page ; Ryan.
Myriam : - T'as pas fini de le chercher, Matt ?
Emilie : - Non, parce que j'adore le trouver. Et j'ai envie qu'il ait toujours cette sensation de pouvoir me perdre d'un jour à l'autre... C'est, heu... C'est un moyen de me sentir rassurée aussi... Parce que je sais que le jour où ça ne l'emmerdera plus mes conneries, c'est que ce sera fini...
Myriam me frotta le bras avant de déposer sa tête sur mon bra savec compassion.
Emilie : - Mais tu ne m'as pas toujours pas raconté ta soirée !
Myriam : - Oh oui, d'ailleurs ! Tu n'y as pas été mollo avec Daryl, il est arrivé en pleurs !
Emilie : - Écoute, je sais appuyer là où ça fait mal, que veux-tu.
Myriam : - Il est arrivé 'Ouais nan fais pas de conneries et tout', moi j'étais morte de rire derrière la porte !
Emilie : - Moi à la maison, j'étais là 'Ouais elle est partie avec des flingues en plus ils sont par deux, prépare un cercueil fermé parce que là avec l'état du corps'...
Myriam explosa de rire et un fou rire nous prit ensemble en arrivant devant le restaurant. En voyant l'heure défiler à l'Echasse Pourpre, j'ai tout de suite prévu le coup. Quand le taxi est arrivé je lui ai demandé de nous déposer directement dans le meilleur thaï qu'il connaissait pour qu'on puisse se détendre. Une fois arrivée devant, Myriam s'extirpa de la voiture circonspecte.
Myriam : - Je suis sensée reconnaître... ?
Je pris son bras pour le mettre sous le mien avant de lui caresser doucement sa main.
Emilie : - Pas du tout. Ça fait du bien, hein ?
Elle souffla en me regardant avec gratitude, tandis que nous sommes rentrées dans ce restaurant très chic. La serveuse nous installa à une jolie table, nous laissant quelques minutes avec la carte et j'eus l'impression très étrange de trahir notre Ping.
Myriam : - On n'avait pas les moyens d'endroits comme ça, je suppose.
Son regard balaya la salle luxueuse, tandis que je ris jaune.
Emilie : - Le terme exact serait que nous n'avions pas les moyens, tout court. On mangeait quand on pouvait et je ne te dis pas le festival que c'était quand on fouillait tous nos sacs à main récupérant quelques dollars pour s'acheter des gâteaux apéros bas de gamme ou un paquet de biscuits à quelques cents quand on avait de la chance, évidemment.
Mes yeux se perdirent dans le vide, ma mémoire rejouant devant moi les souvenirs de ce temps révolu. Putain, qu'est ce que je déteste New York.
Après ce repas absolument délicieux que nous avons passé en silence, nous sommes partis rassasiées. Myriam semblait heureuse ou tout du moins, le terme exact serait innocente. Elle me semblait innocente. Tandis que je ne me sentais pas vraiment dans mon assiette, moi. Trop de souvenirs remontaient et je n'étais soudain plus sûre que ce soit une bonne idée finalement de trainer à New York. Heureusement que je voyais Ryan ce soir au moins je serais plus détendue. Inévitablement nous avons dû reprendre un taxi et nous étions en train de rouler toujours en silence, quand Myriam le brisa.
Myriam : - Est-ce que ça va, tu n'as presque rien dit du repas... ?
Emilie : - Je... Oui excuse-moi. New York est une ville que j'ai adorée, mais qui a eu une drôle de manière de me le rendre.
Le taxi nous déposa devant un bâtiment délabré avant de filer sans demander son reste. Nous habitions à l'époque un quartier malfamé et personne ne veut s'attarder ici, ni avant ni maintenant. Myriam se mit à sourire avant de me prendre en photo alors que j'observais le bâtiment avec appréhension.
Myriam : - Je me fais de nouveaux souvenirs, ce n'est pas ce que tu m'as conseillé ?
Je lui souris avant de l'emmener avec moi dans l'immeuble. Le hall était dans un état lamentable, le bois de l'escalier était tellement peu entretenu que les bouts se cassaient tellement il était devenu fin à force de les piétiner. L'entrée sentait un mélange étrange de parfum bon marché, de nourriture mijotée et de transpiration.
J'ai pris mon courage à deux mains et nous avons gravis toutes les deux les marches menant à notre ancien appartement. Une fois devant la porte, elle m'interrogea du regard, se demanda s'il fallait sonner ou juste entrer, et je sortis de mon sac à main la clé qui ouvrit la porte. Elle entra la première dans l'entrée, tandis que je restais sur le palier.
Myriam : - Pourquoi il y a des bâches partout ?
Emilie : - Quand on est parties, j'avais déjà beaucoup plus d'argent et j'ai acheté cet appartement. Le propriétaire était un enculé, alors j'ai dû lui donner un demi putain de millions pour ce taudis, mais je l'ai laissé intact. Une femme de ménage vient 4 fois par semaine pour faire le ménage, aérer, et l'entretenir, quoi. C'est dans le même état qu'on l'a laissé il y a presque 20ans.
Myriam : - Wow. C'est impressionnant.
Emilie : - Pas tant que ça, Daryl a fait pareil avec sa villa. C'est... Sentimental. Ce n'est destiné à personne, c'est juste une preuve qu'on a été tout en bas un jour. Comme si un cochon devenait une licorne et qu'il gardait quand même sa boue. Sinon, on dormait toutes les deux dans la chambre juste là. Et puis, 'fin tu vois comment c'est fait, on fait vite le tour quoi.
Myriam : - Ouais, je crois que je vois le concept. En fait, cet appartement dans son ensemble doit faire la taille de la chambre des jumeaux.
Emilie : - Je ne sais pas du tout, mais ce que je sais c'est que c'est la taille exacte de notre chambre, salle de bain et dressing avec Matt. Ça me tenait à cœur à l'époque, c'est stupide, c'est qu'un détail, mais quand je suis dans ma chambre, c'est comme si j'étais ici sans les sentiments négatifs que j'éprouve aujourd'hui.
Myriam : - Pourquoi est-ce que... ?
Emilie : - Les souvenirs sont un poison parfois, Myriam. Je n'arrive pas à rentrer dans cet appartement, parce que je me souviens des visites nocturnes du Fauve qui faisait exprès de venir nous faire chier, des huissiers qu'on avait une fois par mois, de l'électricité qu'on avait un mois sur deux, mais surtout c'est la visite à l'Echasse Pourpre qui m'a minée. Revoir cet endroit, ce qu'on y a vécu, même 20 ans après, j'en ai le cafard. Et puis plus récemment, il y a évidemment l'ex de Matt qui vit ici. Je me dis qu'ils ont dû déambuler dans ces rues, alors que moi j'étais à la maison en train de crever. Mais ce n'est rien, ça va passer, j'ai juste... Enfin, tu vois, je suis forte, mais quand je craque, j'ai besoin qu'on me soutienne, parce que je tombe souvent bas et là, j'ai envie que Matt soit là.
J'essayais d'essuyer rapidement les larmes qui s'enfuyaient de mes yeux, mais Myriam s'approcha de moi en me rassurant.
Myriam : - Oh non, non, non. Ne pleure pas, je suis là, hein ? Je suis désolée, je suis tellement obnubilée par le fait de retrouver mes souvenirs que j'oublie à quel point ça peut être dur.
Elle me serra le plus fort possible, alors que je me laissais aller dans ses bras, pleurant toutes les larmes de mon cœur. Toutes ces années me revenaient en pleine figure depuis ce matin et ce n'était pas que les bons moments.
Finalement, Myriam m'a persuadée que ça ne servait à rien de rester ici, alors on est parties à pied pour visiter la ville, mais c'était vraiment un effort surhumain d'être là. Pour me remonter le moral, Myriam m'a trainée dans tout les magasins possible et imaginable, madame s'est même offerte le luxe de se faire livrer directement à l'hôtel. Je me suis achetée pas mal de fringues, comme si je n'en avais pas déjà assez, et Myriam a acheté des petites choses pour elle, mais surtout des chemises pour Daryl, des tenues décontractés pour la maison. En gros, elle venait de le rhabiller pour l'hiver !
Myriam : - Alors, ça va mieux là, je suis sûre !
Je réfléchis une seconde avant de lui répondre, un petit sourire en coin.
Emilie : - Ouais, ça va.
Myriam : - Je le savais. Comment tu vas être canon dans cette robe, j'ai trop hâte de t'y voir !
Emilie : - Tu crois que champagne, ça n'aurait pas été mieux ?
Myriam : - Plus discret, si, mais fade surtout. La couleur de ta robe met en valeur tes magnifiques yeux bleus.
Emilie : - Bon, je te fais confiance. Mais enfin, ce n'est pas un rendez-vous, hein !
Myriam : - Non, j'ai bien compris. Mais si j'ai bien compris aussi, il faut que Matt le croit, donc la bleue sans hésiter.
Elle avait tout compris.
En début de soirée, nous sommes rentrés à l'hôtel où nos affaires nous attendaient et j'ai commencé à me préparer. Au niveau du maquillage, je n'ai jamais été quelqu'un de très aventurière, disons, alors je suis restée simple avec une crème teintée, du mascara et un gloss teinté rouge. J'enfilais ensuite ma robe et coiffais mes cheveux d'une queue de cheval savamment emmêlée, avant de sortir de la salle de bain pour faire un petit défilé à Myriam qui m'attendait assise sur le lit.
Myriam : - T'es superbe. Mais est ce que tu veux bien me promettre quelque chose, Mushu ?
Emilie : - Je t'écoute ?
Myriam : - Pas de bêtises s'il te plaît... La famille souffre assez en ce moment à cause de moi, n'en rajoute pas...
Je m'assis sur le lit à côté d'elle, un sourire compatissant sur le visage.
Emilie : - Myriam, je te le promets. Je te l'ai déjà dit, il n'y a rien entre Ryan et moi. Déjà, il a l'habitude de fréquenter des mannequins, donc ce qui fait que je suis tout sauf son genre. Et je t'assure qu'il est juste un ami. Un très spécial, mais un ami quand même. Tu vois, j'ai des supers amis, vraiment, je les adore, ils sont toujours là pour moi, mais lui c'est différent. C'est avec lui que j'ai le plus de point en commun, il finit mes phrases, c'est quelque chose d'assez fusionnel en fait, mais il n'y a aucun sentiment amoureux. Je ne me verrais pas du tout l'embrasser ou encore pire, avoir une relation avec lui ! C'est purement amical et ça le restera.
Myriam : - Bon, je te fais confiance alors, Mushu.
Elle me prit dans ses bras, alors que je lui souhaitais une bonne soirée.
Étant légèrement fâchée avec le temps, je choisis de partir une bonne heure en avance et j'ai bien fait, puisque je ne suis arrivée qu'avec 20 minutes d'avance. Je me suis assise au bar tranquillement avant de commander un verre de gin pour changer en l'attendant.
C'est seulement 5 minutes plus tard je le vis franchir les portes du restaurant. Je dois bien avouer qu'il avait choisi le plus chic, mais le plus petit également. Il n'y avait que quelques tables et les gens étaient plutôt massivement attroupés autour du bar. Son regard fût tout de suite attiré vers moi, alors qu'une bande de paparazzis étaient déjà là, le nez collé contre la vitre extérieure du restaurant, nous prenant en photo par rafale.
En arrivant près de moi, il passa sa main dans mon dos, avant de prendre ma main pour l'embrasser.
Ryan : - Bonjour mademoiselle Saez. C'est un plaisir de vous rencontrer enfin en personne, vous êtes sublime.
Emilie : - Je vous remercie et bien évidemment, le plaisir est partagé !
Il s'assit en face de moi avant de commander une coupe de champagne, son regard métallique dans le mien, alors que je détaillais rapidement sa tenue. Costume marron glacé, chemise bleue qui s'accorde à merveille avec ses petits yeux gris et des chaussures en cuir marron bien cirées. Il était décidément très classe.
Ryan : - Il y a vraiment quelque chose qu'il faut que je vous avoue.
Je tournais ma tête vers lui, un sourire aux lèvres, attendant de pouvoir lui rentrer dedans comme un bœuf. Pas dans le sens de flirter, mais alors pas du tout.
Emilie : - Je suis toute ouïe.
Ryan : - Je vous ai octroyé, enfin le terme plus exact serait que vous vous êtes octroyée des droits, mais s'il y a bien une chose qui m'irrite au plus haut point, c'est qu'on me raccroche au nez.
Mon sourire s'agrandit, alors que je bus une gorgée de mon verre.
Emilie : - Vous n'aimez pas partager le contrôle, n'est-ce pas ?
Ryan : - Quel est le but de cette question puisque vous en connaissez la réponse ?
Au-delà d'un échange banal, nous étions véritablement en train de nous tester comme deux loups pour savoir qui serait l'alpha. Le dominant. Et j'avoue que cette situation m'amusait beaucoup, parce que là ça n'avait rien à voir avec le travail. Nous étions face à face et nous nous affrontions.
Emilie : - Le but, Ryan, c'est d'échanger, de partager un point de vue. Comme je le fais là. Mais sachez que si vous pensez avoir l'ascendant sur moi, ce ne sera pas aujourd'hui, ni demain d'ailleurs.
Son sourire à lui s'élargit, alors qu'un coup de téléphone retentit auquel il ne sembla pas broncher, continuant de m'observer avec attention.
Emilie : - Ryan, c'est le vôtre. J'ai la décence d'éteindre le mien.
Ryan : - Je règle ça, j'en ai pour une seconde, je suis désolé.
Je lui fis un signe de tête et il partit téléphoner dehors, alors que je m'adressais rapidement au barman qui essuyait frénétiquement son plan de travail.
Emilie : - Monsieur a fait une réservation au nom de Ryan Carter, est ce que ce serait possible que je vienne discrètement vous régler la note tout à l'heure ?
Le barman écarquilla les yeux, avant de lever les yeux au ciel.
Barman : - Non désolé, ça ne va pas être possible.
Emilie : - Je vous demande pardon ?
Barman : - Monsieur Carter ne payera pas, parce que ce restaurant lui appartient.
Ryan : - Ouh, vous pensiez avoir un coup d'avance sur moi, mais il semblerait que j'en avais 3, finalement.
Ses mains se déposèrent sur ma taille, alors qu'il était arrivé de derrière moi me chuchotant dans l'oreille.
Emilie : - Tout arrive à point à qui sait attendre.
Ryan : - Voyons, vous valez mieux que des expressions de trottoirs.
Je le sentis sourire contre moi avant qu'il ne me propose de le suivre à table. Un serveur vînt immédiatement prendre notre commande, sans prêter attention à Ryan.
Serveur : - Madame...
Ryan : - C'est mademoiselle.
Serveur : - Ouh, excusez moi, j'en suis navré. Mademoiselle, que prendrez-vous ? Vous laisserez vous tenter par le marché du chef ?
Emilie : - J'y accorde peu d'importance, ne vous inquiétez pas. Le marché du chef me paraît formidable, mais je vais vous prendre une bonne pièce de bœuf Angus, ce sera parfait avec de la salade, s'il vous plaît.
Serveur : - Bien mademoiselle.
Le serveur allait partir, quand je le rappelais en regardant Ryan.
Emilie : - Vous ne commandez rien ?
Serveur : - Monsieur Carter à ses habitudes ici, mademoiselle.
Emilie : - Alors ça, c'est dur.
Ryan sembla intrigué et le serveur tout d'un coup très mal à l'aise. Il n'avait probablement pas l'habitude qu'on tienne tête à son patron, je suppose. Mais moi, je comptais bien continuer de m'amuser avec Ryan qui me semblait extrêmement réceptif.
Ryan : - En quoi serait-ce dur, comme vous dites ?
Emilie : - Avoir des habitudes d'ancien à votre âge. Vous savez quoi... ? Me faites-vous confiance ?
Ryan ria comme si je venais de sortir une blague, mais mon regard était on ne peut plus sérieux et il le remarqua vite, regagnant tout de suite en assurance pour ne pas perdre la face.
Ryan : - Je suppose que je dois dire, oui.
Je frappais dans mes mains avant de m'adresser au serveur au creux de son oreille, alors que Ryan haussa un sourcil.
Emilie : - Je ne peux pas vous inviter, alors laissez-moi au moins choisir ce que vous mangez !
Ryan : - Et si je n'appréciais pas ?
Emilie : - Je croyais que vous me faisiez confiance ? Bon, détendez vous, ça va bien se passer, ils ne vont pas vous sortir le pâté pour chien. Il n'y en a plus. Alors dites-moi Ryan, je suis curieuse.
Ryan : - Je fais rarement confiance aux phrases qui commencent comme ça, étrangement.
Emilie : - Je prends ça pour un "oui bien sûr,Emilie, je vous écoute vous avez toute mon attention". Nous parlons toujours de travail, mais comme aujourd'hui n'est pas un lundi et qu'en plus nous nous voyons en vrai, alors je suppose que j'ai le droit de vous poser des questions plus... Personnelles, surtout vu la fréquence de nos échanges.
Ryan : - Je dois avouer que j'ai dû mal à vous suivre, quel est le rapport ?
Emilie :- Il n'y en a aucun, j'avoue, c'est juste une constatation personnelle. Alors dites-moi, je me pose la question que le monde entier se pose.
Ryan : - Pourquoi je ne suis pas président ?
Un rire m'échappa devant le naturel de sa réponse, alors que le serveur nous servit le vin que je lui avais demandé. Il allait servir Ryan en premier, quand je le stoppais pour qu'il me serve moi.
Emilie : - C'est moi l'experte, ce soir.
Le serveur me fit un signe de tête et je goûtais ce vin que je savais succulent, sous le regard amusé de Ryan.
Ryan : - C'est vraiment déstabilisant, vous êtes déstabilisante. Vous me faites ressentir quelque chose de très désagréable.
Emilie : - Martelez-moi le cœur et dites-moi enfin ce que je veux savoir, Ryan. Lui dis-je sarcastiquement.
Ryan : - J'ai eu beaucoup de conquêtes dans ma vie, je sais comment prendre une femme, mais vous, c'est comme si j'étais un débutant, tout ce que j'essaye ne semble pas fonctionner, au contraire, vous me le renvoyez tel un miroir au point de me sentir presque impressionné face à vous.
Emilie : - Alors déjà, on ne dit pas à une femme que vous savez comme la prendre. Dans votre langage, c'est un mot des plus normal, mais dans ma tête, ce n'est pas du tout ce que vous pensez, je vous assure ! Et justement, comme vous venez de me tendre la perche, j'en profite pour l'attraper à pleine main. Je me demandais si vous aviez déjà été marié.
Ryan bu une gorgée de vin en regardant ailleurs, et à peine le nectar atteint son palet qu'il sourit.
Ryan : - Vous avez une très bonne connaissance des vins, je dois bien vous l'accorder. Ce vin est l'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de goûter. Avez-vous pris des cours ?
Je vois, on essaye d'éluder les questions. Vous ne perdez rien pour attendre, monsieur Carter.
Emilie : - Oui, des cours à la maison, la meilleure école. Cependant, ma question reste toujours en suspens. Enfin, vous pouvez ne pas y répondre, mais un silence gênant va se glisser entre nous assurément et vous vous sentirez encore moins à l'aise que maintenant, alors c'est à vous de juger, je ne vous force à rien du tout !
Une nouvelle fois, Ryan me sourit et je me dis que si jamais personne ne s'était damné pour ce sourire, c'était bien dommage.
Ryan : - Elle s'appelait Joey. C'était une femme simple, qui prenait les choses comme elle venait. Elle n'était pas du tout revêche au contraire, elle était d'une douceur et d'un altruisme qu'il ne m'a jamais été donné de revoir. Elle me laissait le contrôle que j'avais besoin pour tout ce que je voulais, parce qu'elle partait du principe que si ça me rendait heureux, alors elle aussi. Elle m'a seulement fait jurer en échange d'être toujours honnête avec elle, ce que j'ai accepté sans hésiter, ça me paraissait être un deal si simple. On est resté 7 ans ensemble.7 ans de pur bonheur. Elle avait insisté pour garder son travail qui me rendait dingue au sein d'un refuge pour animaux abandonnés. Elle rentrait toujours avec une tonne de poils, mais ça la faisait rire et je ne pouvais pas résister plus longtemps, parce que c'était une des seules choses qui lui tenait vraiment à cœur. Une année, l'idée à germer dans ma tête et un jour en passant devant une bijouterie, j'ai passé la porte et je me suis dit c'est bientôt ! J'allais la demander en mariage, je me sentais prêt, c'était elle je le savais. Si je m'étais écouté ce jour-là, je l'aurais emmenée sur une plage paradisiaque ou à Paris un jour de manifestation pour faire l'amour, pas la guerre, mais je savais que tout ça ne lui plairait pas. C'était mes rêves complètement démesurés et fous. Alors j'ai fait pour une fois ce qui lui ferait plaisir à elle. Je suis rentré plus tôt du travail, j'ai fait les courses moi-même, j'ai cuisiné de l'entrée jusqu'au dessert et puis je suis allé la chercher après son travail. J'avais installé la table sur notre terrasse donnant directement sur la mer. Elle est juste partie prendre une douche et se changer, alors que je finissais de mettre en place et dresser les assiettes. Quand elle est redescendue, j'allais servir, mais je n'étais pas tout à fait prêt, alors au lieu de m'attendre à table, elle a descendu les quelques marches en direction de la mer et elle l'a regardée pendant ce qui m'a paru une éternité. Au bout d'un long moment, je l'ai rejointee n me disant que ce serait LE bon moment. J'ai mis un genou à terre, j'ai déposé mon cœur à ses pieds, et au lieu de me répondre, elle m'a posé une question, une seule et unique question. 'Ryan est-ce qu'on aura des enfants ?'. J'ai toujours tenu cette promesse qu'elle m'a fait, même juré, alors je lui ai répondu la vérité. Que non. Je n'en voulais pas, je ne me sentais pas prêt, pas capable, pas libre avec mon travail et pas intéressé. Elle m'a alors regardé droit dans les yeux. Et a prononcé ses mots ; ' Si un jour tu te demandes comment on en est arrivés là, rappelle-toi de tout ce que j'ai fait pour toi, Ryan. Je suis désolée, mais je ne pourrais pas t'aimer comme tu le mérites si tu me prives de ça. C'est fini, Ryan.' Elle a fait ses valises tout de suite et est partie. J'ai essayé de la retenir, mais je savais que le débat était stérile. Je ne pouvais pas lui donner ce qu'elle voulait et c'était comme ça. Depuis 10 ans maintenant, je suis tout seul et je régie ma vie comme je l'entends, mais jamais je ne cesserai de penser à elle. Je me suis renseigné d'ailleurs et elle a eu des enfants depuis avec quelqu'un d'autre. 2 filles, dont une qui s'appelle Ryan.
Emilie : - Je me mets à sa place, ce n'est pas une position facile. Mais quelle femme. Ça aurait pu m'arriver avec mon ex-mari aussi.
Ryan semblait beaucoup trop mal à l'aise et ému pour continuer la conversation, alors je parlais pour nous deux.
Emilie : - J'ai appris que j'étais enceinte le jour de notre mariage. Nous n'en avions jamais parlé et on aurait pu avoir le mariage le plus rapide de l'histoire, mais il a pris tout de suite ses marques de père. J'ai eu 3 enfants, mais sa première petite fille, c'est la prunelle de ses yeux. Après je respecte parfaitement votre choix, un enfant ça change radicalement une vie. Mais je ne les ai jamais regrettés et ils étaient tous désirés.
Ryan : - Comment avez-vous fait avec votre carrière ?
Emilie : - Au début, j'étais co propriétaire avec mon ex-mari, donc je pouvais facilement m'arranger, mais sentant le vent tourner, je lui ai racheté ses parts après la naissance de notre deuxième enfant, d'ailleurs c'est à cette période qu'il est arrivé chez vous. Et après, j'ai juste composé avec. Vous n'avez pas lec hoix avec des enfants, il n'y a pas de papa, pas de garderie, pas de nounous et ils sont malades ? Alors ils viennent avec vous au travail. Au-delà de ça, je sais à présent que tout le travail de ma vie leur reviendra et que j'ai fait tout ça pour eux. Sur les 3, il y en a bien un qui voudra le flambeau !
Ryan : - Pourrais-je vous poser une question à mon tour ?
Emilie : - Essayez toujours.
Ryan : - Qu'est ce qui vous a fait revenir avec votre ex-mari ?
Emilie : - Ces dernières années, j'ai compris leS choses essentielles de la vie et elle est beaucoup trop courte pour laisser des sentiments négatifs nous aspirer notre énergie. Alors j'ai juste écouté mon cœur. Je le connais depuis 20 ans, c'est mon âme sœur, celui qui a toujours été là pour moi, qui m'a toujours soutenue, aimée. L'erreur est humaine, l'essentiel est de s'en rendre compte, après vous êtes plus en paix. A l'occasion, si vous passez sur Miami, je serais ravie de vous accueillir et de vous présenter ma famille.
Ryan me regarda avec un sourire franc, avant de me remercier chaleureusement.
Ryan : - Je n'oublie pas l'invitation, c'est noté. J'espère que votre mari sait la chance qu'il a.
Emilie : - Non, je ne crois pas, mais que voulez-vous ! Je me demande... Puisque nous sommes dans les confidences, dites-moi pourquoi j'ai l'impression de vous intéresser au-delà de notre relation amicalo-professionnelle, disons ?
Soudain, le serveur débarqua avec nos plats, tranchant complètement la conversation. Il déposa mon assiette devant moi, exactement ma commande et celle de Ryan ensuite, avant de détaler comme un lapin, probablement pour ne pas avoir de remontrances du patron.
Emilie : - Vous êtes de ces hommes sophistiqués qui oublient le bonheur des choses simples. Vous avez donc devant vous la star des plats mijotés. Le bœuf bourguignon qui se mariera à ravir avec ce vin rouge que nous avons bien entamé.
Ryan : - Quant à vous, vous êtes de ces personnes qu'on oublie difficilement.
Emilie : - Oh je vous assure, Ryan, que nous deux ça n'aurait pas fonctionné. Déjà, je déteste New York, je suis quelqu'un qui a besoin de l'eau près d'elle, qui a besoin de respirer autre chose que des pots d'échappements et surtout, je trouve l'atmosphère trop individualiste ici. A Miami, on a la chaleur dans l'âme, l'océan dans les yeux et le beau temps dans le sourire. Ensuite, vous vous amusez pour l'instant de ce rapport de dominance entre nous, mais je vous assure que ça ne vous aurait pas plus longtemps, parce que j'ai besoin de quelqu'un qui accepte ce côté dominant chez moi. Et pour finir, là je vous parais douce et sophistiquée, mais en réalité je suis de ces filles qui rient fort sans se soucier du lieu dans lequel elle est, je déteste la cuisine,et j'ai besoin d'une attention constante sans parler d'une brutalité que je ne maîtrise pas toujours. Tout le contraire de ce que vous vous avez besoin, en bref.
Nous avons continué à discuter une bonne partie de la nuit avec Ryan, il m'a ensuite raccompagnée à l'hôtel, m'a remercié pour cette bonne soirée en me disant à lundi, avant de partir non sans m'avoir caressé délicatement la joue. Je suis désolée, mais c'est mon petit con d'ex-mari qui me fait vibrer.
Je suis remontée dans ma chambre où Myriam dormait déjà, je me suis démaquillée rapidement, mis un tee shirt à Matt que j'avais emporté avant de me laisser tomber sur le lit, m'endormant comme une masse.
Le lendemain matin, la gueule de bois se fit ressentir pire que jamais. Ce n'est pas beau de vieillir. Je tâtais la place à côté de moi, mais elle était vide. Quand mon ouïe s'est connectée, je repérais tout de suite le bruit de la douche. Une odeur de café se fit ensuite sentir et mon corps se releva immédiatement vers le plateau roulant à côté de moi. Je pris simplement mon café au fond de mon lit, essayant de me réveiller le plus doucement possible, mais c'était sans compter sur ma sœur.
Myriam : - Tiens, t'es debout toi ! Me dit Myriam en sortant de la salle de bain.
Je frottais mes yeux énergiquement, alors qu'elle semblait en pleine forme.
Emilie : - Debout, c'est un grand mot, mais oui, je suis vivante.
Myriam : - Tant mieux, parce que j'ai envie de me balader aujourd'hui.
Emilie : - Ça te dit d'aller te balader à Miami et de rentrer à la maison, parce que New York, j'en ai pleins les...
Myriam se posta devant moi, les poings sur les hanches, me regardant avec colère.
Emilie : - Arrête, tu me fais flipper quand t'es comme ça !
Myriam : - Ne me dit pas que... ?
Emilie : - NON ! Merde, c'est juste une expression. Je me suis tout de suite rendue compte que ça portait à confusion, c'est pour ça que je me suis stoppée.
Myriam : - Mouais. Bon, ça va, de toute manière t'as raison, c'est pas ouf New York comparé à Miami.
Nous avons rapidement empaqueté nos affaires et une fois sur le trottoir dans l'attente de notre taxi, Myriam s'amusait à me prendre en photo.
Emilie : - Sérieux, arrête là.
Myriam : - T'as vu ta dégaine comparée à hier et hier soir ? Là, tu ressembles à un déchet. Se moqua-t-elle.
Emilie : - Tu ne l'envoies à personne, hein, promis ?
Myriam : - Non, j'ai mis mon téléphone en mode avion pour économiser de la batterie parce que j'ai oublié mon chargeur.
Une fois que le taxi s'est arrêté devant nous, j'ai sauté dedans et nous avons filé à l'aéroport avant de prendre le premier vol qui était dans 2 heures. Nous avons donc patienté dans un Starbuck avec des boissons chaudes en attendant au moins l'heure de l'embarquement. Nous discutions à une table haute, quand Myriam s'étouffa avec son chocolat chaud et bouscula mon coude avec le sien en me pointant le magasin de journaux du doigt tout près de nous.
Myriam : - Emilie. Matte la couverture.
Je me levais de mon siège pour aller la voir de plus près, mais en vrai il n'y avait pas qu'une couverture. Les trois quarts des magazines à scandale faisaient leurs beurres sur Ryan et moi, annonçant avec des titres mensongers ce qui se serait passé ce soir-là.
Parce que là, le conditionnel ça y va, Comment Ryan m'a ramenée à mon hôtel, tout ça. Bref, je souris en me disant que Matt devait l'avoir vu depuis 3 heures déjà. Parce que son assistante se faisait livrer au bureau chaque matin 3 des pires magasines à scandale et c'était son petit plaisir avec le café le matin et à sa pause déjeuner. Ça horripilait Matt, mais je suppose que ce matin il allait être surpris. Je reposais le magazine avant de rejoindre Myriam, un grand sourire aux lèvres.
Myriam : - T'as vraiment des soucis, toi.
Emilie : - Nan, je sais ce que je fais.
Myriam : - J'espère, parce que moi je ne participe pa sà un référendum pour ta crucifixion en rentrant.
Je ris alors que nous avons enfin embarqués. Les quelques heures de vol passèrent vite et en arrivant à Miami, c'est comme si je retrouvais mon oxygène.
Myriam : - Non, attends, tu fais quoi là ?
Emilie : - Bah, tu voulais te promener, non ?
Myriam : - T'as vu la gueule des tabloïds, on rentre !
Emilie : - Ça va, ça existe plus le lynchage en place publique, en plus on sait toutes les deux que c'est faux.
Myriam : - C'est ça qui m'inquiète justement, c'est qu'on soit que toutes les deux à savoir la vérité. Alors on va rentrer et prévenir les gars que ce n'est rien.
Emilie : - Ça sert à rien de toute manière, ils seront au boulot et les enfants à l'école, alors c'est toi qui voiS.
Myriam serra les poings et la mâchoire, avant de me lancer froidement :
Myriam : - Qu'est ce que ça m'agace quand t'as raison.
Emilie : - Eh ouaiiiis.
Je l'embrassais sur la joue, alors qu'elle se l'essuya rageusement avec une moue de dégout.
Emilie : - Ça va, on est sœurs, tu vas t'en remettre !
Myriam : - Ouais, sauf que ta bouche à toi traîne n'importe où.
Emilie : - Ouh, ça c'est méchant et gratuit !
Myriam soupira en lançant sa valise dans le coffre du taxi, avant de se retourner vers moi.
Myriam : - C'est vrai, excuse-moi. Je me sens un petit peu sur les nerfs en ce moment, ça va passer.
Emilie : - D'accord, bon, je crois que j'ai le bon endroit pour toi !
J'ai donné l'adresse de la plage au taxi, oui, nous étions encore dans un taxi. Oui, on peut dire que nous passons une grande partie de notre temps dedans, c'est vrai.
Une trentaine de minutes après, nous étions devant l'adresse de la plage que j'avais donné, nos fesses respectives sur nos valises.
Myriam : - Elle est belle cette plage, surtout ce kiosque là-bas.
Emilie : - C'est ici que Matt m'a demandée en mariage.
Myriam : - Pas mal, j'avoue.
? : - EM' !
Reconnaissant cette voix, mes yeux s'écarquillèrent et je filais un coup dans les côtes de Myriam pour avoir son attention le plus vite possible, alors qu'elle se tordit de douleur.
Emilie : - C'est un ex, tu ne le portais pas dans ton cœur, donc il ne te posera pas de questions, reste normale. Il s'appelle Adam.
Myriam : - Encore faudrait-il que normal signifie quelque chose dans notre vie. Me chuchota-t-elle, sachant qu'Adam se rapprocher de nous.
Je fis abstraction de la réflexion de Myriam pour rester de marbre, avant que la voix ne se rapproche essoufflée bientôt à nos oreilles.
Adam : - Salut Em' ! Myriam... !
Adam me fit face toujours la même dégaine de surfeur beau gosse. Il entretenait toujours autant son corps et ses cheveux. C'est dingue, j'ai l'impression qu'en 20 ans, il n'a pas pris une ride !
Emilie : - Que nous vaut cet honneur, Adam ? lui demandais-je chaleureusement.
Adam : - Je vous ai reconnu en passant, j'allais rejoindre Matt qui m'a demandé de passer le voir. Il ne m'a pas dit pourquoi, alors je suppose que ce n'est pas urgent, mais vous faites quoi là, toutes seules, les filles ?
Myriam : - En fait, je n'avais pas trop le moral, alors... !
Adam : - Oh, contre le moral, j'ai ce qu'il faut ! Un tour en planche, ça te dit... ?
Myriam : - Je n'ai pas de maillot en...
Emilie : - T'en a un dans ta valise, sors le et je te protège avec ta serviette de bain.
Myriam : - Bon ben, proposé si gentiment.
Myriam a donc levé ses fesses sous le sourire bright d'Adam, alors qu'il me fit vaguement la discussion, mais c'était d'une banalité affligeante, je me demandais même comment j'avais pu sortir avec lui. Bon, c'est vrai, il est gentil, on ne peut pas lui enlever ça. Myriam se débattit avec sa valise et en sortit tout ce qu'il fallait, avant que je ne l'entoure avec une serviette de bain extra large pour qu'elle puisse se changer en toute tranquillité.
Emilie : - T'as une cabine d'essayage personnelle, c'est quand même un peu la classe.
Myriam : - Y a pas de classe à avoir le cul à l'air sur une plage public !
Emilie : - Ah, ça dépend du cul !
Elle se mit à rire comme souvent avec moi, avant de filer avec Adam, tandis que je déposais doucement la serviette de bain sur le sable pour mettre les valises dessous. Je m'assis un moment en les regardant, mais je ne pouvais pas faire abstraction de ce kiosque qui m'appelait. Alors je fis un signe de loin à Myriam qui acquiesça, écoutant attentivement les conseils d'Adam avant d'aller à l'eau, et je marchais tranquillement vers le symbole du paroxysme de notre amour avec Matt.
Plus je me rapprochais, plus je remarquais que le sel rongeait petit à petit la peinture, le bois. Alors il était entretenu, mais il semblait avoir besoin de plus qu'un coup de frais à mon avis. Je caressais le bois du bout des doigts. L'environnement autour de moi avait complétement disparu, je n'entendis pas ce joggeur près du kiosque et je compris encore moins pourquoi il venait de me prendre violemment dans ses bras, écrasant brutalement ses lèvres contre les miennes.
Son baiser me fit l'effet d'un électro choc, sa langue forçant la barrière de mes lèvres rageusement eurent raison de ma maitrise et je me laissais aller dans ses bras. Il n'arrêta que quand nos souffles étaient si court que j'eus l'impression de ne pas avoir assez d'air à chaque inspiration pour survivre, mais dès qu'il pouvait, il reposait ses lèvres sur les miennes en attrapant fermement ma joue dans sa grande main.
Matt : - Ne me refais plus jamais un coup comme ça.
Son ton était glaçant et aurait dû me faire peur, mais au lieu de ça, il m'excita et un sourire se dessina vite sur mon visage.
Emilie : - Ce qui est à New York, reste à New York. Ce n'était pas ça, ton crédo ?
Matt : - Alors tu te venges, c'est ça ?
Emilie : - Je veux voir cette peur dans tes yeux.
Matt : - Putain de merde, EM' ! Si tu veux me faire peur, tu te caches et tu me fais 'Bou', tu ne me fais pas des trucs comme ça. Parce que je le sais depuis 8h ce matin et j'ai tout de suite pris le premier avion pour New York, j'ai fait le tour le plus vite possible de la ville en passant par tous les endroits où on avait des souvenirs, j'ai été à votre hôtel et je viens juste de rentrer ! Tu te rends compte de ce que j'ai pu ressentir au moins ? En plus de ça, aucune de vous deux ne répondait au téléphone, je tombais tout de suite sur messagerie.
Emilie : - Je te demande pardon... ? Oui, heu... Pour le portable, moi, c'est ma faute, j'ai oublié de le rallumer hier soir, mais Myriam c'est qu'elle a oublié son chargeur, alors elle était en mode avion tout simplement.
Matt : - Ah oui, tu crois vraiment que je t'aurais laissée dans le lit de l'autre con si je t'avais trouvée ?
Mes mains se baladèrent sur son torse, alors que ma voix se fit plus douce plus fluette, j'allais totalement à contre-courant de ses émotions, mais ça me plaisait de mettre en contact mon feu avec sa glace.
Emilie : - J'ai très peur... !
Matt : - Bah tu devrais, Em', parce qu'on rentre et ça va chauffer !
Emilie : - J'aimerai bien savoir tout ce que tu t'imagines, Matt...
Matt : - Oh là, j'imagine comment je pourrais t'étriper et te donner à manger aux enfants pour couvrir mon crime !
Je ris, alors que ça l'énerva encore plus.
Matt : - On peut savoir ce qui te fait rire, si tu veux bien partager ça avec moi, j'ai hâte de rire, là !
Emilie : - Rien du tout.
Je reculais de son étreinte pour m'asseoir sur la rambarde, mais je crois avoir prit un peu trop d'élan puisqu'elle céda sous mon poids. Matt près de moi essaya de me rattraper, mais il ne fit que tomber avec moi et nous avons tous les deux roulés dans le sable. Il prit immédiatement position sur moi, ses coudes autour de mon visage, son corps complètement sur le mien, alors que son regard sondait mon esprit.
Matt : - Est-ce que ça va ?
Sa voix c'était largement radoucie, alors j'en profitais pour caresser doucement sa joue.
Emilie : - Oui, ça peut aller.
Je levais un peu la tête pour lui voler un baiser, mais je n'avais pas assez de places pour l'atteindre, alors après quelques tentatives, il sourit et m'embrassa.
Matt : - Tu vas me rendre dingue, princesse.
Emilie : - C'est bien ce que j'espère. Mais dingue de moi, c'est mieux.
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Emilie & Myriam ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro