8. Instants d'une vie
Elle n'en pouvait plus. Elle ne pleurait pas, mais la pluie qui s'écrasait sur ses joues donnait cette impression. Elle aurait pu car, oui, elle n'allait pas bien, et elle avait besoin de se soulager, mais non, elle s'interdisait de craquer.
Non, elle ne pleurait pas, elle ne bougeait pas. Elle attendait, bercée par le bruit incessant des perles d'eau. Elle attendait, gelée, frigorifiée, emmêlée avec ce besoin étrange de vouloir se faire du mal.
Alors oui, elle laissait l'eau mouiller ses cheveux et imprégner ses vêtements. Elle laissait son cœur battre de plus en plus fort dans sa poitrine. Elle laissait tout aller.
Sauf les larmes.
Elle tenta de ne plus penser, d'arrêter pendant quelques instants de vivre, d'avoir conscience du moment présent. Elle ferma les yeux, enfonça ses mains dans ses poches et tenta d'oublier. Elle tenta d'écouter le vacarme assourdissant de la tempête, elle tenta de faire disparaître les phrases et les questions qui se heurtaient dans son esprit.
Elle fit le vide, tout simplement.
Et elle réussit.
Mais à peine eut-elle le temps de savourer sa victoire, qu'un visage percuta ses paupières fermées et la fit se renfrogner.
Lui.
Un sourire étira ses lèvres, un sourire involontaire. Et son cœur accéléra sa course. Elle pensait à nouveau.
Elle pensait à lui.
Et bon sang ce que ça lui faisait mal ! Et bon sang ce que ça lui faisait du bien !
Elle revoyait ces signes de mains pratiquement imperceptibles, ces sourires, ces éclats de rire, ces instants qui n'auraient jamais dû prendre fin. Elle revoyait son visage et son corps. Elle ressentait la joie, le bonheur, l'excitation, et l'amour.
Elle ressentait l'amour.
Et ça, ça lui brisa le cœur.
Elle ressentait la jalousie, la frustration, le chagrin, et l'amour.
Tout tournait en boucle, le cyclone de ses sentiments l'engloutissait sans lui laisser la chance de s'échapper. L'incendie dans son être la brûlait, la déchiquetait, la tuait.
Oui, elle n'en pouvait plus.
Des devoirs, du temps qui s'en va, d'elle-même et de tous ses défauts, du lycée et de l'amie horrible qu'elle était.
Elle ouvrit les yeux et embrassa du regard les arbres qui s'agitaient dans le vent. Elle vit qu'une silhouette accourait vers elle.
Lui.
Et là, elle comprit qu'elle n'en pouvait vraiment plus.
Qu'elle n'en pouvait vraiment plus de l'amour.
————
Bonjour ! Et oui, me revoilà sur ce recueil... J'avoue que je suis très inactive, seulement, j'ai beaucoup de mal à écrire des nouvelles. Donc j'ai décidé que je vais mettre ici des petits textes, comme celui que vous venez de lire, en plus de mettre des nouvelles. Ça permettra de faire revivre ce recueil ! J'espère que ça vous plaît :).
Sur ce, à bientôt !
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