Je me rappelle de cette forêt ensoleillée dans laquelle nous aimions nous trouver. T'en souviens-tu ?

    Nous nous allongions parfois toutes les quatre sur le sable qui tapissait ces bois, ou alors nous partions découvrir d'autres coins, d'autres paysages méconnus , avant de retourner à regret dans nos chalets.

    Depuis que je l'ai quitté, je ne cesse de penser à ce lieu magique... Il suffit que je ferme les yeux pour revoir cette forêt de pins où perçaient entre leurs feuillages dégarnis les rayons d'un soleil chaud et lumineux. Je redécouvre alors les troncs des pins qui s'élevaient si haut qu'ils semblaient vouloir toucher le ciel sans nuage. J'entends le chant des oiseaux et des cigales, j'entends le bruit d'une brise légère dans les fougères aux verts nuancés. Je sens les odeurs enivrantes des pins et des fleurs. Et au milieu de ce camaïeu riche en couleurs, je revois cette maison en ruine qui maintenait vaillamment ses quatre murs debout. Ces derniers étaient sales et recouverts de tags mais le toit n'était pas effondré. Cette demeure à l'abandon était pleine de mystère et rompait de façon saisissante avec l'harmonie parfaite de ces bois baignés d'une douce lumière.

    Te rappelles-tu de cette soirée où nous avions emprunté un chemin ensablé, bordé de pins et de fleurs colorées ? Au bout de quelques minutes, nous nous étions éloignées do sentier pour nous aventurer dans les fougères et nous étions finalement arrivées au sommet d'une petite colline qui surplombait une vallée. Cette vallée ressemblait à un tableau de scène champêtre : des champs grilles par le soleil et recouverts de bottes de paille s'étendaient à l'orée d'une énième forêt de pin. Il était tard, le ciel était dénudé et prenait les teintes du crépuscule tandis que le soleil finissait lentement sa course au-dessus des pins.
    Nous nous étions allongées dans les fougères et avions savouré ce moment où nous étions seules, le regard fixé sur l'horizon sur laquelle glissait le fin voile de la tombée de la nuit.

    Lorsque le soleil avait disparu, nous étions demeurées silencieuses, puis nous avions pris le chemin du retour.

    Nous nous étions retrouvées dans notre petit coin habituel, au côté de la maison abandonnée et d'un tronc que nous avions disposé de sorte qu'il nous tienne lieu de banc. Et là-haut, quelques mètres plus loin se trouvaient les chalets : la seule partie de la forêt que nous étions censées connaître. Est-ce juste qu'un lieu aussi merveilleux soit interdit ? Néanmoins, cette interdiction et la solitude qu'elle nous procurait rendait cet endroit plus intime, plus magique et plus superbe qu'il ne l'était déjà !

    Y retournerai-tu avec moi ?

Voilà c'est une rédaction qu'on devait faire en français et j'ai eu envie de la partager avec vous ! Petite dédicace à certaines personnes qui se reconnaîtront... J'espère que ça vous a plu ! Bises ! Adèle