Média : Cheveux de Zoé

Musique de fond : Bluestone Alley 

- Whisky.

- Bien monsieur.

Je lève le coude et l'avale d'une traite à peine a t-il été servi.

- Un autre.

Stan pose les yeux sur mon verre puis sur moi. Et de nouveau sur mon verre. PUTAIN !

- Tout de suite !

- Bien monsieur.

S'il me refait ce coup là , il vire. Lucas débarque en me tapotant l'épaule.

- Elle va venir ce soir ? Malade pendant 10 jours , ça commence à être la merde niveau organisation.

- Je t'ai déjà dit que j'en savais foutrement rien ok ?

- Ok ok dit il en s'éclipsant.

Je suis sur les nerfs pour un tas de putain de raisons. 

D'abord , elle ignore les messages avant de m'ignorer complètement. Ensuite , elle ne ramène plus son cul ici puis elle ne m'ouvre pas sa porte. Du coup c'est la merde ici et je dois gérer les connasses pas foutu d'organiser elles même leurs passes. Et mon frère qui n'arrête pas de me poser des questions sur elle. << Elle va bien ? Ça roule entre vous ? Tu la vois quand ? >> Parce que , évidemment après sa leçon de moral , je n'ai pas pu me résigner à lui dire que pour une raison que j'ignore , elle a décidé de m'ignorer. 

9 jours que je me casse la tête sévère pour trouver des solutions pour toutes ces merdes. A commencer par ce problème de danseuse. Je retourne voir Lucas qui est déjà en charmante compagnie. Façon de parler vu la gueule de la nana...

- Lucas ?

- Ouais mec ?

- Les passes de Zoé sont à quelle heure?

- Ben je sais pas , elles tournent et se relayent. Elles n'ont jamais les même horaires.

- Merde ! Bon écoute , tu t'arranges avec le Dj pour coller 3 fois 15 minutes de musique House Ok ? Il faut qu'on comble le vide sinon on va encore passer pour des cons si on s'organise en dernière minute.

- Je crois qu'on va pas en avoir besoin finalement...

- De quoi tu ...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Mes yeux ont suivi ce que Lucas pointait du doigt. PUTAIN ! Elle est là. Putain c'est pas trop tôt. Il faut que je lui parle !

- Laisse tomber , c'est bon dis-je en tournant des talons.

Je marche vers elle à toute vitesse. Elle ne m'aperçoit que lorsque je suis à 1 mètre d'elle. Son visage se fige. Ne t'énerve pas Scott.

- Faut que je te parle dis-je furieux.

- Moi aussi.

- Alors viens , allons ailleurs.

- Pas maintenant. J'ai un travail qui m'attend. A moins que tu ne m'es déjà remplacée...

Mais pourquoi ferais-je ça ? Et pourquoi elle a l'air si en colère ? Putain mais qu'est ce que j'ai fait ?

- Non je ne t'ai pas viré.

- Bien.

- Alors on se parle après?

- Oui dit-elle en s'en allant vers les loges.

Il me faut employer tout mon self contrôle pour ne pas débouler dans les loges en trombe et la traîner de force jusqu'à mon bureau mais mon instinct me dicte d'attendre calmement 4h30. Ma montre indique 00h10. Génial , vraiment. 

Après 15 minutes , je la vois enfin sortir des loges. Elle porte une magnifique robe couleur chaire avec des escarpins super sexy. Son décolleté me pique les yeux. Quand à son dos nu , j'en ai le souffle coupé. Ça y est, c'est à elle de danser. 

Elle grimpe sur le podium et se met à bouger lentement , sensuellement. Tout un tas de mecs se sont déjà agglutinés à ses pieds. Quelle que chose a changé en elle. Son expression est ... séductrice , presque dominatrice. Il n'y a pas que ça... 

Le projecteur l'éclair plus intensément et je remarque enfin ce que je ne pouvais voir dans l'ombre. Elle s'est teint les cheveux en violine sombre. Putain , ça la rend encore plus bandante. Je ne pensais pas que sa puisse être possible. Ses beaux yeux sont plus maquillés que d'habitude. Je sens mon sexe se durcir. Elle s'agenouille et danse à terre tendant les mains vers son public masculin. Putain , j'ai compris.. Ma bite débande aussi sec.

 Tant pis pour le scandale. Je suis déjà en train de marcher vers le podium alors que mon plan est encore en cours d'élaboration.

- Stop ! je cris en la pointant du doigt.

Elle ralentit ses mouvements puis fini par comprendre que c'est à elle que je m'adresse. Elle se penche à la balustrade pour m'écouter.

- Descends MAINTENANT !

- Nonnn ...

- Soit tu descends de ton plein grès soit je grimpe te chercher moi même. A toi de voir.

Je l'entends marmonner mais elle obtempère. Tous les regards son braqués sur nous tandis que je l'emmène vers mon bureau. Quand on arrive sur place , elle me dévisage de haut en bas. Mon cœur bat si vite. Elle rompt le silence en premier.

- Non mais c'était quoi ça ?

- Je te retourne la question.

- Ah non non non ! Joues pas à ça. Réponds.

Je constate à sa tête qu'elle ne plaisante pas.

- Je n'ai pas aimé ce que tu essayais de faire.

- Et je faisais quoi exactement ?

- Tu essayais de me rendre jaloux en dansant comme une putain de gogo. Bravo tu as réussi. Ton plan a fonctionné dis-je en tapant des mains.

Elle baisse les yeux et je comprends que j'ai raison. Elle essayait vraiment de me rendre fou.

- La question c'est : pourquoi ?

- Et si moi je te demandais pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

Elle s'éloigne de moi en faisant les cents pas. Quand enfin elle s'arrête , elle reprend :

- Pourquoi ne pas m'avoir calculé de toute la soirée la dernière fois que je suis venue ici ? Pourquoi tu as fait comme si tu avais honte de moi ?

Quoi ? Mais c'est quoi ce foutu bordel ? D'où elle sort une connerie pareille ?

- C'est pour ça que tu n'as plus donné signe de vie ? Parce que je ne t'ai pas calculé ?

Je pars d'un grand fou rire. Un rire incontrôlable. Un rire nerveux. Un rire de soulagement. Elle n'a donc rien compris ?

- Je peux savoir ce qu'il y a de drôle ?

- Toi dis-je hilare. Tu as tout compris de travers. Seigneur , tu étais complètement à côté de la plaque Zoé.

- Éclaires moi...

Cette fois ci j'arrête de rire.

- Si je ne t'ai pas calculé ce soir là , c'est parce que je ne voulais pas que les gens sache que l'on était ensemble.

M'entendre dire "était" en parlant de notre couple me donne mal au ventre. Sommes nous toujours ensemble?

- Ah oui ? Coucher avec moi et ne pas vouloir que les gens nous voient ensemble , c'est typiquement un truc de connard... me répond t-elle énervée.

- Non mais tu comprends toujours pas je pense. Je ne voulais pas que les gens sachent pour notre réputation à tous les deux.

- De mieux en mieux fulmine t-elle.

C'est une plaisanterie? Fait-elle exprès de ne pas comprendre où je veux en venir ? Cette foutu conversation va de mal en pire.

- Mais pas dans le sens que tu sembles le croire Zoé. Je ne voulais pas que les gens sachent pour nous afin de nous protéger tous les deux. Si quelqu'un apprend que j'ai engager une mineure dans un club , je suis bon pour la liquidation. Je t'ai dit comme les autorités ne voyaient pas d'un bon œil les danseuse de club. Alors s'ils savent en plus que je sors avec une d'entre elles , ça tourne au proxénétisme pour eux et là c'est la taule pour moi et de graves ennuis pour toi. Quand à ta réputation , imagine ce que les autres danseuses diraient de toi. Tu connais le mot " piston "? ou encore l'expression " passer sous le bureau " ? Tout le monde ici te ferait vivre un enfer.

Elle déglutit. Elle me croit enfin ?

- Oh !

YESSS ! Putain . Enfin elle me croit.

- Oui " oh" ... C'est de ça que je nous protégé Zoé.

Je tente une approche. Pourvu qu'elle ne me repousse pas. J'attrape ses deux mains et la regarde droit dans les yeux

- Comment tu as pu croire autre chose ?

Elle s'approche d'avantage et ne retire pas ses mains. Double "yes" !

- J'ai cru qu'après... J'ai cru que tu ne voulais plus rien à, voir avec moi. Oh mon dieu quelle gourde je suis...

Elle se jette dans mes bras. Je respires de nouveau. Sa proximité m'a tellement manqué.

- Je suis désolée si je t'ai blessé. Je ne pensais pas que tu l'interpréterais autrement dis-je.

- C'est moi qui suis désolé , j'aurais du te laisser t'expliquer.

Elle relève la tête et ses yeux sont implorants. La fille séductrice et dominatrice a décampé et a laissé derrière elle , la vrai zoé.

- Au faite , comment tu as eu mon numéro ?

- C'était inscrit sur ta fiche de renseignement que tu m'a fourni .

Toujours avec ses yeux implorants, elle me fixe. Ou plus précisément elle fixe ma bouche. Bien c'est le moment que j'attendais depuis 9 jours. Je me penche et l'embrasse tendrement en l'enlaçant. Sa bouche m'avait tellement manqué. La sentir sur mes lèvres apaise les battements de mon cœur chamboulé.

- Tu vas avouer que tu essayais de me rendre jaloux tout à l'heure?

- Oh pardonnes moi. C'était bête et déplacé. Je pensais sincèrement qu'il n'y avait plus rien entre nous alors je voulais te montrer tout ce que tu avais perdu... dit-elle a bout de souffle.

- Je l'ai remarqué pendant c'est 9 jours sans toi. Crois moi.

Je colle mon front sur le sien.

- Alors c'est bon ? Tout est cool entre nous ? Je veux dire , on est encore ensemble?

- Tu le veux ?

- Oui je le veux !

Elle ricane puis rétorque :

- Dans le bonheur comme dans la joie ?

Je m'esclaffe de rire.

- Alors je nous déclare unis par les liens sacrés du couple.

Nous rions de plus belle. C'est si bon de la retrouver. Cette fille est tout ce que j'ai toujours voulu.

- Au faite , tu as dit que tu devais me parler toi aussi... pourquoi ?

Je jurerais avoir vu toutes trace de joie quitter son visage à l'instant. Elle déglutit encore. C'est grave ?

- Je t'écoute dis-je inquiet.