Chapitre 1
- C'est à ce moment là que les choses ont commencé à s'envenimer sur Terre. L'air... interrompue par l'eternuement bruyant d'un élève, la professeur d'histoire s'arrête soudainement de parler. A vos souhait Gaël, continue-t-elle. Je disais donc, l'air présentait de moins en moins d'oxygène. Cette carence en oxygène à débuter par des étourdissements, de la fatigue, des maux de tête. La population était de plus en plus malade et les jeunes enfants étaient les premiers touchés.
Une main se lève dans la classe. La professeur ajuste ses lunettes rondes sur son nez crochu puis se tourne vers la fille aux longs cheveux brun.
- Oui mademoiselle.
- Il y a une chose que je n'ai pas encore bien comprise. S'il n'y a pas d'oxygène dehors, comment pouvons-nous en avoir ici ?
- Et bien c'est très simple Juliana, tu demanderas à tes professeurs de technologie et de physique chimie. La femme lui esquisse un petit sourire alors que la jeune fille baisse la tête, l'air honteuse.
Aussitôt Ugo, le surdoué de la classe, prend la parole afin de réconforter son amie.
- En fait le bunker utilise plusieurs méthodes pour fabriquer de l'oxygène dont la décomposition de sels oxygénés comme les nitrates que l'on trouve dans le calcaire ou les chlorates, d'oxydes solides tel que l'HgO, l'Ag2O et j'en passe ; mais également de peroxydes solides. Le labo a aussi mis en place un système de culture d'élodée. Une plante aquatique qui crée de l'oxygène. Le processus est assez long mais efficace.
Juliana lui envoi un sourire de remerciement alors que la professeur monte les yeux aux ciel.
Ugo est connu pour son QI hors norme, c'est une chose qui m'a toujours positivement étonné chez lui. C'est incroyable comme le cerveau humain peut enregistrer une quantité si importante d'informations. Mais mon avis n'est pas partagé puisque la majorité des élèves et parfois même les professeurs le trouve ennuyeux et trop bavard.
- D'autres questions, interroge la professeur.
- Moi, répond une voix grave.
Cette voix me donne des frissons dans le dos. Elijah. Sa voix grave, ses longs cheveux ondulés d'un blanc étincelant et cette allure sportive font de lui celui qu'on admire pour sa beauté irrépressible et que l'on craint pour cet assurance solitaire et presque insolente. A vrai dire s'il se faisait embarquer par la brigade de sécurité pour avoir commis un délit grave ça ne serait pas étonnant du tout.
- Nous t'écoutons, Elijah.
L'élève monte haut sa tête puis s'adosse à la chaise, ses bras s'enroulant derrière celle-ci. Un sourire hautain se dessine sur son visage vide d'émotions.
- Quels élèves ont été sélectionné pour sortir du bunker ?
Toute la classe se retourne vers lui, les yeux ronds de surprise tel des hiboux.
- Il paraît qu'un groupe à été sélectionné pour tester le dehors. Ce dehors même qui a été décrit par les scientifiques comme, je cite "invivable et non oxygéné" jusqu'en deux-mille deux-cents cinquante-trois. Or nous ne sommes qu'en deux-mille cent cinquante et un.
Les élèves s'agitent d'avantage alors que la professeur reste sans voix, epiétant anxieusement la pièce ; certainement à la recherche d'une réponse adéquate. Mais Elijah ne se tait pas là.
- Alors, qu'avez vous a nous dire sur ce sujet, madame Petermann ?
La femme d'une trentaine d'années reste muette face à la question du jeune homme ; qui se régale de la situation anxiogène dont il est la cause.
Le brouhaha qui s'était installé est interrompu par l'interruption d'un assistant. Les regards se tournent sur le vieil homme surpris de l'attention qu'on lui porte. Il se reconcentre sur sa tâche et appelle la professeur à le suivre. Cette dernière, après avoir jeter un énième coup d'œil à la classe, s'exécute ; laissant la salle dans un silence de mort.
- Qu'est-ce que tu en penses, souffle un élève.
- Est-ce que c'est vrai, continu un autre.
- C'est impossible, s'écrit le suivant.
Je monte les yeux au ciel, souffle un grand coup, puis me lève brusquement.
- Vous allez vous taire, nom d'un chien !
A cet instant j'étais devenu le centre de l'attention, le mouton noir dans le troupeau blanc.
- Ça ne sert strictement à rien de questionner les autres. Personne ici n'a la réponse, alors tenons nous en au fait. Il n'y a aucune certitude.
Aussitôt un rire grave et faux résonne. C'est Elijah qui nous joue un autre de ses petits tours malsain.
- Très bien, dit-il en me dévisageant. Tenons-nous en au fait. J'ai entendu hier soir le directeur parler au commandant de la brigade de sécurité. Il envisage d'envoyer un groupe d'individu non util à la surface afin de déterminer si l'air y est vivable.
- S'il a été déterminé par les scientifiques que l'oxygène ne sera présent à nouveau de facon viable qu'en deux-mille deux-cent cinquante-trois ; pourquoi diable serait envoyé un groupe au dehors à ce jour, intervient Ugo.
- En plus de ça, personne ici n'est inutil. Chaque individu à sa valeur, ajouté-je.
Elijah pousse un rire moqueur à mon encontre.
- Petite ignorante. Entre les hauts dirigeants, les ouvriers acharnés et les petits élèves ; qui crois-tu est le plus inutil, me lance-t-il.
- Mais...
- Attend, laisse-moi parler. Réfléchi un peu. Les dirigeants sont intouchable, on barre. Les ouvriers font fonctionner le bunker, on barre. En partant du principe que l'emploi est obligatoire à moins d'être mère d'un enfant de moins de trois ans, et que les malades graves sont exécutés, on barre tout les adultes. Les enfants de moins de quinze ans quand à eux sont trop immatures, alors à ton avis. Qui reste-t-il ?
Je reste bouche bée, incapable de prononcer un mot. Je ne veux pas admettre qu'il a raison, mais si ce qu'il dit est bien vrai et que quelques personnes seront envoyés au dehors avec comme certitude peu de chance de survie ; ça ne peut être que nous. Jamais ils ne mettraient la survie du bunker en péril. Et si le prix a payer est de perdre une génération, le choix est vite fait. A vrai dire, si ces dirigeants ont été assez cruels pour mettre en place la politique de l'enfant unique et l'exécution des malades à des fins de préservation du bunker dans les siècles à venir, ils seraient tout à fait capable de prendre ce risque là.
Et en y réfléchissant plus sérieusement, la raison de cette décision pourrait bien être de réguler la population qui, bien qu'ayant accepté la politique, est en hausse. Alors finalement, il pourrait être envisageable qu'Elijah ait raison.
La professeur revient dans la salle de classe, l'air gênée et déboussolée. Au vu de ses yeux rougeâtre il se pourrait même qu'elle ait versé des larmes.
- Tout va bien madame, demande Gaël.
Elle s'éclaircit la voix et se reprend.
- Très bien Gaël, merci. Écoutez-moi bien. Prenez chacun un stylo noir et rejoignez monsieur Anders dans la salle T03.
- Mais le cours n'est pas terminé, pourquoi devrions nous aller en technologie, l'interroge Ugo.
- En plus on devrait avoir science de la Terre après ce cours, ajoute une autre élève.
- Ne posez pas de question, répond sèchement la professeur.
Les élèves et moi-même nous exécutons malgré une ambiance instable d'agitation et d'incompréhension.
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