04. Le roi fou.
Le domaine est hissé au sommet d'une falaise.
Chaque demeure est incrustée dans la pierre qui descend jusque vers l'eau de mer.
Au plus haut, le palace principal semble avoir déployé ses tentacules, qui colonisent ainsi la pente peuplée d'arbres.
Chaque zone est destinée à une utilisation précise. Un peu à l'écart, une construction souterraine sert de prison.
On y accède grâce à un escalier en pierre qui descend sous terre, bordé de hauts murs effrités, qui ne comportent que de petites ouvertures d'aération.
Seuls les membres du conseil des anciens possèdent les clés des barreaux de fers. On raconte qu'une fois la nuit tombé, des hurlements de douleurs voyagent au delà des remparts.
On y enferme les espions, les membres d'autres clans vaincus qui ont refusé de courber l'échine; et les hommes devenus incontrôlables au sein de la Triade.
Dans le noir, une femme arpente les couloirs. Ses talons claquent contre le sol rugueux.
Son chignon est soutenu sur le haut de son crâne, le reste de ses cheveux blonds tombant dans son dos en une lourde tresse.
Ses lèvres vermeilles contrastent avec son teint diaphane. Les reflets de la lune accentuent la pâleur de l'épiderme.
Or bientôt, la lumière ne lui parvient plus.
Elle s'engouffre dans cette prison aux boîtes d'aciers. Les clés émettent un tintement à chaque fois qu'elles s'entrechoquent entre elles.
Le bruit attire les oreilles curieuses des prisonniers qui se sont trop longtemps habitués au silence.
La femme les dépasse un à un, atteignant une zone tout au fond, isolée du reste des cellules.
Elle s'arrête, les épaules droites, démontrant son assurance sans faille. Légèrement cambrée, sa prestance irradie l'atmosphère.
Ses pupilles dorées fendent l'obscurité.
La femme insère une des clés dans la serrure. L'acier grince à son passage. Un bruit sourd tranche le calme de mort.
Avec attention, elle referme dans son dos. La pénombre a envahit la cellule, rendant sa vision trouble.
On entend pas grand chose; si ce n'est le fer rouillé qui grince, un léger souffle mourrant, et le froissement de tissus.
La blonde avance à pas feutrés jusqu'au fond de la salle. Il n'existe qu'une ouverture tout là haut qui laisse filtrer les rayons pâles de l'astre noctambule.
Elle pose les clés sur une table en bois couverte de poussière et aménagé à l'écart du prisonnier.
Parce qu'il y en a bien un. Celle qu'elle est venue visiter. Elle dépose aussi son sac et s'avance. Au fur et à mesure que les minutes s'écoulent, sa vision devient plus nette.
Elle distingue un peu mieux l'homme à genoux, les bras retenus dans les airs par des chaînes fixées au mur. Un éclair de compassion traverse ses mirettes.
Le prisonnier se tient en position de soumission, la tête penchée vers le bas. Ses épaules affaissées témoignant de son abandon.
Ses cheveux noirs serpentent le long de son visage, n'ayant pas été coupés depuis un moment. Une faible respiration émane de lui.
La chaleur embrase la salle, mêlée à l'odeur de sueur et de sang séché. Grimaçant, la blonde s'approche malgré tout.
— Mon trésor...
Le surnom roule sur ses lèvres, teintée de son amour chaleureuse et infinie.
Elle hésite quelques minutes, jusqu'à ce que sa paume lisse et duveteuse rencontre la peau rêche et ravagé par les blessures de l'homme.
Remarquant qu'il ne bouge pas, sa fine caresse devient plus franche. La ténacité dans son regard s'affaisse, remplacé par une douceur sans limite.
Elle se relâche, s'accroupit en mettant ses deux genoux au sol. Son regard s'égare sur les coupures qui parsèment la peau de l'homme.
Avec finesse et attention, ses doigts maigres et pâles, aux ongles vernis de rouge, glissent avec lenteur sous la masse capillaire qui cache le faciès du prisonnier.
Ne rencontrant aucune résistance, elle poursuit dans sa lancée, plaquant finalement ses paumes contre les joues de l'homme.
Il est si froid, si sale. Elle retient un sanglot.
— Moy detishki (mon petit enfant) tu m'entends ? Maman est là mon trésor, susurre-t-elle dans une voix qui flanche.
Le fait de n'obtenir aucune réponse contribue à l'effondrement des sentiments de la blonde.
— Ne t'en fais pas, je vais te soigner.
Elle retire une petite clé de sa poche et libère les bras endoloris de son fils. Bras qui retombent mollement aussitôt.
Avant que le corps ne vacille vers l'avant, elle se précipite en vitesse pour le retenir. La masse musculaire pèse, rendant la tâche difficile.
Cependant, elle s'efforce comme elle peut, arrivant à faire basculer le noiraud dans le sens contraire, afin qu'il s'adosse contre le mur.
Elle se lève ensuite et revient avec son sac et y sort une gourde qu'elle apporte aux lèvres sèches du prisonnier.
— Tiens, bois ça.
Elle s'applique à conduire le goulot de la gourde à ses lèvres, l'aidant à se rafraîchir. Ce n'est qu'au contact de l'eau que le corps semble soudainement prendre vie.
La première gorgée est difficile, mais soulage sa gorge aride. La seconde gorgée passe avec tout autant de complexité.
Retrouver la sensation de ce liquide vital sur sa langue après tant de temps est étrange. Mais surtout, elle est réparatrice.
Au fur et à mesure qu'il boit, son corps en redemande encore. Il l'aspire comme une éponge, devenant avide d'eau, cherchant avec hargne à combler sa soif.
D'un coup, ses mains rigides prennent possession de la gourde. La blonde sursaute un moment à cause du geste brutal.
Elle recule, un peu effrayée, apaisée, heureuse de voir son fils réagir de nouveau. Son cœur palpite au fond de sa poitrine, un éclat joyeux égaye ses traits.
L'homme se harponne au goulot, les doigts épaisses cramponnées à la gourde. Bientôt, il redresse la tête jusqu'au ciel, ingurgitant les dernières gouttes.
La blonde se précipite en fouillant son sac et retire une autre gourde qu'elle tend à l'homme. Ce dernier le lui arrache presque des mains, réitérant les mêmes gestes.
Ceux, possédés, qui cherchent à tout prix à redonner vie à son corps meurtrie. Un sourire déforme les lèvres vermeilles de la femme.
Elle couvre le prisonnier d'un regard avide, contemplative devant une scène des plus exaltante.
D'un coup sec, la gourde est jetté.
Le bruit des gorgées disparaît, laissant un silence froid reprendre l'ascendant. Le souffle de l'homme se fait plus intense, laborieux et bruyant.
C'est un corps fané et piétiné qui reprend vie après tant de temps passé à dessécher. La femme se garde de bouger, demeurant quand même sur le qui-vive.
Elle observe son fils dont la tête est de nouveau penché vers le bas. Les battements de son cœur, ses épaules qui se rehaussent et descendent en continue.
Puis, lentement, l'homme relève la face.
La blonde sourit lorsqu'elle croise deux iris qui luisent d'or, un ambre parfait à ses yeux.
— Moy Syn... Dit-elle, un sourire aux lèvres.
Avant que le noiraud ne puisse parler, il se sent d'un coup étouffé. Les mots bloquent au fond de sa gorge. Une quinte de toux s'arrache à ses lèvres.
Il a l'impression d'avoir le torse écrasé. Il fixe la femme, l'horreur dans les yeux qui s'écarquillent. Il tend la main, luttant contre la pression contre ses organes.
Or à peine il effleure la blonde qu'il tombe vers l'avant.
Cette dernière, loin d'être affecté de voir son fils s'écrouler, le recueille dans ses bras maternelles. Le corps de l'homme repose contre ses vêtements au tissu soyeux.
D'un geste aimant, elle caresse la chevelure comparable au plumage d'un corbeau, fredonnant sur ses lèvres une comptine russe de sa région.
Spyat ustalye igrushki, knizhki spyat,
Les jouets fatigués dorment, les livres dorment.
Odeyala i podushki zhdut rebyat.
Les couvertures et les oreillers attendent les enfants.
Dazhe skazka spat lozhitsya,
Même le conte s’endort,
Chtoby nochyu nam prisnitsya.
Pour nous apparaître en rêve cette nuit.
Ty yey pozhelay: Ba-yu-bay.
Souhaite-lui : Fais dodo.
La chanson, d'apparence mignonne, résonne de façon lugubre entre les murs de la cellule. Peu à peu, les paupières de son fils s'alourdissent sous ses caresses.
Les jouets fatigués dorment.
Ils ne tardent pas à se fermer pour de bon. La femme chantonne, et ses bras protectrices se replient contre son fils. Elle l'enferme dans une étreinte possessive, presque douloureuse.
Dans son dos, deux hommes entrent, vêtus de noirs de la tête aux pieds, leurs visages cachés sous un masque qui ne laisse entrevoir que leurs yeux sombres.
— Ramenez le au domaine, ordonne-t-elle d'une voix glaciale.
Toute once de douceur a disparue, autant dans son regard que dans son timbre. Ses orbes menaçantes transpercent les silhouettes nocturnes.
Ces derniers obéissent, ignorant la pression qui alourdit leurs épaules.
— Mon trésor, maman est là maintenant. Nous rentrons à la maison.
***
Un vif mal de crâne l'accueille à son réveil.
Il porte sa main à son front, une grimace déformant les traits épuisés de son visage. La fatigue harassante l'envahit.
Heeseung se sent lourd, comme à chaque réveil.
Il pose ses pieds au sol, se rend compte de la façon dont son cœur sonne creux tout au fond. Un vide béant que le sang ne nourrit jamais à satiété.
Le même schéma se répète, il fait face aux moulures de la pièce qui a abrité son enfance, adolescence, et vie d'adulte. Le décor est minimaliste.
Composée de couleurs vives, loin de la palette sombre de cette prison taciturne.
Les éléments nécessaires ornent la chambre. Un lit, une armoire, un petit bureau, les murs et les meubles balançant entre le blanc et le brun.
La pièce baigne dans un éclairage naturel procuré par les derniers rayons de soleil d'un après-midi grisant. Tout est rangé.
Comme à chaque fois.
Comme si rien ne s'était passé. C'est un leurre, un doux mensonge dans lequel il refuse de se perdre depuis trois ans.
Mais peut-être qu'il est déjà perdu. L'enfant au cœur réduit à néant qui a perdu ses repères. Son ombre ne le guide plus.
Plus de murmures au creux de ses oreilles pour ordonner la flopée de pensées qui le torturent. Que devient-il sans cette partie essentielle qui le constitue ?
Il n'y a qu'un vide, et la nature en a horreur. Alors, il se doit d'être comblé.
Il tourne sur sa gauche, observant la lampe sur la table de chevet. Son regard se dirige sur sa main, ainsi que son bras habillé d'une tenue qu'il ne se reconnaît pas.
Il se redresse tout en ignorant son corps tiraillé par ses blessures, passant devant l'abat-jour, puis s'arrête devant le miroir. Quelques secondes pour confronter son image.
Ses cheveux sombres s'éparpillent sur son crâne. Ses pupilles ternissent, son teint hâlé est un cimetière à cicatrices. Ses vêtements sont quelconques.
Un pantalon en denim, un t-shirt et une veste potable. Il les fixe un moment, puis reprend sa marche. S'arrêtant devant la porte, il attend.
Son ouïe s'aguise, à la recherche de n'importe quel son. Étonnement, Heeseung n'entends rien. Ce qui pourrait le conduire à croire qu'il est seul.
Or son statut lui a servit bien des leçons; à savoir que l'absence de bruit n'exclus pas la présence d'une silhouette. Il ouvre, tombant sur un vaste salon.
Le sien. Les tons rouges, vives, se mélangent avec d'autres, plus ternes, pour garder une balance équilibré. De l'autre côté, sa cave personnelle est exposé.
Sur ses gardes, il jette un regard circulaire sur le salon. Puis, il avance avec lenteur jusqu'à une seconde porte.
C'est étrange. D'habitude, lorsqu'il se réveille, il est entouré. Toujours surveillé, jusqu'à ce qu'il dérape et se fasse de nouveau emprisonné.
Heeseung atteint l'entrée et remarque qu'elle est scellée.
— Bien sûr... souffle-t-il.
C'était évident. C'est presque sans surprise qu'il perçoit des pas dans son dos. Sans craindre le visage sur lequel il tombera, il se retourne.
Dès qu'il croise la tresse blonde qui repose sur l'épaule de la femme qui lui fait face, de brèves images apparaissent dans son esprit.
Heeseung grimace, se tenant de nouveau la tête, son cœur accélérant la cadence.
Parfois, il le sent tellement battre qu'il lui donne l'impression d'être une bombe à retardement, qui n'attend que l'heure fatidique pour exploser.
Les souvenirs de la veille le traversent, non sans lui provoquer quelques douleurs.
Le regard doré de sa mère, sa voix douceâtre et sombre, la façon dont se meut ses lèvres vermeilles. Ses caresses enchanteresses dans ses cheveux.
Il se rappelle avoir but, puis, avoir eut l'impression d'étouffer. L'impression qu'une poigne enserrait avec hargne sa gorge.
Heeseung n'est pas surpris par les méthodes douteuses de sa mère, ainsi que les mixtures étranges avec lesquelles elle voyage.
Il avait soif. Et de toutes les façons, si Katerina avait voulue le tuer, elle l'aurait fait depuis bien longtemps.
— Oh, tu es réveillé mon fils ?
L'homme la toise.
— Rappelle-moi de ne plus rien boire venant de toi.
Seul un sourire épatant orne les lèvres vermeilles de la femme.
— Tu as l'air en pleine forme. Un verre ? Propose-t-elle en mettant en évidence son verre contenant son vin. Attends, non, pas d'alcool pour toi mon trésor. Ne t'en fais pas, je te ferai une soupe.
La mine blasée de Heeseung n'entache pas le visage euphorique de la femme. Ses traits diffèrent des siens.
Une face ronde et petite, modelé avec tant de finesse, la dotant d'une beauté mirifique. Les sourcils définies lui rajoutent du charme, de même que ses lèvres charnues.
Ses cheveux d'or abondent. Ils sont retenus en queue de cheval haute et tiré avec sévérité, complétant la queue de cheval avec une tresse qu'elle semble affectionner.
Un fin nez, d'une petite taille vient orner le tout comme une cerise sur un gâteau. Katerina belinski, héritière de son clan offerte aux Lee dans le but de créer une alliance solide.
Quoi de plus terrifiant que la bravta et la triade réunies ensemble, faisant trembler les yakuzas.
Heeseung observe cette femme qui terre ses démons derrière sa beauté ensorcelante. Elle revient, perchée sur ses talons, avec un bol de soupe en main.
Il se rend alors compte qu'il ne s'agissait pas d'une plaisanterie de sa part.
— Tiens, je t'ai préparé ça.
Heeseung l'ignore. Il est hors de question qu'il touche à quoi que ce soit venant d'elle. Ils ne partagent plus grand chose depuis le temps.
Si ce n'est la même couleur d'yeux.
— Où est la clé ?
Face à son manque d'intérêt, le sourire de Katerina s'estompe. Elle dépose son bol de soupe sur la table, se tenant toute fière, le menton levé.
Elle déborde d'assurance et de charisme. Ses pupilles d'apparence chaleureuses, dissimulent la plus grande des cruauté.
C'est la mère des célèbres démons après tout.
— Je t'ai appris à dire bonjour. On s'en fous si c'est du déjà vu.
Le ton de sa voix tombe dans le grave. Rien avoir avec le mielleux peu convainquant dont elle faisait preuve tout à l'heure.
À peine, ouvre-t-elle la bouche que Heeseung lève les yeux au ciel.
— Pitié. Ce rôle ne te va pas et tout le monde le sait... sauf toi. C'est impressionnant.
— Heeseung.
— Donne moi la clé et tiens-toi loin de moi, lui signale le noiraud.
— Tu parles avec beaucoup de mépris. Je me vois obligée de refaire ton éducation.
Les lèvres de la femme s'étirent doucement sur le coin, ses yeux se plissant avec dangerosité.
Elle s'installe avec grâce sur le sofa, remettant en place sa tresse et reprenant son verre à vin qu'elle secoue élégamment.
— Je suis ta mère, et peu importe la quantité de fourrure entre tes jambes, je dicte la loi dorénavant alors, à toi de voir mon trésor.
Savourant le goût de la liqueur qui titille ses papilles, elle reprend sous l'air indifférent de son fils.
— Tu es privé de sortie jusqu'à nouvel ordre. Mais, si tu veux récupérer la clé, viens la chercher. Je t'attend.
Chaque mot roule sur sa langue avec fluidité et lenteur; est semé avec précision de sa voix féline et menaçante.
Savourant sa victoire dans sa position de force, elle s'abreuve de nouveau, laissant son assurance exploser au grand jour.
Heeseung prend une grande inspiration pour étouffer sa frustration.
— Si tu te demande comment mon père a pu te quitter, dis-toi que c'est à cause de ton attitude de peste.
La joie décline aussitôt du visage de Katerina.
— Je ne sais pas dans quel monde tu vis mais, je n'ai plus de mère que mon frère est mort.
Heeseung avance de quelques pas, le sadisme coulant dans ses veines. Une boule toxique se concentre dans son ventre, éjecte son poison qui ruisselle dans son corps.
Elle fait pulser son cœur avec véhémence.
Les pupilles ambre s'assombrissent, se forgeant dans un puit de noirceur. Le sentiment amer qu'est la haine ravage sa langue, transforme son regard en tempête.
Toutes les barrières ont été ôté depuis bien longtemps. Celles de celui qu'on nommait parfois le roi fou.
Le vide appelle à être remplis. Alors il aspire, détruit, réduit en cendres tout sur son passage. En une tornade dévastatrice, il ne possède plus de limites.
— Personne ne veut de toi. Personne n'a besoin de toi.
Il se penche vers la femme, un sourire carnassier ornant ses lèvres, tandis qu'il souffle dans un murmure maléfique chaque phrase qui contribue au courroux de la femme.
— Si tu n'as aucun but dans la vie, prend un katana et transperce toi le cœur avec.
D'un geste de main, il caresse la tresse de sa chère et tendre mère.
— Penses-y, un tout petit geste pour notre bien.
Dans une rage folle, Katerina repousse la main de fils, et lance son verre qui s'écrase au sol. Son visage se déforme tout doucement sous la colère.
Les veines se dessinent, s'allient sur son front qui rougit. Ses pupilles semblent lancer des éclairs.
Devant ce spectacle des plus divertissant, Heeseung se sent se détendre. Quand il provoque le chaos, le vide paraît se combler pendant un instant.
— Tais-toi ! Je suis ta mère, tu me dois la vie que je t'ai gentiment offert !
Elle se redresse au même moment que lui, dans le but de lui asséner un gifle.
L'acte qui permet à Heeseung de se saisir de son poignet, la retournant avant de passer son bras sous la gorge de sa mère.
Il resserre aussitôt sa prise, ses biceps gonflant avec l'effort.
— Hees—... ! L-la... au s...
Les mots se désintègrent dès qu'ils sont libérés. Les autres étouffent tout au fond de sa gorge, avec elle.
De façon cruelle, Heeseung raffermie sa prise, fixant son visage rougir et manquer d'air.
Et elle a beau le supplier, gigoter pour se libérer de son emprise, aucune pitié ne s'empare de son cœur. Il replie son bras, laissant son regard couler dans la pièce.
Il ignore les sons piteux de suffocation de sa mère, la tenant aisément contre lui.
Katerina presse comme elle peut sur les bras de son fils, abattant sa paume dessus, éraflant sa peau de ses ongles sans aucun succès.
Heeseung absorbe la douleur et se nourrit d'elle.
Il s'agit de sa liqueur de vie, consolatrice et réparatrice. La douleur le comble d'une certaine façon, le poussant dans ses retranchements à exploiter sa haine, encore et encore.
Sa mère a l'air de lui en vouloir. Pourquoi devrait-elle ? Le Dôme a créé de petits monstres. D'élégants monstres, à l'image de leurs parents, à l'image de leurs vices.
Heeseung perçoit la porte qu'on abat dans son dos.
Au même moment, sentant le corps de la blonde faiblir, il la lâche. Cette dernière s'écroule au sol en sombrant dans l'inconscient. Des pas se précipitent vers eux.
— Katerina !
Vole vers elle, prince charmant.
Un léger sourire orne ses lèvres. Tandis qu'un vieil homme se penche au dessus de sa mère, il zieute vers la porte.
De nouveau scellée.
Heeseung s'en approche, soufflant d'un air dépité en remarquant qu'elle est effectivement bloquée. Sa patience est mise à rude épreuve.
La frustration le ravage, hurlant à travers ses pores.
— Bon sang ! Heeseung ! Es-tu devenu complètement fou ?
— Depuis le temps, tu devrais te mettre à la page, réplique le noiraud d'un ton laconique.
Il jette un coup d'œil au faciès ridé, façonné par son inquiétude. C'est si touchant qu'il pourrait presque vomir.
— Elle respire encore, poursuit-il pour dédramatiser. À notre plus grand malheur.
L'homme range sa canne sur le côté, soulevant la femme avant de remarquer sa faible respiration.
S'assurant qu'elle ait juste perdue connaissance, il soupire avant de l'allonger sur le sofa.
— À tout hasard, tu n'aurais pas vu une clé ?
Heeseung se fait ignorer par le vieil homme qui prend soin de disposer Katerina, calant son cou sous un coussin.
Avec l'accord en cours, fragilisé par les évènements récents, il vaut mieux ne pas s'attirer la foudre des Russes.
Entre la perte d'Ethan et la menace de Vitaly, il ne manquerait plus que la mort de Katerina pour déclencher une guerre sanglante.
Ce dont Heeseung ne semble visiblement pas prendre conscience.
— Pourquoi ? Tu m'as l'air pressé de sortir d'ici, mon garçon.
Malgré l'apparence bienveillante de sa phrase, la face du vieil homme est recouvert d'un voile ténébreux, toisant avec violence le noiraud et son inconscience.
Le noiraud hausse les épaules. Le vieil homme reprends.
— Je ne sais pas où elle est.
— Oh... fait Heeseung en se déplaçant dans la pièce.
La porte est faite de telle sorte qu'on ne puisse l'ouvrir que de l'intérieur avec la clé. De ce fait, le vieil homme en manquant de la retenir à son arrivée, s'est enfermé avec lui.
Heeseung atteint son bar et se serre à boire. D'un coup, il se sent de bonne humeur pour quelques verres d'alcool.
Savourant une de ses précieuses bouteilles, il lorgne la mine courroucée de l'homme.
— Dommage. Ça aurait pu être le début d'une complicité entre oncle et neveu, dit-il avec ironie.
— De la complicité ? Tu tue sans remords et sème la terreur dans cette ville depuis trois années. Où est Renjun ? Articule avec lenteur son oncle.
Renjun, ce prénom lui revient en tête. La raison pour laquelle il a encore été enfermé dans les couloirs des lamentations.
Heeseung, dans un excès de colère, s'est comme à son habitude défoulé sur le bâtard de la famille.
Et refusant de leur livrer le lieu où il détient son demi frère, la sanction de son grand-père n'a pas tardé à le condamner.
Or malgré les blessures, tortures, ses lèvres demeurent scellées.
Il utilise à bon escient cette information qui semble valoir une fortune dans la situation où il se trouve.
Heeseung soupire en glissant un objet dans sa main à la discrétion de son oncle.
Aussitôt qu'il se tourne, il lance son couteau en direction de ce dernier.
L'ustensile de cuisine passe à côté du viel homme dont le souffle se coupe, et se plante dans la porte.
Malgré la frayeur qui ravage son épiderme usé par l'âge, il tente du mieux qu'il peut pour tempérer les battements de son cœur.
Il se retrouve dans l'incapacité de faire quoi que ce soit, face à l'imprévisibilité et l'instabilité des réactions de son neveu.
Aussi, la mer de noirceur dans ses yeux l'amène à croire que Heeseung n'est qu'un danger ambulant. Il a longtemps voulut le faire enfermer.
Et toujours, sa proposition à été refusée par Yuan Lee.
— Ton indiscipline me peine, Heeseung.
L'appelé demeure neutre, ayant fait exprès de le rater. Il flaire d'ici la peur du vieil homme. Il s'en nourrit, s'amuse à le terrifier en jouant avec sa vie.
Son oncle a beau se forcer à la dissimuler, elle s'écoule même de sa peau, de ses gestes. L'homme transpire la terreur qu'il lui provoque.
Le fait d'inspirer la crainte, quoi de plus délectant pour un fou.
— Navré.
Tant que Ace sera roi, il continuera à propager la terreur dans les ruelles, comme on le lui a apprit depuis tout jeune.
— Ta mère s'acharne à reconstruire cette famille. Mais tu t'entête à la repousser. Tu as faillit la tuer. As-tu vraiment perdu toute once d'humanité ? Regarde autour de toi. Tu détruis tout sur ton passage.
Chen crache son mépris dans une certaine mesure, la douleur ancrée dans chaque mot.
Il est malade de cette atmosphère morbide, des cœurs fracturés par les décisions de l'esprit ravagé de son neveu.
La situation qui se tend, et que Heeseung continue d'alimenter par le biais de ses actions néfastes pour la triade.
Si la douceur ne l'atteint pas, il tente de secouer ce cœur gelé en durcissant sa parole ; ou alors, peut-être qu'il ne fait que confesser son mal être.
Devant son monologue, le noiraud lâche des ricanements effroyables.
Les espoirs de Chen s'effondrent en compagnie de ces rires effroyables. Dans un soupir de défaite, il baisse les armes.
— Je crois que c'est peine perdue. Tu ne peux pas être sauvé.
Heeseung se redresse brusquement.
— J'ai un marché à te proposer. Je te dis où se trouve Renjun, et en échange tu me laisse sortir. Tu n'as rien à craindre, ils finiront par me retrouver.
— Après combien de mort ? Crache le vieil homme.
— Tu t'en fiche tant que tu retrouves ton neveu. D'ailleurs, j'ai toujours trouvé ça étrange, ce lien entre vous. On dirait presque ton fi—
Avant que Heeseung ne termine sa phrase, son oncle lui dérobe la parole.
— Très bien ! Je te donnerai la clé.
Un sourire carnassier orne les lèvres du noiraud. Fils. C'était le mot censé clôturer sa phrase. Chen pense garder son secret à l'abri.
Heeseung garde précieusement l'information dans sa botte, prêt à en user au moment opportun.
— Parle, exige le vieil homme.
— La clé d'abord.
— Je te la donnerai. Tu as ma parole.
Chen se refuse à livrer son information en premier. Pas avec un Heeseung aussi instable.
— Tic tac, l'heure tourne. Qui sait si tu retrouvera Renjun en un seul morceau.
Cependant, il se sent bien obligé de céder à la pression de son neveu. Le connaissant, Renjun pourrait se trouver dans un état lamentable, entre la vie et la mort.
Ne sachant pas combien de temps il dispose, sa mâchoire se resserre.
— Je ne peux pas te faire confiance.
— C'est sans négociation.
Face à l'intransigeante et sévère intonation du noiraud, Chen finit par retirer la clé de sa poche. Celle qu'il avait gardé en complicité avec Katerina.
Cette dernière lui avait confié prévoir de s'enfermer avec son fils jusqu'à ce qu'il retrouve la raison. Une idée qu'il a trouvé folle, sans pour autant lui refuser cette faveur.
Une fois la clé lancée en direction de Heeseung qui la rattrape, il espère avoir prit la bonne décision. Son cœur pulse, il craint la trahison à n'importe quel moment.
Cependant, son neveu ne bouge pas. Il soupire, son regard semblant s'adoucir. Les pupilles de Chen s'écarquillent.
Il croit avoir mal vu. C'est un fait que sa vision à cet âge n'est pas une source fiable.
Or après s'être bien assuré qu'il ne s'agisse pas d'un mirage, il décèle bel et bien l'ombre d'une résignation dans le regard du plus jeune.
Elle est frêle, trop fragile pour crier victoire.
— Ton discours sur la famille était intéressant, admet le noiraud. Tu connais la salle d'entraînement de mon frère. C'est là qu'il se trouve.
Le cœur de Chen sursaute, des suées froides l'envahissent. C'est glauque. Depuis la mort d'Ethan, personne ne se rend à ses quartiers.
Même Yuan Lee n'ose plus y mettre les pieds depuis la menace de Heeseung.
Le vieil homme n'imagine pas les scènes qui ont dû se dérouler dans ce lieu avec Renjun comme pantin pour son neveu.
Après tout, Heeseung prend pour responsable de la mort de son frère, la Triade. Et chaque jour qui passe, il s'acharne sur un de ses membres.
Pas une once de pitié qui fend la forteresse créé par son regard durcis, imprégné de haine. La peau blafarde du plus âgé témoigne de l'épouvante qui s'éprend de lui.
— Heeseung... qu'as-tu fait...
Jusqu'où Heeseung ira ?
Sa colère semble ne posséder aucune limite. Elle est si féroce, que même le temps ne semble pas capable de la tempérer.
Au contraire, celle-ci s'accroît et se forge dans son sang. Les coups de fouets le renforcent dans la haine, déviant de leur but premier, celui de le contrôler.
Un être unique avait le dont de contrôler mon esprit fragmenté. Il s'en est allé. Il n'y a plus d'espoir. Juste les abysses consolateurs de la démence.
Le noiraud le dépasse. Mais avant d'effectuer un pas supplémentaire, il plante une seringue dans le cou de son oncle sans remords.
Ce dernier, pris par surprise et incapable de se défendre, sens ses paupières s'alourdir, le conduisant dans un sommeil artificiel.
Ses genoux se plient sous la fatigue.
Son corps s'écroule vers l'avant sur le tapis. Heeseung jette la seringue à côté. Sa chambre est un repère de ce types de produits multiples comme ce puissant calmant.
— Tout compte fait, j'ai de meilleurs projets pour la famille, souffle-t-il au corps endormi.
Avant de s'en aller.
***
Port de Kwai Chung,
Lantau.
Le port se dresse sous son regard, sous forme d'un spectacle géant assourdissant. Les activités industrielles se mêlent dans une atmosphère vibrante.
L'immensité des lieux cependant est loin d'impressionner Heeseung. Il se fond dans la noirceur de la nuit, se déplaçant sur ses bottes à pas feutrés.
Les grues de quai, géantes, se hissent dans le ciel, manipulant de lourds conteneurs en métal, aisément déplacés par les machines.
Les moteurs semblent rugir, les câbles et les conteneurs qui s'entrechoquent crissent. On perçoit un fond constant de murmures mécaniques.
De petites péniches fourmillent autour des cargos immenses qui flottent sur les eaux turquoises aux vagues déchaînées de la baie de Kwai Chung.
En arrière-plan, les gratte-ciels de Kowloon s'élèvent au dessus de la brume, créant un contraste avec ses constructions urbaines.
À gauche, la montagne verdoyante de Lantau offre une vision naturelle qui s'insère dans le décor industriel du port.
Le brouhaha est constant, parfait pour Heeseung qui se faufile entre les carguaisons au port.
Certains employés surveillent des marchandises importantes entreposées, qui n'attendent qu'à être déchargés par les camions.
Si la plupart des échanges se font par des systèmes informatiques sophistiqués et des communications entre agents...
— Ici zone ouest. Comment ça se passe ?
...des employés sur les quais s'occupent de l'emballage, de l’inspection et de la gestion des conteneurs.
Ace a étudié l'équipe de nuit ainsi que leur emplacement et les armes qui seront déportés.
Il détient en sa position le matériel nécessaire qui servira à faire exploser tout cela. L'homme replace sa casquette noire et se prépare.
Il attend le bon moment avant de se faufiler parmi les silhouettes qui défilent, absorbées par leurs tâches.
Munie de leur uniforme, il évite les regards, presse le pas en tirant sur le chariot de ses mains gantés.
L'odeur du carburant diesel domine, se mêle au caoutchouc des pneus et des fumées que crachent les machines en pleine activité.
Les effluves salines poussées par l'eau de mer se fondent dans celle de la peinture fraîche, lorsqu'il se rapproche un peu plus des bords.
L’ambiance effervescente lui permet de passer le plus discrètement possible.
Arrivant enfin près des cargos, il aperçoit une unité vêtue de tenues militaires qui détiennent des armes.
L'homme décide de contourner le terrain pour se frayer un chemin par derrière, le bruit des sirènes et des cliquetis métalliques des chaînes bourdonnant dans ses oreilles.
Sur son chemin, il aperçoit un groupe discutant brièvement, des ouvriers en uniforme qui transportent des outils.
— J'pense faire le tour jusqu'à Sydney la prochaine fois.
— Ça va me manquer...
Des opérateurs de machines qui communiquent par radios et des superviseurs qui surveillent d'un regard perçant les transactions.
— « Numéro deux cent douze, un peu plus à gauche. »
Une fois à l'arrière, l'homme stoppe son chariot et s'accroupit près de la malle qu'il transporte.
Il l'ouvre en toute discrétion, observant le cablage brouillon au dessus d'une machine qui clignote, ainsi que le bruitage d'un ultimatum.
Satisfait, il l'a referme et s'en éloigne. À pas discrets, il se faufile derrière la première silhouette entre deux conteneurs, tel son ombre.
Ce dernier a à peine le temps de sentir un souffle froid frapper sa nuque qu'il se sent étouffer. D'un geste rapide et précis, Heeseung tranche sa gorge, armé d'un fin couteau.
Or avant qu'il ne dépasse le corps qui agonise en silence, un bruit brouillon provient du transmetteur du défunt. Heeseung s'en saisit.
— Tout va bien à l'arrière ? Lance l'interlocuteur en russe.
— RAS, réponds le mafieux avant de l'éteindre.
Il brise l'objet entre ses doigts, retirant les fils, le réduisant le plus possible en miette. Laissant les débris recouvrir le visage pâle du mort, Heeseung reprend sa marche silencieuse.
Dans les couloirs étriqués des cargos, il émet un sifflement, bougeant lentement la tête de chaque côté.
Son ombre dangereuse se dissimule dans celle de ces boîtes de métal que la lune fait déployer. Heeseung s'imagine entendre Future dans ses oreilles.
Rencontrant le dos d'un autre garde, il lui brise la nuque par derrière. Au même moment, une silhouette apparaît à l'intersection de deux voies, sandwich en main.
Ils s'arrêtent instantanément tous les deux, l'autre avec un regard livide et perplexe; Heeseung avec un subtil haussement de sourcil.
Le mafieux anticipe aussitôt les mouvements de son adversaire dès lors que ce dernier laisse tomber son pain, brisant sa main dès qu'il essait de transmettre à ses acolytes, sa position.
L'autre crit, un cri qui alertera sans doute le reste des gardes. Heeseung enchaîne ses coups sans laisser de temps à la réplique.
La longueur de sa main s'abat contre la gorge du garde en dernier, obstruant sa respiration. Sa victime émet un son muet avant de s'écrouler.
Il sort son silencieux et tire une balle dans son crâne.
Sa maîtrise en combat furtif permet à Ace d'avancer sans embuches. Depuis qu'il a quitté la malle, il n'a cessé de compter les minutes qui lui restent dans sa tête.
Parfois, il les accorde aux notes d'un des sons de Future, Mask Off, ses lèvres s'étirant dangereusement.
Ses cheveux se balancent à chaque mouvement, ondulant au dessus de ses paupières qui recouvrent ses iris.
Ambre, mais voilés par la noirceur de son cœur amer.
Bientôt, les couloirs en labyrinthe qui espacent les cargos exhalent l'odeur tenace du sang.
Les gardes ne tardent pas à être alertés par l'activité étrange qui se déroule entre des boîtes en fer.
Dansez, petites souris.
Heeseung est alerté par leurs pas répétitifs qui résonnent comme l'armée de Han Xin à la bataille de Gaixia. Ce général, dieu de la guerre*.
Il ne tarde pas, esquive la troupe prête à lui tomber dessus en changeant de direction, s'élançant hors des carguaisons.
Il replace son uniforme et sa casquette, puis slalome parmi le personnel sur le terrain.
À peine effectue-t-il deux pas qu'une explosion survient depuis le lieu délaissé plus tôt.
Une rafale brûlante le frappe en plein fouet. Les flammes s'élèvent dans le ciel. Une sirène retentit, les ouvriers s'activent au pas de courses, les cris fusent.
L'odeur de métal fondu et de poudre sature l'atmosphère. Heeseung avance avec calme, au milieu d'une marrée humaine qui se presse pour éteindre l'incendie.
Les machines sont en arrêt, les radios s'affolent, la mer se déchaîne. Les crissements des pneus contre le sol sifflent dans ses oreilles.
Des véhicules dont les portières claquent débarquent, des tenues militarisées et des agents qui en sortent, s'élancent sur les lieux de l'incendie.
Les russes.
Ils cherchent avec effervescence l'auteur de l'explosion. Mais tandis que Heeseung se prépare à quitter les lieux, une affirmation hurlée au dessus du boucan stoppe ses pas.
— C'est lui, arrêtez le !
Il se retourne. Il est seul, éloigné des flammes dévastatrices. Au loin, un groupe de la bravta se dirige vers une zone à l'opposée de la sienne.
S'ils ont retrouvé le coupable, ne serait-ce pas lui, Ace, qu'ils devraient poursuivre ? Alors pourquoi vont-ils dans le sens contraire ?
Heeseung comprends bien vite lorsqu'il aperçoit une autre silhouette toute vêtue de noire, poursuivit par les russes.
Sa course est maladroite et effrayée.
Curieux, le mafieux ne bouge pas et l'observe de loin, se posant des questions sur l'identité de l'individu que les russes s'apprêtent à tuer à sa place.
Autant ça lui est égal qu'on découvre qu'il est l'auteur de l'incendie, autant il ne se sent pas intéressé qu'un innocent meurt à sa place.
Cependant, il demeure figé lorsque l'inconnu se fait enfin intercepter, et qu'un cri de protestation lui échappe.
— Lâche-moi sale brute !
Cette voix... C'est impossible. Ce n'est pas lui ?
-------------------------------
Lui qui ??? Hmm mystère !
Alors...ce Heeseung ? Des avis... ? (Je suis remplie de doute alors je me casse-)
[*] : Han Xin est considéré comme un des plus grands généraux de l'histoire de la chine. Il est surnommé le dieu de la guerre dans la culture populaire chinoise.
À bientôt pour la suite !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro