Chapitre 2
8 avril 1912, 07h52 - Londres
- 6:15:48
Jisung préparait ses affaires. Sans compter le voyage, ils restaient un total d'un mois au États Unis. Il enfournait toutes sortes de vêtements et d'objets dans ses malles. Un des avantages de la première classe était qu'ils pouvaient prendre le nombre de bagages qu'ils souhaitaient. Alors il empilait un peu tout et n'importe quoi, passant par des livres à des gants. Il avait insisté pour faire ses bagages seul. C'était un peu un rituel, un instant qui lui permettait de se retrouver avec lui même au calme avant chaque départ. Il avait déjà voyagé, à travers l'Europe, notamment en France et en Italie. Mais les États Unis jamais.
C'était sa première fois sur le nouveau continent. Il était à la fois stressé et enjoué.
Ce voyage lui semblait comme un commencement de quelque chose. Une nouvelle destination, un nouveau continent, une potentielle fiancée qui l'attendait là bas. Il avait cette sensation que quelque chose de grand l'attendait, et cette sensation ne voulait plus le quitter depuis qu'il s'était levé ce matin.
Il rassembla les dernières broutilles qu'il souhaitait emmener avec lui et ferma pour de bon les malles. Il avait longuement réfléchi à ce que ses parents lui avaient dit et la réponse qui lui revenait était toujours la même. Il allait le faire, même s'il n'était pas très emballé par l'idée. Il ne perdait rien en essayant. Jisung soupira en regardant l'horloge sur le mur de sa chambre. 07h53. Ses parents l'avaient prévenu qu'ils partaient à huit heures et demi pile. On était le huit mais la traversée était prévue pour le dix mais ses parents avaient quelques amis à aller voir dans la ville portuaire avant d'embarquer. Jisung avait demandé à les rejoindre plus tard mais ils avaient refusé catégoriquement. Utilisant comme argument qu'ils suffisaient qu'il aie n'importe quel imprévu pour que leurs plans soient chamboulés. Jisung partait donc avec eux, évitant ainsi de créer du stress inutile.
Il ouvrit la porte de sa chambre après avoir entendu quelqu'un toquer. Sa mère se tenait dans l'encadrement de la porte, souriant avec douceur. C'était une femme avec des magnifiques cheveux bruns, qui avec l'âge, avait partiellement tourné au gris. Attaché en chignon relevé, il ne manquait que le chapeau extravagant à plume qui était l'incontournable du moment. Elle portait une robe à manche longue verte claire en velours, avec la jupe qui s'évasait gracieusement à partir de la taille, ornée de dentelle et de broderie blanche discrète mais élégante. Sa mère était une femme magnifique aux yeux bleus et au visage légèrement marqué par la vie.
"T'as fini de tout emballer Jisung ?" demanda-t-elle avec une voix tendre.
Jisung hocha la tête avant de se décaler pour permettre à sa mère de voir les trois malles en cuir fermées derrière lui.
Un employé de maison entra dans la chambre après qu'elle lui demanda poliment de tout descendre au rez-de chaussé. Jisung se précipita vers Georges, le nouveau venu, pour l'aider.
"Jisung. C'est son travail, tu n'as pas besoin de l'aider." réprimanda gentiment sa mère.
"Mais j'en ai envie, de plus ce sont mes affaires." rétorqua le jeune homme en soulevant une des deux malles restantes avant de suivre Georges en dehors de sa chambre. Leur maison était grande et luxueuse. Sa chambre se trouvait à l'étage, au bout d'un couloir immaculé. Il suivit l'homme dans le corridor, les yeux fixés sur le tapis qui recouvrait le sol, concentré pour ne pas trébucher. Il était tombé assez souvent à son goût et il n'avait pas envie de remettre ça. Toujours derrière Georges, il descendit prudemment les marches de l'escalier somptueux qui menait directement dans le hall de la demeure. Des statues en marbre décoraient le lieux en plus des multiples plantes toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Mais la pièce maîtresse de l'entrée était sans aucun doute l'imposant lustre en or qu'ils avaient ramené de France, accroché au plafond. Il servait plus de décoration que réellement de source d'éclairage.
Les portes d'entrées étaient ouvertes, devant le porche se trouvaient deux calèches. Une destinée à transporter les malles et l'autre destinée à amener toute la petite famille à la gare. Devant le porche se trouvait une allée entourée d'un jardin verdoyant et rempli de fleurs toutes différentes des unes des autres. Le couple Peterson était passionné par la botanique.
Georges et Jisung déposèrent chacun leur malle en cuir sur la calèche qui allait servir à les acheminer. Le jeune homme resta dehors après que Georges lui ait assuré qu'il n'avait pas besoin d'aide pour la dernière malle. Il contempla les deux chevaux qui tiraient la calèche, les yeux brillants comme s'il avait de nouveau cinq ans. Jisung aimait les animaux. Tous sauf peut-être les araignées. Il tendit la paume de sa main sans faire de geste brusque vers le museau d'un des deux Shires. Sa robe était noir. Il était grand, très grand, les balzanes chaussées à ses quatres membres contrastait avec la couleur sombre de son pelage. Jisung attendit que l'équidé renifle sa main avant de commencer à caresser son chanfrein et de lui gratter le front. Les Shires étaient une race de cheval imposante mais tellement gentille, si gentille que le surnom de "gentle giant" leur était attribué.
Il resta là pendant un petit moment à les observer et les caresser, essayant de leur faire transmettre un maximum de douceur dans ses gestes simples. Un peu avant huit heures et demi, ses parents le rejoignirent devant le porche.
"Tu es prêt à partir ?" lui demanda son père en souriant. Toutes les malles étaient chargées, ils n'avaient besoin que de monter dans la calèche. Les cochers n'attendaient qu'eux.
"Oui je crois." Jisung fit rapidement une liste de ses affaires dans sa tête, avant de réaliser qu'il lui manquait quelque chose. "Ah non, accordez-moi une seconde."
Il rentra rapidement dans la maison, montant les marches quatres à quatres avant d'ouvrir la porte de sa chambre. Il se précipita vers le bureau fait en bois de poirier et attrapa son bracelet avant de quitter la pièce sans un regard et de redescendre en bas, un sourire aux lèvres. Quelques secondes plus tard, il était assis dans la calèche en marche à côté de ses parents, quittant le domaine familiale pour se rendre à la gare de Londres-Waterloo qui desservait le sud de l'Angleterre. L'anticipation et l'excitation du voyage commençait à fleurir au sein du trio. Ils discutaient tranquillement et dans la bonne humeur.
"On devrait arriver à la gare dans une vingtaine de minutes puis le voyage jusqu'à Southampton durera entre deux et trois heures. Tout est organisé, quelqu'un nous attend aux deux gares pour nous escorter."
Et effectivement, à peine arrivé à la gare, les Peterson furent accompagnés jusqu'au quai de départ, leurs malles étant pris en charge par des employés. La grande locomotive à vapeur en tête du train était majestueuse, ses grandes roues en métal ressortaient du vert foncé dans lequel elle était peinte. Le quai était rempli de gens qui se disaient au revoir, la plupart se dirigeant vers les wagons de deuxième ou de troisième classes. Jisung et ses parents, eux, se dirigeaient vers celui de première classe.
L'intérieur du wagon était luxueux, le confort était au rendez-vous. Des tapis ornaient le sol en bois, les banquettes étaient rembourrées et des boiseries décoraient les encadrements des fenêtres en plus des rideaux blancs. Il n'y avait pas de compartiment privé dans ce train, seulement des rangées de banquettes en velours rouge.
Peu de monde était déjà à bord, Jisung et ses parents s'installèrent au milieu du wagon. Du côté fenêtre Jisung observait le tumulte de la foule sur le quai. Il observait ce messieur qui tenait une mallette à la main dire au revoir à sa femme et à sa fille qui ne devait pas avoir plus de trois ans. Il observa ces deux jeunes amoureux échanger un baiser d'adieu et les larmes qui coulaient sur leurs joues. Il observa les gens venir et partir avant que les sifflets ne firent entendre, indiquant le départ immédiat du train. Le paysage urbain de la gare se mit d'abord à bouger lentement, il sentit les secousses malgré l'épaisse couche de rembourrage de la banquette. En regardant autour de lui, il vit que le wagon s'était rempli légèrement. Ses parents discutaient avec un couple de personnes âgées, définitivement aisés si on s'attardait sur leurs vêtements. Il écouta d'une oreille la conversation qui tournait autour des voyages, trop concentré sur le paysage qui pendant la première dizaine de minutes était purement citadine avant se fondre en un ensemble plus rural. Le train traversa les banlieues sud de la capitale pour ensuite s'enfoncer dans les campagnes pittoresques du Hampshire.
Au bout d'une heure et demi de trajet à écouter vaguement la discussion et à observer le paysage perdu dans ses pensées. Jisung s'excusa poliment et se leva pour dégourdir ses jambes. Lorsqu'il atteignit le bout du couloir, il ouvrit la porte, voulant prendre l'air sur la plateforme qui se trouvait à l'extrémité du wagon. Il ferma la porte derrière lui, le bruit assourdissant du train sur les rails attaqua ses tympans. La plateforme n'était pas très grande, suffisante pour accueillir deux voire trois personnes, des gardes-corps l'entouraient pour empêcher qui que ce soit de tomber. Jisung observa le paysage, l'air froid lui fouettant le visage, ses cheveux jais maintenant décoiffer à cause des bourrasques du vent. Il resta quelque instant dehors avant d'entendre le bruit caractéristique de la porte qui s'ouvre derrière lui, un jeune homme aux cheveux noir apparut, il semblait un peu plus jeune que lui mais légèrement plus grand, il était habillé élégamment, ayant des yeux fins rappelant ceux d'un renard et un sourire poli.
Jisung hocha la tête en guise de salutation et l'inconnu lui rendit. Le jeune homme s'adossa à la rambarde à côté de lui, observant lui aussi le paysage. Il resta quelques minutes en prenant de grandes respirations, il avait l'air un peu malade, sûrement le mal des transports. Jisung se redressa et ouvrit à nouveau la porte du wagon pour entrer à l'intérieur. Il tient la porte au jeune homme qui le remercia.
"Excusez-moi mais est-ce qu'on s'est déjà croisé ? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu."
"Non je ne crois pas." répondit Jisung.
"Veuillez me pardonner alors. Je m'appelle Jeongin. Est-ce que ça vous dirait de discuter ? Le voyage commence à devenir atrocement ennuyant. De plus, on a l'air d'avoir le même âge." Jeongin désigna la banquette où se trouvait son manteau. Il voyageait apparemment seul. Jisung hésita un instant, il était plutôt de nature introvertie. Mais le sourire avenant du noiraud et le souvenir de la discussion barbante de ses parents le convainquit de rester. Il lui lança un sourire à son tour.
"Je m'appelle Jisung."
Jeongin eut l'air satisfait puisqu'il s'assit et tapota la place à côté de lui. Jisung prit place sur la banquette à son tour. Ils commencèrent par des questions basiques pour apprendre à se connaître. Ils se mirent d'accord pour se tutoyer lorsqu'ils découvrirent qu'ils avaient uniquement un an d'écart.
"Alors pourquoi es-tu à bord de ce train ?" demanda Jeongin, curieux.
"Mes parents et moi, on va monter sur le Titanic."
Jeongin écarquilla les yeux. "Le Titanic ?" répéta-t-il.
"Oui." répondit timidement Jisung en passant sa main dans ses cheveux.
"C'est incroyable, presque l'expérience d'une vie. Je veux dire, c'est pas tous les jours qu'on peut participer à une traversée inaugurale d'un paquebot d'une telle renommée. Les journaux ne parlent que de ça en ce moment."
"C'est vrai, c'est à la fois excitant et un peu angoissant."
"Angoissant pourquoi ?"
Jisung ne se voyait clairement pas expliquer que ses parents lui avaient arrangé une rencontre avec une fille. Et que même s'ils lui avaient laissé le choix, il angoissait quand même et qu'il regrettait un peu d'avoir accepté. Parce que plus la date butoir approchait, plus l'idée d'un mariage arrangé commençait à l'exaspérer. Il voulait un mariage d'amour mais il n'allait pas pouvoir rejeter indéfiniment les différents partis que ses parents lui présentaient. Car cette fois-ci, il sentait qu'il n'allait pas pouvoir dire non aussi facilement que les fois précédentes. Il savait que ses parents commençaient doucement à s'impatienter malgré leurs paroles rassurantes.
"Je sais pas. C'est juste un préssentiment. Peu importe. Et toi, pourquoi tu vas dans le sud ?" Jisung resta vague exprès pour ne pas avoir à élaborer.
"Moi ? Je rejoins l'amour de ma vie !" répondit le plus jeune joyeusement en comprenant que son aîné ne souhaitait pas approfondir le sujet.
Jeongin expliqua qu'il avait rencontré une fille à Southampton et qu'il y allait régulièrement pour la voir sans que ses parents soient au courant. Ils n'appartenaient pas à la même classe sociale et Jeongin savait pertinemment que ses parents ne seraient jamais d'accord avec leur relation. Jisung l'écouta parler avec attention. Il trouvait fascinant la façon dont il parlait de sa bien aimée, la façon dont ses yeux brillaient et la façon dont il souriait inconsciemment.
Il ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'envie, une légère pointe de jalousie. Pas qu'il souhaitait être à la place de Jeongin mais plutôt que lui aussi voulait avoir la chance de ressentir ce genre d'amour, ce genre de sensation qui te prenait aux tripes et que tu ne pouvais pas ignorer tellement c'était puissant.
"Mais bon, ce n'est qu'une question de temps avant que mes parents découvrent la supercherie. Ils vont bien finir par se douter que je ne vais pas faire du bénévolat une fois par semaine dans le Sud." dit Jeongin.
"Qu'est-ce que tu vas faire lorsque ça arrivera ?"
Jeongin ne répondit pas pendant quelques secondes. Il semblait réfléchir. "J'en sais rien mais une chose est sûre. Je resterai avec elle, quoi qu'il arrive. Même si je dois m'éloigner de ma famille."
"Tu l'aimes vraiment ?" demanda Jisung, ébahi par la détermination de son nouvel ami.
"À la folie."
8 avril 1912, 13h06 - Southampton
- 6:10:34
Ça faisait maintenant une dizaine de minutes que Chris et Minho attendaient au pied de l'hôtel du Palais Royal. C'était un bâtiment magnifique qui transpirait le luxe, un portier se tenait devant la porte et les clients étaient accueillit avec un tapis rouge en velours. Les deux amis se trouvaient à quelques mètres de l'entrée, ne voulant pas paraître suspects même s'ils n'avaient rien à se reprocher. Minho était stressé. Et il y avait de quoi, puisqu'il devait convaincre un inconnu de l'aider à monter sur le bateau le plus à la mode du moment.
"Tu es sûr qu'on est au bon endroit ?" demanda Minho pour la troisième fois en commençant à s'impatienter.
"Oui. Du moins c'est l'adresse qu'il m'avait donné." répondit Chris en soufflant légèrement.
"Alors pourquoi il n'est toujours pas là ?"
"Qu'est-ce que j'en sais ? Il ne devrait pas tarder j'imagine."
Minho soupira, il était nerveux. Très nerveux. "Alors, comment tu l'as rencontré ?" demanda le brun en essayant de faire passer son stress.
"Je l'ai rencontré à Londres."
"À Londres ? Je savais pas que t'étais aller à Londres." rétorqua Minho en haussant les sourcils.
"L'année dernière pour être exacte. Il se baladait dans un parc et je lui ai foncé dessus. En fait, j'ai sali ses habits parce que je tenais un sandwich dans la main. J'ai tenu à lui donner une compensation mais il a refusé. Alors on a fait connaissance. Ça s'est fait assez naturellement." expliqua Chan en souriant. "Il est vraiment sympa, enfin un peu timide au début mais il a juste besoin de se sentir à l'aise avec toi. Enfin bref, ne soit pas trop surpris par son apparence parce qu'en plus d'être plutôt mignon, c'est le fils d'un grand diplomate anglais."
Minho écarquilla légèrement les yeux. "Ah ce point ? Je ne pensais pas que c'était quelqu'un d'aussi important."
"Effectivement, son père a beaucoup d'influence."
Son stress augmenta. L'ami de Chris appartenait clairement à l'élite anglaise et parvenir à le convaincre de l'aider lui paraissait de plus en plus difficile. Il se mit à observer la rue en silence. L'avenue était plutôt animée, l'hôtel se situait dans un quartier plus huppé de ce qu'il avait l'habitude de fréquenter. Des calèches passaient dans un rythme régulier sur la route. Les gens étaient tous bien habillés, cette année la mode était au manteau long et la plupart des dames qu'il pouvait apercevoir en portrait un qu'il soit en laine ou en velours, certain était orné de fourrure aux poignets et au col. Les autres qui n'en portaient pas avaient plutôt penché pour une cape qui était elle aussi à la mode. Les hommes contrastaient avec les femmes avec les couleurs plus terne de leurs vêtements. Eux aussi portaient des manteaux se protégeant du froid du début du mois d'avril qui devenait tout de même de moins en moins mordant chaque jour. Minho observait la marée de chapeau - qui était à la mode aussi bien pour les femmes que pour les hommes - qui flânait sur le trottoir.
Il se mit à inspecter sa propre tenue qui était beaucoup plus simple que toutes les tenues flamboyantes qu'arboraient les passants. Il portait un simple pantalon noir sans pince, une chemise blanche en coton et un simple manteau noir par dessus. Le blond était habillé de façon similaire.
"Chris !"
Quelqu'un venait d'interpeller son ami. Minho releva la tête immédiatement cherchant à repérer la personne qu'ils attendaient dans la foule qui les entourait. Un jeune homme aux cheveux noirs mi-long légèrement ondulés semblait sortir de l'hôtel et se diriger vers eux. Il semblait plus jeune que lui, quelques années tout au plus. Le regard de Minho se dirigea sur son visage, observant chaque détail de celui-ci. Passant de ses joues rondes qui lui donnaient un air innocent qui contrastait furieusement avec ses yeux foncés pétillants, puis sur ses lèvres, s'y attardant un peu plus qu'il n'aurait dû.
Minho déglutit alors qu'il continuait de le regarder. Il portait un costume trois pièces gris sous son manteau ouvert, qu'il devinait être fait sur mesure au vu de la qualité du tissu. Il avait un grand sourire aux lèvres. Minho sentit Chris faire un pas en avant pour saluer le nouveau venu. Mais le brun ne bougea pas d'un pouce, trop obnubilé par le plus jeune. Chris enfonça son coude dans ses côtes pour le faire réagir, le tirant de ses pensées. Le noiraud leva les yeux vers lui, le détaillant rapidement, un air surpris sur le visage qui se transforma rapidement en timidité. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que le blond soit accompagné. Chris lui lança un sourire bienveillant pour l'encourager.
"Jisung, je te présente Minho."
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