Danganronpa Kirigiri Volume 4 - chap 1
( Corrigé par @Floflosera )
Notes : À partir de maintenant, Kirigiri sera appelé Kyoko par Yui, tout simplement car elle est plus proche de Kyoko que de Jin, et avoir deux "Kirigiri" ça rend tout ça très confus. Gardez en tête cependant que Yui appelle toujours Kyoko "Kirigiri" dans la version Japonaise.
Je ne pouvais pas lui faire face. Je n'étais pas sûr de ce dont je voulais lui parler, ni si je voulais lui dire quoi que ce soit. En premier lieu, ce fut une erreur de penser qu'une étrangère comme moi puisse comprendre leurs affaires personnelles. Surtout des affaires familiales.
Il ne m'avait pas dit son nom, ni quand je l'avais vu pour la première fois, ni quand j'étais sortie de sa voiture. Il m'avait demandé de totalement oublier notre rencontre. C'était comme si nous étions deux voyageurs se croisant brièvement au bout du monde, très loin d'ici, destinés à ne jamais se revoir. Il ne voulait pas vraiment former un lien, et il n'avait pas l'air de vouloir savoir mon nom. Mais je savais qui il était. Il était le père de Kyoko Kirigiri. L'homme qui avait laissé sa propre fille derrière, six ans auparavant. Je savais aussi qu'il était issu d'une famille de détective.
Mais il ne voulait pas être détective. À la place, il était devenu un professeur à l'académie de l'espoir.
Les souvenirs de notre discussion revint dans mon esprit .
Très peu d'individus peuvent tromper Kyoko Kirigiri.
Même en conduisant, ses yeux étaient plissés, comme Kyoko. Son costume élégant, sa cravate légèrement défaite, ainsi que son col abîmé était les seuls indicateurs de son humanité. Mais ça ne voulait pas dire que je le sous-estimais pour autant. La voiture roulait à une vitesse normale à travers les rues ordinaires. Notre présence se fondait dans le décors, comme si tout était normal. Quand je prononçai son nom, il tourna ses yeux vers moi. Mais se tourna vite complètement pour me faire face.
"Je suis sûr que vous êtes lui, pas vrai ? S'il vous plaît dites moi. Quel lien ont la famille Kirigiri et Mikado Shinsen ?"
"Il y a certaines choses dans ce monde qu'il vaut mieux ne pas savoir. La vérité n'est pas toujours source de délivrance." dit-il.
Mais je voulais savoir la vérité.
Je ne savais pas trop quoi dire, mais je devais savoir. Je ne savais pas si c'était une bonne idée. Ses yeux me disaient que ça l'était. Je n'étais pas sûr.
Quand je lui reposai la question, il souffla du nez.
"Je ne sais pas. Dites-moi d'abord qui vous êtes et quel est votre lien avec nous. Je ne sais pas si je vous dirais quoi que ce soit, mais savoir qui vous êtes m'aidera à me décider."
Je lui dis tout, du moment où j'avais rencontré Kyoko au moment où j'avais découvert le corps de son grand-père. Je lui dis en détails ce qu'il s'était passé dans l'observatoire Sirius. J'avais rencontré Kyoko à l'observatoire, et Shinsen à l'hôtel Norman. Nous étions toujours en conflit avec le comité, dont Shinsen était le directeur. J'étais aussi allée dans le manoir pour en apprendre plus sur le grand-père de Kyoko.
Dans le manoir, j'avais été confrontée à la pire chose imaginable. Le grand-père de Kyoko était mort il y a plusieurs mois. Autrement dit, quand j'avais rencontré le grand-père de Kyoko, il était censé être déjà mort.
Mais alors, qui était le grand-père que Kyoko m'avait présenté ? Je savais de Kyoko que son grand-père était détective. Et qu'elle le voyait souvent en personne.
Mais quelque chose n'allait pas. Je me demande si le grand-père dont m'avait parlé Kyoko était différent de celui que j'avais rencontré. Avec du recul, il y avait plusieurs choses qui ne collaient pas. Kyoko m'avait dit que son grand-père était contre son inscription à la bibliothèque, mais il avait laissé Kyoko s'inscrire, et il était dans le manoir alors qu'il était censé être à l'étranger. J'aurais dû y penser un peu plus.
Je me sentais tellement pathétique, étais-je vraiment si stupide ? Je serrais de toute mes forces mes poings pour contrôler mes émotions. Je ne savais pas quoi faire. Elle ne voulait pas trop parler d'elle, et esquivait parfois le sujet, surtout quand il s'agissait de sa vie de famille. Mais je ne pensais pas qu'elle m'avait menti dans le but de me faire du mal. C'était juste moi qui avais mal compris.
"C'est un mauvais défaut d'assumer des choses que tu ne peux pas vérifier." dit-il.
J'étais sûre que Kyoko était née surdouée. Nous ne voyions pas le monde de la même façon, même le temps passait d'une manière différente pour Kyoko. C'était peut-être pour ça que je l'avais rencontré. Pour voir le monde de sa manière, et pour qu'elle puisse voir le mien. C'était pour ça qu'elle m'avait emmenée chez son grand-père. Elle était timide, mais elle voulait quand même me montrer quelque chose. Sa vie de tous les jours. Ou bien une journée extraordinaire, et sa vie de détective était son ordinaire. Mais même ça avait été prévu par Shinsen.
Donc j'avais ma réponse : elle avait deux grands-pères. Rien de particulièrement étrange. J'avais moi même deux grands-pères. Mon grand-père paternel et maternel
"Le grand-père de Kyoko qui est détective de sang, est le grand-père paternel, pas vrai ? Et le grand-père qui a une maison sur la colline et hébergeait Kyoko était le grand-père maternel. Avec du recul, Kirigiri a toujours fait une distinction entre les deux, mais je n'avais pas fait assez attention."
"Elle n'explique jamais beaucoup." dit l'homme de façon sympathique.
Kyoko avait vécu 5 ans à l'étranger. Elle était rentrée il y a seulement deux mois - elle n'avait pas vu son grand-père maternel depuis longtemps. C'était pourquoi même Kyoko n'avait pas pu faire la différence entre son vrai grand-père et Shinsen. Elle ne devait pas avoir vu la différence le noël dernier.
En plus de ça, les déguisements étaient la spécialité de Shinsen. Il devait être assez doué pour tromper même une personne très proche. Mais dans ce cas-là, la personne proche était Kirigiri Kyoko, donc il avait pu profité des 5 ans où elle était loin. La personne qui nous avait appelé pour nous faire savoir à quel point Shinsen était dangereux était Fuhito Kirigiri, le grand détective. J'aurais du poser plus de questions. Ce n'était pas une coïncidence, le fait que Shinsen était à l'hôtel Norman.
Le plan de Shinsen avait été mis en place bien avant que Kirigiri ne soit revenue au Japon. Même si je ne savais pas pourquoi, il avait infiltré la maison Kirigiri. Peut-être que les servants étaient aussi ses acolytes. Quand j'avais vu Kyoko agir bizarrement, j'étais partie à sa maison pour investiguer.
Et... nous y voilà.
En rentrant dans le manoir, quelqu'un m'avait attaqué. C'était celui qui conduisait cette voiture qui m'avait sauvé. La personne enterrée dans le jardin était le vrai grand-père. Je pense que Kyoko s'en était aperçue qu'après être rentrée de l'hôtel. C'était possible qu'elle eût déjà des doutes avant, mais après avoir appris l'existence de quelqu'un comme Shinsen, elle avait investigué et trouvé le corps dans le jardin.
La seule personne de sa famille qui l'avait supporté, son grand-père, était un faux, et le vrai avait été assassiné. Ça me brisait le cœur de penser à sa réaction quand elle avait appri la vérité. Les membres de la famille Kirigiri étaient censés être des détectives avant tout, même si un membre de leur famille mourrait, mais je me demandais si Kirigiri était vraiment restée si stoïque. Puis elle avait disparu. Elle avait du mettre sa sécurité avant tout. Mais après quelques jours, elle est revenue me voir. Car elle savait que j'aurais pu être en danger. Elle aurait pu décider de rejoindre son grand-père à l'étranger, mais à la place, elle est restée avec moi.
"Je pense qu'elle est déterminée à faire face à ses problèmes."dit-il, et pour la première fois, son expression se relâcha. "Ne t'inquiète pas. Elle est une détective de la famille Kirigiri."
"J'imagine... Mais elle n'est aussi qu'une fille de 13 ans." dis-je d'un ton accusateur.
Je savais que je n'avais pas le droit de lui reprocher quoi que ce soit. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. S'il avait pris son rôle de père au sérieux et pris en charge Kyoko, rien de tout cela ne serait arrivé. En fait, s'il n'avait pas quitté la maison, ou juste pris son travail de détective... Je savais que des hypothèses ne valaient pas grand-chose. Quand Kyoko avait pris ce chemin, elle savait sans doute qu'elle ne serait jamais vraiment capable de comprendre les personnes qui l'entoure.
Il fit mine de dire quelque chose, mais s'arrêta. Il semblait avoir repris ses esprits et comprit qu'il en avait dit trop.
"Dans tous les cas, je suis heureux que tu aies vu le corps dans le jardin. Si c'était moi qui avait découvert le corps, j'aurais été éliminé."
"Éliminé ?"
"Et grâce à toi, j'ai une bonne idée de ce qui se passe."
Je ne savais pas trop quoi dire.
"Comme tu l'as devinée, le corps dans le jardin est le grand-père maternel de Kyoko. Son nom était Uzuchi Touhachirou et il était un maître de karaté, kendo, judo, tir à l'arc, aïkido, d'ido, naginata, et de calligraphie."
Quand je l'avais vu le noël dernier, il avait dit avoir une leçon pour la famille Kirigiri. Même à ce moment, cela devait être Shinsen, mais le grand-père de Kyoko avait du dire quelque chose comme ça pas mal de fois avant. Kyoko n'avait pas trouvé ça suspicieux en tout cas.
Je pouvais imaginer qu'avant sa mort, il avait un respect pour la famille Kirigiri. Il avait sans doute de grands espoirs pour sa petite fille.
Les techniques d'auto défense de Kyoko devait venir de Uzuchi. Les mouvements de Shinsen n'avaient été qu'une imitation des techniques Uzuchi. L'homme assis à côté de moi devait aussi être capable de la même chose, il avait même peut-être appris ces techniques durant son entraînement de détective.
"Parlons maintenant de Shinsen." dit abruptement l'homme au volant. La voiture était déjà très proche de mon dortoir. Il ne restait pas beaucoup de temps.
"Sa vie n'est pas si extraordinaire que ça. Il est née en hiver dans la campagne, le 3e fils d'une famille normale. Ces informations sont assez facile d'accès. Mais cela pourrait être une couverture. Donc tout autre tentative d'en savoir plus serait futile. Celon les dossiers officiels, il était impliqué dans une affaire quand il n'avait que dix ans, et sa présence se révéla essentielle au succès de l'enquête."
Il semblait que tous les meilleurs détectives commençaient très jeunes. Comme certains athlètes olympiques, être détective était dans le sang.
Cela me semblait surhumain, mais encore Kirigiri était la preuve que ce n'était pas un mythe.
"C'est l'histoire d'un détective. Mais pour un détective cette histoire est très normale. Peut-être que les bons détectives sont souvent extras, mais il était normal et sensible. C'était plutôt un jeune homme se plongeant trop facilement dans les débats, souvent trop inflexible. En tant que détective, nous voyons le pire de ce monde, et il ne voulait rien ignorer. Je comprends, mais je ne suis pas comme lui. Je ne veux pas comprendre. Je n'ai pas besoin de comprendre les sentiments d'un chef de gang. Durant sa carrière, il a connu un détective, Fuhito Kirigiri, ce qui n'était sans doute pas une coïncidence. Ils ont fini par travailler ensemble."
"Shinsen était le partenaire de votre père ?"
"Oui, ils étaient professeur et disciple."
La combinaison d'un jeune détective déterminé et un vieux détective expérimenté qui pouvait tout faire. Mais pour une raison ou une autre, ils s'étaient séparés, et le disciple était maintenant l'ennemi de la petite fille de son professeur.
"Quel destin tragique. Il y a quinze ans, lorsque la Bibliothèque du Détective a été fondée, Fuhito et Shinsen faisaient partie des membres fondateurs, non ? Cependant, j'ai entendu dire que Fuhito ne s'était pas inscrit à la Bibliothèque du Détective et qu'il était contre la mise en place du numéro de détective. Cela pourrait-il être la raison pour laquelle ils se sont séparés ?"
"Non, ce n'était qu'une petite dispute. La raison pour laquelle leur chemin s'est séparé est..." La voiture tourna dans une rue familière. Encore quelques mètres et mon dortoir était en vue. L'homme au volant avait la bouche tellement serrée qu'il avait sans doute du mal à parler
Je le pressai.
"Pour quelle raison ?"
"Je pense que c'était Kyoko".
"Quoi ?"
"Dans la famille Kirigiri, de génération en génération, ceux qui venaient de cette lignée étaient capables de prendre en charge le travail de détective. Mais Fuhito n'avait pas d'héritier. Il avait un fils, mais il avait rejeté le travail de détective et quitté la maison. En bref, Kirigiri Fuhito avait besoin d'un héritier. C'est pour ça que Shinsen restait autant collé à Fuhito, il pensait pouvoir devenir cet héritier."
"Shinsen aurait pu devenir le chef des Kirigiri ?"
"Oui, même Kirigiri Fuhito reconnaît que Shinsen avait le talent pour devenir son héritier. Il est rare qu'un disciple d'un célèbre détective, ou une personne qui suit ses traces, hérite de son nom."
"Par conséquent, Shinsen a commencé à suivre un chemin différent, n'est-ce pas ?"
"Shinsen n'a jamais pris le nom de Kirigiri."
C'était une bonne idée d'avoir un plan B. J'avais quand même des doutes.
"Après cela, Shinsen a disparu de la vue de Kirigiri Fuhito. Je ne sais pas si c'est à cause de ça ou non, mais je ne vois rien d'autre."
Quel était son but ? ...... Je n'étais pas sûr de quoi faire.
Je me demandais s'il n'essayait pas de pousser Kyoko dans ses retranchements. Pour moi, qui suis née dans une famille qui n'était ni célèbre ni respectée, cela semblait ridicule.
Je me demandais ce qu'était vraiment un "Kirigiri" ? C'était plutôt comme une malédiction.
Kyoko Kirigiri avait dit un jour que vivre et être un détective était la même chose. Maintenant je comprenais un peu mieux ce qu'elle voulait dire. Ce n'était peut-être pas sa volonté, mais c'était une malédiction inscrite dans son sang. La voiture s'arrêta à un coin de la chaussée. Par la fenêtre, je pouvais voir l'école. Nous étions juste en face de la porte d'entrée. Le dortoir était juste derrière cette porte. L'homme assis à la place du conducteur attendait que j'ouvre la porte et que je sorte de la voiture. Mais je persistai.
"Avez-vous déjà vu le vrai visage de Shinsen ?"
Il secoua silencieusement la tête. Je me demandais si lui et Shinsen s'étaient déjà rencontrés en personne.
C'était avant la naissance de Kyoko que Fuhito Kirigiri et Shinsen étaient devenus partenaires, il n'était donc pas surprenant qu'il n'ait pas rencontré Shinsen après avoir quitté la maison de ses parents. Je devais donc faire mes propres recherches.
"Allez-y."
Je tendis ma main vers la porte...
"Je peux vous posez une dernière question ?"
"Laquelle ?"
"Vous n'êtes pas Shinsen, n'est-ce pas ? Je ne pense pas, mais..."
Shinsen aurait fait quelque chose comme ça.
"Ça serait la parfaite opportunité. Je veux dire, vous êtes le père de Kirigiri non ? L'histoire jusqu'à présent aurait pu être racontée du point de vue de Shinsen. Vous auriez même pu mentir sur quelques points."
L'homme dans le siège du conducteur était recroquevillé devant lui, comme s'il cherchait ses mots.
"Je suis désolé si je vous ai induite en erreur." dit-il avec un sourire en coin. "Je vais vous laisser partir, qui que je sois."
"Que faisiez-vous dans cette maison ?"
"Je n'ai pas à répondre à cette question."
"Vous devez répondre. Si vous ne répondez pas, je vous fais arrêter ici et maintenant."
Je remontai mes lunettes et me préparai rapidement au conflit. Je n'avais aucune arme, et qu'il soit Shinsen ou le père de Kyoko, s'il m'attaquait vraiment, il me clouerait au sol en un instant. Le seul avantage que j'avais était que nous étions sur une route publique.
Il posa ses bras sur le volant comme s'il réfléchissait.
Il donna un petit coup de tête avant de dire : "Bon sang. Je n'ai jamais d'endroit où retourner, mais maintenant je ne peux même pas garantir ma liberté. C'est difficile de travailler là-bas. Chaque fois que je suis promu, les vérifications de mes antécédents deviennent plus précises. Même si je n'ai pas de promotion, ma famille est un peu spéciale, et cela ne convient pas aux membres du conseil. ......"
Dit-il en glissant sa main dans son costume. Je déglutis. Je me demandais s'il avait l'intention de sortir une sorte d'arme. Ma main s'était involontairement portée vers la poignée de porte. Je ne pouvais pas montrer ce que je pensais.
Il jeta un coup d'œil à sa poitrine pendant un moment avant de me montrer une photo.
Au centre de la photo, Kyoko, beaucoup plus jeune qu'elle ne l'était à ce moment là, avec un sourire insouciant sur son visage, et un homme qui ressemblait à son père la tenant par la taille.
Je ne l'avais jamais vue avec une telle expression de confiance sur son visage. Quand j'essayai de regarder la photo de plus près, il la rangea rapidement. Je ne la reverrai peut-être jamais.
Il n'avait pas établi de contact visuel avec moi et gardait ses yeux sur la route. Je jetai un coup d'œil au classeur glissé dans la poche latérale de la porte. Il y avait l'emblème de l'école de l'espoir dessus. C'était une école de privilégiés, approuvée par le gouvernement. Le père de Kyoko y travaillait comme professeur. Comme c'était une école qui diplômait beaucoup de personnes qui devenaient importantes, ils devaient être stricts sur le maintien des secrets.
Il avait décidé de suivre sa propre voie avec une certaine détermination. Je ne savais pas si c'était quelque chose qu'il voulait vraiment faire au point de quitter sa famille. Mais au moins, je ne doutais plus de lui.
"Je suis désolé."
J'inclinai fortement la tête. Puis j'ouvris la porte sans faire de bruit et je sortis de la voiture. Avant de fermer la porte, je dis en face de la voiture.
"Vous savez... Je sais que c'est impossible, mais ... Je suis sûr que vous en êtes conscient. Si vous ne détestez pas la famille Kirigiri, et si vous ne la détestez pas, vous ne pouvez pas..."
"... Je ne peux pas faire ça.", répondit-il immédiatement.
"Je veux dire, ce n'est pas mon rôle."
"Vous ne vous opposez pas à ce que Kyoko continue à travailler comme détective ?"
"Bien sûr.", dit-il en se tournant vers moi pour la première fois, "Elle a du talent et sa place dans la famille Kirigiri. C'est très bien. En fait, c'est quand elle perdra sa place que mon aide deviendra utile."
"..."
"Et tu es là." dit-il en souriant. "Je suis heureux qu'elle ait une amie comme toi. "
Je me sentis récompensée par ses mots, même si j'étais souvent dégoûtée par mon incapacité à lui être d'une quelconque aide. Je me demandais si c'était bien de rester à ses côtés même si j'étais une telle personne.
Je baissai la tête à nouveau pour cacher les larmes qui menaçaient de jaillir. J'allais m'occuper de la famille Uzuchi. J'allais le signaler à la police, mais si Shinsen était impliqué, je ne pense pas que nous puissions espérer une enquête correcte.
"Ne dites à personne que vous m'avez rencontré, même pas à elle, si je peux me permettre."
Même pas à elle, bien sûr. Je fermai la porte et quittai la voiture. Il n'y eut pas de au revoir ou de signe, et la voiture retourna sur la route. Je ne le reverrai peut-être jamais.
D'après ce que j'avais entendu de Kyoko, c'était un homme horrible qui avait abandonné son foyer et laissé sa fille unique se débrouiller seule, mais mon impression de lui avait considérablement changé. Il était intelligent, et derrière ses expressions philosophiques et compliquées, je pouvais voir son humanité. En effet, une personne comme lui ne serait peut-être pas faite pour être un détective de la famille Kirigiri.
Il était né dans un monde où le talent était tout mais parce qu'il n'avait pas été reconnu et qu'il avait perdu sa place, il avait dû trouver un endroit où consacrer sa vie, l 'Académie de l'Espoir. La raison en était que l'école était une institution qui nourrissait les enfants talentueux. Mais peu importe ses circonstances, il n'avait aucune raison de garder Kyoko Kirigiri à distance.
Je me demandai pourquoi le fossé entre eux était si profond. Ou était-ce parce qu'il avait une confiance absolue en Kyoko en tant que détective, et qu'il pensait qu'il n'avait pas besoin d'interférer ? Quel que soit son talent de détective, le corps de Kyoko était encore immature et son esprit encore jeune.
Sera-t-elle un jour récompensée par la fierté du nom Kirigiri et la malédiction qu'elle affronte seule ?
"Yui ?"
Je ne savais pas trop quoi en penser. Je revenus soudainement à moi. Quoi ? Elle m'avait demandé de tresser ses cheveux des deux côtés. Je fis ce qu'elle me demandai.
"Tu as pu te reposer Kyoko ?"
"Pas vraiment, mais je suis sûr que tu comprends pourquoi."
Je me demandais si je pouvais lui être d'une quelconque utilité.
"Au fait, où étais-tu, Yui ?"
"Oh. Eh bien... Des recherches, je faisais des recherches !"
"Sur quoi faisais-tu des recherches ? Qu'est-ce que tu cherchais ?"
"Sur Shinsen." dis-je. "Il était un détective triple zéro, donc je suis sûr qu'il a été nommé dans certains articles sur l'affaire. ...... Je l'ai cherché sur Internet."
"Et les résultats ?"
"Oui, ... Il y avait des rumeurs sur les membres fondateurs de la Bibliothèque des Détectives, et il était écrit que Shinsen est un détective qui résout des crimes depuis qu'il a dix ans. ...... Enfin, c'était peut-être Shinsen."
Je bafouillais en cherchant mes mots. Si je continuais à parler, j'avais peur de divulguer accidentellement ce dont on m'avait parlé dans la voiture.
"Ce n'est pas très utile."
Kyoko fronça les sourcils.
"Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Désolé."
Je finis d'attacher la tresse et je nouai le ruban à la fin.
"J'ai terminé."
"Merci."
Kyoko toucha ses cheveux avec précaution.
"De rien, ma puce."
"Alors, que faisons-nous maintenant ? Nous avons un peu de temps à perdre, mais nous ne pouvons pas nous permettre de prendre notre temps non plus. Il y a encore cinq cartes de défi. Il reste 144 heures."
Nous avions encore cinq défis. Durant ces défis, les criminels devaient utiliser les astuces fournies par le comité pour tuer toutes leurs cibles avant le délai des 168 heures, et ils gagnaient s'ils n'étaient pas découvert par le détective. En revanche, nous, les détectives, gagnions si nous pouvions découvrir les criminels dans le temps imparti.
Cette fois-ci, le défi m'avait été lancé directement par Ryuuzouji Gekka , un détective de classe Triple Zéro et directeur du Comité.
"Je ne sais pas pourquoi Ryuuzouji, qui est respecté par de nombreux détectives et policiers, m'a choisi comme opposant, je n'ai rien de spécial."
"Ce n'est pas vrai, il t'a choisi car tu n'abandonnes jamais Yui, et je me battrai toujours à tes côtés. Je me demande si Ryuuzouji Gekka n'est vraiment pas effrayé."
Elle avait raison. Il y avait douze cartes de défi au total. Une idée que seul Ryuuzouji, le génie du multitâche, pouvait avoir. Si nous pouvions tous les résoudre dans le temps imparti, Ryuuzouji Gekka devait admettre sa défaite et quitter le Comité. Si je ne pouvais pas résoudre tous ces défis, je n'étais pas pénalisé. Cependant, puisque des vies humaines étaient en jeu, je ne pouvais pas me permettre d'être négligente.
Je descendis du taxi à la gare. Il y avait toujours autant de monde. Des jeunes hommes et femmes qui semblaient avoir rendez-vous pour faire du shopping et des hommes d'affaires en costume traversaient la rue rapidement. C'était comme si l'incident macabre du grand magasin situé dans le bâtiment de la gare s'était produit il y a des années. Je ne voyais personne impliqué dans l'enquête sur l'incident. J'étais soulagé.
Kyoko me tira par la main et me conduit à un endroit familier. C'était un lieu commun pour rencontrer des gens. Le vent froid soufflait, et il y avait quelques personnes debout, hébétées, qui parlaient sur leur téléphone portable. L'une d'entre elles était une personne que je connaissais.
Yaki.
Il était accroupi devant le monument, portant un régent et une chemise hawaïenne. Peut-être était-ce l'atmosphère unique qui se dégageait de lui, mais la foule semblait l'éviter.
"Hé !" Lorsqu'il nous repéra, il se leva, fit un signe de la main et cria très fort : "Hé, les petites détectives !"
Les gens autour de nous nous regardèrent.
"Attends, qu'est-ce que tu fais ici ?"
"Je ne sais pas. Vous m'avez appelé, non ? Vous avez besoin d'aide, non ?"
"Quoi ?"
Il était l'un des détectives rassemblés sur la scène de l'affaire de la Maison Fantôme Takeda, l'un des douze Défis Noirs. Il était impliqué dans l'affaire comme l'un des témoins et comme l'un des suspects.
Kirigiri sortit un téléphone portable de la poche de son manteau et me le tendit. C'était le téléphone portable emprunté à Ryuuzouji. Il semblait qu'elle l'avait utilisé pour appeler Yaki.
"J'ai entendu dire que vous aviez des ennuis avec des méchants. Eh bien, maintenant que je suis là, vous n'avez plus à vous inquiéter. À quel genre de voyous avez-vous affaire ?"
"On a des problèmes, ça c'est sûr."
"Si vous voulez plus d'aide, vous pouvez toujours aller sur notre site internet."
Nous avions besoin de personnes pour nous aider. J'avais cependant des doutes à son propos. Ce n'était pas que je ne lui faisais pas confiance, mais...
"J'ai également contacté Mizuiyama et Yadorigiri. S'ils étaient suspects dans l'affaire précédente, nous n'avons pas besoin de les soupçonner d'être membres du Comité."
"C'est mieux que de choisir un détective inconnu de la bibliothèque des détectives, mais ..." Je chuchotai à Kirigiri.
"Tu n'es pas Shinsen, n'est-ce pas ?" (NDT : En Japonais "Shinsen" peut être confondu avec "frais", du coup Yaki pense que Yui l'a insulté)
"Comment ça, je ne suis pas frais ? Je n'ai que vingt-huit ans ! Je pourrais avoir toutes les filles que je veux ! Même des lycéennes tellement je suis frais."
Uh. Ce n'était pas comme s'il portait un masque ou un déguisement. Il n'y avait rien de surnaturel dans son corps non plus.
"Alors, que voulez-vous que je fasse ?"
"On en parlera quand on sera tous ensemble."
"L'heure est déjà passée."
"Attendez encore dix minutes, et si personne ne vient, allons-y."
Kyoko tourna le dos au monument et resta là à observer les gens qui passaient. Je l'imitai et m'alignai à côté d'elle. Il s'accroupit, et alluma une cigarette.
En l'espace de dix minutes, les personnes qui attendaient autour de nous avaient passé d'un endroit à l'autre. C'était comme si Kyoko et moi étions les seules à être exclues du cours du temps. Ça aurait été bien si c'était vraiment le cas !
Finalement, après dix minutes d'attente, personne n'était venu.
"Vous devez être inquiète." Il se leva, faisant tourner sa cigarette avec dextérité entre ses doigts.
"Je vais m'en occuper tout seul, il n'y a pas de souci à se faire. "
"On fait quoi, Kyoko ?"
"Je ne m'attendais pas à ce que tout le monde se présente dès le début. Bien sûr, ils vont être méfiants à cause de ce qui s'est passé hier. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps. Allons-y."
"Hum, vous n'aurez besoin que de moi." dit-il en arquant le dos.
J'avais envie d'intervenir en disant qu'il devait d'abord faire quelque chose pour ses vêtements, mais je me ravisai. Nous nous dirigeâmes vers la gare. J'entendis soudainement le klaxon d'une voiture derrière moi. Je me retournai et vis une voiture de luxe grise garée sur la route en face du monument. La fenêtre du conducteur s'ouvrit et un visage familier apparut. C'était un homme en costume mi-occidental avec des lunettes de soleil noires. Je crois que c'était ......
Yadorigi Fukurou, DSC 752.
"Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Les routes étaient très fréquentées."
Il avait un léger accent étranger. Il parlait couramment le japonais pourtant.
"Je peux vous déposer quelque part si vous voulez ?"
"Je me fiche de l'endroit où nous allons, du moment que nous pouvons parler de nos secrets." dit Kyoko en balayant ses cheveux de ses joues.
"Nous pouvons parler dans la voiture pendant que je conduis. Montez, s'il vous plaît."
Kyoko n'hésita pas à ouvrir la porte de la banquette arrière et à monter. J'étais sur le point de monter également.
"Attendez une minute !" Une voix de femme vint de la rue et m'arrêta.
Une petite femme en kimono s'approcha de moi, traversant la foule. Elle portait des lunettes sur la tête, comme une poupée japonaise. Elle tenait une paire de jumelles dans sa main droite.
"J'aimerai venir moi aussi !"
Mizuiyama, numéro 527.
"Je suis si heureuse que vous soyez là !"
Je la salua avec un sourire heureux. Elle était aussi l'une des détectives que j'avais rencontrées dans l'affaire de la maison fantôme de Takeda. Maintenant, nous étions tous là.
Mais l'expression de Mizuiyama n'était pas du tout calme. En fait, elle semblait être en colère.
"Je ne sais pas trop quoi en penser." avait-elle dit sarcastiquement en baissant la tête. La détective expliqua : "J'ai été libéré, mais je n'oublierai jamais l'humiliation d'avoir été traitée comme une criminelle. Même si c'était pour retrouver le vrai coupable..."
On lui avait fait jouer le rôle du coupable dans l'incident précédent, pour découvrir le plan du vrai coupable.
"Eh bien, ne soyez pas si fâché. Si Kirigiri n'avait pas été là, vous auriez pu être jugée coupable de manière définitive." dit Yadorigi, souriant. "Le siège du passager est libre. Montez-y."
Mizuiyama rougit et s'installa tranquillement sur le siège passager. Elle enleva ses sandales et s'assit sur le siège. Yaki et moi montâmes aussi. Avec les cinq détectives à bord, la voiture entra sur la route principale.
"Je savais que vous n'étiez pas seule. Je suis arrivée ici avant vous. Je me suis cachée et je vous ai observé." dit Mizuiyama en montrant ses jumelles.
Je ne savais pas trop quoi en penser.
"Si vous aviez été les seul à venir je serais partie, mais puisque Yadorigi était aussi là, ..."
Ça pouvait être rassurant d'avoir d'autres détectives autour. La voiture était en train de passé à côté d'un grand parc.
"Mettons de la musique pour l'instant."
Yadorigi alluma l'autoradio et un morceau classique familier commença à jouer.
"Oh, c'est Stravinsky, n'est-ce pas ?"
"Oui, j'aime beaucoup."
"J'aime aussi la musique de ballet, surtout les premiers ballets. Si je n'avais pas été détective, j'aurais été danseur de ballet. En tant que détective, je suis spécialisé dans la peinture, mais je ne suis pas très doué pour ça. Je n'ai aucun talent pour le dessin."
Yadorigi sourit en remontant ses lunettes de soleil. C'est vrai qu'il avait une silhouette de mannequin avec ses longs bras et ses longues jambes, trop sculpté pour un simple détective. Je ne savais pas pourquoi il avait choisi d'être détective, mais il était classé rang 2 par la bibliothèque, donc il devait être plutôt bon.
"Vous êtes spécialisée dans l'architecture, n'est-ce pas, Madame Mizuiyama ? " demanda Yadorigi.
"Oui, je suis une architecte de première classe. Il n'est pas exagéré de dire qu'il existe une relation étroite entre l'architecture et le crime. Au fait, j'ai entendu dire qu'il y avait un bâtiment intéressant près de l'océan. Voulez-vous aller le visiter maintenant ?"
"Oh, eh bien, peut-être qu'on pourra faire ça un jour, juste tous les deux."
"Hé, hé ...", Yaki l'interrompit. "Je suis sûr que vous allez passer un bon moment."
Je ne savais pas trop quoi dire là encore.
"C'est votre spécialité, n'est-ce pas ? Les jeux d'argent ? Cela vous intéresse ?"
"Peu importe si vous êtes un danseur de ballet ou un basketteur, vous ne comprendrez jamais la sensation de jouer avec sa vie. En premier lieu, le jeu est ..."
Yagi avait également été emporté par le rythme de Yadorigi avant même de s'en rendre compte. Quand à moi, j'ouvrais et refermais ma bouche à répétition, incertaine de quoi dire.
"Je ne sais pas si vous en avez entendu parler ou non. Mais nous avons besoin d'aide pour résoudre les cinq autres enquêtes avant la fin du délai imparti. Alors aidez-nous, s'il vous plaît." dis-je en inclinant la tête.
La musique de la chaîne stéréo était maintenant à son maximum. Et l'air dans la voiture était devenu tendu.
"Qu'est-ce qu'elle vous veut cette organisation ?"
"Ils nous ont lancés 5 défis." Je répondis. "Ils disent que c'est « juste ». Il y a quoi de « juste » là-dedans ? Ce n'est pas juste du tout. "
"Mais c'est parce que vous vous compliquez la vie ça, vous ne pourrez pas résoudre le problème toutes seules. Non, non, non, c'est injuste pour le criminel, ce jeu. Le détective peut appeler n'importe quel nombre d'amis, non ? Et leur rang n'est pas limité. Même le tueur peut être extrêmement facile à gérer, on peut mettre contre lui un détective triple zéro, si vous en trouvez un."
"Oui, si les détectives travaillent ensemble, les défis n'ont rien de complexe. C'est un jeu à sens unique. Mais ... Il semble que le criminel puisse choisir le stade de l'affaire et les astuces à utiliser, donc si j'étais un meurtrier, je dépenserais le plus possible pour que seule un détective de haut rang puisse me battre, ou du moins un endroit où peu de personne peuvent accéder."
C'était probablement la raison pour laquelle des endroits isolés avaient été choisis pour les défis, comme l'observatoire ou l'hôtel. Dans ce genre de situation, même s'il était possible d'appeler la police, elles auraient eu du mal à nous atteindre. Mais qu'en était-il des douze challengers que Ryuzoji avait préparés cette fois-ci ? Bien sûr, Ryuuzouji s'attendait à ce que plusieurs détectives allaient être impliqués. Il savait déjà qu'un détective triple ou double zero allait se mettre de notre côté.
"En effet c'est dommage pour les criminels qu'ils aient été attrapés par Licorne avant même qu'ils ne puissent exécuter leur plan. Je suis sûr que vous conviendrez qu'il n'est pas injuste de dire que je suis un bon détective." dit Yadorigi. "Mais plus important, ces jeux semblent plus viser la nature humaine."
"Je suis sûr que vous connaissez déjà, mais moi, je n'en ai jamais entendu parler. C'est la partie que je n'arrive pas à comprendre. ...... Ça existe vraiment un « Défi Noir » ?" déclara Mizuiyama. "Je n'arrive toujours pas à croire que le légendaire détective de bureau soit un criminel."
"L'incident d'hier était l'un des « Défis Noirs », et si vous aviez accès à toutes les informations, vous comprendriez à quel point il était inhabituel."
Je sortis une lettre de mon sac à dos. C'était la lettre du défi.
"Le meurtrier a commis le meurtre exactement comme il est écrit ici. Je crois que le meurtrier avait prévu de faire accuser Mizuiyama dès le départ."
"Même si vous me montrez ça, ça ne m'aidera pas à prendre une décision."
Si j'avais été à sa place, j'aurais été tout aussi sceptique. En fait, même maintenant, je dérivais constamment dans un sentiment d'irréalité, comme si j'étais dans un cauchemar. Si Kyoko ne m'avait pas servi de guide, je ne serais même pas capable de marcher droit.
La personne que nous combattions n'était pas normale. C'était après tout un grand détective respecté. C'était la raison pour laquelle il était difficile de persuader Mizuiyama et les autres. Je ne savais pas trop quoi faire, donc je la pris par le bras et dis :
"Nous ne pouvons pas tout faire nous-même. Et des vies sont en jeu."
"Je ne veux pas sembler malpolie, mais je vais le dire. Je ne vais pas être en mesure de vous aider ." dit Mizuiyama fermement.
Ce n'était pas étonnant, puisque les organisations criminelles n'étaient pas son domaine d'expertise, et encore moins les meurtres. Mais je n'allais pas abandonner tout de suite
"Hum, ...... Pouvez-vous m'aider, Yadorigi ?" Je demandai au siège du conducteur avec appréhension. Il portait des lunettes de soleil, donc je ne pouvais pas voir ses yeux.
"Avez-vous une idée de qui est la détective Uozumi Taehime ?"
"Hein ?"
Je ne pus m'empêcher de le dire à voix haute.
Uozumi était la détective qui était morte la première à l'hôtel. Je n'aurais jamais pensé entendre son nom maintenant.
"Tu sembles la connaître." continua Yadorigi sans changer son expression calme. "Vous pouvez me dire ce qui lui est arrivé ?"
Kyoko parla sans détour de la tragédie qui avait frappé Uozumi. Tout en l'écoutant, Yadorigi continuait à conduire, pas particulièrement désemparé. Le seul changement était qu'il lui fallait un peu plus de temps que d'habitude pour reprendre la conduite après un feu rouge.
"J'ai compris. Merci de me l'avoir dit." Yadorigi dit brièvement après avoir tout écouté.
"Hum, ...Connaissez-vous Madame Uozumi ?" Je demandai.
"Je laisse cela à votre imagination." dit Yadorigi, souriant à travers le miroir. "J'ai décidé de vous aider toutes les deux, autant que je le peux."
Avoir un allié me soulageait grandement
Il y avait beaucoup d'excentricités et de bizarreries dans le milieu des détectives, mais on pouvait aussi rencontrer des oasis.
"Si vous avez des questions concernant le lieu et la meilleure façon d'entrer en contact avec nous, n'hésitez pas demander. Tout d'abord, on sait que Ryuuzouji est le directeur d'une organisation appelée Comité du Catharsis des Victimes et aussi que l'organisation joue des jeux avec ceux qui ont un désir de vengeance qui sont les challengers."
"Comment savez-vous tout cela ?"
"Je sais aussi que Kirigiri et Yui se battent contre quelque chose de dangereux."
"Comment ?" Je demandai directement.
"J'ai également appris les règles du jeu, directement auprès du comité durant une enquête. Il n'y a aucune contradiction avec l'explication que je viens d'entendre de Kirigiri et Samidare. Je ne sais pas trop quoi dire." dit-il en se penchant en avant sur le siège devant lui.
Je n'étais pas sûr de sa véracité. Je me demandais s'il essayait de poser toutes ses cartes sur la table pour voir ce que nous ferions.
"Je suis heureuse que vous ayez pu entrer en contact avec eux." dit Mizuiyama avec un air surpris.
"Oui, j'étais accompagné de mon avocat et il a réussi à obtenir une autorisation. J'avais récemment appris l'existence d'une mystérieuse organisation criminelle et j'enquêtais secrètement sur elle, lorsque j'ai réalisé que l'incident d'hier pouvait en être un, j'ai décidé de rencontrer l'auteur. Ma supposition était juste après tout."
"Le Défi Noir existe vraiment, n'est-ce pas ...... ?"
"Je suis sûr que vous en avez entendu parler." dit-il en s'enfonçant davantage dans son siège. "Mais le tueur a perdu la partie hier, n'est-ce pas ? Vous êtes tué si vous perdez, n'est-ce pas ?"
"Dans le cas où vous ne seriez pas en mesure de payer le coût que vous avez emprunté au comité, c'est le cas."
"Kakitsubata, elle va bien ?"
"Dans des circonstances normales, le comité l'aurait tuée depuis longtemps. ...... Je suis sûr que vous comprendrez ce que je veux dire. "
"Mais pour les détectives, même si vous perdez le match, vous ne serez pas facturé par le comité. Donc vous ne pouvez pas être éliminé. Bien sûr, si vous êtes pris, vous serez légalement pénalisé."
"Je vois. ...... Donc vous compensez les inconvénients du défi en agissant ainsi. Si c'est le cas, c'est une autre histoire. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça."
Yogi interromput : " L'ajustement des coûts est l'une des meilleures parties de ce jeu. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, mais je suis curieux de voir à quoi ça ressemble. Je ne sais pas si je vais être capable de résoudre l'affaire, mais je vais essayer. C'est un excellent moyen de s'assurer que vous tirez le meilleur parti de votre argent."
"Vous êtes conscient que vous serez bloqué à un endroit sans aide pendant l'enquête ? Si vous ne voulez pas participer à l'enquête, vous pouvez partir." dit Kyoko d'un ton froid.
"Qu'allez-vous faire Mizuiyama ?"
"Je ne sais pas trop. Je ne sais pas quoi dire, mais je suis sûr que vous comprenez. Je retire ma déclaration précédente. Je vais coopérer avec vous. Je veux personnellement me débarrasser de la honte d'avoir été presque accusée d'un crime. Mais je ne sais pas si je peux être d'une quelconque aide."
J'inclinai la tête et dis : "Plus on a d'alliés, mieux c'est."
La voiture transportant les détectives, qui avaient été dispersés, avançait maintenant comme un seul homme dans le vent froid de l'hiver. Je me sentais plus confiante que je ne l'avais jamais été auparavant. Si nous travaillions tous ensemble, il n'y avait rien que nous ne puissions pas faire. Nous ferions de notre mieux pour résoudre cette affaire !
"Je vais vous expliquer." Kyoko commença à parler d'une manière cléricale. "Je vais exclure un défi car un autre détective s'en occupe. Comme nous sommes cinq, j'aimerais attribuer une affaire à chacun de vous."
"J'aimerais savoir qui est le chef d'équipe. Je déciderai du nom de l'équipe." dit Yogi.
"Que pensez-vous de « l'équipe Phoenix » ?" demanda Yadorigi "Comme l'oiseau de feu est en train de jouer."
"Non, c'est moi qui décide du nom de l'équipe. Trouvez un nom plus joli, de préférence japonais." Mizuiyama prit la parole.
"Avoir un capitaine est une bonne idée, mais nous verrons ça plus tard." dit Kyoko. "Le but est de recueillir des informations, sans aller trop loin. Nous avons besoin d'informations précises, pas seulement de rumeur. Disons-le ainsi : Le Défi Noir peut tuer des innocents. Donc je veux que vous soyez très prudents. Si le but premier du meurtrier est de réaliser le meurtre comme prévu, il peut attaquer de toutes ses forces. Si vous avez un problème, appelez Yui."
"Pourquoi miss Samidare ?" demanda Yadorigi.
"Parce que dans ce cas, Yui est la seule invincible. Le détective ne peut pas être tué ni blessé par le tueur."
"Heureusement qu'il y a cette règle pour me protéger." dis-je.
"Et vous devez contacter Yui tous les jours à midi, pour nous faire savoir si votre enquête donne des résultats ou non. Il y a peut-être des micros, mais ne vous en faites pas."
"Je t'appellerai à midi, et tu m'appelleras quinze minutes plus tard. Si j'appelle tout le monde en même temps, ils seront peut-être occupés. C'est d'accord ?"
"Nous sommes tous d'accord. Ensuite, nous allons décider des affectations."
"Décidons des missions. Je prendrai l'affaire avec le coût le plus élevé, le centre de recherche des jumeaux ."
C'était un bon moyen de s'assurer que nous profitions au maximum de nos talents. Elle était vraiment la seule capable de ça.
"Je suis sûr que vous serez d'accord. C'est une bonne idée savoir quoi faire. Je suis confiant dans ma mobilité. J'ai vérifié certain de ces lieux sur internet, je connais l'académie appelée « Kareobana » c'est pour ça que je vais prendre cet endroit."
"Il y a une rumeur selon laquelle il existerait une école abandonnée ici, devenue un lieu hanté, c'est apparemment cette académie." dis-je.
Nous avions décidé que Yadorigi allait être en charge de l'académie.
"Je ne sais pas trop quoi faire avec les trois autres." dit-il en brandissant les cartes de défi restantes.
"Yui prendra le lycée. Tu as plus d'expérience dans le milieu scolaire."
"Quoi, mais ...... ? "
J'étais perplexe.
"Tu dois enquêter par toi-même, non ?" me dis-je à moi-même.
Ce n'était pas une bonne idée de trop compter sur elle. Je ne savais pas trop quoi faire. Mais je devais essayer.
Les deux autres étaient le Bar, qui vallaient 76 millions, et le Musée des instruments de torture de l'Europe occidentale médiévale, qui vallaient 140 millions. La différence de coût était d'environ le double.
"Je vais choisir le musée." dit Mizuiyama.
"Hé, vous avez pris le plus chère !" répliqua Yogi.
"Alors vous voulez échanger ?"
"Hum, non..."
"Je suis allée à ce musée une fois. Et comme son nom l'indique, il expose des instruments qui ont été utilisés pour la torture à travers l'histoire." dit Mizuiyama en mettant sa main sur sa bouche. "Mais je crois qu'il a été fermé il y a de nombreuses années."
"Il n'en reste qu'un. Alors je serai en charge de l'affaire du bar."
Au final, nous avions distribué les cartes comme ceci :
Académie Kareobana : Yadorigi
Lycée des filles de la Balance : Yui
Centre de recherche des jumeaux : Kyoko
Musée de torture : Mizuiyama
Bar : Yogi
Cartes de défis : (1 millions de yens : 7 696 Euros)
Carte 1 :
Lieu: Le bar des au revoir— 20 million yen
Arme: Couteau — 5 million yen
Arme: Charybdotoxin — 30 million yen
Arme: Corde — 3 million yen
Piège: Pièce fermée — 20 million yen
Coût total: 78 million yen
Carte 2:
Lieu: Musée des technique médiéval de torture — 30 million yen
Arme: Vierge de fer — 30 million yen
Piège: Pièce fermée — 80 million yen
Coût total: 140 million yen
Carte 3:
Lieu: Académie Kareobana — 30 million yen
Arme: Bougies — 20 million yen
Piège: Pièce fermée — 150 million yen
Coût total: 200 million yen
Carte 4:
Lieu: Académie pour fille Libra — 200 million yen
Arme : Tuyau de fer — 3 million yen
Piège: Pièce fermée — 150 million yen
Coût total: 353 million yen
Carte 5:
Location: Centre de recherche des jumeaux — 50 million yen
Arme: Couteau— 5 million yen
Piège: Pièce fermée — 500 million yen
Autre: Chaînes — 3 million yen
Autre: Cadenas— 3 million yen
Coût total: 561 million yen
"Je vais le redire, mais ce que je veux, c'est des informations. Je ne veux pas que vous attrapiez le tueur."
"Il s'agit principalement de la situation sur les lieux. Il existe de nombreux types d'informations qui peuvent affecter l'affaire et que l'on ne trouve pas dans les articles de journaux ou les rapports de police. Par exemple, les détritus sur la scène, les odeurs inhabituelles, la météo, les conditions géographiques et bien d'autres choses. Les profils des personnages impliqués dans l'affaire sont également importants. Assurez-vous d'obtenir les anniversaires des personnes impliquées."
"Quel est le rapport avec l'affaire ?"
"Je t'expliquerai les détails plus tard."
"Ne me dites pas que c'est un mauvais présage." dit-il en riant, dans la voiture devenue silencieuse. J'étais sûre de ne pas être la seule qui était nerveuse avec ce silence.
"Nous devrions bientôt arriver à la gare."
Les mots de Yadorigi me ramenèrent à la raison, et je regardai par la fenêtre. Juste un peu après, la voiture s'arrêta devant la gare.
"Enfin," dit Kyoko, "Je m'occupe des dépenses. Au cas où vous auriez des questions sur le lieu ou les objets sur les cartes, appelez Yui ou moi."
"Je suis sûr que vous serez heureuses de voir les résultats." dit le conducteur en sortant de la voiture.
"Je vous dirai où envoyer les reçus plus tard."
Elle était sortie sur le trottoir, s'était retournée vers lui, s'était inclinée et était entrée dans la gare.
"Je peux vous ramener chez vous si vous le souhaitez." dit Yadorigi.
"Non, ma prochaine destination est la scène de crime. Je peux y aller seule." répondit Kyoko.
J'étais à nouveau seule avec Kyoko. Nous avions franchi les portes de la gare et étions sortis sur le quai. Kyoko et moi allions dans deux directions différentes.
Je ne voulais pas être séparé de Kyoko. J'avais peur de ne pas être capable de faire face à l'affaire toute seule, mais j'avais aussi peur que si je la laissais ici, je ne pourrais pas la revoir avant un certain temps.
"Tu dois aussi faire attention aux filles avec le signe de la balance. L'une d'entre elles pourrait être coupable."
"Quoi ? Coupable ?"
"Oui, si je ne me trompe pas, le tueur de l'académie des filles Libra est une Balance. Vérifie les dates de naissance de toutes les personnes impliquées et trouve leur signe astrologique."
"Comment tu sais ça ?"
"C'est la règle du jeu de Ryuuzouji Gekka."
À ce moment-là, le train que Kyoko devait prendre arriva sur le quai.
Les portes s'ouvrirent et les passagers coulèrent autour de nous comme une rivière.
"Je t'expliquerai plus tard." dit Kyoko en se retournant pour monter dans le train.
Je la serrai immédiatement très fort dans mes bras et je décidai de ne pas la laisser partir - mais je ne le fis que pendant trois secondes avant de la lacher et de regarder les portes se refermer devant moi.
Je ne savais que trop bien qu'elle était ma priorité maintenant.
Le train démarra. Kyoko me regarda par la fenêtre avec un air perplexe jusqu'à ce que je ne pusse plus la voir. Il restait 142 heures. Les trois détectives, Yaki, Mizuiyama et Yadorigi, étaient maintenant impliqués, mais avions-nous pris la bonne décision ?
L'anxiété au cœur, je montai dans le train pour me rendre à l'endroit où le prochain défi allait avoir lieu.
(NDT : Il y a 4 pages comme ça, mais je n'arrive pas à les publier au bon endroit, donc voici la seule que je peux publier. Toutes les autres on le même format de toute façon, seule l'écriture change)
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