Chapitre 5
- Allez, encore une fois, me dit distraitement Guilhem.
- Mais ça fait au moins trois heures d'affilées qu'on danse. Et c'est toujours la même chose ! contrais-je, de plus en plus agacée.
- C'est vrai mais on dirait que tu ne comprends rien, m'avoua Guilhem.
- Ce qui est tout à fait possible étant donné... Que je ne sais pas danser, éclatais-je en parlant plus fort qu'à mon habitude.
- Oui, je vois ça, me confirma t-il.
- Ah bah merci ! Voilà ce qui va me réconforter...
Pour toutes réponses, il haussa les épaules. Puis il lâcha enfin :
- Bon, on reprend ?
- Surtout pas ! lui répondis-je. C'est l'heure de ma pause, argumentais-je ensuite, voyant qu'il n'avait pas compris.
Finalement, voyant son visage se décomposer petit à petit et sa mine devenir de plus en plus dure, je céda.
- Bon, d'accord. Okay, on reprend.
Je me levais et m'apprêtais à positionner correctement mes mains côtes à côtes et parallèles à celles de Guilhem, bien qu'il n'y ait aucun contact.
- Je ne comprends toujours pas le sens de cette danse, lui avouais-je.
- J'avais compris, ricana t-il. Mais c'est pourtant simple, en fait. Il s'agit de prouver qu'il n'y a pas besoin de de contact pour avoir une bonne, euh..., m'expliqua t-il en cherchant son mot.
- Atmosphère ? proposais-je.
- Oui, si ce terme te convient.
- Ah... D'accord ! comprenais-je enfin. Mais pour moi, ça n'a aucune logique.
- Ça n'a aucune logique pour moi non plus, me confia Guilhem en chuchotant.
Lentement mais sûrement, je me leva pour exécuter une énième fois ces pas de danse si compliqués pour mon pauvre corps raide.
Manque de chance, je me prenais les pieds dans le tapis. J'essaya, en vain, de me retenir à une petite ficelle discrète. Néanmoins, la ficelle s'abaissa après que je l'eusse tiré. Guilhem, qui voulut me rattraper, se plaça devant moi.
À croire que sa force n'était pas suffisante, parce que je l'entraîna dans ma chute.
Nous étions donc allongés l'un sur l'autre, sur le sol de la chambre de Marie Antoinette.
Très embarrassant, cette situation, Guilhem ne devait pas se douter que j'étais un poids lourd...
Cela dit, il ne prononça aucun commentaire. Heureusement pour moi d'ailleurs...
C'est alors là qu'une domestique arriva. Adélaïde. Et oui, nous étions toujours l'un sur l'autre...
Nous étions comme paralysés par la situation dans laquelle nous étions en train de vivre.
Quelques deux secondes passèrent, personne n'avait bougé. Personne ne pouvait seulement se mouvoir.
Tout à coup, une voix apparue dans ma tête. Elle me criait de sortir d'une quelconque façon de ce cauchemar. Adélaïde nous redardait toujours, horrifiée.
Guilhem se rendit enfin compte de la chose et se releva rapidement. Il me tendit ensuite la main pour que je me mette à mon tour debout. Il tenta d'exprimer sa gêne et la raison de cette... situation.
- Ne vous méprenez point Monsieur, je n'ai le droit de commenter vos occupations, annonça Adélaïde après que Guilhem ait fourni tous ses efforts.
- De plus, je ne me suis que fourvoyé. Je vous prie de m'excuser, argumentais-je le point de vue d'Adélaïde.
À ce moment-là, Guilhem m'envoya un regard affolé qui voulait dire : "Mais qu'est-ce qui te prends ?".
Et puis, Adélaïde esquissa une révérence et s'en alla, toujours tournée vers nous, à reculons, puis ferma la porte qu'elle avait tantôt ouverte.
- Poursuivons-nous ? demandais-je soudain joyeuse de danser.
Non... D'apprendre à danser... ? Je n'en suis pas vraiment heureuse... juste... passive, indifférente.
Seulement une partie de moi n'est pas pas indifférence à la danse, une partie de moi en raffole... -- mais attendez, je ne sais pas danser.
- Bien sûr, me répondit Guilhem en me tirant de mes pensées.
Nous dansâmes alors à nouveau. Je vécu le même problème. Puis nous cessons subitement.
- Ça suffit pour aujourd'hui, je crois, me dit Guilhem. De toutes façons, le bal est ce soir.
Le soir
L'orchestre commençait tout juste à jouer. Le son des violons s'élevait déjà dans l'air... Le moment fatal avançait à grands pas.
Louis XVI était à l'opposé de mon emplacement dans la Galerie des Glaces. Plus tard, je reconnu un air de Vivaldi. Ce fut à ce moment-là que Louis s'approcha de moi.
Après avoir reconnu ce célèbre morceau, je me demandais comment avais-je fait pour l'avoir reconnu aussi tard, lui ou son morceau. Puis, je remarqua que toutes les personnes de la gente masculine portaient des perruques blanches. Je n'aurais pu, de toutes façons, le reconnaître.
Louis avançait toujours à pas lents vers moi. Plus il avançait, plus mon pouls s'accélèrait. Danserais-je aussi mal que dans la chambre ? Allais-je tomber ? Ou marcher sur les pieds de Louis, ou, accessoirement, faire rire toutes les personnes dans la salle pour seule cause ma légendaire maladresse ?
Très probablement.
Disons que, pour faire simple, j'avais 95 % de chances de tomber, faire un faux pas où attirer malencontreusement l'attention sur moi, 1 % de chance de réussir tous les mouvements sans exeption et enfin 4 % de chances que je réussisse avec une aide surnaturelle extrêmement puissante.
En effet, la façon dont j'étais arrivée ici, laissait un doute important à propos de l'inexistence des pouvoirs surnaturels.
Ça y est, il me tendait ma main.
À cet instant, j'avais l'impression de voler dans les airs tant les mouvements me paraissaient simples. Ils étaient devenus pour moi tellement simples que je me sentais danser avec légèreté.
J'en oubliais la difficulté avec laquelle j'avais appris ces pas de danse.
J'entr'aperçus après cinq minutes un homme qui me regardait intensément. Je commença à paniquer. Ma vue semblait se brouiller, les sons paraissaient lointain...
Je réussi cependant à garder mon équilibre et, bientôt, les autres couples nous rejoignirent sur la piste.
Pas loin de Louis XVI --plus communément appelé l'Infâme Idiot numéro 1 par ma personne-- et moi, je remarquais que l'homme qui m'avait auparavant soutenu un regard intense, me contemplait toujours avec une expression perverse.
J'essaya de retenir un haut-le-cœur.
Nous nous arretâmes de danser, puis nous dirigeâmes vers l'arrière de la grande galerie.
Du coin de l'oeil, je cherchais directement Guilhem. Intérieurement, je le suppliais de faire sa réapparition, son grand "Come Back".
Mais, rien.
J'eus beau chercher en vain, rien.
Pas de Guillaume à l'horizon.
Finalement, ce bal s'annonçait mal, ou, du moins, ennuyeux.
Quelques heures plus tard
La fin officielle du bal sonnait comme une libération pour moi. En effet, j'en avais beaucoup trop espéré et/ou beaucoup trop rêvé.
Non pas que je n'eusse parlé avec personne, mais chacune des paroles que mes interlocuteurs prononçaient me semblaient, à chaque seconde, plus soporifique que la précédente. Et, bien évidemment, je le découvrais à nouveau à chaque nanoseconde.
Comprenez-vous a présent mon ressenti antérieur ?
Peu importe. Cela s'est enfin terminé, et j'en suis plus qu'heureuse.
J'entendis des pas dans mon dos mais je ne m'en préoccupa pas. Le bal était derrière moi. Tout ce que je voulais à présent était de m'allonger sur mon lit et me préparer à passer une excellente nuit de sommeil.
- Marie Antoinette ! me héla une voix, qu'hélas, je reconnaissais.
- Louis, le saluais-je en me retournant.
- Je tiens à vous présenter un de mes cher ami.
Un homme émergea de derrière lui.
Oh, non. Pas lui.
[Copyright, Tous Droits Réservés]
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Note de l'auteur :
Je tiens vraiment à vous remercier, tous autant que vous êtes ! Tous vos votes et commentaires me font extrêmement plaisir !
Je suis désolée pour les fautes d'orthographe que vous pourrez trouver par ci, par là, et ne de pas poster régulièrement mais je vous promets que je vais y remédier.
Encore merci ♡ !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro