Chapitre 8
PDV KALHAN
Je gare ma bagnole devant la maison, alors que Clever grogne de douleur à l'arrière. Je lui jette un coup d'œil à travers le rétroviseur central.
— Putain, je douille, se plaint-il en se tenant les cotes.
Je coupe le moteur, May-Ly descend la première pour ouvrir à Clever, alors que je reste assis sur mon siège conducteur, l'esprit complètement embrumé.
Je finis par sortir à mon tour, pendant que May-Ly se démène pour pouvoir soutenir le corps de Clever.
— Merci Miss, la remercie-t-il.
J'observe les environ afin de m'assurer que personne ne nous traque. Après un rapide coup d'œil, je déverrouille la porte et l'aide à soutenir Clever, bien esquinté.
— Je crois qu'il faut l'emmener à l'hôpital, convient May-Ly lorsque le corps de Clever s'affale sur le canapé.
— Inutile, déclaré-je.
— Inutile, répète-t-elle. Il a peut-être plusieurs côtes de cassées !
— Il a raison Miss, m'emmener à l'hosto, c'est prendre un risque.
Elle fronce les sourcils, ne semblant pas tout comprendre.
— Prendre un risque, nous interroge-t-elle alors que son regard bondit dans ma direction.
— Comment comptes-tu expliquer qu'il soit sorti d'un carambolage après avoir été poursuivit, protesté-je.
— Une question à laquelle je ne peux pas répondre puisque personne ne m'explique ce qu'il se passe.
Elle fulmine. Son regard s'ancre méchamment dans le mien, comme si elle me défiait.
— Ne me parle pas sur ce ton.
Clever soupire de douleur. Elle concentre désormais toute son attention sur lui.
— Appelle Chris, il saura quoi faire, m'informe Clever.
Chris est l'un de mes hommes, il est sorti diplômé de médecine, mais n'exerce pas en tant que tel, à proprement parler. Sa famille s'est révélée être concernée par des affaires pas très réglo et il a naturellement suivit. Il est rapidement devenu celui que nous appelons en cas d'urgence.
Après lui avoir passé un rapide coup de fil, je constate l'état de Clever qui se dégrade progressivement.
— Il arrivera dans quelques minutes, annoncé-je.
Il hoche faiblement la tête, alors que May-Ly, s'inquiète à mesure que le temps s'écoule.
Plusieurs coups raisonnent contre la porte d'entrée, je jette un œil, sceptique, par le juda, avant d'ouvrir à Chris.
L'air grave, il franchit le pas de la porte.
— Où est-il, me demande-t-il sévère.
Je lui indique la pièce à vivre du menton, vers laquelle il se dirige sans plus tarder.
— Que s'est-il passé, nous questionne-t-il.
Toujours sans prononcer un mot, mon regard glisse vers May-Ly. Chris semble aussitôt comprendre.
— C'est donc elle, lâche-t-il en ouvrant sa mallette de toubib.
May-Ly cloue son regard abrupt au mien.
— Ça ne semble pas très grave, accorde Chris. Il a simplement de gros hématomes sur les côtes, mais avec un bandage et l'antiseptique que je lui donne ça devrait s'arranger en quelques jours, explique-t-il.
Je hoche brièvement la tête.
— Ensuite, s'adresse-t-il a Clever en lui cédant une boîte de médocs, tu dois prendre deux comprimés par jour, ça t'évitera de fortes douleurs.
Clever acquiesce.
— Et il doit éviter tout excès pendant au moins une semaine, c'est clair, me regarde-t-il austère.
Je ne réponds rien, alors qu'il remballe son matos.
— J'espère ne pas revenir ici sous peu, déclare-t-il en se dirigeant vers la porte d'entrée.
Je lui fais un signe de la tête, alors que je l'accompagne sur le pas de la porte, que je referme derrière moi.
— La fille, c'est elle, m'interroge-t-il lorsque nous sommes seuls.
— C'est elle, affirmé-je.
— Elle sait pourquoi elle est ici ?
— Non, notifié-je.
— Elle devrait, j'ai entendu dire que beaucoup d'hommes sont prêts à miser gros.
— C'est ma mission, je contrôle, grondé-je.
Chris soupire, et se dirige vers sa caisse.
— Ce n'est pas ce qui m'inquiète, Kalhan, souffle-t-il. Ce qui m'inquiète, c'est qu'elle n'est au courant de rien, et par conséquent, insouciante.
Il m'adresse un signe de la tête avant de regagner la route. Je sors ma boîte de clopes argentée, et y tire mon briquet et ma dose de nicotine.
La porte derrière moi s'ouvre, me laissant apercevoir l'ombre de May-Ly, à en deviner ses courbes.
— Que veulent-ils tous dire par « c'est donc elle » ?
Je recrache un nuage de fumée, en espérant que ma frustration d'être tranquille qu'un instant s'échappe dans les airs, elle aussi.
— Ça ne te regarde pas, contourné-je.
— Bien sûr que ça me regarde.
Je lui fais volte face.
— Rentre, ordonné-je.
— Pas avant d'avoir une réponse claire.
Ma patience a des limites, littéralement parlant.
— Rentre, May-Ly.
— Non, persiste-t-elle.
— Je crois que tu ne conçois pas à qui tu tiens tête.
— Non en effet. Alors avec qui suis-je retenue ici, pour combien de temps, et pourquoi ?
Ma mâchoire se contracte, mon regard s'assombrit.
Ça recommence.
Un rictus étire un coin de mes lèvres après un long moment silencieux.
— Laisse-moi répondre à l'une de tes questions, trésors, murmuré-je presque en approchant d'elle.
Elle ne bronche ni ne recule.
— S'il y a bien une chose à laquelle je peux répondre, c'est qui je suis, concédé-je.
Elle fronce les sourcils. Je lui attrape vigoureusement l'avant-bras, afin que son poignet me soit offert. May-Ly gémit de douleur alors que la peur prend possession de ses traits, ravissant mon moi intérieur.
Ma clope entre les lèvres, j'expire une nouvelle fois la fumée toxique en direction de son visage d'ange. Elle tousse.
— Je ne suis pas celui que tu penses être, et à l'avenir, souviens-toi de cela, proféré-je.
De ma main droite, j'ôte ma clope de ma bouche, alors que ma main gauche détient toujours son avant-bras.
— Jamais plus, tu ne t'adresseras à moi sur ce ton, continué-je en effleurant son bras du bout de ma cigarette encore embrasée.
Elle geint de souffrance, et tente de dégager son bras de mon emprise
— Est-ce que c'est clair, la questionné-je, en augmentant considérablement la pression.
Elle m'implore du regard. Je la laisse m'échapper.
Je ne suis pas lui.
Je suis moins clément, je suis plus dément.
Je ne suis pas Kalhan.
Il n'est que mon enveloppe corporelle.
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