Après avoir confié le corps d'Aqua à son père Yensid, Terra et Ventus s'envolèrent sur le dos de Pégase en direction de l'Olympe. Avec un peu de chance, la nouvelle de la chute de Sephiroth n'était pas encore connue et ils pourraient donc bénéficier de l'effet de surprise. C'était le cas. Les titans faisaient régner le chaos sans savoir qu'un des leurs n'était plus là. Xehanort se délectait de la souffrance qu'il lisait dans les yeux d'Eraqus. Tout était parfait pour arriver de manière discrète.

Du moins, c'est ce qui aurait dû être fait mais Terra n'avait pas le temps. Il arriva avec Pégase et Ventus comme une furie sur le mont Olympe, perturbant autant les titans que le dieu des enfers. En tentant d'attaquer les nouveaux venus, les assaillants ne firent plus attention à leurs prisonniers et c'est eux qui finirent par se libérer. Les dieux étaient de retour et ils n'étaient pas contents du tout.

Terra se précipita pour délivrer son père avec l'aide de sa force. Eraqus retrouva sa bonne humeur et serra son fils dans ses bras, pour la première fois depuis bien longtemps. Des remerciements pour Terra étaient criés de tous les côtés de l'Olympe par ses alliés.

« - Merci mon fils, maintenant, nous allons nous occuper de ces gêneurs !

- C'est parti, s'exclama Cloud, le dieu de la guerre, suivi par tous les autres.

- Quoi ? manqua de s'étrangler Xehanort. Mais non.... Non...

- Tu voulais l'Olympe, mon cher frère, tu vas devoir subir la colère de ses occupants ! »

Les dieux entamèrent leur guerre de la revanche contre les titans qui se prirent une raclée monumentale, il n'y a pas de meilleur mot pour décrire ce qui se produisit. Si Ansem le sans coeur, Xemnas, Xigbar et Saïx étaient forts, ils ne pouvaient rien contre des dieux énervés et puissants, surtout aussi nombreux. Même les muses prirent part au combat, ce qui était déjà assez improbable. Tout le monde se soutenait et c'était beau de voir une telle unité.

Xehanort voyait ses plans tomber en miettes sous ses yeux et il luttait pour ne pas exploser. Sa colère avait toujours été du genre froide voire glaciale, il ne comptait pas changer cela. Il décida de battre en retraite dans son domaine des enfers où il serait à nouveau en sécurité. Demyx et Vanitas s'accrochèrent à son char, de peur d'être laissés en arrière.

« - Où vas-tu Xehanort ? l'appela Terra au loin.

- La partie est peut-être perdue ici mais j'ai une amie à toi qui meurt d'envie de me voir.

- L'âme d'Aqua, gronda le héros. Non, je ne vais pas la laisser !

- Mon fils, poursuis-le si tu le désires, je m'occupe des titans avec les autres dieux.

- Tu es sûr père ? Je ne peux...

- Certain, sourit Eraqus. Vas-y, ton père a beaucoup de travail.

- Je t'accompagne, petit, s'exclama Ventus. On ne se débarrasse pas de moi facilement.

- C'est ce que j'avais cru comprendre. En avant Pégase, direction les enfers ! »

Pendant que les dieux et les titans poursuivaient leur affrontement, le trio fila vers l'inconnu.

Pégase se posa à l'entrée des enfers, une sorte de grotte noire et profonde. Terra et Ventus continuèrent seuls car le chemin était difficile à pratiquer pour le cheval, surtout avec ses grandes ailes et les parois de roches pointues. Le chemin se poursuivit durant ce qui semblait être une éternité. Finalement, ils arrivèrent au bord d'une rivière, sans doute le fleuve Achéron qui charriait l'âme des morts et d'autres types de spectres, des êtres maudits. Le duo put traverser à l'aide du passeur Charon, qui ne fit pas grande difficulté car ils avaient de quoi le payer amplement. L'argent pouvait servir après tout.

Ensuite, ils se retrouvèrent devant la porte d'entrée littérale des enfers, gardée par le féroce Cerbère. Le chien à trois têtes n'avait cependant aucune chance contre la force de son adversaire et Terra l'envoya au tapis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il couina en retournant se cacher dans un coin comme un petit chiot plaintif.

Les enfers continuèrent en une succession de lieux plus improbables et sombres les uns que les autres. Partout, il y avait des âmes implorantes qui demandaient à être libérées mais le duo ne pouvait pas s'occuper de tout ce monde. Ils traversèrent ces endroits maudits en essayant d'oublier où ils étaient, en faisant abstraction de tout sauf de leur objectif : retrouver l'âme d'Aqua.

Finalement, ils arrivèrent dans la salle du trône après ce qui semblait être des heures d'exploration. Elle était vraiment impressionnante mais le trône demeuraient tristement vide. Dans la pièce, il n'y avait que Demyx et Vanitas, qui attendaient visiblement les voyageurs.

« - Ah vous voilà, j'ai cru qu'on allait devoir aller vous chercher, ricana Vanitas.

- Xehanort n'est pas là, il est plus loin, expliqua Demyx, plus accueillant.

- Laissez-nous passer, gronda Terra. Je suis venu pour récupérer l'âme d'Aqua.

- Oh nous le savons bien et le seigneur aussi. Mais avant... Ventus, tu ne reconnais pas ce bruit ? »

Le duo tendit l'oreille et des accords de lyre se firent entendre. C'était fin et extrêmement ténu mais la mélodie était sublime. Terra n'avait aucune idée de ce que cela signifiait mais il vit le visage de son mentor devenir blanc comme un linge. Des larmes coulèrent sur les joues du satyre tandis qu'il comprenait d'où provenait ce son. Lui ne pourrait jamais l'oublier.

« - Ce son de harpe, c'est Lauriam le héros oublié. Mon poulain d'autrefois.

- Perspicace, ricana Vanitas. Notre seigneur voulait absolument le garder, il n'a pas pu s'empêcher de lui mentir, pour avoir une chance d'entendre cette musique dans sa demeure pour l'éternité.

- De lui mentir ? répéta Ventus, articulant chaque mot avec une rage froide.

- L'âme de la pauvre Strelitzia n'était déjà plus accessible quand il nous a rejoint, c'était trop tard. Le seigneur a simplement fait semblant, tu comprends. Et personnellement, je l'ai aidé. »

Vanitas ricana encore tandis que Ventus commençait à perdre ses moyens. Ainsi, son champion aurait dû survivre. Xehanort l'avait trompé. C'était abject. Terra ressentait toute la haine qui émanait de son mentor et la partageait. Les deux pions des enfers allaient regretter.

« - Pars devant Terra, je te rattraperai plus tard. J'ai un compte à régler avec eux.

- Euh, moi, je suis juste là pour regarder hein, je n'aime pas me battre, rappela Demyx, ce qui était très certainement vrai vu qu'il n'y avait pas une once de méchanceté pure en lui.

- Et moi, ça fait longtemps que j'ai envie d'un vrai combat, sourit Vanitas.

- Ven, tu es sûr ? Je ne veux pas te laisser seul !

- Va sauver ta belle, petit. J'arrive dès que j'en ai fini ici !

- Tu me promets que tu reviendras après ? Je ne veux pas te...

- Deux mots à te dire, petit. Je vais gagner !

- Oh, n'en sois pas si certain petit satyre ! Je suis des enfers, je ne suis pas tendre, rappela Vanitas alors que des cornes apparaissaient sur sa tête, révélant son origine démone.

- Et aller, il est parti, souffla Demyx en se mettant de côté.

- J'en ai maté des plus durs que toi, gamin. Et toi, sauve-toi ! »

A contrecœur, Terra finit par obéir et s'en alla, non sans un regard en arrière pour son mentor. Il espérait vraiment que Ven pourrait le rejoindre bientôt. Le satyre et le sbire du seigneur des ténèbres, Ventus et Vanitas, commencèrent à se battre sous le regard de Demyx qui ouvrait les paris tout seul, à défaut d'avoir des âmes à qui le proposer dans le secteur. Terra n'avait pas le temps de s'attarder et il partit en priant pour son ami.

La route qui serpentait dans les tréfonds des enfers s'avérait très sinueuse et descendait en une pente raide. Terra se méfia particulièrement lors de son avancée car les marches étaient traitresses. Finalement, le héros se retrouva sur une falaise, face à un abîme d'où émanait une lueur verte. En regardant à l'intérieur, il vit des âmes, des milliers d'âmes qui s'enfonçaient petit à petit.

« La mort est un endroit merveilleux n'est-ce pas ? »

Xehanort s'approcha de lui avec un sourire faussement bienveillant. Terra savait que c'était maintenant que son combat pour Aqua allait commencer. Ses yeux brillaient de détermination tandis que le seigneur des enfers se rapprochait de lui.

Les dieux avaient finalement réussi à se débarrasser des titans pour de bon. Cette race belliqueuse était désormais de l'histoire ancienne. Ils avaient causé bien des dégâts en si peu de temps et ce serait probablement long de tout réparer, mais si tout le monde y travaillait, humains comme dieux, la tâche serait vite accomplie. C'était le moment idéal pour se rappeler de l'importance de l'unité.

Eraqus était particulièrement satisfait de ne pas déplorer de perte importante parmi les dieux. Il faudrait reconstruire en grande partie le palais sur l'Olympe mais ce travail serait assez rapide pour lui et les autres, compte tenu de leurs immenses pouvoirs. Le roi des dieux pensait à son fils en ce moment. Terra était en train de lutter seul contre le dieu des enfers et il fallait simplement croire en lui, car se rendre aux enfers était compliqué, même pour un dieu. Eraqus pria pour lui. Qui pria-t-il puisqu'il était un dieu ? Il ne savait pas.