CHAPITRE 25: RETROUVE MOI
WARNING: CE PASSAGE CONTIENT UNE SCÈNE D'AGRESSION SEXUELLE SUSCEPTIBLE DE CHOQUER CERTAINS LECTEURS. CETTE SCÈNE NE FAIT EN AUCUN CAS QUE CELA SOIT L'APOLOGIE DU VIOL. BIEN AU CONTRAIRE, ELLE DÉNONCE LA PRATIQUE COURANTE D'HOMMES PRÉTENTIEUX QUI N'ACCORDENT AUCUNE VALEUR AU CONSENTEMENT. ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR.
- Dans un premier temps, je vais te baiser si sévèrement que tu ne pourras plus t'asseoir pendant quelques temps. Ensuite, je vais t'emmener dans un autre endroit et aller demander une rançon à ton très cher fiancé Kris Wilson.
- Tu es complètement malade !
- La ferme ! Tu vas maintenant faire ce que je te dis où je n'hésiterai pas à mettre du plomb dans ta jolie petite tête.
Valentina était furieuse. Pis, indignée que cet être ignoble ait osé visiter sa chair de ces mains hideuses. Elle lui opposait un regard de défit ou colère et haine brûlaient à l'intérieur de ses prunelles. Elle était dégoutée que cet animal ait osé profaner ce corps qu'elle avait réservé au prix de nombreux sacrifices. Un frisson de dégoût secoua son être entier et elle referma les doigts autour de son canif. L'arme lui réchauffa l'intérieur de la paume.
- Tu peux aller te faire foutre !
Z lui donna un nouveau coup mais cette fois-ci porté avec le canon de son arme. Valentina échoua sur le sol, la lèvre à moitié fendue, une main délicatement posée sur sa joue meurtrie. Elle cracha un mélange de salive et de sang en opposant un nouveau regard de défi à son ennemi qui s'amusait de la situation. Il dramatisait le téméraire de son hotage en lui lançant des injures méprisantes. La colère bouillait dans le sang de Valentina. Elle rugissait dans ses veines à l'image d'un fauve qu'on tenait en cage, elle l'entourait précipitamment d'une noirceur monstre qui enflait crescendo. L'esprit de Valentina réclamait justice contre l'acte répugnant qui avait été perpétrer contre sa personne. Elle referma insidieusement les doigts autour son arme lorsqu'elle répondit enfin au rythme frénétique de l'ordre émit par son cerveau. Vengeance. Réparation. Tuer. Elle s'empressa aussitôt de lui planter l'arme dans le ventre. Le coup fut porté avec une rage brutale quoi que assassine qui arracha un cri de douleur à Z. Valentina n'en tint aucunement compte. Bien au contraire, elle le poignardait avec une vigueur sauvage en y mettant toute la hargne qu'elle avait réussie à sensibiliser avant de violemment bondir vers la porte. Il eut un coup de feu mais déjà Valentina s'enfuyait dans la nuit humide. Son pas était rapide, brûlée par le vertige qui s'abattait sur son être. Elle était désorientée, n'avait aucun indice sur la voie à emprunter. Elle finit par marquer un arrêt sous un réverbère. Son souffle était une précipitation douloureusement saccadé. Elle était cambrée, la main accrochée à l'arbre de fer.
- Est-ce que vous allez bien ?
Valentina sursauta. L'adrénaline retirait bruyamment sa mainmise de ses épaules. Elle se redressa lentement avec des jambes flageolantes bien avant de poser un regard mi apeuré mi déterminé sur le nouvel arrivant.
- Fichez moi la paix !
Le cri de Cellia fusa dans la nuit aussi tranchant que le canif qu'elle dissimulait. Hélas, ces protestations échouèrent à la lisière de l'inconnu en regonflant son audace. Il tenta une nouvelle approche en avançant d'un pas. Valentina réagit immédiatement en dégainant son canif. À présent, elle le menaçait d'un œil affolé.
- Tout doux petite, je veux juste t'aider.
- Dégagez !
Son arme trancha l'espace vide qui les séparait en arc de lune. L'inconnu évitait calmement ses feintes qui manquaient de cohérence. Il conservait les paumes élevées vers les airs et évita le dernier coup qui fut porté avec une lenteur maladroite. Valentina baissa subitement les yeux sur son arme. Son poignet tremblait et ce phénomène lui déclenchait une série d'image imprécises de son environnement. Sa respiration devint une nouvelle plainte éprouvante en s'échappant par vapeur tiède de sa bouche meurtrie. Elle se mit à tousser du sang lorsque son arme de fortune retomba mollement à ses pieds. Valentina ressentait une douleur atroce dans son flan droit. Elle repensa au coup de feu avant de soudainement perdre connaissance.
☆
De retour de sa mission, Dayton traina les pieds jusqu'à la planque. Il remontait les escaliers d'une démarche lente mais fatiguée. Ces pensées à bout de bras faisaient remonter certains souvenirs dans la surface agité de son esprit. Elles matérialisaient la raison pour laquelle la drogue avait réussie à détourner la cuillère en or qu'il avait jadis dans la bouche. L'ironie de cette situation le fit sourire, enfin un sourire froid se dessina sur ses lèvres d'homme triste. Dayton avait toujours fait parti de l'ombre de son père, un génie de l'immobilier qui ne reculait devant aucun forme de pression. Il avait redressé l'entreprise familiale à un moment critique non sans jamais éprouver une quelconque difficulté à se sortir de n'importe quelle impasse. Il était un mur infranchissable, un fin businessman dont le flair désapprouvait le fainéantisme de son fils qu'il considérait comme une tare qu'il se maudissait d'avoir engendré. Ce discours de socialiste privilégié, le père de Dayton le tenait du fait de l'incapacité de son fils à reprendre le business familiale.
Sa sœur cadette le surpassait en tout point, à son opposé elle rivalisait en ingéniosité en atteignant des résultats phénoménales. Les gènes de leur père agissaient de manière évidente dans son organisme. Ainsi, Dayton avait fini par se sentir de trop. La solitude s'était installé petit à petit, elle s'était logé dans son cœur épuisé par tout le mal-être de son existence. Il s'était donc rabattu sur le seul moyen qui l'aidait à fuir cette réalité. La drogue lui a donc permis de se déconnecter, de fuir sa vie qui manquait de couleur jusqu'à ce que son père le découvre et ne le jette à la rue après l'avoir publiquement renié. Dayton n'avait pas eu d'autres choix que de suivre son dealer dans un monde qui n'avait été le tien que le temps d'un planement. Sur son palier, il ouvrit la porte sans grande conviction. Il était crevé et avait besoin d'un verre.
- Val tu as encore oublié...
Les prochains mots moururent sur les lèvres de Dayton. Il se raidit, le nouveau regard épouvanté qu'il arborait observait le corps de son collègue. Z pissait le sang en se maintenant en position fœtale. Dayton dégaina son arme en se accourant.
- Merde ! Que s'est-il passé ?
Ces yeux scrutaient l'appartement à la recherche d'un potentiel ennemi. Ce phénomène était fréquent dans ce business et surtout quand votre collègue était un ass pour se créer des problèmes.
- Ta traînée, ta chienne de pouffiasse...
Il vomit du sang et Dayton rugit, son arme resserré dans sa main droite.
- Espèce d'imbécile que lui as-tu fait ?
John qui s'était chargé de garer leur véhicule fit son entrée. Il pris rapidement connaissance de la situation puis s'empressa d'aller retirer quelques bandages de la trousse de secours. Il s'avança avec une seringue de morphine et s'accroupit aux côtés de Z.
- Tu devrais baisser ton arme D.
- Ta gueule John ! Je n'aurai jamais dû t'écouter ! Et toi, espèce d'enculé, j'aurai préféré qu'elle te tue ! J'espère pour toi que je la retrouverai saine et sauve, sinon c'est moi qui te bute !
Dayton prit immédiatement la direction de la sortie. Il se maudissait. Une peur morbide lui contractait l'intérieur des entrailles qui ne formaient désormais plus qu'une douloureuse ligne droite. Jamais il n'aurait dû emmener Valentina dans ce quartier qui s'érigeait en véritable coupe-gorge pour sa condition féminine. Il jura puis se mit à courir revolver en main en hurlant son prénom dans la moiteur de la nuit. Il continuait son trajet en gardant un rythme soutenu lorsque à l'angle d'une intercession, un cri lui parvint. Dayton marcha dans cette direction et finit par rencontrer un homme courbé au dessus du corps d'une jeune fille. Dayton réagit brutalement, en envoyant le badaud s'échouer dans une flaque d'eau.
- Valentina, regarde moi, ça va ?
Valentina était inconsciente. Dayton colla son oreille sur sa poitrine d'où les battements de son cœur semblaient progressivement s'amoindrir. Il la ramena contre ses genoux et braqua son automatique en direction de l'individu apeuré.
- Je vous jure que je ne lui ai rien fait ! Quand je l'ai retrouvé elle perdait déjà du sang !
- La ferme !
Dayton se passa la main sur le front, il dégagea nerveusement les mèches mouillées qui le gênait dans sa manœuvre. Il tenait Valentina contre son cœur et hurlait son désespoir en larmes salées dans la clarté nouvelle de phares de voiture.
☆
Quatre pénibles semaines de recherche infructueuse avaient abandonnées Kris résigné dans son loft de New York. Il sillonnait son appartement à l'image d'un fantôme, une bouteille à la main. Il enchaînait les cuites et ne s'était pas gêné pour recontacter son ex avec qui il prenait du bon temps. Il dégustait une vodka lorsque son téléphone se mit à sonner. Kris s'inclina, rapprocha l'écran de son visage puis redirigea l'appel sur son répondeur en s'installant un peu plus confortablement dans le canapé.
La voix de l'interlocuteur lui parvint apeurée. Elle était animée par une forte émotion, de la détresse qui rendait ces phrases presque incompréhensives.
- Kris Wilson ? J'espère juste ne pas m'être planté. Valentina va super mal et je ne sais pas quoi faire. Elle perd beaucoup de sang, putain rappelle moi.
Kris bondit vers l'appareil mais déjà l'appel venait d'être coupé. Il se passa une main nerveuse dans ses cheveux en se redressant. Sa voix se fit menaçante lorsque la tonalité d'appel refit place à la voix de l'homme qui lui était inconnu.
- Je ne sais pas à quel jeu vous jouez mais je peux vous garantir que vous allez me le payer si jamais...
- Mount Sinaï, magne toi !
Kris s'époumonnait mais son interlocuteur avait déjà raccroché. Kris jura puis courut vers l'ascenseur ses clés de voiture en main. Ces pieds nus courraient sur le sol froid en direction du parking souterrain. Il anarcha sa ceinture puis écrasa la pédale de l'accélérateur. Son cœur battait la chamade, il était incapable de contrôler le stress qui l'envahissait. Il s'impatientait dans sa file et pressait le klaxon de son Aston Martin à chaque nouvel arrêt. Il bifurqua finalement au coin d'une rue et mit les plein gaz en empruntant le chemin alternatif que venait de lui suggérer le GPS jusqu'à enfin pouvoir abandonner sa voiture, clé sur le contact aux abords de l'hôpital. Il courait, ces pieds piquaient un sprint phénoménal vers l'accueil. Le bureau était vide, Kris jura une nouvelle fois avant d'arrêter une infirmière.
- Excusez-moi y a t'il une certaine Valentina Reed qui vient d'être admise dans cet hôpital ?
La jeune infirmière lui répondit négativement et le dirigea finalement vers l'accueil des urgences. Kris piqua un nouveau sprint et fut accueillit cette fois-ci par un homme qui tapait sur le clavier de son ordinateur.
- Valentina Reed vous avez dit ?
Kris hocha mécaniquement la tête, les poings serrés à s'en blanchir les jointures. Il était à deux doigts de la crise de nerf mais s'évertuait à garder son calme. Il ne pouvait pas encore relâcher toute ces émotions, pas sans l'avoir vu.
- Effectivement, une Valentina Reed a été admise. Vous aurez plus de détails en rejoignant le bureau du docteur Victor Churchill au cinquième étage.
Kris hocha la tête puis se précipita dans le premier ascenseur en ayant son garde du corps au téléphone.
- Oui je sais, sécurisez l'hôpital, le plus important c'est qu'elle ne nous échappe pas cette fois-ci.
Des regards indécis détailla le milliardaire qui se permettait de courir dans les couloirs d'un hôpital. Il scrutait chaque porte à la recherche du docteur en charge du dossier de Valentina. La porte lui apparut finalement au détour d'un couloir. Il la repoussa immédiatement et se retrouva nez à nez avec le jeune médecin.
- Docteur Churchill ?
Le docteur le scruta de haut en bas.
- Qui le demande ?
- Le tuteur légale de l'une de vos patientes, Valentina Reed. Elle vient d'être hospitalisée.
Le docteur consulta sa pile de dossier puis lui fit signe d'entrer. Il présenta un siège à Kris qui parut hésitant. Il finit par prendre place.
- Avez-vous une pièce d'identité à me présenter ?
Kris parut surpris mais tendit le justificatif au docteur.
- J'aimerais la voir, tout de suite.
Churchill lui rendit sa carte et s'installa un peu plus confortablement dans son siège.
- Je ne crains que cela ne soit pas encore possible. Ma patiente ressort d'une lourde opération et pour le moment, elle demeure dans le coma. Vous devez le savoir, elle a perdu énormément de sang mais mon équipe à réussit à la stabiliser après le retrait de la balle.
Kris blémit.
- Vous voulez dire que quelqu'un a essayé de la tuer ?
- En tant que tuteur légale, je me disais que vous seriez plus à même de répondre à cette question. Restez-là, l'inspecteur Xavier Wood est en chemin. Vous devez sûrement connaître la procédure.
Kris demeurait silencieux. Le nouveau choc le maintenait dans un état végétatif. Il observait ses mains croisées sur la table.
- Je reviendrai lorsque les résultats de ces analyses seront prêts.
Une trentaine de minutes s'écoula avant l'arrivée de l'inspecteur Wood. Il tourna la poignée de la porte et Kris posa des yeux fatigués sur son profil. Cole patientait dans un recoin de la pièce, une main posée sur son arme.
- Inspecteur Xavier Wood, dit-il en présentant son insigne. Monsieur Wilson, j'ai quelques questions à vous poser.
Kris se frotta le visage.
- Je vous écoute.
- Qui est cet homme ? Demanda-t-il en indiquant Cole du bout de son stylo.
- Mon garde du corps.
L'inspecteur hocha lentement la tête.
- Bien, pouvez-vous me dire ce qui s'est passé avec Valentina ?
Kris prit une pénible inspiration.
- Je n'en sais rien.
- Vous voulez dire qu'elle s'est retrouvée abandonner à moitié morte aux urgences sans que son garant n'en connaisse la raison ?
- Cela ne pouvait pas être plus claire.
- Que faisiez-vous aux environs de vingt heure et vingt-deux heure ?
- Je baisais Chloé Marshall.
L'inspecteur leva des yeux agacés.
- Avez-vous des ennemis ?
Kris lui offrit un sourire froid.
- Je suis milliardaire alors cette question ne se pose pas.
- Je vois et comment avez-vous su que Valentina était hospitalisée dans cet hôpital ?
- Un coup de fil anonyme.
- Comme c'est pratique.
Kris se rembrunit en lisant l'inssinuation dans le regard de l'inspecteur. Il lui offrit un sourire crispé en poursuivant.
- J'en ai fini avec vous, si vous avez encore besoin de me poser des questions, mes avocats ne manqueront pas d'y répondre.
L'inspecteur hocha mécaniquement la tête.
- Vous croyez être en droit d'agir de cette façon ? Vous compliquez votre situation monsieur Wilson. Je ne vais pas en rester là, vous pouvez me croire.
Churchill refit son entrée aux côtés d'un autre docteur.
- Nous avons les résultats des examens. Je laisse mon collègue vous renseigner pendant que j'effectue ma ronde.
Le concerné se rapprocha de Kris avec lequel il échangea une poignée de main. Ensuite, il consulta le dossier qu'il avait préalablement posé sur le bureau.
- Alors les résultats présentent des hématomes multiples dont prioritairement deux côtes fêlées. Le traumatisme crânien est dû au coup porté avec un objet contondant, le canon d'une arme entre autre. L'examen gynécologique à révéler une fragilisation de l'hymen causée par une pénétration manuelle intense et quand nous y mêlons le sang prélevé sous les ongles de Valentina, il est clair que quelqu'un a essayé d'abuser d'elle. Mais rassurez-vous, elle est toujours vierge.
Kris écarquillait grossièrement les yeux pendant le temps que dura ces révélations. Il se sentait mourir à chaque fois qu'il imaginait Valentina se faire violenter, frapper et abuser. Il quitta son siège furieux et envoya son point se fracasser contre le mur. Il n'arrivait plus à contrôler cette douleur qui éparpillait son cœur en milles morceaux. Il donna un second coup avant d'être arrête par Cole qui lui pressa affectueusement l'épaule. Son corps était secoué par des sanglots qui faisaient résonner la profonde affliction de son âme.
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