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29. Accepter la vérité.

Lorsque Ethan parlait de sortir, Sunoo n'avait pas pensé à ça.

Après trente minutes de routes, ils se sont rendu au Rivergate skate center. C'est à Goodlettsville, toujours dans le nord du Tennessee.

C'est bien le réveillon. Les guirlandes, la neige, le froid, les lumières, les rires, les bonnets et les gants. Le jeune homme s'est couvert la tête avec sa chapka.

Elle est noire avec deux froufrous au bout des cordes qui pendent. Elle appartient à son père d'après ce qu'il sait. Sauf s'il s'agit d'autres mensonges d'Ann.

Depuis voici des années que le chapeau conserve une odeur particulière. Sunoo la trouve rassurante alors il la porte chaque hiver.

— Tu... comment tu...

Il ravale sa salive, clignant des yeux comme pour savoir s'il se trouvait vraiment ici. Sur une piste de roller. Cela faisait si longtemps qu'il n'en avait plus fait.

Son regard se plante sur Ethan.

— Comment tu sais... ?

Le cendre ne bouge pas d'un pouce.

— C'est ton activité favorite.

Sunoo tente de réprimer son sourire. Il s'avère cependant que son corps ne soit pas d'avis à obéir à ses envies. Parce que ses lèvres s'étirent malgré lui.

— C'est vrai...

Il tourne le dos au cendré et pose de nouveau son regard sur la piste et les quelques personnes, certains couples qui se tiennent la main et se regardent d'un air amoureux.

C'est si beau à regarder que pendant une seconde il croit fondre sur place.

Il y a aussi une petite fille au loin qui tombe. Sa — peut-être mère — lui tend la main et l'aide à se relever. Il y a des néons roses qui prêtent une ambiance chaleureuse.

Il retourne vers le plus âgé.

Jamais il n'aurait pensé à ça. C'est l'endroit rêvé à laquelle il aurait voulu mettre les pieds un vingt-quatre décembre.

— Je ne suis plus monté sur des patins depuis un bon moment...

Ethan s'approche de ces derniers et en prend une paire d'une couleur flamboyante que Sunoo apprécie.

— Assieds-toi.

Le noiraud n'a pas compris pourquoi mais il a hoché la tête avant de le faire. Il s'apprête à lui poser la question. Or le cendré ne lui laisse pas le temps et se baisse à ses pieds.

Sunoo incline la tête sur le côté, ses sourcils se pliant en légèreté, se demandant ce que l'homme comptait bien faire. Puis, ses mains s'approchent de ses pieds.

Et Sunoo, les yeux en soucoupe, a un instant le souffle coupé. La seconde d'après, il se demande pour quelle raison il s'est senti un peu nerveux. Il se sent toujours nerveux.

Les doigts accrochés au banc, ses pupilles scrutant avec attention les actes du cendré. Ce dernier prend cette mine concentrée en lui retirant ses baskets.

Sunoo est tenté de l'arrêter, le repousser. Parce que des chaussures, il peut les enlever. Cependant, aucun mot n'arrive à franchir ses lèvres.

Comme médusé ou piégé dans une statue de glace, il ne fait qu'observer ce qui se produit sous ses yeux sans réagir.

C'est genre... pour se montrer galant ?

Plus Sunoo le regarde, plus il a l'impression du contraire. Il ne le sent pas comme ça. Comme un acte posé pour se montrer « romantique » ou quoi que ce soit.

Ethan porte une attention précise en lui retirant ses chaussures et mettant les patins. Il resserre les cordes avec prudence comme s'il s'agissait de la tâche la plus minutieuse.

Si cet homme est maniaque, il semble porter une attention à la sécurité.

Du moins, Sunoo pense ainsi. Il saisit les protèges coudes et genoux qu'il commence à placer tout en fixant les doigts rigides et longs du cendré serrer les cordes en faisant un nœud.

Une fois terminé, il paraît satisfait.

Puis, il redresse la tête vers lui. Sans savoir pourquoi, Sunoo détourne le regard, faisant mine d'être concentré sur autre chose.

Alors que ses protèges coudes sont déjà mis. Ce n'est qu'un moyen de paraître occupé pour ne pas avoir à croiser les pupilles ambres.

Soudain, une masse sur sa tête le tire de sa transe.

Il se rend compte de la présence du casque après qu'on lui ait retiré sa chapka. L'attention du cendré l'étonne. À présent, ce dernier se tient debout. Il ne le fixe pas lui.

Mais le casque.

— Je peux le faire tout seul tu sais... ? Lui assure Sunoo.

— Je sais, lui répond-t-il sans détourner le regard du casque.

— Alors... pourquoi tu le fais ?

Ethan s'arrête net. Il vient de finir. Ses sourcils se plient. Ses yeux se portent alors sur le visage du plus jeune, se montrant tranchants malgré eux.

— Cela te gêne ?

Ce n'est ni un reproche, ni une blague. Sa voix est teintée d'inquiétude. Cela fait paniquer Sunoo qui pose alors sa main sur la sienne dans un élan d'impulsion.

— Non, du tout. Merci.

Un sourire s'en suit, qui se veut rassurant. Ethan hoche alors la tête comme s'il avait compris et s'éloigne. Pendant une seconde, Sunoo pense qu'il a retiré sa main bien trop vite.

Comme s'il avait été brûlé par ce contact.

Il soupire intérieurement sans le prendre à cœur, persuadé de se faire des idées. Se lever ne lui a pas été bien compliqué. Lorsqu'il atteint la piste, c'est avec aisance qu'il se laisse glisser dessus.

Or avant d'aller plus loin, il s'arrête.

Son regard coule vers le plus âgé. Il est tenté de lui demander quelque chose. Puis il se ravise en revenant à la piste. Il regarde ensuite ses mains et s'élance.

Se laisser glisser sur ces quatres roues représente bien plus. C'est une sorte de liberté, un moment où il ne pense à rien d'autres. Avec Summer Walker dans les oreilles, il se laisse emporter.

Il dépasse les groupes et les éclats de rires, slalome entre quelques personnes qui avancent à un rythme lent, s'autorise quelques excès de vitesse lors des virages tout en s'assurant que personne ne soit dérangé.

Parfois, c'est comme si le monde marchait au ralenti, et les mouvements deviennent lents, contrairement à lui qui continue de rouler d'une vitesse normale.

Il se sent déphasé des autres.

Son cœur frétille à une étrange fréquence. Alors, son regard voyage de têtes en têtes, il cherche une en particulier. Il s'arrête pour avoir une vision d'ensemble.

Puis, au loin, il aperçoit sa silhouette dans une longue veste noire au prix exorbitant, les mains plongées dans les poches et se tenant droit comme un mannequin.

Sunoo roule vers lui.

Ethan arque le sourcil.

Le noiraud se sent un peu bête. Ou alors anxieux. Il passe un doigt dans ses cheveux enguirlandés et soulève la jambe, la faisant tenir sur la pointe des pieds.

— Tu...tu pourrais, enfin, si ça te tente...de ... tu vois... ?

Non, il ne voit pas.

— Je veux dire...

Sunoo déglutit et son organe vital bat plus vite.

— ...me rejoindre, termine-t-il sa phrase d'une voix fluette.

L'expression étonnante du cendré lui fait bien comprendre que ce dernier ne s'y attendait pas. Sunoo au contraire s'impatiente à l'idée de recevoir un refus.

Et il regrette déjà d'avoir demandé.

Or contre toute attente, Ethan commence à retirer son manteau. Il comptait mettre les patins mais Sunoo l'arrête.

— Attends !

Il se précipite à ses pieds et s'en saisit lui-même. Mais le cendré pose sa main sur la sienne dans le but de l'arrêter.

— Je peux m'en charger.

— Je veux essayer ! Déclare soudainement Sunoo, enthousiaste.

Une lueur brille dans ses pupilles et Ethan pourrait l'apparenter à un regard de chiot. Il paraît déterminé.

— Je t'ai vu faire ! Je vais réussir à faire la même.

Ethan ne bronche pas vraiment. Il regarde le plus jeune se dépêcher de lui retirer ses chaussures.

Puis, il croirait avoir fait un bond dans le temps.

Le genre de sauts qui ramène des années en arrière.

À l'époque où l'un n'a que six ans, l'autre dix. Ce temps où le gamin de six ans le suivait partout, accroché à ses vêtements et lui posant milles et une questions.

Ce temps où Sunoo se dissimulait derrière lui, rien que pour éviter les taquineries diaboliques de Heeseung.

Il marchait à pas rapides sur ses petits pieds en se cachant dans son ombre; il y avait ces soirs où il veillait tant que Ethan ne serait pas rentré de son entraînement pour se coucher.

Et souvent, Ethan avait été surpris de le trouver éveillé à plus de minuit, la mine inquiète et traînant encore sur lui un de leurs pulls.

C'était il y a longtemps.

Et quand il remonte plus loin, Ethan arrive à se rappeler de l'instant où on lui a présenté un bébé. Et on lui a dit :

Regarde trésor, c'est un membre de la famille.

Comme ton père et moi.

Comme ton frère. Tu devras l'aimer à présent.

Et lui, il l'a aimé.

Inconditionnellement.

***

Dès lors qu'il a posé les pieds au sol, Heeseung a senti quelque chose d'étrange.

Il fait nuit. Ils se trouvent sous un pont qui survole le Cumberland river. Il n'y a pas âme qui erre dans ces lieux. Jusque quelques buissons et un corps qu'on pourrait balancer dans la rivière sans se faire voir.

Alors qu'ils se rapprochent de l'individu, Sunghoon et lui, la nervosité de cet inconnu l'atteint et le met dans un état d'alerte.

Autant il n'aime pas la façon dont ces yeux les fuient, tout comme son incapacité à se tenir sur place sans effectuer un seul mouvement.

Cela ne fait que monter sa propre angoisse. Heeseung s'assure de sentir le métal froid de son Desert Eagle contre sa peau.

— Jed.

Jed est donc son nom. Des cheveux blonds foncés coupés court et le corps protégé du froid par une doudoune noire dont le col est de fourrure.

— J'croyais que tu venais seul ?! Gueule presque Jed.

Aussitôt, Heeseung le prend pour une agression, prêt à dégainer son arme. Sunghoon ayant senti cela arriver place sa main devant le torse de son petit frère dans le but de l'arrêter.

Cependant, c'est à l'informateur qu'il s'adresse.

— Pose pas de questions et contente toi de me dire ce que tu sais. Il est réglo t'inquiète.

— Mec t'avais dit qu'on serait seul ! J'connais pas ton pote, t'avais qu'à respecter tes paro—

— Sors tes infos ou j'abrège ton existence.

— Ho ! On se calme ! Intervient Sunghoon sur un ton presque colérique.

Jamais il n'a croisé les yeux ambres aussi assombrits. Son attention est toujours focalisé sur Jed.

— J'viens de te dire qu'il était réglo.

— Tu ne—

— Bon, ça suffit, lâche Heeseung.

À ce moment, Sunghoon le sait que les choses s'apprêtent à se dégrader. Le fait que l'argenté ait un caractère impulsif qu'il n'a jamais cherché à tempérer a toujours été à ses yeux une habitude.

Or il ne s'attendait pas à ce que Heeseung perde patience aussi vite. Il se rend compte de son erreur de jugement car Heeseung est bien plus sur les nerfs qu'il le pensait. Tout ça à cause de cette histoire.

Il n'a même pas le temps de penser que ce dernier fonce déjà sur leur informateur, le prenant par le col. Ce dernier réagit sous quelques frissons, sa pomme d'Adam bougeant après avoir déglutit.

Son air effaré interpelle Sunghoon qui comprend que Jed n'a pas du s'attendre à tant de violence.

— H-Hé hé calme ton pote !

— Putain contrôle toi ou tu retournes dans ma caisse ! Lance avec rage Sunghoon à l'égard du plus jeune.

Heeseung desserre aussitôt sa prise.

— Ne joue pas avec mes nerfs, enfoiré.

Encore heureux qu'il l'écoute.

Le brun ne comprends pas d'où sort cette rage qui explose et coule à travers les pores de la peau de Heeseung. Il ne comprend pas cette agitation dans son regard.

Cette colère vicieuse qui le rend aussi agressif.

— Putain il est taré !

— Jed !

— Oh je risque ma vie ok ?! Tu m'as mis dans la pire merde possible alors si c'est pour me faire menacer je pref—

Soit, Sunghoon devient lui aussi impatient face au temps qu'ils perdent en des discussions futiles alors que le monde tourne. Le temps avance. L'argent coule.

Les minutes doivent être mises à profit et chaque seconde compte pour leur survie. Peut-être que le temps gâché permet à d'autres de prendre l'ascendant sur leur marché, leur nom, leur royaume.

Alors c'est sans hésitation qu'il pointe son Glock sur le blond...

Parle.

... surtout que lui aussi vient de remarquer quelque chose d'étrange.

— Ok, ok, on va ranger ces armes ok ?

Jed déglutit une fois de plus, plaçant ses paumes vers l'avant par réflexe et son corps parcouru de frissons. Il fait un pas en arrière.

— Tu fous quoi là ? Lui demande Sunghoon.

Le type ne lui fournit aucune réponse. Il suffit que ses pupilles dévient sur le côté pour les mettre sur leurs gardes.

— Réponds-moi tu fous quoi ? Qu'est-ce que tu regardes ?

Jed tremble lorsqu'il croise le regard glacial de Heeseung toujours silencieux qui s'apprête de nouveau à avancer vers lui.

— Rien putain rien, c'est toi aussi, t'es tendu là, j'te dirai tout ce que je sais ok ?! On se calme.

Il y a une micro seconde qui s'écoule. Une attente loin d'être longue avant que Sunghoon ne baisse son Glock. Se sentant moins en danger, le blond ne reprenne de nouveau.

— Ces types qui ont mis l'annonce sur net, on dirait qu'ils n'existent pas. C'est impossible de remonter à eux.

Sunghoon se place un peu plus en avant de Heeseung comme s'il voulait servir de bouclier au cas où le plus jeune tenterai encore de sauter sur leur informateur.

Parce qu'il le sent sur les nerfs, au bord de l'explosion. Et plus la nuit se poursuit, plus son inquiétude grandit. Avoir un Heeseung prêt à bondir dans une situation aussi délicate ne l'aide pas à réfléchir comme il faut.

Son cerveau est embrouillé et interprète mal les informations qu'il recueille.

— T'avais que ça à faire.

— J'te promet d'avoir fait de mon mieux ! Écoute, je sais quand même que ces types dont tu m'as parlé et qui vous ont poursuivit appartiennent au même groupe.

Les sourcils de Heeseung se froncent. Jed veut parler des hommes qui n'ont pas arrêté d'affluer de nulle part durant ces derniers mois.

Tous avaient un ordre : capturer Sunoo.

Et ça, ça le rend malade.

— C'est des mercenaires d'après ce que je sais...

D'où des putains de mercenaires en veulent à un gamin qui n'a rien avoir avec ce monde ? Pourquoi lui ? Pourquoi précisément lui ?

Qu'est-ce qui le lie au monde de la mafia si Sunoo a passé ces dernières années dans son monde, loin d'eux, loin de tout. Son existence a été effacé de la mafia.

Sa vie passé avec eux au domaine à Hongkong a été réduit en cendres. Il n'existe plus aucune preuve le mettant en lien avec Dark Moon.

— ...mais impossible de connaître leur identité. C'est comme si...

Qui se cache derrière tout ça ?

— ...comme s'ils étaient des fantômes.

Sunghoon tout comme Heeseung se tendent. Pendant une seconde, leurs armes sont oubliées. Pendant une seconde, leurs pensées dérivent sur un autre bord, torturés par cette dernière phrase.

Des fantômes, des personnes qui n'existent pas. Des gens qui préfèrent la mort et fortement rattachés à quelque chose.

C'est comme Sunghoon et lui avec la Triade. Ils mourraient pour la Triade. On vit et on meurt pour elle. La Triade prend tout.

Le souffle.

L'amour...

— Et les marques ? Demande Sunghoon.

Jed commence à fouiller ses poches sous leurs yeux. Il en sort un appareil sur lequel se trouve une photo.

Il y a la marque d'un serpent dessus.

Ce serpent a été tatoué sur tous les hommes que Heeseung a du tuer; les types envoyés à leurs trousses. Cette histoire le tend de plus en plus.

— Ça doit être une sorte de symbole, une marque d'appartenance à leur groupe.

La forme du serpent est différente de la marque de stray kids. Ils n'ont jamais donc pu lier ces mercenaires au gang.

Jusqu'à cette histoire de pilules avec ce Seon dont le laboratoire de provenance serait financé par stray kids.

C'est un véritable casse-tête.

— C'est un groupe vieux de plusieurs années, n'empêche.

— Combien exactement ? Demande Sunghoon.

— Trente... quarante... c'est compliqué d'avoir des infos. C'est presque une secte à ce rythme.

— Ne me raconte pas n'importe quoi.

— J'suis sérieux, défend Jed.

Un silence plane sur eux puis tandis que Sunghoon continue de discuter, les pupilles ambres de Heeseung passent de l'appareil au poignet de l'informateur.

Il fixe cet endroit avec insistance.

Puis soudain, son cœur rate un battement lorsqu'il croit avoir vu un phare éclairer le poignet.

— T'as autre chose à nous dire.

Nerveux, Jed fronce les sourcils et la cadence à laquelle il respire accélère sans qu'il n'y puisse rien.

— Quoi ? Non j'ai tout dit.

— Tu mens.

Sunghoon fronce les sourcils à son tour, fixant à la fois Heeseung et le blond. Il a compris que quelque chose n'allait pas, que la nervosité de ce dernier cachait quelque chose.

Il se demande si Heeseung l'a déjà découvert. Lui a beau flairé, il n'arrive pas à trouver la source du problème.

— Non...enfin...je mens pas. J'ai tout dis.

Il y a un moment de calme.

De pure calme comme ceux qui précèdent les plus violentes tempêtes. La phase observatoire qui précède les mouvements les plus brusques.

Heeseung comptait attraper le poignet de Jed.

Or ce dernier est plus rapide et envoie un coup de poing qui le surprend non seulement lui mais aussi Sunghoon au passage qui n'avait aucune connaissance des compétences du blond.

Ce n'est pas juste un coup de poing.

C'est un coup précis et rapide, sec et net effectué par un habitué du combat. Vu sa silhouette frêle et la paresse dont fait souvent preuve le blond, cela relève de la surprise.

Heeseung recule de quelques pas, le poing regorgeant d'une force dont il n'aurait jamais souhaité au vu de la faible musculature du blond.

Cependant, il oublie le filet de sang qui s'écoule de son nez et se redresse déjà prêt à répliquer. Dans la noirceur de la nuit quelque chose brille comme de l'argent.

Il n'en faut pas longtemps pour que Ace ne se rende compte de la présence d'un couteau.

Encore ?!

Sunghoon sonne un coup dans les mollets de Jed qui le fait tomber tandis que Heeseung lui assène un coup violent sur la tête.

C'est suffisant pour faire sonner le blond, déstabilisé. Les mouvements s'enchaînent et Heeseung poursuit avec un coup de genoux dans son ventre pour le faire tomber.

Il n'attend pas en se saisissant de la main qui tient le couteau et l'écrase contre le sol poussiéreux plusieurs fois pour le faire lâcher.

En quelques minutes Jed est couvert de sang sous les coups qui pleuvent, assénés par Heeseung.

— Stop c'est bon !

Sunghoon l'appelle tout en jettant le couteau loin. Mais Ace n'écoute pas. Il continue d'écraser son poing contre le visage de Jed. Son sang est en fusion, son visage rougit par la colère.

Son souffle court, il pense encore à ce qu'il a vu sur le poignet. Ça le met en rogne.

— Mais qu'est-ce que t'as à la fin !?

Sunghoon explose à son tour en poussant Heeseung sur le côté.

Aussitôt le corps de Jed qu'il tenait tombe sur le sol en sale état, incapable de se relever sans grimacer une seconde sous le coup de la douleur.

La rage ne quitte pas les pupilles de Ace qui avance vers le plus âgé.

— Ce fils de pute a le tatouage sur son poignet !

— ...quoi ? S'arrête Sunghoon, choqué.

En quelques pas, il se dépêche d'atteindre le corps ensanglanté et remonter la manche de sa doudoune. En effet, un petit serpent est tatoué au niveau du poignet. Ce n'est pas un réellement un serpent.

Il s'agit surtout d'une ligne qui ondule et qui a un point comme tête d'où sort un autre fil plus fin qui désigne la langue.

— Fais chier.

— C'est l'un des leurs ! Il se fout de notre gueule depuis tout à l'heure !

Sunghoon soupire, la mâchoire crispée et quelques veines apparentes à son front. Contrairement à Heeseung, il tempère sa colère à lui, prenant un grand souffle qu'il regrette la seconde d'après.

Il y a l'odeur caractéristiques du sang auquel il ne pense pas s'habituer un jour qu'il s'infiltre à travers ses narines.

— Bon, on le ramène et on le cuisine. Aide-moi à—

Attention !

Il a suffit d'une seconde d'inattention.

D'un battement de cil pour qu'une balle se plante pile dans le crâne de Jed, lui offrant un allé simple vers la mort. Heeseung regarde autour de lui puis aperçoit une voiture noire sur le pont qui démarre en toute vitesse.

Il sort son arme et tire plusieurs fois sans réussir à les toucher.

— Ils l'ont tué, déclare Sunghoon qui examine le corps de son côté.

Heeseung refuse d'y croire.

Ce Jed aurait pu leur permettre d'en savoir plus et encore une fois, une piste leur échappe d'entre les doigts. Les semaines s'écoulent et ils n'arrivent à rien.

Être l'ennemi de tout un peuple ne l'a jamais empêché de dormir.

Mais pas Sunoo. Pas lui.

Fermer un œil tout en sachant que quelqu'un le scrute dans l'obscurité l'empêche de dormir. Qui pourra-t-il protéger s'il sombre dans le sommeil ? Alors, il campe le jour, la nuit, sa tête bourdonne.

— ...seung ?

Ace cligne des yeux et revient à lui.

Les klaxons des véhicules peuplent son esprit. Le bruit de la circulation, de la brise glaciale dans ses oreilles, de la neige sous ses pas.

Le monde s'anime, et lui reste un peu vide. 

Lorsqu'il se rend compte que le monde vit. Et que son existence à lui ne trouve plus de sens.

— J'peux savoir ce qui t'arrive ?

Heeseung n'aime pas ce ton de reproche. Il se rend compte avoir perdu son sang froid et préfère éviter les reproches de son « frère ».

Il se dirige vers la voiture.

— Ho j'te parle ! Essaie même pas de m'ignorer Hee.

Lui, n'a aucune envie de l'écouter. Alors il range son arme et ouvre la portière. C'est sans compter sur la détermination de Sunghoon qui la referme d'un coup sec.

Heeseung hausse les sourcils.

— Arrête de gueuler. Tu me donne mal au crâne.

— Pas à moi connard. C'était quoi ça ?

— Ça quoi ?

— Ton petit cinéma à deux balles. J'te sais plus intelligent que ça. D'où tu pète un câble comme ça hein ?!

Heeseung soupire.

Il s'emmerde avec un Sunghoon moralisateur. Il est vrai qu'il n'a pas pu se retenir. Son propre corps le met à rude épreuve.

— C'est bon t'a fini ? Dit-il avec nonchalance.

— Non j'ai pas fini !

Sunghoon hurle, sachant que Ace ne le prend pas au sérieux. Pourtant il le voudrait. Ça le démange aussi de lui coller un uppercut. Malheureusement ils risquent de s'engager dans un combat.

Il préfère ne pas se battre en voyant l'état dans lequel se trouve le plus jeune.

— Bordel ressaisis toi ?! Ça fait à peine quelques mois qu'il revient et tu pète les plombs !

Qu'il.

« Il ». Ils savent très bien de qui ils parlent. Et ce simple constat suffit à Ace pour durcir son regard.

— T'essaie de dire quoi là ?

Terrain glissant. C'est une zone rouge dans laquelle Sunghoon s'égare avec un Heeseung au bord de l'explosion et dont les gestes sont imprévisibles.

Mais, il n'a jamais eut peur des jumeaux.

Pas une seule seconde.

— Que depuis qu'il est là, t'as du mal à te concentrer.

C'est dit.

Cette phrase que le brun a évité de sortir au risque de causer une querelle. Il pousse un soupire, voulant prendre un ton plus doux bien qu'il le sait que cela n'arrangera pas la bombe qu'il vient de lâcher.

Sunghoon le sait...

— Ce que je veux dire c'est que t'es plus toi-même.

...qu'ils ont souffert de son absence.

— Et la discussion s'arrête là, déclare rapidement Heeseung, cherchant à monter sur le siège avant.

— Tu ne pourras pas fuir éternellement.

— Pour notre bien à tous Sunghoon, ferme ta putain de gueule.

— Mais merde ! Arrête de jouer au gamin ! Tu laisses tes émotions t'emporter, tu réfléchis plus, ton putain de monde tourne littéralement autour de lui ! Et tu penses que c'est comme ça que tu vas réussir à débusquer ces connards qui te niquent ?! Réveille-toi ! Même ta mère ne pourra plus te protéger de la Triade si tu fous le bordel !

C'est le discours de trop.

Sunghoon le sait. C'est pour cela qu'il n'a pas réagit lorsque Heeseung l'a plaqué contre la voiture, son poing resserrant son col.

Il pourrait le frapper à n'importe quel moment.

— Tu sais que j'ai raison Heeseung...

Sunghoon sait qu'il ne dort plus. Qu'il est angoissé, qu'il se bourre parfois la gueule. Mais ce qui l'effraie le plus, ce qui le terrorise, c'est l'impact de Sunoo sur lui.

Sur eux, les jumeaux. Ce gamin les tiens dans le creux de sa main et sans même s'en rendre compte.

Non, les trois ne s'en rendent pas compte. Que les mots de l'un impactent fortement la vision des choses de l'autre. Que l'avis de l'un pèse dans la vie de l'autre.

Et donc que si l'un est émotionnellement instable, l'autre dérive.

Heeseung est entrain de couler et met en péril leur organisation. Et ça, ça le rend malade. Il déteste le voir au bord de la crise. Parce que ce n'est pas Ace. La Triade raye les incompétents.

Il a peur pour lui.

— Je dis la vérité. Et plus vite tu t'en rendra compte, plus vite on au—

— Tu parles comme eux ! Explose Heeseung en le plaquant de nouveau contre le véhicule sans mesurer sa force.

Son souffle est court et ses yeux de biches ternes. Le visage rougit et les mains légèrement tremblant.

Sunghoon écarquille les yeux.

Tu parles comme eux.

Il a l'impression de tomber de plusieurs étages. Heeseung le lâche aussitôt et monte dans la voiture, laissant le plus âgé dans un état de choc.

Tu parles comme eux...

Il regarde ses doigts.

...comme la Triade.

La voiture démarre. Elle roule et s'éloigne, le laissant seul dans la neige. Sunghoon s'en veut. Il regrette aussitôt tout ce qu'il a dit.

S'il y a bien une chose qu'il aurait éviter de faire plus que tout au monde...

— T'as merdé imbécile.

...c'est réduire son frère à un simple nom.

Ace.

***

Ethan grimace.

Depuis tout à l'heure il reste crispé sur le banc en voyant Sunoo manipuler les lacets. Il a la boule au ventre que le nœud soit pas fait bien comme il faut.

Bien comme lui l'a fait auparavant.

Or Sunoo s'en sort plutôt et resserre les lacets avec attention. À croire qu'il a imprimé chacun de ses gestes tout à l'heure et qu'il les recopie. Ça a un côté soulageant.

Cependant, il reste mal à l'aise, incapable de se détendre.

C'est quelque chose qu'il ne dira pas à voix haute. Un souffle de bien être lui échappe lorsque Sunoo s'éloigne. Dès lors, il se met à scruter les nœuds.

— Quoi ...? Je l'ai mal fait c'est ça ? Oh pardon !

Il n'y a rien qui le dérange.

— C'est bon... souffle le cendré comme s'il venait d'échapper à l'apocalypse.

— Sûr ? Je peux le refaire. Non en fait, je n'aurai pas dû, excuse-moi.

— Ça va.

Sunoo se tait. Actuellement, il est confronté à un sourire rare mais bien visible et présent sur le faciès de son vis-à-vis. Alors il se contente de hocher la tête et se remettre sur ses patins.

Ethan suit le mouvement.

C'est assez inhabituel pour lui de se tenir ainsi car cela fait un moment qu'il ne s'est plus rendu sur une piste de rollers.

Il se laisse glisser avec prudence à la différence de Sunoo qui se montre bien plus à l'aise d'un coup, et plus confiant.

Lorsqu'il se retourne, le cendré est encore bien loin, patinant dans la paix et la tranquillité tout en faisant les deux mètres tous vingt minutes.

Bon, Sunoo exagère. Il le rejoint.

— Tu es trop lent ! S'exclame-t-il sur un ton de taquinerie.

Ethan lui répond dans la plus grande des insouciances.

— Ce rythme est parfait je trouve.

— Mais regarde autour de toi ! Tu avances comme une limace !

— Tu pourrais te blesser. Évite d'aller trop vite.

Sunoo lève les yeux au ciel et se saisit soudain des mains du plus âgé.

— Que fais-tu ?

Ce dernier est surpris mais ne retire pas sa main pour autant.

— Tu me fais confiance ?

Toujours.

— C'est une question qui m'inquiète.

— T'inquiète, ne me lâche pas et tout ira bien !

— Non Sun— 

Trop tard.

Le garçon se saisit des deux mains du cendré et les places chacun sur sa taille, accélérant la cadence de façon brusque.

Dans son dos, Ethan s'est tue.

Hors ses mains sont accrochés de façon ferme à sa veste. Sunoo sourit. Cette sensation de rouler au lieu de marcher sur cette surface glissante et d'en maîtriser les bases lui plaît tant.

Le patinage lui a donné l'impression d'avoir un minimum de contrôle sur sa vie.

C'est lui qui choisi la vitesse, la façon dont il veut bouger et rien de ce qui l'entoure ne lui impose quoi que ce soit. Casque aux oreilles, il adorait se rendre sur les pistes quand ils étaient encore au Texas.

Là bas, il passait le plus clair de son temps à se vider l'esprit.

C'est une planète extérieure à son quotidien qui lui redonne le pouvoir qu'on lui a souvent dérobé. Sur des patins à roulettes, Sunoo se sent pleinement lui.

Ils finissent par s'arrêter au bout de la piste de l'autre côté. Sunoo finit hilare. Ethan lâche quelques toux. Il se sent extrêmement embarrassé dans cette situation.

Si le noiraud n'avait pas été autant perdu dans ses rires il aurait aperçu la teinte rose sur les joues du cendré.

Ou pas. Dans la mesure où les néons aussi sont d'un même ton. Ethan a rougit et rangé sa gêne en détournant la tête sur le côté, ne souhaitant pas être vu comme ça.

Lorsqu'il se calme, Sunoo sent son ventre gargouiller.

Soudain, il ressent l'angoisse bondir en lui; un peu honteux et n'ayant aucune envie de parler de nourriture ou de se disputer là dessus.

Il s'apprête à sortir n'importe quel sujet de discussion lorsque le plus âgé lui propose, le regard dirigé sur un petit stand non loin.

— J'ai envie d'une glace. Et toi ?

Il hésite, se mord la lèvre.

Une glace...

— Je...j'en sais rien.

Une réponse honnête certes mais qui n'amène à rien.

— Suis-moi.

Il hoche la tête puis ils abandonnent leurs patins et se dirigent vers les quelques stands. Une glace dans un froid pareil peut paraître surprenant.

Et pourtant, l'envie est plus forte.

Après en avoir pris une au chocolat, ils s'éloignent du glacier. Ethan mord littéralement dedans sous le regard perplexe de Sunoo dont les yeux s'écarquillent.

D'ailleurs, l'homme affiche une grimace par la suite.

La scène est hilarante car lorsqu'il relève la tête, quelques miettes de glace se retrouvent sur le coin de ses lèvres. C'est inédit...

Ethan mange comme un enfant de cinq ans !

Sunoo ne sait pas pourquoi, il lui trouve quelque chose de mignon ? À tel point que l'envie le saisit de sortir son téléphone et prendre une photo.

Il le tient en ce moment et le manipule comme s'il envoyait des messages. Alors en réalité, il en envoie à Jungwon qui le bombarde de textos.

En retour, Sunoo prend un cliché de la patinoire, rassurant le brun depuis la Corée qu'il ne passe finalement pas le réveillon seul.

Puis, il dérive sur le visage d'Ethan.

Après avoir trouvé l'angle parfait et revêtu l'air le plus insouciant de la terre pour ne pas paraître suspect et se faire prendre, il appuie sur le bouton qui sauvegarde une belle image d'Ethan Lee sous les néons roses avec de la glace sur le coin des lèvres.

— Que fais-tu ?

— Rien. Absolument rien, fournit Sunoo en rangeant son téléphone.

Je passe pour un obsédé oklm mais bon...

Ce n'est quand même pas de sa faute ? C'était plus que tentant.

@Sunshine🪐
-a envoyé (e) une photo-
😍😍 C'est trop mignon !

@Woncat18🦋
C'est ton ami mafieux c'est ça ?

@Sunshine🪐
Tu pourrais le trouver adorable pour moi ? 🥺

@Woncat18🦋
Ouais. On va dire.

Sunoo le sait que c'est le sujet qui fâche entre eux. Jungwon voit mal toute cette situation mais n'y peut rien en connaissant les enjeux.

Leur incapacité à aller voir la police si la police en question se nourrit dans la paume des Lee. Et puis, Sunoo a décidé de rester avec eux alors il le respecte.

@Sunshine🪐
Pfffffff t'es pas objectif du tout !

@Woncat18🦋
Bon ok il a un charme.
Un mini charme.
Tout minuscule.
On le voit à peine.

@Sunshine🪐
C'est déjà ça...

@Woncat18🦋
Il est chelou aussi. C'est quel adulte qui bouffe sa glace comme ça ? 🤨

@Sunshine🪐
C'est pour ça que c'est mignooooooon ndkdldks.

Sunoo glousse tout seul devant l'écran en échangeant avec son frère. Ce dernier lui manque d'une façon atroce. Il se raccroche à leurs échanges journaliers et attend lorsqu'il reviendra.

Soudain, une notification nouvelle apparaît.

« Joyeux réveillon mon trésor ! J'espère que ça va. Tu ne répond toujours pas mais sache que maman t'aime ok ? Si tu as besoin d'aide, n'hésite jamais à m'appeler. Je t'attendrai le temps qu'il faudra. »

Ann.

Ce simple message suffit à retirer à l'ambiance son côté amusant.

@Woncat18🦋
Yang Ann m'a envoyé un message.
Elle comprend quoi dans j'veux pas lui parler ?

@Sunshine🪐
À moi aussi...

Sunoo soupire en éteignant son téléphone.

Ethan est de nouveau dans son champ de vision, propre, impeccable, comme s'il n'avait pas subit les ravages d'une glace tout à l'heure.

Il a du finir depuis un petit moment.

Le cendré s'installe à côté. Le silence pèse entre eux. Summer Walker est toujours propice pour l'ambiance. Sunoo a une playlist rien que pour l'artiste alors il reconnaît no love.

Là où ils se sont installés, la musique n'est pas assez forte pour couvrir les discussions. Personne dans les environs.

La majorité se trouve sur la piste, quelques uns au bord de la piste entre deux discussions ou alors les yeux rivés sur leurs téléphones.

Quand Sunoo regarde mieux, il remarque à présent que le cendré tiens un bubble tea entre les mains.

— Quelque chose ne va pas, fait-il remarquer.

— Oh non, bien au contraire je... ! Merci pour cette sortie Ethan. C'est vraiment super.

Il le pense, c'est sincère. Revenir au roller lui a fait un grand bien fou. Ethan n'est pas des plus expressifs or cela ne rend pas les moments passés ennuyeux.

C'est reposant et relaxant. Et il ne sait pas combien cet homme doit être occupé pour traîner avec lui durant plus d'une heure jusqu'à présent.

Ethan ne semble pas inquiet ou pressé.

C'est, détendu, qu'il aspire le liquide jaunâtre et quelques perles tout au fond.

Sunoo s'amuse.

Il s'amusait. Jusqu'à maintenant.

Il a une drôle envie de lui dire ce qui le tracasse. Et ce, sans même que le cendré n'ait eut à lui demander. Soudain, Ethan lui présente une autre boisson sous les yeux.

Il en avait deux en fait...

Surpris, Sunoo cligne des yeux.

— Tu n'es pas obligé de la prendre, lui assure-t-il.

Sunoo est touché par son attention. Ce n'est qu'un bubble tea et pourtant, son cœur se réchauffe au fait qu'il ait quand même pensé à lui, en dépit de sa gêne constante quand au fait d'avaler quelque chose...

C'est liquide là. Peut-être que ça passe mieux ? Et puis, il n'est pas obligé. Il n'est obligé en rien.

Il le prend.

Il dirige la paille vers ses lèvres. Il y a un goût sucré et cerise qui explose sur son palais. Il joue avec la paille, un peu anxieux mais moins que d'habitude.

Il retourne la paille, laisse son corps s'abreuver du liquide fruité.

Puis, il prend une seconde gorgée. Et la pression redescend. Ce n'est pas si désagréable. Durant tout ce temps, il ne remarque pas les yeux ambres braqués sur lui avec attention.

Et les épaules se détendre.

— En fait... je...

Sunoo prend une grosse inspiration, les yeux accrochés au vide.

— Parfois, je me demande si c'est possible d'aimer et détester la même personne. Enfin, une personne qui t'as déçu et te manque quand même.

Même sans le voir, Ethan l'écoute avec attention, muré dans le silence et attendant qu'il se confie.

— Tout le monde dit que c'est une mauvaise personne. Et je comprends. Mais elle me manque aussi.

Le message de sa mère tourne en boucle dans sa tête. Il a été tenté de lui répondre. Puis s'est ravisé au dernier moment.

Les sentiments sont compliqués parfois.

— C'est une mauvaise personne, lui confirme Ethan.

Aussitôt, Sunoo se tourne vers lui, tombant sur le profil de l'homme qui fixe un point devant lui. Ses sourcils se froncent.

— Je sais pas... elle a commis une erreur et...

— Une erreur faite en toute conscience n'en est pas une.

Il dit la vérité, ferme-la.

Pourtant, il lui est impossible de l'entendre. Son cœur cogne contre sa cage thoracique. Ethan n'est pas flexible dans ses mots et détient un avis tranché.

Ann, c'est sa mère ? Elle a quand même pris soin de lui jusque là ? Il ne s'est pas vraiment senti dans une prison ?

— Et si elle regrettait ? Elle a dit qu'elle voulait me protéger. E-Elle ne m'a jamais fait de m-mal physiquement... Et peut-être qu'elle regrette sincèrement... peut-être qu'elle souffre à cause de moi actuellement...

Les billes ambres se tournent vers lui.

Difficile cependant de voir l'ambre sour le néon rose. Sunoo respire un peu plus bruyamment. Ethan et lui représentent le parfait opposé en termes d'émotions.

Il aimerait pouvoir deviner ce que l'autre pense en ce moment. S'il le juge, s'il le trouve pathétique. Comment il arrive à garder le contrôle.

Il n'obtient qu'un soupire.

— C'est ce que tu espères ?

Un sanglot tente de monter.

Ses doigts se replient. Est-ce ce que Sunoo espère ? Oui. Il voudrait que sa mère soit sincère, qu'il retrouve leur relation. Leur petite famille à trois, le doux cocon dans lequel il a toujours été.

Parce que le manque est cruel.

C'est peut-être utopique et un peu naïf au final...

— Je dis juste que je suis peut-être trop dur avec elle...

— Ann ne regrette pas ce qu'elle a fait.

Son battement cardiaque s'affole sur un court instant. Un battement plus intensif que les précédents.

Tu le sais.

Il fuit le regard du cendré comme pris de court, sans rien à dire pour contrer cette phrase. Rien ne lui vient à l'esprit.

— ...et elle le refera sans hésiter.

Une main se pose sur celle de Sunoo, attirant son attention et l'obligeant à reprendre le contact visuel.

— Parce qu'elle est fermement convaincue de le faire pour ton bien.

Sa gorge se noue et l'envie de pleurer vient frapper à sa porte. C'est une vérité qu'il n'a pas tant envie d'entendre, qu'il préfère nier.

Esquiver et parcourir les possibilités parmi lesquelles il reste des traces de culpabilité, d'amour.

— Quitte à se passer de ton consentement.

— Mais... peut-être qu'elle regrette maintenant...

Est-il une personne normale à rechercher sa proximité malgré ce qui s'est passé ? Quand bien même il ne devrait pas, parfois il culpabilise.

Parfois, il s'attend à ce qu'elle revienne.

Et au même moment, il lui en veut. D'autres fois, il pense que les autres ont raison. Puis après, le manque se fait de nouveau ressentir. Et il voudrait revoir Ann.

— C'est normal de ressentir ce manque. Mais quelqu'un qui ne prend pas en compte ton consentement n'en vaut pas la peine. Peut importe les bonnes intentions derrière.

— Elle v-voulait juste me protéger...

— Si tu avais le choix, tu aurais voulu tout oublier ?

L'endroit où il est né et grandit, les personnes qu'il a connu.

La réponse est non.

Peu importe quel souvenir douloureux il aurait pu avoir, à aucun moment il n'aurait voulu les rayer de sa mémoire.

— Quelqu'un qui veut te protéger ne doit pas t'enlever la possibilité de choisir. Il s'agit de ce que toi tu veux bien avant.

— Mais tu n'es pas objectif. Tu détestes Ann.

— C'est vrai. Il n'y a rien en cette femme que j'aime.

— Je n'arrive pas à la détester... Je lui en veux mais... je sais pas...

Sunoo soupire.

À croire que ses sentiments s'emmêlent et se contredisent, opposant un camp à l'autre. Et il a du mal à réfléchir. Ou à prendre en compte les mots du cendré.

Pendant un instant, son regard se perds sur les doigts de ce dernier. Entre eux, sur le côté du majeur, un scorpion y est tatoué.

Il est petit mais assez visible de près.

Ce tatouage lui dit quelque chose. Il n'a pas le temps d'y penser que le téléphone d'Ethan sonne. Ce dernier décroche l'appel.

Sunoo a remarqué un détail. Dès lors, il a senti son cœur battre et son visage s'embraser.

Parce qu'avant que l'appareil ne soit porté vers l'oreille...

— Bonsoir. Un soucis ?

...il a eut le temps de lire Heeseung à côté du numéro.

Une réponse est parvenu à Ethan à la seconde. Et Sunoo se demande comment est-il possible de frissonner juste pour un fucking timbre de voix.

Mais si c'était juste une voix qui lui provoquait d'étranges bouffées de chaleurs...

Ouais. Vous êtes où ?

...parce qu'il suffit de cette unique réponse pour que son ventre se tord délicieusement, le rendant rouge de gêne.













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Kzjskzksnsksn JE HURLEEEEEEEEE.

On dirait que Heeseung va rejoindre la team 😏 (après avoir abandonné Sunghoon 😂😔)

Et c'est pas pour te déplaire hein Sunoo 🌚🦋

Anyways ce fut un long chapitre chargé d'émotions ! On a eut deux ambiance, deux scènes qui ont toutes les deux leur importance. J'espère que ça vous a nourris ??

On découvre un peu plus les jumeaux sur différents aspects et je crois que vous remarquez la différence de caractère qui se creuse de plus en plus.

Mon fils Ethan est sympa. Vraiment ne vous posez pas de questions, laissez vous juste guider et découvrez le avec moi 🥰

Aussi on en apprend beaucoup avec Heeseung et Sunghoon 👀

😔 Sunoorisation qui se prend trop la tête.

MOI J'VOUS DIT LA SUITE DE CE RÉVEILLON RISQUE D'ÊTRE ÉPICÉ !

🥰 Profitez juste de l'ambiance calme et tout. À bientôt !

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