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Chapitre trois


On attendait probablement de lui qu'il remercie son sauveur à la fin du cours. Il n'en fit rien. Être un être sociable, il ne pouvait plus s'y résoudre. Ethan avait l'impression de passer pour un abruti avec ses réponses décalées, ses incompréhensions.

Il se faufila jusqu'à un café presque désert. C'était un bar plus fréquenté par les gens de l'âge de sa mère que par les jeunes et comme il n'était pas encore tout à fait l'heure du déjeuner, il était plutôt calme. Sa migraine s'était déplacée en arrière-plan dans sa tête, mais il savait qu'elle n'attendait qu'une occasion pour se manifester à nouveau.

Il boucha son nez et souffla fortement sans arriver à se déboucher les oreilles, se sentant comme sous l'eau. Il poussa la porte et dit bonjour d'une voix claire, étant devenu un habitué de l'endroit. Ça ne posait pas problème au gérant qu'Ethan mange son sandwich chez lui tant qu'il prenait une consommation.

« Salut, gamin ! répondit l'homme en le voyant débarquer. Coca comme d'habitude ?

– Oui.

– J'ai des thés glacés maison, tu sais. Bien meilleurs que ton truc.

– Une autre fois.

– J'en doute. »

Ethan sourit et alla s'installer à sa table fétiche au fond du bar près de la vitrine. Il ne savait vraiment pas comment le patron de ce café arrivait à avoir des clients. Pas avec une promotion sur les sourires, c'était sûr.

Les peintures sur la vitre empêchaient de voir les lieux de l'extérieur. Il posa son front sur la surface froide. Il n'aimait pas vraiment le coca, mais avait remarqué que la caféine avait un effet positif pour ses migraines.

« Et voilà. »

Il ouvrit les yeux pour voir le serveur décapsuler une bouteille et la poser sur la table à côté du verre.

« Merci, dit-il.

– Ça va ? questionna l'homme, presque concerné. »

Ethan leva la tête. Il devait vraiment avoir une sale gueule pour qu'une deuxième personne lui demande ça.

« Ouais, ça va, enfin, à peu près. Désolé, s'excusa-t-il. »

Une vingtaine de minutes plus tard, il se sentait légèrement mieux. Il avait un besoin vital de ces moments tranquilles. Il attaqua son sandwich avec appétit tout en contemplant la décoration du lieu. Le bar était étonnant, loufoque avec ses gigantesques plantes dans des pots énormes ou d'autres encore, dont on avait du mal à localiser l'origine, rampant le long des murs. Des peintures et des photos côtoyaient la verdure, un mélange très hétéroclite et chargé qui, mine de rien, rendait bien. Des petites étiquettes indiquaient çà et là, les titres des œuvres et leur auteur.

Ça lui rappelait la maison de sa grand-mère avec des souvenirs rapportés d'un peu partout, des babioles offertes par ses enfants et ses petits-enfants, des photos, des vieilles croutes. Elle possédait un charme apaisant. Son père avait racheté la maison à la mort de sa grand-mère. Exit les vieux fauteuils dépareillés, la cuisine en chêne foncé, les bibelots de toutes sortes. Tout était moderne, dépouillé, dans des tons de gris ou de blanc. Tout était froid.

Ethan soupira à l'idée de devoir passer le week-end chez son père. Ce n'était pas un mauvais père, non, juste un père qui ne connaissait pas ses enfants et n'en manifestait pas l'envie. D'aussi loin qu'il se rappelait, son père avait toujours prétexté son travail pour ne pas être auprès d'eux, pour le regretter ensuite haut et fort devant témoin. Un père qui aimait montrer sa famille, ses trois gars, qui exigeait d'eux un comportement exemplaire, mais qui ne voulait pas en être à l'origine.

Ethan n'était pas dupe, il avait compris très tôt que ce qu'ils pouvaient être ou faire n'intéressait pas leur père. Il avait été attristé de voir Mathieu, à peine six ans à l'époque, quémander pour des jeux de société et son père répondre qu'il n'avait pas le temps. Sa mère était, de ce côté-là, exemplaire, toujours à être avec eux, quitte à dire que c'était d'un ennui mortel ou à feindre le sommeil pendant une partie interminable de bataille ou de petits chevaux.

Du monde commençait à arriver dans le bar et Ethan se leva pour payer son coca. Il tendit un billet de cinq au barman qui lui rendit la monnaie.

« Tiens, prends ça aussi, lui dit l'homme en lui donnant une mini-viennoiserie sur une serviette. C'est cadeau.

– Merci, c'est gentil. »

La dernière fois, le barman lui avait donné les petites noisettes enrobées de chocolat qu'on met habituellement avec le café. Ethan n'osait demander pourquoi il lui offrait des sucreries. L'étudiant ne faisait pas pitié et n'était pas un poids plume, loin de là. Il avait pratiqué le hand pendant ses années de collège et de lycée. Il n'avait pas repris cette année, laissant sa mauvaise humeur lui gâcher l'envie d'y retourner. Il avait raté les premiers entraînements et n'avait pas réussi à se motiver pour s'inscrire.

Toutefois, même s'il ne faisait plus de sport depuis quelques mois, il se sentait toujours lourd et encombrant pour son âge. Il sortit du bar pour regagner la fac. Il lui restait deux cours avant d'avoir fini sa semaine. Son téléphone sonna et il reçut un message groupé de son père à son attention et à celle de ses frères.

Papa : Prenez de quoi vous habiller correctement, on fait une cousinade demain et j'ai invité du monde dimanche.

Pas de bonjour, comment ça va ? Pas de bisous. Non, juste une injonction dans le paraître. Il avait bien envie de faire comme s'il n'avait pas vu le message et de se pointer dans un vieux survêt pourri.

Mais, à dix-sept ans, il faisait la même carrure que son père, et ce dernier l'aurait habillé de ses propres vêtements. Autant être à l'aise et prendre les siens dans ce cas, son goût pour la provocation n'était pas assez développé.

* * *

Il gagna l'amphi avec une dizaine de minutes d'avance, un gobelet de cappuccino à la main, et s'installa au premier rang. Il commença à sortir ses affaires puis dégagea de sa poche le mini pain au chocolat. Il croqua dedans. Ok, le patron du bar était peut-être bizarre avec son attitude flegmatique, mais il était toujours sympa. Et la viennoiserie était excellente.

« Oh, j'y croyais pas quand je t'ai vu, mais c'est que t'as presque repris forme humaine maintenant ! »

Le gars blond s'installa à côté de lui avec sa copine qui lui renvoya un beau sourire. C'était une fille au type méditerranéen avec un visage très fin et bronzé et des yeux bleu-vert qui ressortaient, mis en valeur par la coupe très courte de ses cheveux noirs. Elle était fascinante dans son genre. Ethan les observa et demanda :

« Vous comptez pas faire vos gossips à côté de moi ?

– Non, on va être sages, je rame trop sur ce cours, donc il me faut un minimum de concentration. Content, Monsieur coincé ? rétorqua le blond.

– Hm ! »

Le gars lui fila un coup de coude.

« Et de rien pour le Doliprane. J'ai dû marchander sévère pour en avoir !

– L'écoute pas, coupa la fille. Il a dû donner son numéro à une belle rouquine. Et il fait genre c'est un sacrifice.

– Mais trop ! Pense un peu à ma vertu !

– Ta quoi ? Foutage de gueule on ! »

Elle se tourna vers Ethan.

« Je m'appelle Neyla, dit-elle. Et ce machin, c'est Johan. Et toi ?

– Ethan.

– Pour tout te dire, on cherche des potes avec un minimum d'intelligence à qui on pourrait piquer des cours. »

Ethan sourit. Il ouvrit son classeur sur ses notes du dernier cours.

« On t'a marché dessus quand t'étais petit ou t'es né comme ça ? demanda Johan. Je suis sûr que t'arrives même pas à te relire !

– Les protéines synthétisées possèdent des séquences reconnues par les facteurs cytosoliques spécifiques. L'adressage est l'ensemble des mécanismes permettant de les diriger vers leur lieu d'action, lut Ethan en montrant un passage. Bon, j'ai étoffé parce qu'en vrai, j'ai pas écrit tout ça. »

Neyla et Johan le regardèrent avec un air désespéré.

« Merde ! On pensait avoir ciblé l'intello de service, commença Johan.

– Et il se révèle scripto-psychopathe ! poursuivit Neyla. »

Ethan cracha d'un ton un peu énervé.

« Cibler ? Genre, me filer un Dolip, c'était juste pour m'approcher ?

– Nan, ça, c'était mon côté miséricordieux. C'est maintenant qu'on te cible. »

Neyla sourit et lui attrapa la main, en caressant le dessus de son pouce.

« Mais comme t'as l'air sympa et que t'es canon, on va te garder, même si t'écris avec les pieds.

– J'suis pas un chaton, tu sais. Et j'ai pas spécialement envie que vous me gardiez.

– Ow ! J'suis mortellement vexée ! »

Ethan dégagea sa main et prit son crayon pour prendre des notes alors que le professeur venait d'allumer le tableau et de projeter des nouveaux documents. Le silence se fit en quelques minutes. Le cours dura deux heures, entrecoupé par une mini-pause au milieu dont Ethan profita pour ajouter à ses notes ce dont il se souvenait encore. Johan et Neyla le regardèrent comme s'il était dingue. Peut-être l'était-il ? Il avait toujours bien suivi en classe jusqu'au début du lycée où ça avait commencé à dégringoler.

Tout lui demandait plus d'efforts, plus de concentrations. Et parfois, il n'y arrivait tout simplement pas. Il ne pouvait pas se permettre de manquer de motivation, car certaines fois, quand il serait au fond du trou, il serait dans l'incapacité de suivre un cours. Il rangea ses feuilles dans son classeur et le glissa dans son sac.

« Ben salut ! dit-il.

– Hé ! Reste un peu avec nous, c'est vendredi, on va traîner... Où, on sait pas, mais..., commença Neyla.

– Je peux pas, désolé.

– Dis-le tout de suite qu'on t'emmerde en fait, accusa le blond. »

Ethan sourit tranquillement et ne répondit pas.

« Oh mince, il sait sourire en plus, fit Neyla. Je fonds ! »

C'était tellement surjoué qu'Ethan éclata d'un rire franc.

« Une autre fois, promit-il. Et pour info, je retape mes cours à l'ordi. »

La tête légèrement stupide, puis victorieuse des deux amis valait le coup d'œil. Ils se firent un high five.

« Oh, mon gars, toi, on va pas te lâcher, lui promit Johan avec un regard amusé. »


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