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30. Des larmes et des marques.

Son cœur a bondit dès qu'il l'a vu.

C'était évident vu que Sunoo se voile la face depuis. Et il se sent bien dans ce déni. Il lui va au teint. Nier est toujours préférable quand on n'a pas assez de courage pour avouer.

Surtout à voix haute.

Mais de quoi tu parles, tu ne l'aimes pas !

Déni be like.

Heeseung s'est arrêté à quelques mètres pour échanger avec son frère. Sunoo n'a aucune idée de ce dont ils parlent. Il sait juste qu'il est presque vingt-trois heures.

Il se fait tard et plus il avance et les frissons causés par le froid se font plus fréquents. Il reste sur le banc à finir mon bubble tea. À chaque fois que les yeux ambres virent vers lui, il dévie de sa trajectoire.

En fait, le noiraud est curieux. De quoi peuvent-ils parler ? Ça n'a pas l'air si grave que ça. Ils parlent assez bas pour que ses oreilles curieuses ne puissent rien capter.

Il y a des têtes curieuses et surprises et certaines personnes qui s'arrêtent même d'étonnement en voyant les frères Lee. Sunoo dois avouer que voir ces deux là tenir côte à côte doit être quelque chose.

On croirait presque que Heeseung parle à son clone.

Sunoo tourne la paille et aspire par réflexe comme il le fait depuis ces huit minutes passées seul. Sauf qu'il n'entends qu'un bruit brouillon. Il remarque alors le gobelet vide.

Je n'avais pas remarqué l'avoir finit.

C'est déjà ça.

Il soupire et se lève, le jettant à la poubelle. Il n'y a pas les poubelles pour trier les déchets. Ça l'embête. C'est toujours gênant quand il n'y en a pas. Et ça l'embête aussi de devoir jeter ce plastique dans une poubelle simple.

Je pourrais l'emporter avec moi.

Sur cette conclusion il hoche la tête et compte regagner sa place lorsqu'il se cogne presque contre quelqu'un.

— Oh déso—

Il ravale la suite de son excuse quand un parfum familier remplie ses narines avec une autre qu'il a du mal à distinguer pour l'instant.

— Tu fais quoi ?

Heeseung.

Sunoo panique. Sans savoir pourquoi je panique. Y a-t-il une raison pour paniquer ? Pourquoi il panique d'abord ? Parce que sa présence juste le déstabilise ?

Il cherche l'oxygène en se disant qu'inspirer pourrait le détendre. Il ne trouve pas la quantité d'air nécessaire. Non, il la trouve.

C'est le parfum de Heeseung qui sent divinement bon.

Et il en viens à remercier le ciel que Heeseung ne sache pas lire dans ses pensées parce que là, il passerait pour le plus grand des idiots.

— R-Rien.

Il s'en veut à la seconde d'avoir bégayé. Autant il s'en veut aussi de ne pas arriver à soutenir son regard.

— Tu jettes ?

Pendant un moment Sunoo se demande de quoi il parle avant de me souvenir de son gobelet.

Il secoue la tête.

— Je jetterai chez n—

Il s'arrête.

Qu'est-ce qu'il allait dire ? Il vit chez eux, dans leur maison. Pourrait-il considérer cet endroit comme son chez lui ? Il s'y sent bien.

Mais ce n'est pas sa maison.

Et puis cette cohabitation est juste pour un temps limité. Penser à ça lui rappelle qu'ils ont finit sur une mauvaise note, Heeseung et lui.

Du coup, peuvent-ils se permettre de parler comme ça ? Comme si de rien n'était ?

Il n'a pas envie qu'on pense qu'il a oublié.

Parce que Sunoo n'a pas oublié.

Il ne veut pas passer à autre chose. Pourquoi Heeseung n'arrive pas à lui répondre ? Ça le rend dingue quand l'argenté préfère l'ignorer. Ça l'affecte bien plus qu'il ne le croit.

— Enfin, je le jetterai au retour.

Ace hausse les sourcils.

— Pourquoi pas maintenant ?

— Il n'y a pas la poubelle pour, fournit le noiraud naturellement.

Et il ne s'était pas attendu à ce que rla surprenne son vis-à-vis. Bon après, il sait que peu trient les déchets.

— Personne n'en a rien à faire. Pourquoi tu t'encombres ?

Mais alors là, Sunoo tombe de haut. Sa remarque l'ennuie. Il s'est senti spécialement attaqué alors qu'il n'y a pas raison de l'être. C'est juste que son commentaire l'irrite.

— Toi peut-être mais pas moi. Je ne vois pas en quoi c'est si compliqué de trier les déchets.

— Personne ne fait ça.

Sunoo pense qu'il va exploser tellement ça l'agace. Et alors ? Il ne se rend pas compte qu'il serre un peu plus fort son gobelet.

Ni qu'il a le menton levé, ses yeux dans les siens. Sur le coup, il pense juste à se défendre. Oubliant d'être intimidé comme il l'a été tout à l'heure.

Sunoo ignore les sentiments et tout ce qui fait que son lien avec Heeseung se complique.

— Laisse-moi deviner, t'es de ceux qui gueulent parce qu'on a oublié de ramasser les crottes de chien au parc et—

— Et alors ? Dit-il presque sur un ton colérique en lui coupant la parole. C'est sale !

— Ouais. Aigri.

— Je ne suis PAS aigri, c'est toi qui est agaçant.

— Tu devrais te détendre.

La mâchoire de Sunoo est à ça de racler le sol. Heeseung raconte n'importe quoi ? Oui, il raconte n'importe quoi.

Le noiraud ne voit absolument pas le rapport entre l'aigreur et les sales habitudes de certaines personnes. Qu'il juge. Il aime la propreté.

Et tant qu'ils y sont oui, que les gens ramassent les crottes de leurs chiens dans la rue.

Ça le sidère, les gens qui font ça.

Mais il n'a pas envie de parler de choses qui le rendent dingues. Pas avec Heeseung du moins.

— Je suis super dé-ten-du.

Ace affiche une moue, un type d'expression lui faisant comprendre s'il en était sûr. En soit, Sunoo arrive à comprendre que son visage doit traduire tout le contraire.

Mais c'est de la faute de cet homme haut comme un réverbère.

— Sujet sensible ? Dure journée ?

S'en est de trop. Le noiraud préfère m'éloigner de lui au risque de partir sur un débat des plus houleux. Il n'a aucune envie de s'énerver et gâcher cette merveilleuse sortie.

Il a du lever les yeux au ciel trois fois. Son rythme cardiaque accélère.

— Hé attends !

— Je ne veux plus continuer cette discussion avec toi Heeseung.

Sunoo l'entends glousser et ça le sidère.

Il a l'impression qu'on se fous de sa gueule. Et une petite voix lui dit que ce n'est pas qu'une impression. La preuve étant que l'argenté ne se gêne pas pour se moquer de lui sous mon nez.

En fait, ça l'amuse ce connard.

Sunoo revoit d'un coup devant lui ce Heeseung là plus jeune et ses deux cornes du diable sur la tête. Quand il prenait plaisir à le persécuter. Il ne le supportait pas à l'époque.

Et t'es tombé amoureux.

Devrait-il s'inquiéter ?

Syndrome de Stockholm.

Il secoue la tête, ignorant ces pensées intrusives. J'étais jeune, voudrait-il se dire.

— D'accord. Mais avoue que j'ai raison ?

Oui, non, Heeseung peut aller se faire foutre.

— Non je ne suis PAS AIG—

Le noiraud s'arrête parce qu'il y a de ces moments où il s'emporte très vite. Ace affiche un sourire en coin qui l'énerve plus qu'autre chose.

— Tu vois ?

— Bonne soirée Heeseung.

Je ne veux plus revoir sa tête.

Lui aigri ? C'est du n'importe quoi.

Sunoo cherche activement Ethan, souhaitant lui demanderai de les ramener. Il n'a aucune idée de comment les choses ont pu déraper ainsi.

J'ai appréhendé sa venue.

Puis Heeseung est venu. Il a dû gérer les frissons et la chaleur naissante dans le creux de son ventre. Et là il a envie de l'étriper ? S'en est presque hilarant lorsque qu'il y pense.

Soit, il ne trouve pas le second jumeau.

— O—

Il a à peine le temps de poser une question que Heeseung apparaît à côté.

— Il nous attends dehors. Dépêche-toi.

Comment ça il nous attends dehors ? On va quelque part ? Des questions qui tournent dans sa tête. Il n'a pas eut de réponses. Du moins, pas de réponses claires alors il a simplement rejoins la voiture dehors.

Ethan patiente sur le siège avant passager. Ça l'arrange parce qu'il voulait se mettre sur la banquette arrière. Heeseung marche plus vite que lui et lui ouvre la portière.

Il pourrait trouver ça galant, mignon. Car après tout, il a passé son temps à vouloir son attention. Pourtant, il a conscience qu'il y a pas mal de choses qui ne vont pas entre eux.

Il ne veut pas lui donner l'impression qu'il laisse couler alors il contourne la voiture et ouvre de l'autre côté pour s'installer.

Aussitôt son ventre se tord, mais c'est la douleur.

Une fois à l'intérieur du véhicule c'est comme s'il était coupé du monde. C'est chaleureux et il est protégé du froid. Il garde quand même ma chapka parce qu'il y est fortement attaché.

Il ne remarque pas les yeux instants d'Ethan qui le scrutent à travers le rétroviseur, trop perdu dans son monde pour remarquer les êtres extérieurs.

À vrai dire, il a tendance à tant penser qu'il se décroche de la réalité.

La lune est son siège quotidien. Les voix dans sa tête qui bourdonnent, l'impression que là haut dans le cerveau tout est en hyperactivité.

Il suffit que ses yeux captent un détail pour qu'une flopée de pensées apparaissent à la suite. Parfois, ces idées sont si bruyants qu'il n'en dors pas la nuit, malgré la fatigue du corps.

Il aimerait souvent arrêter de peser le plus petit détail de sa vie.

Arrêter le fait qu'une infime partie de son quotidien soit aussi envahissant. Sunoo est une loupe qui voit en grandeur nature les plus petits détails dont la majorité des humains se passent.

C'est pour cela que le monde semble tourner trop vite à ses yeux.

Il ne veut pas entendre sur l'autoroute les millions de pas contre le bitume qui résonnent dans ma tête. Ni la multitude de klaxons qui le font toujours grincer et alourdir sa tête comme si elle était chargé de plomb.

Il ne veut plus avoir l'impression de ne pas respirer au beau milieu de la marrée humaine.

Mais ce genre de choses ne se décident pas. Elles s'imposent et le gouvernent. Et lui, il doit apprendre à vivre avec, à lutter avec.

À quoi bon lutter quand de toute les façons, on perdra contre la vie ?

Est-ce que la mort est une réelle libération ? Ils sont tous destinés à la subir. Il y a quoi après ? Une infinie de ténèbre ? Ou ce monde merveilleux que décrivent les religieux ?

La religion n'a jamais été dans son quotidien. Mais il sait que l'univers n'est pas que physique. Il y a aussi le mystique qui cache ses secrets. C'est juste qu'ils n'en connaissent pas encore les codes.

Alors certains prétendent que ça n'existe pas.

Lui pourrait en parler tout le temps car il lui arrive de faire des rêves étranges, lucides et là il se demande comment peut-on expliquer qu'en dormant, on existe dans une sorte de réalité différente ?

Notre esprit est projeté là dedans et rien que ça, ça devrait être fascinant non ? Ann disait qu'il aurait pu faire la psychologie. Parce que le cerveau est un sujet passionnant.

Or son amour pour les molécules l'a emporté.

Et ça le fait soupirer parce que après Noël vient les partiels et mafia ou pas, il espère quand même valider son premier semestre. Il pense encore aux devoirs qui l'attendent.

Il faudrait qu'il s'y mette une fois de retour.

Peut-être qu'ainsi, il arrêtera de penser à Heeseung.

As-tu déjà arrêté de penser à un garçon toi ?

Le noiraud réfléchis, beaucoup, un peu trop, sans savoir que quatre paires d'yeux le scrutent toutes les deux secondes.

Mais encore une fois, comment aurait-il pu savoir ? Lorsque déjà il est perdu, sur la lune, dans les nuages.

Peu à peu, ses paupières se ferment. Il se sent si détendu que le sommeil vient à lui. Même si ces derniers temps, il est toujours accompagné de cette étrange main dans ses cheveux.

Il ferme les yeux, comme perdu dans un état dans la réalité et le sommeil profond. Un sanglot vient lui échapper.

Replié sur le siège, la tête se tenant tant bien que mal pour un meilleur repos, il souffle ces mots, à moitié endormi...

— Je t'aime aussi, papa.

...sans savoir que ces quatre mots vont déclencher l'apocalypse.

Les deux paires de pupilles ambres qui se lancent un regard choqué.

***

— Hey. Réveille-toi.

Il y a douce main qui lui caresse la joue.

Elle est tendre et si affectueuse que lorsque Sunoo ouvre peu à peu ses yeux, il ne ressent qu'une sensation de bien être. Il lui faut de longues minutes pour se rendre compte de ce qui se passe.

Il a dormi.

Avec leurs parfums mélangés qui a saturé la voiture avec les vitres closes. Le garçon ne s'était jamais senti aussi reposé.

C'était si satisfaisant de les sentir ainsi tout près de lui qu'il s'est laissé aller aux bras de Morphée sans la moindre crainte. C'est hallucinant et en même temps, c'était si reposant.

— мое прекрасное сокровище.

Sunoo fait la moue en reconnaissant la langue.

Ace sait déjà que lorsqu'il parle Mandarin Sunoo comprends. Alors il s'amuse à parler russe parce que ce dernier ne le comprends pas.

Le père de Sunoo et sa mère sont originaires de ce pays alors il le parle couramment.

Contrairement au noiraud.

Peut-être que son père lui parlait en russe plus jeune. Or c'est trop loin pour qu'il s'en souvienne. Et l'envie irrépressible de savoir ce qu'il a dit le démange.

Heeseung s'amuse de son trouble parce qu'il porte avec fierté son sourire taquin.

— Qu'est-ce que... ça veut dire ?

L'homme continue de caresser sa joue avec un sourire plus sincère et finit par éloigner sa main. À vrai dire l'attention de Sunoo ne s'est pas tant focalisé dessus.

De plus, il vient de se réveiller.

— Rien. Il faut qu'on rentre.

Il hoche la tête et descend. Son pieds dans la neige fait un bruit de hachoir. Il remarque aussi les flocons qui s'accrochent à ses cheveux et ses épaules.

Il a recommencé à neiger.

Et lui a froid. Très froid.

Il aperçoit Ethan sur le pas de la porte qui paraît avoir toujours quelques pas d'avance sur eux.

Pendant un instant, alors que Sunoo entends la portière claquer dans son dos, il se rend compte d'un détail qui ne lui sautait pas d'emblée aux yeux.

Parce qu'il est si infime qu'il lui a fallut ce soir pour le remarquer.

Ethan se tient toujours loin de lui quand Heeseung est dans les parages. Il semble effacé, presque inexistant et ne sort à peine que deux mots.

Alors que ce soir, ils ont parlé. Beaucoup parlé. Et il a eu l'impression de se rapprocher de lui, juste un peu. Ça lui a fait plaisir.

Il comprends en ce moment que ça lui a fait plaisir. Le noiraud ne pensait pas que passer du temps avec lui lui plairait autant. Il souhaite recommencer.


Et donc, qu'il soit aussi loin lui paraît étrange. Peut-être parce qu'avant, il ne le remarquait jamais. Parce qu'il ne l'entendait jamais. Toujours fourré sur son ordinateur ou son téléphone, loin de tout.

Cette distance le gêne d'un coup.

Il se sent inconfortable sans en connaître la raison. Lorsque Heeseung arrive à ses côtés, il avance de nouveau. En les voyant effectuer les premiers pas, c'est suffisant pour Ethan pour qu'il disparaisse derrière la porte.

Je rêve où parfois...

Alors qu'il les avait attendu.

...il nous fuit ?

C'est la drôle d'impression que ça renvoie. Soit, c'est agréable quand il rentre à l'intérieur de la maison. C'est chauffé alors il peut se débarrasser de son manteau.

J'ai commencé le réveillon seul.

Tu le terminera avec les deux seuls qui comptent.

Cette idée le fait sourire malgré lui. Il dépose ses angoisses à plus tard et se penche vers le bas pour retirer les lacets de ses chaussures. Il pense les échanger avec ses chaussons chauffants quand il sera dans ma chambre.


C'est compliqué de retirer tout ça. Être ainsi courbé les fesses un peu à l'air lui provoque de petites douleurs au niveau des hanches.

Je devrais peut-être m'assoi

— Qu'est-ce-que...

Sunoo se tends, confus.

Il se redresse tandis qu'il retirait déjà sa deuxième chaussure. Pieds nus, il se retourne face à Heeseung.

On pourrait interpréter cette situation de milles façons. Se laisser aller à son imagination. Si ses joues se préparent déjà à rougir à cause de sa position précédente un peu ambiguë, il perds peu à peu sa gêne.

Heeseung se tient droit devant lui.

L'air totalement déboussolé. Sunoo ne comprends pas, fronçant les sourcils.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Quand l'argenté a l'air aussi sérieux, ça lui provoque une angoisse généré par l'inquiétude. Le pire est que dans son dos un peu plus loin de Heeseung, Ethan est tout aussi choqué.

Et il ne cherche pas à se cacher, ni se maîtriser comme d'habitude. Sunoo a l'impression que les deux viennent de voir un fantôme ? Il passe une main dans son cou, gêné à cause de la façon dont ils le lorgnent.

Aussitôt, l'angoisse le prend au tripes.

Il se sent comme un enfant après avoir commis la pire bêtise au monde. Alors qu'il ne comprends rien au fond. Ethan est le premier à craquer. Il avance vers son frère.

Confus, Heeseung détache enfin son regard du noiraud comme pour chercher une réponse dans le regard du cendré.

Puis il revient à Sunoo.

— C'est quoi ça ?!

Il est en colère et le plus jeune ne sais même pas ce qu'il a pu faire. Il se mord la lèvre inférieure tremblante, cherchant déjà quoi dire.

— D-De quoi tu parles...

Qu'est-ce qui se passe à la fin ?!

— Ça ! Putain, tu— ...

Quand Sunoo le regarde, agité, le souffle court, il se rend compte que pas une seule fois Heeseung ne le regarde. Et que tout comme son frère...

— Je ne comprends pas...

...leurs yeux sont rivés sur son buste.

***

Séoul - 25 décembre.

Jungwon soupire en voyant que son frère ne répond plus.

Cette photo qu'il a reçu l'effraie malgré lui. C'est l'homme qu'il a vu massacrer Carter en octobre. Et il ne peut pas s'empêcher de penser au fait que Sunoo vive avec un type aussi dangereux.

Le pire étant qu'il ne peut absolument rien faire.

Il se sent impuissant. Est-ce que Sunoo va bien ? Et s'il se faisait maltraiter sans que je ne le sache ? Même s'il lui a assuré connaître ces gens depuis tout jeune.

Ça fait des mois et le brun a l'impression de vivre dans un putain de livre.

Sa mère est une ex criminelle et Sunoo a grandit au sein d'une mafia. Et si jusque là il ne s'en souvenait pas, c'est à cause de ces cachets. Jungwon en veut à sa mère pour ce qu'elle leur a fait.

Lui mentir toute sa vie. Mentir à Sunoo toute sa vie.

Il ne pense pas pouvoir lui pardonner un jour. Et il se sent un peu mieux depuis son arrivée chez ses grands-parents. Qu'est-ce qu'il aurait voulu que Sunoo le suive.

Il répond au joyeux Noël d'Olivia et décide de descendre. Ça fait un moment qu'il a du quitter ses grands parents pour rejoindre sa chambre.

Ils doivent s'inquiéter ?

Enfin, sauf s'ils sont trop occupés avec ses cousins et autres. La maison est remplis aujourd'hui. Ici, ils aiment bien fêter Noël comme les « occidentaux ». Parce que en soit Noël en Corée c'est presque la saint Valentin de l'hiver.

Il dévale les escaliers et pense à reprendre un morceau de ce que grand-père a cuisiné lorsqu'il s'arrête. Déjà, le silence qui l'accueille ne lui dit rien qui vaille.

Mais alors, il ne s'attendait pas à ce qu'ils soient tous réunis dans le salon. Et surtout pas à revoir ce visage familier qu'il déteste pour l'instant.

— C'est une blague...

Il reprend le chemin inverse qui mène à l'étage.

— Jungwon attends s'il-te-plait !

Il sait qu'elle le suit parce que ses talons claquent contre le parquet en bois et sont de plus en plus proches. Jungwon n'arrive pas à croire que ses grands parents aient pu la laisser venir.

Après, ils ne sont au courant de rien.

Ils s'imaginent juste une dispute quelconque entre mère et fils. Ce qui n'est pas le cas. Une fois dans sa chambre il tente de fermer la porte mais elle est plus rapide que lui.

— Jungwon...

— Je ne veux pas te parler !

— Je veux juste que tu m'écoutes quelques secondes.

Ann a ouvert la porte d'une force que Jungwon ne lui connaissait pas. Il n'a pas pu tenir bien longtemps contre le poignet et ça le surprends. D'où sa mère sort une force pareille ?

Parce qu'elle n'en avait jamais usé avec lui d'aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Mais le brun oublie, c'est Yang Ann. C'est une femme pleine de surprise. Pour la blague.

— Quelques secondes.

— Alors quoi ? Tu vas me forcer à t'écouter ?!

Son souffle est court.

Il ne pensait pas qu'il avait autant forcé pour la retenir de l'autre côté. Mais depuis quand sa mère est aussi forte merde ? Qu'est-ce qu'il sait de vrai au final de cette femme au juste ?!

Ses quelques mèches brunes sont entremêlés et en désordre contre son front. Elle ne semble pas autant essoufflée que son fils. Ses pupilles sont larmoyants et il reconnait que ça lui fait de la peine.

Or son mensonge décevant est difficile à oublier.

Le brun n'arrive pas à passer à autre chose. Il ne peut pas rayer des années de mensonges.

— Sors de cette chambre.

— Je t'en prie.

— T'es tellement folle. Tu me suis jusqu'en Corée alors que j'ai été clair depuis le début ! Je ne veux plus te revoir.

Elle prend un air coupable et ça le dégoûte presque.

C'est elle qui leur a menti ! Il n'est pas prêt à la revoir. Ça lui rappelle juste son mensonge et ça accroit juste sa colère.

Ann ne bouge pas. Jungwon se sent coincé avec elle. Il ne veut plus entendre d'autres de ses mensonges.

— Sors ou je raconte tout à grand-père et grand-mère.

— Je ne te demande pas de me pardonner Jungwon.

— C'est parfait. Ce n'est pas au rendez-vous.

Elle pousse un soupir.

C'est moi où elle a un peu maigri ?

C'est une sorte de lutte entre le Jungwon qui reste inquiet parce que c'est sa mère, et son entêtement qui l'empêche de tout oublier.

Faire table rase et lui pardonner.

Il s'en sent incapable. Du moins, pour le moment. Elle avance d'un pas et lui, il recule, ne souhaitant pas qu'elle soit trop proche.

— Je sais que tu ne souhaite pas que je sois là. Mais j'ai quand même pris ce risque parce que j'ai besoin de toi.

Jungwon éclate presque de rire.

Mon aide ? Est-ce qu'elle se fous de moi ?

— C'est très important et urgent.

— Pourquoi ?

Ann s'arrête.

— Mon chéri...

— Que tu m'aies menti je peux l'encaisser. Tu vois, je suis plus fort que ça. Mais lui...tu l'a drogué.

Ann commence à secouer la tête.

— N-non...je...

Sunoo n'a aucune idée qu'il est au courant.

Son frère pense le lui cacher et Jungwon sait qu'il le fait en croyant que tout lui raconter gâcherait sa relation avec sa mère. Cette histoire lui donne des frissons horribles.

Cette femme a manipulé son esprit.

Et lui durant tout ce moment ne s'est pas posé une seule fois la question. Il n'a rien vu de ce qui clochait. C'est purement criminel et ça lui fait peur.

Il a l'impression d'avoir une étrangère sous ses yeux. Il ne sait plus de quoi elle est capable. 

— T'as du bol qu'il ne te dénonce pas à la police. Ou alors peut-être que tes amis mafieux viendront t'aider... ah oui, après tout tu as bossé pour eux !

— Tu ne comprends pas ! C'est d'eux que je vous protège !

— C'est de TOI qu'on devrais se protéger ! T'es le seul danger ici !

Il a le souffle court.

Comme s'il avait trop couru, trop crié, trop hurlé. Une sensation de brûlure s'étend au niveau de sa poitrine. C'est le silence après. Seuls leurs souffles erratiques se font entendre.

Il voudrait qu'elle s'en aille.

— Ça c'est parce que tu ne connais pas l'histoire dans son entièreté...

— Je n'ai pas envie d'entendre tes mensonges.

— Et pourtant, si tu me laissais parler, tu comprendrais que ton frère est en danger !

Il fronce les sourcils.

— À cause de TOI !

La colère semble s'écouler dans ses veines tant il la ressent. Elle s'enracine et prend pour cible la femme qui l'a mise au monde.

— Tu ne comprends pas ! Réplique Ann.

Et elle aurait pu l'aveugler.

Or quand sa mère lui parle de danger et de Sunoo, il a une sensation désagréable. Un arrière goût de nausée. Il n'a aucune envie de perdre un membre de sa famille.

Déjà qu'il a du mal à dormir en le sachant en danger.

Le visage de Ann est ferme. Elle est déterminée à lui parler. Elle a un de ces regards qui lui fait comprendre que tant qu'elle n'aura pas fini, elle ne s'en ira pas.

Qu'est-ce qu'il doit comprendre alors ?

C'est quoi cette information si importante pour qu'elle ait besoin de mon aide ?

— Oui, je lui ai donné ces médicaments.

Et ça m'inquiète.

Ann est censé être la femme en qui sont frère et lui ont le plus confiance. Sa trahison est trop grande. Jungwon ne se voit pas vivre avec une personne qui serait capable d'introduire des substances dans son corps à son insu.

Parfois, il pense que Yang Ann ne se rend pas compte de la gravité de son acte. Et qu'elle cherche à le justifier à tout pris. Ou bien est-ce le seul à être autant choqué ?

Pour lui, ce n'est pas normal !

Peu importe la raison. 

— Je ne pouvais pas continuer de le voir souffrir Jungwon.

Sauf si cette fameuse raison...

— De quoi tu parles... ?

... s'avère être bien plus importante que prévu.

— Écoute, ce que je vais te dire va être dur à entendre.

Ce n'est qu'à la sensation de son souffle contre sa peau que le brun se rend compte qu'elle a franchit la distance qui les séparait, qu'il avait imposé, pour le rejoindre.

Aussitôt l'intérieur de la pièce se charge d'une tension qui l'écrase et l'envahit; créé une lourdeur au niveau de son torse, abat une force mystérieuse qui l'empêche de bouger comme il le souhaite.

Ses épaules s'affaissent.

— Les gens avec qui Sunoo a grandit lui faisaient du mal.

Son souffle se coupe et sa gorge se noue.

— C'était très subtil. Assez pour ne pas se faire remarquer

Son cœur explose.

— Les marques sur sa taille... ce sont les frères Lee qui l'ont provoqué.

L'histoire sordide qu'on lui raconte à l'oreille lui noue le ventre. Jungwon se souvient de ces marques. Les traces un peu partout au niveau de la taille de Sunoo.

Ce dernier ne laissait personne les toucher.

Il ne laissait personne en parler, fermement opposé à la discussion. Et souvent, Jungwon s'est demandé de quoi il s'agissait. D'où ils provenaient.

— Tu m'as dis que c'était lui-même qui...

J'ai du mal à finir ma phrase.

— ... qui se faisait ça. Que ces cachets prescrit par ce psychiatre l'aideraient à arrêter.

Le brun sait que sa mère a recueilli Sunoo jeune. La maman de ce dernier, une certaine Sunmi, le lui a confié d'après ses dires alors il est devenu son frère. Lui sortait tout juste de l'adolescence quand il l'a rencontré.

Ils ne se sont pas entendu sur le champ.

Puis chacun a finit par s'adapter à l'autre. Et il a découvert ces marques sur sa hanche. Des sortes de griffures encore fraîches. Ça a toujours été sujet tabou chez eux.

Il y a de ces choses dont les Yang ne parlent jamais.

Jungwon a cru sa mère. Parce que ayant une explication logique,il n'a pas cherché plus loin.

— Je... je voulais qu'il arrête de penser aux Lee. Qu'il arrête de se torturer à cause d'eux. C'est une famille toxique et Dieu seul sait ce qu'ils lui ont fait pour qu'il finisse dans cet état.

Il ne sait plus quoi penser.

Ni comment réagir face à tout ce qu'elle lui raconte. Il n'a pas confiance en ces mafieux, cette famille qui dit protéger son frère.

Et Ann a perdu sa confiance à son tour.

Deux larmes roulent sur chacune de des joues de la maman.

Or quand Jungwon la regarde, il a l'impression d'y lire toute la sincérité du monde. Il a beau la haïr il ne peut pas tuer tout l'amour qu'il a nourri pour elle dès lors qu'il est venu au monde.

Comment la croire quand la confiance n'est plus ?

— Jungwon... dit-elle d'une voix brisée.

Et ça lui fend le cœur.

— Une mère ferait n'importe quoi pour que son enfant arrête de souffrir.

Doucement, elle glisse ses mains entre les siennes et les tiens avec fermeté. Jungwon ressent de nouveau la chaleur de sa paume. Quand elle lui tenait la main après une chute de vélo.

Quand ils se promenaient ensemble dans le parc avec son père de l'autre côté. Et puis son père s'en est allé et il s'en est totalement remis à elle. Il n'a jamais douté d'elle.

Je n'ai pas eu à le faire. C'était sa mère.

Il la regarde pleurer en silence et l'implorer ainsi que la douleur contenue dans ses yeux rougies.

— Je n'avais pas le choix.

La paume de la femme se pose contre sa joue.

— Je voulais lui épargner de souffrir plus longtemps.

Le brun est toujours aussi perdu.

Il était ferme à l'idée de ne plus rien croire d'elle mais n'arrive pas à empêcher le doute de s'infiltrer.

— Mais maintenant il est retourné auprès des jumeaux. Ils ont réussi à lui retourner le cerveau à cause de mon unique mensonge.

Le doute est tenace et lui ne peut pas ignorer sa présence.

— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse... ?

Sa voix est faible, son esprit embrouillé. Sur le champ, il ne se sens pas en mesure de réfléchir comme il se doit, encore brouillé par la version de sa mère.

D'un coup, Ann a l'air de changer d'apparence. Ou alors c'est son cerveau qui lui joue des tours ? Elle est d'un coup, déterminée.

Il a cru voir un bref moment durant lequel un éclat sombre traverse ses mirettes...

— Je veux qu'ensemble, tous les deux, on récupère Sunoo. Et j'ai un plan.

...ou alors, il a rêvé.

***

Tennessee - Hadley Park.

Sunoo recule lorsque Heeseung avance dans le but de soulever son pull.

Il a d'un coup les bras retournés contre son corps, résolu à l'idée de cacher ça. Sa peau qu'ils ont dû voir alors qu'il s'est penché tout à l'heure.

Il ne peut pas se sentir plus stupide que jamais en ce moment.

Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il a eu un moment de négligence. Il ne les pas caché. Le dégoût l'envahit et lui donne envie de vomir.

Ce même dégoût qu'il ressent envers lui-même et que les jumeaux aussi doivent ressentir. Ils doivent le prendre pour un fou. Il n'a jamais voulu que leur regard sur lui change.

Il ne veut pas qu'ils soient dégoûtés par lui.

Le noiraud se sent presque être au tribunal, jugé par les jumeaux sous leurs regards intransigeants qu'il a du mal à soutenir. Et il ne fais que fuir les paires d'yeux sans savoir quoi faire.

Sans avoir aucune échappatoire.

Ils me font peur.

Il a de plus en plus de mal à trouver son souffle au sein de cette ambiance écrasante. Il cherche à se cacher loin sous un drap, n'importe quoi.

Ce n'est pas une option de pleurer devant eux pour s'enfoncer et être encore plus pathétique mais il sent déjà ses yeux le piquer.

Il a beau regarder partout, il ne trouve rien. Aucune échappatoire pour fuir. Il tremble sur place en ayant peur de leur jugement. De ce qu'ils pourraient dire.

À vrai dire, il n'a aucune envie de savoir ce qu'ils pensent.

Ce qu'ils pensent de lui. Il en a peur.

— Tu m'explique ?

— C-C'est rien... murmure le plus jeune d'une voix fébrile.

Heeseung tente encore de s'approcher et Sunoo recule de nouveau. Il utilise ses mains comme un rempart qui protège son corps. Il ne veut pas qu'on le touche. Le sol se dérobe sous ses pieds à cette idée.

Ethan reste figé.

Si c'est dans son habitude de ne pas réagir, cette fois-ci, on dirait que le choc l'a cloué à un point qu'il n'a aucune idée de comment réagir.

Heeseung n'a pas l'air de s'en rendre compte.

Le voir s'approcher donne l'impression au noiraud d'être en danger. Pourtant, Sunoo est persuadé qu'il ne lui ferait jamais de mal. Il le sait. C'est la honte à l'idée qu'il regarde ses marques qui l'effraie et le cloue sur place.

Dès que le doigt de Heeseung touche le bout de son pull, la panique se déverse en lui. À présent, c'est elle qui contrôle ses membres. Il n'y a qu'une voix dans sa tête, celle qui lui hurle de s'éloigner, de se cacher.

Sunoo repousse cette main avec une violence qu'il ne se connaissait pas.

Pourtant, le bras bouge à peine sans doute à cause de la force musculaire de Ace qui le surpasse. C'est surtout Heeseung qui est tout aussi perplexe face à sa réaction.

— N-ne me touche pas !

Il est confus. Pourtant tout ce que Sunoo voit c'est un homme qui va découvrir zon pire secret. Tout comme tous ses exs qui l'ont vu, ont été dégoûtés, l'ont trouvé taré.

Et sont partis.

Et ils ont eut raison il a envie de dire. Qui a envie d'être avec un taré ?

Un taré qui se sent cassé. Pas normal.

Lorsque Heeseung explose de rire, son cœur sursaute de terreur. Il frétille et il ferme les yeux de peur à cause de ce rire nerveux et effrayant qui se répand dans la pièce silencieuse.

Elle qui était chaleureuse lui a l'air glaciale.

Pitié, laisse-moi passer.

— Qui t'as fais ça ?

Sunoo a l'impression que son cœur compte exploser à un moment donné. Lui qui croyait chercher de l'air, en trouve au point de remplir ses poumons qui menacent d'exploser à leur tour.

Il est en détresse et cherche à se cacher le plus loin possible.

— Personne.

Il fuit le regard de Heeseung, n'ayant aucune envie de lire dans ses yeux à quel point il le dégoûte.

— Tu te fous de moi ?

S'en est de trop.

Le noiraud tente de s'enfuir. Sauf que Ace n'est pas disposé à le laisser passer. Il pousse le plus jeune vers l'arrière et ses mains maintiennent ses bras frêle de façon ferme.

La panique s'empare de Sunoo. Mes jambes tremblent et souhaitent le faire tomber.

— Heeseung, il entends Ethan appeler.

— Non, je veux savoir qui lui a fait ça ! C'est Ann ? Un fils de pute ? Qui de tes exs hein ? Donne-moi un nom pour que je sache qui buter ce soir par pitié !

À chacune de ses phrases Sunoo sursaute. Il ressent la colère de Heeseung à travers ses pores. Elle le touche comme s'il était dans son corps. Elle l'atteint comme s'ils étaient liés.

Et ce qui devait arriver arriva.

C'est-à-dire ses larmes qu'il n'a pas pu retenir.

Sunoo se sent coupable pour une raison qui lui échappe. Il ne ne comprends pas. La culpabilité s'infiltre en lui. Et le seul mot qui lui échappe est le seul qui lui est venu à l'esprit.

— J-je suis... d-désolé...

Il se sent... désolé.

Horrible, coupable.

D'un coup, Heeseung semble avoir perdu un morceau de sa colère. Tout comme Ethan, ils sont confus de sa réaction.

Le noiraud se le répète en boucle. Il aurait du mieux le cacher. Ils n'avaient pas à le découvrir. Jamais à vrai dire. Ils n'avaient à rien savoir. Il ne veut pas le regarder. Il secoue la tête.

Je suis désolé...

Il veut reculer sans pouvoir y arriver.

Il se sent pris au piège.

— Heeseung, répète de nouveau Ethan.

— C'est quoi ce foutoir ?!

Sunoo est comme perdu entre la réalité et une illusion, entre des voix qui s'emmêlent et crachent à l'intérieur qu'il faut qu'il s'en aille.

Il faut qu'il les cache !

— Regarde-moi.

Je ne veux pas... pitié je ne veux pas...

Sunoo, regarde-moi.

C'est un ordre. C'est ainsi que le noiraud le ressent. Le ton de Ace est froid et tranchant. Ses larmes redoublent redoublent et quelques faibles sanglots lui échappent.

— J-je...ne veux pas...

— Regarde-moi, explique-moi. Donne-moi un nom, n'importe quoi.

Ses mains qui le tenaient au niveau des épaules glissent jusqu'aux joues rebondies du plus jeune et le libèrent en quelque sorte.

C'est horrible, comme il se sent vulnérable, nu au grand public.

— Regarde-moi, love.

Son cœur loupe un battement.

De toutes les façons, son monde s'écroule. Ébranlé, il cède. Entre les larmes qui brouillent sa vue, ses paupières se soulèvent.

La voix douce de Heeseung l'a rendu perplexe; au vu de sa colère de tout à l'heure.

Sunoo pensait être jugé.

Il croyait Heeseung dégoûté de lui.

Et lorsqu'il croise les pupilles ambres, il a beau chercher encore et encore dans ses yeux, il n'arrive pas à se sentir sale. Il sait cependant que sa colère est toujours là. Elle est bien présente.

Heeseung se retient de faire quoi que ce soit, se retient de hurler, de crainte de lui faire peur. Il se retient d'exploser de peur de l'effrayer.

Entendre Ethan l'appeler deux fois tout à l'heure a suffit à canaliser sa colère en quelques sortes.

Le cendré présent dans son dos lui permet de limiter sa folie meurtrière.

Mais il y a certaines choses que Heeseung ne peut pas laisser passer. Ce sont ces marques. Ça le rend malade. Qui ? Qui l'a blessé ? Qui le blesse ?

Il n'aura aucun remord à le rayer de carte du monde.

Ou alors, est-ce que ce petit bout d'humain... se fait du mal ?

Pourquoi ?

L'entendre s'excuser le rend fou. Lui procure des envies de détruire des mondes entiers.

— J-je suis désolé...

Heeseung est obligé de fermer les yeux à son tour en prenant un souffle.

Son front se colle à celui de Sunoo.

Ce dernier ne peut pas dire si la tension se défait ou devient plus pressante. Il suppose qu'ils sont tous les deux perdus entre le soulagement et la douleur.

Ace tient son visage en coupe, il perçoit le souffle de sa respiration. Lui aussi doit percevoir la sienne. Il n'y a que les sanglots de Sunoo qui s'élèvent dans le silence.

Rester comme ça à le don d'apaiser sa panique.

Seconde après seconde, elle s'effrite comme du sable qui se disperse grâce au vent. Son cœur ne pèse plus autant. Le poids sur ses épaules reste présent.

Il arrive juste à l'ignorer. Dans cette position, il se sent emporté dans une bulle. Une bulle qui lui permet de souffler le temps de quelques secondes.

De ne pas penser au fait que les jumeaux aient vu ses marques.

— Pourquoi tu t'excuses hein... pourquoi...

Sunoo a l'impression que Heeseung se chuchote ça plus à lui.

Derrière, Ethan est perdu, laisse ces deux là dans leur bulle. Et de son côté, il se demande ce qui cloche, ce qui ne va pas, ce qu'il a raté, ce qu'il n'a pas pu comprendre. Ce qu'il aurait dû comprendre.

Parce qu'il aurait dû comprendre.

S'en rendre compte. Pas le découvrir ainsi.

Sunoo non plus ne sait pas ce qui cloche chez lui. Il n'arrive à rien sortir d'autres que des excuses. Ça lui échappe comme sur commande.

Comme si dans ce genre de situation, tout ce qu'il peut trouver...

— Je t'en prie.

...c'est demander pardon.

— N-Ne me demande p-pas.

Et fuir.

Heeseung ouvre ses yeux encore et Sunoo n'ai toujours pas cette sensation d'être dégoûtant. Il ne le voit pas. Il ne le sent pas. Malgré tout, il ne veut pas être là.

Ace le supplie du regard et lui se sent incapable de dire autre chose.

Il se retire de sa prise et s'échappe.

Tout ce qu'il fait c'est entrer dans sa chambre et bloquer derrière lui. Il s'adosse aussi contre la porte comme si malgré le fait qu'elle soit verrouillée, on pourrait entrer.

Il le fuis.

Il les fuis et éclate en sanglots, ne retenant plus rien une fois seul, la tête tenue entre les mains. Ces marques sont quelque chose qu'il n'aurait pas confié à qui que ce soit.

Et encore moins eux.

Surtout pas eux.












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