Dilemme et révélation troublante
— Alors c'est toi !
Tout en me scrutant, il se pourlécha les lèvres avidement et à ce moment, je ne pus m'empêcher de penser que ce n'était peut-être pas par envie de me dévorer.
— Tu es nerveuse ?
— Et qui ne le serait pas ?
— Bien vu.
— Alors c'est toi le chef je présume ?
— En effet.
— Pourquoi avoir demandé à nous rencontrer.
— Je voulais voir par moi-même ...
— C'est-à-dire ?
— Celle dont tout le monde parle.
Étonnée par ses paroles, je figeai sur place.
— Donc tu es au courant ?
— Je sais ce que je dois savoir.
— Alors dis-moi ...
— Je crois qu'il serait préférable d'en discuter en privé.
— Oui, tu as sans doute raison, ajoutais-je en zieutant discrètement cette folle dingue de Bethy.
Et c'est à ce moment exact que les choses se compliquèrent ...
— Non !
Ce simple petit mot de 3 lettres résonna alors si fort à mes oreilles que sur le coup, je ne su trop comment réagir.
— Toi seulement peux me suivre, ajouta-t-il très sérieusement
— Ah bon ! Et pour quelle raison ?
— Il n'est pas le bienvenu, grommela-t-il sèchement.
Qu'est-ce que c'était que cette histoire encore ? Akio ? Vraiment ? On parlait bien de ce petit asiatique trouillard et maladroit qui ne pouvait, en aucun cas, être une menace pour un vampire ?
— Della, ne fait pas ça.
Je jetai un bref coup d'œil en direction de mon fidèle ami qui, paniqué, me fixait déjà avec ses yeux de '' ce n'est qu'un vil vampire qui va assurément t'avaler tout rond''. Comment allais-je faire pour le convaincre maintenant ?
— Tu ne comptes pas y aller quand même ? chuchota-t-il les yeux écarquillés comme des pièces de monnaie.
— Tu as une meilleure idée peut-être ?
Il se mordit la lèvre inférieure tout en fixant le sol.
— Je ne te laisserai pas y aller seule, Della.
— Et tu crois avoir le choix ?
— Je ne lui fais pas confiance.
— Oui, mais tu devras tout de même t'y faire.
— Della ...
— Stop !
— Tu ne comprends pas ...
— Alors là, c'est toi qui ne comprends pas. Je n'ai pas besoin de toi ici, d'accord ? Tu sais que j'attends ce moment depuis foutrement longtemps alors je t'en prie, ne viens pas tout gâcher.
Une vraie peau de vache, je sais ! Le blesser n'était pas mon intention, mais il devait tout de même se faire à l'idée que je n'avais pas besoin de lui pour me défendre. Sérieusement, en quoi le fait d'être sur les lieux aurait changé quelque chose ? En quoi m'aurait-il sauvé des crocs d'un vampire ?
— Je vois ...
— K, ne le prend pas comme ça.
— Non ... allez c'est bon, je ne voudrais pas te nuire plus longtemps.
Honteuse, je regardai mon seul et unique ami s'éloigner. De quel droit je lui parlais de la sorte ? Il m'avait offert son amitié, sa confiance et le plus important, sa vie. Dès notre rencontre, il s'était dévoué corps et âme pour moi. Il faisait toujours les cents pas à la recherche de lieu et de personnes qui seraient en mesure de nous guider. Il n'avait jamais abandonné, bien qu'il ait eu l'occasion de le faire des dizaines, voire des centaines de fois. Et moi, je gâchais tout en un quart de seconde.
— Il va me détester, dis-je alors à voix haute.
— Tu comptes t'apitoyer encore longtemps ?
Essayant de faire abstraction à ce qui venait de se passer, je fis un simple signe de tête à monsieur buveur de sang, puis j'entamai la marche. Il me devança rapidement et nous nous dirigeâmes dans une toute autre pièce située a plusieurs étages d'ou nous nous trouvions précédemment.
Je me retrouvais donc coincée avec ce vampire dans une ... chambre à coucher ?
— Et c'est quoi cet endroit ?
— Mes appartements.
— Joli, dis-je sans trop m'exalter.
En réalité, je trouvais cette pièce tout simplement éblouissante. Une vision qui reflétait parfaitement mes envies secrètes. Oui, une immense carpette teintée d'une brillante alliance de gris et d'argent, un ameublement antique datant de je ne saurais quelle année, quelques magnifiques bougeoirs placés ici et là, une draperie d'un mélange éclectique de rouge et de noir et tout ça sans compter que tout au fond de la pièce, trônait un somptueux lit monumental s'appuyant à de sombres boiseries finement sculptées à la main.
— Alors dis-moi, que fais-tu avec ce bouffon au juste ?
Je détournai les yeux en direction de cette voix ténébreuse et ne pus m'empêcher de lui faire les gros yeux. Je connaissais Akio depuis déjà quelques années et sans sa présence, bien que parfois agaçante, je serais sans doute devenu complètement folle. Et qui plus est, avec ce que je venais tout juste de faire à mon pauvre ami, j'aurais préféré qu'il évite ce genre de commentaire.
— Et c'est toi qui ose sortir un truc pareil !
— Que veux-tu dire ?
— Je parle de cette folle alliée de tout à l'heure.
— Annabeth.
— Oui, cette blondasse là.
— Elle est ma progéniture.
— Et bien laisse-moi te dire que tu as des goûts franchement très douteux.
Lui, tantôt si sérieux, se montra tout à coup plus détendu en m'offrant le spectacle de ses magnifiques lèvres pointant le ciel. Ce ne fut que pour un bref moment, mais un moment que je n'oublierais pas de sitôt.
— Laisse tomber ce minable et reste ici avec moi.
— Quoi ! Mais qu'est-ce que tu racontes ?
— J'ai envie de m'amuser un peu, ajouta-t-il lubriquement.
Je restai muette quelques instants, incertaine de ce que je venais d'entendre. M'avait-il proposé une nuit avec lui ? Ça ne faisait que quelques minutes que je le connaissais, et encore connaitre était un bien grand mot. Comment pouvait-il seulement penser que j'accepterais une telle offre !?
— Tu me prends pour qui au juste !
— Pour une fille qui meurt d'envie de se jeter sur moi depuis son arrivée ici.
Je ne pus alors m'empêchai de rougir puisqu'évidemment, il n'avait pas tout à fait tort. Je ne l'aurais sans doute pas dit de cette même façon, mais il était vrai que je le trouvais particulièrement attirant.
— J'ignore de quoi tu parles, mentis-je.
— Oui, bien sûr, répondit-il sourire aux lèvres.
Il savait clairement que je mentais, mais à ce moment-là, j'étais beaucoup trop orgueilleuse pour l'admettre.
— J'attends une réponse, reprit-il.
— Je n'en ai aucune à te donner.
— Dommage !
Et sur ce simple mot, il me tourna le dos et fit quelques pas en direction opposée.
— Alors quoi, c'est tout ?!
— J'en ai bien peur.
— C'est complètement idiot.
— Oui, je suis bien d'accord.
Je soupirai bruyamment tout en levant les yeux au ciel.
— C'est du chantage et de la manipulation.
— Oui, mais n'est-ce pas là ce qui me définit ?
Je venais à peine d'apprendre l'existence des vampires et je commençais sérieusement à regretter cette nouvelle révélation. J'avais mis pied dans les limbes dans un seul et unique but et ce fichu buveur de sang tentait maintenant de compromettre mes plans futurs déjà bien élaborés.
— Tu commences franchement à m'énervé.
— Mais tu as tout de même envie de me chevaucher comme une diablesse.
— Tu peux revenir au sujet principal, oui !
— Ma proposition tient toujours, ajouta-t-il sérieusement.
— Et pourquoi tu ne demandes pas à cette blondasse insipide ?
— Parce qu'elle est insipide.
Je ne pus m'empêcher de sourire à cette réplique bien placée.
— Et puis avec les années, le sexe entre vampire devient rapidement ennuyant.
— Un homme éternellement insatisfait, dis-je moqueusement.
— J'aime la nouveauté, je n'y peux rien.
— Tu as de la nouveauté par millier à l'extérieur.
— Les humains ne me servent que de repas.
— Et pourquoi moi alors ?
— Parce que tu n'es pas humaine.
— Tu me fais perdre mon temps.
Lasse d'entendre des conneries, je tentai de m'en retourner. Évidemment, avec ce fichu buveur de sang, je n'allais pas m'en sortir aussi facilement.
— Et où crois-tu aller ?
Sourcil levé, il me lança un regard à la fois arrogant et séducteur. Seulement quelques minutes passées en sa présence et il allait déjà me rendre folle.
— Tu ne peux pas me retenir ici.
— Tu veux parier ? ajouta-t-il en souriant.
— Tu n'as aucune réponse pour moi alors je ne vois pas l'intérêt.
— Je sais tout ce que tu as besoin de savoir et même sans doute beaucoup plus que tu ne le crois.
— Alors parle !
— Je pourrais le faire, mais je n'en ai plus très envie.
— Foutaise !
Une envie soudaine de le gifler me parcouru tout le corps en entier, mais bien que colérique, je n'étais pas stupide. Hunter avait une avance sur moi de plus ou moins 1.8 cm. Oui, une avance bien tranchante qu'il aurait pris plaisir à enfoncer dans ma chair tendre de ''fausse'' humaine.
— J'en ai assez de me battre pour devoir survivre. Je veux seulement qu'on me rende ma vie, c'est tout.
— Ça n'arrivera pas.
— Et pourquoi ça, hein ?
— Tu n'es visiblement pas comme les autres et apparemment, Zorak est au courant de quelque chose que beaucoup d'entre nous ignore encore.
— Je ne comprends pas un mot de ce que tu dis.
— Ça viendra.
— Et qui est Zorak, au fait ? C'est ce fichu démon, c'est ça ?
— Oui et tu ferais sans doute beaucoup moins la maligne si tu savais tout ce dont il est capable.
— C'est précisément pour cette raison que je suis là, tu te souviens ?!
— Je sais, mais je ne donne jamais rien gratuitement.
— Je ne coucherai pas avec toi !
— Tu le feras, mais peut-être pas aujourd'hui.
Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel pour la millième fois. Ce con était tellement sûr de lui que ça en était écœurant.
— Qu'est-ce que tu attends de moi alors ?
— Je ne vais te demander qu'une seule chose ...
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