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34. Ethan Lee.

Sunoo toque contre la porte.

Il n'entends que le robinet de l'autre côté et se demande s'il a sorti quelque chose qu'il ne fallait pas.

— Euh, Jungwon, ça va ?

— Ouais, ouais t'inquiète. Je, j'arrive, arrive-t-il à entendre.

Le garçon hoche la tête même si son frère ne pourra pas le voir. Il s'éloigne tout en trouvant tout ça étrange. Qu'est-ce qu'il a dit de mal ? Mais peut-être que Jungwon avait juste envie d'un petit passage aux toilettes.

Lui, n'arrête pas de penser au fait que ce soit sa faute.

Il a juste été sincère dans ses mots. Il retourne au salon en se laissant torturer par ses pensées jusqu'à ce que son frère ne revienne. Il est silencieux, un peu pâle.

Sunoo le trouve étrange.

De part sa soudaine décision de revenir vivre ici, tout en sachant pour sa fierté aussi haute qu'une montagne. Sans manquer cet air pensif sur son visage.

Jungwon paraît réfléchir à quelque chose de sérieux.

— T'es sûr que ça va ?

Le brun hoche la tête et tente un sourire.

— Je... Jungwon semble chercher ses mots.

Il soupire avant de reprendre.

— Ça va refroidir.

Jungwon laisse tomber ses pensées, persuadé qu'il ne saurait rien sortir de bon s'il parlait là maintenant. Il laisse donc son frère dans son état confus. Ce dernier se contente de hocher la tête.

Il s'attaque au maïs avec moins d'entrain.

Au final, Sunoo mange peu à force de trop réfléchir. C'est quand même assez et mieux qu'un ventre vide. Le dîner se déroule en silence. Chacun de son côté. Une fois les plats débarrassés et lavés, Sunoo se rend à l'étage.

Il tombe sur sa chambre laissé à l'abandon.

C'est ici qu'il a rangé son sac pour la nuit. Il a choisi deux pyjamas à têtes d'animaux qu'ils auraient porté pour la soirée. Celui de l'oiseau pour Jungwon et celui de l'ours pour lui.

Sunoo est de ceux qui se complaît dans les souvenirs.

Alors, souvent, il a du mal à lâcher le passé. Pas étonnant qu'il soit retourné vers ses exs plusieurs fois. Il suffit d'un " on était si bien avant, t'as pas oublié ? " pour qu'il accoure comme un chiot en manque d'affection.

Il soupire et baisse la tête lorsqu'on toque contre la porte.

— Hey, t'es là.

Jungwon paraît bien moins nerveux que tout à l'heure. Il avance, atteignant le bord de son lit et ramasse le pyjama bleu à tête d'oiseau.

Ce n'est pas tant quelque chose qu'il voudrait porter en soit.

Le lit s'affaisse sous son poids lorsqu'il s'assoit sur le matelas. Son frère a le regard rivé sur ses mains. Il n'y a plus rien de leurs états euphoriques de tout à l'heure.

Jungwon s'en veut d'avoir gâché le moment.

— J'ai tardé. J'étais en appel.

— Oh... d'accord, Sunoo hoche la tête, lui indiquant qu'il a entendu.

Rien d'autres ne quitte ses lèvres.

— C'était Ann.

Jungwon attend une réaction.

Il ne perçoit qu'un haussement de sourcil de la part de son frère. Il poursuit, un peu inquiet à l'idée que Sunoo reçoive mal cette nouvelle.

— Je n'ai pas envie de te cacher quoi que ce soit en ce qui la concerne. On a commencé à pa—

— C'est bien Jungwon, le coupe Sunoo.

Il affiche un sourire que le brun juge faux. À force, il finit par les reconnaître.

— C'est ta mère. C'est mieux de reprendre contact avec elle.

— Sunoo—

Le noiraud se laisse coucher sur le lit. Il regarde le plafond. Se confrontant à son silence, Jungwon décide d'en faire de même. Les deux fixent alors le plafond dans le calme de la nuit.

Chaque pensée les traverse en silence, chacun se laissant porter par ces dernières.

Jungwon est soucieux.

Pressé par sa mère pour mettre à exécution ce fameux plan qui leur permettra de récupérer Sunoo et neutraliser les jumeaux.

Neutraliser. Ce sont les mots de la femme.

Et la façon dont elle l'a dit semblait si haineux et fou que Jungwon s'est senti mal à l'aise. Il y a ces moments où il a l'impression de ne plus reconnaître cette femme.

Que peu à peu, un voile glisse d'elle, dévoilant quelque chose d'autre. Et ça l'effraie. Il doute encore. Entre lui céder ce qu'elle vient de lui demander où suivre cette petite voix au fond de lui.

Tu me passeras le téléphone de Sunoo.

Quitte à le lui voler. Jungwon déglutit, détestant la position dans laquelle il se trouve.

Et à côté, il y a un autre penseur torturé par des questions sans réponses. Sunoo dont le cerveau s'est transformé en diaporama, lui repassant chaque événement de ces dernières semaines.

Et plus il s'enfonce dans ses pensées, plus l'inquiétude lui noue le ventre.

— Won... ?

Il entends un faible Hm suivi d'un froissement de tissu lui indiquant que son frère bouge.

— Tu voulais dire quoi par... si j'avais vraiment conscience de tout ça ?

— Bah, je veux dire, j'ai pas envie que tu penses encore vivre un conte de fée comme avec les autres... et que tu finisses par oublier tout le danger autour.

Jungwon a choisi l'honnêteté. Quand bien même il a peur de le blesser. Il déglutit. Ce n'est pas par plaisir qu'il sort ce genre de vérités.

Cependant, il est de ceux qui croient qu'il s'agit de la meilleure façon de faire. Être franc.

Sunoo est susceptible, la plus part du temps

Or là il réagit à peine. Puis, alors que les secondes défilent, il finit par hocher la tête. Parce que après tout, Sunghoon n'a pas tord.

Est-ce qu'il a vraiment cherché à en savoir plus ?

Sa famille reste un mystère. Le milieu duquel il provient, cette fameuse Triade et ses règles douteuses qui lui sont inconnues. Il n'a jamais cherché à se renseigner plus que ça.

Ce soir, plus que tout, Sunoo a l'impression d'avoir été à côté de la plaque.

Ce monde est effrayant à ses yeux.

Il ressent une sorte de lourdeur dans le ventre, persuadé que plonger dans son passé, c'est en savoir plus sur son père.

Et cet homme représente sans doute son pire cauchemar.

Jusque là, il vivait dans le déni. Évitant tout ce qui le pousserait sur la route vers Hong-Kong. Il y a tellement de choses qu'il ne sait pas.

Soudain, son téléphone vibre sous le rappel qu'il avait mit.

Le garçon se met sur le côté, croisant le regard de Jungwon et affiche un sourire. Malgré la lourdeur constante à sa poitrine.

Pourquoi a-t-il l'impression...

Joyeux anniversaire, Jungwon.

...de sentir la mort ?

***

Il est presque une heure.

Et Seon n'a lâché aucun mot.

— Ça suffit. Il crèvera ici, déclare Heeseung qui en a plus que marre.

Si Cho Seon s'était montré bavard au début, ce dernier n'a pas cessé de réclamer de la nourriture ou négocier sa liberté.

Et ça, avec un Ethan qui refuse avec fermeté de céder à quoi que ce soit. Seon s'adresse à un mur et il ne paraît pas encore l'avoir compris. C'est une discussion de sourd.

Heeseung est résolu dans sa décision.

Il laissera cet homme pourrir dans ce puit. Autant aller confronter la Triade ainsi que Straykids. Autant tuer dans l'œuf ce gang avant qu'ils n'arrivent à un point de non retour.

— Non, attendez ! Je vais parler mais sortez moi de là d'abord !

— Tu n'es pas en position de négocier, lâche Ethan d'une voix froide.

Son glock en main. Heeseung observe le prisonnier qui a décidément une sale gueule. Son teint semble trop pâle. À ce niveau, il ne pense pas que Seon mente

Il s'approche du couvercle qu'il s'apprête à pousser pour refermer le puit lorsque le prisonnier reprends.

— Ok ok ! Je parle ! Mais je veux sortir après ! Je vais crever !

— Tu n'es p—

— Tu sortiras d'ici si tu l'ouvres, lance Ace en coupant la parole de son frère.

Il évite avec soin le regard qu'il lui lance. Cho Seon a l'air mal en point. Il fera tout pour sortir de ce puit. Lui refuser ce traitement ne fait qu'amoindrir leurs chances d'en savoir plus.

Ace oublie que son jumeau est un brin plus sadique que lui.

Soit, ses prunelles ambres sont braqués sur celles de Seon dont l'espoir naît et fleurit. Elles brillent sous la lumière de la torche. Seon se dépêche, ne voulant pas manquer cette chance de se tirer de là.

— Vous voulez savoir quoi ?

C'est une blague.

— À trois, je troue ton crâne d'une balle, lui assure Ethan.

Même sans le confirmer, Ace met sa main à couper que le prisonnier a frissonné.

Son frère a sortie la phrase parfaite.

— Je ne sais pas ce que Stray kids prépare.

Deux, compte le cendré.

Ace se fait violence pour ne pas dévoiler un sourire en coin.

— Le groupe dont vous parlez, ce sont les exécuteurs !

Si le cendré comptait poursuivre son décompte, il s'arrête et se fige tout comme son frère. Ce mot résonne dans leurs têtes tandis que tous les deux se lancent un regard.

Ils peuvent comparer les exécuteurs aux balayeurs.

C'est d'habitude un groupe de tueurs à gage à part dans un gang qui n'obéissent qu'à des ordres précis provenant du chef de gang.

Et habituellement, lorsqu'on fait appel à eux, c'est pour éliminer quelqu'un de la plus atroce des façons. Laisser un bain de sang et une scène de crime macabre derrière eux.

Et le nom de ces tueurs varie selon la zone.

Un peu comme Triade en chine, Yakuza au Japon, la pègre en Italie, les Cartels en Amérique du sud qui font référence à la mafia.

Là, il s'agit d'un groupe russe.

— Je menais mon enquête... reprend Seon d'une voix un peu plus posée, presque pensive. L'homme qui détient le laboratoire, c'est aussi lui qui est à la tête des exécuteurs. Il y a un moment, ils ont passé un accord avec Stray kids pour en venir à bout de votre clan.

— Poursuit.

Le regard de Ace se durcit.

Il n'y a plus rien d'humain, plus de doux dans la façon dont ses orbes s'assombrissent. C'est officiel, cette affaire est bien plus complexe qu'il ne le pensait.

— Comment connais-tu Kim Sunoo ?

Comment le monde de la mafia s'est débrouillé pour découvrir le nom d'un garçon dont le passé a été effacé ?

Seon connait ce prénom, il le sait.

Il y a un mec de chez vous qui vend vos informations à stray kids.

...et cette réponse ne fait que le confirmer.

Il y a une taupe dans son camp.

Au beau milieu de ses hommes se tapit un serpent. Qui ? Est-il proche de lui ? Ou juste un subordonné ? Non, l'existence de Kim Sunoo n'est connu que par une tiers personnes.

Il exclus Ann de l'équation. Elle a beau les détester, cette femme ne mettrait jamais ses fils en danger.

Ace pense à sa mère. Non, elle les protège du Dôme.

Tous les liens entre Sunoo et le monde de la mafia auraient dû être rayé ; ou alors Ann s'y est mal pris. Heeseung a du mal aussi avec cette hypothèse.

Disparaître est la spécialité de Yang Ann.

Elle est experte dans son domaine, méticuleuse. Il la voit mal commettre une erreur aussi absurde. Alors qui ? Qui est en lien avec Stray kids ?

Qui me trahis ?

— Pourquoi le cibler ? Reprend Ace, calmant la tempête en lui.

— C'est votre point faible. Vous n'en aviez pas avant. Alors, il a fallut en chercher. Je ne connais pas Kim Sunoo. Mais le bruit court qu'il s'agit de votre faiblesse.

— C'est trop facile de te croire ?

Ethan.

La respiration de Ace se coupe. Ethan doute des paroles de Seon. Et pourtant, lui de son côté, n'arrive pas à déceler une quelconque tromperie.

Il a passé assez d'interrogatoire dans sa vie pour détecter quand ses prisonniers mentent.

— Parce que je risque ma vie chaque jour ! Ils m'ont éjecté du laboratoire et ils veulent ma peau. Franchement, à côté d'eux, rester chez vous c'est du luxe. Alors autant me faire des alliés.

Seon n'a rien à perdre. Ni rien à gagner. Ce n'est qu'un homme qui cherche à fuir. Un homme qui en sait peut-être trop.

Et qui doit être éliminé.

C'est la raison pour laquelle il se cachait dans ce taudis à Green Hills. Quoi qu'il en soit, il se fera égorger par Stray kids. Cela ne fait que conforter Ace dans ses positions.

Seon détient des informations cruciales.

— Donc, en ce moment, tu es recherché.

L'argenté fronce les sourcils. Où veut bien en venir Ethan ? Jusque là, il n'arrive pas à comprendre les questions que son frère pose.

Seon réponds.

— Il y a quelques semaines un type s'est présenté chez Stray kids. Un certain San. Lui, connait la taupe de votre clan.

Le silence n'a jamais frappé avec autant de violence.

Trois corps qui se figent dans cet aveu des plus pesant. Plus lourd qu'une enclume. Le sang de Ace bouillonne d'un coup. Quelque chose se déchaîne en lui.

— Et toi aussi tu le sais, achève-t-il.

C'est pour ça que stray kids poursuit ce type.

Pendant un instant, Seon détourne le regard. Ce n'est qu'une fraction de seconde. Mais étant très concentré, Heeseung arrive à le percevoir.

— ...non, réfute Seon, la mâchoire serrée.

Plus rien n'échappe à Ace.

À croire qu'il a crevé ses yeux pour les graver dans la peau de Seon. Focalisé sur sa silhouette, il scanne au détail près chacune de ses réactions. Même ce subtil mouvement à sa mâchoire.

La respiration du mafieux est presque inexistante et il ne s'en pas compte.

Seon ment.

Mais alors qu'il s'apprêtait à user de tous les moyens pour le faire parler, tout contrôle sur la situation lui échappe. Il n'a fallut qu'une petite seconde pour que tout s'effondre.

— Alors tu ne nous sert plus à rien, déclare Ethan.

La balle part.

Elle se loge après un coup puissant dans le crâne de Seon. Ce dernier tombe raide dans l'eau, n'ayant eut le temps de rien dire, les yeux restant ouverts.

Tandis qu'il flotte au dessus de l'eau comme une poupée, Ace se tourne vers son frère. La frustration est telle qu'elle explose au grand jour.

— Pourquoi tu l'as tué ?!

Ethan arbore cet air détaché.

Et jamais ce détail ne l'a autant mit en rogne.

— Je n'avais aucune intention de le relâcher.

Ils se regardent.

L'un régurgite la rage qui pulse en lui.

L'autre reste indifférent.

Le son de la détonation résonne encore dans les oreilles de Ace. Il revoit encore et encore cette mâchoire se crisper, cette lueur dans les yeux de Seon.

Son désir puissant de fuir. L'hésitation qu'il a senti dans ses dernières paroles.

Cet homme aurait fait n'importe quoi pour s'en sortir. Il leur aurait tout livré. La question est donc, pourquoi avoir douté avant de répondre s'il n'avait rien à perdre ?

Pourquoi a-t-il craint de sortir le nom de cette taupe ? 

Parce que Ace en est persuadé. Seon connaissait son nom !

— Je t'ai posé une question... reprends-t-il, avançant d'un pas. Pourquoi tu l'as tué ?

Ils ont beau se fixer, l'un comme l'autre peinent à lire dans leurs yeux. Comme s'ils s'étaient volontairement fermés, érigeant un mur en acier.

Le silence perdure.

Bientôt, c'est l'odeur du sang qui se répand dans la pièce sombre et sale.

— Tu l'as entendu comme moi Heeseung.

Cette réponse suffit à l'argenté pour se saisir du col de son frère, ne craignant pas l'arme dans ses mains. De toutes les façons, ils ne se sont jamais craint.

Comment avoir peur de son reflet ?

Toutes les terreurs de Heeseung, Ethan les connait. Toute la noirceur d'Ethan, Heeseung le connait. Tout ce qui les anime n'est ni un secret pour l'un, ni une boîte mystère pour l'autre.

Nous sommes pareils.

C'est alors que malgré la rage qui explose du côté de Ace, Ethan se contente de le fixer, les yeux plissés. Il ne réagit pas, ne tente pas de se défendre.

— Il le savait. Il connaissait le nom de cette taupe, lui livre Heeseung d'une voix basse malgré lui, la mâchoire serrée. Alors une dernière fois Ethan, pourquoi tu l'as tué ?

En ce moment même, toute confiance entre eux tient sur un fil qui vacille.

— Je répète, tu l'as entendu comme moi.

Maître du contrôle, l'expression faciale d'Ethan n'a pas changé d'un pouce. Paupières à moitié closes, pupilles froides, visage de marionnette.

Ace déteste son reflet.

Il déteste la marionnette de bois, dépourvu de sentiments, produit du Dôme qu'il tient entre ses mains.

Il ne compte pas les secondes qui s'écoulent depuis qu'ils sont dans cette position.

Peu à peu, le cendré hausse un peu plus les paupières. Heeseung finit par se calmer un peu.

— Tu aurais pu attendre encore un peu avant de le buter ! Qu'est-ce qui t'arrives ?!

— Tu l'aimes.

Ace se fige.

Ce n'est pas une question.

Abattue par une affirmation qui le heurte en plein fouet. Le volcan s'apaise après l'éruption, refroidit par une tempête glaciale.

Il lâche le col de son frère.

Heeseung se rend alors compte qu'il n'est pas le seul à déconner. En réalité, il y a longtemps que son frère a perdu son contrôle légendaire.

Ethan ne contrôle plus rien.

Heeseung se sent aussitôt coupable. Parce que s'il y a bien une personne légitime ici pour en vouloir à quelqu'un, ce n'est pas lui mais son frère.

Alors il clos la discussion en fuyant. Or la graine de la discorde est déjà semé. À sa façon, Ethan aussi maintenait une colère aux apparences froides.

Et ce n'est qu'une question de secondes avant que ça n'explose entre les jumeaux. Tous ces non-dits, tous ces sujets « tabou ».

En attendant...

— Démerde toi seul pour te débarrasser du corps.

...la confiance entre eux vacille.

***

Le lendemain.

Ici, les gémissements s'évaporent entre quatre murs.

Les LEDs rouges ont plongé la pièce dans une ambiance autre, comme s'ils avaient basculé d'une dimension à une autre. Sa bouche dévore ce cou dévoilé qui lui est offert.

Ce bout de peau qu'il n'a pas cessé de malmener depuis plus d'une demi heure. Et il continue de se perdre entre les jambes de la jeune femme, râlant de plaisir de sa chaleur et de la façon dont elle comprime son sexe.

Cette dernière ne retient aucun son entre ses lèvres, ses mains s'accrochant aux épaules fermes de l'homme. À ses poignets, des traces suite aux cordes qui l'ont tenue tout à l'heure contre le lit.

Les deux corps affamés se nourrissent de douleur pour en tirer le plus exquis des plaisirs. Et jamais elle ne se lassera de ce torse parsemé de tatouage et ces muscles qui se contractent à chaque effort.

De ce visage déformé par le plaisir à sa façon, parce que mine de rien, son partenaire n'est pas si expressif que ça. Cependant elle en voit assez pour être satisfaite.

Des coups de hanches qui l'envoient loin, c'est suffisant. Ses yeux parcourent l'entièreté de son faciès, les mèches cendre frisés qui lui collent au front à cause de la sueur de leur peaux.

Ses pupilles ambres sont d'une fascination sans nom.

Ses doigts passent par la rose aux épines tatoué au cou de l'homme puis descendent vers son épaule ou se trouve un autre tatouage. Un serpent sortant tout droit d'un crâne de mort.

Elle a toujours aimé les voir lorsque son partenaire est en pleine acte. Elle pousse de longs cris de plaisirs en s'abandonnant entièrement à lui.

Resserrant ses cuisses suite à l'orgasme qui approche, elle se cambre vers l'avant. L'homme lui tient les hanches pour la maintenir sur place.

Entre deux coups plus intenses que les précédents, il fait venir sa partenaire.

L'orgasme la frappe de plein fouet et la ravage.

Ethan n'arrête pas cependant, cherchant à son tour le summum du plaisir; qu'il arrive à atteindre des minutes plus tard. Après avoir poussé un soupir, il s'arrête un moment.

Il la regarde, arrange une mèche derrière son oreille.

C'est l'unique geste affectueux dont elle a droit de sa part. Ce n'est pas comme si elle en cherchait plus de toute façon. Leurs parties de jambes en l'air semble convenir à chacun.

Alors après des minutes à reprendre un souffle normal, ils se redressent.

Il y a un silence assourdissant qui plane dans la pièce, l'air est saturé de cette odeur caractéristique de sexe mêlé à celle de l'alcool.

La femme enfile sa culotte ainsi que son soutien-gorge sans être dérangé par sa nudité.

Elle renvoie ses cheveux roux vers l'arrière pour y remettre de l'ordre et remet sa robe qui moule son corps, ressortant ses formes. Ses talons glissent à ses pieds.

Tout cela après s'être nettoyé avec un mouchoir en premier.

Dans ce métier, perdre du temps c'est perdre de l'argent.

— Je ne sais pas à quoi tu pensais mais... ça doit sacrément te démanger.

C'est la seule phrase qu'elle lui lance avec un regard affectueux. Dans tous les cas, à ses yeux, ça reste un de ses meilleurs coups. Elle se retire de la pièce, n'ayant pas attendue une réponse qui n'allait sans doute pas venir.

Ethan se retrouve seul.

Il se rhabille à son tour.

Ce à quoi il pensait ?

Ses doigts plaquent ses cheveux cendrés vers l'arrière. Il sort de cette chambre et prend des escaliers qui mènent vers le dernier étage.

Ce à quoi je pense...

Il n'y a personne dans les environs. Il pousse une porte qui cède à sa poussée. Il rejoint un balcon et trouve dans la vaste chambre un paquet de cigarettes.

Il sort un briquet qui trainait sur la table de chevet de ce qui ressemble à une chambre à coucher. Un parfum entêtant sature l'air. Il y est certes habitué mais elle est toujours aussi forte.

Une fois le bâton de nicotine allumée, il l'aspire, aspire et s'empoisonne les poumons. La sensation lui rappelle des époques oubliées. La fumée lui retourne presque le cerveau.

Elle ressort d'une telle aisance de ses narines et entre ses lèvres.

Il répète le même geste et bientôt c'est la fumée opaque qui l'entoure. Le vent le balaie à son passage et fait soulever quelques mèches de ses cheveux. Le regard d'Ethan se perds alors sous la ville engloutie par la nuit.

L'hiver est passé. On ne verra plus de neige. L'herbe fleurit à nouveau. Les quartiers semblent calmes en apparences. Il suffit juste de se plonger au cœur pour se rendre compte de la violence qui y sévit.

Les balles, les meurtres.

Ce à quoi je pense...

Il renverse la tête vers l'arrière, dévoilant sa pomme d'Adam, ses cheveux suivant le même chemin.

...ou plutôt celui à qui je pensais...

Les paupières clos, il paraît serein.

Ou alors renvoie l'air d'un fou perché sur le balcon à plusieurs mètres de haut.

Ethan le reconnaît, c'est un peu batard de faire ça.

Et pourtant, un rictus déforme ses lèvres quand il se laisse aller à ses pensées qui devraient être condamnées à cause de leur nature peu catholique.

Ce soir, il s'y autorise.

À penser un peu de façon obscène. Pour la première fois. C'est la première fois qu'il le fait d'ailleurs. Ça le rend fou. Il redresse la tête, revenant à sa position d'origine et s'abandonne encore à sa cigarette.

Le vent fait taper ses cheveux contre son visage. Ses paupières à moitié closes lorgnent sur la ville comme s'il était haut, intouchable, supérieur.

Pourtant, Ethan n'en pense rien de cela.

Haut, intouchable, supérieur... tout ce qu'il n'est pas.

Tout ce qu'il ne souhaitait pas être. Tout ce qu'il n'a jamais cru être. Ce n'est que lui et son être qui renvoient l'image d'un homme constamment lassé.

Mais peut-être que ça, il l'est.

Un homme lassé.

Un homme qui a sans cesse l'impression de se heurter à des barreaux dès qu'il tente un pas. La cage est d'une solidité rigide. Mais parfois, il lui arrive de ne pas se sentir emprisonné.

Pendant ces moments, il s'autorise à être déconcentré.

C'est mal...

Il entrouvre les lèvres et laisse la fumée toxique ressortir lentement.

...et ça, il kiffe.

— Je savais que je te trouverai ici.

Ethan n'est pas surpris par la soudaine présence féminine. Il n'y a qu'une seule personne qui peut accéder à ce lieu. Et il n'y a qu'une seule femme qui porte ce parfum dans son entourage.

Il pivote vers elle, admirant la fidèle tresse de ses cheveux noirs qui retombe avec fierté sur son épaule. Habillée avec un décolleté extravagant qui traduit bien sa personnalité excentrique.

Ethan l'adore.

Et il ne le dira jamais à voix haute.

Jennie passerait sa vie à s'en servir.

Mais au fond, il est persuadé que cette femme le sait. C'est d'un naturel qu'il lui tend une cigarette qu'elle accepte aussitôt. Se servent du briquet par la suite.

— T'as raison. Se niquer les poumons à deux est bien meilleure.

Ethan ne saurait dire à quelle point Jennie est fascinante. Ses lèvres pulpeuses s'étirent sur le coin. Sa beauté l'achève. C'est peut-être dans ses yeux aussi.

Ils ont la forme de ceux d'un renard.

— Alors ?

Le cendré arque le sourcil. Un simple geste qui indique son interrogation. Jennie a conscience du genre de jumeau à qui elle a affaire.

Elle les connait par cœur.

— Pourquoi je te surprend à fumer sur le balcon de ma chambre ?

Sa demande passerait presque pour un serment. On dirait sa mère. Ça ne changerait pas grand chose. Jennie a presque le même âge que la mère des jumeaux, bien que plus jeune de quelques pauvres années.

Deux s'il compte. Chacune étant dans la quarantaine.

— Ça fait des années que tu n'y touche plus, lui indique la femme.

Si Ethan n'était pas grand fan de cigarettes au début, dans son adolescence il conçoit en avoir abusé, surtout dans des moments d'angoisse.

Et inspirer la fumée a un drôle de pouvoir.

Le fait de calmer sa névrose.

La drogue fait taire tout ce qu'il ne veut plus entendre dans sa tête.

— J'ai craqué.

Il répond en haussant les épaules comme s'il ne s'agissait de rien de grave, avec un air d'enfant pris sur le fait.

Ce contraste étonnera toujours Jennie.

Est-ce une bonne chose de retrouver des enfants dans les yeux des jumeaux, quand elle les fixe ? Surtout avec Ethan.

Elle y revoit un bambin dans un corps d'adulte. 

Les jumeaux n'ont jamais vraiment grandit quelque part. Et ça lui donne l'impression que cela les ralentissent.

On dira que l'enfant en eux représentent une sorte d'humanité ?

Cette humanité que le dôme s'est acharné à réduire en cendre. De la même façon qu'elle a réussi avec le père des jumeaux, au point de détruire la famille qu'ils étaient tous.

— Je suis parfois nostalgique du passé.

Accoudée contre les barreaux de fers, elle repense aux moments passés à Hongkong.

— Tu es le portrait craché de ton père.

Ethan se tend.

Il n'aime pas en parler. Il ne veut pas en parler. Cela serait gâcher l'instant présent.

— Arrête.

Jennie lui jette un coup d'œil, aperçoit ce visage tendu qui veut passer pour de l'indifférence.

Typique le portrait de Jungkook. Lui aussi avait cette façade qui renfermait ses émotions à l'intérieur, n'exprimant pas grand chose.

Si ce n'est que tout est concentré dans ses yeux de biches qu'il a transmit à ses fils.

— Seulement si tu m'expliques ce qui te tracasse ?

— Je ne suis pas là pour une thérapie.

Ethan baisse la tête un moment. Il chasse toute idée autour de son père. De ce qui le rattache au Dôme et à cette ville presque maudite. Hongkong

Puis, il revient à ses pensées de tout à l'heure.

Ce à quoi je pense...

Ça fait remuer sa queue.

C'est une première.

Il ne se rappelle pas avoir été aussi sexuellement actif. Se bourrer de certains médicaments ont eut le plaisir de diminuer son appétit charnel dans son adolescence.

— Tu ne prends plus tes médocs, lui fait remarquer Jennie de nouveau.

Depuis un long moment.

Jennie n'a pas l'air d'être dérangé de combler les trois quart de la discussion. Puisqu'elle sait à quel jumeau elle a affaire. Et qu'elle le connait depuis sa naissance.

— J't'en pose moi des questions... ? Marmonne le cendré dans sa barbe, accoudé à son tour contre les barreaux.

Cela suffit à arracher un rire à la femme.

Avec Heeseung, elle se serait empressé de le prendre dans ses bras rien que dans l'envie de le taquiner. Mais le cendré est totalement allergique aux contacts physique qu'il n'a pas initié.

Elle ne souhaite pas le mettre mal à l'aise.

— Hé mais je rêve où t'as mal parlé là ?!

Ethan grommele dans sa barbe.

— Quel bordel tu as encore foutu Lee Ethan ?

La grosse merde.

Soudain, le silence frappe. Il a déjà finit sa cigarette. Il regarde la ville. Le ciel. Un peu des deux. Hier, il s'est disputé avec Heeseung.

C'était une dispute, leur petite altercation après la mort de Seon. Une dispute puérile car pour la première fois, le cendré a agit sous le coup de l'émotion.

Après ça, ils ne se sont adressés la parole que pour choisir celui qui irait chercher Sunoo ce soir. Ça s'est joué à pile ou face devant le regard épuisé de Sunghoon qui les a mentalement traité de gamins.

Ethan a été choisi par le hasard.

Il se demande d'un coup pourquoi il n'entends plus Jennie. La jeune femme reprends au même moment.

— Tu viens dans mon bar depuis deux semaines maintenant et tu couche tous les deux soirs avec l'une de mes filles. Chaton, tu n'es tellement pas discret. Quelque chose te démange.

— Non.

Ethan grimace. Elle a bien résumé.

— Je t'interdis de venir me voir que pour " décompresser ", lui dit-elle en mimant les guillemets.

Le cendré lui jette un regard en biais sans vraiment réagir. Un regard qui veut dire je fais ce que je veux. Mais Jennie s'en moque.

— Ça ne t'es jamais arrivé de ne pas juste penser faire ce que tu veux mais...

Elle se rapproche, l'air sérieux.

— ...de vraiment faire ce que tu veux ?

Un homme comme lui qui fait ce qu'il veut ne risque-t-il pas de détruire sur son passage ?

Je ne suis pas une bonne personne.

Heeseung lui, fait ce qu'il veut. Il l'envie pour ça. D'être un peu plus libre. Et en même temps, ça lui va. De savoir que son frère est un peu plus libre.

— Non, dit-il.

— Tu mens, monsieur " non ".

Le cendré se tend.

Touché. C'est juste qu'il préfère éviter le sujet. Déjà que ce soir, il s'est autorisé à avoir des pensée peu saines pour la première fois, il les voit mal se réaliser.

De toutes les façons, il ne cherche pas forcément à ce qu'elles se produisent. Le penser lui suffit.

Oui après tout, cette situation ne le dérange pas plus que ça. Il s'y est fait avec les années.

Alors, pourquoi en vouloir à Heeseung ?

— Ethan... souffle-t-elle.

Ce dernier ne la regarde pas dans les yeux.

Je me mens à moi-même.

— Tu te mens à toi-même.

C'est d'une évidence. Tout comme il ment à son frère. Il finit par se redresser et croiser son regard. Le sien est neutre car il s'assure qu'on ne puisse pas lire en lui.

Après des années de maîtrises, cela a finit par devenir un jeu d'enfant.

Depuis tout petit il cache tout ce qu'il voudrait exprimer et il s'est habitué. Parce que le dôme le voulait. Le dôme fait loi. Personne ne peut lire en lui.

Pourtant...

— Je veux une chose, dit Jennie.

...il a remarqué que tu n'allais pas bien la dernière fois.

La brune fait un pas vers l'avant, un peu obligé de soulever la tête pour soutenir son regard. Ethan est pendu à ses lèvres. Il voudrait qu'on le ramène sur terre.

S'il commence à planer comme Heeseung, qu'adviendra-t-il d'eux ? S'il se met à planer, il est fichue.

Et le monde pourrait encore lui hurler de s'éloigner de lui pour son bien, cette fois-ci...

— Je veux que tu sois obsessionnel.

...il brûlerait le monde pour l'avoir.

— Trop de choses sont en jeu.

Le cendré déglutit rien qu'à ses pensée. La quantité de sang qui coulerait s'il venait à briser les barreaux de cette cage.

Ce qui arriverait si pour une fois, il prenait la décision de se détourner des ordres.

Ces ordres qui ont régit sa vie.

Et qui continuent de la guider, de la tracer. Il faut bien que l'un des jumeaux garde les pieds sur terre.

Malheureusement, sa réponse n'a pas l'air de convenir à Jennie dont les sourcils se froncent. Elle peut être effrayante quand elle veut. L'homme n'oublie pas qui est cette femme.

Ni la secte de geisha de laquelle elle provient.

Encore moins la froide cruauté avec laquelle elle élimine ses cibles. Il n'est pas effrayé. Cependant, il nourrit un certain respect envers elle. L'une des rares personnes à vrai dire.

— Écoute moi bien, ton père a brûlé des univers entiers pour son amour.

Son cœur pulse. Il ne veut pas parler de son père.

— Il n'est pas mort pour le dôme ! Il est mort par choix...

Pitié tais-toi !

— ...libre...

En nous condamnant à être prisonnier à notre tour.

— ...en défiant les ordres. Toi, tu te plie pas au Dôme parce qu'on t'y oblige. Mais parce que tu t'y oblige.

Personne ne contrôle Ethan plus que lui-même.

— Et c'est mieux ainsi, ajoute-t-il.

La femme secoue négativement la tête, le cœur lourd. Elle est persuadée à présent. Si ce petit garçon dans les yeux des jumeaux représente une sorte d'humanité, elle voudrait quand même qu'ils s'en détachent.

Car elle est intimement convaincu que cette enfance les empêche d'avancer, les clouant dans le passé. Jennie repense à ce qu'il en était à l'époque.

Lorsque les jumeaux étaient à peine formés dans le ventre de leur mère.

Elle est consciente que tout ce qui arrive est en partie de sa faute, sa meilleure amie, Jungkook et tous les autres.

Car leurs actions et erreurs se répercutent sur la génération suivante.

Et après quarante années d'existence, elle aimerait briser cette parfaite cohésion que forme le Dôme. Briser ce que ces connards ont instauré durant des années, ne cessant de briser de simples gosses.

— Non, je ne suis pas d'accord.

C'est la goutte de trop, celle qui indique à Ethan de s'en aller. Plus rien ne le retiens ici. Pas même ce bâton de nicotine.

Il a le goût de la trahison de son frère plein la bouche. Elle est acide et brûle chaque papille gustative.

Il s'en doutait, de cette proximité entre eux. Il les voyait du coin de l'œil se rapprocher en silence.

Mais ça fait mal.

Et pour une fois, il ne supporte pas le fait d'être mis de côté.

Peut-être que pour une fois, il voudrait être obsessionnel.

Ethan est arrêté dans sa marche par Jennie qui le retient par le bras.

Tandis qu'il s'apprête à se repousser avec douceur, il se fige sur place.

Les pupilles de la femme luisent. Elles tremblent. C'est la première fois qu'il fait face à cela. Jennie au bord des larmes et une spirale de tristesse à la place de ses orbes.

— Ethan.

Jennie dont la voix n'est plus aussi assurée, ni sensuelle. Cela crée un choc si puissant qu'il se fige sur place.

— Tu as le droit d'aimer.

Elle s'exprime sur un ton si bas que le cendré pense en première partie avoir rêvé de cette phrase. Sauf que cette dernière ne cesse de rebondir dans son esprit.

Doucement, il prend conscience.

— N'oublie jamais ça.

Lui ?

A-t-il ce droit ? Le droit d'aimer ?

***

@Heeseung
Rends-moi ma moto fdp.

Les vrombissements du moteur résonnent partout dans le quartier calme de Green Hills. La nuit est reine. Elle se montre de moins en moins froide avec le printemps.

Ethan se gare devant la propriété des Yang.

Il retire son casque et sort son téléphone qui vibre d'une façon particulière. Elle ne s'applique qu'à un seul numéro. Celui de son frère.

Il regarde ce message qui signifie « on fait la paix » entre eux. Même s'ils n'ont pas abordé le sujet tabou.

@vous
Rends-moi ma Mercedes.
Et un peu de respect pour notre mère.

@Heeseung
T'abuses ☠️je te l'ai emprunté juste 2h ???

Ethan ne réponds pas.

C'est puéril il le reconnaît. Il lui arrive parfois de jouer le rancunier.

Il éteint son téléphone lorsque la porte s'ouvre.

C'est Sunoo qui avance, peu surpris, car ayant été prévenu à l'avance. Lui qui croyait qu'il serait ramené par Sunghoon s'est bien trompé.

Sunoo ne s'est absolument pas attendu à ce que ce soit Ethan qui vienne le chercher. Et quelque part, c'est étrange.

C'est à pas hésitants qu'il s'approche. Ils ne se sont plus reparlé depuis cette nuit où Ethan paraissait possédé sur son ordinateur.

Le plus jeune a craint l'idée d'approcher son aîné. Surtout par peur d'être rejeté. Il ne l'aurait tellement pas supporté.

Aussi, Sunoo déteste cette distance qu'il y a entre eux.

Et dire qu'au début, ils avaient su construire une petite relation rien qu'à eux. Il adore parler avec Ethan; et même, se poser devant Moon girl pour lui expliquer à quel point il aime devil le dinosaure.

Sunoo ne peut pas le nier, il apprécie chaque moment qu'ils passent ensemble. Que ce soit pour le roller ou juste se fondre dans le sofa.

C'est avec amertume qu'il est confronté à cette distance.

— Bonsoir, Ethan.

Ce dernier plisse des yeux, affiche cette face neutre dont il a fallut s'habituer. Ethan ne serait plus Ethan sans.

— Bonsoir.

C'est dans les habitudes du cendré de se montrer bref et précis, Sunoo le sait. Alors pourquoi cette faible réponse le dérange autant ce soir ?

Sunoo déteste la tension qui naît lorsqu'un problème se pose entre une personne et lui. Il a l'impression de retourner en enfance, quand il craignait la colère de son père.

Lorsqu'il attendait sous le regard sévère de ce dernier, jusqu'à ce que cet homme passe à l'acte. La Litanie d'excuses qui sortait par la suite de sa bouche, suppliant pour que la douleur cesse, suppliant pour une seconde de répit.

Ces souvenirs lui procurent un sentiment mauvais.

Une mixture d'émotions fades et d'émotions violentes. Il effectue deux pas vers l'avant pendant que le cendré se tourne pour chercher un autre casque.

C'est alors qu'un parfum étranger le frappe.

Sunoo s'arrête. C'est un parfum si fort qu'il est impossible d'en faire abstraction. Elle est bien trop présente et lui donne la nausée. Il déplace son regard jusqu'au cou du plus âgé.

Là bas, sous la lumière des réverbères, il y a des taches rouges sur le col.

Des taches de rouge à lèvres pour être plus précis. Sunoo en est persuadé, étant une sorte d'expert en la matière.

Ce genre de signes ne peut vouloir dire qu'une chose.

Il est évident que le mafieux a couché avec quelqu'un avant de venir ! Au vu de la présence encore fraîche de ce parfum, ça doit remonter à quelques heures.

Dès lors, son cœur se resserre avec violence.

Sa gorge se noue et ses doigts se plient contre sa paume malgré lui. Il y a un arrière goût amer désagréable en fond.

— Tu étais avec qui ?

Le cendré s'arrête lorsqu'il se retourne, fronçant les sourcils. Il est surpris mais ne le montre pas plus que ça.

Sunoo prend vite conscience de sa question et pourrait presque rougir d'avoir osé la sortir. C'est tellement stupide et en même temps, il n'a pas pu s'en empêcher.

Qu'il est dur de lutter entre la honte et l'amertume.

— J-je veux dire, ça pue.

Mauvaise phrase !

Le noiraud se mord la lèvre et se dépêche de se rattraper. Ethan fronce un peu plus les sourcils. Il donne l'air de ne rien comprendre à son existence.

— Enfin, I-il y a ce parfum... c'est... c'est très fort. Et désagréa—

Monte.

Ah. Si froid. Si cruel. Sunoo se mord la lèvre. La honte le submerge tellement.

— Désolé d'avoir été indiscret.

Malgré son excuse, son aîné se contente de lui tendre le casque. C'est si froid que la peine devient immense dans sa poitrine. Sunoo déteste tellement cette distance que les larmes s'accumulent.

Il ravale les larmes qui luttent et enfile le casque.

Des minutes plus tard, il se retrouve sur cette moto qui démarre et roule en vitesse, obligé de se tenir contre le plus âgé. Alors qu'en soit, il n'a qu'une envie c'est de se casser.

Pourquoi faut-il toujours qu'avec les jumeaux ça parte dans un jeu de je te fuis au lieu de dire les choses clairement ? Il y est pourtant habitué Sunoo.

Ça n'empêche pas de faire mal.

Ce soir, c'est la goutte de trop. Il a passé une excellente journée avec Jungwon. Mais ce soir, l'humeur est maussade.

— Je veux descendre.

Ses membres se mettent à trembler.

Il refoule de plus en plus fort ses sanglots. C'est stupide ! Va-t-il encore se mettre à pleurer ? Le cendré ne l'entend pas. Alors Sunoo insiste malgré sa voix étranglée.

— Je veux descendre ! Arrête-toi !

C'est purement capricieux.

Et pourtant, il veut juste mettre de la distance entre lui et la froideur de celui qu'il considérait comme un ami de confiance.

Peu à peu, la moto se gare sur le côté.

Près d'une plage pour être plus précis. Ici, le ciel nocturne rencontre le bleu sombre de la mer. Dès lors que l'engin s'arrête de rouler, Sunoo se précipite de descendre.

Il retire son casque et s'apprête à courir vers la plage mais se faire retenir.

— Où vas-tu ? Remonte.

Le plus jeune dégage sa main comme il peut. Il se laisse emporter par ses émotions et perds tout contrôle. Si Ethan veut paraître aussi froid, tant mieux.

Il n'a aucune envie d'être en sa compagnie.

— Lâche-moi !

Ethan étant encore sur la moto, Sunoo arrive à se dégager de lui avec facilité. C'est alors que le cendré se dépêche de descendre à son tour, plus confus que jamais, ne comprenant pas d'où survient un tel conflit.

L'étudiant descend une petite pente qui mène à la plage.

Il veut envoyer tout le monde chier, même les plus sympas et puis marcher le long de la plage et ne plus penser à quoi que ce soit de compliqué dans sa vie.

— Arrête-toi.

Ethan l'attrape de nouveau par le bras.

Pour rencontrer pour sa première fois un Sunoo un peu violent qui se dégage encore.

— Tu veux me faire la gueule ? Parfait ! Je ne sais même pas ce que j'ai fais et peut-être que j'aurais voulu que tu me dises ! Tu veux savoir quoi ? Ça me fatigue que Heeseung et toi jouiez au mec froid, puis au mec gentil... je... ! Laisse tomber. T'aurais dû rester avec cette f— je sais pas — avec qui tu as couché !

Tout est sorti d'une traite. Et ni Sunoo, ni Ethan n'ont compris d'où tout cela venait.

La frustration s'est accumulé et se déverse. Sunoo sent deux larmes rouler sur ses joues et les efface avec rage. Il trouve le monde injuste. Tout, absolument tout est injuste.

Pour cette nuit, il s'autorise à détester le monde et blâmer l'univers.

Il s'autorise à râler et encore râler sur son sort, sur la pollution, la pêche excessive de ces pauvres poissons, les politiciens, le racisme, la famine dans le monde.

Oui, tout y passe !

Juste... il craque.

Et devant lui, il y a un Ethan qui n'a aucune putain d'expression au visage.

C'est é-n-e-r-v-a-n-t.

— Tu te trompe de jumeau si c'est pour la crise de jalousie, finit par lui fournir Ethan.

Littéralement.

La blague. La grosse blague.

Un rire nerveux s'échappe de Sunoo entre deux sanglots. Ça le dépasse. Il a mal ! Il a sérieusement mal ! Ça va se passer comme ça à présent, avec des répliques piquantes ?

Et quel rapport ? Il n'est pas jaloux ?!

— Très bien. Bonne soirée Ethan.

Après ces deux mots, le noiraud retire ses chaussures et continue sa marche vers la mer. Il compte déambuler un peu. Puis ensuite appeler Jungwon pour qu'il vienne le chercher.

Il passera la nuit avec lui. Et peut-être aussi les nuits d'après. Pour l'instant, il ressent l'irrépressible besoin d'être seul.

Si au début Ethan a cligné des yeux, ne sachant pas où leur discussion les menait, il finit par prendre conscience de l'instant present en voyant Sunoo au bord de l'eau.

Quelque chose le démange.

Sunoo est trop proche des vagues à son goût.

Il se précipite de le rejoindre.

— Sunoo— commence-t-il puis s'arrête.

Conscient que lancer un arrête d'agir comme un enfant n'arrangera pas la situation. En attendant, l'inquiétude se faufile en lui. Les vagues sont fortes en cette nuit.

— Reviens.

— Non ! Arrête de me suivre ! Il est hors de question que je monte sur cette moto. Tu t'es montré clair et j'ai compris.

— Sunoo, tu—

Ethan s'arrête encore.

Sunoo lui fait face et recule vers les vagues à chaque fois qu'il essaie de s'approcher. Dès lors, c'est la tension nette qui s'installe en lui. Son cœur n'est pas tranquille, son ventre se noue.

En réalité, son regard est figé sur les vagues qui frappent de plein fouet Sunoo. Pour l'instant, le plus jeune a pieds et ne semble pas plus gêné que ça par l'écume.

— Ce n'est pas... ce que j'ai voulu dire.

C'est exactement ce que j'ai voulu dire.

Le visage de l'étudiant est ravagé par les larmes. Et là, Ethan se rend compte d'à quel point ce garçon peut être buté.

— Oh je te promet que le message est très bien passé ! Juste, va-t-en !

— Tu—...

Ethan tente de nouveau de s'approcher.

Et Sunoo recule de nouveau. Et à chaque pas vers l'arrière, le cœur du mafieux sursaute.

Ou alors, il est juste paranoïaque à s'imaginer le pire.

— Fiche moi la paix. Toi, ce stupide contrat de protection et tout le reste !

À vrai dire, Kim Sunoo n'a pas d'idée de d'où lui vient toute cette rage. Peut-être la pression accumulée de partout.

Le retour de son ex plus angoissant que jamais.

Et puis, la goutte de trop a été ce soir. Cette distance lui a fait si mal sur le coup. Il aimerait tant se jetter à la mer et se laisser porter par les vagues.

Cependant, il se garde de le faire, n'étant pas aussi fou à plonger dans l'eau à cette heure. À cet instant, son cœur ne cesse de bondir comme si lui aussi voulait exprimer sa colère.

Tout ce qu'il y a au fond et qui devrait sortir.

Sunoo veut hurler.

Juste hurler un bon moment. Apaiser ce qui semble le brûler autant à l'intérieur.

— E-Eh... reste pas... aussi proche de l'eau...

La gorge du cendré se noue.

C'est la première fois que Sunoo entends Ethan bégayer.

Et peut-être que dans d'autres circonstances il aurait noté cette information pour son petit plaisir. Il l'aurait trouvé intriguant.

— Tout ça me saoule, dit-il entre deux sanglots.

Tout le pèse. Terriblement.

Ethan ferme les yeux un instant.

— Je suis désolé.

Au fond, il le reconnaît avoir été froid.

Il déteste cette tension entre eux. Ce danger omniprésent qui les menace. Le danger de la mer précisément. Ça l'angoisse à tel point qu'il perds le contrôle.

Le cendré a peur.

Et Sunoo est surpris par son excuse. Chose à laquelle il ne s'attendait pas. Il fixe le plus âgé qui a les paupières closes, puis renifle.

Peu à peu, cette vive émotion accepte un temps de répit.

Autour d'eux, il n'y a que le silence de la nuit, la musique de la nature, les vagues salées, l'humidité dans l'air, leurs cheveux qui virevoltent au gré du vent.

Les vêtements mouillés du plus jeune, frappé à chaque fois par les vagues qui deviennent de plus en plus hautes.

Ça devient dangereux...

Sunoo reconnaissant la férocité de l'océan décide de s'en éloigner. Et puis l'eau, il ne l'a pas encore apprivoisé. Il adore cet élément pourtant. 

D'un coup, ses membres sont épuisés.

Peut-être à force d'encaisser autant les vagues. Il veut juste s'allonger dans un lit. Non, avant, il veut pleurer fort, pleurer un bon coup et maudire l'univers avant de s'endormir.

Ce n'est que comme ça qu'—

— ...HA !

Ethan rouvre les yeux.

Depuis un moment qu'il n'entendais plus Sunoo parler, ses pupilles s'ouvrent par automatisme après son cri. Devant lui, rien. Rien, absolument rien !

Sunoo a disparu !

Non, il n'a pas disparu. Il apparaît entre les vagues. Étrangement loin. Beaucoup trop loin. Beaucoup, beaucoup trop loin !

Sunoo tente de hurler avant de se faire engloutir de nouveau.

La mer hurle, la mer a la rage et se déchaîne. La mer, aussi belle soit-elle de ce bleu qu'elle porte avec merveille cachant milles trésors, est en fait meurtrière.

Car à chaque battement de cil, Sunoo s'éloigne de la rive. Sous ses yeux...

— ...'scours !

...il se noie.























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😬 Pardon....






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