CHAPITRE 4: OBSEDE MOI
De retour chez ses parents, Kris essaya du mieux qu'il put de calmer ses nerfs. En vrai, il avait juste eu le temps de dégager avant que tous ne se rendent compte de son érection. Valentina ! Mais d'où sortait cette fille ? Comme le soleil après la pluie, elle lui était apparue. Les yeux alternativement enflammés, il n'avait pas pu s'empêcher de la dévisager avec une convoitise non feinte, ces doigts fiévreux à l'idée de glisser sous la robe indécente qui l'enveloppait tel un serpent fusionnait avec sa proie. Une véritable tentation tout droit sortie du paradis elle était, avec ses cheveux ondulés qui flottaient dans son dos comme la crinière d'un cheval au galop.
Sa bouche pulpeuse, diaboliquement tentatrice colorée en rouge carmin faisait d'elle l'incarnation de la déesse de la passion, l'appel même au péché quand ses grands yeux bleus semblaient avoir réussis à emprisonner le ciel dans leur royaume. Une créature hors du commun, une perle rare de laquelle émanait une grâce presque irréelle. En face d'une femme, jamais Kris n'avait ressenti cela. Cette passion irraisonnée contre laquelle il avait dû se battre au risque de s'enfuir avec elle pour pouvoir la vénérer comme elle le méritait. Ce rayon de soleil envoûtant l'avait ébloui et il s'était retrouvé secouer dans tout les sens. Valentina était un parfum agréable auquel tous les hommes aimeraient goûter, comme un papillon butine le pollen avec amour, passion et gourmandise.
— Tu me sers un verre fiston ?
— Papa, s'exclama doucement Kris en buvant une gorgée de son verre, je ne t'ai pas entendu rentrer. Rassure moi, tu viens juste d'arriver ?
— En effet. Que fais-tu là à picoler tout seul ?
— J'essaie de comprendre certaines choses.
— Ces choses ont-elles un rapport avec Valentina Reed ?
— Possible.
— Cette petite a connu des moments difficiles, annonça-t-il en emprisonnant le verre que son fils venait de lui servir. En ce moment, je crois qu'elle essaie de sortir de sa coquille.
— Qu'entends-tu par moments difficiles ?
— Essaie de le découvrir, sourit son père en lui tapotant l'épaule. Bonne nuit fiston. Dernier truc, te saouler ne t'aidera pas.
En guise de réponse, Kris leva simplement son verre. Ordinairement, son père et lui étaient très proches, mais le sujet des femmes devenait vite sensible entre leurs deux mains. C'était bien la première fois que ce dernier lui parlait en bien d'une femme autre que sa mère. Aucune de ses ex n'avait trouvé grâce à ses yeux. D'après lui, elles se ressemblaient toutes, des croqueuses de diamants déguisées en gentils toutous à leur maître chéri. Kris se passa une main nerveuse dans les cheveux et saisit son téléphone. Pour se guérir de cette brûlure, il savait qui contacter.
— Chloé, j'ai besoin de toi. Retrouve moi, demain à vingt heures et ne soit pas en retard.
Kris saisit la bouteille entamée puis traversa la pièce à vivre sans vraiment la voir. Cet endroit était chargé de souvenirs qu'il avait appris à ne plus consulter bien qu'il y avait passé les meilleures années de sa vie. Il rejoignit sa chambre en se disant que lui et Valentina avaient peut-être bien plus en commun que ce désir brutale. Des blessures qui ne cicatrisaient pas mais qui saignaient un peu plus à chaque nouveau lever du jour.
☆
Confortablement installé dans son siège, Kris ne pouvait s'empêcher de repenser aux dires de son père. Valentina avait connu des moments difficiles, mais à quel point ces événements l'avait-elle bouleversé ? Il composa rapidement le numéro de Barney et n'attendit pas longtemps avant que ce dernier ne prenne l'appel.
— Barney, je veux que tu me trouves tout ce que tu peux sur Valentina Reed. Non, j'atterris dans une heure et j'enchaîne avec un déjeuner d'affaire. Je crois que je pourrai me libérer d'ici seize heures. Bien, je compte sur toi.
Barney était sans doute l'un des meilleurs informaticiens de tous les temps. En effet, il avait réussi à sauver sa société à un moment décisif; la première raison qui l'avait poussée à ne plus jamais s'attacher à aucune femme. En effet, Kris venait de créer Wilson International Naval Industry. Une société qui lui avait coûté près d'un demi milliard de dollars. A l'époque, ce dernier se foutait royalement du protocole. Il aimait les belles femmes ambitieuses et peu importe si elles travaillaient pour lui. Il avait donc fini par se mettre en couple avec son assistante. Une idylle qui ne fut pas sans conséquence. En effet, la vie d'un jeune homme qui refusait de muer pouvait facilement se retrouver gâcher par une compagne suffisamment futée. Certains avaient à la place du cœur des racines pourries et un esprit tellement malveillant qu'il ne prenait plaisir qu'en saccageant la vie d'autrui. C'est donc sans réelle surprise que le masque a fini par tomber, que Kris a fini par découvrir que sa future épouse s'avérait être la maîtresse et complice de son concurrent direct. Blessé par ce retour de flamme, ce dernier l'avait expédiée en prison et ne s'était plus jamais tourné vers aucune autre femme pour une relation sérieuse.
G.A.C, New York, hall d'entrée.
Depuis quelques temps, Bruce Reed observait son ami différemment. Il savait très bien qu'il ne devait pas lui permettre de s'acharner autant au boulot, mais cet idiot n'en faisait qu'à sa tête. Le pire dans cette histoire c'était qu'il refusait d'en informer ses fils. Comment réagiraient les différents actionnaires si du jour au lendemain il lui arrivait de disparaître comme il l'avait prévu ?
— Andrew, tu devrais informer tes fils et songer à aller suivre cette putain de chimio avant qu'il ne soit trop tard.
— J'y songe Bruce. Suzanna a reçu la nouvelle comme un cataclysme. Je ne tiens pas à ce que mes enfants aient la même réaction.
— Il est très facile de le cacher à Kris mais pas à Christian et tu es bien placé pour le savoir. Bon, peu importe, je crois avoir une idée. Ne serait-il pas judicieux de simuler une retraite anticipée ? Ainsi, tu pourras t'en aller avec Suzanna sans alarmer personne.
— Serais-tu prêt à léguer tes parts à ta fille ? Elle est encore jeune et de surcroît très inexpérimentée.
— Nous n'avons pas le choix. Je serai toujours là pour la soutenir. Avec la nouvelle politique de diversification de G.A.C, je crois qu'elle saura trouver sa place. Je compte d'autant plus sur le sens des affaires de Kris. Il possède à lui tout seul une société navale qui est en plein essor. Bien évidemment qu'il devra travailler deux fois plus dur qu'ordinairement mais c'est un risque à prendre. Moi aussi j'ai besoin de vacances très cher ami. Je me sens fatiguer.
— Dès demain, je demande à l'avocat d'entamer la rédaction des différents documents indispensables à la passation. Merci mon ami.
☆
De toute la journée, Kris n'avait pas pu s'empêcher de penser à Valentina. Depuis peu, ce prénom l'obsédait. Il se surprenait même à sourire en repensant au visage empourpré de la jeune fille. Ne se sentant plus d'humeur à bosser, il avait simplement décidé de rentrer chez lui après son déjeuner. Tout en verre et acier, il comtempla le WhiteGold et ne regretta pas d'avoir donné carte blanche à son père pour sa construction. Il aimait d'autant plus le contraste entre le vieux et le moderne un peu comme les deux étages qui constituaient son appartement en étaient imprégnés. Le temps de laisser sa voiture au voiturier, de bavarder avec quelques voisins, Kris pouvait enfin rentrer chez lui.
— Mr Wilson, c'est un plaisir de vous revoir. J'espère que vous avez fait bon voyage.
Kris lui fit un signe de tête avant de prendre l'ascenseur. Dix huit heures venait de sonner. Il avait juste le temps de prendre une douche et se préparer un petit encas à grignoter. Le plat principale n'arrivait qu'à vingt heures et il serait tellement plus appétissant s'il pouvait s'agir de la brune de San Francisco. Son téléphone se mit à vibrer ce qui eut le mérite de le tirer de ses pensées voilées. Il venait de recevoir deux messages. Il commença par le deuxième et découvrit que son invitée était en avance. La nouvelle l'enchanta à tel point qu'il se permit de l'attendre devant les portes de l'ascenseur.
— Surprise ! Déclara la blonde siliconée en le rejoignant.
— J'adore la surprise Chloé, murmura Kris en souriant avant de lui tendre le verre qu'elle accepta volontiers.
Chloé Marshall, blonde jusqu'au bout des ongles avec une poitrine et un arrière généreux était la conquête du moment de Kris. Depuis environ trois mois, il prenait son pied avec elle. Ce soir elle s'était glissée dans une espèce de robe moulante. Kris aimait d'autant plus qu'il n'allait pas tarder à la lui arracher.
— Alors tu aimes ce que tu vois ?
— Tu n'imagines pas à quel point.
La voix de Chloé était sensuelle, aguicheuse, tout ce que Kris détestait mais pendant un moment, il se prêta au jeu. Sans s'en rendre compte, il recula lorsqu'elle essaya de l'embrasser. Troublé par sa propre attitude, il se passa nerveusement la main dans les cheveux avant d'abandonner son verre plein sur le comptoir.
— Fait comme chez toi. J'ai un coup de fil à passer, je ne serai pas long.
Le visage de Chloé se décomposa immédiatement mais elle essaya de dissimuler sa gêne en se lançant dans la contemplation d'une peinture. Dire que l'imprévisibilité de ce don Juan n'était un secret pour personne.
Salut tout le monde. J'ai pris du retard et j'en suis navrée. Je vous encourage à commenter en donnant vos avis.
Voyons comment se présentera la suite.
KindaCostaBB
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro