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Parents (AU sans Tuerie)

Aujourd'hui, c'est un de ces jours où ta seule envie c'est d'être un énorme tas roux qui ne sort de son lit sous aucun prétexte. Il fait froid dehors, il fait bon sous la couette, et puis pour ne rien arranger j'ai une paire de bras qui m'entourent la taille et un énorme poids sur mon dos en bonus qui de toute façon m'empêcheraient de bouger, même si j'avais trouvé le courage de le faire.

Les yeux fermés, je savoure ce petit moment de calme. Vu la texture, je crois que j'ai le nez dans les cheveux de Sachiko, mais franchement je m'en fiche. Comme ça j'ai son odeur dans le nez, et tant pis si j'ai des mèches qui se coincent dans les sinus pour une respiration un peu trop forte. De toute façon, si j'éternue, je cogne Emerens derrière, et même si ça serait effroyablement satisfaisant, j'ai pas envie de mourir par partenaire réveillé sur un coup de boule. Ou peut-être que je devrais dire mari maintenant ? Le poids de l'anneau que j'ai au doigt veut tout dire.

Mine de rien, j'ai de la chance. Dormir avec Sachiko Kimura et Emerens Van Heel dans le même lit, ça ne se fait pas comme ça. Il leur a fallu des mois, des années même, pour réussir à s'apprivoiser. Encore aujourd'hui, je ne sais pas ce qui a été le déclic, mais leur relation est devenue bien plus cordiale, et bien plus agréable pour moi. La preuve, ils se supportent dans le même lit, maintenant, et une fois je les ai même surpris à dormir l'un sur l'épaule de l'autre. Bon, ils ont tout nié en bloc quand je les ai réveillés, mais je préfère ça qu'ils s'étripent pour mes beaux yeux.

Enfin. Toujours est-il qu'aujourd'hui ils se sont alliés pour ne pas me laisser sortir du lit, et quand tu es dans un king size en plein hiver alors qu'à coup sûr c'est le chaos dehors et que deux respirations endormies te bercent, t'as pas trop envie d'y résister. C'est le temps de câliner ses amours, ses maris et femmes. Bon, je suis peut-être pas très équitable, puisqu'Alannah, Ruben et Ibrahim ont dormi seuls cette nuit : Ruben n'aime que moi, et polyA ou pas ni Alannah ni Ibrahim n'ont d'autres partenaires... Mais je me rattraperai plus tard. Si j'arrive à sortir de l'étreinte de ces deux traîtres. Vilains mes amours. Et oui, je vous aime aussi, c'est pour ça que je me colle à vous en cette douce matinée.

Bon, j'avais bien prévu de dormir encore quelques minutes, mais un énorme poids vient de m'atterrir en plein sur la taille, m'arrachant un grognement. Devant cette attaque en traître, je ne peux m'empêcher d'entrouvrir les yeux ; des cheveux roux et touffus apparaissent dans mon champ de vision flouté par l'hypermétropie et le sommeil. Est-ce que c'est Alannah qui vient me réveiller... ? Elle en a eu marre de me voir dormir ?

« Papaaaaaa ! Debout ! Le soleil est haut et tu m'avais promis qu'on allait sortir Pivot ensemble aujourd'hui ! »

Je soupire. Tout compte fait, j'aurais préféré que ce soit Alannah qui me réveille. Elle, je peux la convaincre de me laisser dormir avec un câlin, et Sachiko serait pas contre non plus. Mais par contre, en ce qui concerne ma boule d'énergie de fille, impossible de faire la moindre négociation.

Je suis quand même un peu méchant. Je l'adore, ma Livia. Elle illumine mes jours depuis ces cinq dernières années où je l'ai vue naître, et elle met aussi pas mal de vie dans un manoir qui en a déjà pas mal. C'est l'une des premiers enfants de la maison, peut-être qu'elle restera un des seuls. Pas grand monde n'est très attiré par la parentalité. Même parmi les miens. Alannah dit qu'elle veut attendre un peu. Ibrahim n'est pas convaincu. Reina dit qu'elle a trop de travail. Ruben est déjà bien content avec Livia. Et Emerens... Je n'ai même pas besoin de dire quoi que ce soit.

En attendant, ma fille est toujours à cheval sur ma taille, en train de me tirer par la manche du T-shirt. Je soupire, avant de secouer Sachiko par l'épaule.

« Chichi... ta fille est réveillée...

— Jusqu'au lever du soleil, c'est la tienne, grommelle ma femme, encore endormie.

— Sachi, je suis presque sûr que le soleil est haut, grogne mon mari derrière. Contente-toi de sortir du lit et occupe-t'en, je veux dormiiiir...

— Nan ! S'exclame Livia. Je veux papa ! »

Boooooon. On dirait que je n'ai pas le choix. Je soupire et me redresse, avant d'attraper sur la table mes lunettes et les mettre sur mon nez.

« D'accord, Lili. Je me lève et j'arrive, okay ? Va chercher Pivot en attendant, ce serait bête qu'Haruko l'ait déjà emmené promener.

— Yaaaaaay ! D'accord papa ! »

Son sourire est immense. Elle n'a pas encore toutes ses dents, il lui manque une molaire ou deux et sa canine droite n'a pas encore tout à fait poussé. Mais ça n'empêche pas qu'elle a le plus beau sourire du monde. Ce n'est pas seulement son sourire. C'est aussi ses beaux yeux jaunes, hérités de sa maman, qui brillent comme des étoiles dans la pénombre de la chambre. Ma fille, qui n'a pas eu de chance et hérité de mes cheveux roux qui partent dans tous les sens. Mais elle, elle les porte bien.

« Papa gâteau, grogne Emerens, mais je sens l'amusement dans son ton. Dépêche-toi de sortir le p'tit monstre que je puisse retourner roupiller. »

Je lui tape l'arrière du crâne, assez pour le faire râler. Et comme je ne résiste pas, je lui fais un bisou sur le front, parce que je suis un simp, que j'ai épousé cet homme et que de toute façon je résiste jamais longtemps à sa bouille endormie. Livia a débarrassé le plancher après ma réponse positive, ce qui me fait presque perdre la motivation de me tirer du lit ; presque, parce que je déteste sa tête déçue. Et je me suis juré de ne plus jamais la provoquer.

Je me lève. Ma gamine m'attend sûrement en bas avec pivot. Je ferais mieux de me dépêcher si je veux pas ressembler à un papa célibataire mal dégrossi. Ce qui serait vachement ironique vu ma situation.

***

« Titi ! J'vous accompagne ! »

C'est chouette d'avoir eu un regain d'énergie en voyant mon cher mari se tirer du lit. Sans doute parce que j'ai pas envie de me coltiner Van Heel au pieu le matin. Il est mignon mais je sais très bien que c'est pas moi qu'il veut câliner.

Je serais bien allée chercher Sharon pour la balancer dans leur lit mais elle travaille déjà. Elle suit encore des études, même alors que tout le monde s'est barré d'Hope's Peak depuis le temps. Je vois sa liste de diplômes s'accumuler sur son mur, et même si j'm'inquiète un peu j'ai pas envie de la déranger. Et puis Louna dort, et franchement j'ai pas envie de réveiller un deuxième dragon. Du coup je suis en bas, en espérant que ma fille m'en veuille pas d'interrompre leur moment.

En tout cas, s'il y en a bien un qui est ravi de me voir, c'est Pivot. C'est affectueux, les labradors, surtout les jeunes. Thibault n'a pas eu le temps de l'attacher, du coup je me prends une boule toute jaune dans les jambes, alors que le toutou ne cesse de m'aboyer dessus, et d'essayer de me fourrer le museau dans l'entrejambe. Désolé petit, j'ai laissé qu'un seul truc se fourrer là, et c'était pas ta truffe. En plus bof, hein.

Je soupire et j'éloigne le chien de moi avec douceur, non sans lui avoir gratouillé les oreilles. Thibault pouffe avant de se tourner vers Livia.

« Qu'est-ce que tu en penses, chérie ? On emmène maman avec nous ? »

Livia me fixe un peu, avant de hausser les épaules et de me prendre la main.

« D'accord ! Maman elle vient, mais elle tient la laisse de Pivot !

— Dis-donc gamine ! Je m'offusque faussement. Je ne t'ai pas portée pendant neuf mois pour me faire encore exploiter !

— Alors tu me portes ? Réclame ma fille. J'veux faire câlin ! »

Ça, c'est déjà quelque chose qui me parle un peu plus. Je laisse Thibault attacher Pivot avant de me pencher et de choper ma fille, avant de la serrer dans mes bras. Je la chatouille un peu, profitant du fait qu'elle est à ma merci, et elle rit. J'adore l'entendre rire, on dirait un carillon. Un carillon permanent vu à quel point elle est de bonne humeur, mais franchement c'est tout bénef pour moi. J'ai l'impression de rattraper les rires d'une enfance que je n'ai jamais eue.

C'est pour ça que je la gâte. Je ne veux pas reproduire les erreurs de mes vieux. Peut-être que dans ce sens je suis une mauvaise mère, peut-être qu'elle me détestera pour ça plus tard, mais je me serais sans doute plus inquiétée si j'étais seule. Ou s'il n'y avait que Thibault. Au lieu de ça, Livia a quatre mamans, autant de papas, et un certain nombre d'oncles et de tantes répartis un p'tit peut partout dans cette espèce de manoir géant. Du coup je peux me permettre d'être maman gâteau. Je sais qu'elle est bien élevée, et qu'elle deviendra une adulte extraordinaire. Enfin ça y'a pas photo, c'est ma fille.

Thibault, le grand oublié de ce gros câlin, se met à râler.

« Eh bé alors ? Et moi ? J'ai pas le droit à des câlins moi ? C'est pas juste ça !

— Ah bah tu veux des chatouilles alors Titi ? Je ricane, agitant ma main libre. Pourtant je crois me souvenir que tu détestes ça, ça a changéééé ?

— Argh ! Elle me piège ! Nan, j'me contenterai d'un bisou. C'est pas off-limits les bisous ? »

Je m'esclaffe avant de me pencher pour l'embrasser. Sous les exclamations dégoûtées de Livia qui comme tous les enfants de cinq ans déteste l'affection publique quand ce n'est pas elle qui la prend. Tant pis pour elle, j'ai le droit de bisouiller mon mari quand même. Et puis c'est aussi son papa, elle va finir par le savoir qu'on s'aime.

De toute façon ça ne dure pas longtemps. Pivot tire de manière impromptue sur sa laisse, et Thibault qui ne s'y attendait pas est brutalement séparé de nous par l'ire d'un chien trop pressé de sortir. Et je rigolerai de lui plus tard, parce que ménager Pivot, il faut une certaine concentration pour le faire.

***

Enfin la gosse est dehors ! Pas trop tôt. Bon, elle m'a réveillé, et c'est pas franchement réjouissant de voir son mari se tirer du lit à cause d'un mini gremlin qui a hérité de tout le chaos de sa mère, mais ça me donne une petite chance de faire quelque chose de productif aujourd'hui. En plus, Louna et moi on bosse sur un roman inédit, une collab entre nous ; quelque chose qui sort un peu de ma zone de confort puisque c'est une romance fantasy, mais Louna et Héloïse m'aident à scénariser, et ce sont deux cerveaux de la fantasy, alors tout bénef.

Ladite Héloïse est déjà levée, et je la trouve dans la cuisine quand j'y rentre pour le café du matin. Elle est penchée sur son chocolat, l'air pensive ; visiblement quelque chose la préoccupe. La cafetière en route, je vais m'asseoir devant elle avec le pot de Nutella, oui parce que le matin j'ai la flemme de faire gaffe à mon alimentation, et lui lâche le sourire fatigué que mon humeur du matin me permet.

« Salut ma belle... Chouette journée, hein ?

— Plus pour Livia que pour nous au vu des cris, rit Héloïse. Tu peux éviter les surnoms ?

— Oui, désolé. Je dors encore, j'ai pas fait gaffe. Tu te sens de bosser un peu aujourd'hui ? »

Elle grimace.

« Eh bien... Je veux bien, mais aujourd'hui j'avais prévu une petite campagne avec Thal, Grisou et Noelle... Je pense pas que j'aurai le temps de faire des trucs pour toi.

— Pas grave, je souris. Je me débrouillerai, ou je demanderai à Louna. Elle n'est pas dans ta campagne, au cas où ?

— Elle a dit qu'elle serait sûrement trop crevée pour un one-shot aujourd'hui, donc je garantis rien pour le boulot... Tu es sûr que ça ira ? »

Je lui souris. Le fait qu'elle refuse me fait assez plaisir quelque part. Fut un temps où elle avait beaucoup de mal à refuser quoi que ce soit, et même si je n'ai vu que la fin de cette période, Louna me parle beaucoup des inquiétudes qu'elle a eu au début de leur relation.

« T'inquiète, t'inquiète. Je bosserai sur ce que je peux faire seul. Je suis un Ultime Écrivain, tout de même, je ne dépends pas de vous à ce point !

— Je n'en doute pas. Bon courage alors ! Si tu veux, j'écrirai une nouvelle sur la campagne qu'on va faire, ça pourra peut-être t'inspirer ? »

C'est un ange. Un ange tombé du ciel. Je comprends mieux pourquoi Louna l'aime autant. Je sais pas quoi dire à part « euh bah oui peut-être merci beaucoup » parce que je ne me sens pas de refuser une aide pareille. Et visiblement ça l'empêche pas de sourire. Et elle se demande pourquoi tout le monde l'aime, hein.

Je bois mon café et salue Héloïse avant de partir. J'ai un peu de mal à marcher aujourd'hui, sans doute une connerie de prothèse, pour changer. Je devais aller à la salle aujourd'hui, je crois que c'est un peu mort. Je demanderai à Alannah de la vérifier ce soir, quand elle aura fini de bosser, pour l'instant plus qu'à lézarder. J'irai peut-être emmerder Sharon quand j'aurai écrit un chapitre ou deux...

Le salon principal du manoir est une salle absolument immense, d'au moins cent mètres carrés, ce qui me laisse le loisir de m'asseoir dans mon coin tranquille, sur une table avec mon ordinateur portable. Ça suffira pour écrire quelques chapitres de ma série du moment, j'ai bien l'univers en tête et en plus c'est du moderne, donc pas trop de trucs à chercher. Et je dois être un des seuls écrivains à aimer écrire dans un environnement ouvert. Enfin. Quand les gens ne me regardent pas de trop près, hein...

J'y passe sans doute une bonne partie de ma matinée, allez savoir. J'ai perdu le fil du temps, comme toujours quand j'écris, et il doit être près de midi quand j'entends la porte claquer. Allez savoir qui est rentré. J'espère que c'est Haruko, c'est son tour de faire à manger pour ceux qui restent au manoir. Et j'ai une petite faim...

« Dada ! J'peux monter sur tes genoux ? »

Et merde. C'est Livia. Elle me regarde encore avec son air de gamine heureuse auquel je ne sais jamais comment réagir. Elle est adorable, elle sourit tout le temps et elle a l'air de beaucoup m'aimer, mais je suis complètement désarmé devant sa présence. Et je ne peux même pas lui expliquer pourquoi sans paraître comme le plus monstrueux des crétins.

J'esquive la question en m'arrachant un petit sourire gêné.

« Salut, Livia. Tu as passé une bonne matinée ? »

C'est sous-estimer le pouvoir d'une enfant de cinq ans qui veut absolument quelque chose.

« Elle sera meilleure quand je serai sur tes genoux ! Allez euh ! Laisse-moi monter ! »

Je soupire. On dirait que je n'ai pas vraiment le choix. Je me recule, et laisse Livia grimper et entourer ses petits bras autour de moi. Ce qui me rend complètement perdu. Qu'est-ce qu'elle veut ? Je ne suis pas censé être son père. Je veux bien, hein, mais je sais pas ce que c'est, un père. Du moins un bon père. J'aurais trop peur d'être celui qui lui fera perdre ce joli sourire.

Elle s'est affalée sur moi sans la moindre pitié. Impossible d'écrire. Mais je n'ose pas l'enlacer. Elle est si petite, et si fragile en même temps... Et moi, je suis un monumental tas de conneries. Pourquoi est-ce qu'elle est encore là, alors qu'elle voit bien que j'ai peur d'elle ? je jette un regard aux alentours, espérant tomber sur les parents de ce lutin roux dans les parages, mais pas de chance, soit Thibault n'est pas là, soit Sachiko l'a convaincu de se planquer. Super. Je suis livré à moi-même.

Je dois être crispé comme un malade puisque Livia me tapote les bras avant de relever la tête.

« Dis, dada. Tu m'aimes pas ? »

Aïe aïe aïe, la question qui tue et à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. La vérité, c'est que je l'adore. Fort. Elle m'est extrêmement précieuse comme pourrait l'être n'importe quel enfant heureux, plus encore car c'est la fille de quelqu'un à qui je tiens plus qu'à ma propre vie. Mais d'un autre côté, je suis quelqu'un qui n'a jamais rien connu d'autre de la parentalité qu'une constante liste de choses à faire et du rabaissement permanent, et je suis terrifié à l'idée de reproduire ça sur une gamine qui m'a désigné comme un de ses pères.

Je souris. Un sourire crispé.

« Bah qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Euh... Tu me parles jamais et tu viens jamais me voir... Quand je suis là tu me parles mais j'ai toujours l'impression que t'aimes pas que je sois là. Du coup je voulais savoir. C'est pas grave si tu m'aimes pas hein ! Tout le monde peut pas aimer Livia, papa Ibrahim il m'a dit. Mais moi je t'aime bien donc c'est dommage... »

Je sais pas quoi répondre à ça. Sa tirade me donne l'impression que je fais exactement ce que je voulais éviter. Même si c'est l'autre extrême. Je ne sais pas quoi faire. Comme d'habitude. C'est pour ça que je ne voulais pas d'enfants. Mais qu'est-ce que je pouvais faire quand je n'étais pas impliqué dans sa conception ? Bloquer Sachiko dans ses rendez-vous médicaux ? Provoquer une fausse couche ? Je ne suis pas tant un enculé que ça. Dans tous les sens de cette insulte quand même vachement homophobe.

Livia a l'air un peu triste, mais ça l'empêche pas de parler de sa petite voix. Elle essaie désespérément de maintenir mon regard. C'est à me briser le cœur. Qu'est-ce que j'ai encore fait comme conneries...

« Tu sais j'ai parlé un peu avec papa ce matin, quand j'ai promené Pivot. Entre deux ou trois mots méchants parce que le chien il tirait fort sur sa laisse, il m'a dit que je devais faire gaffe avec toi. Parce que ton papa il est méchant et que du coup tu sais pas comment papater. »

Elle attend sans doute une réponse, vu qu'elle s'est tue après cette réplique, mais je ne sais pas quoi dire. J'ai la gorge nouée, et je crois que si je dis un mot de trop je vais me mettre à pleurer. Je ne me rappelle même pas en avoir parlé avec Thibault. Comment il a pu savoir ça ? Et qu'est-ce que je vais dire à cette gosse ? Lui expliquer que mes parents m'ont toujours vu comme un vulgaire objet ? Que c'est en grande partie à cause d'eux que je cache mes avant-bras même à mon propre regard ? Que je porte ces cicatrices qui ne s'effaceront jamais ?

Elle est trop jeune pour ça. D'ailleurs, vu sous cet angle, moi aussi. Alors je me contente de soupirer.

« Ouais, on va dire que c'est ça... »

J'ai l'air nonchalant comme ça mais en vrai je suis au bord des larmes, et je crois que ça s'entend dans ma voix puisque la petite pose une main sur mon visage et me fait un sourire rassurant. Est-ce que ce n'est pas censé être l'inverse ? Est-ce que je suis pas en train de me faire réconforter par une gamine alors que c'est visiblement moi le papa ? Mais je suis quel genre de sac à merde là ?

« Tu sais dada, c'est pas grave de pas savoir papater. Papa aussi des fois il sait pas papater. Et puis moi je sais que des fois je l'embête, ou alors il sait pas quoi me dire, mais il m'a dit que les papas ça a pas toutes les réponses et que c'est pour ça que j'en avais plusieurs. On peut apprendre ensemble à être de bons papas, hein dada ? »

Ça y'est je pleure. Ça y'est je tiens plus. Je sais plus quoi dire à part essayer de ne pas sangloter comme un putain d'idiot devant la gamine. Mais tout mon self-control n'empêche pas mes larmes de couler. Et elle a sans doute senti un truc humide sur la main qui caresse ma joue vu qu'elle sort un mouchoir de sa poche avant de me tapoter les yeux.

« Faut pas être triste, hein dada ? Moi j'aime pas quand t'es triste. Je préfère quand tu souris. T'as un beau sourire, moi je veux le voir souvent. »

Et puis merde.

Je la serre dans mes bras avec toute la force que je peux pour cacher que je n'arrive plus à retenir mes sanglots. Et encore moins à cesser de renifler. J'en ai marre. Elle devrait me détester pourtant. Ce serait tellement plus simple si elle me détestait.

Elle me tapote le dos au milieu de mes larmes, avant de se coller contre moi et de me rendre le câlin.

« Je t'aime dada. »

Je suis trop émotionnel pour lui dire que c'est réciproque.

Je sens une main sur mon épaule. C'est Thibault, je reconnais à la pression. Et aussi à son petit rire.

« Il était temps que vous vous apprivoisiez, tous les deux.

— Oh, la... Tais-toi, je marmonne entre deux hoquètements. Je suis sûr que t'étais planqué derrière un canapé, espèce de traître.

— J'avoue, ouais. Je voulais être sûr que tout allait bien se passer entre vous. Je te fais confiance pour pas lui faire de mal, hein, mais vu à quel point tu t'es transformé en les chutes du Niagara, j'me suis dit que t'aurais sans doute besoin de soutien. »

Je ne peux pas m'empêcher d'aller lui filer une baffe à l'arrière de la tête. Bel exemple de violence conjugale, hein. Heureusement pour l'exemple que Thibault attrape mon poignet et en profite pour se fourrer dans le câlin. A profiter de la moindre occasion sans le moindre honneur, on dirait moi, tiens.

« Papa ! S'exclame Livia, ravie, en sentant la main de son père autour de sa taille. Y'a dada qui pleure...

— Je vois ça, pouffe Thibault. Tu fais bien tout ce que tu peux pour le consoler, hein ?

— Bah oui bien sûr ! »

Ce qui me fait évidemment chialer encore plus fort. Joie. Thibault sourit, avant de mettre son visage dans mon cou.

« Tu peux pleurer, hein mon cœur. Ça fera du bien. Et franchement après la quantité de m- de bouse dans ta vie, je suis très surpris que tu n'aies pas plus de moments d'émotion comme ça.

— Tu peux pas me faire des bisous au lieu de me sortir des trucs du genre ? » je grogne, passablement agacé par ses tentatives de me faire me sentir bien. Bon. Ça part d'une bonne intention, hein, et je l'aime fort pour ça, mais là j'ai surtout envie de pépites d'affection silencieuses.

Par chance, Thibault comprend plutôt vite. Il se cale sous moi et m'embrasse, d'abord sur le front, puis sur les lèvres. La main qui n'est pas en train de soutenir Livia se cale dans mes cheveux alors que je me laisse câliner, un peu calmé par son contact. Heureusement qu'il est là, même si des fois c'est un abruti. Je sais pas ce que je ferais sans lui. L'anneau à mon doigt le prouve.

« Berk, grommelle Livia, pas de bisous devant moi sivouplé !

— C'est bien chérie, tu dis s'il vous plaît, rigole Thibault en se décollant de moi. Mais même si tu demande gentiment, tu vas me laisser en faire un ou deux à dada quand même. Il aime bien les bisous, lui. »

La petite tire la langue à son père, avant de se coller contre moi, prenant un maximum de place possible. Je crois que c'est un plan diabolique pour éjecter Thibault, mais tout ce qu'elle réussit à faire, c'est se coincer telle une garniture de sandwich entre ses deux papas. Son plan retourné contre elle, ma fille se plaint, mais ne se débat pas, et j'entends bien le rire dans sa voix même alors qu'on doit l'écraser.

Ma fille.

Ce sera sans doute difficile. On ne sera pas copains du jour au lendemain, et encore moins une famille. J'aurai sans doute des moments où je devrai m'éloigner pour prendre de l'air, beaucoup de périodes où sa présence me sera très difficile à supporter. Mais je suis prêt à essayer.

Quelque part, je me dis que c'est sans doute le plus important.

_____

Je crois que j'ai trouvé une de mes faiblesses avec le hurt-comfort parent enfant, juré j'étais pas bien en écrivant la fin de la nouvelle. 

Et j'aime énormément Livia, quel dommage qu'elle ne puisse exister que dans l'AU sans Tuerie... Unless-

M'enfin je vous laisse avec ça, j'espère que ça vous a plu ! Et je me demande si Livia aura des frères et soeurs ou au moins des cousins quelque part-

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