X. À la découverte du deuxième étage
Je fus réveillée aux alentours de midi par un poids qui m'écrasait en braillant mon prénom. Pas difficile de deviner qui c'était. Tsubasa. Je me redressai en position assise, enfin, autant que je le pouvais.
- Iyui-san, grommelai-je en passant une main dans mes cheveux emmêlés. Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ?
- Bah, t'avais oublié de fermer ta porte à clé, c'était dangereux... Alors je suis venue et je l'ai refermée de l'intérieur. Et comme j'avais la trouille, j'en ai profité pour dormir avec toi !
Je lui lançai un regard éberlué en clignant plusieurs fois des yeux. Elle avait... quoi ?
- Tu as de la chance que je sois trop fatiguée pour te faire la morale, soupirai-je en lui frottant machinalement le crâne.
Je posai les pieds sur le sol, avant de me diriger vers mon armoire.
Je l'ouvris, pris mes vêtements, commençai à enlever mon pantalon de pyjama...
... Une seconde.
- Iyui-san. Tu comptes rester pendant que je me change ?
- Oups ! Désolée, hé hé !
Elle rejoignit la porte en sautillant, mais se retourna sur le seuil.
- Je t'attends, mais dépêche-toi ! Monokuma a ouvert le deuxième étage, on va tous le découvrir !
Et sur ces paroles, elle me laissa seule.
Inutile de préciser que j'enfilai mes vêtements bien plus rapidement que d'habitude. Même si nous étions enfermés ici et que j'étais censée ne pas être trop enthousiaste, j'étais vraiment curieuse de voir ce que le second étage avait à nous offrir.
Tout le reste du groupe m'attendait devant les escaliers qui y menait, et je pus constater que notre cher principal avait levé le grillage qui nous bloquait l'accès.
- Eh ben, c'est pas trop tôt, m'accueillit Kiwa avec son amabilité habituelle.
- Asamae-san, la réprimanda faiblement Hamami.
Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi, le pauvre. Ritsu non plus n'avait pas l'air en forme. C'était ces deux-là, les plus touchés par la mort d'Alexeï... Hamami devait se sentir coupable, et Ritsu avait perdu ses deux amis en si peu de temps... Je ne pouvais pas imaginer à quel point ils devaient souffrir.
- Enfin ! soupira Miles. Je pouvais plus attendre.
- C'est bon, on a déjà dû la réveiller alors qu'elle avait besoin de pioncer, l'emmerdez pas, le coupa Hayami avant de me poser une main pour l'épaule. Ça va, Ayuki ? En meilleure forme ?
- Oui, on peut dire ça, répondis-je. Et vous tous ?
La plupart regardèrent sur le côté ou haussèrent les épaules, certains me firent un signe de la main pour dire "comme ci comme ça" et d'autres répondirent carrément en bâillant.
... Ce n'était pas la joie.
Trêve de bavardages, nous nous rendîmes donc au second étage (NDLA : Ça rime hehehe).
L'escalier débouchait sur une salle parquetée de bois clair du sol au plafond, très lumineuse en raison de la lumière du soleil qui rentrait par les immenses fenêtres. Il y avait une immense cheminée sans feu, au-dessus de laquelle trônait une vieille horloge de grand-père. Sinon, c'était plutôt épuré. On pouvait voir deux ouvertures qui menaient à deux couloirs du même style que la première salle.
Nous commençâmes par le premier couloir, long et étroit. Il y avait une première porte, sur la droite, damée de blanc et de noir. Et sur la serrure, se trouvait une clé à laquelle pendait un petit personnage me représentant.
- Je pense que c'est mon laboratoire, dis-je.
Je fis tourner la clé dans la serrure, et ouvrit doucement la porte, en tentant de réfréner mon impatience.
Je ne fus pas déçue.
La pièce qui s'offrait à moi était, comme la porte, couverte de motifs à damier, du sol au plafond. Une table avec un jeu d'échecs dessus trônait au centre, et sur les côtés, une vitrine présentait des dizaines de pièces de collection. À côté de la porte, il y avait également une étagère pleine de manuels de théorie et de technique, et même un ordinateur dans un coin, sûrement pour que je puisse jouer contre des intelligences artificielles. Le paradis pour les connaisseurs. Seul petit bémol, il n'y avait pas de fenêtres... Mais avec de telles merveilles, qui aurait pu avoir besoin de fenêtres ?
J'étais impressionnée, et ça se devait se voir, car Tsubasa se mit à rire, me tirant de mon émerveillement :
- Tsuri-chan, on sait que tu as très envie d'étrenner tout ça, mais on va aller visiter la suite, avant, ok ?
Je secouai la tête pour me reprendre.
- Oui... Oui, bien sûr.
Du côté gauche, il y avait un autre laboratoire, celui de Mairo, qui n'était ni plus ni moins qu'une grande bibliothèque. Des étagères remplies de livres montaient jusqu'au plafond, et s'étendaient sur un immense espace. De plus, il y avait de tous les genres et formats : mangas, bandes dessinées, romans, dictionnaires... Le tout bien éclairé par de grandes fenêtres. Mairo avait les yeux qui brillaient. Kiwa fut presque obligée de la traîner de force hors de la pièce.
La salle voisine du laboratoire de la Lectrice était, ironiquement, la bibliothèque. Elle était très semblable à celle que nous venions de voir, excepté qu'elle était un peu plus grande et que les rayonnages était plus espacés. Mais après un rapide coup d'œil, nous nous rendîmes vite compte que tous les livres ici étaient illisibles, car écrits en caractères très anciens qu'aucun de nous ne reconnaissait.
- C'est quoi, l'intérêt de cette bibli ? grommela Kiwa.
Bonne question.
Comme il n'y avait rien à voir, nous passâmes à la pièce suivante, une sorte de grand salon assez agréable. J'avais presque envie de me jeter sur les canapés, il y avait tellement de coussins que j'étais sûre de ne pas me faire mal. Il y avait même une télé posée sur un petit meuble qui contenait-
- UNE PLAYSTATION !! brailla soudain Hayami, nous faisant tous sursauter.
- MONTRE !! s'écria Tsubasa en le rejoignant.
- C'est vraiment des excités de la vie, ces deux-là, soupira Hibiki.
- Je m'excuse pour mon frère, ajouta Hamami, une main sur le front.
- Cela dit, ça m'intéresse aussi, cette histoire de PlayStation, rit Miles.
- YAY, ILS ONT QUATRE MANETTES !!
- Ah, on va pouvoir y jouer à plusieurs, apparemment...
- On peut passer à la pièce suivante ? demanda Blue dans un souffle. J'en ai un peu marre de les entendre crier.
Sauf qu'il n'y avait pas de pièce suivante. Nous étions arrivés au bout du premier couloir.
Alors retour à la case départ, pour passer au second, un peu plus large.
La première pièce était le laboratoire de Hamami. Rempli de livres, lui aussi. Il y avait un micro, pour les discours éventuels, des cartes placardées aux murs sur lesquelles des punaises de couleur indiquaient l'emplacement de différents conflits entre le Japon et d'autres pays. Détail un peu inquiétant, je remarquai un gilet pare-balles accrochés dans un coin.
C'est vrai que le métier de diplomate pouvait être dangereux.
Comme Mairo et moi avant, Hamami ne put s'y attarder car nous étions déjà passés à la salle d'après. Une buanderie, avec machine à laver et corde à linge et tout le tralala. Bon à savoir, mais rien de bien intéressant.
La suivante l'était déjà plus. C'était une salle informatique, remplie d'ordinateurs. Mais après en avoir allumé quelques-uns, nous nous rendîmes compte qu'ils étaient plutôt inutiles. On pouvait voir des films, jouer à des jeux, écrire sur traitement de texte... Mais aucun accès internet pour pouvoir accéder à des renseignements sur l'extérieur. Évidemment, ça aurait été trop simple.
La dernière porte, tout au fond du couloir, cachait une surprise de taille : en effet, derrière, nous tombâmes sur... une immense patinoire.
- Une patinoire ? Dans un lycée ? s'étonna Lisa.
- C'est n'importe quoi, soupira Rā.
- Et c'est de la vraie glace, upupu !
Je manquai faire un bon au plafond.
Bon sang, cet ours de mes deux va finir par me tuer-
Et je secouai la tête en réalisant l'ironie de ma pensée.
- Alors alors ? Ce deuxième étage est à votre goût ? demanda Monokuma, l'air très satisfait de lui-même.
- Ça aurait été mieux si on avait été au complet, souffla Blue.
- Que veux-tu, c'est le jeu, ma pauvre Lucette !
- Lui, j'aurais aucun remord à l'assassiner, grinça Hibiki.
- Qu'est-ce qui nous en empêche, après tout ? Il n'est pas vivant, donc aucun souci d'ordre légal, renchérit Miles.
- Ces foutues règles, voilà ce qui nous... Eh, il s'est barré ! s'exclama Hayami.
En effet, Monokuma était parti aussi vite qu'il était venu.
Et comme nous n'avions plus rien à faire ici, nous nous séparâmes.
La plupart d'entre nous étaient partis dans le laboratoire de Mairo pour emprunter quelque chose à lire.
Tsubasa et Hayami étaient partis avec Hamami pour lui remonter le moral, et je n'avais aucune envie de les rejoindre. Je n'ai jamais été ce genre de fille qui réussit à rendre les autres joyeux. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse.
D'autres comme Hibiki, Tomoé ou Miles étaient partis manger, mais personnellement, je n'avais pas faim.
Et faire une partie d'échecs avec soi-même n'avait rien de très palpitant.
Mais alors que j'étais toujours plantée là comme une cruche, je vis passer Morgane, seule. Elle qui d'habitude était accrochée à Lisa comme une moule à son rocher...
Elle m'intriguait, à vrai dire. Elle ne semblait pas touchée par la mort, et restait stoïque dans n'importe quelle situation... Même la nôtre.
C'était l'occasion de mieux la connaître...
- Morgane-san, l'appelai-je. Tu as quelque chose de prévu, là tout de suite ?
Elle me fixa de son regard neutre, puis secoua la tête de gauche à droite.
- Ça te dérangerait de passer un peu de temps avec moi ?
Elle répéta le même mouvement de tête.
- Bon, allons discuter un peu dans le salon, alors, conclus-je.
J'avais l'étrange impression que j'allais devoir faire la conversation pour deux...
Mais bon... Peut-être qu'entre asociales, on allait finir par bien s'entendre...
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Voilà un nouveau chapitre :D
C'est très axé sur la découverte des nouveaux labos et tout, mais il y aura les free times dans le prochain :3
Enfin, celui avec Morgane du moins XD
En espérant que ce chapitre vous aura plu ! Take care !
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