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01. Cauchemars.

2010 - Tai hang,
Hong Kong island.

Assis dans sa chambre, un garçon âgé de six ans aux cheveux blonds regarde le vide. Le silence est son compagnon durant sa solitude.

Pas de jouets si ce n'est des figurines traditionnelles fait de bois. L'un d'entre eux qu'il affectionne représente le dragon Chinois. Il l'a trouvé traînant dans l'herbe.

Son père dit qu'ici, cet animal est vénéré comme une divinité.

Le garçon sourit. Lorsqu'il s'échappe du domaine durant les absences de son père, il aperçoit deux jumeaux qui portent un kimono blanc.

Dans leurs dos est brodé le fameux Dragon d'Or.

Et il paraît qu'ils sont venus des enfers car leurs pupilles brillant comme de l'or serait une malédiction de la déesse créatrice des hommes.

Il est fasciné par toutes ces légendes.

Or il n'en parle jamais. Parce que dans sa famille, on n'adore pas les dieux d'ici. On n'adopte pas les pratiques de cette Triade remplis de faibles et d'insectes.

Les Andreev ont toujours été au dessus de tout.

Soudain, un bruit familier se fait entendre. Celui des hélices de l'hélicoptère qui bat dans les airs.

C'est le signe de son arrivé imminente.

Le garçon se précipite de quitter la chambre. Il parcoure le corridor aux murs blancs et les tableaux à la peinture vermeille. Il descend les marches blanches des escaliers de ses petits pas.

À l'entrée dans le salon, il y a l'emblème de la Bravta.

Il se tient, impatient, se tordant presque le cou. Dans le même hall de l'entrée il y a une horde de personnes qui se mettent en rang.

D'abord le bras droit, puis les soldats et en queue de fil, le personnel de la maison. Tout le monde, absolument tout le monde doit être présent pour accueillir le maître de maison.

L'homme débarque par les portes en bois massifs ouvertes.

Vitaly est en tenue militaire.

Ses cheveux blonds sont coupés courts. Ses yeux bruns se plongent dans ceux du garçon. Un sourire étire alors ses lèvres.

L'enfant sourit à son tour.

— па́па ! (Papa) Dit-il en courant vers lui.

L'homme ouvre grand les bras pour l'accueillir.

— Moy Syn. ( Mon fils )

Le garçon est soulevé par les bras forts de son père et son maigre corps d'enfant est serré dans ces mêmes bras.

— Soyez le bienvenu chez vous Parrain ! Annonce l'assemblé d'une voix unie.

Vitaly ne réponds pas et avance de quelques pas au milieu de ses hommes postés de chaque côté. Il caresse les cheveux de son fils.

— Tu as été sage Sunoo ?

L'enfant se crispe et hésite avant de répondre.

— Hm, euh, oui...

— C'est un mensonge.

Un frisson parcoure le garçon. Il se mord la lèvre. Il a été si heureux de voir cet homme de retour. Mais voilà que la peur lui broie les tripes à nouveau.

À vrai dire, durant une de ses sorties secrètes, il s'est fait prendre par Irina, sa gouvernante. Cette dernière est la plus chaleureuse avec lui, et lui témoigne toute son affection.

Sa disparition date de quelques jours d'ailleurs.

— On m'a signalé ta petite escapade hors du domaine.

Le cœur de l'enfant se met à battre plus fort. La peur l'enveloppe au fur et à mesure que son père avance. Sa voix d'adulte qui se glisse dans ses oreilles nourrit son angoisse.

Sunoo reste accroché à son cou, le regard rivé sur l'entrée, refusant de confronter le visage de son père.

Comment ce dernier a-t-il pu savoir ? Irina lui aurait-il menti ? Elle qui avait promis de garder le secret.

— J-je s-suis déso— je suis désolé ! Je ne le referai plus ! Je suis dés—

Un bruit résonne, le faisant sursauter.

Ses yeux s'écarquillent et il se refuse à hurler.

Car cela ne ferait qu'aggraver son cas. Dans cette salle si blanche, il retient ses larmes devant le corps d'une femme de ménage étendue au sol.

Le crâne troué d'une balle.

Le blanc du sol devient pourpre.

Personne ne bouge devant la morte. Aucun mot ne leurs échappent, chacun habitué à la folie du maître des lieux.

— Moy sól-nych-ka (mon petit soleil), regarde ce que tu me forces à faire. Aurais-tu oublié la règle la plus importante ?

Malgré ses lèvres tremblantes, Sunoo répond aussitôt.

— Je ne dois pas te mentir.

La voix de son père est calme et doux, cachant une colère sourde tapis au fond de ses yeux. D'un geste rassurant, Vitaly pose son fils au sol et s'accroupit pour être à sa hauteur.

Déposant son arme à côté, il prend son visage en coupe et couvre son enfant du regard le plus tendre.

Mon père adoré, aimé et craint à la fois.

Perdu entre l'amour et la haine. C'est son cauchemar et pourtant Sunoo n'a que lui. Alors il continue d'aimer cet homme, peu importe la terreur qu'il lui provoque.

— C'est exact. Tu ne dois pas me mentir. Cette femme est morte parce que tes erreurs entraînent des conséquences.

Les gens tombent et meurent autour de lui. Par sa faute. À la moindre bêtise, un souffle de vie est arraché. Ça a toujours été ainsi.

Sunoo a le ventre nouée, il sait déjà ce qui va se passer par la suite. Et rien qu'à cette pensée, ses pupilles luisent et lâchent les premières larmes.

Son père recueille les larmes de son pouce, lui ordonnant d'une voix dure mais calme.

— Ne pleure pas.

Il cesse dès lors. Vitaly déteste quand il pleure. C'est signe de faiblesse. Les Andreev ne pleurent pas. Ce sont eux qui provoquent mort et désolation à leur passage.

Tels des malédictions.

— Pardon.

— Ne t'en fais pas.

Car après tout, il n'est encore qu'un petit garçon sensible. Mais bientôt, il partira pour l'armée. Là bas, il sera formé. Il sera le digne fils de Vitaly.

Un homme. Cruel comme son père.

— À présent, il faut que je te punisse. Parce que tu m'as désobéi.

Lentement, une main glisse contre la taille de l'enfant.

Les sanctions les plus cruelles résident dans la façon de savoir peser la douleur.

Les corps battus couverts de bleus sous un instinct primitif démontrent une faible intelligence et une incapacité à se contrôler.

Aux yeux de Vitaly Andreev, tout n'est que dosage.

Ce n'est pas tant la douleur physique qui compte. L'état mental prime. Conditionner un être à coups de punitions et de réconfort.

Et alors que la peau de son enfant est assez malmené par des griffures profondes, le père ouvre les bras au fils et le console.

Ça va, c'est finit.

— Je n'aime pas te punir. Mais tu m'y force.

Le père porte le fils jusqu'à sa chambre et tous deux s'allongent. Les doigts glissant dans les cheveux blonds et enguirlandés de l'enfant, il le rassure dans la peine qu'il a lui-même infligé.

Et Sunoo ne peut s'empêcher de le comprendre, lui pardonner, l'aimer.


























Trois ans plus tard (2027).

L'île de Hong-Kong, Tai Hang.













Il ouvre les yeux.

Des suées froides l'agressent entre les murs de la salle de bain. Une terreur présente dans ses veines fait trembler ses mains.

Sunoo referme les yeux, les lèvres entrouvertes.

Une quantité d'air s'infiltre en lui à travers ces dernières. Son torse se soulève de façon anarchique, cherche cruellement un moment de latence.

Ses paupières tremblent, ses doigts se resserrent sur le bord de la baignoire et un bout du rideau de douche.

Son cerveau se mobilise, fouille dans sa mémoire l'image qui le rassure. Un visage commence alors à se dessiner dans son esprit.

Un visage qu'il a peur d'oublier.

Qui le hante comme un spectre, lui donnant l'impression de n'être qu'un damné, accroché aux sensations passées perdues à jamais.

Peu à peu, la douleur se tase au niveau de sa poitrine. La tempête se calme, le vent retombe et il semble retrouver dans ce chaos, une respiration moins laborieuse.

C'est alors qu'il décide d'ouvrir les yeux.

Tout en combattant les larmes qui cherchent à s'accumuler au fond de ses yeux. Ses lèvres pulpeuses se collent, ne laissant qu'une infime espace pour un filet d'air.

Ses doigts relâchent le rideau à présent froissé.

L'homme tend le cou vers le tapis azurite dans un sursaut qui le ramène à la vie réelle, lorsqu'une alarme sonne.

Sur le téléphone d'Ethan.

Sunoo le ramasse d'un simple geste. C'est après tout l'unique objet qui lui reste du défunt. Il le garde depuis trois ans.

Et on lui dira qu'il n'a toujours pas fait son deuil.

Ont-ils tord en soit ?

Quand il n'est plus que résidus des temps oubliés, caresses d'autrefois, baisers éphémères qui le plongent dans une mélancolie chronique.

Sunoo fait le sourd et préfère valser avec les démons dans sa tête. En errance dans une nuit profonde à la noirceur opaque, la mort dans l'âme.

Avec tout le poids du monde, il se traîne jusque vers le miroir. Une buée la recouvre. D'un geste de main, il éclairci la surface, la glace lui renvoyant l'image la plus pathétique de lui.

Les poches sous des yeux injectés de sang. Les stigmates d'une nuit agitée. Il craint plus que tout ces sommeils profonds promis par Morphée.

Les cauchemars l'assaillent, lui dérobent le peu de lumière qu'il lui reste. Ils le dévorent grâce à leurs crocs pointus.

Sunoo fait face à son reflet.

Entre deux battements de paupières, il a l'impression que la réalité se déforme. Que ses traits se gomment pour laisser place à quelque chose de plus monstrueux.

Des formes imaginaires prennent vie, hallucinations qui personnifient ses cauchemars dans la réalité.

Il y a longtemps qu'il refuse de dormir la nuit. Il a beau prié le ciel d'alléger sa peine, il semble que les astres en rajoutent encore et encore à ses fardeaux.

Cette terreur qui paralyse son corps le soir et bloque sa respiration le rend malade. Il clos encore les paupières, voulant taire les voix qui bourdonnent dans sa tête.

— Tais-toi.

Toutes ces langues fourchues qui injectent leur venin et qu'il voudrait étouffer pour de bon.

— N-non.

Elles se relayent, l'accablent au quotidien. Ni-ki dit qu'elles sont menteuses et qu'il ne faudrait pas les écouter.

Or qu'est-ce que Ni-ki en sait d'abord ? Ce ne sont que des vérités dont il se cache en se maintenant dans le déni comme bouclier protecteur.

— C'est faux...

Elles alourdissent son crâne, le mal s'y faufile et s'y installe. Le mal lui fait perdre pieds et dans ces moments, son unique salvateur n'est autre que ces comprimés.

Il tire sur le tiroir d'un geste pressé, retirant des boîtes, des pilules qu'il avale. Il y a longtemps que Sunoo a arrêté de lire les notices.

Tant qu'il peut faire taire son mal de tête et tout ce qui va avec.

Allez, fait effet.

Ce sont de brefs moments de paix auxquels il a droit avant que ses séances de torture ne reprennent. Il ouvre à nouveau les yeux.

Il croise ses prunelles brunes aux quelques nuances verdâtres bien cachés, pas assez pour en faire des yeux noisette d'après certains.

Les formes disparaissent, les voix se tassent.

Il n'y a plus que la céramique froide, son corps qui se désintègre à petit coup et qui un jour, finira par s'effondrer pour de bon.

Une respiration légère s'instaure.

C'est lui en total possession de ses facultés, Kim Sunoo.

— C'est une nouvelle soirée, se dit-il, dans l'unique but d'attirer la positivité rien que pour faire raviver son corps bouffé par les ombres.

Une fois l'esprit apaisé, il peut déguiser son enveloppe charnel et lui donner un semblant de vie. Les autres n'y voient que du feu.

Jungwon, Ni-ki. Ils s'arrêtent à ses sourires fades qu'il répète dans sa salle de bain, à ses couches de maquillage qui donnent l'apparence d'une personne en excellente santé.

Trois ans qu'il répète sa routine.

Soins de la peau, cachets pour lutter contre l'anxiété, brossage de ses cheveux nouvellement blonds. C'est l'été.

Sunoo a tenté cette coloration sur un coup de tête.

Il fait face à ce visage un peu plus adulte et son corps devenu moins maigre, un minimum sculpté.

Et pourtant, tu penses toujours qu'il se décompose.

Il n'est qu'une jolie poupée après tout; si jolie à l'extérieur, se dit-il en touchant sa joue. Creuse à l'intérieur, ne sonnant que du vide.

Sunoo s'inspecte.

Il a toujours oscillé entre deux corpulences. Soit des membres jugés trop gros, soit des bras et des jambes squelettiques lorsqu'il suit un régime à contre cœur.

C'est la première fois qu'il atteint un tel résultat.

Son corps plus rigide en raison des séances de sport.

Sunoo enfile sa veste, se saisit de son téléphone et ce second téléphone qui ne le quitte jamais, ajoutant les clés de l'appartement.

Avant de partir, il fixe d'un œil un flacon en particulier. Le Sérum de l'oubli.

Il n'y a pas de raison qui explique le fait qu'il garde ces comprimés. Pourtant, il n'arrive pas à les jetter. Parfois, tout serait si simple s'il oubliait juste.

L'oublie, ton unique mécanisme de défense.

Or a-t-il le droit d'oublier ? C'est dans l'obligation de tous de rappeler. Chaque seconde de cette soirée sanglante, de cet instant où une vie fut arrachée.

C'est de son devoir de le garder en mémoire.

Comme un persécuteur, il s'inflige ce propre mal; celui de ruminer sans cesse le passé, au point de le voir s'étaler un peu trop sur son présent.

C'est sa peine. Celle de tous.

Sunoo referme le tiroir et descend. Il trace son chemin vers la porte. À peine a-t-il le temps de saisir le poignet qu'une voix l'interpelle.

— Sunoo. Tu ne manges pas ? 

— Plus tard, souffle-t-il.

Dans son dos, il arrive à imaginer l'air désespéré de Jungwon. Quelque chose qu'il préfère ne pas confronter. Il sait que son frère n'insistera pas.

Il y a longtemps que tout le monde a arrêté d'insister

— Ok, tu diras à Ni-ki d'arrêter de piller le frigo, crache presque son frère. Qu'il aille faire ses propres courses.

Sunoo prête à peine attention aux dires de Jungwon. Ce dernier aussi a grandit. Et pourtant, presque rien n'a changé.

Si ce n'est que les années ont favorisé son répondant cynique.

— D'accord, dit-il, bien qu'il a déjà oublié ce pour quoi il a été désigné.

Jungwon soupire dans son dos.

— J'ai un entretient aujourd'hui avec une entreprise. J'espère être pris.

Ce n'est que son souhait.

— Bonne chance.

Jungwon grimace, conscient de marcher sur des œufs. Il tente par tous les moyens de faire durer la conversation. 

— Ça fait un mois que nous sommes là. Il faudrait avoir une source de revenus stable.

Il est vrai que trouver un emploi dans un nouveau pays et à plusieurs kilomètres de ce qu'ils ont toujours connu peu s'avérer compliqué.

Après avoir obtenu sa licence, Sunoo a pris la ferme décision d'effectuer ce voyage, espérant pouvoir s'implanter ici en trouvant un travail assez rémunérateur. 

Jungwon pousse un soupir.

— Je ne me plains pas bien sûr. C'est moi qui ait insisté pour te suivre.

Sunoo se contente de garder le silence.

— Enfin, je suppose qu'on va se débrouiller com—

— Jungwon.

— Oui ?

— J'suis en retard.

Cette phrase qui dissimule une demande précise : t'as autre chose à rajouter ou je peux y aller ? Le language Sunoo est devenu particulier.

Jungwon l'accepte. Quand bien même ça le révolte de voir son frère dans cet état. Et il le sait que leur voyage se soldera par un échec. C'est la seule issue possible.

Peut-être qu'après, Sunoo verra enfin qu'il mérite mieux. 

Certains le diront pessimiste. Jungwon se pense assez pragmatique pour comprendre qu'il n'y a plus rien à sauver. Il faut tourner la page.

Alors il sera présent, jusqu'à ce que son frère se rende compte de l'amer fatalité. Il sera là pour le ramasser à la petite cuillère et ils partiront très loin de ce pays maudit.

Rien que tous les deux, recommencer à zéro.

— Vas-y, j'ai fini. 

Sunoo se presse d'ouvrir la porte et la claquer derrière lui. Sur le perron, l'air frais du crépuscule le heurte. Il regarde l'heure, presque dix huit heures.

Dès lors qu'il met les pieds dehors, il est happé par cet environnement nouveau.

Il se trouve sur l'île de Hong-Kong, dans un quartier appelé Lily Streets. Sunoo pense qu'elle porte bien son nom, au vu du cocon qu'elle forme et de la beauté de la nature qui l'environne.

Et rien de tout cela n'aura rendu sa beauté à ton âme noirci.

Le soleil se couche et les derniers rayons orangers inondent le quartier. Quelques pratiquants du taïchi passent, ressemblant à des moines.

Parfois, Sunoo a l'impression d'être hors temps avec ces ruelles aux allures d'un petit village. Tai Hang en soit est un village caché dans une ville, d'après ce qu'il a pu apprendre sur internet.

Avec des immeubles et infrastructures modernes tout autour. Mais jamais de gratte-ciels comme à New-York. Ici, il a une vue assez global car leur appartement se trouve sur une pente.

En définitive, un lieu paisible en apparence.

On ne dirait pas que les craquelures de cette jolie communauté soient infestées de mafieux.

Sunoo commence à marcher, apercevant au loin le temple du Lotus. Elle ne lui avait jamais paru aussi familière, la première fois qu'il a mit les pieds ici.

Puis, petit à petit, le blond s'est rappelé les quelques visites effectuées à cet endroit sous la tutelle des membres de la triade.

Des parents des jumeaux, de son propre père.

Un sentiment de dégoût le saisit à la gorge. Sunoo régule son envie de vomir, préférant se concentrer sur la statue de Bodhisattva, la déesse de la miséricorde assise en position de lotus.

Elle est enveloppé par un drap blanc.

Une femme et sa fille allument des bâtons d'encens. Des flash d'images traversent le blond. Il se revoit petit avec un bâton d'encens et deux paires d'yeux ambres à ses côtés.

Sa gorge se noue de nouveau et des picotements signalent leur présence sous sa rétine. Sunoo hoquette, puis souffle, une main contre son torse.

Ce n'était définitivement pas une bonne idée de s'arrêter là.

Cette ville ne cesse de lui rappeler un peu plus chaque jour un morceau de son enfance. Et lui qui pensait qu'en trois ans, l'être humain était capable de se métamorphoser.

De devenir plus fort, moins sensible.

Sunoo poursuit sa marche, passant sur la pelouse d'un terrain de tennis entretenue. Elle fait juste face à la bibliothèque de la ville.

Endroit dans laquelle il s'est déjà réfugié la semaine passée. C'est l'unique lieu où ses souvenirs s'entassent dans un coin, lui laissant une once de répis.

Et derrière les étagères tu t'effondre en pleurs sur ces histoires de romance sombres qui finissent mal. 

Là bas, il peut mettre ses pensées sur pause.

Tu le supplie de revenir, et il ne revient jamais.

Le blond passe ensuite sur une passerelle piétonnière qui surplombe un canal d'évacuation qui se remplis parfois quand la marrée est haute à ce qui se dit.

Cet endroit est presque féerique car la passerelle est bordée de plusieurs arbres.

L'un d'entre eux, plus imposant que ses compères se dresse de façon majestueuse, branches et racines se déployant de façon désordonnée.

La nature et sa liberté artistique.

Sunoo préfère marcher avec la grosse avance qu'il a prit.

C'est ainsi qu'il déambule comme une âme damnée sur ce chemin qu'il emprunte d'habitude jusqu'au Red Pocket.

Bar de la décadence, où les peines sont noyés sous l'alcool et les substances illicites.

C'est au Yee Woo Streets.

Non loin, il y a quelques hommes qui jouent au Mah-jong.

Il souffle et pénètre le bar.

Il n'ont pas encore ouvert et Ning-Ning se trouve déjà à son poste à nettoyer les verres. Elle porte avec fierté ses deux chignons, quelques mèches rebelles noires encadrant son visage.

— Sunoo ? Dit-elle, surprise. T'es en avance.

— Oui, je...

— Hé Qu Rong ! Fais gaffe avec les tables.

— Désolé.

Sunoo fixe l'individu qu'il a en quelques sortes côtoyé durant ces trois années. Et qui a grandit lui aussi.

Chemise noire dont quelques boutons du haut dévoilent un début de torse et une chaîne en argent au cou, un jean et les cheveux redevenus noirs ramenés vers l'arrière.

De profil, Ni-ki paraît tellement sévère.

Sunoo croise son regard lorsque le noiraud pivote en sa direction.

Il hausse le sourcil sans plus de réactions et s'approche. Sunoo remarque son habituelle veste en cuir.

— Salut Ni-ki, lui lance Ning-Ning.

Ni-ki s'est mis à porter cette veste depuis une date précise. Une veste qui, autrefois, appartenait à Jay.

Et jusqu'à ce jour, Sunoo n'a aucune idée de ce qui s'est passé entre eux.

Le japonnais lui assure cependant qu'il n'y est pour rien.

Ni-ki se contente d'un mouvement de tête envers la jeune femme. C'est qu'il ne parle plus trop. Et parfois, Sunoo a tendance à reconnaître des habitudes de Heeseung en lui.

Ça le tue autant que ça lui plaît.

— Serre-moi un verre s'il-te-plait.

— Tout de suite ! Mais la maison n'offre pas, prévient la jeune femme, armée d'un clin d'œil.

Ni-ki se contente d'afficher un rictus en coin.

Soudain, il sort une boîte et un retire un bâton de cure dent avant de le placer entre ses lèvres.

— Qu'est-ce que tu fiches ici à cette heure ? Demande-t-il dans le calme.

— Je viens bosser, réponds Sunoo de but en blanc.

— Il est tôt, lui fait remarquer le plus jeune.

Sunoo hausse les épaules.

— Je n'avais rien à faire.

Un énorme mensonge que le japonnais décèle à la seconde. À croire que Sunoo est un livre ouvert à la vue de tous et qu'il n'aura jamais droit à ses secrets.

Le blond détourne les yeux de l'homme, se concentrant sur l'intérieur du bar. Un style très masculin, un peu punk rock avec les tuyaux au plafond.

— Tu as littéralement deux heures d'avance, précise Ni-ki.

Il y a tout types de sièges. Les plus hautes aux barres de fer, les canapé en cuir rouge, des jeux installés et plusieurs écrans à chaque coin.

Ici, on sert des bières, des plats, des cocktails.

Mais surtout...

— Tu aurais pu faire autre chose en attendant. Je sais pas moi, t'occuper de ta plante, un truc du genre.

...on y trouve un trafic de drogue qui prolifère.

Et quand la nuit s'installe enfin, il y a le nouveau monde. Les danseuses, les billets, les paris d'argent.

— Maelys se porte très bien, Ni-ki.

Sunoo fixe cette porte rouge qui donne sur des escaliers. Elle mène à une zone vip à l'étage où des femmes sont sollicitées à user de leurs charmes pour des clients.

Pas n'importe lesquels cependant.

— Tu pue le mensonge à des kilomètres, Sunoo.

Ce sont en réalité des membres de Triades.

Ils ne sont pas si importants que ça. On les appelle les têtes de serpents. Ils sont comme des soldats, au plus bas de l'échelle pyramidale de cette organisation mafieuse.

Toujours vêtus de costumes et se croyant les rois du monde.

— Je vais bien, le psy bénévole, lui lance le blond sous le ton de l'amusement.

Pensant diluer la discussion dans une solution concentrée en humour.

Tu as refait des cauchemars ?

Sunoo se braque.

Plusieurs choses ont eut tendance à le pousser à bout depuis son arrivée à Tai Hang.

Parmi elles, se trouve son incapacité à se confier sur son enfance à présent que les souvenirs ressortent.

Il ne peut pas. Pas maintenant.

Le sujet du père reste tabou.

Et le pire étant qu'il n'a aucune idée de l'état de Vitaly. S'il est réellement mort comme le dit les rumeurs; ou s'il surgira un jour tel un cauchemar qu'on aurait envie de tuer. 

Puis, il y a aussi ces hommes de la Triade qui saccagent tout sur leur passage, rackettent bars, restaurants, petites comme grandes enseignes contre une soit disant protection.

C'est la loi du quartier.

Les responsables de commerce n'ont d'autres choix que de payer la taxe. Le bon côté étant qu'on ne se fait jamais attaquer, ni cambrioler ici.

Sauf quand il s'agit de membres d'une autre Triade.

Or cela n'est plus d'actualité.

Si avant, deux puissantes organisations avaient main mise sur Hong-Kong, il n'y en a plus qu'une, depuis que Stray kids s'est laissé fondre dans les rangs de Dark Moon.

Ce qui veut dire que tous ces types qui défilent sont sous la coupe d'un seul homme. Un unique chef qui se fait surnommé tyran, un roi fou couronné d'échardes.

L'homme cruel, dont la simple évocation de son nom provoque la terreur générale.

Sunoo souffle en fixant Ni-ki.

— Non, je dors parfaitement bien.

On l'entends comme des échos provenant de murmures de fantômes.

Ace.

***

22h 33 - Red Pocket.

— J't'ai demandé de me servir une bière ! Pas ce truc de merde !

Sunoo réprime un soupire, le visage sérieux, masque qu'il s'est façonné pour le travail. Dans ce milieu, il a affaire à des types de ce genre tous les soirs.

Et sa patience est vite mise à rude épreuve.

Avec la filière qu'il a choisit, trouver du travail dans une ville inconnue s'avère compliquée. Il s'accroche à ce poste qui le nourrit.

Et de toutes les façons, les intentions qui l'ont menés jusque là ont un but précis.

Un but à l'exact opposé de l'idée de reconstruire une nouvelle vie ici.

Non, lui, brûle sous une certaine rancune qui le ronge années après années.

— C'est ce que vous avez commandé.

— Tu t'fous de ma gueule ?

L'homme est élancé, massif, une grande barbe et le crâne rasé. Il ne semble pas d'ici, mais possède un tatouage imposant sur son bras.

Tu devrais avoir peur de lui.

Sunoo aperçoit le regard discret que lui lance Ning-Ning. En ce simple coup d'œil, il comprends. La jeune femme lui demande s'il a besoin d'aide.

S'ils doivent appeler Ni-ki.

Sunoo secoue la main sous le bar. Il peut bien gérer un client dont l'unique envie est de le faire chier.

— C'est bien votre commande monsieur, insiste-t-il.

— J'veux voir ton responsable. Il est où ?! J'veux quelqu'un d'autres que ce putain serveur à la con !

Le client commence à attirer des regards curieux et Sunoo pressent l'anxiété grimper. Il déteste ce genre de situations, ces moments où les regards sont rivés sur lui.

Ces moments où un client sur quatre le prends pour de la merde.

— Vous devez payer.

— J'ne payerai pas votre truc dégueulasse ! C'est pas de la bière ! C'est de la merde !

L'homme fait claquer le gobelet en forme de tonneau contre le comptoir. Ning-Ning ne reste plus en retrait, tentant quelques pas vers lui.

Le blond lui jette un coup d'œil et elle s'arrête.

Son intervention sera pire si cet homme cherchait à les agresser. C'est malheureusement des femmes qui sont prises pour des cibles faciles.

— Vous devez payer, répète Sunoo, intransigeant.

Le barbue se penche vers lui, l'air menaçant.

— Ah ouais ? Et tu vas faire quoi si j'ne paye pas ? J'pourrais t'en coller une. Peut-être qu'on sera mieux accueilli dans ce bar miteux.

Tandis que le client s'apprête à user de sa main, et ce, sous le regard insensible des autres, Sunoo recule. Il se remémore les instructions de Ni-ki.

Ne pas hésiter à sortir cette arme ci nécessaire. Ça les calme d'habitude.

« D'habitude. »

Et dans les cas où ça ne les calme pas ?

Personne n'interviendra, le blond le sait.

Ni-ki n'est pas là ce soir.

Par miracle, une voix tranche.

— Que se passe-t-il ?

Sunoo la reconnaît de suite. La silhouette masculine se dévoile en s'éloignant de la porte rouge.

Il revient donc de la zone vip.

Le nouveau venu est en costard. Il possède la marque de son clan, un tatouage de triangle dans le cou. Sauf que lui n'a rien avoir avec les têtes de serpents.

Il paraît que son statut au sein de Dark Moon est plus élevée que ça.

C'est le murmure du roi.

— T'es qui toi ?!

Ses cheveux bruns d'une longueur normale sont toujours aussi soyeux.

Lèvres en forme de cœur, un teint pâle et plusieurs grains de beauté sur le visage. Le brun s'approche après avoir demandé à ses hommes derrière lui de patienter.

— Un soucis ? Dit-il à l'égard du client furieux.

— T'es le patron c'est ça ? Eh bien j'ai quelques plaintes à déposer ! J'veux qu'on vire cet incompétent qui nous traitent comme des chiens.

Sunoo pourrait presque souffler. Il ravale sa frustration. Le barbue ne fait que mentir.

Le mafieux se tourne vers lui, dans ses airs d'homme courtois et élégant. Sunoo n'a toujours aucune idée du pourquoi les yeux de cet homme sont remplis de nuages obscurs.

Quelque chose qu'il n'arrive pas à expliquer.

— Est-ce vrai ?

Le blond pose le tonneau cassé sur le comptoir.

— J'ai servi à cet homme la bière qu'on lui sert d'habitude et dont il ne s'est jamais plaint jusque là, se défend Sunoo, une pointe de mépris non dissimulé.

Ce qui accroît la colère du client.

— Quoi ?!

— Cher ami, vous devez payer. Je ne doute pas de l'efficacité de mon employé.

Je ne suis pas ton employé.

Quoi que, c'est tout comme, si on part du principe que tous les commerces à Hong-Kong sont sous la tutelle de Ace.

Rien que penser à lui suffit à Sunoo pour que sa mâchoire se crispe.

De petites brûlures traversent ses doigts. Il se retient de laisser monter à la surface cette chose qui n'a cessé de gronder en lui depuis trois ans.

Pas maintenant Sunoo.

Il se concentre sur le client dont le visage se décompose.

— Enfoiré ! Je v—

Aussitôt, un gros fracas se fait attendre, attirant l'attention de tous. Un geste violent suivit d'un cri de terreur qui foudroie presque tout le monde.

Sunoo y est habitué depuis peu, à cette violence. Et pourtant, c'est comme si une partie de lui, beaucoup trop sensible, refusait de trouver ça normal.

Cette sensibilité le fait trembler malgré lui.

De subtils tremblements qu'il arrive à tempérer à son plus grand bonheur, pratiquant une respiration plus calme.

Garder la tête froide, se parer d'insensibilité.

Le mafieux s'est saisit de la nuque du client à une vitesse folle, écrasant son visage contre le bar. L'impact est puissant, on entends quelque chose craquer.

Et surtout, malgré sa corpulence beaucoup plus imposante que la leur, le client est incapable de se soustraire à la prise qui le soumets.

Le mafieux se penche à l'oreille de sa victime, lui murmurant d'une voix calme.

— Écoute-moi bien enfoiré, tu vas gentiment sortir ton putain de fric et ne plus jamais remettre les pieds ici, dit-il en premier puis retire une lame qu'il plante dans la main du barbue, obtenant un second hurlement plus aiguë, parce que je te promet qu'à la seconde où j'te revois, je réduis ta bite en bouillie et j'te la fait bouffer. Compris ?

— Oui— oui, c'est c-compris ! Supplie le client.

— Parfait, nous sommes bons.

Le brun retire de façon brusque la lame et le redresse en tapotant sur ses épaules, se souciant peu du sang qui s'éparpille.

Le client, apeuré et surtout souffrant de son nez défoncé et sa main ensanglantée, vide ses poches sur le comptoir avant de détaler.

Des yeux sont dirigés vers eux, fixés sur la scène qui se déroule.

Personne n'intervient car ici, c'est la Triade qui fait la loi. Et quand la situation mêle l'un des membres de l'organisation, il vaut mieux fuir que de trainer dans les parages.

Soudain, le brun frappe dans ses mains.

— Poursuivez ! Le spectacle est finit.

Aussitôt, tout le monde retourne à ses affaires.

Il y a une faible musique qui tourne en fond, dont le volume s'augmente dès lors.

Sunoo part chercher un linge pour essuyer les traces de sang. Après tout, le Red Pocket reste un bar de luxe.

— Tu étais obligé d'y aller aussi violemment, Sunghoon ?

Ce dernier jette un coup d'œil un peu dédaigneux à Ning-Ning. Coup d'œil que Sunoo ne manque pas.

— Ramène-moi un truc à boire.

La jeune femme acquiesce de façon docile, se faisant presque minuscule au vu du ton employé.

Sunoo n'aime pas la façon dont Sunghoon lui a parlé.

— Un merci serait le bienvenu, tu ne penses pas ? Lui lance le mafieux de façon sarcastique.

Le blond ne répond pas. Il se concentre sur sa tâche sous son regard pénétrant. Il retourne prendre de quoi éliminer les traces de sang sous le comptoir.

On sert son verre entre temps à Sunghoon qui en vide la moitié.

— J'aurais pu me débrouiller, tente Sunoo de se défendre.

— Tu veux vraiment te faire tuer toi.

Le blond s'arrête un instant, plongeant son regard dans le sien. Il sait très bien de quoi ils parlent, de ce qu'il en est.

Il garde alors le silence, vaquant à ses petites occupations.

Tout est bon pour se distraire, occuper ses doigts pour faire croire à Sunghoon qu'il n'a aucune envie de l'écouter. Ce n'est pas après un mois qu'il le fera comme par miracle.

Soudain, des doigts pâles entrent dans son champ de vision, lui retirant en douceur le verre qu'il était en train de nettoyer.

— Il ne veut pas de toi ici, Sunoo.

Le ton du mafieux sonne comme un avertissement. Sa voix est tranchante, loin d'être menaçante, mais assez froide pour lui faire comprendre le message.

La gorge de Sunoo se resserre. Il déteste ce qui se répand dans son palais. Il ordonne presque à son corps de ravaler les larmes, son regard se durcissant.

Il y a comme un mélange de tristesse et de colère à la fois.

— Ton il possède un nom ? Rétorque-t-il avec calme.

— Je suis sérieux.

— Je ne partirai pas d'ici.

C'est de petites vagues, qui ensuite deviennent de grosses vagues qui le menacent de l'emporter, tout comme la mer qui a faillit l'emporter un soir sur les plages de Nashville.

Il reprend son verre, se forçant à s'occuper tandis que ses gestes deviennent un peu plus secs, brusques, une petite rage dans son regard.

— Sunoo, l'appelle Sunghoon.

— Je ne suis qu'un citoyen lambda qui vient bosser. Et je paye la taxe. Tu n'as pas le droit de me dicter quoi faire.

Ace ne veut pas de toi à Hong-Kong. Il veut que tu repartes d'où tu viens.

Le blond plante son regard dans celui du mafieux, brûlant d'une rancœur qui prend la forme des flammes dans ses prunelles à lui.

— Dis à ton patron que s'il veut me renvoyer, il devra le faire par lui-même.

— Putain t'es vraiment borné !

Sunoo le sait.

Combien de fois lui a-t-on dit que Ace n'avait plus rien avoir avec l'homme qu'il a connu ?

Cet homme doux qui a décidé de combattre les démons qui le rongeaient.

Cet homme qui a pansé son cœur avec une facilité déconcertante, comme jamais personne ne l'avait fait.

Le Heeseung dont il a toujours été amoureux.

Il paraît qu'il n'en reste plus rien. Que tout ce qui faisait de lui un humain s'en est allé avec l'âme de son frère.

Qu'à la mort de son jumeau, une animosité sans limite s'est échappé de son esprit, prenant possession de lui. On ne lit que la rage dans ses yeux.

Une colère qui jamais ne trouvera de repos.

Il est constamment ravagé. Et seul le sang nourrit ses ombres.

— Tu compliques les choses, lui fait savoir le brun en se massant le cou.

— Je ne fais que travailler comme tout citoyen normal.

Le plus âgé l'observe un moment.

— T'as idée de ce dans quoi tu met les pieds ?

Oui, sur son terrain de jeu.

Sunoo a conscience avoir pénétré le cœur de la mafia. Tout le monde obéit au doigt et à l'œil à Ace ici. Il est aussi craint que respecté.

Si on peut parler de respect. 

— Tu me fous dans la merde. J'suis censé de foutre dans un avion direction le Tennessee. Et t'es encore là.

— Tu te fera à ma présence.

— T'as vraiment conscience de rien.

— Pour un chef qui fait peur, je trouve qu'il se cache un peu trop.

Sunoo se penche contre le comptoir, murmurant.

Je ne partirai pas.

Soudain Sunghoon s'arrête de bouger. Leurs regards s'ancrent l'un dans l'autre. 

Il y a une drôle de tension. Le blond, secoué par des vagues contraires; Sunghoon, agressé par une rafale de frissons.

Il reconnaît ce qu'il retrouve dans ces iris chocolats. Cet entêtement, cette audace, son obsession.

Sunghoon est affecté malgré lui par le répondant du plus jeune et se fait violence pour dissimuler les émotions qui le traversent.

Sunoo partage quelques caractéristiques avec Vitaly sans même s'en rendre compte.

Il a l'impression de voir le père dans les yeux du fils.

S'en est parfois déstabilisant.

— Prend un billet pour l'Amérique demain, si tu veux un conseil.

— Je serais là à la même heure sans faute, réplique le blond.

Sunghoon soupire et ordonne en un mouvement de tête à ses hommes de le suivre.

Et tandis que le regard de Sunoo est braqué sur ce dos qui s'éloigne, il ne peut pas empêcher le goût amer qui se colle à sa langue.

Un mois qu'il s'est rendu dans cette ville.

Il le sait, que Heeseung est au courant de sa présence et l'observe dans l'ombre, que Heeseung a été mit au courant à la minute même où il posait les pieds sur le sol chinois.

Un mois qu'il attend que Ace se montre.

Qu'il le regarde droit dans les yeux, et lui dise sans remord de repartir. Tout en balayant d'un revers de main tout ce qu'ils ont vécu, creusant un peu plus le trou dans son cœur.

Parce que c'est ce que l'absence de Heeseung lui a provoqué toutes ces années. Un sentiment d'abandon.

Ce trou béant qui se nourrit graduellement de vide.



















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Chapitre pas très joyeux, le décor est posé. J'espère que vous allez bien !

Je ne peux pas promettre que je serais régulière au niveau des update, c'est tout le contraire en fait. Ce n'est pas trop la forme.

J'espère que ce premier chapitre vous a plu 🤍

Vos impressions ? Dites moi tout !

On se retrouve prochainement ! Et pour ceux qui lisaient éphémère, je le remettrai plus tard.

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