❥ Chapitre 10 ~ L'envie de vivre
HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER LES AUTEURES, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Emilie - - - - -
1 mois plus tard, Myriam et moi rentrions officiellement de l'hôpital. J'avais encore énormément de douleurs fantômes dans la jambe et le bras, parfois il suffisait que Matt pose sa main sur mon bras pour qu'une douleur insupportable se propage violemment en moi, alors que tout était guéri...
Ne parlons même pas des nuits où dès que la lumière était éteinte, les images de l'accident me tourmentaient jusque dans mes cauchemars. Myriam n'avait toujours pas retrouvé la mémoire mais à l'hôpital, nous avons recommencé de 0 toutes les deux et une jolie complicité est née entre nous, malgré tout j'étais contente de rentrer à la maison.
Daryl : - Je comprends pas, Em'. Je te comprends plus. Je te jure j'essaye, mais je te vois avec Myriam et je comprends pas ce que tu fous, putain.
Daryl venait de me ramener à la maison et nous faisions le tour de la propriété pour discuter tranquillement à l'arrière de la maison. Myriam, elle, était rentrée avec Matt pour essayer de temporiser un peu les retrouvailles, puisqu'elle et moi nous étions mises d'accord. Elle ne voulait pas créer de malaise avec les enfants que ce soit par rapport à eux ou à sa relation avec Daryl devant tout le monde.
En me rendant compte que Myriam était amnésique, j'étais dévastée bien évidemment, mais j'ai tout de suite pensé à elle. Je n'ai pas su immédiatement quoi faire, mais en la regardant dans les yeux, j'ai su. Je ne pouvais pas la laisser simplement recommencer sa vie. Elle restait ma sœur pour toujours, même si elle ne semblait pas s'en souvenir, je pouvais le faire pour deux e tlui créer une nouvelle identité si c'est de ça dont elle avait besoin.
Emilie : - Qu'est ce que tu ne comprends pas, Daryl, au juste ?
Daryl : - Je veux savoir POURQUOI JE SUIS CENSÉ FAIR ECOMME SI JE RENCONTRAIS MA FEMME POUR LA PREMIÈRE FOIS ?
Daryl haussa le ton aussi bancal qu'il pouvait l'être en ce moment.
Emilie : - Ne hausse pas le ton avec moi, Daryl. Je ne suis pas un de tes enfants à qui tu peux faire peur. On rentre juste à la maison, je crois que Myriam a besoin de repos. Tu ne peux pas soudain lui imposer une vie dont elle n'a aucun souvenir, tu te rends compte du choc ? Que ce soit pour les enfants ou pour elle ? Je veux dire, tu penses à Anya avec qui elle avait une relation fusionnelle, et soudain sa fille doit se faire à l'idée que c'est bien sa mère devant elle, mais physiquement seulement. C'est impossible Daryl. On s'en tient à ce qu'on a dit et puis c'est tout.
Daryl : - Mais putain, tu te mets un peu à ma place ? C'EST MA FEMME ET JE DOIS FAIRE COMME SI CES 20 DERNIÈRES ANNÉES N'AVAIENT PAS EXISTÉ.
Emilie : - ET MOI JE DOIS FAIRE COMME SI ELLE N'AVAIT JAMAIS ÉTÉ MA SŒUR !
Daryl se laissa tomber contre le mur du jardin, la tête entre les mains.
Emilie : - Tu vois, la différence entre toi et moi, c'est que je fais passer les intérêts de Myriam avant les miens. Elle va bien, Daryl, et c'est le principal. Je suis sa sœur et je l'aime au point que je peux être qui elle souhaite dans sa vie. Si elle a besoin d'une meilleure amie, alors j'en serais une, parce que ce qui importe, c'est elle. Myriam a choisi de ne pas dire aux enfants sa réelle identité, alors on fera comme si c'était une cousine de la famille et puis c'est tout. Ce sera beaucoup moins perturbant pour les enfants.
Daryl : - T'es en train de me faire crever, Em'...
Je m'accroupis devant Daryl avant de le prendre par le col.
Emilie : - Écoute moi bien Daryl, s'il y a quelqu'un qui se tue, qui fait mal les choses, qui est un minable, c'est toi. On a tous mal, Daryl, mais toi tu laisses complètement ta famille derrière toi, t'es à la ramasse. Tu crois que je vais dire à tes enfants, qui commencent à te craindre et te détester, que la seule personne qui leur reste au monde à part moi et Matt, la seule qui est encore supposée être de leur côté est amnésique et les a complètement occultés de sa tête. C'est ça que tu veux, Daryl ?
Daryl : - C'est toi...
Emilie :- Oh lala Daryl, dis-moi toutes les méchancetés que tu veux, que ça aurait dû être moi, que j'aurais dû crever, que c'est pas juste parce que c'est ce que je ressens, alors ne te gêne pas. Tu ne seras que la seconde personne à me le dire après moi. Par contre, toi, tu n'as aucune excuse pour ton comportement, alors réveille-toi avant qu'il ne soit trop tard.
Daryl : - En quoi il n'est pas déjà trop tard ?
Emilie : - Daryl... Si elle est tombée amoureuse de toi la première fois, pourquoi elle ne pourrait pas le redevenir ? Mais ne l'étouffe pas avec tes sentiments. Je sais que c'est la chose la plus difficile que je vais te demander, mais je crois que ça te fera du bien à toi aussi de la voir comme une inconnue.
Soudain, les enfants nous interrompirent, tout content.
Liam : - Tante Em', tu viens voir dans le salon, y a un truc trop bizarre !
Emilie : - J'arrive mon lapin, laisse-moi une seconde. Réveille-toi Daryl, et vite, parce que tu vas tout perdre.
Daryl : - Je suis fatigué de cette vie, Em'...
Emilie : - Tu crois que tu as le choix ? Ou bien si plutôt tu l'as, soit tu t'accroches aux montagnes russes en priant pour rester dans le wagon, soit tu ne montes pas dedans. Et si tu ne montes pas dedans, prépare un stylo et les papiers du divorce.
Je me levais pour rejoindre les enfants qui s'extasièrent devant la ressemblance de notre cousine avec Myriam.
Matt : - Les enfants, je vous présente votre tante... ? Enfin, c'est la cousine de Myriam et Emilie. Mimi.
Myriam : - Salut les enfants !
Ewan : - C'est bizarre, tu ressembles beaucoup à ma maman, mais t'as une cicatrice de dur à cuire !
Myriam leur fit un petit geste timide en riant, alors que je guettais chacune de leurs réactions, accoudée à l'encadrure de la baie vitrée.
Matt : - Mimi, je te présente ma plus grande fille Mina, son frère Ayden, sa sœur Ellie de mon côté et celui de Daryl voici Ewan et Liam les jumeaux, et Anya la petite dernière.
Elle se prit au jeu en souriant avant d'embrasser chaque enfant. Évidemment nous avons passé la soirée à essayer de faire passer la pilule aux enfants qui était beaucoup trop grosse à avaler, j'avais un peu l'impression de les prendre pour des crétins, mais je n'avais pas le choix si je voulais enlever cette pression des épaules de Myriam. L'acculer de responsabilités n'était pas la solution. Après une bonne soirée pizza où même Daryl a participé à contrecœur, je m'étais cachée dans ma cave avec un petit verre, observant des photos de moi et ma sœur.
Myriam : - Est-ce que je peux entrer... ?
Je me retournais les larmes aux bords des yeux, avant de lui sourire.
Emilie : - Bien sûr, fais comme chez toi.
Myriam vînt se poster derrière moi et observa les photos avec moi.
Myriam : - Ta sœur te manque ?
Emilie : - C'est même pas imaginable à quel point, mais à la fois j'ai l'impression de la retrouver à travers toi parce que tu as toutes ses mimiques, tous ses tics et je me dis qu'on a jamais été aussi proches que ces derniers temps, mais c'est dur de me dire que je suis la seule à me souvenir. Parfois, c'est lourd à porter.
Elle déposa sa petite tête sur mon épaule, alors que je bus une gorgée de vin.
Myriam : - Alors raconte-moi comment elle était.
Emilie : - C'était mon âme sœur dans tout les sens du terme. Ma personne. Mon autre moi. C'était une fille pleine de ressources, de douceur, de gentillesse, même si sur la fin je crois que je l'avais un peu usée parce qu'elle commençait sérieusement à se rebeller. Elle a toujours été là pour moi aussi loin que je me souvienne. Et je me demande parfois ce qu'aurait été notre vie si nous avions par exemple trouver des partenaires différents. Est-ce qu'on aurait déménagé chacune de notre côté, est ce que ça aurait été mieux ? Toujours est-il que j'ai passé des moments inoubliables avec elle, des fous rires qui aurait pu me tuer... En fait, en y réfléchissant, ce n'est pas le souvenir en lui-même que je retiens, mais elle. Quand je repense par exemple à notre enterrement de vie de jeune fille, c'est son sourire qui me reste entête quand je lui ai annoncé que j'étais enceinte de Mina. Mes souvenirs sont un condensé de sourires, de moments heureux, de rires cristallins...
Myriam : - Vous êtes belles sur les photos...
Emilie : - Tu veux en voir plus ?
Myriam : - Avec plaisir.
Nous nous sommes alors assises sur un des canapés de la pièce et nous avons bien dû passer les trois quarts de la nuit à évoquer mes souvenirs, en l'occurrence ceux de ma sœur et moi. Je lui ai montré des photos et j'ai eu la sensation étrange que malgré l'accident, la perte de mémoire et tout ça, nous étions plus proches que jamais.
Emilie : - Bon, je vais y aller, il se fait tard ou tôt, je ne sais pas vraiment !
J'allais partir quand j'entendis sa voix au loin.
Myriam : - Merci Emilie de ne pas me mettre la pression, tu sais, à propos de tout ça.
Je déposais ma tête contre l'arcade avant de lui sourire.
Emilie : - Avec plaisir, Darling.
Et je partis de la pièce pour rejoindre Matt dans notre chambre. En passant devant la cuisine, je remarquais qu'il était 4 heures du matin, tout le monde dormait évidemment. Je me mis rapidement en pyjama avant de m'allonger aux côtés de Matt.
Matt : - Est-ce que ça va... ? Je t'ai acheté une espèce de veilleuse qui imite le bruit de la pluie, des vagues, des oiseaux, de ce que tu veux en fait... Pour tes cauchemars... Oh, il y a même une fonction enregistreur si tu veux avoir des bruits de nous, enfin, tu vois, c'est possible. Me dit Matt complètement endormi.
Mais il est sérieux cette andouille ? Effectivement, en jetant un coup d'œil à côté de moi, je remarquais un objet ovale complétement tactile. Je l'allumais pour entendre le bruit de la pluie et vu sourire Matt à côté de moi. Allongée sur le dos, j'observais le plafond silencieusement, entièrement absorbée par mes pensées, quand il se rapprocha de moi et déposa quelques baisers dans mon cou. Je lui souris et il s'arrêta.
Emilie : - Non, s'il te plaît, continue.
Il continua de me sourire en reprenant là où il s'était arrêté et je m'abandonnais complètement dans ses bras qui m'avaient tant manqué.
Le lendemain matin, je rejoins Myriam dans la cuisine qui était déjà prête.
Emilie : - Salut ! Hâte de travailler à ce que je vois!
Myriam : - Tu penses, c'est la seule chose que je sache faire, autant en profiter ! Rit-elle.
Myriam : - Et puis, pour être parfaitement honnête avec toi, je... Je ne me vois pas rester ici... Daryl est très gentil, mais j'ai l'impression de lui faire plus de mal à rester avec lui... Hier soir, quand on s'est quittés, je lui ai dit bonne nuit et il ne m'a même pas regardée, il a juste grogné. Merde, il est moins aimable que le chien... !
Je ris malgré moi, alors qu'elle me tendit un café.
Myriam : - Ne me regarde pas comme ça, vu la nuit qu'on a passée, le café est le meilleur remède, surtout si tu vas au travail aussi.
Emilie : - En fait non, j'ai quelque chose à régler ce matin.
Myriam : - Ah ! Tu veux qu'on en parle ?
Emilie : - Non, non. Je dois remercier un vieil ami de s'être occupé de Mina très souvent quand je n'étais pas là.
Myriam : - Ça marche. Dis-moi... Est-ce que je dois emmener les enfants à l'école ou quelque chose comme ça... ?
Emilie : - Que si tu en ressens l'envie, sinon ils ont tous le bus et Mina se fait emmener par son papa chéri la plupart du temps. Il n'y a qu'Anya que Matt va probablement emmener à la crèche.
Myriam : - Bon d'accord. Est-ce que...
Elle sembla gênée tout d'un coup et se passionna pour son chocolat chaud.
Emilie : - Ne te gêne pas, je t'en prie !
Myriam : - Disons que tu es la seule personne avec qui j'ai réussi à nouer des liens et, hum... Est-ce que tu voudrais bien qu'on déjeune ensemble... ? Je ne veux pas t'étouffer avec ma présence, mais enfin... J'aimerais bien parce que je t'apprécie...
Je me rapprochais d'elle avant de la prendre dans mes bras.
Emilie : - Ooooh, bien sûr ma darling !
Myriam : - Ça me fait toujours rire quand tu m'appelles comme ça, c'est incroyablement ridicule, tu le sais ça ?
Emilie : - C'est ce qui me plaît le plus, justement !
Mina : - Salut les filles !
Myriam et Emilie : - Hey !
Mina : - Comment ça va taaaante Mimi, ce matin ?
Mina m'adressa un roulement d'yeux las avec un sourire complice. Je savais très bien que ça ne passerait pas avec la plus grande, mais j'aurais essayé et je savais que Mina garderait le secret.
Myriam : - Au fait ! Je me suis rendue compte que j'étais quelqu'un de très curieuse et il se trouve qu'une certaine jeune fille vraisemblablement de ma famille ait le béguin pour un garçon ! Du moins, c'est ce qu'elle m'a laissé entendre à l'hôpital !
Mina : - Ça se pourrait bien, et donc, va au fond de ta pensée ?
Myriam : - Bah, je me suis dit que peut être ce matin, je pourrais t'emmener pour voir la tête de ce fameux Aaron !
Emilie : - Oh ouiiii, tu l'avais jamais vu en plus. Alors c'est décidé, on t'emmène.
Mina : - Sérieux, vous avez quel âge ?
Myriam et moi avons éclaté de rire avant de s'arrêter net devant un ours qui nous marmonna de ne pas se gêner pour lui, avant de claquer la porte derrière lui.
Myriam : - Je ne voudrais pas jouer les rabats joie ou les mégères, mais il n'a pas des enfants, lui ?
Mina : - Ouais... Mais en ce moment, ses enfants sont le whisky et la vodka. C'est papa qui s'occupe de tout le monde le matin, même si moi, Ayden et Ellie, on se débrouille tout seul maintenant.
Soudain, les cris de Matt arrivèrent à nos oreilles. Je suppose que ce filou préférait passer la journée à la boxe avec son oncle qu'à l'école !
Matt : - LIAM, BORDEL... !
Myriam : - Oh non, ça me fait vraiment du mal de l'entendre se débattre avec Liam, il est trop gentil, je vais voir s'il a besoin d'un coup de main.
Mina me jeta un regard circonspect que je partageais avec elle, avant de lui préparer son petit déjeuner.
Emilie : - Je suppose qu'il y a des choses qui restent.
Mina : - Sans aucun doute.
Après que je me sois préparée, arrêtée dans un bureau de tabac pour m'acheter un paquet de cigarettes dont je rêvais depuis des mois, nous sommes arrivés devant l'école de Mina. Elle râla alors que je sortis pour fumer ma première cigarette depuis très ou trop longtemps. Myriam resta à l'intérieur et puis je suppose qu'à force de vociférer vainement dans l'habitacle, elle s'est résolue à sortir de la voiture afin d'être largement mieux entendue.
Myriam : - Eh, dis donc toi, tu m'as pas dit que tu avais eu un cancer ?
Emilie : - Ah si, je te l'ai bien dit, je confirme. On parlait même de nos rapports aux hôpitaux et je t'ai dit que ça me faisait ni chaud ni froid maintenant, Frankie.
Myriam : - Pourquoi tu m'appelles Frankie ? J'ai encore beaucoup de surnoms que je vais découvrir ?
Emilie : - Ah non celui-là il est tout neuf ! C'est à cause de ta cicatrice sur l'arcade Frankenstein.
La bouche de Myriam s'ouvrit en un O, alors que j'étais pliée de rire.
Mina : - Vous êtes sérieuses, vous me fichez la honte,là !
Myriam : - Même si ta mère a avalé un clown au petit déjeuner, je reste tant que je n'ai pas vu ton beau gosse.
Mina : - Ça va, ça va j'ai compris. Alors discrètement, s'il vous plaît... ! A 3h08, y a des papas avec un garçon, bah c'est LE garçon.
Évidemment, Myriam et moi avons tourné la tête aussi discrètement que des suricates, ce qui indigna Mina.
Mina : - Heureusement que j'avais insisté sur le côté discret de la chose.
Myriam : - Il est pas mal, l'un des deux pères.
Mina se tourna sa tête vers nous, l'air de dire 'mais t'es sérieuse là' et je choisis de rentrer dans son jeu pour embêter Mina.
Emilie : - Je préfère le père avec les cheveux plus foncés. Tu vois, celui qui semble être le père d'Aaron. En tout cas, il lui ressemble.
Myriam : - Ah ouais ? Moi c'est l'autre...
Mina : - PEU IMPORTE. Ils sont tout les deux avec des femmes et je crois que leur ménage va très bien ! Tante Zazou ça va parce qu'elle a l'excuse de sa cervelle de piaf, mais toi 'man...SÉRIEUX ?
Mina partit en râlant, alors que nous avons explosé de rire. Ça faisait du bien de retrouver un semblant de complicité avec elle, même si je savais au fond que ce n'était pas totalement elle. Myriam me déposa devant le centre commercial où je lui promis de prendre un taxi. Elle ne voyait pas l'inconvénient de conduire, alors que moi je tremblais désormais devant un volant.
Myriam : - On se retrouve là à 13h, alors !
Emilie : - Parfait, à tout à l'heure !
Je la pris chaleureusement dans mes bras avant de héler un taxi. J'envoyais tout de suite un message à Arthur.
'J'arrive'
'Je t'attends...'
Oui, je me doute bien que tu m'attends. J'avais contacté Arthur la veille pour qu'on se voit, j'en ressentais le besoin au vu des récents évènements. Le taxi me déposa donc à l'adresse que m'avait donné Arthur hier et j'atterris dans un quartier moyen de Miami. Devant une jolie maison typiquement américaine, le genre qu'on voit partout.
Je sortis du taxi et vérifiai tout de même la boite aux lettres. Mademoiselle Humbert Servanne. Humbert ? C'est quoi comme origine, ça? Du celte ? C'est aussi moche que son prénom. Le nom d'Arthur était inscrit juste en dessous, alors je m'approchais de l'entrée et Arthur ouvra tout de suite. Il avait la tête des matins suivants les soirs avec beaucoup d'interventions.
Emilie : - Dure nuit ?
Arthur : - Oh tu n'imagines pas... Je suis là parce que les filles ne sont pas là, sinon je ne dors même plus ici. Mais rentre, je t'en prie. Je te sers quelque chose, thé, café ?
Emilie : - Je veux bien un café, s'il te plaît.
Je rentrais chez lui, alors que soudain le fait qu'il ne passe pas beaucoup de temps ici ne me choqua plus autant que ça. L'intérieur malgré les vitres et baies vitrés ouvertes sentait le cigare froid, jurant totalement avec la déco rose bonbon de la pièce. Y a vraiment un bonhomme qui habite ici ? Arthur eu l'amabilité de me servir directement mon café dehors sur la petite terrasse et je l'en remerciais.
Emilie : - Tu m'excuseras, mais je comprends pourquoi tu ne dors pas ici. C'est un cendrier cette maison !
Arthur : - Je le sais. J'aère quand je peux, mais Servanne fume à l'intérieur et ne pense pas à ouvrir les fenêtres, mais s'il n'y avait que ça encore. Quand je suis de garde et que mon bipeur sonne, évidemment il réveille la petite et elle ne comprend pas qu'il ne faut pas que je m'éternise et que je décolle tout de suite, mais je me fais incendier parce que je lui laisse la petite en pleurs par ma faute, etc, enfin bref. Et toi alors, comment tu vas avec tout ça ?
Emilie : - Je vais être frontale, tu me connais Arthur, pourquoi tu restes avec elle ? Je veux dire, elle n'a rien pour elle. Elle est méchante, manipulatrice, menteuse et elle fume le cigare, putain !
Arthur sourit avant de détourner les yeux vers le sol.
Arthur : - Parce que la fille que j'aime m'a jeté et que j'ai pas réussi à tourner la page, alors je me dis que j'ai ce que je mérite.
Je fermais les yeux en comprenant parfaitement son sous-entendu.
Emilie : - Il y a bien un moment où tu as eu une once de sentiment pour elle ? Je veux dire, vous avez quand même une fille ensemble, je ne suis pas non plus inoubliable du calme.
Arthur : - En fait au début, c'était pour oublier et je sais pas, les rendez-vous se sont enchaînés et elle est tombée enceinte, et je l'aimais bien avant sa grossesse... D'ailleurs, je ne sais même pas comment elle a fait pour tomber enceinte, je mettais systématiquement des préservatifs.
Emilie : - Oh bah c'est pas très compliqué de se caler la tête en bas contre un mur et de se vider le...
Arthur : - EM' ! Je crois que j'ai compris le principe,merci.
Il rit jaune en me caressant la joue, alors que je me fis violence pour me rappeler de ma présence ici. Et sans que je ne m'y attende, enfin peut être que je m'y attendais et il se pourrait que j'ai laissé faire... ? Les lèvres d'Arthur se déposèrent délicatement sur les miennes avant que je ne mette un doigt sur ses lèvres.
Emilie : - Je suis venue pour te dire que c'était fini, Arthur, ce privilège ne t'ai plus réservé... Je crois qu'on devrait se tenir éloigné un petit moment tous les deux... Pour faire le point, tu vois...
Quand je me relevais, je remarquais Servanne assise dans le canapé, sa fille dans les bras, en train de s'allumer son cigare. Mon dieu. Je fis le tour de la propriété pour ne pas être remarquée par cette grosse salope. Oui, elle mérite les deux termes. C'est de la grossophobie ? Ah non j'aime les gros, c'est grâce à certains que je suis riche, il n'y a qu'elle qui m'inspire cette haine viscérale.
Je pris tout de suite un taxi qui passait par là pour me rendre un petit peu à mon bureau, histoire de voir l'étendu des dégâts. En arrivant, tout le monde me salua chaleureusement avant que je ne m'enferme dans mon bureau. Bon, au vu du bureau rangé, je suppose que Matt n'a pas bossé d'ici, je le saurais sinon. J'allais m'asseoir à mon bureau quand la porte s'ouvrit en fracas. Je me retournais un peu surprise, avant que la porte ne claque derrière Matt.
Emilie : - T'as vraiment un problème avec les portes,ma parole ! Wow, y a un problème ?
Matt avait le visage totalement fermé, il me balança juste son téléphone.
Matt : - A toi de me dire ?
Emilie : - Je vois...
Matt venait de recevoir deux photos. L'une où on s'embrassait avec Arthur et l'autre, j'avais un doigt sur sa bouche. Les nouvelles vont si vite que ça me fit rire.
Emilie : - C'est du rapide ! C'est pire qu'un cancer cette fille.
Matt : - Écoute, je suis content que ça fasse rire l'un de nous. Mais dis moi Em', on va continuer combien de temps à faire ça ? Parce qu'en fait, je suis sérieux avec toi au cas où tu l'aurais pas compris, je ne cherche pas d'une relation bizarre ou malsaine où ça m'exciterait de savoir que t'es avec un autre gars,non. Moi je suis pas adepte de ces bails étranges. T'es avec moi complètement ou pas du tout !
Emilie : - Je vois, donc tu ne me demandes même pas ce qu'il s'est passé ?
Matt ouvrit grand la bouche, rayant le parquet sous ses pieds avant de bégayer.
Emilie : - Je ne sais pas moi, si ça se trouve cette photo elle date d'il y a une heure ou deux ?
Je l'observais les bras croisés contre ma poitrine, alors qu'un petit sourire était figé sur mon visage.
Matt : - Je... Heu... Non... ?
Emilie : - Non quoi ? Bah si, apparemment on s'est embrassés, n'est-ce pas ? Dis-moi, tu ne t'attendais pas à ce que la trahison vienne de moi, pas vrai ?
Matt : - Parce que tu... ?
Emilie : - J'ai quoi, dis le, Matt.
Matt : - T'as baisé avec lui ?
Emilie : - D'accord, on passe à la vulgarité, je prends note. Je ne sais pas, c'est toi qui es dans mon bureau avec des 'preuves', alors c'est à toi de me dire.
Matt se rapprocha de moi, le visage à quelques centimètres du mien avant de taper un grand coup de poing dans mon bureau.
Matt : - J'ai aussi un problème avec les bureaux.
Emilie : - Pas quand il s'agit de me prendre dessus, hein ?
Ma remarque lui arracha enfin un sourire noir, alors qu'une de ses mains agrippa mon menton, ses doigts dessinant des cercles sur mes joues.
Matt : - T'en as pas assez ? Un ça te suffit pas, il te les faut tous ? C'est quoi qui ne va pas, il a un truc que je n'ai pas ?
Je ne lui répondis pas alors qu'il rapprocha ses lèvres près des miennes, hésitant probablement entre l'envie de m'embrasser en marquant son territoire et le dégoût que je devais lui inspirer. Alors je lui caressais la main, ce qui lui fit immédiatement lâcher sa prise et je me pendis à son cou, rapprochant ma bouche de son oreille.
Emilie : - Tu touches du doigt ce dont on parlait la dernière fois Matt, tu te souviens ? Le fait de se sentir spécial. Alors, ça fait quoi de se remettre en question ?
Il grogna avant de prendre mon visage dans ses mains et m'embrassait violemment, me couchant sur mon bureau pour mieux me posséder sans ménagement.
Myriam : - Et vous l'avez fait dans ton bureau comme ça,genre... COMME CA.
Emilie : - Bah ouais. En vrai, y a rien de plus excitant.
Myriam ria de ma remarque avant de racler son assiette avec la fourchette.
Emilie : - Je suppose que ce n'est pas mes histoires de fesses qui te rendent si triste, parce que si c'est le cas, faut pas je t'assure, j'ai...
Myriam : - Ouiiiii. C'est bon. Je te crois sur parole. Non, c'est pas ça, j'ai... Heu, comment dire... Il se pourrait que j'ai rencontré un ancien collègue très séduisant et je lui ai expliqué un peu mon 'problème' et il m'a embrassée. Donc je l'ai frappé.
Emilie : - Donc ? C'est une évidence que, quand un homme t'embrasse, tu le frappes ?
Myriam ria, alors qu'elle me demanda de la laisser finir.
Myriam : - Apparemment j'aurais bossé pour lui et c'était pour la bonne cause pour que je me souvienne, mais il se sentait carrément con quand je lui ai dit qu'il ne me faisait rien du tout.
Emilie : - Baptiste, je suppose ? Rien du tout ? En même temps, je ne veux pas t'influencer, mais Daryl a toujours été l'amour de ta vie, alors ça ne m'étonne pas !
Myriam : - Bah justement, il se pourrait que je ne t'ai pas tout dit sur ce matin...
Je relevais des yeux surpris sur elle, la bouche pleine de pâtes.
Emilie : - Non... ? Me dis pas que t'as fait ce que je crois que tu as fait ?
Myriam : - Si... J'ai couché avec Daryl, mais comprends-moi, je voulais savoir si je ressentais quelque chose, il semblait tellement m'aimer, ça m'a émue.
J'étais partagé entre le rire et la consternation.
Emilie : - Donc tu as couché avec ton mari dont tu n'as plus aucun souvenir parce que c'est une personne émouvante ? Rappelle-moi de ne jamais aller au théâtre avec toi ou alors de prévoir le taxi !
Elle rit une nouvelle fois. Qu'est-ce que ça me faisait du bien de la voir heureuse comme ça, même si j'étais largement partagée par l'amitié que je vouais à Daryl, rien ne valait le sourire de ma sœur.
Emilie : - Je veux dire, c'était peut être pas l'idé edu siècle... Tu n'aurais pas préféré attendre d'être sûre de tes sentiments, parce que lui n'attend que ça et...
Myriam : - Emilie, je t'adore vraiment, mais comment tu veux que je sois sûre de mes sentiments sans le toucher ? Je veux dire, je veux bien regarder ce tableau d'une tomate et te dire qu'il me plaît, mais on parle d'un être humain, alors j'ai besoin d'un peu plus de... Matière. Oh et puis c'est bon, je lui ai pas demandé de m'épouser non plus.
Emilie : - Bah ça tombe bien, darling, parce qu'en fait du coup, vous êtes mariés... !
Myriam : - Je le sais, c'est bien pour ça que je me devais de le faire !
Emilie : - Arrête, on dirait que tu parles d'un devoir patriotique ! M'amusé-je.
Myriam : - Bah ouais, c'est presque ça ! Mais bref, tout ça pour te dire que je sais pas... Je le sens trop... Enfin, c'est trop quoi.
Emilie : - Tu veux dire la taille de... ?
Myriam : - NOOON !
Serveur : - Vous reprendrez un peu de vin, mesdames ?
Emilie : - Oh oui un grooos pour elle.
Nous avons explosé de rire, mais malgré tout, je comprenais ce qu'elle voulait dire. Elle avait l'impression de côtoyer un nouveau veuf. Ça n'a rien de gai et réjouissant.
Myriam : - Et donc, j'ai ressenti plus de choses envoyant Baptiste, parce que franchement je vais être honnête et méchante avec toi, j'ai l'impression de regarder un chien maltraité quand je vois Daryl et j'ai pitié de lui, et j'arrive pas à dépasser cette empathie pour des sentiments plus positif, tu vois ? Mais à l'inverse, j'ai ressenti plus de choses en embrassant Daryl que Baptiste, c'était crade et baveux avec lui, tandis que Daryl c'était plus... Planant et parfait.
Emilie : - T'as ressenti plus de choses au niveau de l'entre jambe, tu veux dire ?
Myriam : - Aussi !
Nous avons continué de rire jusqu'à la fin du repas. J'avais perdu une sœur quelque part, mais j'avais retrouvé ma meilleure amie, ma confidente, alors je patienterai en attendant qu'elle revienne.
Myriam : - Tu sais Emilie, j'apprécie beaucoup les moments qu'on passe ensemble et j'aimerai vraiment me rappeler de la sœur que tu as laissée...
Emilie : - Darling, t'en fais pas. Ne te mets pas la pression avec ça, vraiment, on va y aller petit à petit par étape.
Myriam : - Ça me fait toujours sourire quand tu m'appelles comme ça.
Emilie : - Pourquoi ?
Myriam : - Dans ma mémoire à court terme, ça me fait juste sourire, je me sens heureuse quand tu me le dis et dans le long terme, je te le dirais quand l'imbécile qui joue dedans m'aura enfin ouvert la porte. Rit-elle.
Je la laissais devant le centre commercial en lui disant à ce soir avant de prendre un taxi. J'avais un dernier petit quelque chose à faire avant de rentrer au travail. Je me dirigeais vers le commissariat avant de me présenter à l'accueil et de demander un agent en particulier. Celui qui s'était occupé de moi pour Mina et pour mon petit excès de vitesse pour Ellie aussi !
Policier : - Quelle bonne surprise. Dites-moi quel bon vent vous emmène ?
Emilie : - J'aurais besoin d'un tout petit service.
Policier : - Petit comment ? S'inquiéta-t-il.
Emilie : - J'ai pas commis de meurtre !
Policier : - Oui, il vaut mieux pour vous, mais encore ?
Emilie : - Je me suis juste dit que si je parlais de meurtre tout de suite, tout vous paraîtrait moins grave.
Policier : - Oui, effectivement.
Emilie : - Est-ce que vous pourriez me dire à qui appartient cette plaque ?
Policier : - Est-ce que c'est pour commettre un crime ?
Emilie : - Un genre de vol de voiture ? Nooon. Je serais un petit peu stupide de venir vous demander ça ici alors que vous pourriez me coffrer pour moins que ça.
Policier : - Je préfère ça. Alors, dites-moi votre plaque ?
Je lui inscrivis sur un papier et il la rentra dans la base de données.
Policier : - Ah. Votre plaque est étrangère, j'aurais besoin d'un peu plus de temps pour questionner la base de données mondiale. Je vous rappellerai dans l'après-midi !
Emilie : - Pas de soucis, je vous remercie !
Je sortis du bureau en remerciant encore le policier qui me regarda avec un petit sourire en coin, avant de rejoindre ma tour. La plus belle de toute. Je gravis les étages avant d'arriver à mon bureau, Matt déjà assis sur ma chaise.
Emilie : - Vous ici ? Mais que de coïncidences aujourd'hui.
Matt : - Bon, j'ai réfléchi.
Emilie : - Voyez-vous ça, vous m'intriguez !
Matt : - Fiche toi de moi ! On a jamais mis les choses au clair. Alors je vais l'être. On est ensemble, je ne veux que tune vois personne d'autre, pas même ton ex, parce que c'est soit disant ton ami, parce que ça n'existe pas. Tu ne couches qu'avec moi. J'accepte les exceptions solitaires, c'est humain et ça, ça m'excite. Mais en dehors de tout ça, il n'y a que toi et moi. Personne ne touche à cette bouche à part moi. Clair ?
Je feuilletais distraitement des papiers tout en l'écoutant.
Emilie : - Ok.
Matt : - Quoi ok. Ok, c'est pas une réponse.
Emilie : - Oui maître ?
Matt : - Aller, joue les malignes !
Emilie : - Matt, qu'est ce que tu veux que je te dise .Ce matin, Arthur m'a prise, et par prise je n'entends pas ce que tu crois que ça sous entends ! Donc, par surprise, alors que je venais chez lui pour lui demander d'arrêter de m'envoyer des textos et quand je lui tiens la bouche là, regarde sur la photo si elle est de bonne qualité, tu verras qu'il est presque au bord des larmes parce que je lui dis que cette bouche n'est réservée qu'à toi ainsi que mon cœur.
Matt : - Mais... ? Bordel, pourquoi tu me l'as pas dit ce matin, je t'aurais crue !
Emilie : - Je sais, mais ça me paraissait bien trop facile. Et puis, j'ai eu un tour de manège gratuit grâce à ça. Et j'adoooore le manège.
Matt s'approcha de moi en rigolant avant de me prendre dans ses bras, tandis que mon portable vibra dans ma poche.
'La plaque appartient à un suisse du nom de Jonathan Humbert. Bonne journée !'
[Si vous vous accaparez certaines de nos photos, merci de nous demander la permission. Mushu bosse dur sur le montage de certaines, respectez le travail des autres s'il vous plait ❤️ Concernant les plagieuses : notre histoire est en version papier, adaptée pour qu'il n'y ai plus aucun lien avec IIL. Nous sommes protégées par les droits d'auteur et répertoriées légalement dans le jargon des écrivains. Nous n'hésiterons pas à vous signaler à Wattpad pour que votre compte soit supprimé si l'on voit que vous pompez littéralement nos idées... Et on remercie énormément Yunie Hime pour la réalisation de nos avatars en chibis❤️ ]
XOXO ❤️
Emilie & Myriam ❤️
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