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Il était proche de minuit quand la Cadillac se gara devant la maison de Marguerite Bird, le goudron hurlant sous ses roues. C'était une modeste demeure dont les murs s'effritaient et dont le jardin devenait chaque jour plus sauvage. Lorsque Charles se planta devant son portail plein de rouille, la pelle à la main, l'image du charmant petit pavillon qui se tenait jadis ici lui revint en tête. Ce souvenir lui venait d'une époque où l'arc dénudé sous lequel le visiteur devait passer pour accéder à la porte était encore fleuri de roses, où les volets à la peinture écaillée n'étaient pas toujours clos, où la petite allée pavée du perron n'était pas envahie par les feuilles mortes et où le carillon à l'entrée ne sonnait pas comme une mélodie lugubre et solitaire. L'homme soupira, ouvrit le portail qui poussa une longue plainte aigüe et s'avança dans l'allée, l'obscurité la rendant plus insalubre qu'elle ne devait l'être en plein jour. Sa tante devait dormir. Elle n'avait aucune connaissance, aucun ami avec qui passer noël. Elle vivait seule, sans aucune compagnie maintenant qu'Angélique était enfermée dans cette fausse prison, et partirait sûrement seule. Charles s'approcha de la porte blanche dont la vitre n'avait pas été nettoyée depuis des lustres et appuya sur la minuscule sonnette couverte de poussière. Aucun bruit, elle devait être cassée. L'homme frappa alors à la porte. Les coups résonnèrent de l'autre côté mais personne ne vint. Charles martela une fois de plus le bois et cria en levant la tête vers les fenêtres du deuxième étage :

« Tante Marguerite, vous êtes ici ? »

Dans la pénombre, il crut voir une figure pâle à une des fenêtres sombres, une figure qui le surveillait mais sur laquelle retomba aussitôt un rideau blanc. Il frappa une nouvelle fois :

« Je vous ai vue, ce n'est pas la peine de vous cacher... »

Aucune réaction. Charles soupira puis, à bout de patience, tourna la poignée et constata que la porte n'était pas verrouillée. Celle-ci pivota sans un bruit, sans un grincement, ne troublant pas le silence pesant des lieux. Prenant la pelle dans les deux mains, l'homme pénétra dans la petite entrée, sur ses gardes. Il n'avait qu'une seule idée en tête : aller dans le jardin. Peu à peu, l'obscurité l'enveloppa mais il continua son évolution, connaissant parfaitement la maison, suivant ses fidèles souvenirs. La chanson de sa sœur réapparut dans son esprit, inquiétante et lancinante.

Dans la maison de ma tante.

Il arriva en bas de l'escalier bancal mais ne s'arrêta pas. Bientôt, il atteignit l'extrémité de la petite pièce. Il s'apprêtait à pénétrer dans le salon lorsque la porte de la maison se referma vivement dans un claquement fort. Effrayé, l'homme se retourna, s'armant de l'outil. Une voix roque et grave résonna dans l'obscurité :

« Cela fait longtemps... Comment oses-tu entrer librement dans ma maison ? »

Charles, paralysé, resserra la pelle entre ses doigts. Un léger bruit se fit entendre et le vieux lustre vert en forme de fleur clignota au plafond avant d'inonder parfaitement la pièce de ses rayons maladifs. Tante Marguerite se tenait alors au bas de l'escalier, habillée d'une chemise de nuit noire, sa main noueuse posée sur la rampe. Son visage, décomposé par le temps, était envahi par une vague de colère qui exorbitait ses yeux voilés par le filtre de la cataracte. Sa bouche pâteuse et vide tremblait et ses cheveux blancs, devenant de plus en plus rares, retombaient sur ses épaules pointues, hirsutes. La vieille femme élança un doigt vers le jeune homme et cria de sa voix désagréable :

« Charles ! Je trouve que tu... »

Son regard se posa sur l'outil que l'homme tenait dans les mains et aussitôt, sa voix mourut, cédant au silence habituel de la maison. Alors, Charles prononça d'une voix sévère :

« C'est un cadeau d'Angélique... Je pense que tu la reconnais... »

Marguerite n'arriva à dire que trois mots avant de fondre en larmes, tremblant de tout son être :

« Oh mon dieu... »

L'homme respira profondément :

« Tu le savais donc... Tu l'as aidée à cacher le corps... »

Les pleurs de la femme redoublèrent. Charles dut crier pour les recouvrir :

« Pourquoi l'a-t-elle tuée ? »

Marguerite s'agenouilla dans les marches. L'homme se répéta, hurlant cette fois :

« Pourquoi ? »

La vieille femme leva la tête vers son neveu et sanglota :

« Je ne sais pas... Elles étaient venues pour noël... Toi, tu le passais avec Stéphanie... Je m'étais absentée quelques minutes dans la cuisine pour chercher le dessert et quand je suis revenue, Angélique était debout, ma pelle entre les mains, ensanglantée... »

Elle toussa, les joues noyées de larmes :

« Et elle... Elle lui avait fracassé le crâne... Comme ça, comme un œuf... Je ne sais pas pourquoi... Oh, la pauvre chérie... »

L'homme ferma un instant les paupières, tremblant :

« Et l'asile ?

— C'est une maison de repos...

— C'est toi qui l'as mise dedans ? »

Le neveu était lui-même surpris par la violence de son ton. La vieille femme hocha la tête :

« Je voulais la protéger de la prison, je voulais seulement l'aider...

— Qui est au courant ?

— Seulement les infirmières... Et elles ont toute ma confiance... »

Maintenant, la respiration de Charles était devenue saccadée. Il jugeait sa tante d'un regard sombre, plein de reproches et de haine. Il grimaça et cracha durement ces quelques mots :

« Tu es un monstre... »

Marguerite tendit un geste de supplication vers le jeune homme mais celui-ci s'élançait déjà vers le jardin, ignorant les plaintes de la pleureuse.


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