Chapitre 4
KALHAN
Mon arme pointée sur cet homme que je n'ai jamais pu supporter, mon sang se fige lorsque j'entends grincer la porte de la pièce où se trouve la protégée.
J'échange un regard avec Clever, en saisissant qu'elle ne lui a assurément pas obéit.
Duncan, devant moi, affiche une moue mesquine.
— Vous n'êtes pas seuls manifestement, souligne-t-il.
Mes sens s'alarment, mon angoisse grimpe, je sais que ce n'est pas bon signe, je sais ce que cela signifie.
— Ferme-la et fous le camp, Duncan, ordonné-je. Toi et tes hommes.
Il sourit en haussant un sourcil.
— Alors, tu as remarqué que mes hommes entourent ta splendide demeure, me provoque-t-il.
Je reste impassible, malgré la colère qui me domine à mesure que je l'observe.
— Permets-moi simplement d'approcher cette jolie chose que tu caches, et je déguerpirai tout aussi vite, ajoute-t-il.
Clever m'adresse de nouveau un regard en biais, alors que mon arme est toujours pointée sur le front du mercenaire.
— Bien, conclus-je.
Mon acolyte fronce les sourcils, en secouant légèrement la tête pour me faire comprendre que ce n'est sûrement pas une bonne idée.
— Tu peux aller la chercher, lui indiqué-je.
Malgré lui, Clever obéit.
— Je ne me trompe jamais, et tu mens aussi mal que lorsque tu tires Kalhan, me défi-t-il.
— Je ne manque jamais un tir, tu devrais pourtant le savoir, rétorqué-je.
Clever revient accompagné de cette fille avec qui je me retrouve chevillé. Elle croise mon regard lorsqu'elle me dépasse, puis s'arrête à mes côtés. Duncan approche dans sa direction, je me tiens prêt à dégainer mon flingue à tout instants, ses deux hommes dans la même position.
— Quelle jolie chose, murmure-t-il presque, en touchant du bout des doigts l'angle de sa mâchoire féminine.
May-Ly m'adresse une œillade, apeurée par ses intentions.
— Vois-tu Kalhan, je crois que tu ne mesures pas le trésor que tu as entre tes mains, lance-t-il.
Ma mâchoire se contracte, je sais que je ne suis plus très loin de perdre pied.
— Tu en as la possession sans même avoir déboursé un sou, me reproche-t-il d'un ton amer.
— Je ne l'ai pas décidé. Seulement, comme tu le dis, j'en ai la possession, alors maintenant que tu l'as vu, fous le camp.
— Pas si vite, laisse-moi observer cette particularité que tout le monde convoite, sollicite-t-il.
Ma patience entre en ébullition. May-Ly grimace lorsque ses doigts remontent sur sa joue, et s'apprête à écarter ses cheveux. Je réagis sur la défensive, en brandissant mon arme, cette fois contre la tempe de Duncan. Les deux types derrière moi répondent immédiatement en dégainant eux aussi leur revolver dans mon dos.
— Tu as réclamé vouloir la voir, pas la toucher, grincè-je.
— Tu sembles prendre ton rôle réellement à cœur, expose-t-il.
Je croise le regard de May-Ly qui m'observe en fronçant les sourcils, elle a peur, mais autre chose parait la préoccuper.
S'en est-elle rendu compte ?
Impossible.
Mon attention se concentre à nouveau sur Duncan, qui finit par lever les mains en signe de résiliation, puis s'écarte.
— Je m'en vais, ne te met pas inutilement dans cet état, raille-t-il. Mais sache que je ne suis sans doute pas le seul à désirer ce trésor, consent-il.
Duncan franchit la porte d'entrée, suivi de près par ses deux chiens de garde. Sans plus tarder, je me tourne vers May-Ly alors que les moteurs vrombissent dehors, signe qu'ils décampent.
— Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le fait de rester sagement là où tu es, craché-je.
Elle recule, surprise par la colère à laquelle elle fait face. Je ne dispose plus de mon contrôle. Je le devine, je le sais.
— Kalhan, laisse-la retourner d'où elle vient, essaie de tempérer Clever.
Il semble immédiatement comprendre que je suis dans cet état que lui seul connait si bien.
— La prochaine fois que tu désobéis, que ce soit à moi, ou à Clever, ce flingue, je ne le braquerais plus uniquement sur la tempe de ce putain de Duncan, mais entre tes deux yeux, c'est clair ?
May-Ly me dévisage, elle me craint, elle me redoute. Mais quelque chose dans ses iris bleus m'indique qu'il y a autre chose.
— Kalhan, elle a compris, m'indique Clever, offensant.
Je perds patience et préfère disparaître, plutôt que faire quelque chose que je regretterais lorsque je serai de nouveau entièrement celui que je suis.
Bordel de merde, je n'arrive pas à me gérer entièrement, me voilà pourtant contraint de la protéger elle, du jour au lendemain.
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