ISABELLE

Après un voyage interminable avec mon téléphone qui ne marche plus, j'ai dû briser ma carte sim pour qu'il ne me suive pas à la trace, j'arrive enfin à la grosse pomme. J'espère vraiment pouvoir y rester beaucoup plus longtemps qu'à Pasadena.

J'aimerais vraiment que Clark lâche l'affaire et me laisse enfin vivre l'esprit serein. Il ne faut pas rêvait ma petite Isabelle car oui Isabelle est mon prénom et mon nom de famille est Lopez. Je suis d'origine Latine par mon père et Américaine par ma mère.

Clark est mon ex et il est flic donc pour lui cela lui est facile de demander à ses collègues de me retrouver. S'ils savaient que le gentil flic de Dallas est la pire ordure que j'ai connue, je ne suis pas sûr qu'ils lui donneraient un coup de main ou en tout cas pas tous car il y a toujours des connards pour lui donner raison.

J'entends déjà plusieurs personnes dirent que si j'étais si mal avec cet homme, je n'avais qu'à me barrer ou lui faire face mais que peut faire un petit bout de femme d'1 m 65 devant un homme de 1 m 95 qui en plus exerce sur vous une totale emprise physique et mentale. Moi, j'ai mis trop de temps pour y arriver et à jamais je serais un esprit prisonnier de ce qu'il m'a fait subi.

Arrêtons d'y penser !

Pour le moment, je veux avancer dans ma nouvelle vie New Yorkaise, j'y ai déjà vécus quand j'étais petite avec mes parents. Je n'ai pas beaucoup de souvenir de cette période car après nous avons déménagé dans l'Indiana. Mes parents y sont décédés dans un accident de voiture et j'ai dû aller vivre chez ma grand-mère à l'âge de 14 ans. C'est comme ça que je suis arrivé à Dallas et que j'ai rencontré ce fils de pute de Clark.

J'arrive chez mon amie Nathalia, une femme que j'avais rencontrée dans un foyer pour sans-abri à Boston et elle m'avait aidé à sortir de la rue puis elle avait dû venir vivre ici pour aider sa famille. Sans elle je pense que ça aurait tourné encore plus mal pour moi, je pense que vivre dehors n'était pas bon pour mon côté sombre et autodestructeur.  

Je sonne et Nathalia m'accueille avec le sourire aux lèvres et on rentre chez elle.    

Nathalia : Tu as fait bon voyage ?

Isabelle : La route en bus depuis Pasadena a été très longue et je ne suis pas mécontente d'être enfin arrivée.

Nathalia : Tu vas pouvoir te poser un peu.

Nathalia me montre ma chambre puis la salle de bain, je suis trop contente de pouvoir prendre une longue douche. Je retrouve Nathalia dans sa cuisine ouverte sur le salon.

 Isabelle : Tu nous fais quoi de bon ?

Nathalia : Ce soir, ce sera Risotto aux crevettes.

Isabelle : Miam !

Nathalia : Vas te mettre à table, c'est prêt.

Je m'installe à table et elle nous apporte deux assiettes et deux bières. Nous mangeons toutes les deux et je la vois qui me fixe.

Isabelle : Pour répondre à ta question muette : Oui, il m'a retrouvé et c'est pour cela que je suis ici.

Nathalia : Isa, tu devrais porter plainte.

Isabelle : C'est un flic Nathalia ! C'est sa parole contre la mienne et à ton avis qui va t'ont croire : un flic décorer pour acte de bravoure ou bien une fille de la rue qui a été arrêté pour combat de rue illégal. 

Nathalia : Mais Isabelle, il est violent !

Isabelle : Pas physiquement ! Je n'ai aucune preuve contre lui, je n'ai jamais rien dit à personne.

Je me lève avec mon assiette vide et je la mets dans le lave-vaisselle.

Isabelle : Je ne veux plus en parler Nathalia.

Nathalia : C'est comme tu veux mais tu sais très bien qu'il ne te voudra jamais te laisser tranquille et peu importe où tu fuis.

Je vais me poser dans ma chambre en sachant très bien que Nathalia a raison. Avant de prendre ma douche, j'avais remis une puce neuve dans mon portable, je le regarde et je vois que Carlos (un ami de Pasadena) va me ramener mon bijou, mon bébé, ma voiture. C'est la seule chose à laquelle je tiens.

Trois jours plus tard, mon bébé est enfin là et comme il est de bonne heure, je décide d'aller faire un tour dans les environs de New York.

                                                              DARYL

Je prends ma Lamborghini, j'ai besoin de me vider la tête après ma dispute avec Matt et j'ai besoin de sentir l'asphalte sous mes roues.

Les routes sont dégagées à cinq heures du matin et je peux m'en donner à cœur joie. Je roule à plus de 180 km/h et après un virage je dépasse une Porsche 918 spyder, je jette un coup d'œil rapide au conduire et je crois reconnaître un visage de femme. Encore une gonzesse qui a piqué les clés de son mec pour se faire un petit plaisir solitaire en bagnole.

Je lui ai fait une queue-de-poisson pour rire un peu puis je fonce sur la route. Je vois dans mon rétro que la Porsche prend elle aussi de la vitesse. Ok, j'ai vécés la demoiselle et elle croit pouvoir faire la course avec moi mais elle rêve la poulette.

Daryl : Tu veux jouer petite furie et bien, je suis ton homme.

Putain, elle me colle au cul, on dirait bien que ce n'est pas la première fois qu'elle conduit ce genre de voiture et elle est puissante sa caisse. 

                                                                         ISABELLE

Je roule tranquille à 160 km/h quand ce crétin m'a fait une queue-de-poisson avec sa Lamborghini Aventador, il se croit tout permis ce con.

En plus il accélère comme si je n'avais pas le courage ni la puissance sous le capot pour pas pouvoir le suivre. Ma Porsche n'a pas à rougir face à une Lamborghini, la voiture ne fait pas tout, faut-t-il savoir maîtriser l'engin.

Je lui colle au basque pendant un bon moment, il conduit bien et il sait où sont les virages, ce fils de pute. Il est hors de question que j'abandonne.

                                                                         DARYL 

Voilà 50 km qu'elle me colle, je finis par lui faire des appels de phare pour lui dire de se garer sur le bas-côté. Je stoppe ma voiture et elle s'arrête à son tour, je descends de ma caisse, je fais le tour de la sienne. Ses vitres sont teintées, sa vitre descend légèrement, tout juste assez pour que je vois le fuck qu'elle me fait avant de repartir sur les chapeaux de roue. J'ai tout juste eu le temps de retirer mes pieds pour qu'ils ne finissent pas en purée.    

                                                                            ISABELLE

Je jubile de ce que je viens de faire à ce mec, sa tête valait mille fois le coup. Je rentre chez Nathalia musique à fond et je lui raconte tout devant un café.

Nathalia : Il était comment ce chauffeur fou ?

Isabelle : Un latino avec des cheveux bruns et des yeux noisette, il était assez grand.

Nathalia : Mignon ou non ?

Isabelle : Il a un certain charme, je dois l'avouer mais c'est tout ce qui joue en sa faveur.

Nathalia : Il t'a tapé sur les nerfs à vouloir te battre à la course.

Isabelle : Oui, il a cru en avoir une plus grosse que moi.

Nathalia se met à rire face à mon expression, elle me connaît bien depuis tous ce temps et elle sait que je n'aime pas que l'on joue au plus fin avec moi surtout quand il s'agit de combat ou de course de voitures.

Nathalia : Tu vas faire quoi maintenant ?

Isabelle : Je pense que je vais me poser toute la journée avant d'aller à mon entretien d'embauche.

Nathalia : C'est pour quel boulot ?

Isabelle : C'est pour faire stripteaseuse dans un bar dans le Queens.

Nathalia me fait les gros yeux.

Isabelle : Je rigole ! C'est un poste de barmaid au "Death lady ".

Nathalia : Ce bar n'a pas très bonne réputation.

Isabelle : Tout comme moi ! Files donc à ton travail au lieu de jouer les mamans.

Nathalia : Ok ! A ce soir alors.

Nathalia part pour son boulot à l'hôpital. Moi, je vais me prends un long bain chaud avec des sels à la vanille puis je traîne dans l'appartement toute la journée.

Mon rendez-vous est à 18 h 00, je fouille dans mon armoire et je prends un jean noir, un top en dentelle blanche, mes baskets et je passe une petite veste. Je cache mon tatouage que j'ai dans le haut du dos, c'est une femme ange aile déployer, assise par terre, les genoux repliés sous elle. Ses mains touchent le sol et des ondes noirs l'entourent.

Pour me rendre à mon rendez-vous au " Death lady " je prends un taxi. J'arrive juste à l'heure, j'avais oublié que circuler dans New York n'était pas facile en fin de journée. 

Je rentre dans l'établissement, il y a déjà des clients, je me dirige vers la blonde qui se trouve derrière le bar et elle me toise du regard. Pour qui elle se prend celle-là, ce n'est pas parce qu'elle est plus grande que moi que je vois me sentir inférieure.

??? : Vous voulez boire quoi ?

Isabelle : J'ai rendez-vous avec Daryl Ortega. 

??? : Tu lui veux quoi à mon Daryl ?

Si elle commence comme ça la blondasse, je ne vais pas tarder à montrer les crocs.

Isabelle : Je dois le voir pour le poste de Barmaid. Il est là ou pas ?

Un jeune blond aux yeux clair s'approche de nous.

??? : Je m'en occupe, Brandy.

Isabelle : C'est toi, Daryl Ortega ?

??? : Non, moi c'est James. Le patron n'est plus en ville depuis ce matin.

Brandy : Putain, il fait chier ! Il ne m'a même pas dit qu'il quittait la ville. 

James : Tu pensais vraiment qu'il allait te tenir au courant de ce qu'il fait. Tu rêves Brandy !

James se tourne vers moi.

James : Tu dois être Isabelle Lopez.

Isabelle : Oui.

James : on monte dans le bureau du patron pour discuter du poste.

On monte à l'étage dans un grand bureau, je regarde la décoration. Bureau en bois vernis, fauteuils en cuir, une grande baie vitrée teintée pour voir tout ce qui se passe dans son bar. Une décoration de mec qui veut prouver qu'il en a dans le pantalon. J'ai hâte de voir à quoi ressemble ce Daryl Ortega.

Je m'assoie en face de James et il regarde mon CV.

James : Je vois que tu as travaillé dans plusieurs bars à travers le pays.

Isabelle : Oui, la vie a fait que j'ai dû beaucoup bouger au cours de toutes ces années.

James : Avant que je te dise oui : tu comptes repartir de New York ou rester ici ?

Isabelle : J'ai envie de rester ici pour un bon moment. J'aime bien cette ville.

James : Bien ! Est-ce que cela te va de commencer dès demain soir ?

Isabelle : Oui ! Quels sont mes jours de travail et les horaires ?

James : Le bar est ouvert tous les jours sauf le mardi. Tu travailleras le soir soit de dix-huit heures à minuit ou de minuit à la fermeture vers les six heures. Cela te va Isabelle ?

Isabelle : Oui, James ! C'est quoi ton poste ici ?

James : Je gère le bar quand Daryl n'est pas là, je suis son bras droit alors en cas de problème avec client, tu viens me voir.

Isabelle : Pas de soucis James ! A demain soir dix-huit heures ou minuit ?

James : Minuit, Brandy prend le premier service du soir.

Isabelle : Ok !

Je quitte le bar après avoir salué James et recroise miss gros-robert, je lui fais mon plus beau sourire et lui dis à demain. Elle fait une tronche de dix pieds de long et s'est drôle.

Je peux enfin dire que je prends un nouveau départ dans la grosse pomme et je me demande ce que la vie me réserve.

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Le premier vrai chapitre est enfin là et je ne pensais pas qu'écrire cette histoire serais aussi fatigant, je suis vidé et je pense que ce n'est que le début.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en penser car un petit mot fait toujours du bien et j'en ai bien besoin.