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27. Des daddy heeseues.

— Bah chez moi Noël c'est plus pour sortir avec sa petite amie ?

— T'en parle jamais du Japon.

— Il n'y a rien à dire.

— Hm ok. Layla me manque.

— C'est ta petite amie ?

— Ni-ki, pas devant Jay bordel ! Jay mon bébé ne l'écoute pas il n'y a que toi dans ma vie. Non mais Layla c'est ma tortue.

L'appelé grimace et quitte la cuisine avec son orange et le couteau avec lequel il enlevait la peau.

— Voilà, tu l'a fais fuir. Tout est de ta faute.

— Tu déconnes j'espère ?!

— D'ailleurs, il s'est passé quoi entre vous ? Tu avais l'air vachement bizarre en rentrant.

Ni-ki marmonne tout bas, les doigts plongés dans ses poches, décidé à esquiver la question.

Il n'en revient toujours pas de s'être fait avoir, pensant que Jay était sur le poing d'en venir aux mains.

Jake affiche un sourire aguicheur.

— Il n'y a rien à savoir.

Sunoo en doute.

Cependant, il n'interviendra pas dans cette discussion qui dure plus d'une heure. C'est pire que les sessions story time avec Jungwon qui pouvaient durer au-delà de minuit.

Soit, il regarde les assiettes depuis un moment. Il les regarde. Il les fixes. Puis, il a comme un nœud à l'estomac qui lui donne l'impression qu'il pourrait vomir n'importe quoi.

Alors, il y va tout en douceur et se contente d'un verre de jus d'orange.

— ...llez lâche une info au moins !

— Mais j'te dis qu'il n'y a rien !

— Putain c'est pas comme si Jay allait parler mais alors toi...

— Quoi moi ? Pourquoi tu penses qu'il y a un truc entre nous ? C'est juste un connard qui s'amuse à effrayer les gens. Il est dégueulasse et franchement, je sais pas qui voudrais sortir avec ce type.

— Ah...

Le blond cligne des yeux, s'étant attendu à une réaction toute aussi disproportionnée que la sienne. Sauf qu'en retour, il n'a droit qu'à un Jake qui jette des coups d'œil dans son dos.

— Quoi ?

Il suit son regard et se rend compte de la présence de la silhouette dans son dos.

Et merde...

Elle se tient comme l'ombre de la mort avec cette mine de cholérique qui joue aux gros durs. Jay et son orange le fixent d'un air indéchiffrable.

Puis, dans la plus grande indifférence, il se retire de nouveau.

Un silence pesant suit.

— Ça ne m'aurait tellement pas plu.

Ni-ki fronce les sourcils. Devrait-il s'en vouloir du fait que Jay les ait entendu ? Pourtant, il n'a fait que étaler ses pensées habituelles.

Cet homme a toujours eut cette image à ses yeux.

Mais voilà qu'il se met à ressentir une sorte de culpabilité. Jake hausse les sourcils et s'attaque à ses pattes aux crevettes.

— Un tel déni... souffle-t-il avant de manger.

Le blond est presque piqué au vif. Sunoo l'observe ainsi que ses traits déformés. Il est évident qu'il se passe quelque chose entre Ni-ki et Jay.

Tout le monde le sait pourtant.

— De quoi tu parles ?

Hm ? Laisse, chuchote le châtain, mine de rien.

L'air de faire croire qu'il n'y a rien alors qu'il sous entend quelque chose. Sunoo devine assez vite qu'une telle réponse vague ne peut qu'attiser la curiosité du japonais.

D'ailleurs, il n'a appris que ce soir pour la nationalité de Ni-ki.

Et bien que son visage et son prénom fassent échos à ses origines, l'entendre de vive voix de sa part est toujours plus fiable. Il se remémore leurs première rencontre.

Quand ce garçon est entré dans sa chambre.

Il est toujours impressionné par sa taille qui devrait même être l'égal des jumeaux. Ni-ki possède un grain de beauté sous la lèvre inférieure. Il y en a un autre sur sa joue invisible de loin.

Il le voit presque souvent en jean et survêtement. Les cheveux n'atteignent que la moitié de son visage. Il affectionne son blond et l'entretien.

Il dit parfois qu'il aurait aimé naître blond.

Mais Sunoo est curieux de savoir ce que ça donne avec ses cheveux noirs au naturels.

— Non, vas-y, dit.

Aussi, Ni-ki ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Et ça Jake le sait. Il délaisse sa fourchette pour lui.

— Laisse-moi te dire, parfois il y a des trucs que les autres verront que toi tu ne verra pas. Mais un jour, tu finira par comprendre. Juste, que ça ne soit pas trop tard.

— T'as fini de parler comme si t'étais dans star wars là ?

— Respecte star wars enfoiré.

— Non les trucs en deux d trop peu pour moi.

Le visage du châtain se décompose au fur et à mesure. Ses lèvres s'ouvrent en légèreté, et ses yeux s'écarquillent. Il pouffe de façon nerveuse.

— Enculé de ma race, si tu ne sais pas apprécier une belle œuvre, ferme ta gueule.

— Revoit tes goûts et on en parle ?

Jake le foudroie du regard.

Jake est sympathique, ouvert et donc, la discussion est d'une facilité, comme glisser sur du miel. Il paraît en même temps inaccessible. Comme s'il ne dévoilait que la partie qu'il voulait dévoiler.

Et que tant qu'il n'aura pas décidé de lui-même de s'ouvrir, absolument rien ne pourrait forcer cette porte.

C'est intriguant.

En attendant, il semble vouloir s'enterrer depuis que star wars s'est fait critiquer par son vis-à-vis.

— Attends, tu veux vraiment qu'on parle de toi ?

— Elles sont bien propres mes goûts. Que des chefs-d'œuvre.

Alice in Borderland c'est tellement pas logique.

— Hé ! Critique pas ! Sursaute le blond.

Sunoo n'a pas pu s'empêcher de rire.

Quand il regarde Ni-ki et Jake, il pense à Jungwon et lui. À cette ambiance fraternelle et repense à leurs débats d'avant où chacun tenait à défendre sa série favorite.

— Sans le scénario, ton mec serait mort depuis le début, soyons clair.

— Mais non, t'as rien compris. Laisse-moi t'expliquer, le truc c'est qu—

— Ouais enfin on parlait de Jay et toi.

Ahuri, Ni-ki cligne des yeux, saoulé d'avoir été coupé dans son explication. Jusqu'à ce que les mots Jay et lui remontent dans son cerveau.

— Quoi Jay et moi ? C'est quoi le soucis à la fin ? Qu'est-ce qu'il y a entre nous ?

— C'est surtout, qu'est-ce qu'il n'y a pas entre vous.

Le blond lâche un souffle, frustré puis s'en remet au noiraud.

— Sunoo, dis-lui toi !

Le garçon soulève son regard de son téléphone. Et sur le coup, Jake croit fondre un instant. Parfois, Sunoo peut avoir cette moue adorable qui fait craquer.

— Dire quoi ? Demande-t-il.

— Lui dire qu'il n'y a rien entre Jay et moi ?

Jake se place dans le dos du plus élancé d'entre eux, envoyant des signaux à Sunoo lui demandant en silence un soutient.

Les pupilles chocolatés de Sunoo voyagent dès lors de Ni-ki à Jake puis refont le sens inverse, la bouche cousue par le mutisme.

Le blond en remarquant ses pupilles qui bougent, comprends le subterfuge et se retourne, surprenant le châtain dans une énième grimace.

— Hé ! Ne l'influence pas enfoiré !

Jake éclate en reculant tandis qu'il reçoit une tape sur l'épaule. Ce qui provoque en retour les rires de Sunoo.

— Sunoo ! Dis lui qu'il en pince pour notre dark Sasuke numéro deux ! Lui lance le châtain.

Ce dernier d'ailleurs se fait courser par le japonais un peu partout. Il tente de l'esquiver du mieux qu'il peut et son rire ne fait qu'accroître tandis que Ni-ki paraît au bout de sa vie.

Il finit par lui échapper, se glissant aux côtés de Sunoo, s'en servant presque comme bouclier. Ni-ki s'arrête alors, les yeux exorbités.

— Mais j'en pince pas pour Jay ! C'est... c'est juste... mais dis lui Sunoo ! Arrête de rire !

C'est pire.

Le noiraud explose en dévoilant la rangée de dent blanches tandis que ses yeux disparaissent presque en formant deux croissants.

La commissure de ses lèvres remonte tout haut, ses joues moelleuses prenant une teinte rose.

— Mais arrête de rire ! S'écrie Ni-ki, désespéré.

— Tu vois ? J'ai raison.

Dans le dos de Sunoo, Jake affiche un sourire taquin.

— Il n'a rien dit ! Se plaint le blond.

— Alors... s'intéresse enfin Sunoo, cherchant à se calmer comme il peut.

Quand bien même il pouffe à trois reprises, ayant du mal à reprendre son sérieux. Quelques minutes passent ainsi alors qu'il se couvre la bouche, l'air désespéré de Ni-ki le rendant plus drôle qu'autre chose.

Il se mord la lèvre en secouant ses mains devant lui.

— C'est évident qu'il y a quelque chose.

Il se rend compte à la fin de sa phrase qu'il aurait peut-être dû garder ses mots pour lui dès lors que l'expression faciale du blond éclate comme du verre.

Ses lèvres forment un « O » sous le choc tandis que les ricanements de Jake leurs parviennent.

— Tu vois ? Même lui l'a remarqué !

Sunoo se mord l'intérieur de la joue, ses doigts se pliants contre sa jambe alors qu'il s'efforce de ne pas rire. La scène qui se déroule sous ses yeux est d'une telle hilarité qu'il craint de blesser Ni-ki.

— On en parle de Ace et toi peut-être ?!

Silence.

C'est au tour de l'étudiant d'avoir cette impression de mâchoire qui se décroche tant il n'en revient pas des mots que l'autre prononce.

Il y a eut cette sensation de décharge électrique qui s'est déversé dans son corps. Ace. Sa peau s'est vu ravagée par les frissons. Son cœur a pulsé plus que nécessaire.

Il tousse, effleurant sa gorge de ses doigts.

— J-je...n-non... ? 

Quelle belle repartie.

C'est ce moment que Jake choisi pour sortir de sa cachette, retrouvant sa place devant son plat délaissé.

Il affiche d'ailleurs une moue en se faisant la réflexion que les crevettes morts avaient dû s'ennuyer à attendre d'être dévorés.

Pour le coup, il avale une bouchée.

— Non mais lui c'est différent, intervient-il tout de suite.

Merci Jake.

— Il a des daddy issues.

Sunoo s'étouffe presque pour le coup, d'autres toux s'échappant d'entre ses lèvres. Non, la discussion vire au délire. Il prend un verre d'eau tendu par le japonais.

Ce dernier semble heureux de ne plus être l'unique dans l'embarras.

— Merci... murmure Sunoo.

Une fois calmé, son regard farouche se tourne vers Jake. C'est quoi cette histoire de daddy issues ?

— N-N'importe quoi ?

— Et en quoi c'est différent ? Insiste le blond.

— Euh pardon allô, vous êtes décidément aveugles par ici ?

Non ? S'insurge Sunoo, outré.

— Alors t'as clairement des daddy issues, je dirais même des daddy heeseues, explique Jake en pointant le garçon de sa fourchette. Par contre, notez le jeu de mot.

— C'est complètement faux !

— Maintenant que tu le dis... ajoute Ni-ki en se tenant le menton. Ça paraît tellement évident.

— Non pitié ! S'exclame Sunoo. Ni-ki, tu le fais exprès !

Ce dernier explose de rire.

C'est sûr. Ils le font tous exprès. Le cas contraire n'est pas envisageable. Son ventre se noue un peu tandis qu'il repousse définitivement toute idée de se nourrir.

Il ne s'est jamais attardé sur les daddy issues et se demande sur quoi Jake se base pour remarquer de telles choses. Il est vrai qu'il n'a pas connu son père.

Ce n'est pas pour autant qu'il aurait des problèmes liés à ce dernier ? Il ne se rappelle même plus son visage. Il est sûr que Jake dit cela pour le narguer.

— De quoi parlez vous ? Je suis intéressé aussi.

Le regard de Sunoo se dirige sur une nouvelle silhouette qui apparaît. Fine, un peu mince mais avec le lot de muscles qu'il faut. Ils sont tous sportifs ici.

La lutte, la boxe, les combats... il suppose que dans un monde mafieux il vaut mieux être alerte à toute situation tragique extérieure ?

C'est la seconde fois que Sunoo rencontre Park Sunghoon. C'est que la dernière fois, il ne l'a aperçu que de loin. Parfois, il le voit avec le jumeaux sans qu'il n'y ait de réel contact.

La présence de cet homme confère une sensation étrange.

Homme au teint blafard, parsemé de plusieurs grains de beauté qu'il ne remarque que maintenant. Sunghoon affiche un léger sourire en coin en inclinant la tête sur le côté, sa chevelure ébène suivant le mouvement.

C'est de fines mèches raides d'une allure brillante.

— Oh, nous ne nous sommes jamais présentés toi et moi, remarque Park, armé d'un sourire avenant qui provoque la méfiance de Sunoo.

Il se rétracte malgré lui.

Ce n'est pas comme avec Jay, Jake, Ni-ki ou encore les jumeaux. C'est un peu différent avec cet homme qui se plante tout en face.

— Sunoo, c'est ça ?

— Oui...

Il est beau, c'est indéniable.

C'est quelque chose que Sunoo remarque malgré lui. Si avec Jake il sent cet amusement et sympathie qui compose son aura, ou encore avec Jay il le sent un peu brute, aigris, c'est la beauté de Park Sunghoon qui ressort.

C'est une beauté qui pourrait mettre d'accord tout un monde.

Ses traits sont si finement agencés comme si c'étaient des mains d'une muse qui s'étaient amusées à le créer.

— Tu connais déjà mon prénom je suppose.

Sunoo hoche la tête en accord. Il y a une sorte de malaise qui l'entoure. Il ne sent pas en confiance avec lui.

— Je ne suis pas surpris. Et puis, contrairement aux autres, je suis sûrement le seul que tu ne rencontre que aujourd'hui.

À vrai dire, Jake et Ni-ki n'ont pas été de son enfance non plus.

Il garde le silence sans lâcher ses orbes. Sunoo n'a aucune idée que fixer Sunghoon ainsi serait vu comme une sorte de défi.

Il le fait sans arrière pensée, sans provocation. Et Sunghoon le sait. À travers les jumeaux, il a saisit à peu près la personnalité de ce garçon.

Au point de se dire qu'il ne survivra pas avec eux.

Sunghoon n'apprécie ni sa présence, ni le fait que Heeseung et Ethan décident de le garder. Il cache tout cela derrière un regard poli.

— J'espère qu'on aura l'occasion de se parler plus souvent.

Sunoo fronce les sourcils. Pour quelle raison ? Ce n'est pas dans son programme de créer des liens amicaux avec eux. Un jour, il partira n'est-ce pas ? Parce que sa vie ne sera plus en danger.

Il ira rejoindre Jungwon.

Il manque sciemment de penser à Ann, sa décision à son égard restant encore floue; perdu entre la rancœur et le manque.

Sunoo croit entendre Sunghoon demander d'après Jay avant de se retirer. C'est qu'une fois plongé dans ses pensées, le monde est réduit à néant.

Il devient unique sur une planète éteinte et isolé au cœur des ténèbres.

Il soupire, une main contre sa joue. Plusieurs émotions se battent en lui. L'inquiétude, le cœur battant en repensant au baiser aux toilettes.

Heeseung.

Ce prénom reste vraiment gravé en lui.

Puis, il y a le fait que sa vie soit encore en danger. Il y a sa mère. Aucun message de Jungwon. Le dernier date d'hier. Son frère s'est envolé pour la Corée.

Il lui manque. Peut-être qu'il aurait du accepter, sauter dans un avion et oublier tout le reste dans son dos.

Qu'est-ce qui se passerait s'il le faisait ?

— Tu ne goûte pas ? Soulève enfin Jake.

— J'ai pas trop faim.

— J'insiste. Même pas peu ?

Non, c'est toujours l'impression de pouvoir vomir à n'importe quel moment. Si son estomac possède une porte, il l'a bien fermé. De toutes les façons il a tendance à manger peu.

Oui, ça doit être ça. Alors il délaisse la fourchette et repousse l'assiette.

— Je vais prendre une pomme et—

Mange.

Frissons et sursaut.

Une voix est apparue par surprise et de façon si soudaine que Sunoo a presque faillit lâcher un hoquet de surprise. Elle provient de son dos.

Il se fige un moment en la reconnaissant.

Elle est rauque, cassée, le genre de voix qu'on a en début de matinée lorsqu'on vient à peine de se tirer d'un sommeil profond.

Sauf que ce n'est pas le matin.

La nuit tombe déjà. Sunoo a remarqué qu'ils sont restés avec le châtain et son accolyte Ni-ki à discuter de tout et de rien durant des heures.

Dès qu'il pénètre sa sphère, Sunoo se sent comme envahi par sa présence. Il n'ose même pas le regarder et tente tant bien que mal de formuler une phrase correcte.

— Je n'ai pas très faim et—

— C'est non négociable.

Sunoo soupire et pose enfin ses prunelles chocolats sur lui.

Heeseung.

C'est la première fois qu'il le voit en simple chemise blanche dont les quelques boutons du haut sont défaits, dévoilant le début d'un torse qu'il a déjà regardé.

Deux fois.

Parce que d'habitude Heeseung semble tout droit sorti d'un défilé de mode. Il ne se ballade jamais sans accessoires de luxes. Il en met peu néanmoins, dans le style minimaliste.

Heeseung soutient à peine son regard qu'il commence à se faire un café. Sunoo n'a pas remarqué le silence qui a suivi lorsqu'il est arrivé, trop captivé par ses mains rêches où apparaissent des poils sur son dos.

Il y a deux bagues différentes. Une à l'index de droite, et une autre à l'annulaire. Il y a aussi une tache, une sorte de point noir de loin dans l'intérieur de son poignet.

C'est difficile de l'identifier; un peu trop gros pour un grain de beauté.

Heeseung presse sur la machine d'où s'écoule le liquide brun et chaud dans une tasse en porcelaine. Ses gestes sont légers, sans aucune rudesse. Il semble appliqué dans ce qu'il fait.

Il prend ensuite un carré de sucre et remue le café à l'aide d'une petite cuillère. La collision entre l'argent et la porcelaine émet un tintement particulier.

Il y a une couche de vapeur qui s'échappe de la tasse.

Il apporte cette dernière à ses lèvres et s'abreuve. Sunoo ne rate rien. Des doigts qui soulèvent la tasse à ses lèvres qui s'ouvrent en toute légèreté.

Aussi, de sa pomme d'Adam qui bouge à chaque gorgée. Il n'entend presque rien. Heeseung repose le café, affichant une mine satisfaite.

Il le rejoint ensuite et le noiraud s'agite malgré lui, comme s'il était prit de court. Il pense devoir trouver quelque chose à dire sans que rien ne puisse quitter ses lèvres.

Heeseung sent Heeseung.

Quand il ne sent pas son eau de parfum, il sent cette odeur propre à lui que porte sa peau, qui lui appartient.

À travers le tissu presque transparent de sa chemise, il peut percevoir chacun de ses muscles se mettre à l'œuvre dès qu'il doit bouger un membre.

Heeseung passe une main contre son cou, un geste furtif et son pouce effleure le col de sa chemise, dévoilant un peu plus le début de son torse qu'il a déjà vu.

Deux fois.

Il déglutit et détourne le regard, se traitant un peu de pervers.

J'ai juste jeté un coup d'œil.

Il tente de se rassurer sur l'innocence de son esprit sans remarquer que les deux autres ont disparus depuis bien longtemps.

Sunoo tortille ses doigts un peu dans tous les sens.

Il marmonne parfois, beaucoup trop bas pour que quiconque ne comprenne, sans savoir qu'il renvoit une image adorable de lui.

Soudain, Heeseung prend une tranche de saucisse piqué avec la fourchette qu'il place sous les yeux du noiraud. Ce dernier fronce les sourcils sans vraiment bouger.

— Je...j'ai déjà dit que je ne voulais pas—

— Tu préfères que je te le donne d'une autre manière ?

Le sang de Sunoo afflue de façon brusque sous la peau de ses joues.

D'une autre manière ?

Quelle autre manière ?

Qu'est-ce qu'il entend par d'une autre manière ?

Qu'est-ce qui est sous entendu ? Parce qu'il pourrait s'imaginer n'importe quel type de scénario, du plus approprié au moins approprié.

Et puis, c'était quoi ce ton ? On aurait dit un défi ? Un concours du plus têtu. Mais Sunoo n'est pas têtu ? Il n'a pas faim. Il ne voit pas comment il pourrait se forcer.

De plus, pourquoi on lui impose de manger de toutes les façons ?

Il ne le fera que s'il en ressent l'envie.

— Je te dis que—

Très bien.

Attend... quoi ?

Sunoo se sent peut en confiance avec ce genre de réponses. Il pense à peine au fait que Heeseung le coupe sans arrêt, ce qui d'ailleurs est agaçant.

Et il lui en aurait fat la remarque si seulement ces deux mots ne s'étaient pas mis à tourner en rond dans son esprit.

Très bien ?

Que va-t-il faire ?

Le noiraud pivote sa tête en sa direction. Heeseung amène la tranche à ses lèvres. Il va le manger ? Elle se retrouve coincée entre les dents de Heeseung, couverte de sauce.

Une seconde après, rien ne se passe. Deux secondes, toujours rien. Ce sont les deux plus longues secondes de son existence. Il s'attend à ce que le morceau de saucisse disparaisse entre ses lèvres.

Au contraire, Ace approche.

D'une vitesse qui ne lui laisse pas le temps de réagir.

Sunoo est ébahi lorsqu'il sent non seulement la tranche qu'on pousse dans sa bouche mais aussi les lèvres de Ace se coller aux siennes.

Son cœur rate un battement.

Ses joues s'embrasent.

Il reste stupéfait, sans pouvoir effectuer le moindre mouvement, impossible de résister. Le morceau glisse dans sa bouche et pas que.

Les lèvres de Heeseung restent toujours pressées contre les siennes. Sunoo a gardé les yeux ouverts tant il est perplexe, tentant encore de comprendre ce qui se déroule.

Heeseung ne lui laisse d'autre choix que de le manger.

Et lorsqu'il avale, il n'aurait jamais imaginé que ce serait une porte ouverte pour l'idée la plus diabolique qui n'ait jamais traversé Heeseung.

Enfin non, il doute que cette idée ne lui ait pas déjà traversé l'esprit.

C'est dire si Heeseung n'y pense pas depuis longtemps et qu'il saisit enfin cette occasion en utilisant sa nutrition comme excuse.

La langue du plus âgé se glisse dans sa bouche, ne lui donnant aucun moment pour respirer. Sunoo soupire malgré lui et les rougeurs s'accentuent lorsqu'il pense qu'ils ne sont pas seuls.

Ils ne sont pas seuls.

La honte le submerge.

Son rythme cardiaque s'affole. Heeseung ne semble pas plus dérangé que ça du spectacle qu'il offre. À croire qu'il est amusé par la situation.

Non.

Il est amusé par la situation.

Bien sûr qu'il en profite.

C'est Heeseung.

Dont la langue s'enroule contre la sienne alors qu'il entame un baiser des plus profonds, ne se souciant nullement du bruit de succion un peu salace.

Tout l'estomac de Sunoo se retourne pour d'autres raisons.

Il ne peut que suivre son aîné dans ce baiser, bien qu'il peine à répondre. Parce que Heeseung en a prit les rennes, impose un rythme brutal et sensuel.

Il n'hésite pas et explore chaque recoin de son palais comme pour s'imprégner du goût de la sauce.

Et d'eux émane le genre de sons à but purement sexuelle.

Sunoo perçoit la main de Heeseung contre sa nuque qui le maintient sur place tandis qu'un incendie se déclenche dans des reins.

D'un coup, il se sent écrasé par une vague d'émotions diverses.

Son désir présent envers Heeseung. Puis, un sentiment bien plus sombre qui se fraye un chemin avec malice jusqu'à atteindre son cœur.

Cette envie de s'abandonner, cet appel au corps, de sombrer dans une noirceur sans pareil. Il recherche plus de brutalité et commence à se faire envahir par l'idée d'aller plus loin.

Mais Sunoo commence à manquer d'air. Et Heeseung consent enfin à s'éloigner. Aussitôt, il se sent respirer de nouveau, son souffle est bruyant.

Il a l'impression que son cœur bat et résonne dans le monde entier.

Son visage est comparable à de la braise.

— Je peux faire ça autant de fois qu'il le faut, lui assure Heeseung de façon insolente.

Un peu sournois.

— Que...quoi ?! Tu— espèce de... de pervers ! T'en a profité ! S'écrit aussitôt Sunoo.

Il brandit ses poings qui cognent l'argenté. Ce dernier réagit à peine comme si Sunoo ne possédait aucune force.

Connard, pervers, hmm tu me flattes.

Ce n'est pas possible d'avoir la capacité de lui retourner le cerveau avec un baiser et de raviver son irritation rien qu'en ouvrant la bouche ?

Soit, Sunoo abandonne.

Non, une seconde.

Il fronce les sourcils.

— Je ne te permet pas de m'embrasser quand bon te chante !

Et qu'est-ce que Heeseung aimerait le prendre au sérieux. Mais prenez une bouille aussi adorable qui ne ferait pas de mal à une mouche parce qu'il a un cœur en or.

Et c'est sans doute ce qui fait craquer Heeseung.

Savoir que Sunoo a si bon cœur, sensible au monde qui l'entoure et d'une générosité un peu trop grande à son goût. Parce qu'il y en a qui ne le méritent absolument pas.

Et rien qu'à y penser, son sang ne fait qu'un tour.

Tous ces êtres qui ont profité de lui. Ces fils et filles de merde.

Il les retrouvera.

Un a un.

Chacun connaîtra une mort lente et douloureuse.

Il s'en assurera en personne.

Soit, il revient à lui, observant la mine de Sunoo dont les sourcils froncés se veulent sérieux.

Heeseung compare le visage de Sunoo à l'emoji rouge de colère.

Du coup, loin d'être crédible.

Il se penche à sa hauteur et arrange une de ses mèches derrière son oreille, gardant sa paume contre la joue du plus jeune.

— J'ai hâte de voir comment tu vas t'y prendre pour m'en empêcher.

Sunoo se sent un instant déstabilisé, sa mâchoire semblant se décrocher un instant. Son vis-à-vis a cette manie de provoquer quelque chose de vif chez lui.

C'est si brûlant qu'il fait frétiller son cœur.

— Tu... c'est du harcèlement !

Il n'a aucune idée de pourquoi ce mot lui a échappé. Cependant, il est ennuyé lorsque Heeseung pouffe.

Ace lâche un rire pour la première fois.

C'est le genre d'éclat dont on saisit la sincérité rien qu'aux premières tonalités. Il n'y a rien de sournois, rien de sarcastique.

Cependant, sur un tel homme, cela n'a rien de banal.

Les jumeaux ont un charme quand ils rient.

Lorsqu'ils laissent leur joie exploser au grand jour. Sunoo ne sait pas pourquoi, il a eut une petite pensée pour Ethan.

Il se souvient d'eux deux sur le canapé, parlant d'un sujet qui lui échappe. La seule image qu'il lui reste est ce rire qui a déformé les traits d'habitude stoïque d'Ethan.

Quand ils rient, il y a toute l'humanité qui ressort à travers leurs regards. Et on se surprend à les admirer encore plus longtemps. C'est si captivant que les prunelles ne peuvent s'en décocher.

Pendant un moment, le noiraud s'est perdu en ce demandant pourquoi ce visage ne se tord pas plus souvent de joie comme là présentement.

Puis, il revient sur terre parce que Heeseung se moque de lui.

— Si c'est ce que tu penses love... Apprends-moi à me passer de tes lèvres.

Sunoo s'est mit à rougir en goûtant à un sentiment étrange pour la première fois. C'est si soudain toute cette attention que l'argenté lui porte.

Est-ce qu'il le... drague ?

Il secoue vivement la tête, ne voulant pas penser à cela. Heeseung se fous juste de lui comme il en a l'habitude.

— Non ? Lâche Ace en le voyant secouer la tête, jouant au confus confus.

— Arrête de te jouer de moi !

— Je n'ai jamais été aussi sérieux.

Sunoo cligne des yeux tandis que les traits de Heeseung semblent se durcir sans pour autant paraître effrayant. Il revêt une expression fermée mais concentrée.

Plonger dans ses pupilles ambres intimide le plus jeune.

Et en vrai, ces yeux sont d'une beauté à couper le souffle. Cependant, il est le premier à rompre le contact visuel, ses yeux se fixant sur ses doigts avec lesquels il joue.

— On ne sort pas ensemble toi et moi.

Alors que signifie ces baisers ?

— Tu voudrais qu'on sorte ensemble, Sunoo ?

Ou— enfin, non ? Sunoo relève la tête, confus. Heeseung est un hors la loi. Il a l'impression que leur passé commun ne pèse pas assez pour déterminer un quelconque futur pour eux.

Et puis, il n'aime pas Heeseung ?

Il avait juste un béguin plus jeune. Ça ne compte pas ? De plus, Heeseung a tué au cours de sa vie. Il s'en doute. 

Soudain, il sent une paume tiède contre sa joue le ramener sur la terre. Juste, il est obligé de soulever la tête pour soutenir le regard de Heeseung parce que ce dernier s'est redressé.

Et que sa taille n'est pas négligeable.

Sa seconde paume suit sa jumelle, prenant son visage en coupe. Il veut croire qu'il y a quelque chose d'affectueux dans ce toucher.

— Certaines choses ne changent jamais.

Parce que tu continue de te perdre dans ton monde, perché sur ton étoile.

C'est une phrase que le noiraud peine à croire. Il soulève le bras droit, tenant le poignet du plus âgé. Ce soir, il se sent plus en confiance de confier certaines choses.

— Beaucoup de choses ont changé au contraire... j'ai l'impression que je dois apprendre à vous connaître de nouveau.

Il ne remarque pas que ses doigts bougent contre le poignet de Heeseung mais ce dernier ressent parfois les ongles effleurer sa peau.

Sunoo n'arrive pas à se sortir de la tête, cette idée comme quoi il serait en face d'inconnus. Il y a ce lien présent qu'il ressent, c'est indéniable.

Et c'est fou ce paradoxe qui lui donne en même temps l'impression qu'un tout le sépare d'eux. Des jumeaux.

Avant, il faisait partie d'une famille de mafieuse. Peut-être que cela allait au Sunoo du passé.

Et puis, c'est vrai que les choses et les gens changent non ?

— Peut-être.

Peut-être... Sunoo n'a pas eut plus que cela comme réponse. Il se sent un peu déçu.

Il ne peut s'empêcher de décrocher de ses yeux de nouveau, s'étant attendu à mieux qu'un peut-être en guise de réplique.

— Laisse tomber...

Il n'y a que silence qui lui réponds tandis que les paumes glissent de ses joues.

— ... je partirais quand je ne serais plus en danger ?

— Tu voudrais partir ?

— Pourquoi tu réponds à ma question par une autre ?

— Parce que je sais que tu n'aimes pas ça.

Sunoo fronce les sourcils.

— Je suis sérieux.

Il n'y a plus de réel trace d'amusement sur le faciès de l'argenté. Ce qui effraie un peu le plus jeune bien qu'il tente de cacher cette crainte.

Le petit jeu qui les animait plus tôt a disparu. Tout comme l'ambiance qui se solde en une tension étrange et lourde.

Mange.

— Hees—

— Ne m'oblige pas à te donner à manger.

Le noiraud déglutit, ses joues prenant une teinte rouge. Puis, c'est avec une mine boudeuse qu'il zieute sur son plat. Ace est têtu. Et il déteste ça.

Le fait qu'il ne lui réponde pas.

Il fait bouger inconsciemment ses orteils. Parfois, il les replie fort malgré lui.

Il se rappelle, c'est une habitude que Ann lui a toujours défendu car d'après elle cela empêcherait une bonne circulation du sang.

Il soupire et repousse le plat.

— C'est froid.

Son refus de se nourrir est alimenté par sa colère. Heeseung ne sort aucun mot. Il quitte son champ de vision avec sa portion de spaghetti.

Il revient plus tard avec le plat tout fumant, une délicieuse odeur se répandant dans l'atmosphère après l'avoir réchauffé.

Plus aucune excuse ne l'empêche de manger.

Or Sunoo refuse de céder. Il en veut à Ace.

— Arrête d'éviter ma question...

Il ne reçoit qu'un vent des plus blessant.

— Je...j'ai pas envie de vivre comme un prisonnier.

— Tu sors quand tu veux à ce que je sache.

Un faible rire dénué de joie échappe au plus jeune.

— Tu me surveilles quoi que je fasse.

L'amertume se déverse dans son ventre et lui procure une sensation désagréable, comme de l'acide qui le ronge.

— Je devrais être reconnaissant que personne ne me suive aux toilettes aussi ?

— Reconnaissant d'être en vie surtout.

Ce n'est pas ce que je voulais entendre...

Il y a cette inquiétude qui plane sans cesse et qui secoue son estomac. Ce ton qui semble dénué d'empathie le rend nerveux malgré lui.

Il se retient de verser une larme, se maudissant de pleurer aussi facilement.

Ça lui plairait d'être insensible quand il le faut, assez fort pour s'imposer comme le fait Jungwon.

— J'ai accepté de rester ici parce que ton frère m'a promis d—

— Je ne suis pas mon frère, Sunoo.

Il se tait.

La réponse de Heeseung résonne dans son esprit.

Il est vrai que l'apparence identique au millimètre près ne change rien au fait que leurs comportements peuvent même paraître diamétralement opposés.

Parfois, Sunoo oublie que Heeseung est Ace.

Ace c'est l'homme froid qui a ordonné la mort de quelqu'un part téléphone un jour, qui a menacé Ann avec une arme, qui manipule avec aisance les armes à feux et qui parfois traîne avec quelques taches de sang.

Il ferme les yeux et expire avant de les rouvrir.

Heeseung n'est pas Ethan. Et inversement. Les mots de Jungwon lui reviennent en tête. Est-ce qu'il a fait le bon choix en restant ici ? Et peut-être que ces baisers ne sont qu'un jeu.

Un stupide jeu qui lui a laissé croire plus.

Il se sent parfois naïf. Quelque chose qu'il aimerait stopper et qui ne dépend pas de lui.

Tu tombe toujours amoureux Sunoo.

Il a des daddy issues.

Le téléphone de Heeseung sonne. Il fixe l'écran puis lui adresse un coup d'œil avant de lui lancer une dernière phrase.

C'est l'histoire d'un garçon. Il ne sait que faire ça...

— Finit ton assiette.

...aimer.

Qu'il est stupide.

Dégoûté, Sunoo abandonne sa fourchette, les yeux brillants de larmes et quitte la cuisine pour de bon.















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À partir de là les publications seront nouvelles. Je veux dire par là que vous aurez de nouveaux chapitres (même si certains vont comporter des anciens passages)

Je ne sais pas si je suis clair mais voilà, j'espère que ce chapitre vous aura plu. Il a connu beaucoup de modifications et j'avais dis dans la version précédente ne pas être satisfaite de la discussion entre Heeseung et Sunoo.

Et bien celui-ci me plaît bien mieux ! 😊

J'espère arriver à écrire cette histoire de façon meilleure jusqu'à la fin et qu'elle vous plaît toujours. Merci pour votre soutien ! 🤍

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