CHAPITRE 19: CARESSE MOI
Le plus dur ce n'était pas d'aimer, mais miser tout son soul pour recolter des miettes, des brûlures qui vous ouvrait le cœur en répandant le mal aussi dangereusement que possible. Pour davantage complexifier le tout, la voilà complètement perdue au milieu de toutes ces sensations chaotiques. Aimer n'était véritablement pas compliqué alors pourquoi ces bois qui la chauffait en brûlant son âme ? Valentina observait distraitement le plateau garni, oui tout avait été savamment décoré, proportionné. Tient, elle ne pouvait qu'être heureuse mais non, son cœur subissait la douloureuse infortune de l'amertume. Ces lianes lui lacéraient le corps et elle suffoquait sous leurs épines. Kris, l'objet de désir, l'être de passion dont le regard suffisait à lui brûler le cerveau en la réduisant à une chair de désir et de pulsion en était l'unique responsable.
A l'accoutumé, elle s'ordonerait le plaidoyer du coupable quoique un coupable différent, dont la bave ne lui coulerait pas seulement à la commissure des lèvres, mais plus en profondeur dans des replis doux et salées. Évidemment, elle plaiderait la culpabilité si et seulement si son fantasme personnifié ne lui faisait plus autant mal. Si cet idiot arrêtait de lui piller sa joie, son confort et sa bonne humeur avec des émotions aussi imbéciles et venimeuses pour son corps euthanasié à maintes reprises.
Ceci étant, elle ne pouvait malheureusement plus faire durer l'échéance. Un choix, qu'il soit positif ou négatif s'obligeait. La lune qui brillait dehors n y était pour rien, elle montrait sa valeur en se laissant chatouiller par des nuages. Elle n'en avait rien à foutre de ce foutu dilemme. Son existence n'était pas conditionné par des volontés extérieures, elle n'était pas le fardeau d'un père ou d'une mère désespérée. Elle n'était pas un paquet reléguer au plus téméraire à l'image d'un ballon de basket. Mais passons, il y avait bien plus urgent, des vérités qui s'impatientaient dans l'air. Tout deux avaient un accord, conclut Kris en disposant le plateau au milieu d'eux. Les doigts resserrés autour d'une cuillère, Valentina dînait tranquillement intriguée par la nouvelle tournure qu'avait pris les événements. Elle en ignorait encore la raison, mais l'étrange expression de son hôte parlait d'elle-même. Il semblait pour le moins bouleverser pour une raison différente de celle qui les obligeait à cohabiter. Au dessert, elle repoussa le plateau.
- Je croyais que nous avions un accord.
- Vous devriez le savoir, je suis allergique aux pommes.
Interloqué, Kris hocha délicatement la tête avant de repousser le plateau. Valentina avait bien relevé, ce truc qui n'allait pas et qui le rendait pour le moins sérieux. Malheureusement, elle avait décidé de ne pas s'y attarder ce qui constituait un juste retour des choses.
- Très bien, dit- il en passant distraitement la main dans ses cheveux. Il se trouve que votre lors de votre défilé, votre père à reçu une lettre de menace qu'il a tout de suite choisi de déconsidérer. Se faisant, il en a reçu une autre, il y a moins d'une semaine dans laquelle il était question des origines véritables de votre mère.
Kris marqua une pause, puis reprit:
- Une année G.A.C a frôlé la faillite. Je vous en ai déjà parlé parce que bien évidemment, j'étais en parti responsable. C'est donc votre mère qui a octroyé une grosse quantité d'argent pour relancer ladite société...
- Je ne comprends toujours pas le rapport avec moi, l'interrompit Valentina en se grattant le coude.
Kris prit une énorme inspiration et lui prit la main.
- Écoutez Valentina, cette somme, votre mère l'a reçu de son grand-père, un ex baron de la drogue lorsqu'elle a décidé de fuir la Colombie. Pour faire cours, le cartel se sert de cette information pour faire chanter votre père.
- Que veulent ils en retour ?
- Vous.
- Mais c'est absurde, ceci doit être un ridicule malentendu, rit Valentina en perdant progressivement son sourire.
- Nous ignorons encore tout les détails mais pour ces gens vous êtes leur héritière, enfin ils vous considèrent comme telle et ils vous veulent à la tête du cartel. C'est pour cette raison que vous êtes ici. Ils projettent de vous enlever. Vous rendez-vous compte de la gravité de la situation ?
Le visage de Valentina en disait long sur son ressentiment. Elle était pâle, ses yeux brillaient au fur et à mesure que les informations percutaient son cerveau. Une froideur glaçante la paralysa et elle s'effondra immédiatement en assurant qu'elle aurait préféré ne rien savoir. Elle, l'héritière d'un cartel de drogue, c'était inconcevable ! Pis, si cette histoire se savait G.A.C perdrait son intégrité, la société ferait de nouveau faillite. Quand à sa mère, évidemment, qu'elle se refusait de la juger. Elle devinait qu'elle avait cru bien faire en leur dissimulant cette vérité effrayante. Elle était arrivée en Amérique avec une nouvelle identité et avait simplement décidé de vivre en fermant la porte au passé. Que dire de son état actuel, elle devait souffrir le martyr. Ne tenant plus devant sa mine d'anéantie en pleine interaction mentale, Kris la prit dans ses bras. Il la berça doucement en lui caressant les cheveux. Lorsqu'elle arrêta enfin de pleurer, il lui releva le visage et l'obligea à le regarder dans les yeux.
- Vous savez ce que je retiens de cette histoire ?
-Non, fit-elle de la tête.
- Votre mère est sans doute la femme la plus courageuse que je connaisse. ( il marqua une pause, puis enchaîna) Je n'ai aucun doute sur le fait que vous sortirez de cette histoire davantage unis. Alors, ne vous en faîtes pas. Je serai toujours à vos côtés. Je vous protégerai et ce jusqu'à la fin.
Ces mots, Valentina les reçut en plein cœur, son regard s'humidifiant davantage. Malgré le danger, il lui avait ouvert les portes de sa maison. Comment pouvait-elle espérer le remercier ? Elle n'avait pas fini d'y réfléchir que déjà sa bouche avait rejoint la sienne. Le moment était certes mal choisi, mais qu'est-ce qu'elle s'en fichait. Elle ne s'offrait pas par reconnaissance, elle s'offrait parce qu'elle venait d'encore retomber amoureuse de lui. Kris premièrement surpris, répondit à son baiser passionné en l'embrassant lentement. Il lui révélait par la douceur employée tout ce qu'il n'osait pas lui dire tant les mots étaient confus dans sa tête. Il lui révélait tout ce qu'il voulait sans oser l'admettre. Valentina se cambra sous les mains expertes qui glissaient sur son corps, qui caressaient distraitement ses fesses. Les yeux fermés, elle gémissait sous l'impulsion des caresses qui devenaient de plus en plus insidieuses. Dans leur fièvre, Kris délaissa sa bouche pour un autre secteur en ne cessant pas de laisser courir ses mains sur son corps. Ces délicates caresses la percutaient jusqu'au tréfonds de ses entrailles avant qu'il ne s'interrompre précipitamment.
- Non, lui dit-elle la voix soudainement rauque.
Kris l'observait à bout de souffle, intrigué, perplexe, les lèvres entrouvertes, le corps brûlé par les sceaux d'une passion interdite. A bout de souffle, il contemplait la créature en dessous de lui qui nourrissait le désir impérieux qui lui droguait le sang en se répandant par litre. Son sexe turgescent emprisonné par son jean lui créeait milles souffrances physiques et psychiques, le contrôle se perdant peu à peu dans sa conscience. Il la voulait, elle le voulait, alors pourquoi s'arrêtait-t-il en si bon chemin ? Leurs cœurs s'étaient parlés, leurs corps sous l'ordre devaient s'accorder et chavirer sous l'effervescente brûlure du désir. Sous les feux de la passion, Valentina retira son tee-shirt révélant l'arrondi parfait de ses seins, Kris jura en serrant les dents. Elle le poussait à bout en voulant qu'il la débarrasse de cette envie qu'il avait réveillé.
Lorsqu'elle essaya de nouveau de l'embrasser, il l'en empêcha en l'obligeant à s'étendre sur le dos. Sa bouche retrouva la sienne brutalement, il l'embrassait avec une urgence nouvelle en lui mordillant délicatement les lèvres. Il l'embrassait dans le cou, parcourait son corps de baisers épicés jusqu'à saisir ses seins dans son élan. Il continuait son exploration en les faisant roulant entre ses doigts avant que sa bouche ne vienne prendre la relève. Le contact de sa langue contre son téton provoqua une nouvelle éruption volcanique dans tout son corps qui se tendait progressivement sous le plaisir qui enflait, grandissait. Lorsqu'il s'attaqua à son autre sein, Valentina devint folle de désir. Elle lui caressa les bras et le torse lorsque leurs bouches se reconnectaient brièvement. Délicatement, la main de Kris glissa jusqu'à l'endroit où ses cuisses se rejoignaient, goûtant à la délicate mouille qui salaient ses doigts.
- Putain Valentina, tu me rends fou !
Valentina offrit pour seule réponse un gémissement puissant. Elle était en ébullition, chauffer à l'extrême sous un feu de bois dont le contact de l'air embrasait les flammes. Elle gémissait de plus en plus fort, ses muscles crispés autour du majeur qui s'insinuait répétitivement en elle, allant et venant si lentement qu'elle en perdit sa voix. Le plaisir montait crescendo, elle le sentait à son corps de chiffon qui tremblait. Aussitôt, sa main trouva celle de Kris, qui intensifia légèrement son geste avant qu'elle n'explose en mille morceaux.
L'orgasme fut intense et l'emporta dans un océan de plaisir tant le ras de marée était brutal. Dans les étoiles, Valentina savoura un plaisir qu'elle ne se savait pas capable d'éprouver.
- Merde Valentina, je suis désolée... je...
En réponse, le regard de l'amante se rechargea de désir captivée par l'érection comprimée de Kris. Lorsqu'il essaya de se rajuster, elle fut la plus rapide et lui barra la main. Son regard suppliant et embrumé eut raison de lui. Cette nuit, elle le tenait, elle le tenait et elle le tenait bien par la queue. Il le voyait dans son regard affamé et son corps qu'elle assumait dans la clarté de la chambre.
- Je veux te voir...
La déclaration était sexy avec ces délicates notes d'innocence. Kris se laissa porter par le jeu, il la laissa dégrafer son pantalon et révéler son contenu. Ces doigts lui arrachèrent un grognement avant qu'un juron n'ait raison de sa gorge. Elle le caressait d'une main lascive, le regard hypnotisé par ses yeux enflammés. Il l'observait, ressentait sa fougue à chaque succion, elle le prenait en entièreté, l'aspirait au maximum, elle le tuait par sa bouche qui devenait de plus en plus avide. Kris gémissait, le prénom de son amante au bout des lèvres. Sa main vint délicatement se poser sur sa tête, il lui imposait un rythme nouveau, il l'encourageait à le sucer plus férocement en se condamnant à perdre pied au fur et à mesure qu'elle avançait. Il gémissait partagé entre la jouissance qui le menaçait et les coups de langues aphrodisiaques de son amante.
Valentina s'exécutait, forçait le rythme en resserant les lèvres autour du membre turgescent. Elle le sentait partir peu à peu, il voguait dans le royaume de la jouissance en se répandant au fond de sa gorge en jet brûlant. Lorsqu'elle se releva enfin, Kris l'embrassa passionnément. Essoufflés, le front collé au sien, il lui caressait la joue affectueusement.
- Nous ne pouvons pas continuer, je suis vraiment désolé.
Ensuite, il s'effaça de la chambre, laissant derrière lui une Valentina pour le moins perplexe. Le poing reserré contre sa poitrine, elle laissait cette vilaine pensée jusque là inavouée serpenter jusqu'à l'orée de son cœur. Kris n'était peut-être pas l'homme qu'il lui fallait.
☆
Deux semaine plus tard
La semaine passa bien vite, regretta Valentina en attachant sa ceinture pour l'atterrissage. Elle aurait aimé partager davantage d'enthousiasme à l'idée de redécouvrir ce pays, mais l'envie n'y était pas. Cette douleur qui lui noyait le cœur était accentuée par le nouveau jeûne téléphonique qu'on lui imposait. Une simple mesure de sécurité qui la clouait à une inquiétude sidérante. Cela faisait deux semaines, deux longues et pénibles semaines à hanter les murs de sa chambre comme une véritable damné sans nouvelles aucune de ses parents.
- J'espère que vous êtes bien installés ?
Face au tableau devant lequel elle s'était perdue dans ses pensées un peu plus tôt, Valentina hocha délicatement la tête. Kris derrière elle, lui transmettait des effluves masculines qui comme à chaque fois excitaient son appétit qui subissait heureusement un congés forcé. L'amour offrait différentes perspectives au cœur et des fois non pas par égoïsme ou méchanceté, on décidait simplement d'exploiter un chemin nouveau. Un chemin dissimulé derrière le beau qu'on supposait, un beau qui s'est progressivement mué en laideur démoniaque, provoquant des transes que même la morphine n'arrivait malheureusement pas à occire. L'amour est simple aux cœurs simples, l'amour se veut complexe aux cœurs complexes. Et quand un cœur simple se retrouvait dans les phares d'un cœur complexe, l'histoire prenait des zones de turbulence dont la chute se retrouvait associée à un choix unique, le choix de l'effacement, le choix du départ malgré l'amour, la passion et toutes les couillonnades mêlées au genre. Aimer c'était aussi renoncer à cet autre qui nous refusait tout en nous acceptant.
- Je vous souhaite de passer une très bonne nuit, déclara Kris en posant le verre qu'il tenait.
- Kris attendez, je voulais vous dire, je vous suis très reconnaissante pour ce que vous faîtes pour moi. Croyez moi que je l'ai bien compris, compte tenu des événements nous deux enfin cette histoire que j'ai imaginé dans ma tête n'aboutira et n'aboutira sans doute jamais. Je suis donc désolée de vous avoir embarrassé avec mes espoirs, je ne le ferai plus. Bonne nuit.
Sur ces derniers mots, Valentina l'abandonna dans le séjour. Elle se savait condamnée à aimer cet homme auquel elle se retrouvait obliger de renoncer. Le sentiment était évident dans son cœur, il ne s'était pas imposé, elle l'avait su à leur première rencontre, elle l'avait compris à leur premier contact, elle l'avait accepté en renonçant à en cette soirée d'été. C'était sa vérité, qu'elle était la votre ?
Hello, j'espère que vous allez bien, la suite tant attendue est là !
Je vous dis bonne lecture !
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