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37. Le cœur d'un homme.

Tw : Violence, paroles dégradantes, sang, meurtres, armes.

*******

Heeseung explose sous la colère. Cette dernière le pousse dans sa marche dynamique jusqu'à son jumeau, où il cogne son poing contre sa face.

— Espèce d'enfoiré !

Le retenant par le col, il le plaque au mur.

— Maintenant tu vas m'expliquer ce que t'as foutu !

Une tension palpable pèse sur chacun. Les muscles qui se mobilisent sous la colère. Pris par surprise, Ethan est poussé par son instinct à se défendre face à l'attaque.

C'est automatique.

Il décroche une droite en repoussant son frère vers l'arrière, la violence prenant possession de ses membres. C'est alors qu'il porte la main sur ses lèvres, nettoyant le filet de sang à ces dernières fendues.

Chacun de leurs coups est telle une lame de rasoir. Les séries d'entraînement subis plus jeune alourdissent leurs forces, rendant chaque impact plus violent, plus massif.

— De quoi tu parles ? Lui lance le cendré.

Et quand bien même il demande sur un ton calme, tout son être bouillonne. Encore plus lorsqu'il croise le regard enragé de son frère.

Il y a un tourbillon de haine aspiré tout au fond comme si un vortex s'était créé dans ses iris, et qu'à present, tout l'ambre était aspiré pour ne laisser derrière que la noirceur.

L'horreur.

Heeseung se remet bien vite du coup reçu, fonçant de nouveau sur son jumeau; ce dernier s'apprête à parer ses gestes. Ce n'est pas la première fois qu'ils se battent.

Nombreuses cicatrices reposant sur leurs peaux sont causés par eux-mêmes. Moultes broutilles les ont séparés la plus part du temps.

Et si Ethan est connu pour sa patience au contraire de son frère, il n'a jamais su s'empêcher de répliquer. C'est dans ses gènes ; si profondément ancré que cela devient inné.

Tout jeune on leur apprend à réagir devant tout type de danger. Alors, il ne contrôle rien. Les deux frères sont plongés dans la violence coups pour coups, et tout ce dont rêve Heeseung c'est de s'en prendre à lui.

Car le message de Sunghoon ne cesse de tourner dans son esprit.

Et à chaque fois, il serre des dents, son cœur se resserre. Et toute cette rage tapis en lui qu'on lui a greffé contre son gré hurle de vouloir sortir. Exploser au grand jour.

À leurs passages, plusieurs objets se brisent. Des meubles qui se déplacent sous le poids de leurs forces. Ethan est propulsé sur la table basse en verre qui se brise sous lui.

Et malgré les brides de verre, il se relève.

Même dans la douleur, tu te relèvera.

C'est devenu instinctif à force de l'avoir appris. La douleur est toujours présente, elle se ressent au plus profond. Elle heurte la peau et la déchire.

Mais jamais un coup ne gardera un homme à terre. La faiblesse n'a pas lieu d'être pour le Dôme. Quand on se fait écraser, on se redresse, même en lambeaux et on rend le coup plus fort.

Peu importe si on se trouve aux portes de la mort. C'est placardé en eux à tel point que la douleur devient leur normalité.

Alors qu'ils comptent se jetter dessus une énième fois, la porte d'entrée s'ouvre en grand.

Putain je le savais !

La voix de Sunghoon leurs parvient, sans réussir à les tirer de leur transe. C'est alors que le plus âgé du duo s'interpose tel un roc solide afin se les séparer.

Il a conscience de se jeter dans la gueule du loup. Même les hommes de mains des jumeaux n'osent pas les interrompre en plein combat, peu importe la situation.

C'est vouloir être suicidaire.

Sunghoon, cependant, ne fait pas exception à ceux qui sont passés au Dome. C'est alors qu'il fait pression sur Heeseung en l'éloignant de son frère.

— Ça suffit ! Vous pensez vraiment que c'est le moment de vous battre ?!

— Pousse-toi de mon chemin ou c'est toi que je cogne ! Le menace Heeseung.

— Heeseung, recule.

Sunghoon a conscience de ce que son petit frère ressent. Et pourtant, il ne peut pas laisser les jumeaux s'entretuer.

Parce que oui, c'est ce qui arrivera. Ce combat risque de ne prendre fin qu'à la mort de l'un d'entre eux. Et il veut à tout prix éviter un bain de sang.

— Bouge ! Lui hurle l'argenté.

Sunghoon continue de le retenir pendant qu'Ethan s'est déjà arrêté, tout aussi haineux envers son jumeaux.

Sunghoon se sent en situation critique car pour l'instant, ces deux là ont plus ou moins l'air de se maîtriser. Il a beau être fort, il serait incapable de les arrêter s'ils décidaient de se totalement lâcher.

Au fond, lui aussi en veut à Ethan d'avoir agit de façon aussi négligeant.

Autant il lui en veut, autant il est inquiet pour sa sécurité à présent.

— J'te lâche seulement si tu te calme.

— J'vais le buter.

— Et ça va nous avancer à quoi ?! Ou bien tu veux finir le boulot à la place des balayeurs ? Vas-y, vas-y tue le.

— Putain ta gueule !

— Je la fermerai quand t'aurais décidé de te calmer ! C'est vraiment pas le moment de vous battre ! Huh... j'ai un message de votre mère.

Cette seule nouvelle semble d'un coup calmer Heeseung. La mention de sa mère lui fait réaliser la situation de merde dans laquelle ils sont.

La situation de merde dans laquelle Ethan s'est foutu.

Rien qu'à cette idée il voudrait s'élancer de nouveau vers cet homme, son propre sang. La colère gronde en lui et le nargue au fond.

Car c'est à ça que Heeseung est reduit.

À céder à sa colère, le rendant esclave de cette dernière qui ronge une partie de son âme. Les torses s'élèvent et s'abaissent sous des respirations chaotiques. La tension en l'air persiste.

Cependant, Sunghoon le sait qu'il n'aura pas mieux. C'est alors qu'après s'être assuré que Heeseung n'allait pas bondir en un battement de cil, il se tourne vers son second jeune frère.

Et ce, en le couvrant du regard sévère d'un aîné.

— Je peux savoir ce que j'ai fais ? Grogne Ethan.

— Oh mais tu vas bientôt le savoir. Toi et moi allons discuter.

— J'espère que cette explication sera plus clair que des coups de points.

Malgré le regard meurtrier du cendré, Sunghoon ne se dégonfle pas devant lui. Il a conscience de la force des jumeaux.

Mais quel statut aurait-il auprès d'eux s'il se mettait à la craindre ?

Peu importe la différence de puissance, il reste leur aîné. Et s'il faut charger leurs cerveaux d'un peu de bon sens, il veut bien s'y coller.

— Ce n'est vraiment pas le moment de te foutre de ma gueule.

— Et moi je voudrais connaître la raison pour laquelle vous semblez aussi... agité.

Un rire glacial s'échappe d'un coup de Heeseung.

— Tu veux savoir ce que t'as fais ?! Tu as trahis ton propre sang. Voilà ce que t'as fais !

Ethan hausse d'un coup les sourcils, déstabilisé par cette information. Un bref éclat de surprise traverse son regard.

Un éclat qui disparaît aussitôt, noyé dans son regard stoïque.

Il paraît avoir érigé un mur d'acier tout autour de son visage, lui donnant l'impression d'être inébranlable.

— De quoi tu m'accuse ?

Sunghoon pousse un soupir bruyant, lui aussi ayant de plus en plus de mal à contenir sa patience.

— On sait TOUT Ethan ! On sait ce que t'as foutu avec San ! D'ailleurs Stray kids ne s'est pas gêné. Toute la famille a reçu des restes de son corps au dîner. 

Le noiraud ferme les yeux un instant comme pour tempérer la violence tempête en lui avant de reprendre :

— Le soucis à présent c'est que tout le monde croit que t'es vraiment un traître.

— Comment t'as pu penser à un plan aussi égoïste ?! Hurle Ace.

Il accueille des bouffés d'air à quantité énorme qu'il recrache par voies nasales.

Le visage rougit et les muscles sont tendus à l'extrême.

D'un coup, en voyant leurs regards, Ethan se décompose. Son mur de protection s'effrite. Il commence à reculer malgré lui.

San est mort.

San, l'une des rares personnes à qui il a su accorder sa confiance suite à de nombreuses années d'observation pour jauger de sa loyauté. La nouvelle le fait déglutir.

Et pourtant, il le sait que ce type de nouvelles fait partie du jeu. Que personne n'est à l'abri de la mort.

Et qu'infiltrer cette organisation qui les menaçait serait une mission suicide.

Ethan revoit le sourire en coin de San à l'idée de se jetter dans la gueule du loup lorsqu'il lui a proposé son plan.

Et durant un bref moment, ce dernier avait eut l'air prêt à donner sa vie pour cette mission.

Si cela signifiait détruire stray kids de l'intérieur.

Et si cette mort affecte le cendré, c'est surtout la réaction de son jumeau qu'il se met à... craindre.

Craindre.

Car il comprend enfin sa rage.

Il comprend chaque poing qu'il a reçu de sa part. Il pourrait chercher n'importe quel mensonge à ficeler mais ces deux vis-à-vis lui donnent l'impression d'être au courant de tout.

Ils savent. Ils savent tout.

C'est alors qu'un air défaitiste se met à peindre son faciès. Cet air défaitiste dont il a pu se séparer quelques jours, depuis qu'il s'est autorisé à aimer un garçon.

Depuis qu'il a pensé que même des êtres maudits et mauvais comme lui pouvaient aimer et mériter cet amour.

Le cendré sent sa respiration se réguler. L'éclat qui est né dans son regard sur cette même plage où il s'est jetté à la mer semble d'un coup s'éteindre.

Et alors, son monde reprend de nouveau cette couleur sombre. C'est visqueux, nauséabond.

Elle recouvre la couleur vive qu'avait revêtu les murs de son esprit quand il s'était autorisé à se laisser éblouir par l'éclat d'un garçon.

— C'était la seule solution.

Heeseung est resté accroché aux lèvres de son frère depuis tout ce temps. Il a attendu qu'il lui fournisse une explication plausible.

Une raison pour laquelle il se serait délibérément fait passer pour un traitre.

Tout en ayant conscience des conséquences d'un plan aussi dangereux. Il a attendu.

Et quand la réponse du cendré lui parvient, il voit rouge.

— Non, Heeseung att—

Trop tard.

Sunghoon n'a pas le temps de terminer sa phrase que Ace bondit comme il l'avait prévu en direction de son frère.

Mais loin de déverser ses coups, il se saisit du col du vêtement du cendré, le poussant avec rage contre le mur.

Regarde-moi dans les yeux et répète c'que tu viens de dire

Quand il regarde Ethan, il n'a qu'une envie, écraser son poing dans sa figure. Ce qu'il lit dans ses prunelles le rend malade. Tout le rend malade.

Son sang bouillonne et son cœur tambourine.

Les veines se dévoilent au niveau de son front et tout le long de ses bras.

Ethan ressemble à un astre mort.

— C'était la seule solution. Tu le sais aussi bien que moi.

— Vas-y, donne-moi encore plus de raisons de te cogner. Peut-être que t'arriveras à mieux réfléchir comme ça.

— Les probabilités étaient clairs. On ne fait pas le poids contre Stray kids. Tu te pense le roi de ce monde, mais il y a plus fort. Ils sont bien plus puissants et bien plus nombreux que nous. Tu veux battre un barbare par la force mais tu nous conduit tout droit à l'échec avec ta folie—

Heeseung cède.

Le premier coup part. Sunghoon hésite à intervenir. Et d'un autre côté, il le sait que ces deux là devront se rendre des comptes.

Lui aussi est affecté par ces paroles car Ethan ne comprends pas ce qu'il provoque lorsqu'il accorde aussi peu d'importance à sa propre vie.

Et quelque part, Sunghoon se demande si c'est à lui qu'ils devraient en vouloir ou à ceux qui l'ont rendu ainsi.

Le cendré agit par logique et sécurité. Il possède un esprit méticuleux où toute chose doit se faire d'une manière spécifique.

Et il se passe des émotions, tant qu'il pense agir avec la solution la plus logique.

Sauf que les êtres humains ne sont pas des robots.

Et que Heeseung est là pour le lui rappeler.

Le cendré est un enfant quand il s'agit d'émotions. Ils le savent. Ils le savent tous. Ce qui pourrait expliquer le plan suicide dans lequel il s'est lancé.

Ce qui explique son discours qui paraît dénué " d'empathie ".

Or Sunghoon le sait que Heeseung ne l'entendra jamais de cette façon.

— Tu veux savoir quoi ? J'm'en cogne d'à quel point ils sont fort. Je maintiens que je les démonte un par un, lui explique Heeseung sur un ton étrangement calme.

Loin de la colère qu'il a du mal à contenir. Ses pupilles paraissent lancer des éclairs.

— Mais dis-moi, à quel moment mon frère décide de se sacrifier ?

Ethan a l'impression qu'un souffle lui est arraché. Et que tout devient blanc dans sa tête. Qu'il perds les mots à sortir.

Pourtant, il y a une multitude de raisons qui expliquent sa décision.

Tout ce qu'il a entrepris a été dirigé par son esprit logique et pragmatique. Il n'y a pas vraiment de failles lorsqu'il calcule leurs chances de s'en sortir en cas de guerre.

On tue la mafia ennemie dans l'œuf.

Un plan risqué, peut-être à long termes, mais plus efficace que d'affronter ce groupe dont les rangs ne cessent de grossir avec un tyran sanguinaire à la tête.

Tout était précis. Calculé.

Alors, pourquoi ne trouve-t-il rien à dire face à ça ?

À quel moment mon frère décide de se sacrifier ?

Non, ce n'est pas tant la question dans sa forme actuelle qui est un soucis. C'est tout ce qu'elle dissimule, tout ce qu'elle signifie et que seuls les jumeaux peuvent saisir.

Ils se le sont promis.

— Heeseung.

Ils se le sont jurés.

— Re.ponds.

Alors qu'ils étaient couverts de sang, mal en points, ravagés par les blessures, l'esprit brisé et modelés à leurs façons par une bande de vieillards.

Ils se sont donné la parole.

Tu seras le Roi et je serai l'Ombre.

— C'était une décision logique.

Heeseung plaque de nouveau son frère contre le mur.

Comme s'il voulait donner un peu plus de vie à cet organisme qui se fane.

Parce que son frère ne comprends toujours pas.

— Ça en valait la peine ?

On sera présent l'un pour l'autre.

Heeseung a le goût amer de la trahison qui se colle à son palais. À aucun moment la pensée ne lui est venu en tête de perdre son frère un jour.

Et pire, que la décision même vienne du concerné.

Il le prend pour une trahison vis-à-vis de leur promesse à survivre.

Et Ethan ne trouve rien à répliquer, comme rencontrant un mur. Réfléchis, se dit-il.

— Je ne suis pas mort.

— Ça ne va pas tarder, lui crache Heeseung, la haine au ventre.

Et dans tout cet amas de colère, les deux autres hommes ont la sensation de détecter une faille. Elle est minuscule, si petite qu'il est difficile de la remarquer avec clarté.

La faille c'est la voix de Heeseung qui vacille.

Ça ne tardera pas car à présent le Dôme a prit le cendré pour cible. Et ce n'est qu'une question de minutes pour que les balayeurs infiltrent le pays.

Dans le monde de la mafia, on ne vérifie pas ce qui est vrai ou ce qui est faux. Si la rumeur le dit, alors c'est que c'est vrai.

Et s'il s'agit d'un traître, les membres de l'organisation demandent à ce que leurs lois soient appliquées au plus vite.

Leur monde est injuste, dénué de règles moraux. C'est le monde tapis dans la nuit où c'est le plus fort qui établi les règles.

Ou alors, le plus sournois.

— J'y ai déjà pensé, finit par souffler Ethan.

— Tu comptais faire quoi ? Lâche Sunghoon, pensant halluciner avec la conviction qu'Ethan n'a aucune idée que sa vie en danger les rend tous inquiet.

— Régler les conséquences seul.

Cette réponse lui vaut de se faire plaquer de nouveau par un Heeseung qui croit avoir mal entendu.

— Arrête de dire de la merde !

— Cela ne sert à rien de te mettre en danger. Tu prendras le contrôle de la famille.

Tu es mon frère ! Dis-moi à quel moment j'suis censé t'abandonner ?!

Le silence les frappe de nouveau. Et n'ayant aucune réponse de son jumeau, Heeseung finit par reculer.

Sunghoon soupire.

— Votre mère est inquiète.

— On se battra.

— Ça risque de déclencher un conflit interne majeur. Et c'est tout ce que Stray kids attends pour frapper, tonne Sunghoon d'une voix grave. Je pense qu'il ferait mieux de quitter le pays.

— Ne soit pas stupide. Ils le retrouveront où qu'il aille.

— Sauf s'il est protégé par plus puissant que nous. Les russes... ta mère peut utiliser son droit de sang...

Ethan croit que c'est à cet instant qu'il a décroché de la discussion, devenu une poupée de porcelaine sourd à tout bruit extérieure.

Il s'est mit à fixer ces deux membres de sa famille.

Puis est passé au vide tout en prêtant attention aux battements de son cœur. Il passe une main dans son cou tandis que son téléphone sonne.

Le cendré se détache du duo pour une autre pièce, sans savoir que le regard de Heeseung l'a suivit.

Dès lors qu'Ethan regarde le numéro, il décroche aussitôt.

Allô ?

Mais alors qu'il s'est attendu à une voix particulière, ce ne sont que des bruits étouffés qu'il entends. Il fronce les sourcils. On dirait des coups.

On dirait des personnes qui se battent.

Son sang se glace aussitôt.

La peur de perdre un être cher refait surface.

Ethan vérifie sur son téléphone la localisation de Sunoo grâce à la bague qu'il lui a remit. Sur son écran, la maison des Yang se dessine.

Et le point rouge indique que le garçon se trouve au bord d'une forêt.

C'est suffisant pour lui arracher des frissons d'effroi. Ethan vide sa tête de toute information inutiles, les battements de son cœur semblant plus lents et plus lourds.

— Un soucis ?

Heeseung arrive à sa droite.

Leurs prunelles se croisent.

Ce soir, les balayeurs le retrouveront. Et ce soir, Sunoo est en danger. Les graines d'idées se forment et sur le tas de sable, une solution s'impose.

Aucun.

Heeseung n'a pas l'air convaincu.

Il est sur le qui-vive, aux aguets de chaque mouvement. Il en aura bien besoin pour affronter une bande de tueurs entraînés pour.

Sunghoon et son idée de fuite ne lui plaisent pas. À son sens, elle comporte trop de risque. Et cela va à l'encontre de son devoir; ainsi que de sa promesse envers son frère.

Être là l'un pour l'autre.

Heeseung se tourne vers le bar et en sort une bouteille et deux verres.

— J'espère que tu as une idée de comment te faire pardonner. Tu as violé la plus importante des règles.

De dos, le cendré l'observe remplir une à une les verres.

Il s'approche et sort son desert eagle avant d'assommer Ace avec par manque de temps en visant un point précis, lui faisant perdre connaissance.

Ce dernier tombe raide dans ses bras. Ethan le réceptionne bien avant que son frère ne heurte le sol, sa main le tenant au niveau de sa nuque.

— Non, réponds-t-il malgré tout, un sourire désolé au visage. Mais ton grand frère s'excuse, ajoute-t-il.

L'action a été rapide et Ethan espère n'avoir fait aucun bruit pouvant attirer Sunghoon. Tandis qu'il laisse son frère au sol, il avance à pas fluets jusque vers l'autre pièce.

Sunghoon y est, le nez fourré dans son téléphone d'un air inquiet.

C'est suffisant pour Ethan pour se dissimuler dans son dos. Or au moment de brandir sa main, il se fait interrompre.

— Fais ce que tu as à faire Ethan.

Ce dernier s'arrête de façon brusque. Sunghoon ne bouge pas. Il a du l'entendre arriver.

— Pour l'honneur, poursuit son aîné. Le tien.

C'est ce qu'il comptait faire.

C'est que Ethan a toujours fait.

— Je m'occupe de Heeseung.

C'est alors que le cendré recule et se dépêche de quitter cette maison.

Sunghoon a compris. Heeseung est si buté. Ils le connaissent si bien. Son frère aurait tout fait pour affronter la bande de mercenaire à ses côtés.

Et Ethan le sait qu'il choisira la mort si son jumeau en venait à perdre la vie par sa faute.

C'est ce que tu as toujours fait.

Se servir de bouclier pour cet homme qu'il a choisi comme Roi. Et lui sera à jamais l'ombre, son reflet, son tueur, son grand frère de quelques minutes.

Ethan passe en vitesse dans une salle éloignée du domaine principal. Il prend une sorte de sac avec des poches et la remplie petit à petit.

Un Shuang gou, une larme courte qu'il place en premier. Une paire Saï ; sous la forme d'un trident dont la lame du milieu est plus longue.

Il prends ensuite une housse en nylon noir et y plonge trois kunaïs d'acier.

Puis l'entoure autour de sa taille

Ethan saute ensuite sur la moto de son frère, en guise de dernier voyage.

***

On ne touche presque jamais son visage.

Comme si ce dernier était précieux, à ne jamais abîmer. Il ressent les coups au plus profond de sa chair, démolir son ventre.

Des minutes se sont écoulés à la même lenteur que des heures.

Et Sunoo est persuadé d'une chose, il mourra.

Il mourra s'il ne bouge pas.

Combien de fois s'est-il donné à des princes en rêvant d'une belle histoire ? Il a pris les coups et la peine et s'est accroché à des sentiments illusoires.

Peut-on vraiment les qualifier de princes ?

Ils se présentent comme tel. Ils se déguisent. Et on l'a à coups de romance. Et quand vient les coups, les rêves se transforment en cauchemar.

Il encaisse, ils s'entassent.

Un jour, l'un d'eux finira par te tuer !

— Regarde-toi mon amour, tu n'es pas normal.

Sunoo est retenu par les cheveux, une main contre sa joue et le souffle chaud s'écrasant contre sa peau agressé par le froid.

Bien sûr qu'il n'est pas normal.

— Tu aimes ça Hm ? Te faire tabasser.

Pas une seule larme n'a coulé, pas une seule supplication de sa part. Il a enduré en silence comme d'habitude. Comme conditionné à ne jamais exprimer sa douleur.

Et ça, Declan aime. Il en est accro.

De cette sorte de poupée qui ne s'abîme jamais, peu importe le nombre de coups. Il en est addict, de cette sensation ; quand il déverse sa rage et que ce corps avale tout.

— Tu es fascinant Sunoo. C'est pour ça que je t'aime.

Combien absorbent autant de violence ? Declan en frissonne rien qu'à y penser. Sunoo est beau sous ses mains, façonné avec délicatesse.

Fait de verre et de soleil, des pupilles bruns si expressifs. Il adore le heurter. Tout en sachant que ce verre, aussi délicat soit-il ne se brisera pas.

Il apprécie ce silence quand ses poings se déversent, ce visage presque immobile, paraissant insensible à la douleur.

C'est parce qu'un Andreev n'en a pas le droit.

Soudain, une sirène se fait entendre de très loin. C'est suffisant pour arracher Declan à sa transe.

— Merde, il faut y aller !

L'ex se redresse en cherchant autour de lui son arme. Il n'a aucune idée de d'où il a pu la laisser. Sunoo le regarde s'éparpiller dans tous les coins.

Ce soir, il a l'impression que quelque chose se casse, que cette chose se fissure et qu'il n'arrivera pas à la réparer.

C'est alors que ses yeux se posent sur l'arme caché dans l'herbe.

Il se redresse à son tour, bien que difficilement, une plainte de douleur étouffé dans sa gorge à chaque mouvement et la main soutenant son flanc gauche.

Il entends les injures de son ex au loin.

Il tends l'autre main et sa paume rencontre la surface métallique et froide du pistolet. Declan jure et grogne à chaque pas, sa colère montant d'un cran.

Bientôt, au loin, on peut apercevoir les faisceaux de lumière.

Ils sont trop loin mais Sunoo espère qu'ils viennent pour son frère. Ce dernier n'avait tellement pas l'air bien avec la drogue dans son corps. Jungwon n'en avait jamais pris. 

Sunoo se remet sur pieds, se gardant de trop appuyer sur la gauche.

— Bon tant pis ! On s'en va, j—

Declan se tourne d'un coup et s'arrête.

— ... Qu'est-ce que tu fais... ? Dépose cette arme mon cœur.

Sunoo le tient droit.

C'est la première fois qu'il manipule une arme d'aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Et pourtant, son doigt presse sur la détente.

Une balle atterrit aux pieds de Declan qui maintient son calme et son regard dur. Ce dernier est surpris, surpris de la précision de ce tir.

Et Sunoo ne s'en rend pas compte. Il a visé un point fixe à côté des jambes de son ex sans remord. La prochaine, il compte la tirer dans sa poitrine.

— Sunoo. Donne-moi cette arme.

Sunoo ne l'écoute pas, plongé dans un état qui lui est inconnu. Ses lèvres ont dû mal à se dénouer. Ses membres ne tremblent pas.

On penserait presque qu'il n'a aucune idée de ce qu'il fait, tout en maniant avec précision une arme à feu. Declan commence à déglutir.

Il réfléchit à n'importe quelle phrase stupide qui pourrait persuader le noiraud de lui rendre son pistolet.

Sunoo ne peut quand même pas lui tirer dessus ? Il est trop faible.

Et pourtant, sa façon de tenir l'arme l'empêche de lui foncer dessus, au risque de se tromper et de perdre la vie.

— Allez mon amour, on ne faisait que s'amuser toi et moi.

— Le jeu est finit... murmure le noiraud d'une voix cassée.

Mais avant qu'il ne tire, une main se pose sur la sienne.

D'un coup, c'est comme si Sunoo venait d'être tiré de sa transe. Ses yeux s'écarquillent tandis qu'il aperçoit le visage du cendré.

Ethan.

Un regard qui lui demande en silence ce qu'il comptait faire.

À vrai dire, lui-même ne sait pas. Il s'est laissé porter par ses membres. Par un profond sentiment. Une envie de tuer son ex.

Pas par vengeance.

Plus un réflexe mécanique.

— Qu'est-ce que tu allais faire... lui demande le cendré, une paume contre sa joue.

— Je... Ethan...

Il est là, réel, sous ses yeux. Il ne s'agit pas d'une hallucination. Soudain, ses larmes débordent. Le soulagement à l'idée de sa présence est immense.

Mais lorsqu'il croise ses pupilles, il n'y lit que de la haine.

Une haine immense.

— Hé ! T'es qui toi ?!

Ethan baisse le regard, sa mâchoire se resserrant. Sa paume quitte la joue de Sunoo. Il recule et se tourne. 

On joue, lance sa voix froide à l'encontre de Declan.

Declan comme Declan White.

Un membre de la famille White. Il a la même gueule que son cousin qu'il a tué. Carter. Leur vice est donc de famille.

L'un est un violeur, l'autre un déchet.

— Quoi ? De quoi tu p— tente de comprendre Declan avant de se faire couper.

Cours, répète Ethan.

Il retire l'arme des mains de Sunoo.

Doté d'un étrange regard que l'étudiant n'a pas pu décrypter.

Il allait tuer. Il allait tuer un homme. Sunoo a du mal à comprendre ce qui lui est arrivé. Mais dans tous les cas, aucune once de culpabilité ne le traverse.

Son regard suit Ethan de dos qui se rapproche de son ex.

Declan ouvre à peine la bouche pour lui répondre qu'il se prend un uppercut qui l'envoie valser. La collision est violente et pourtant, Sunoo ne ressent pas vraiment de frayeur.

Il revoit à la place d'Ethan, Heeseung et la rage que ce dernier a déversé sur son kidnappeur. Les deux scènes se superposent dans son esprit.

Declan rampe au sol mais est ramené vers l'arrière. Ethan se saisit de son pieds pour le trainer en arrière, le manipulant à sa guise.

Comme un vulgaire jouet.

— On ne joue plus ?

La voix glacial du cendré les écrase.

Il y a trop de calme pour que cela soit normal. Tout comme son regard dont les portes se sont clos. Le brun gigote au sol tandis qu'il est roué de coups enchaînés qu'il a du mal à suivre.

Il n'a pu parer aucun des poings de son adversaire.

Le sang gicle dès lors, coulant de son nez et d'entre ses lèvres. Sunoo sursaute malgré lui et pourtant, ses yeux semblent gravés sur cette scène.

Cette violence avec laquelle il a l'impression d'avoir vécu toute sa vie.

— Tu avais l'air de bien te marrer pourtant tout à l'heure.

Un rire glacial s'échappe d'entre les lèvres du cendré qui s'accroupit, balançant la tête de Declan de chaque côté en le retenant par les cheveux.

— ... t-t'es malade t—... tente le brun et hurle de douleur sous un craquement.

Les épaules de Sunoo remontent d'un coup sec, dégoûté devant ce bras que le cendré vient de déboiter.

Son ventre se resserre malgré lui. L'odeur du sang devient de plus en plus insoutenable.

Malade ? Mais on ne fait que s'amuser.

Un autre hurlement traverse la gorge de Declan.

Sunoo se mord la lèvre puis regrette la seconde d'après en grimaçant de douleur, sa paume ne quittant pas son flan gauche d'où une ressent une pointe de douleur.

Tout d'un coup, son ex a l'air si minuscule et insignifiant ainsi; soumis à la même violence qu'il lui infligeait tout à l'heure. Le visage couvert de sang, de bave et de morve.

Quelque part, il aimerait en être satisfait. Et pourtant, il ne ressent pas grand chose. Juste un puit de tristesse et un certain dégoût.

Ethan approche ses lèvres de l'oreille de l'ex, murmurant à ce dernier, appuyé d'un sourire en coin.

— La différence est que maintenant, toi tu es le jouet.

Il appuie ses dires en exerçant une pression sur le bras déboité, arrachant un autre hurlement au brun.

— Mec stop ! STOP ! PUTAIN J'TE CONNAIS MÊME P—

Avant qu'il ne finisse sa phrase Ethan plonge son visage dans l'herbe d'un air complètement indifférent. Il ne ressent ni joie, ni satisfaction.

Et pourtant, l'envie brûlante de le lui faire payer persiste.

Juste le désir possessif de lui faire mal, autant que Declan a fait du mal à Sunoo. Il veut décupler la douleur de ce connard au centuple de ce qu'il a pu faire subir à Sunoo.

D'un coup, Ethan redresse le visage du brun couvert d'herbe et de terre.

— Tu n'as pas besoin de me connaître. Mais tu vois, tu as posé tes mains sur quelqu'un qui m'étais cher. Dis-moi, tu feras quoi pour réparer ça ?

— O-ON PEUT TROUVER UN AR—

Mauvaise réponse

Un autre craquement s'en suit et Sunoo tressaille de nouveau, ses yeux se remplissant de larme. Mais il n'arrive pas à s'empêcher de détourner le regard.

Cette scène est aussi glaçante que violente.

Une lente torture qui n'a rien avoir une tuerie sauvage. Ethan est aussi précis que maîtrisé.

Un total contrôle sur ses actes.

Il n'y a qu'un morceau d'ennui dans ses iris, alors qu'il plaque de nouveau la face de Declan contre le sol, le forçant presque à ingurgiter de la terre. 

Il le soulève encore.

— Tu ne m'aide pas.

— D-désolé ! S-Sunoo... dis-lui mon amou—

Tandis que Declan cherche Sunoo du regard, il reçoit un coup près de son œil qui lui arrache un cri de douleur. Il reste étourdi un instant, sa vue troublée.

— Regarde-le encore une fois et je te crèverai les yeux. Je les enfoncerai dans ta gueule après t'avoir arraché la tête.

Deux souffles d'effroi quittent Declan et Sunoo. Tous deux frappés par la violence des mots. Sunoo avait déjà vu Heeseung en colère, jusqu'à battre un homme à mort.

Et parfois, il oublie que les jumeaux ne sont pas juste Heeseung et Ethan.

Ça reste des mafieux après tout. Et combien d'horreurs ont-ils pu commettre ? À quel point leurs sadismes est élevé ?

— J-je ne le referai p-plus, pitié m-mec... tremble Declan sous lui, couinant à cause de son bras déboité.

— E... Ethan... murmure le noiraud, les yeux remplis de larmes. Ethan, ça suffit... !

Le cendré cogne le visage de l'ex. Son nez n'a pas l'air d'avoir une position normale. Sunoo se met à reculer sans le savoir.

— Je fais quoi de tes excuses ? Elles n'ont aucune valeur.

Le souffle de Declan s'accélère. Ou non. On ne l'entends presque plus à force de recevoir des coups. Son corps ressemble à du papier mâché qu'on déforme peu à peu.

Soudain, le cendré se relève, se mettant face au blessé, mais de dos à Sunoo. Il comptait l'achever lorsque d'un coup, sur sa droite, il sent une brise inhabituelle.

Le noiraud ayant remarqué une silhouette s'approcher écarquille des yeux sous la stupeur. 

— ATTENTION !

Or son appel n'aura pas son importance car Ethan réagit bien avant l'homme qui s'approchait de lui, plantant son sabre court dans la gorge de l'inconnu.

Ce dernier se met à agoniser sur place et tombe, se vidant de son sang. Ce même sang qui a éclaboussé, tâchant les vêtements du cendré.

Sunoo cesse de respirer quelques secondes.

Tout s'est passé si rapidement qu'il en oublie son propre souffle. Ethan a réagit si vite, retirant cette vie comme si elle n'était qu'un grain de poussière.

De plus, ce type masqué s'est approché d'eux avec tant de discrétion qu'ils ne l'ont pas remarqué.

Ça paraît hors du commun. L'herbe aurait dû se froisser sous ses pas et signaler son approche ?

Le cendré retire d'un coup, munie d'un silencieux, et achève Declan. Il se tourne ensuite sans faire attention à l'homme masqué. Seuls des mèches noires sont visibles du corps.

Sunoo reste figé sur le mort avant de sentir une présence sous son nez.

— I-Il est... tu es...

— On doit y aller.

Sont-ils en danger ?

Pourquoi d'un coup l'atmosphère autour d'eux semble changer ? Il y a une sorte de silence macabre qui précède un bain de sang.

Sunoo aperçoit une sacoche et le cendré trainer des armes avec lui.

Fronçant les sourcils, il déglutit lorsque le mafieux se saisit de son bras.

— Tu peux marcher même si j'te soutiens ?

— Je vais bien, dis-moi ce qui se passe ! C'était qui cette personne ?!

Ethan pose son doigt sur ses lèvres, l'empêchant de poursuivre et lui intimant en silence de se taire.

Sunoo comprends grâce aux signes qu'il effectue avec son regard qu'ils ne sont peut-être pas seuls. Enfin, c'est ce qu'il arrive à saisir du moins.

Le cendré lui fait signe de le suivre.

Malgré la douleur à sa jambe et à son flan, ils se fondent dans la forêt, passant à travers les arbres.

— Ethan, pitié, murmure-t-il.

Et à chaque fois, Ethan vérifie chaque recoin qui les entoure.

— On doit gagner la route, lui chuchote en retour le cendré.

Ils n'auront pas à trop marcher pour atteindre une route non loin.

Ethan l'aide à avancer plus vite lorsqu'il lui permet de s'appuyer sur lui.

Le cœur de Sunoo tambourine. Il a tant de questions et en même temps la crainte de hausser la voix sans le faire exprès en les mettant plus en danger.

Parfois, il entends le froissement de l'herbe.

Ou alors le vent siffler dans leurs oreilles. Et tout son être vibre d'horreur lorsque d'un coup, le son d'une flûte s'élève dans les airs.

Le Shakuhachi dont l'origine prend source d'une vieille secte chinoise ; les mères fondatrices des Triades.

Le son est sinistre, effrayant, impose une telle mélancolie qu'on penserait qu'il annonce un évènement des plus macabre.

Ça donne froid dans le dos.

À tel point qu'ils se sont arrêtés un instant.

Le ciel s'assombrit, les nuages se rassemblent. Quelques feuilles se détachent des branches et sont bercés par le vent autour d'eux.

La nature prend une lueur bleutée de la même teinte que la voûte. Une odeur étrange plane dans les airs. On dirait de l'encens.

Et cette flûte continue de jouer.

La mélodie semble venir de partout à la fois. Sunoo se croit sur le plateau de tournage d'un film d'horreur. Où le monstre est tapis dans l'ombre et les guettent.

Ethan l'a déjà lâché. Ils se sont arrêtés.

Ethan s'est un peu éloigné, une main calée sur une de ses dagues. Soudain, un cri échappe à Sunoo lorsqu'une silhouette sombre semble tomber de nul part.

Tombé du ciel.

Avant même qu'il ne brandisse... son sabre ?! La lame du cendré passe sur la gorge de l'inconnu, créant une entaille suffisamment profonde pour provoquer son agonie.

Les larmes de l'étudiant coulent tandis que les meurtres se succèdent d'un sang froid sous ses yeux.

Cet inconnu paraît tout droit sortir d'une autre époque !

Tout vêtu de noir comme le précédent.

Sa respiration devient laborieuse, la crainte lui dévorant le ventre. Des gens sortent de nul part habillés comme des « ninjas », portant des sabres et visant une personne en particulier.

— Ethan...

— Il faut qu'on s'en aille, lui répète-t-il, le saisissant de nouveau par le bras.

— Qu'est-ce qui se passe ?!

Ethan le regarde un instant, se faisant la remarque que Sunoo ne lâche pas son flan. Il a une sorte de mauvais pressentiment.

Et son inquiétude grimpe au fil des secondes.

Ils marchent encore avec un cendré silencieux et un Sunoo qui meurt d'angoisse. Après quelques mètres, le son de la flûte cesse.

Ils s'arrêtent au même moment.

Et d'un coup, Ethan prends le visage de Sunoo en coupe.

Ce dernier n'aime pas ce qui se passe. Ni ce qu'il lit dans le regard de son aîné. Encore moins s'il préfère ce silence de mort au son fantomatique de la flûte. 

— Écoute moi.

— Non, s'oppose aussitôt Sunoo.

Il ne veut rien savoir.

Avec l'impression que n'importe quel mot qui sortira de la bouche de cet homme ce soir serait capable de lui briser le cœur à jamais.

À cette unique pensée, d'autres larmes suivent.

D'une tendresse infinie, Ethan efface ses larmes de ses pouces.

Son sang ne fait qu'un tour quand il touche les lèvres fendues du plus jeune. Il déteste le fait que des mains vils l'aient touchés au point de le blesser autant.

Ce soir, les sentiments grondent.

C'est le cœur d'un homme qui bat.

— Merci, dit-il, armé d'un sourire.

Sunoo voit ce sourire comme un regret. Ça le rend amer.

— Ne dit rien s'il-te-plait... supplie le plus jeune, éclatant en sanglots.

Il tente de contrôler sa crise de larmes, la respiration saccadée et ses lèvres tremblantes.

— Tu m'as laissé t'aimer Trésor. C'étaient les meilleurs jours de ma vie.

Ethan dépose un baiser contre le front de Sunoo tandis que ce dernier ferme les yeux en dessous, le cœur meurtri et se fendant en deux.

Malgré l'odeur entêtante de l'hémoglobine, il arrive quand même à reconnaître celle caractéristique du mafieux qui provoque des choses incompréhensibles en lui.

Qui saccage tout dans son esprit.

Ethan a un plus large sourire aux lèvres alors que l'étudiant continue de pleurer contre son torse.

Le cendré passe ses bras autour de lui comme pour le protéger du monde.

Et peu à peu, il aperçoit ces ombres qui se déplacent, cachés sous les feuilles, certaines accrochés à des branches d'arbres.

Ils sont là.

Ils sont là pour lui et leur nombre ne cesse de s'élargir.

Et si avant Ethan était résolu à l'idée de mourir, sa poitrine se resserre maintenant qu'il a Sunoo dans ses bras.

À présent qu'il se rend compte qu'il va le perdre.

Une partie de lui, égoïste, voudrait que les balayeurs n'existent jamais.

Et que cette soirée ne soit pas une nuit d'horreur. Et qu'ils ne soient que deux amoureux qui se prennent dans les bras.

Il voudrait encore partager des baisers passionnés avec son amour de toujours. Être l'égoïste que le noiraud lui a permis d'être.

De pouvoir se réveiller à ses côtés et rencontrer son habituel sourire de soleil.

La vie qu'il imagine à côté de Sunoo est d'un coup si belle qu'il en a mal.

Horriblement mal.

C'est si injuste.

Jusqu'à la fin de son existence, il n'aura aimé que quelques secondes. Il a beau s'être préparé à cette situation, elle lui semble cruelle à présent.

— Tu vas courir maintenant.

— N-non, v-viens avec moi...

Le corps de Sunoo tremble contre lui, secoué par les larmes, ses épaules tressaillant sous les torrents qui lui échappent.

— Il y a une route un peu plus loin.

— J'te déteste... explose le noiraud, la voix brisée.

Moi aussi je t'aime.

— Appelle mon frère.

Sunoo hais tout ce qu'il entends. Chaque mot est un coup de poignard qui le blesse un peu plus. Cette déchirure devient de plus en plus imposante.

— C'est le seul homme en qui j'ai confiance, te concernant.

Sunoo n'a jamais autant détesté Ethan.

— Certains viendront vers toi, soit disant pour te convoiter. Apprends leur à quel point ta valeur est inestimable.

Les larmes secouent sont être entier. C'est de loin la pire souffrance qu'il puisse endurer.

— Apprends leur que pour marcher à tes côtés, ils te doivent le respect.

Le destin du cendré se scelle un peu plus. Ils commencent à être de plus en plus visibles, dépassant largement la dizaine.

Il a arrêté de les compter.

Il s'est contenté de créer une bulle avec Sunoo à l'intérieur, lui murmurant ses dernières paroles à l'oreille.

— Quelqu'un qui t'aime ne lèvera pas la main sur toi. Tu n'auras pas à lui prouver ton amour. Il bâtira une maison de paix pour ton cœur. Et tu n'auras pas à pleurer sans qu'il ne sèche tes larmes.

Et le noiraud déteste cet arrière goût qui d'adieu le rend malade. Le vide qu'il y aura, son cœur qui lui hurle au visage ce qu'il a tout fait pour étouffer, nier.

Son cœur connait celui d'Ethan comme s'ils s'étaient toujours connus.

Et peut-être que quelque part dans le passé, son cœur a aimé le sien. Aurait-il oublié ? Comment oubli-t-on ce genre de choses ?

Ethan se détache de Sunoo, prenant son visage en coupe, le fixant de ses pupilles ambres.

Un prince... existe-t-il ?

Certainement pas. Un prince ne lui convient pas.

Que désires tu trésor ?

Lui préfère valser dans cet univers teinté de violence avec deux hommes aux yeux ambres après tout.

L'amour, réplique Sunoo, un sourire triste aux lèvres.

Quelqu'un qui m'aimera, mieux que ces princes ne le font.

Ethan sourit en déposant un autre baiser sur son front. Une façon de lui dire par l'acte les mots qu'il pense en ce moment.

Alors cours. Tu le trouvera au bout de cette route.

Ethan glisse son téléphone à lui dans sa paume. Sunoo le saisit très fort, tout en sachant qu'il ne pourra rien.

Qu'il devra s'en aller. Et son cœur se brise en milles morceaux.

— S-Seulement si tu viens...

Pourtant, ses jambes refusent de bouger. Il est incapable de l'abandonner. Ici, dans cette forêt.

Qu'est-ce qui attend Ethan s'il s'en va ?

Pourquoi d'un coup, ce goût d'adieu ?

C'est alors que le cendré lui adresse pour une première fois, un sourire des plus larges, sincère et bien plus naturel que ses sourires crispés.

— ... vas-y. Je te rejoins. Quand j'aurai finit de régler un détail.

Sunoo ressent les battements cardiaques accélérer.

— Tu viendras ?

— Oui, c'est promis.

Alors Sunoo hoche naïvement la tête. Ou peut-être que c'est moins douloureux de s'en remettre au déni, son plus gros mécanisme de défense.

Ignorer les signaux d'alarmes.

Il lui tourne le dos, persuadé que Ethan reviendra.

Sunoo continue de traîner sa jambe, sans savoir que dans son dos, aussitôt qu'il s'est éloigné, le mafieux s'est fait encerclé.

Sunoo s'efforce d'avancer en s'accrochant à un espoir illusoire, sans savoir que dans son dos, Ethan fait face à plusieurs tueurs déterminés à le supprimer pour de bon.

Et quand Sunoo atteint enfin l'autoroute, il retire le téléphone d'Ethan et appuie sur le numéro de Heeseung.

Tu trouveras l'amour au bord de cette route.

Il sourit dans sa peine alors que les larmes débordent. Il trompe son cerveau, le persuadant que tout ira pour son mieux.

Il rit, puis pleure, et rit de nouveau.

Puis... pleure...

Le sol tangue sous ses pieds par manque de sang au cerveau. Alors il tombe.

Son corps entier s'écroule et le téléphone avec, qu'il refuse de lâcher, le serrant contre sa poitrine, l'appel restant en cours. 

Apprends leur que pour marcher à tes côtés, ils te doivent le respect.

Son corps se recroqueville sur place. Chaque mot est tatoué sur son âme. Elle résonne et tourne en boucle dans son esprit.

Sunoo perds peu à peu son sourire.

Tandis que ses pupilles se ferment, la réalité le frappe.

Il ne reviendra pas.

Il sent la mort à plein nez. Et il n'a plus de force, juste des larmes. Son cœur se ternis au fur et à mesure.

Au loin, les phares allumés d'un véhicule sombre dévoilent un garçon allongé dans l'herbe près de la route.

Couvert d'hématome, il pleure la mort. Et alors que son souffle devient plus faible, il sombre dans l'inconscience.

Des pas se précipitent et deux bras l'encerclent avec tendresse et fermeté à la fois.

Il a trouvé l'amour.
















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J'ai perdu des heures sur mon planning à cause du mv d'enhypen guys il est trop bien 🖐🏽😭🤚🏽 surtout avec mon deuxième son préféré de l'album

Du coup on se revoit sur le mini épilogue avec une LONGUE NDA IMPORTANTE soit ce soir très tard ou demain matin (je l'ai pas encore finit- )

Sinon, je vous autorise à choper ma veste mdrrr- 🏃🏽‍♀️

Vzy au moins Ethan n'est pas un traître ? On espère qu'il va survivre... ? Never give up 😭😭😭😭💔

Sinon pour le traître, y a quelqu'un qui a découvert son identité ici et quelqu'un d'autre qui est sur la bonne voie en ayant remarqué un détail qui vous est tous passé sous le nez.

BREF JE PARLE TROP... pronostics sur le chapitre qui arrive.... ?

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