Chapitre D : De fins commentaires
Le repas avait commencé dans un semi-silence ; aucun Ultime n'avait osé parler en premier. Tout le monde tentait de rester concentré sur son assiette. Puis, sans raison apparente, Gou abattit son poing sur la table.
« Ça suffit ! cria-t-elle. On est bloqué ici, on peut pas continuer à s'ignorer !
— Super l'hystérique, marmonna Emi en jouant avec sa fourchette.
— Je suis Gou Umi ! L'Ultime Plongeuse ! Allez ! Présente-toi ! Présentons-nous tous ! »
Au vu de l'expression des autres, l'idée ne ravissait personne. Mais Akio pensait réellement que c'était le mieux à faire.
« Je m'appelle Akio Kirameku, je suis l'Ultime Étudiant.
— Daiki Atatakai, Ultime Tireuse d'Elite.
— Stylé, lança platement Emi. »
Pour toute réponse, la fille aux cheveux blancs cligna des yeux une fois. C'était sûrement sa façon de le remercier. Le garçon en blouse, qui se tenait juste à côté d'elle, ne put réprimer un rire.
« Je suis Eita Toumei, l'Ultime Scientifique. »
La discussion qu'Akio avait surpris entre Eita et Emi lui revint soudainement en tête. Est-ce que ces deux-là se connaissaient avant la tuerie ? En tout cas, ils ne montraient aucun signe qui allait dans ce sens.
« Je m'appelle Aimi Owari, Ultime Créatrice de Poupées Traditionnelles ! »
Aimi leva ses mains–bien que celles-ci soient cachées par son long pull rose. Moe tenta de l'imiter :
« Plus forte qu'un ouragan ! Plus rapide qu'un tsunami ! Plus imposante qu'une tornade ! La puissance de la nature réunit dans un seul être mythique ! Je suis Moe Takamoe ! Défenseuse de la vie sur Terre ! »
C'est exactement le même discours que la dernière fois, songea Akio. Et, exactement comme la fois précédente, Moe devint écarlate. Pourquoi tenait-elle tant à faire cette présentation stupide ?
« Quel enthousiasme, quelle joie ! Moe Takamoe, tu es réellement resplendissante ! Je n'avais jamais entendu un discours aussi frappant ! »
La fille qui avait parlé l'applaudit bruyamment. Ses cheveux violet étaient emmêlés, et probablement très sales. Sa frange mal coupée tombait uniquement devant son œil droit. Elle dégageait une aura étrange.
« Tu es tellement merveilleuse ! Tu n'es pas l'Ultime Magical-girl pour rien !
— Comment connais-tu son Ultime ? souleva Daiki. Elle ne l'a pas mentionné.
— Tout le monde connait l'Ultime Magical-girl ! Cette fille qui se bat pour le monde sous une identité secrète, n'est-ce pas palpitant ? »
Même si Moe n'avait pas d'identité secrète, elle fut profondément touchée par ce discours. De petites larmes apparurent au coin de ses yeux.
« Moe, tu ne mérites pas de pleurer pour quelqu'un comme moi. Souris, souris ! Reste celle que tu es !
— Ok j'ai compris, intervint Emi. T'es une psychopathe, c'est ça ? Tu collectionnes les photos de Moe et tu les colles contre ton mur, et elles sont entourées de petits cœurs ? Tu dois sûrement te bran...
— Emi ! le coupa Eita, désespéré.
— Je comprends ton jugement négatif à mon égard. Après tout, qui suis-je face à toi, Emi Kanzen, l'Ultime Mannequin ? Tu resplendis sous les projecteurs tandis que personne ne me connait.
— Eita, elle me fait trop peur...T'as des photos de moi aussi, c'est ça ?
— Cette discussion ne mène à rien, trancha Daiki. Présente-toi au lieu de parler des autres.
— Oh, excuse-moi, Daiki. Je suis Isamu Netsuretsu, humblement nommée Ultime Fan.
— Je vois... »
Emi planta son couteau dans une de ses pâtes.
« T'es juste l'Ultime Tarée en fait.
— On n'a pas le droit de juger une personne sans connaître toute sa vie ; ce qui signifie que tes jugements sont toujours faussés par une connaissance partielle de la personne ! Aime les autres comme ils sont et respectes-les. »
Tout le monde se retourna vers le garçon qui venait de prononcer cette phrase. Il remit en place une de ses mèches étrangement bouclée et bleutée, avant de comprendre qu'il était le centre de l'attention.
« Henri Bartholin, lança-t-il simplement.
— Ok, tout le monde en a rien à foutre. Quelqu'un d'autre pour dire des trucs cons ?
— Personne n'a besoin de le faire, tu es déjà là, continua le garçon. »
Eita attrapa le poignet d'Emi pour qu'il ne déclenche pas une bagarre.
« Ferme ta gueule toi, personne t'a sonné.
— Daiki a dit qu'on devait se présenter. Je m'appelle Himari Kumori, je suis l'Ultime Poète.
— Enchanté l'Ultime Débile.
— Emi, s'il te plait..., murmura l'Ultime Scientifique.
— Tais-toi. »
Quelqu'un éclata d'un rire nerveux ; Akio reconnut la fille qui s'était foulée la cheville dans la salle de sport.
« Passons à autre chose ! Je suis Yukiko Aoi, l'Ultime Patineuse Artistique !
— Qui s'en fou ? lança Emi, mais tout le monde l'ignora.
— Quant à moi, je suis Mai Seijitsu. Je ne me souviens pas de mon Ultime. »
La tresse de Mai tomba sur son épaule droite. Ses paroles semblaient être adressées à tout le monde, pourtant son regard ne quittait pas Akio.
« Le monde invisible t'a retiré tes souvenirs, n'est-ce pas ? Je comprends, je comprends... »
La robe du garçon qui avait pris la parole émit un cri déchirant ; il se releva brusquement, le corps penché au-dessus de celui de Mai. La jeune fille le regardait droit dans les yeux, silencieuse.
« Les poltergeists de ton enfance sont revenus prendre leur dû ! Je vois, je vois, je vois ! Tout est clair à présent ! Tu es une élue, Mai ! Tu es une fae pourchassée !
— Illuminé..., commenta l'Ultime Mannequin. Je veux rentrer chez moi, j'en ai marre d'être entouré de cons...
— Je fais partie des cons ? demanda Eita.
— Bah oui.
— Ne vous disputez point, messieurs. Personne n'est illuminé ici. Nous sommes tous des belles personnes différentes.
— Donne-moi c'que t'as snifé, ça a l'air trop fun.
— Emi ! »
Le garçon remonta doucement ses bretelles avant d'envoyer un sourire charmeur à toutes les filles présentes. Daiki avait l'air prête à lui tirer une balle.
« Je suis Kazuki Fuka. Ultime Fleuriste à votre service, mesdames.
— Hmm, enchantée, murmura une fille aux longs cheveux noirs. Je suis Akemi Yasashii, l'Ultime Romantique.
— Quel Ultime délicat...Je suis sûr que votre personne doit l'être également.
— Oh, euh...
— Ils savent qu'on est là ?
— Emi, laisse-les, ils sont trop mignons ! »
Emi soupira lourdement, sous les rires de Yukiko. Daiki se tourna brutalement vers un garçon aux yeux gris pâle, étirés par son eye-liner doré. Sa ceinture était d'ailleurs couverte de poches à maquillage.
« Et toi, qui es-tu ?
— Ren Fushigi, l'Ultime Makeup Ariste ! Mais c'est pas parce que c'est mon Ultime que je suis maquillé, hein. En fait, c'est juste parce que je trouve ça joli. Enfin, j'espère que c'est joli, parce que j'ai pas envie que les gens me voient moche, et puis...
— Ta gueule ! trancha joyeusement Emi.
— Les présentations sont donc faites, reprit Daiki. J'aimerais que vous fassiez votre rapport de visite. Ne répétez pas les mêmes choses que les autres. »
Yukiko leva la main, surexcitée, comme si elle était en classe. L'Ultime Tireuse d'Elite lui donna l'autorisation de parler d'un hochement de tête.
« Je suis allée dans la salle de sport. Le tapis course n'était pas accroché au sol, alors je me suis foulée la cheville, rit-elle doucement. Akio et Mai sont venus m'aider.
— La règle sur la salle de sport vient donc de là, commenta Daiki. Merci, Yukiko Aoi.
— De rien !
— Il y a des produits mortels dans le laboratoire scientifique. »
Tout le monde arbora une expression terrifiée devant l'annonce d'Eita. Akio tenta de rester calme ; l'Ultime Scientifique avait bien convaincu Emi de ne pas faire bande à part.
« Merci beaucoup, Eita Toumei. Où sont-ils rangés ?
— Dans un placard sous cadenas. C'est Monokuma qui a mis le code, et j'ai été incapable de l'ouvrir jusqu'à présent.
— Alors comment sais-tu que ces produits sont toxiques ?
— Ils sont tous étiquetés, et derrière une vitre. C'est ça qui m'inquiète le plus, avoua l'Ultime Scientifique.
— Ne t'inquiète pas. Maintenant que nous avons tous ces informations, personne ne pensera à commettre un meurtre avec ces produits. Merci beaucoup, Eita Toumei. »
Mai notait frénétiquement sur son ÉlectroID cette information capitale. Daiki est trop confiante, souleva Akio. Rien n'empêche que quelqu'un...Que quelqu'un décide de tuer un de nos camarades.
Son regard se posa sur les quinze élèves présents à ses côtés. Oui, l'un d'entre eux allait mourir s'ils ne trouvaient pas un moyen de s'échapper d'ici. L'esprit de l'Ultime Étudiant était glacé ; il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie.
Dans son esprit, les sourires des autres étaient nourris par le bonheur à l'idée de tuer.
Par le bonheur d'enlever la vie à quelqu'un.
Par le bonheur de pouvoir rentrer chez soi.
~
J'ai publié une histoire contenant les résumés des personnages, les règles, les notes de Mai, les balles indices et les dossiers Monokuma. Si vous voulez résoudre les procès, allez voir mon commentaire ici (c'est le lien de l'histoire) --›
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