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10. Douloureuse torture.

Nb : présence de scènes violentes dans ce chapitre !!

***************

L'esprit embué, le ventre vide et sa crise d'angoisse ont eu raison de lui.

Être enfermé entre ces quatre murs depuis ces quelques heures ont suffit à le rendre fou. La peur que provoque la présence de cette horde armée, de ce danger est si intense qu'il a fini par taire toute trace de courage en lui.

Sunoo n'est qu'une épave.

Prisonnier des secondes défilant avec lenteur, précédant l'heure de sa sentence. Et en parlant de sentence, la sienne se résume au moment où cette porte s'ouvrira.

Dépourvus de ses repères, ses pensées les plus vils le torturent sans répis; le rongeant de l'intérieur, prenant de l'ascendant peu à peu. Le manque de comprimé ne se fait pas tant ressentir à sa plus grande surprise.

Lui qui pouvait se mettre dans certains états juste en omettant une prise.

Réfléchir est devenu un supplice. Attendre est plus qu'une punition. Patienter le rend fou. Peut-être que Jungwon a appelé la police qui sait. C'est la réaction la plus logique.

Peut-être même qu'ils le cherchent là en ce moment.

C'est dur de rester positif, d'espérer sortir d'entre les griffes de son prédateur. Un livreur de pizza qui s'avère être un criminel. Digne des meilleurs thrillers que son frère a pu lui faire voir.

Souvent assit au troisième rang de la salle de cinéma, les images s'enchaînent sur la projection à une si grande vitesse qu'elle donne l'impression que les personnes bougent.

C'est un tout autre univers, de la fiction.

Des scènes fictives, piégés dans une série d'imagination. Parfois tirés de faits réels. Et on oublie par moment que ces horreurs peuvent se dérouler dans la réalité.

Bien sûr qu'en quittant le cinéma, on ne pense pas à se faire attaquer par un tueur en série. Le vivre est bien plus effrayant. Sa vie est en danger.

Sunoo se refuse à penser à ce qui l'attend.

À chaque soupir, il se brise un peu plus, suppliant n'importe qui, n'importe quoi pour pouvoir s'en sortir.

Le silence de la pièce est plus qu'angoissant. Il n'a cessé de malmener ses cheveux en repensant encore et encore au livreur.

Cette tension d'effroi qu'il y avait eu entre eux; ces milliers de frissons de peur à chaque fois qu'il se remémore le bout de canon contre sa peau.

Toujours assis contre le pieds du lit, il souffle en posant sa nuque contre le matelas. Depuis, il n'a plus bougé d'un iota, son regard anxieux pointé sur la porte, l'envie de fuir n'étant pas loin.

Soudain, un hoquet de surprise lui échappe en voyant le poignet tourner. Effrayé, son corps est incapable d'effectuer le moindre geste.

La porte s'ouvre, grince, et après ce qui semble être de longues minutes d'attente, une silhouette se dessine en face de lui. La même que tout à l'heure.

Toujours et encore cette personne totalement vêtue de noir bien plus élancé et plus bâti que lui, ses cheveux ébène coupés courts et dégagés de son front.

Ses manches relevés dévoilent une multitude de tatouages.

De fines lèvres et des yeux de faucon, mais cette fois-ci tenant une mitrailleuse dans sa main. Ce qui ne laisse pas Sunoo indifférent, qui lâche un hoquet de surprise.

Mais par dessus tout, c'est l'odeur délicieuse provenant du paquet qui attire son attention.

Il ne peut empêcher son estomac de crier famine, de hurler à mort. Le livreur referme derrière lui avec douceur.

Si Sunoo aurait voulut tenter le tout pour s'échapper, la simple vue de cette arme le calme, le cloue au sol. Il n'a jamais été fan de tout ce qui représente la violence.

Les armes à feu, les couteaux, bâtons, bombes... tout ce qui a un rapport avec la violence le terrorise.

— Tiens, je t'ai apporté à manger, lance l'homme armé, l'air de rien.

À manger... ?

Il a fallut du temps à Sunoo, un moment pour cligner des yeux avant de comprendre.

Il essait de comprendre. Depuis quand les kidnappeurs nourrissent leurs captifs ? Et surtout, que veut cet homme de lui ?

Et puisqu'il fait la remarque, cette chambre est si propre et confortable que cela en est troublant. Dans les films pourtant... non. Il chasse ces idées.

— Tu ne te souviens toujours pas ?

Se souvenir...

Il n'est pas sûr de comprendre, ça non plus, fronçant les sourcils un moment. Peu importe, il n'a pas assez de force pour réfléchir qu'il sent son ventre grogner.

Mange, ordonne presque le livreur.

Le noiraud secoue vivement la tête de droite à gauche, se recroquevillant contre le pieds du lit, ses pieds ramenés contre lui et tenues par ses bras.

La terreur l'empêche de parler.

Et cette arme contribue aux battement chaotiques de son cœur. Et si cette nourriture était drogué ? Et si cet homme était responsable de la drogue contenue dans son verre ?

Parce que Sunoo est persuadé d'une chose, il a été sous substance illicite.

Lui qui croyait avoir fait un blackout a, au final, récupéré de brefs souvenirs de la soirée. Ceux qui concernent ce groupe d'étudiants qui sont peut-être de mèche avec le livreur.

En même temps, Ni-ki s'infiltre dans ses pensé.

Ni-ki qui a qualifié ses médicaments de drogue. C'est si flou que réfléchir le fait grimacer de douleur. Quoi qu'il en soit, il a peur.

Peur de se perdre dans les méandres d'un plaisir éphémère, perdre tout contrôle sur son corps et livré à cet homme. L'horrible sensation de savoir que tout ça a été orchestré à son insu lui fait froid dans le dos.

Et puis, il y a ce « Ace ».

Sauf s'il ne s'agit que d'hallucinations. Sauf s'il aurait mal entendu dans ces toilettes.

Il ramène ses cheveux en arrière, sanglotant presque, tellement ses maux de têtes lui donnent l'impression de devenir dingue.

— Hé, ça va ?

Ce ton se veut inquiet.

Or Sunoo ne le voit pas sous cet angle. Tout ce que son cerveau retient est le danger imminent que provoque la présence de la mitrailleuse.

L'homme tente de s'approcher mais s'arrête en plein élan en voyant le plus jeune trembler. Sunoo ne s'est même pas rendu compte des tremblements de ses membres, encore moins du sale état dans lequel il se trouve.

Son corps s'est juste mis en alerte devant le geste vif de son vis-à-vis.

Putain ! Laisse s'échapper le livreur.

Le noiraud sursaute.

La mâchoire crispée, l'homme reprend avec des pas plus lents et dépose le sachet à bonne distance.

— C'est un sandwich, avec de l'eau.

Sunoo ne bouge pas.

— Mange ou tu vas crever de faim.

C'est suffisant pour que le garçon secoue de nouveau la tête, de façon négative.

L'homme armé se tient le haut du nez.

— Merde, il va me buter... semble-t-il dire d'une voix plaintive.

Je l'ai traumatisé !

Le livreur s'accroupit au sol. Il tente un sourire. C'est si crispé que Sunoo croit faire face à une vision d'horreur. Ce sourire est bien plus terrifiant que l'air grincheux habituel de son vis-à-vis.

Il écarquille les yeux, ses poumons se vidant d'air, blème.

— Écoute, soit sympa, collabore ?

— L-Laissez-moi partir... s'il-vous-plaît... murmure de nouveau Sunoo.

Au vu de l'expression faciale du livreur qui décline, Sunoo comprends qu'il ne s'attend pas à ce type de réponse.

D'ailleurs, il paraît même... désespéré ?

— C'est bon, il va me buter. J'suis fichu. Je l'ai cassé.

Qui est ce « il » ?

Le livreur reprend avec un minimum de douceur cette fois-ci.

— Regarde-moi, Hey, regarde-moi.

Il parle avec lenteur, comme un humain qui tente d'apprivoiser un animal effrayé. Il délaisse son arme et le pouce sur le côté.

En remarquant que le regard de Sunoo se braque dessus, il le pousse encore, d'abord avec sa main, puis son pieds jusqu'à ce que la mitrailleuse se retrouve au coin de la pièce, bien loin d'eux.

Malgré tout, Sunoo ne décroche pas.

— T'as pas à avoir peur ok ?

Bien sûr que je dois avoir peur !

Aucune réaction.

Le livreur soupire et se lève. Il se saisit d'un drap et recouvre l'arme avec.

Dès lors, c'est comme si Sunoo quitte son état transi. Ne plus avoir cet arme dans son champ de vision contribue un minimum à ce qu'il se sente rassuré.

Bien que le livreur lui fasse toujours peur.

— Top, j'ai toute ton attention à présent.

Sunoo ne lui répond pas.

— Il faut que tu te nourrisse.

Il reste muet, ses lèvres scellées.

L'homme lâche un bruyant soupire et reprend le sachet. Il en sort le sandwich qu'il goûte lui-même.

Tchu vois ? Che pas empoichonné, dit-il tout en machant.

L'étudiant n'arrive pas à empêcher un air dégoûté se peindre sur son visage. À vrai dire, il n'a jamais aimé les gens qui parlent en machant.

Il a l'impression de capter chaque bruit qu'ils font lorsque leurs dents écrasent entre eux la nourriture, jusqu'à ce que cette dernière devienne une pâte gluante induit de salive.

C'est repoussant.

La grimace déforme les traits de son visage malgré lui.

— Et attends... lui signale l'homme.

Il ouvre la bouteille d'eau et le vide en quelques gorgées. La grimace de Sunoo s'accentue. Il y a ces moments qu'il haït au plus profond de son âme, lorsque d'un coup, il se sent capable de capter n'importe quel son. Même moindre.

C'est comme s'il percevait le monde cent fois plus fort que les humains normaux.

— Tu vois ? Je suis pas mort.

D'accord.

Il est vrai qu'il commence à ressentir la faim plus intensément que jamais. De plus, tout ce petit sketch a permis en quelque sorte de ne plus se focaliser que sur sa peur.

— Tu vas manger ?

Aucune réponse.

— Tu préfères que je sorte ?

Et cette fois-ci, contre toute attente, le livreur reçoit une réponse. Une réponse ! C'est subtil mais suffisant car le noiraud opine du chef.

— D'accord. Je ne serais pas loin.

Sunoo n'ajoute plus rien.

Son regard est braqué sur l'homme qui se redresse. Il ramasse son arme sans retirer le drap. Il aimerait dire qu'il lui en est reconnaissant. Cependant, il a du mal.

N'oubliant pas qu'il s'agit de son ravisseur.

Quand bien même il a tenté de se montrer sympathique. Mais avant qu'il ne sorte, sa petite voix fluette arrive enfin à se faire entendre.

— Je peux... v-vous poser une question ?

— Vas-y ! Répond automatiquement le livreur en lui faisant de nouveau face.

Sunoo se mord la lèvre, réfléchissant à ce qu'il pourrait demander. Il ne devrait pas être trop direct en premier.

— C'est quoi... votre nom ?

Autant en savoir le plus sur lui, au cas où il réussirait à fuir.

Le livreur semble surpris un instant en haussant les sourcils, comme s'il ne s'y était pas attendu, avant de lui lancer un large sourire.

Cette fois-ci, il est moins gênant, sûrement du fait qu'il paraisse si naturel qu'il semble illuminer d'un coup, animé d'une grande joie.

Ce qui surprend Sunoo à son tour.

Ce changement d'humeur le déstabilise. Il peut percevoir dans les prunelles de l'autre une grande satisfaction.

À croire qu'il s'agit de LA question qu'il attend depuis un moment.

Jay. Ne l'oublie plus cette fois-ci.

Et Sunoo ne sait pas pourquoi il a eut cette drôle de réaction dans son corps.

***

Elles sont en tout trois berlines noirs à s'engouffrer dans ces ruelles sombres.

Ses doigts pâles tiennent avec une certaine lassitude le volant. Les phares illuminent le chemin, mettant en lumière l'allée remplie d'ordures.

Les poubelles traînant un peu partout, les petites bêtes se cachant dans l'ombre.

Soudain, les véhicules descendent une petite pente qui mène vers un souterrain ; un espace immense d'où provient de la musique et le rugissement des moteurs.

Des murs sur lesquels se trouvent des tags et inscriptions ; des murs dont la peinture s'effrite. Il y a ces colonnes géantes qui soutiennent le pont au dessus d'eux.

Le clignotement des quelques ampoules encore en bon état contribue à éclairer le long couloir.

Tout s'arrête. Les jumeaux sortent de sa voiture, au même moment que ceux qui les accompagnent. Le claquement des portières attire l'attention des autres.

Devant eux, se dresse un groupe dont le nombre dépasse largement le leur. Comme si la mort les avait frappé, aucun de ces gamins ne bouge; et sur leurs visages se lit la surprise de les voir avancer.

— Hé ! Cri l'un d'entre eux. Vous êtes qui vous ?

Un adolescent à l'allure singulière. Il semble minuscule, comme un petit point au loin. Du moins, aux yeux de Heeseung.

Le groupe d'adolescents sort leurs armes, bien qu'ils restent en retrait, derrière celui qui parle ; à l'affût du moindre mouvement suspect.

— Vous êtes sourds ou quoi ? Répète la voix de la silhouette qui plisse des yeux pour mieux les voir. J'vous ai posé une ques— oh bordel.

Son visage se décompose à une vitesse hallucinante alors que la première chose qu'il aperçoit sont les mèches cendres, relevés en arrière pour l'un et tombant sur le front de l'autre.

Et surtout, des mirettes or parsemés d'ombres pour l'un, clairsemés pour l'autre, une insolence se cachant derrière ces dernières.

Les autres ne tardent pas à les apercevoir eux aussi. Leurs teints devenus livides, comme à l'approche d'un danger imminent.

Les jumeaux ont à leurs côtés un individu aux cheveux châtains portant des lunettes de vue ; et derrière eux, cinq hommes aux traits matures, une cruauté frappante se lisant dans leurs regards.

Les adolescents semblent confus, excités, effrayés ; parce que tout en bas de l'échelle, ils n'ont jamais eu à les croiser.

Mais les plus vieux réagissent plus vite. Ceux là qui reconnaissent la fourche du diable qui s'est dédoublé, leurs supérieurs. Leurs gestes sont précipités, tremblant.

— Va prévenir Yeonjun ! Peut-on entendre au beau milieu de la foule.

Les mains dans les poches, Ace avance, une arrogance non voilé dans chacune de ses gestes et sans aucun regard pour qui que ce soit.

À l'instar de son frère pour qui ces gamins ne semblent même pas exister. Seulement, Ethan arbore son éternel face figé dans le temps qui ne traduit presque aucune émotion, sauf ses prunelles.

Leurs pas sont assurés, censés les mener vers un objectif. Mais comme un parasite sur leur chemin, celui qui leur avait demandé leurs noms plus tôt ne bouge pas.

Il est resté avec audace à la même place, s'inclinant légèrement.

— C'est un honneur de vous rencontrer, dit-il, voulant serrer la main au premier jumeau.

Heeseung lorgne sur son bras tendu avec dédain, le sourcil arqué alors qu'il ne prend même pas la peine de le saluer; son zèle le faisant pouffer intérieurement.

Et sans bouger, il fait tournoyer sa bague de ses doigts. L'autre, la mâchoire crispée, se rend alors compte de son erreur.

Il a oublié sa place...

...celle à ses pieds.

La sueur perlant sur son front le fait frissonner, son corps incapable de rester de marbre devant l'aura dangereuse entourant les jumeaux.

Et c'est si difficile de croiser leurs regards, quand on ne peut y voir que des flammes ténébreuses.

Paralysé par la peur mais aussi vexé par le rejet de Heeseung, il poursuit malgré tout son monologue.

— Le chef ne nous a pas prévenu de votre arrivée. Actuellement, nos hommes vous préparent la meilleure place pour—... A-t-il continué, pensant sans doute que leur présence est dû aux courses nocturnes organisée par leur gang.

Seulement...

La suite de sa phrase se perd dans un gémissement plaintif lorsque le châtain à lunettes claque son poing contre sa figure, le faisant vaciller vers l'arrière.

— Dégage. Ace s'adresse pas à des vermines dans ton genre, lui crache-t-il.

Le gamin se retrouve avec le nez brisé et ensanglanté, son corps tombant lourdement sur le sol froid et bétonné. Cela ne semble pas alerter qui que ce soit.

Encore moins les jumeaux qui poursuivent leur chemin.

Le reste du groupe qui a suivi la scène s'est mis en rang, formant une sorte d'allée leur permettant d'atteindre plus facilement Yeonjun qui vient d'arriver.

Ils sont tous raides comme des piquets, droits comme des poteaux, la mâchoire crispée. Il y a une odeur de cendre froide et humide qui flotte dans l'air.

La brise d'ailleurs siffle dans leurs oreilles depuis qu'un silence catholique s'est installé. Paralysé par la peur, le simple fait de respirer est devenu un supplice.

Tiraillés par ce malaise insoutenable, avec comme musique en fond, les lourds pas des jumeaux se rapprochant.

À présent le chemin dégagé et la foule divisée en deux, ils peuvent apercevoir avec plus de clarté un garçon à peine plus âgé que les autres, aux mèches sombres, certaines attachées en une petite queue de cheval.

Plusieurs piercings se trouvent sur son oreille, son arcade souricière et ses lèvres, de sa veste en cuir émanant l'odeur de cigarettes.

Sa bouche en forme de cœur lui donne un air candide. Mais ses mirettes noires brillant de malice et sa corpulence rajoutent un certain charisme.

Cependant, lui aussi s'incline avec respect, l'air perplexe, comme s'il ne s'était pas attendu à leur venue. Son teint pâlit alors que dans ses gestes se lit une nervosité soudaine.

Les lèvres de Heeseung s'étirent avec discrétion.

— Relève toi Yeonjun

Yeonjun relève alors le buste aussitôt, comme s'il vient de se faire arracher une épine des pieds. Ethan souffle, ennuyé par la scène.

Le châtain à lunettes soupire, avant de poursuivre. Ayant d'abord attendu que Heeseung initie la conversation avant de parler à son tour.

— Tes gamins sont chiants, lance-t-il sur un ton plaintif.

Yeonjun comprends celui à qui il fait allusion; le garçon au nez cassé. Sa langue s'attelle à fournir une explication assez claire.

— La plus part sont encore des nouveaux et ne connaissent pas les règles à adopter en face de vous. Pardonne leur d'être aussi excités en voyant les jumeaux débarquer de nulle part. 

Et malgré la peur dans le creux des reins, il s'assure d'être le plus compréhensible possible; n'oubliant pas qu'en présence d'Ethan, un simple détail peut le conduire à sa perte.

Ce dernier n'ayant pas la réputation d'être laxiste sur le respect envers les plus haut gradés. 

À son instar, Heeseung est si impressionnant. Le peu de fois où il a eu à le rencontrer lui rappelle ô combien il lui est difficile de rester de marbre à l'entente de chacun de ses mots.

Les frissons que lui provoque sa voix.

Il a beau tenté de rester calme, c'est un sentiment contre lequel il ne peut pas lutter. Face au regard hypnotique de Ace, l'expression indéchiffrable qu'il arbore, il est obnubilé.

Obnubilé par l'un et effrayé par l'autre; être en face d'eux équivaut à se dresser devant un serpent à deux têtes venimeux et dangereux.

— C'est un reproche ? Articule en toute lenteur Heeseung, appuyé d'un regard mi sombre, mi ennuyé.

De quoi donner des frissons à Yeonjun qui lui répond à la seconde; pendant un moment, il a eu le souffle coupé, glacé par le ton de sa voix.

— Non, pas du tout ! Dit-il dans la précipitation.

Heeseung lui lance une boîte contenant des comprimés et s'occupe de la discussion, conscient que son frère n'adressera pas la parole à Yeonjun, le trouvant trop inférieure.

— Ces cachets. Je veux savoir comment on peut s'en procurer.

Sa voix est profonde, tranchante et sans appel. Yeonjun s'humecte les lèvres et observe la boîte.

— D'accord Ace.

La discussion donne l'impression de pouvoir s'arrêter là. Or Yeonjun reprend :

— Les rumeurs disent qu'un White a été assassiné par vous.

Heeseung lance un pauvre regard à Ethan qui se contente de garder son calme, comme si de rien n'était.

Je sais, répond au final l'argenté.

— Nous sommes tous à vos ordres Ace.

Heeseung sourit.

Le voir aussi soumis à lui...

... c'est exaltant.

— Ça tombe bien. Rend service à mon frère et... extermine les.

— Ça risque de déclancher un conflit— commence Yeonjun en ouvrant gros les yeux sur le coup de la surprise, ne s'étant pas attendu à un tel ordre.

Ses poumons se compriment l'espace d'une seconde, alors que l'information grimpe dans son cerveau.

Parce que leur monde aussi cruel soit-il est régit par des règles et des accords à respecter de façon scrupuleuse, au risque de déclencher des disputes inutiles.

Car il suffirait de franchir une limite pour qu'une guerre n'éclate.

— Alors, ils devront se frotter à moi, contredit enfin Ethan.

Il se met à fixer Yeonjun, ses yeux brillants d'une lueur dévastatrice et un peu hautains.

Yeonjun est effrayé par le sadisme dissimulé sur ses traits. Désire reculer devant cette aura dominatrice qui se renforce.

C'est au tour de Heeseung d'intervenir, venant tenir son menton entre ses doigts. À cet instant, Yeonjun est juste sous l'emprise de son supérieur.

— Soit leur pire cauchemar Yeonjun, ne laisse personne t'échapper.

Oui, tout ce que tu voudras.

— Je compte sur toi.

Yeonjun le sait. Partout, dans n'importe quelle circonstance, il lui dira toujours oui.

***

Il lui a fallut plus d'une quinzaine de minutes.

Pour fixer le sachet avant de finalement oser un mouvement vers l'avant. Dehors, la nuit a avalé la ville. D'ailleurs, Sunoo n'a aucune idée d'où ils se trouvent.

Il se contente de manger, ayant précédemment retiré la partie dans laquelle « Jay » a croqué ; lui et sa peur maladive des microbes.

Jay.

Il a cette sensation d'avoir déjà entendu ce prénom quelque part sans savoir où. Peut-être sa mémoire qui lui joue des tours.

En moins de temps qu'il ne faut, il termine le sandwich et prend une seconde bouteille d'eau. Le plastique autour du goulot le rassure, prouvant que personne n'y a déjà collé ses lèvres.

L'eau lui fait un bien fou.

À présent, Sunoo cherche à connaître l'heure.

À travers les barreaux, le ciel est d'un bleu encre avec quelques points lumineux. Il comprend que la nuit est à présent avancé.

Son raisonnement se tient.

Et puis, il ne sent pas trop la fatigue. Un peu mais de toute façon, c'est le chaos tout là haut dans son cerveau pour espérer le repos.

De plus, il pue la sueur, sa peau crasseuse et ses cheveux gras. C'est si désagréable qu'il a du mal à se sentir confortable. Pour un être si à cheval sur la propreté, il a du mal à ne pas faire une fixation dessus.

Il donnerait tout pour rentrer chez lui, se plonger dans un bain chaud parfumé avec des bougies tout autour et une musique relaxante, après s'être réveillé et se rendant compte que tout cela n'était qu'un cauchemar.

Oui, il donnerait tout.

Sans savoir que son réel cauchemar n'est pas encore là.

Et alors qu'il allait s'assoir sur le lit, la porte vole en éclats, cette dernière se heurtant avec violence au mur, le faisant tressaillir sur place.

Mais à la place de son kidnappeur, c'est trois types baraqués comme ceux qu'il a aperçu plutôt à travers la fenêtre qui font irruption.

Celui qui semble être à la tête de la troupe porte un tatouage en forme de dragon chinois dans son cou. Et les deux autres se sont précipités sur lui.

— Tiens le bien, ordonne le chef. Mets le au chaud dans la cave.

Il s'est débattu de toutes ses forces; la peur au galop et dévorant son ventre, sans comprendre se qui se passait.

— N-Non... couine-t-il presque, ses pleurs coincés dans sa gorge.

On le traine face au tatoué. Sa carrure imposante le fait déglutir. Ce type serait capable de lui broyer les os rien que par la force de ses bras.

— Attends, ordonne de nouveau le tatoué.

Même la poigne des deux autres qui retiennent Sunoo est si forte, lui faisant comprendre que sa lutte est vaine. Son nouveau ravisseur et ce visage typique asiatique affiche un sourire malsain.

— Il croyait vraiment te cacher de nous ?

« Il » ? Encore une fois, l'étudiant ne sait pas à qui associer ce il.

— Putain de Ace, crache le tatoué.

Ou pas. Il le sait à présent.

Encore ce Ace. Toujours ce Ace. À croire que son monde tourne autour de ce fantôme dont le visage n'a jamais été vu.

Le tatoué se saisit avec violence de la mâchoire de Sunoo, lui arrachant un gémissement plaintif et une larme.

— Amenez le, je m'occupe personnellement de le cuisiner.

Non non non non !

Et voilà qu'ils l'emmènent ! Ou est Jay ? Il le cherche un peu partout. Peu importe si Jay l'a enlevé, c'est la seule figure à laquelle il peut se raccrocher. La seule qui soit un minimum empreint de gentillesse.

Ces types prennent un couloir sombre qui mène vers une sorte de sous sol alors qu'il supplie en vain. On le jette dans cette pièce froide et sombre avant de le menotter contre le mur, le mettant à genoux.

— Reste tranquille !

— L-Laissez-moi partir !! N-non !!

Ferme là !

Une gifle puissante qu'on lui assène suffit à calmer Sunoo. 

Jamais de toute sa vie il n'a reçu un quelconque coup.

Du moins...

...pas dans ses souvenirs.

C'est la première fois qu'une main rencontre sa joue. C'est une sensation qu'il n'avait jamais connu. Et donc, le choc est tel qu'il ne réagit plus, figé sur place tandis qu'ils remettent les chaînes comme il faut.

Son regard se braque sur le sol.

Dès lors, Sunoo prend conscience de ce qui lui arrive. Il est enfermé entre les mains d'un groupe de criminel. Peu importe la raison, il le sait qu'il souffrira. Il le sait que leurs intentions à son égard sont loin d'être bonnes.

— J'espère que la suite te convient, se moque le tatoué.

Sunoo clos ses paupières, une sensation aiguë à la poitrine, sans savoir que ce geste lui coûterait pire.

Il n'a pas le temps de comprendre quoi que ce soit qu'il sent une vive douleur, le faisant grimacer au niveau de sa chevelure. Ses paupières s'ouvrent à la seconde.

Il sent ses yeux le piquer, les larmes aux coins de l'œil, menaçant de couleur à tout moment. La brûlure aux poignets à cause des chaînes en fer le tiraille.

Imaginant déjà les traces rougis contre sa peau et les éraflures. Ses jambes engourdis, un fourmillement remontant le long de la plante de ses pieds.

Et pourtant...

— Je pensais pas qu'ils seraient aussi bête pour te ramener. Mais maintenant qu'ils ont enfreint les règles, je vais pouvoir me défouler sur toi.

...aucun son, aucune plainte ne quitte ses lèvres.

Le cœur de Sunoo fait un bond dans sa poitrine. Il tente de comprendre les mots sortant d'entre les lèvres de ce type.

— Mais avant, tu as quelque chose que Ace veut. Je veux savoir ce que c'est.

Qui est ce Ace à la fin ?

— J-je s-sais pas... qui est A-Ace...

Un rire diabolique s'échappe du tatoué.

Putain de salope, il veut se foutre de ma gueule.

Sunoo fronce les sourcils tandis que son vis-à-vis lui adresse le plus désagréable des regards, ses orbes noircis par de la... colère ? Du dégoût ?

Il y a tant de ressentiments contenus dans ses yeux qu'il ne pourrait nommer tant ils ont l'air violents les uns que les autres.

— T'aimais bien bander pour lui allez. Je sais que tu le dira à lui et pas à moi. Mais tu vois, tu n'as pas le choix.

— J-je sais pas... je c-comprends rien...

À ses yeux les mots sortant d'entre les lèvres du tatoué n'ont aucun sens.

Son cœur cogne contre sa cage thoracique. Son sang pulse sans repit, poussé avec une force extraordinaire dans ses veines.

Soudain il se crispe de nouveau.

Son corps hurle à sa place tandis que son cri à lui n'a jamais pu quitter sa gorge.

Les yeux exorbités, Sunoo, couverts de sueurs froides, reste immobile, les petites plaies à son poignet saignants.

Le tatoué a sorti un couteau à son insu, créant une entaille au niveau de sa jambe. Loin d'être superficielle, elle n'en reste pas moins profonde qu'un couteau qu'on lui planterait dans la chair.

Le sadisme du tatoué le pousse à effectuer la coupure d'une lenteur exécrable.

Petit à petit, prenant tout son temps.


Les larmes roulent en abondance de ses joues et pourtant, Sunoo est comme spectateur de son propre malheur face à sa peau qui se déchire sous ses yeux.


Comme paralysé par l'intrusion de la lame froide dans sa peau.

— Je peux t'aider à t'en rappeler. Fait un petit effort, Sunoo.

Il connaît son prénom !

— Je ne sais pas... murmure le noiraud.

Le tatoué, ennuyé, retire la lame. Son plaisir de pouvoir le torturer ne tire pas de satisfaction devant cette sorte de sculpture qui ne réagit pas.

— Tu m'obliges à te faire du mal. Tant pis, tu n'avais qu'à parler.

S'en est presque surprenant.

Tout au fond, Sunoo se demande, qui sont-ils ? La mafia ? Une bande organisée ?

— Je ne sais pas...je ne sais rien, récite Sunoo continuellement.

Peu à peu, il laisse tomber les dernières brides d'espoir. Et c'est au beau milieu du silence accablant qu'il perçoit des pas approcher, un bruit répétitif taper contre le sol.

Quelque chose comparable à une canne.

— Je t'avais pourtant demandé de le garder intact, Renjun !

Une voix à le faire pâlir plus qu'il ne l'est.

Une voix du passé, un fantôme qu'il a terré dans ses souvenirs oubliés. Une voix qu'il reconnaît presque et qui réveille ses démons.

Une petite fissure prent naissance dans le mur érigé dans son esprit. Elle n'annonce rien de bon.

— Pourquoi je dois obéir hein ?! C'est Ace qui a enfreint les règles ! Vous allez le punir j'espère ?

— Ça suffit ! Espèce d'idiot !

Le tatoué, Renjun, reçoit une gifle de cet homme. Sunoo ne l'a pas vu.

Seulement entendu le claquement de peau.

Sa respiration est laborieuse, alternant entre frissons glacials et bouffées intenses de chaleur.

Une migraine insupportable le clouant au sol, tandis qu'une fièvre implacable s'empare de son corps.

Or malgré toutes ces souffrances physiques, c'est la terreur indicible qui paralyse chacun de ses membres.

Son être tout entier qui est figé en présence des dangereux individus qui le détiennent. Leurs voix lui parviennent comme des murmures qu'il peine à capter.

— ...Il va te tuer si tu continue ! Assène d'une voix sèche et rocailleuse, un peu vieillie.

Je suis sûr de connaître cette voix.

— J'ai pas peur de lui.

— Et bien, tu devrais. Puisque pour l'instant, c'est lui qui prendra la succession de votre père. Et tu devras lui prêter allégeance.

Il y a comme une fissure qui craquelle dans son esprit au fur et à mesure qu'ils continuent de parler. Avec l'impression que l'enfer ouvre sa gueule.

La réalité lui échappe, les membres engourdis et les fourmillements au niveau de sa jambe. Sunoo sent une faible brise heurter son visage et des pas tout près.

— ... négocié avec lui. Jay va l'emmener. Je ne veux plus te voir rôder autour de ce garçon. Est-ce clair ?

Silence.

— Veux-tu m'obliger à le répéter ?

— C'est bon putain, j'ai compris !

Il y a cette chose comprimant fortement ses poumons et lui tirant les larmes des yeux. Ses larmes dont la source semble inépuisable.

Sunoo ne voit que ça.

Un sol poussiéreux et l'entaille sur sa jambe. Puis, ses paupières se ferment. Incapable de lutter cette fois-ci, ses forces l'abandonnant pour de bon.

Il vient de sombrer.

Quelqu'un arrive pour détacher le corps inconscient de Sunoo, semblant contenir une rage, ses mains tremblants sous les efforts de monstre qu'il fait pour ne pas exploser.

Des mèches blondes, des lèvres pulpeuses et des yeux qui regrettent le sort qui attend le noiraud évanoui dans ses bras.

Je suis désolé... dit-il dans un faible souffle.







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Et voilà ! Chapitre 10 bouclé !!

Vos impressions ???

Il y a une information cachée ici, voir même plusieurs ! J'espère que vous êtes régalés !

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