Partie 11
Chapitre 11
Je regarde le centre ville défilait à l'arrière de la voiture et je sens mes yeux me piquaient. Ici y a pas de neige, il fait 17 degré et je reconnais pas la grisaille parisienne. Je veux ma ville. Je suis presque arrivée en bas de l'appartement où je vais loger, je suis en face d'un centre commercial. Je les écoute parler mais je suis ailleurs, pourquoi Marseille ? Pourquoi le sud ? Certes je vais être dépayser pour le changement d'air c'est parfait ainsi que pour voir mon père mais je suis loin de mes amis et de mes frères.
Je descend de la voiture pour découvrir un immeuble comme ceux de Paris, petit immeuble parisien typique. Driss décharge le coffre en prenant ma valise et mes sacs. Je marche derrière lui la tête baissée et j'entre dans l'immeuble. Devant l'ascenseur je croise le regard de Shakib, il me toise et détourne le regard. J'aimerais bien lui mettre une claque à celui là parce qu'il entre dans ma vie et dicte mes faits et gestes. Et le pire c'est que mes frères ont l'air d'approuver ça m'énerve.
J'arrive dans un appartement bien agencé, pas très grand une seule chambre mais très mignon. C'est un homme qui habite ici mais c'est bien rangé et très propre. Je regarde de tous les côtés pour apercevoir une télé ou un ordinateur mais rien.
Shakib: Je mets tes affaires dans la chambre, suis moi.
Je le suis et mon frère me suit. Dans la chambre je vois un super grand lit, une grande armoire et une commode.
Shakib: Tu peux mettre tes affaires dans l'armoire, dans la salle de bain je t'ai acheté du gel douche tout ça. Et voilà .
Moi: Ok
Driss: Dis merci non
Je le regarde comme si j'allais le tuer et il me toise. Il prends la confiance ce petit mais là je suis pas bien donc je le laisse. Je suis fatiguée du trajet donc je m'assois sur une chaise et j'attends. J'attends quoi ? Je sais pas.
Shakib: Je vais acheter à manger vous voulez quoi ?
Driss: Chinois
Shakib: Et toi Djaïna ?
Moi: Rien je vais aller me coucher moi.
Shakib: Attends qu'on revienne alors, tu viens avec moi Driss ?
Driss: Ouais
Ils partent en coup de vent et je soupire. Je vais dans la chambre me changer, enfiler un pagne et je m'allonge sur le canapé.
J'ouvre les yeux tout est calme, j'ai une couverture sur moi et un oreiller en dessous ma tête. J'ai rien senti et surtout rien entendu. J'allume la lumière, sur l'horloge je vois qu'il est 3h du matin. Je cherche mon frère et je le trouve allongé dans le lit en plein milieu. Il a l'air de bien dormir, je prends mon sac à main et je retourne dans la salle. Je m'assois sur le canapé en sortant un livre de mon sac et je lis le reste de la nuit.
Un peu avant l'aube la porte s'ouvre sur Shakib débraillé, je le regarde de haut en bas puisque c'est pas dans ses habitudes d'être mal habiller. Quand il croise mon regard il baisse la tête comme si il avait honte. Son attitude me laisse perplexe, je comprends pas jusqu'à ce qu'il passe devant moi et que je sente le fort parfum féminin qui dégage de lui. Je le regarde encore une fois pendant que lui s'assoit à l'autre bout du canapé. Chacun reste silencieux, je me concentre du mieux que je peux dans mon livre. Son téléphone sonne, il le regarde longtemps et finit par le balancer contre le mur en face de nous. Je tourne la tête vers lui pour savoir ce qu'il lui prend et il passe ses mains sur son visage. Il a l'air très tendu. Je pense à Driss qui aurait du se réveiller avec ce bruit mais non il dort encore.
Shakib: La vie de ma mère mais la vie de ma mère je vais le buter lui la vie de ma mère
Moi: Shakib
Il passe ses mains sur son visage en frottant fort, je le vois rouge et chaque fois que sa main passe à un endroit devenir blanc je sais pas si vous voyez le truc. Il me fait peur un peu mais je reste discrète, il parle tout seul pendant un bon petit moment et relève la tête d'un coup et la tourne vers moi. On dirait un robot. Il plisse les yeux en m'observant.
Shakib: Désolé j'ai perdu le contrôle autant pour moi. Dis moi Djaïna, t'es déjà sorti avec un garçon ?
Je le regarde perturbée. Mais c'est quoi le fou que j'ai en face de moi? Il me fait peur mais je masque mon trouble.
Moi: Non
Shakib: Genre t'es jamais sorti avec un gars mddddr menteuse
Moi: T'es libre de pas me croire
Shakib: Ouais bref tu viens faire ta salât ?
Moi: Ouais
Je le laisse partir avant vu qu'il va aller dans la salle de bain, je finis la page de mon livre et je me lève pour aller dans la chambre. Je prends un jilbeb, je le vois sortir de la salle de bain et j'y entre. Je fais mes ablutions et je vais dans la salle. Il est debout sur son tapis de prière, il est très grand vraiment et il porte un qamis. Il se tient sur son tapis, je baisse les yeux et j'en vois un aussi pour moi. Je me mets dessus et il commence à prier. Je le suis et je me confie à mon Créateur pendant un bon petit moment. Quand je me relève je le vois assis à me regarder.
Shakib: Tu veux te marier avec moi?
Moi: Quoi? Non t'es fou
Shakib: Pourquoi ?
Moi: T'étais avec une femme y a même pas 3 heures, t'es un arabe t'es pas mon style et je veux pas me marier maintenant.
Shakib: Et Alors ton style c'est pas les musulmans ?
Moi: Musulman noir, je préfère les renois. De toute manière t'as d'autres femmes et moi t'es pas mon style donc voilà.
Shakib: Eh mais t'as pas honte de dire ça !
Moi: Non je préfère les noirs c'est la vérité.
Shakib: Vieille meuf va
Moi: Je sais même pas pourquoi tu me parles de ça tu crois vraiment que je pense à ça en ce moment hein ? J'ai la haine contre tous les hommes à part ceux de ma famille, même toi je te déteste. T'es rentré dans ma vie comme ça et depuis tout va mal. Je sais que c'est pas de ta faute, c'est pas ce que je suis en train de dire mais peut être que je voyais en toi quelqu'un qui pourrait me protéger. Je sais pas pourquoi ne me demande pas, en peu de temps j'ai misé sur toi et voilà. Je sais que tu fais de ton mieux et que tu t'en veux aussi de pas avoir été là mais c'est le destin. Je t'apprécie beaucoup faut le savoir mais ton côté directif j'aime pas, je préférerais que tu me laisses me débrouiller seul. J'ai peur de la relation qu'on a.
Shakib: Je comprends rien. Mais pourquoi t'as peur ? On est pas comme des amis ?
Moi: Tu sais aussi bien que moi que l'amitié fille garçon ça existe probablement pas.
Shakib: Comment tu peux dire ça alors que ton dealeur c'est ton ami ?
Moi: On a grandi ensemble c'est comme ça. Toi tu débarques du jour au lendemain et tu forces avec moi c'est ça qui me perturbe.
Shakib: Je force ? D'accord je forcerai plus alors, tu fais beaucoup trop la princesse toi. Je sais pas ce qui m'a pris à partir de maintenant demmerde toi seule. Quand t'auras finis ta convalescence tu appèleras Émir et basta. Moi tu fais comme si j'existais plus.
Il se lève récupére sa sacoche à l'entrée avec ses chaussures et sa veste puis s'en va. Il ferme la porte tout doucement donc je crois à une blague et quand 5 cinq minutes après il revient pas je reste choquée. Ah il est parti là ? Bah bon débarras. Il a cru que c'était qui lui sérieusement ? Je lui en suis reconnaissante pour tout ça mais sa manière de tout diriger m'insupporte. Je lui ai rien demander moi au final, il a été gentil certes qu'Allah le bénisse mais voilà quoi. Je suis grande, j'ai des frères pour veiller sur moi et encore mieux j'ai Allah. Je me lève pour prendre mon sac afin d'avoir un médicament et je l'avale sans eau. Je me remets dans le canapé sous la couverture et je reprends ma lecture.
Quand je me réveille j'ai le livre encore dans les mains et je vois Driss mettre ses chaussures. Je relève la tête et je le regarde.
Driss: Je dois m'en aller, j'ai mon train dans 40mn Shakib il s'est barré sans moi.
Moi: Tu rentres à Paris ?
Driss: Oui
Moi: Emmène moi avec toi
Driss: Non tu sais très bien pourquoi t'es là, on en a déjà parler. Dawûd il croit que t'es parti en vacances donc l'appelle pas pour pleurer Djaïna, tu sais très bien comment ça va se passer sinon.
Moi: Ça va se passer comment ?
Driss: Il va sûrement mettre un coup de pression à Shakib, parce qu'il l'aime pas, en plus il va t'interdire de le voir après il va plus te faire confiance et à moi aussi.
Moi: Il peut même le frapper je m'en fou moi. Bref de tout de façon je vais faire que dormir je m'en fou, oublie pas de déposer mon papier au travail stp mon chef est au courant que tu vas passer. Et surveille Dalya, fait pas de bêtise et va à l'école.
Driss: Oui c'est bon t'inquiète on est plus des gamins
Je lui souris et il vient me faire un câlin. Il reste à frotter ses cheveux crépus contre ma joue et rigole. Il fait un bisous sur ma joue et se relève. Il prend son sac et ouvre la porte.
Driss: Fait attention à toi, pense à rien et prie.
Il referme la porte me laissant en train de sourire comme une idiote. Ils vont me manqués mais je sais que c'est pour mon bien, j'espère oublier ce moment de ma vie et passer au dessus. J'aimerais me reconstruire en quelques semaines et rentrer chez moi. Peut être que Marseille finalement c'est pas si mal Non ?
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