❥ Chapitre 11 ~ En manque
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Myriam - - - - -
Une fois Emilie déposée à son travail, je fonce vers l'itinéraire qu'elle m'a donné. J'ai quelques flashs au fur et à mesure que j'avance, je reconnais parfois la route que j'emprunte. Mais heureusement que mon GPS est là, sinon je me serai certainement perdue !
Une fois garée, j'entre dans ce grand centre commercial. Beaucoup de personnes circulent et j'ai l'impression d'être une vraie touriste. Je finis par aller directement au poste des agents de sécurité situé non loin de l'entrée.
Myriam : - Excusez-moi, je...
Vigile 1 : - Oh, Madame Ortega, quel plaisir de vous revoir !!!
Ah, ils me connaissent à priori !
Vigile 2 : - Nous sommes de tout cœur avec vous dans votre drame familial... Votre sœur va bien j'espère ?
Myriam : - Emilie se porte à merveille, oui, merci. Pourriez-vous m'indiquer où se trouve mon, euh... Cabinet ?
Vigile 1 : - J'allais patrouiller dans ce secteur-là, venez.
Je souris à celui qui reste au bureau, et suis de près l'autre. En silence, nous nous rendons jusqu'à une vitrine où je lis « Ortega& Cie », exactement le nom que m'a indiqué Emilie.
Vigile 1 : - Et voilà. Je vous souhaite une bonne journée !
Il soulève légèrement sa casquette en m'adressant un chaleureux sourire, puis je reste plantée quelques instants devant la baie vitrée. A l'intérieur, j'aperçois deux... Non, trois filles assises à des bureaux, riant aux éclats. Mes collègues, donc ?
J'inspire profondément et entre dans le cabinet. Toutes les conversations se coupent et je suis happée par six prunelles écarquillées.
? : - Wow, vous êtes rayonnante !
Myriam : - Bonjour mesdames, je... Enfin, vous connaissez sûrement mieux la raison de ma présence ici. Je...
? : - Votre sœur nous a appelées, en effet. Je suis Tiphaine, elle c'est Lyse et elle, Cécile.
Myriam : - Je vais tâcher de me souvenir de vos prénoms... Je suis vraiment désolée, je ne sais pas si je vous serai d'une grande utilité, mais je ferai tout mon possible pour.
Tiphaine : - Ne vous en faites pas, nous gérons les dossiers et vous les vérifiez lorsqu'ils sont terminés.
Myriam : - C'est tout ?
Cécile : - L'avantage d'être la patronne...
Elle me sourit, accompagné d'un clin d'œil, avant que Lyse ne me désigne une porte au fond de la pièce.
Lyse : - Votre bureau est là-bas. Nous avons déjà déposé un dossier, si vous voulez, vous pouvez y jeter un coup d'œil. Et si vous avez la moindre question, appelez-nous.
Myriam : - Merci infiniment !
Je me déplace jusqu'à mon bureau et me laisse tomber sur mon fauteuil. Je soupire de soulagement, posant mes coudes sur le bureau de bois et me frotte énergiquement les yeux.
Myriam : - Si le petit bonhomme là-haut pouvait m'ouvrir la porte, ce serait sympathique. Mes souvenirs, j'aimerais bien les récupérer !
J'inspire profondément avant de rouvrir les paupières et découvre un dossier rouge posé devant moi. Je dépose mes affaires à côté de moi et commence à lire. Ok, je vois, un mec qui tabasse gratuitement sa femme et la prostitue. Mais comment de telles horreurs peuvent-elles arriver ?!
Plus je lis, plus j'ai des frissons en lisant le compte-rendu de la plainte. Cette femme en a vécu des choses, c'est inhumain !
Tout à coup, la porte du cabinet s'ouvre, me laissant entendre la sonnette de présence qui s'active lorsqu'une nouvelle personne entre chez nous.
Tiphaine : - Bonjour, pouv... J'y crois pas ! Qu'est-ce que tu fais là ?!
Une voix masculine lui répond du tac au tac.
? : - La patronne est revenue ?
Lyse : - Elle n'a pas demandé à te voir.
? : - Je viens la voir, point barre.
Je fronce les sourcils. Un léger sarcasme se fait entendre dans cette voix, qui diable est-ce ?
? : - Myriam, t'es là ?
Je sursaute. J'attends quelques instants et entends plusieurs jurons, avant d'apercevoir un beau jeune homme dans l'encadrement de la porte de mon bureau. Beau brun aux yeux clair, musculature de rêve. Mais tout de même bien moi séduisant que Daryl !
? : - Ça fait plaisir de te voir debout !
Myriam : - Hum, bonjour...
Tiphaine : - Si tu dégages pas de là, j'appelle son mari. Tu feras une drôle de tête !
? : - Oh, allez, fais pas la rabat-joie. Je veux simplement l'inviter à prendre un café.
Tiphaine : - C'est pas français, ce que j'ai dit ?
? : - Je t'emmerde, Tiph', fous-moi la paix !
Myriam : - Doucement, doucement... Le haussement de ton, très peu pour moi.
Je me fais dévisager lorsque je me lève et que je rejoins ma collègue ainsi que cet inconnu.
Myriam : - Ça va allez, Tiphaine, je gère. Merci.
Tiphaine : - Vous êtes sûre que...
Lyse : - Tiph', laisse-la, n'oublie pas ce qu'a dit Emilie... On doit la laisser respirer.
La belle blonde finit par soupirer avant de retourner s'asseoir,pendant que le bel homme me scanne de haut en bas.
? : - T'as l'air en forme.
Myriam : - Oui, ça va. Je suis désolée, mais... Est-ce que l'on se connait ?
? : - Les médecins m'ont dit que tu avais une amnésie temporelle ouais...
J'arque un sourcil. Ce doit être un ami s'il est même venu me voir à l'hôpital.
? : - Je m'appelle Baptiste. Avant, on bossait ensemble, dans ton ancienne tour de verre.
Myriam : - Ma sœur m'en a vaguement parlé, mais je n'ai pas vraiment de souvenirs sur ma vie passée.
Baptiste : - Un ami va bien pouvoir t'aider à surmonter ça, tu ne crois pas ?
Myriam : - Peut-être...
Je lui souris timidement, alors qu'il pointe une direction de son pouce, par-dessus son épaule.
Baptiste : - Tu as le temps d'aller boire un café ? Je t'enlève que quelques minutes.
Myriam : - Je suppose que oui. Ça ira, les filles ?
Tiphaine : - Bien sûr.
Au ton froid de sa réponse, je n'ai pas besoin davantage de détails pour comprendre qu'elle n'a pas l'air de porter Baptiste dans son cœur, alors qu'il a pourtant l'air gentil... Ce dernier me tend d'ailleurs son bras que j'empoigne, avant que l'on sorte du cabinet. Nous marchons quelques instants avant de nous arrêter devant un stand de café. Baptiste commande un chocolat chaud pour moi et un déca pour lui.
Myriam : - Tu sais que je ne bois pas de café ?
Baptiste : - Bien sûr, tous tes amis le savent ! T'es restée un bébé dans ta tête.
Je souris avant d'attraper le gobelet qu'il me tend. Nous allons ensuite nous asseoir sur un banc, observant les passants.
Baptiste : - Comment tu te sens ?
Myriam : - A propos de quoi ? Ma vie de famille dont je ne me souviens même plus ou de mon état psychologique ?
Baptiste : - Je sais pas... Les deux, je présume ?
Myriam : - Ça va être rapide. Du côté de ma famille, je ne reconnais personne, pas même mon mari ou ma sœur. Même mes enfants, je les vois comme des inconnus. Est-ce que tu imagines ?
Baptiste : - Ouais, j'imagine que ça doit pas être facile...
Myriam : - Pas du tout, non. Et je ne sais même pas quoi faire pour surmonter ça. Les... Les médecins m'ont dit que ma mémoire reviendra si on m'emmène dans des lieux où j'avais l'habitude d'aller, si on me montrait des photos, etc... Mais j'ai passé la soirée, et une partie de la nuit avec ma sœur à regarder des tas et des tas de photos, mais... C'est toujours le néant.
Baptiste : - Ne sois pas trop exigeante avec toi-même. T'aurais pu y rester, à priori t'étais dans le coma pendant pas mal de temps, c'est une chance inouïe que tu te sois réveillée, et j'en suis ravi.
Il sourit, caressant ma joue de son index, avant de fixer mon arcade.
Baptiste : - Mais je dois dire que cette cicatrice te donne un air plus... Badasse.
Myriam : - Badasse ?
Baptiste : - Ouais. Une rebelle, une dure à cuir. J'kiffe !
Myriam : - Tout le contraire de mon mari... Lui, quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il se sent coupable, et c'est comme s'il voyait une étrangère. Je sais pas comment t'expliquer ça, mais... Je me sens minable face à lui. Comme si je le méritais pas, comme si je méritais pas cet amour. Je me dis qu'une autre femme dans ce monde pourrait être réceptive de cet amour. Je ne di spas que... Enfin pardon, je sais même pas pourquoi je te parle de ça, excuse-moi...
Baptiste : - Non, je t'en prie. J'aime bien quand tu te confies. J'ai l'impression d'être important pour toi.
Myriam : - Comment était notre relation, avant ? Raconte-moi.
Baptiste : - On s'est connus il y a quelques années, à ton ancien boulot. A cette époque, t'étais la grande Myriam Ortega,l'avocate la plus talentueuse de tout Miami. Un jour, t'as été agressée par l'ex-mari d'une de tes clientes, et le big boss de notre boite m'a affecté à toi pour veiller à ta sécurité, même si t'en avais pas si besoin que ça.
Myriam : - Pourquoi ?
Baptiste : - Des gardes du corps te surveillaient h24. T'allais nulle part sans eux.
Myriam : - Wow. Comme dans les films ?
Baptiste : - Exactement. Sauf que toi, t'arrêtais pas d'essayer de les semer, t'en avais marre qu'on te donne pas une confiance aveugle. D'ailleurs, à cette époque, t'as failli divorcer toi-même.
Myriam : - Ma sœur m'a parlé de cette passade, oui. Mais je n'en ai pas le moindre souvenir...
Baptiste : - C'est pas si grave. Le plus important, c'est que tu arrives à te souvenir des moments chaleureux que t'as passés.
Myriam : - Et... Est-ce que... Enfin, nous, il s'est passé quelque chose entre nous ? Je veux pas te mettre mal à l'aise ou quoi, mais... Je suis très directe d'après Emilie, sûrement parce que je veux à tout prix retrouver ma mémoire, mais je préfère mettre les pieds dans le plat directement...
Baptiste : - Nan, aucun souci, t'inquiète. Ben, on a flirté, ouais.
Myriam : - Flirté comment ?
Je bois une gorgée de mon chocolat chaud, finissant d'une traite mon gobelet, avant de tourner la tête vers Baptiste qui est tout à coup devenu très silencieux. Et avant que je ne puisse dire ou comprendre quoi que ce soit, ses lèvres se plaquent brusquement contre les miennes. Je reste incrédule quelques instants, lui rendant son baiser. Mais lorsque sa langue vient effleurer mes lèvres, je me relève, lui assénant un coup de poing dans la mâchoire. Il lâche un juron et les regards des passants se braquent soudainement sur nous.
Myriam : - Je... Désolée !
Je prends mes jambes à mon cou et le laisse planté là. Je retourne au cabinet où je récupère mes affaires, je salue brièvement les filles et fonce à ma voiture. Une fois assise à l'intérieur, je tape sur le volant et laisse échapper quelques larmes.
Myriam : - Putain, c'est quoi mon putain de problème !
Je me tape les tempes, comme si ça allait changer quelque chose. Je peste entre mes dents, m'insultant ouvertement en croisant mon propre regard dans le rétroviseur. J'ai besoin de parler à quelqu'un. Quelqu'un de confiance. Je ne veux pas déranger Emilie, elle en fait bien assez pour moi.
J'attrape mon téléphone et tombe sur la messagerie de Daryl. A coup sûr, il est allé dans un bar, d'après Matt, il passe ses journées à se bourrer la gueule. Le voir se détruire de la sorte me fait mal au cœur !
Myriam : - Booooooon. J'aurais dû rester à la maison moi...
On toque tout à coup à la vitre de mon côté et je sursaute en lâchant un cri d'effroi. Une main posée sur mon cœur, j'ouvre ma portière en reconnaissant l'homme aux cheveux blancs comme la neige.
Myriam : - Hitz, c'est ça ?
Hitz : - Da. Je t'ai fait peur ?
Myriam : - Juste un peu.
Il pose une main amicale sur mon épaule.
Hitz : - Tu as toujours été très émotive...
Myriam : - Désolée, je... J'ai fait une rencontre pas très élogieuse, enfin... Je veux pas en parler...
Je dois en parler. Mais avec la bonne personne. Avec la personne qui partage ma vie et par la même occasion, mon lit. Je me mords la lèvre en me remémorant ma nuit avec Daryl d'ailleurs, peut-être n'aurais-je pas dû céder à ses avances, mais comment faire pour résister à un Dieu grec qui ne cesse de vous dire des mots doux ?
Hitz : - Ouh ouh, alors, t'es libre ?
Myriam : - Je... Hein ?
Hitz : - T'es dans ta voiture, ça veut dire que tu vas pas au boulot ? Ou t'as fini ?
Myriam : - Je... En fait, j'ai rendez-vous avec Emilie pour déjeuner à 13 heures, mais là, je sais pas en fait, je voulais me retrouver seule pour souffler un peu. J'ai pas vraiment de programme.
Hitz : - T'as envie de te défouler avant le repas ?
Myriam : - C'est-à-dire ?
Hitz : - On peut aller dans l'une des salles de sport de ta sœur. Tu pourrais te défouler sur un ring. Ou contre un sac de sable. Ça pourrait faire sortir ta rage.
Myriam : - Oh, euh, pourquoi pas, mais... Je dois repasser à la maison pour me changer, je ne vais pas faire de sport avec des talons aiguilles.
Hitz : - Ton coffre est déjà aménagé, Mimi. Tu as toujours tout prévu, tes journées étaient bien remplies.
Myriam : - Oh, dans ce cas, allons-y, je te suis !
Dans une Porsche dorée, il slalome entre les voitures de la dense circulation de la ville. Je le suis, le collant presque au train. Je me surprends à sourire bêtement en appuyant sur le champignon. Au bout de plusieurs minutes, nous arrivons devant un complexe sportif.Je m'extirpe de la voiture, ouvrant le coffre pour découvrir un sac déjà rempli d'affaires de sport. Je le saisis et rejoins Hitz qui a un sourire jusqu'aux oreilles.
Hitz : - T'as pas perdu la main en tout cas !
Myriam : - A quel propos ?
Hitz : - T'as toujours été une as du volant. Et très friande de la vitesse.
Et voilà le pourquoi du comment je me sentais pousser des ailes... Cette sensation d'adrénaline... Totalement indescriptible mais tellement énorme !
Hitz : - Allez, viens, ça va t'aider.
* * * * *
Après deux bonnes heures sur le ring, j'ai fini par aller me doucher dans le vestiaire des filles. J'ai craqué à plusieurs reprises, fondant en larmes dans les bras de Hitz. Il a été compréhensif et ne m'a posé aucune question, mais il avait raison sur une chose : frapper dans ces sacs ou dans les gants qu'il me présentait m'a fait énormément de bien. Comme si je laissais échapper tout le poids qui pesait sur mes épaules.
Hitz : - Je viens te chercher après ton déjeuner, alors ?
Myriam : - Ce serait bien si tu me disais où tu veux m'emmener...
Hitz : - Dans un endroit où tu pourras te défouler aussi, mais d'une autre manière. Tu me fais confiance, Mimi ?
Myriam : - Bien sûr !
Hitz : - Alors à plus tard, et bon ap ! Tu passeras le bonjour à Em' !
Il me souffle un bisou avant de partir à toute vitesse, et je fais de même. Je retrouve Emilie et nous n'attendons pas longtemps avant d'aller nous trouver une table dans un bon restaurant. Cette complicité que nous avons toutes les deux me fait un bien fou moralement, je la vois heureuse et son sourire est tellement radieux! Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me souvenir d'elle ?!
Sans aucune gêne, je lui raconte ma nuit avec Daryl, pendant qu'elle s'esclaffe en me charriant sur la taille de sa virilité. Je pouffe finalement de rire lorsque le serveur me sert un énorme verre de vin, mais je passe un excellent moment, si bien que je ne vois pas les minutes défiler. Après un très bon repas, Emilie doit retourner au travail, quant à moi, j'attends Hitz à côté de ma voiture. J'ai peut-être légèrement abusé sur le vin, il faudra qu'il prenne lui-même le volant.
Hitz : - Une Mimi souriante, ça, j'aime !
Myriam : - Ça te dérange de rouler ?
Hitz : - Ouuuuuh, t'as trop bu ?
Myriam : - Non, je tiens debout et j'ai les idées claires, mais je tiens à mon permis.
Hitz : - Et à ta vie, par la même occasion. Mais aucun souci, je prends le volant !
Je lui souris, m'installant sur le siège passager. Hitz s'installe devant le volant et fait vrombir le moteur de ma voiture avant de foncer à vive allure. Je constate qu'il s'écarte de la ville, je le questionne du regard mais il reste incroyablement silencieux. Jusqu'à ce qu'il stoppe la voiture devant un entrepôt.
Myriam : - Et donc ?
Hitz : - Va chercher ton Beretta dans le coffre.
Myriam : - Mon... Hein ?
Il me désigne le coffre d'un mouvement de tête. Je fronce les sourcils mais finis par sortir de l'habitacle, ouvrant aussitôt le coffre. Mes yeux parcourent tout ce qui traine et sans que je ne maitrise ma main, elle ouvre une trappe sous la plage du coffre et j'aperçois un petit coffret.
Hitz : - Tu vois. Ça recommence à venir petit à petit.
Il me sourit, puis j'extirpe ce coffret pour le mettre à plat dans le coffre. J'y découvre une arme.
Myriam : - Wow wow wow, pourquoi j'ai ça dans la voiture ?! Je sais m'en servir ?!
Hitz : - Tu crois pas si bien dire. T'es une pro, Myriam. Je t'en dirai pas plus, c'est à Daryl de t'en parler s'il en a envie, mais crois-moi, tu es à l'aise avec ça. C'est ton arme préférée et ton arme perso. Mais si tu as peur, tu n'es pas obligée de la prendre.
Myriam : - On va... Tuer des gens ?
Il éclate soudainement de rire.
Hitz : - Non, ma Mimi ! Tu pourras tirer à gogo sur des cibles, si le cœur t'en dit.
Myriam : - Je te fais confiance...
Hitz : - Tu peux. Viens, suis-moi.
L'entrepôt où nous sommes est désert. Le bruit du crépit qui s'est effrité à cause du temps craque sous nos semelles, personne n'a l'air de vivre ici à part des bestioles que je ne veux même pas voir, j'appréhenderai. Araignée ou serpent, je ne sais même plus si j'ai peur de ça !
Hitz : - Là, on y est.
La pièce est vaste, les vitres sont éclatées. Nous faisons face à des tonnes de mannequins en plastique et en mousse, déjà ravagés par des éclats de balles.
Myriam : - Wow. C'est un repère de gang ici, ou ?
Hitz : - Ce serait trop compliqué à expliquer. Sache simplement que Daryl et les hommes qui bossent pour lui, ainsi que moi et toi, on s'entraine tous ici. Sans aucune exception.
Sans que je n'y réfléchisse, je serre ma main autour de l'arme que je tiens, vérifie qu'elle est chargée et vise la tête d'une cible. J'enlève le cran de sureté et vide vraisemblablement tout mon chargeur.
Une fois après avoir terminé, je baisse mon arme et fixe les mannequins devant moi.
Hitz : - Ok, je suis sur le cul là !
Myriam : - C'était pas bien ?!
Hitz : - Tu déconnes ou quoi ? T'as tout visé dans la tête, t'as réduit son cerveau fictif en bouillie là !
Je pouffe de rire en voyant sa mine surprise.
Hitz : - Nan, sérieux, j'suis content. T'as pas perdu la main non plus sur ça.
Myriam : - Peut-être parce que... Comme tu as dit, on faisait ça souvent...
Hitz : - Être avec Daryl, tu faisais ça tous les jours aussi. Je suis persuadé que tu retrouveras bientôt tous tes souvenirs avec lui. Et tous les autres. Je vois que tu es préoccupée...
Myriam : - C'est un faible mot.
Hitz : - Comment ça se passe à la maison ?
Myriam : - Mitigé... Daryl me grogne presque tout le temps dessus, limite j'ai l'impression d'avoir plus de conversation avec Chapo...
Hitz : - Il est complètement à côté de ses pompes... Et avec les enfants ?
Myriam : - On s'est mis d'accord avec Matt et Emilie. Daryl ne valide pas, mais il fait avec. On a dit aux enfants que j'étais la cousine de Myriam. Mina, je suis sûre qu'elle a deviné la supercherie, mais les autres pour l'instant ça va. Anya est persuadée que je suis sa maman parce que je lui ressemble de trop, comme elle dit. Mais...
Hitz : - Je sais, Mimi, je sais...
Myriam : - Je me sens tellement minable de leur infliger ça... Ils ont besoin de leur maman...
Je réprime quelques sanglots qui n'échappent pas au russe. Il tend un bras vers moi et je vais me blottir dans son étreinte.
Hitz : - Tout finira par s'arranger, je te le garantis. On est tous là pour t'aider à retrouver la mémoire, tu redeviendras rapidement celle que tu étais avant l'accident. Avec une cicatrice en plus à l'arcade...
Je ricane en essuyant mon nez d'un revers de manche. Je sens qu'Hitz rigole et je me recule de lui.
Myriam : - Quoi ?
Hitz : - Ça non plus, tu l'as pas oublié ! Mimi cracra!
Myriam : - Mimi crac.. Oh, désolée !
Hitz : - Mais non, on s'y est habitué à force ! Même les enfants ont pris exemple sur toi, on sait de qui ils tiennent !
Myriam : - Raconte-moi la vie de ma famille... Emilie, elle m'a déjà tout raconté sur l'ancienne moi, mais... Ce n'est pas avec Daryl que je peux demander des choses sur mes enfants... C'est à peine s'il m'adresse un regard...
Hitz hoche la tête, avant d'attraper une arme accrochée à sa ceinture et de vider lui aussi son chargeur sur les cibles.
Hitz : - Liam et Ewan commencent à devenir fusionnels, comme Matt et Daryl. Ils ont simplement un peu de mal à s'accrocher ensemble, Ewan n'est pas très démonstratif contrairement à Liam. En fait, il a hérité du côté bourrin de son père, alors que Liam a récupéré toute ta douceur. Même si ces derniers temps, il s'est mis à la boxe grâce à son oncle, il s'affirme de plus en plus, et tout ça, il le fait pour sa sœur, pour la protéger. Les jumeaux seront comme la Tornade Ortega plus tard, c'est inévitable.
Je l'écoute en silence, alors qu'il me tend un nouveau chargeur.Je lui souris et vise de suite les mannequins.
Hitz : - La petite, Anya, elle... C'est la réincarnation d'un ange. Bon, elle adore les canassons, mais elle est tellement douce que j'ai l'impression de te revoir toi petite. Je te l'avoue, quand je les ai chez moi, je la chouchoute plus que les autres. C'est comme si je t'avais de nouveau à la maison, elle écoute bien, elle est adorable avec tout le monde et elle ne se prend pas la tête. Elle est très câline et adore sa mère. Je suis persuadé que son amour te fera revenir.
Je hoche la tête en souriant, le regardant viser les cibles d'une main de maitre.
Hitz : - Mina commence à entrer dans l'âge le plus compliqué. Emilie et Matt ont un peu de mal, mais les Ortega ne se laissent jamais marcher sur les pieds. C'est aussi le moment où elle commence à regarder les garçons, et comment te dire que ça plait pas DU TOUT à son père ! Aussi protecteur qu'un loup avec son gros bébé !
Myriam : - J'ai remarqué qu'ils étaient plutôt proches, tous les deux. Il l'appelle chouquette, c'est ça ?
Hitz : - Aaaah, Mina est sa chouquette et sa petite frite ! C'est son premier bébé, un lien exceptionnel les lie. Ayden a eu du mal à trouver sa place, faut dire que quand il est né,c'est l'époque où Matt et Emilie ne s'entendaient plus trop... Quand il venait à la maison, il pleurait tout le temps en disant que son père l'aimait pas... Maintenant, quand je vois l'assurance qu'il a pris... En plus, j'aurais jamais pensé qu'il se mettrait au rugby alors que c'était le plus doux des gosses que j'ai jamais vu !
Myriam : - Et à priori, il est doué !
Hitz : - Et comment ! Je suis allé le voir pendant un match, c'est dingue, on dirait qu'il a fait ça toute sa vie !!!
Myriam : - J'irai le voir moi aussi, une fois... Ça me changera les idées ! Et... Ellie, c'est ça ?
Hitz : - Ah, elle... La moins émotive de tous ! Mais elle a le cœur sur la main, elle a une petite santé fragile, mais je trouve qu'elle va beaucoup mieux depuis que Chapo est à ses côtés. Elle a son petit garde du corps poilu !
Myriam : - Et c'est un amour de chien je trouve... Enfin, c'est le cas ?
Hitz : - Depuis le peu de temps que vous l'avez, il a jamais rien fait. Pas une morsure, pas de griffure, pas de dégâts dans la maison. Rien. Un petit ange qui veille sur Ellie !
Nous avons continué de parler durant des heures et des heures, vidant d'innombrables chargeurs. Je ne vois pas le temps passer, je passe un très bon moment et je remercie déjà Hitz de m'avoir enlevée pour l'après-midi ! Le soleil semble déjà se coucher, les lumières de la pièce s'allument automatiquement pour que l'on ne sombre pas dans la pénombre, mais avant que je ne reprenne un énième chargeur, une voix retentit dans l'entrepôt.
Daryl : - Hitz ?
Hitz : - Oh, tiens... Le loup arrive.
Je pouffe de rire en continuant de préparer mon arme, et au moment où je me prépare pour tirer, j'aperçois mon bel homme brun qui nous rejoint.
Hitz : - Bordel, Daryl, t'empestes l'alcool !
Daryl : - N'importe quoi, je suis allé prendre une douche à la maison. Et quelle n'était pas ma surprise quand je suis rentré sans voir MA femme.
Hitz : - Fais pas chier, je t'ai laissé un message non ? T'es là pour ça ?
Daryl : - Je suis surtout là pour ramener Myriam à la maison.
Hitz : - Parce que tu crois que je vais la laisser rentrer avec toi au volant ? Que dalle !
Daryl : - Même bourré, je roulerai mieux que toi, papy. J'ai pas bu tant que ça en plus. Je tiens debout.
Hitz : - C'est une première !
Daryl : - Je t'emmerde !
Myriam : - Eh les deux, doucement.
Hitz : - La douceur de ta femme me calme. T'as de la chance.
Daryl : - Oh, tu trouves que j'ai de la chance ces derniers temps, toi ?
Hitz : - Ta femme est en vie, non ?
Daryl : - Ouais ouais, ma femme... Celle qui me regarde comme si j'étais un étranger, alors que ça fait plus de quinze ans qu'on se côtoie...
Hitz : - Elle est EN VIE, tu peux pas déjà te contenter de ça ?!
Daryl : - Mais ferme ta gueule putain, je t'ai rien demandé ! Est-ce que tu peux seulement comprendre ce que je ressens intérieurement ?!
Je continue de tirer mes balles sur mes cibles tout en écoutant les deux hommes.
Hitz : - Oh ouais je le sais, je te signale que je la connais depuis qu'elle est bébé, je l'ai élevée COMME MA PROPRE FILLE, ALORS JE T'INTERDIS DE DIRE QUE JE SUIS IMPASSIBLE FACE A LA SITUATION !
Daryl : - Putain...
Hitz : - Ouais, ouais, baisse les yeux, parce que là,je suis face à un minable, Daryl ! C'est comme ça que tu montres que tu tiens à ta femme ?! C'est comme ça que tu comptes raviver la flamme chez elle ? Putain, mais bouge-toi MERDE !
Daryl : - C'est ce que je fais, bordel, elle est venu dans mon lit cette nuit et on a BAISÉ COMME DES LAPINS, CA TE VA LA ?!
Je manque carrément ma cible en entendant cette phrase sortir de la bouche de mon mari. Je tourne la tête vers eux, écarquillant les yeux.
Hitz : - PUTAIIIIIIIIIIIN, MAIS CA JE VEUX PAS SAVOIR !
Daryl : - T'as tendu la perche, je l'attrape, connard.
Je secoue la tête de gauche à droite, observant les deux hommes. Ces deux-là semblent quand même bien s'apprécier, même s'ils s'insultent ouvertement et qu'ils se hurlent dessus !
Hitz : - Je me suis occupé d'elle aujourd'hui, à ton tour de prendre la relève ce soir. Et si elle m'appelle en pleurs, je viens te cramer les bijoux de famille, t'as compris ?
Myriam : - Héhéhé, tu vas rien brûler du tout, Hitz, je ne suis pas un chien qui a besoin qu'on le promène pour aller faire ses besoins. Je peux rentrer toute seule, et...
Daryl me coupe soudainement la parole en venant baisser mon arme.
Daryl : - Non, il a raison. Je me suis absenté toute la journée, ce soir, on se retrouve. D'accord ?
Myriam : - Je ne voudrais pas déranger, vraiment, je...
Daryl : - T'es bête. Nounouille, tu me déranges jamais!
Je le laisse me déposer un baiser sur le sommet de mon crâne, avant qu'il ne se tourne vers Hitz.
Daryl : - Est-ce que tu peux déposer sa voiture à la maison, s'il te plait ? Ou appelle un de mes gars.
Hitz : - Da.
Je me hisse sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue froide.
Myriam : - Merci pour cette journée, Hitz. Ça m'a fait du bien !
Hitz : - C'était le but, je suis content que ça t'ai plu. Surtout, hésite pas si tu te sens seule la journée ou si tu veux discuter. Je reste dispo pour toi, à n'importe quelle heure. D'acc ?
Myriam : - Promis, je t'appellerai !
Il me fait un clin d'œil pendant que je suis Daryl en silence. Je remets mon arme à sa place dans ma voiture avant d'aller m'asseoir côté passager de la Lambo magnifique de mon homme.
Myriam : - Tu ne veux pas que je roule ?
Daryl : - Je vais très bien, et tu vas pas mourir, je fais pas le con.
Il m'a presque grogné dessus, encore. Il démarre rapidement et je soupire, observant les réverbères des rues que nous empruntons.
Daryl : - Tu as faim ?
Myriam : - Bof.
Daryl : - Et si je te dis Thaï ?
Myriam : - Mouais.
Daryl : - T'adorais ça, avant... Enfin... Tu raffoles des pâtes qu'ils font, je sais toujours pas pourquoi parce que moi les pousses de soja qu'il y a dedans ça me donne la gerbe. Mais toi ,t'adores ça. Et putain ce que j'aime te voir heureuse. Un plat de pâtes pour la belle brune, et tu refais le monde autour de toi.
Il parle de moi comme si j'étais l'une des merveilles du monde. Je l'observe, un sourire en coin, pendant qu'il se gare devant un restaurant. Mine de rien, il est vraiment très très séduisant, et je m'en veux tout de suite d'avoir laissé un autre homme m'embrasser...
Myriam : - Daryl, je... J'aimerai te dire quelque chose...
Daryl : - Allons déjà s'installer, on aura tout le temps de parler durant le repas.
Myriam : - T'es tellement affamé ?!
Daryl : - Je t'avoue que je n'ai rien mangé de la journée, donc... Légèrement. Et un Ortega qui a faim, c'est grognon.
Je hausse les épaules et m'extirpe de la voiture. J'empoigne le bras qu'il me tend, je le vois me sourire et me contempler quelque sinstants, avant qu'il ne m'emmène à sa suite jusqu'à l'entrée.Des tonnes d'odeurs exquises viennent titiller mes narines. Un homme de type asiatique s'avance vers nous en tapotant frénétiquement dans ses mains.
? : - Madame et Monsieur Ortega, quel plaisiiiiir ! Comment allez-vous ?!
Daryl : - Très bien, Ping, merci, et vous ?
Ping : - Toujours ! Une table pour deux ?
Daryl : - Si vous avez de la place, oui, s'il vous plait. Nous passons sans réservation, mais, ce n'était pas vraiment prévu...
Ping : - Nous aurons toujours de la place pour nos clients préférés !
Nous le suivons jusqu'au fond du restaurant où il nous installe confortablement. Le lieu est très beau et mes yeux sont de suite attirés par les deux énormes bateaux de nourriture qui gisent au centre de l'immense pièce.
Daryl : - Viens, allons nous servir.
Je hoche la tête, le suivant jusqu'aux plats disposés à volonté. D'un doigt pointeur, il me montre une énorme casserole de pâtes. Je souris instantanément et m'en sers une bonne quantité avant de l'observer se servir des sushis et des énormes pavés de bœuf, puis nous retournons à table.
Daryl : - Goûte et dis-moi ce que t'en penses.
Je m'exécute aussitôt, l'odeur alléchante faisant de plus en plus gargouiller mon ventre. A peine une bouchée de prise que je plaque une main sur ma bouche en ricanant.
Myriam : - Oh putain, mais c'est trop bon !!!
Daryl : - Ah je t'avais dit que t'adorais ça, trés...Enfin. Mimi.
Myriam : - Tu peux m'appeler par les surnoms que tu me donnais, tu sais ?
Daryl : - Non. Je veux pas te forcer la main pour quoi que ce soit, ni que tu te sentes oppressée ou que sais-je.
Myriam : - Mais ne change pas tes habitudes pour moi...
Daryl : - Tout a changé depuis que tu es revenue à la maison, Myriam. Alors... Encore un changement, c'est pas ça qui fera la différence.
Je le regarde pendant qu'il joue avec un maki, soudainement pris d'admiration par le contenu de son assiette. J'ai un petit pincement au cœur, je n'aime pas du tout le voir comme ça. Il a l'air... complètement ailleurs.
Myriam : - Tu sais... Je ne t'ai pas forcé la main pour venir en tête-à-tête avec moi, alors... On peut toujours rentrer si...
Il pose tout à coup sa main sur la mienne. Je sursaute, ne m'étant pas attendu à ce qu'il procède à un contact !
Daryl : - Non, attends, je suis content d'être là, ne pense pas le contraire, pas une seule seconde ! Ça me fait vraiment plaisir, mais c'est juste que...
Myriam : - Je sais. Je te fais souffrir.
Daryl : - Non, c'est pas ça, je... J'ai du mal en fait à tout reprendre de zéro. Je suis prêt à te reconquérir, mais bordel, faire comme si de rien était face aux enfants, comme si je te connaissais pas... C'est juste au-dessus de mes forces...
Myriam : - Emilie m'a expliqué le lien que j'avais avec Anya. C'est en majeure partie pour elle que nous avons décidé de faire comme si j'étais une inconnue pour la famille parce qu'elle est fragile et trop petite pour comprendre pourquoi je ne me souviendrai pas d'elle, alors que je l'ai portée 9 mois dans mon ventre. Je sens que je suis attachée à tous mes enfants, mais...
Daryl : - T'as aucun souvenir. Je sais.
Le ton glacial qu'il emploie ne me plait pas, mais je prends surmoi. Tout le monde doit assez bien souffrir sans que je ne sorte de mes gonds. Une dispute en plein milieu d'un restaurant ne changerait rien.
Une voix fluette se fait soudainement entendre. Je relève la tête vers Daryl, avant que je ne remarque qu'une belle rouquine se tient à côté de notre table.
? : - Salut Myriam. Salut Daryl. C'est un plaisir de vous voir !
Voyant que je ne réagis pas, elle m'observe en silence, avant de détourner son attention vers mon homme.
? : - Il y a un souci ?
Daryl : - Salut Solène. Désolé, on... Myriam a eu un accident de voiture, elle est victime d'un trouble de la mémoire. Malheureusement, elle ne se souvient pas de toi, mais si ça peut te rassurer, elle n'a aucun souvenir de moi, ni des enfants. C'est le néant.
La jeune femme s'esclaffe en plaquant ses mains sur sa bouche.
Solène : - Oh mon dieu, quelle horreur... C'est... Est-ce que c'est... Permanent ?
Daryl : - Nan, c'est temporel. Mais c'est dur émotivement parlant...
Solène : - Je pense bien...
Daryl : - Myriam, voici Solène. Une amie de la musculation, vous vous entrainiez des fois ensemble.
Myriam : - Salut. Désolée de pas... Enfin, tu vois.
Solène : - Non non, aucun souci ! Je vous dérange pas plus longtemps, vous avez sûrement énormément de choses à vous dire !
Sans ajouter un mot de plus, elle tourne sur ses talons et rejoint un bel homme séduisant, blond, aux yeux turquoises. Il me salue d'un geste de la main et je fais de même, avant de reporter mon attention sur Daryl qui continue de me fixer, tout en mangeant ses sushis.
Daryl : - Au fait, t'avais un truc à me dire dans la bagnole, non ?
Aie. Je sais pas si c'est le bon moment, finalement...
Myriam : - Oui mais...
Daryl : - Je t'écoute.
J'hésite. Je ne sais pas quelle réaction il aura...
Myriam : - Est-ce que... Quand j'étais... Moi-même, je te disais tout ?
Daryl : - Tu étais la femme la plus sincère que j'ai jamais connu. Tu me disais tout, même si ça me plaisait pas. Et je pense que j'aurais dû faire pareil depuis bien longtemps...Heureusement que tu as su me pardonner, mon ange...
Myriam : - Je... De quoi parles-tu ?
Daryl : - Non, c'est pas important, je pensais à voix haute. Je t'en prie, dis-moi ce qui ne va pas. Je reconnais cette lueur dans tes yeux. Ça ne va pas ?
J'humidifie mes lèvres, ne savant pas comment lui annoncer ça.
Daryl : - Myriam ?
Myriam : - Je... Tu sais, je... J'étais à mon cabinet, ce matin.
Daryl : - Il y a eu un souci ?
Il me fixe intensément, un air inquiet sur le visage. Il fronce les sourcils, attendant la suite.
Myriam : - Non, enfin... Un homme est venu, Tiphaine avait pourtant l'air de ne pas l'apprécier grandement, elle l'a même menacé de t'appeler.
Il pose soudainement ses baguettes, attrapant son verre de bière.
Daryl : - Je sens que je vais pas aimer la suite.
J'hésite encore. Le regard qu'il me lance me dégoûterait presque.
Myriam : - Je... Je l'ai laissé m'embrasser et...
Daryl : - Et t'as aimé ça ?
Je hausse les sourcils, ma bouche s'ouvrant en o.
Myriam : - Non, bien sûr que non !
Daryl : - Ah ouais, t'es sûre ? Pourquoi tu rougis alors ? Putain, j'suis sûr que c'est Baptiste, hein ? Ce fils de pute n'a pas attendu avant de te sauter dessus ! Il t'a retourné la tête aussi, je suppose !
Myriam : - Je... Je ne l'ai pas écouté plus que ça,il... Il a l'air gentil, et...
Daryl : - Gentil ?! Ce mec te veut dans son plumard depuis le jour où il t'a vue pour la première fois, putain ! T'étais déjà tombée dans ses bras avant, j'suis pas dupe, je me doute que t'as une attirance pour lui ! Putain, je vais le démonter!
Sa mâchoire se contracte, je vois qu'il est à deux doigts de tout balancer de la table et de casser la moitié du mobilier.
Myriam : - Je... Je l'ai frappé.
L'expression de son visage change instantanément. Cette fois, il m'observe en silence, la colère s'étant presque envolée.
Daryl : - Pardon ?
Myriam : - Quand ses lèvres ont percutées les miennes, mon poing est parti tout seul. Je l'ai frappé dans la mâchoire, et je me suis enfuie sans un mot.
Il cligne plusieurs fois des yeux avant d'éclater de rire.
Daryl : - Putain, t'es bien ma furie...
Il ricane encore quelques instants, avant de changer complètement de sujet.
Daryl : - T'as fini ?
Myriam : - De ?
Daryl : - Manger.
Myriam : - Euh...
Daryl : - Parce que moi j'ai plus faim. Je veux rentrer.
Et sans un mot de plus, il se lève, sans m'adresser un regard. Je soupire, je savais qu'il n'allait pas bien le prendre du tout, mais je me devais d'être sincère avec lui. Surtout si j'étais claire comme de l'eau de roche pour lui avant l'accident.
* * * * *
De retour à la maison, Daryl monte immédiatement, sans dire un seul mot à Emilie et Matt installés sur le canapé.
Matt : - Mimi ?!
Myriam : - C'est rien. Ne vous embêtez pas.
Le trajet en voiture s'est passé en silence. J'ai aperçu une larme rouler sur la joue de Daryl, mais il l'a immédiatement essuyée d'un revers de la main. Je n'ai pas osé dire quoi que ce soit, bien assez honteuse comme ça.
Emilie : - Zazou, t'es sûre que...
Une porte claque à l'étage et j'entends des pleurs. Anya.
Emilie : - J'y vais. Je...
Myriam : - Non, laisse. Je m'en occupe.
Emilie : - Ça me dérange pas, tu sais.
Myriam : - Bonne soirée, les amoureux.
Je leur adresse un petit sourire, avant de monter l'escalier. J'entends un juron que Matt prononce, mais j'y fais totalement abstraction. En arrivant dans le couloir, je constate que les pleurs proviennent bel et bien de la chambre de ma petite fille. Je m'avance doucement, toquant à la porte en entrant dans la pièce.
Myriam : - Anya ? Tu as fait un cauchemar ?
Anya : - N... Non, mais... Je veux ma maman...
Je déglutis, émue au plus haut point.
Myriam : - Ma belle...
Je m'avance jusqu'à son lit et elle me bondit de suite dans les bras.
Anya : - Tu lui ressembles trop, tu as son odeur, tu es belle et gentille comme elle, ma maman me manque...
Elle explose en larmes contre moi et je l'enlace de mes bras. Son petit corps est pris de spasmes, je me laisse tomber sur le matelas en la gardant contre moi.
Myriam : - Chuuuuut, ma puce... Ta maman va revenir, je te le promets...
Anya : - Promis ?
Myriam : - Promis. Elle m'a dit qu'elle faisait tout son possible pour revenir vite.
Anya : - J'ai trop besoin de la voir, de l'entendre...Je l'aime plus que tout...
Myriam : - Et elle aussi. Indémesurément.
Anya : - Comment tu le sais ?
Myriam : - Myriam est ma cousine, nous nous connaissons .Tu es une petite fille adorable et aimante, je sais que ta mère tient à toi. Tu n'as pas à douter.
Je sens qu'elle se calme petit à petit.
Anya : - Merci, cousine Mimi...
Myriam : - Je t'en prie ma belle...
Anya : - Petite grenouille...
Myriam : - Quoi ?
Anya : - Maman m'appelle toujours comme ça... Tu peux le dire, toi aussi ?
Myriam : - Bien sûr, tout ce qui te ferait plaisir ! Essaye de dormir, petite grenouille, si jamais, viens me chercher si tu as besoin d'un câlin, d'accord ?
Anya : - Voui, merci...
Je la vois somnoler. Je la réinstalle sous sa couette et embrasse son front. Cette petite est un rayon de soleil, mais meurtrie elle aussi intérieurement. Tout ce que je fais dans cette famille, c'est faire souffrir tout le monde...
Je finis par sortir de la chambre et hésite avant d'entrer dan scelle de Daryl. Dans la nôtre. Celle où j'ai passé la nuit d'hier.
Myriam : - Daryl... ?
Il est face à la baie vitrée, les bras croisés contre lui. Ses épaules se tendent instantanément, il a remarqué ma présence.
Myriam : - Daryl...
Je le rejoins, posant une main sur son épaule en voyant qu'il ne réagit pas. Mais à peine ma peau entre-t-elle en contact avec la sienne qu'il se retourne vivement, les yeux rougis de larmes.
Myriam : - Je...
Daryl : - La nuit dernière, c'était une erreur.
Et bim. Prends-toi ça dans les dents.
Myriam : - Je ne...
Daryl : - Je n'ai pas le droit de te tenir collée à moi pour te faire tomber à nouveau amoureuse de moi. Je t'aime à en crever, et je serai prêt à n'importe quoi pour toi. Mais j'irais pas à l'encontre de ton bonheur. Oublie notre nuit, et concentre-toi sur la récupération de ta mémoire. Mais sache que nous deux, comme ça, collés l'un à l'autre, ça ne se reproduira plus tant que tu ne te souviendras pas de moi. Ça me fait trop mal d'espérer qu'à chaque moment de la journée tu redeviennes ma Myriam, alors que tu tombes dans les bras d'un autre. Je peux pas, je peux plus, c'est trop pour moi. Maintenant, je ferai à ta manière, et je ferai comme si je ne t'avais pas connue. Ce ne sera plus que tes choix qui choisiront mon avenir, trésor. Je peux pas continuer de souffrir comme ça et te tirer avec moi dans des abysses.
Une larme roule sur ma joue. Il crie sa douleur à travers ses mots, et ça me fait l'effet d'un coup de poignard.
Daryl : - Je sors. Si tu dors là, j'irais dans une des chambres d'amis. C'est toi qui décideras de mon accès au lit conjugal.
J'explose en larmes alors qu'il me contourne sans me toucher, s'extirpant de la chambre. Je plaque une main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots, et cherche finalement mon téléphone dans la poche pour envoyer un message à Emilie. Elle seule me comprend et arrive à me remonter le moral.
"J'ai besoin plus que jamais de ma confidente..."
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Myriam & Emilie ❤️
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