Chapitre 4 : Un détective et un meurtrier.
Notes : Je reprends enfin ! Il y aura normalement un autre chapitre ce mois ci. (normalement)
Chapitre 4 : Un détective et un meurtrier
Pendant un moment, nous regardions les écrans électriques s'éteindre peu à peu. Que notre situation fût juste du sadisme ou un plan ingénieux n'importait plus désormais. La seule chose qui comptait était le corps de Uozumi étant bien réel. Le fait que le criminel avait prévu tout cela depuis le début était clair comme de l'eau de roche. Nous n'avions pas besoin de preuves.
"Nous devrions... enlever le corps de Uozumi.", cette suggestion venait de Kirigiri.
J'étais une simple fille de Première, et il y avait un cadavre datant de quelque minutes devant mes yeux... Je commençai à m'activer pour aider les autres. Nous enveloppâmes Uozumi dans la nappe sur la table, et nous l'allongeâmes dans un coin de la salle. Avant de rentrer dans la cafétéria, Kirigiri posa ses petites mains sur la poitrine de Uozumi. Elle ferma les yeux et commença à prier. C'était très... pure. Nous sommes ensuite tous revenus sur nos pas. La table brûlée n'était clairement plus stable, et tout le monde s'était mis devant leur chaise, silencieux. Sur celles ci, il y avait des sacs remplis d'argent. L'air était étouffant, mais il n'y avait aucun moyen d'ouvrir les fenêtres, nous devions donc supporter l'odeur.
Ce n'était pas ça qui allait arranger la situation, mais j'avais 100 millions de yen à cette instant. Je regardai dans le sac... Il y avait exactement la somme prévue. Il ne semblait pas avoir de voleurs dans la salle.
"Tout ça, c'est vraiment sérieux."dit Akio Chage touchant la visière de sa casquette. "Je ne peux pas encore en être certaine, mais ce n'est ni la CIA ni la NASA qui est derrière tout ça, cela doit venir du cœur de l'armée. Peut-être est-ce une expérience psychologique ? J'ai entendu dire que plusieurs sociétés faisaient des études sur le mental de personnes en dangers de mort..."
"Quelle armée ? "
"Quelle question, l'armée américaine bien sûr ! " dit Akio en ricanant.
Yozuru fronça les sourcils et dit "Pour l'armée américaine ? ... Je ne pense pas que ce soit possible... "
Il n'y avait aucun doute que c'était cette organisation, sans l'aide de celle ci, un plan comme celui ci n'aurait absolument aucune chance de fonctionner. Ils ne savaient toujours rien à propos du Catharsis des Victimes. Devais-je leur dire ? Comprendraient-ils vraiment si je leur disais ?
"Donc, qu'est-ce que l'on va faire ?" Toyano'oh demanda à tout le monde et à personne. "Quand l'enchère commencera, vous miserez ou pas?"
"Il reste trois heures avant qu'il soit 22 heures." dit Shinsen "On a encore le temps d'en discuter ensemble."
"Parler semble être la seule option."
"Je pense que tout le monde devrait coopérer !" Je me levai de ma chaise pour que tout le monde me regardent.
Minase me regarda avec dédain. "Oui, j'imagine. Si nous travaillons ensemble, je pense que nous pourrons tous rentrer chez nous vivant . "
Tout le monde prit le temps d'y penser un moment.
"Ok, quel est ce plan ? Nous achetons tous le "droit du détective" chacun notre tours. La personne devenue détective pour ce jour doit faire le tour des chambres à la tombé de la nuit, et collecter toutes les clés une par une. Le meurtrier ne peut tuer devant le détective, nous pouvons donc éviter un crime. Si c'est le cas, je ne pense pas que quelqu'un nous trahirait comme nous nous protégeons mutuellement. "
"Oh, c'est l'idée de la gamine, alors pourquoi pas ? Mais, et bien, il faut parler d'argent... Si la personne achetant 'le droit du détective' au montant le moins cher a 1 million de yens et le fait cinq fois, cela ne fera que 5 millions de yens en tout. Vous pouvez rentrer à la maison sain et sauf, avec 90 millions de bénéfice."
"Peut-on être sur que tout le monde survivra ? " me demanda Minase.
"Je ne sais pas comment l'hôtel est vraiment organisé pour le moment, mais il y a une possibilité que le détective ne puisse pas empêcher un meurtre quand celui ci inspecte les pièces. Il y a huit chambres. Donc, nous devrons attendre ? La huitième chambre est la plus dangereuse non ?"
"C'est... C'est..."
"Si on y réfléchit bien, 4 des 9 personnes présentes peuvent être détective au moins une fois. Qui alors ? Peut-on vraiment laisser le hasard décider ? "
"Je, c'est... ..."
"Bon, si le détective prend la responsabilité de protéger tout le monde, peut-on vraiment dire que c'est une bonne solution. Est-ce que le détective doit aussi respecter certaines règles ? Il n'y en a pas pour le meurtrier. Et avec tout ce temps pour se préparer, le meurtrier aura le temps d'agir."
"La différence de l'un d'entre nous pourrait influencer notre destin. Et c'est ce qui désignera la victime. S'il y a une possibilité, même infime, d'être totalement en sécurité, le droit du détective ne peut pas être donné à tour de rôle."
S'ils commencent à penser comme ça...
"Nous n'allons pas tous nous entendre, ce plan ne fonctionnera donc pas. La mort de Uozumi le prouve. Il semble qu'abandonner l'opportunité d'avoir le droit du détective n'est pas une option." Il dit d'une voix enrouée.
Oui, nous n'avions toujours pas eu le temps de nous remettre de sa mort. Je n'avais pas un contrôle total de la situation.
"La balle semblait venir du mur d'en face." La voix de Suisei fut entendu d'en haut. Avant de pouvoir réagir, il inspectait le portrait. Il y avait un petit trou sous la toile abîmée. "Ce n'était pas une trace d'impact, cela devait être le point d'envoi, et je pense qu'il n'y a plus de munitions, mais faites attention à ne pas passer devant la trajectoire." Suisei descendit du balcon à moitié endormi.
"Un vrai détective..." dit Mifune. "Je ne sais pas pourquoi tout ça arrive, mais je veux attraper ce criminel ! Je veux rentrer chez moi !"
"Peux-tu attraper le criminel ?" demanda Toyano'oh en se levant.
Mais Suisei secoua la tête de droite à gauche. "Malheureusement pas encore, car j'ai quelque chose à faire." dit Suisei, pensif, en s'asseyant de nouveau sur sa chaise. À la fin, le temps ne reste pas, il ne fait que passer. Tout le monde semblait anxieux, se demandant que faire tout en regardant d'un œil inquiet leur montre. Kirigiri et moi étions assises côte à côte, à l'écart des autres. "Même s'il nous reste trois heures, personne n'ira miser." dis-je à Kirigiri. Elle fixait le sol en tripotant sa tresse du bout de ses doigts. "Comme l'enchère n'est pas seulement aujourd'hui, comment puis-je faire en sorte que notre plan se déroule comme prévu ?"
"Le droit du détective." dit Kirigiri. "Ok... Donc tu as peur qu'une personne se dise : 'Je dois gagner chaque jour, sinon on me tuera.' Nous devons trouver un moyen d'assurer la coopération de tout le monde. Après tout, une personne pourrait décider d'aller à l'encontre du plan. Il est vrai que c'est égoïste de vouloir sacrifier la vie d'autres personnes pour la sienne, mais c'est la façon de vivre des humains. Ne penses-tu jamais à des choses comme ça grande sœur ?"
"Wow. je ne savais pas que tu étais une telle philosophe."
"Je pense que c'est le bon moment pour l'être.", dit Kirigiri. "Pourquoi ris-tu ?"
"Tu n'as que 14 ans mais tu sembles en avoir 49 !", dis-je en riant.
"... Au fait, as-tu remarqué ?", dit Kirigiri.
Quoi ? Kirigiri était drôlement douée pour changer de sujet.
"Qu'est-ce qu'il y a ?"
"L'organisation criminelle est proche d'ici."
"Oh, c'est euh... bien ?" criais-je. Tout le monde jeta un regard dans notre direction, mais ils détournèrent leurs yeux après nous avoir lancé des regards ennuyés. Je concentrai mon attention vers Kirigiri et parlai, toujours assez fort.
"Pourquoi le penses-tu ? Pour quelle raison ?"
"Le Norman qu'on a vu venait d'une vidéo pré-enregistrée. Si le criminel était autre part en train de nous observer, il aurait pu faire ça en temps réel, mais il ne l'a pas fait, car il ne pouvait pas le faire. Il est parmi nous après tout. "
"Mais comment a-t-il prévu nos réactions ?"
"Il est facile de détourner l'attention de quelqu'un et de guider la conversation. Je suis déçue que tu ne saches pas cela grande sœur."
"Hé, je suis un peu stupide d'accord ?"
"Peu importe. Il est donc facile de pré-enregistrer les réponses en avance. À certains moments Norman était très forceur, et ses réponses étaient quelque peu bizarres par moment."
"Ok..."
"Suisei lui a même posé une question pour en être sur, et Norman l'a ignoré, pourtant il n'avait aucune raison de le faire. Ce n'est même pas une opération difficile à mettre en place, le coupable pourrait avoir juste caché une télécommande pour mettre en pause l'enregistrement lorsqu'il le souhaite."
"Pourquoi avoir tué Uozumi ?"
"Hum, j'ai plusieurs théories, mais la plus plausible est celle ci : Un lancement automatique, avec ou sans pistolet derrière, quelque chose pourrait activer le détonateur quand la personne marche sur un endroit précis."
"Et pourquoi Uozumi a-t-elle été brûlée après ?"
"Pour être sur qu'elle meurt même si on lui retire la balle. Je pense que le déclencheur était dans un appareil électrique comme une montre ou un téléphone. Ou bien dans ses vêtements qui étaient préparés exprès pour elle, ce qui n'est pas le cas pour tout le monde dans la salle. L'appareil qui a déclenché sa combustion était donc dans ses vêtements. Et si tu regardes la façon dont elle a brûlé, je pense que ses vêtements étaient faits de matériaux facilement inflammables. Le criminel avait prévu dès le début de tuer la servante pour montrer qu'il était sérieux. "
Il voulait donc aller si loin dans son jeu ? Trouver le coupable devenait maintenant plus difficile.
"Au fait, j'ai oublié de te dire quelque chose d'important à propos de Uozumi, c'était une détective."
"C'est vrai ?" Même si c'était à prévoir, j'étais tout de même un peu entonnée de la surprise de Kirigiri.
"Ouais, j'ai vu sa carte de la bibliothèque des détectives et je ne pense pas que ça soit une fausse. Elle disait être après Toyano'oh qui avait commis diverses fraudes." Je fis de mon mieux pour ne pas jeter un regard vers celui-ci. "S'il est le coupable, ça serait logique que Uozumi soit la première tuée. Il tue le détective le plus gênant qui est directement après lui. Peut-être qu'il voulait éviter d'être découvert de ses crimes de fraudes..."
"Impossible. Le 'Duel' est une vengeance contre un criminel." me répondit Kirigiri.
"Oh, c'est vrai."
"Je pense que Uozumi a été tuée uniquement car elle était une détective et pas forcement car elle était après le coupable. Peut-être que Toyano'oh est le coupable, mais cela ne le confirme pas. Toutes les personnes impliquées dans des histoires de crimes ne sont pas forcément reliées à cette affaire. Il y a des moments où des personnes sont impliquées par hasard. Le coupable vise le criminel qui a ruiné sa vie. Il y a donc plus de chance que Toyano'oh soit la cible que le coupable. Et savoir qui est la cible faciliterait notre recherche du coupable derrière tout ça."
"Facile ! Nous devrions juste fouiller dans le passé de tous ces gens."
"Je ne sais pas si c'est si simple."
...
"Je me demande si nous ne devrions pas trouver un moyen de lutter contre ces enchères.", dit Mizuki en regardant le tableau électrique. "Nous devons nous affronter après tout non ?" Il ne restait plus que 3 heures. J'avais hâte de pouvoir partir dans ma chambre. "Il y a cinq enchères en tout, et la limite est de 100 millions de yens... En ayant autant d'argent, vous pouvez vous acheter tous les vêtements que vous voulez, de nouvelle lunettes, des sacs de marque,..."
Je secouai légèrement la tête, exaspérée.
"Grande sœur ?"
"Ha ha! S'occuper de l'argent dans une situation de vie ou de mort." Je ne pouvais empêcher mes tremblements.
"Au fait, grande sœur, vas-tu parier pour le droit du détective à la prochaine enchère ?"
"Bien sur, je veux protéger les autres, mais est-ce que j'en suis capable ?"
"Oui." Répondit immédiatement Kirigiri, je regardai le sol.
"Si tu veux pouvoir faire quelque chose, il faut avoir confiance en toi. Car pour te protéger toi même, tu dois protéger les autres et prendre les devants. Tu dois donc gagner une enchère, sinon tu ne peux strictement rien faire et tu restes inutile. Si tu veux continuer à être une détective, tu dois avoir un courage d'acier. Surtout avec quelque chose comme le droit du détective, qui, mis entre de mauvaises mains, pourrait devenir dangereux pour nous tous.
"On voit bien que tu es née détective Kirigiri. Mais je vois ce que tu veux dire. Si je ne prends pas de risque, je ne pourrais rien faire."
Kirigiri posa une main contre sa poitrine et baissa la tête.
"Eh bien tu as raison, mais je suis surprise d'être aussi familière avec cette situation."
"Tu connais ce sentiment ?"
"Je pensais qu'il n'y avait rien en dehors d'être une détective. Si j'arrêtais d'être détective, je deviendrais écume comme la princesse des sirènes dans le conte. Et maintenant que je suis là, je me demande si je suis vraiment une si bonne détective."
"C'est pourtant évident que tu l'es !" dis-je en souriant, mais Kirigiri était sérieuse.
"Ce Duel Noir me donne la chance de me faire un vrai nom et d'être à la hauteur de ma famille de détective. Je ne dois pas oublié ça."
"J'imagine..."
Ça devait être difficile pour elle de cacher ses émotions. C'était une enfant qui faisait ce qu'elle pensait être normal. Je ne m'en rendais compte qu'à ce moment, mais le fait de ne pas avoir le droit du détective était étrange. C'était un peu cruel de priver un détective de ses fonctions. Kirigiri était en train de sourire, ses doigts couvrant sa bouche. Je ne comprenais pas totalement, mais je savais que ce Duel Noir allait la détruire. Mais, pour le moment, voir cette expression sur son visage était quelque peu plaisant. Être un détective était sans doute le sens de sa vie, mais cela mettait en même temps une grande pression sur ses épaules. Elle était si petite et si frêle, pourtant elle portait un lourd fardeau. Ironiquement, cet espace étriquée la libérait un instant de cette pression.
"C'est aussi grâce à toi grande sœur."
"Eh bien... Je n'ai rien fait de spécial."
"Tu es celle qui m'a permise de voir que je ne suis pas inutile..." Elle ferma sa bouche avant de pouvoir finir sa phrase, paniquée et honteuse. J'attendis un moment pour voir si la jeune détective allait continuer, mais je savais qu'elle ne dirait rien d'autre. Kirigiri devait encore être confuse.
"Cependant ce "droit du détective" est juste une excuse du détective pour nous faire peur... Même sans ça, tu es toujours une vraie détective."
"C'est vrai mais..." dit-elle soudainement, mettant ses mains dans ses poches de manteau. "Mais je ne pense pas comme toi. Comment pourrais-je protéger tout le monde et survivre avec eux ? C'est égoïste, mais je pense d'abord à ma propre survie et à la résolution de cette affaire."
"Je sais, petite détective." dis-je en caressant la tête de Kirigiri. Elle me jeta un regard furieux.
"Donc, que veux-tu faire avec cette enchère ?" me demanda-t-elle, "Est-ce vraiment possible de gagner le droit 5 fois de suite ?"
"Hum ? Bien sur... ?" répondis-je.
"Et comment ?"
"Il faut coopérer, pour qu'une de nous deux puisse avoir le droit. En gros, nous faisons comme si nous n'étions qu'une personne. Si je donne mes 100 millions à quelqu'un, cela nous fera 200 millions de Yen en tout. Nous pourrons donc utiliser deux fois plus que les autres !"
Après, avec qui partager mon argent ? Je pense avoir confiance en Shinsen, mais je me demande s'il à la même confiance à mon égard... Kirigiri releva sa tête pour me regarder et dit :
"La Deuxième enchère peut être submergée par vos fonds, mais à partir de la troisième fois environ, les autres pourront également gagner même s'ils ne coopèrent pas avec quelqu'un. Ou peut-être que de nouvelles personnes se mettront ensemble pour vous contrer."
Donc pour l'instant, elle pense que je pourrai gagner jusqu'à trois fois avec quelqu'un. Si nous utilisons habilement notre argent et manipulons les autres, nous pourrons gagner le droit une quatrième fois.
"Le plan est fondé sur le principe que nous protégerons tout le monde avec le 'droit du détective'... Mais nous pouvons aussi compter sur le fait que certains veulent ramener de l'argent chez eux !" lui répondis-je.
"Vraiment ? Je ne pense pas que cela fonctionnera." Kirigiri leva un de ses doigts et dit, "Ton but est de protéger tout le monde. Le meurtrier Norman peut vagabonder durant la nuit, ce qui rend la protection difficile."
"Mais si nous protégeons tout le monde, ils nous aideront... "
"Tu oublies aussi que le tueur est parmi nous ! Et comme il a la clé de toutes les pièces, il est inutile de se reposer sur une technique de coopération..." La fille aux tresses s'arrêta un instant et reprit "Non, attend. Tu as raison. Je pense que ça en vaut la peine."
"Pourquoi ? Comme tu l'as dis..."
Je ne pus finir ma phrase, Kirigiri se remit à parler.
"Le meurtrier ne peut pas devenir détective. Il faut investiguer sur qui mise très peu ou pas du tout pour découvrir les possibles suspects. Nous devrions faire semblant de ne pas nous mettre sur son chemin tout en le faisant quand même."
"Utiliser les propres règles du coupable pour le démasquer !"
C'est vraiment un truc auquel seul Kirigiri pourrait penser. Je me sentirais tellement perdue si elle n'était pas là... Je tournai la tête vers les autres. Apparemment, personne ne semblait vouloir se parler entre eux. Notre plan était donc bon, mais comment faire confiance en une personne que je n'ai rencontrée qu'hier ? Et je ne pouvais pas me mettre avec Kirigiri. Je ravalai mes soupçons et dit :
"Je pense que cette stratégie fonctionnera !"dis-je excitée. "Il n'y a pas besoin de faire les 5 enchères de toutes façons, si on trouve le coupable derrière le 'Duel Noir' avant, c'est game over pour lui !"
"Ok... donc tu essaieras d'avoir le 'droit du détective'"
"Je peux ?"
"Tu peux, mais ça sera moi qui l'aura." dit Kirigiri, joueuse.
"Déjà, je serais définitivement celle qui va gagner l'enchère." répondis-je en riant.
Au même moment, je vis quelqu'un se lever du coin de mon œil. C'était Suisei. Il commença à parler avec la même fausse prestance qu'avant.
"Il ne reste plus beaucoup de temps."
"Eh bien, qu'est-ce qu'on attend hein ?" Yozuru avait déjà l'air sur les nerfs.
"Attendez un peu, mes calculs ne sont toujours pas suffisant !" cria Toyano'oh. Il retourna alors dans le coin de la pièce, ses lèvres remuant. Il semblait parler à un ennemi invisible.
"Je ne veux pas devenir détective ! Je suis juste venu acheter un aspirateur. Pourquoi ça se passe comme ça... ?" Mifune commença à pleurer.
Shinsen était en train de lire un livre, ses jambes croisées. Il ne semblait pas faire attention au chaos autour de lui, absorbé dans son monde. Il a bien dit qu'il n'était pas intéressé par l'enchère, mais je me demande si c'est vraiment le cas.
Yuzen serrait dans ses bras quelque chose avec une expression extatique. Il caressait comme un enfant son... argent. C'était une vision très étrange.
"Hey, Kirigiri !" je parlais d'une voix forte." Cet homme ... qu'est-ce que tu vas lui faire ?"
"Ne t'en préoccupe pas maintenant, tu comprendras avec la première enchère."
Je hochai la tête et regardai de nouveau dans la direction de Suisei. Il devait avoir un plan lui aussi. Il était tout de même un détective double zéro, il devait déjà avoir un moyen de découvrir le coupable.
"Bien, si vous avez autres choses à dire, faites le maintenant."
Bien sur, personne ne dit un mot. Je pris donc mon argent et me dirigeai vers la cabine. Au fond de celle ci, il y avait une machine ressemblant à un ATM. Suisei ferma la porte de la cabine une fois que tout le monde fut rentré et vint se placer devant la machine. L'enchère pouvait commencer.
"Eh bien, décidons de l'ordre."
Je me redressai et demandai : "On peut faire un 'pierre feuille ciseau détective' ?"
"Qu'est-ce qu'un 'pierre feuille ciseau détective' ?" Mifune pencha la tête sur le côté.
"Le coupable bat le chat, qui est lui même vaincu par le détective. Non, attendez... Quoi ? Donc le détective est plus fort que le coupable, mais faible contre le chat. Et le chat est battu par le coupable ! Ah... Attend peut-être-"
"On n'a pas le temps pour ça. Il me semble que les chats battent les détectives, mais un pierre feuille ciseau ordinaire suffira." protesta Minase.
Après avoir tous fait une partie, l'ordre était : Toyano'oh, Kirigiri, Yozuru, Shinsen, Mifune, Minase et moi.
Suisei sortit de l'espace pour faire une offre au moment ou nous avions décidé de l'ordre. Il tenait une petite carte dans sa main droite, et une bourse devenu plus petite dans sa gauche. Tous les yeux était sur la bourse. Elle semblait très légère. Et cacher de l'argent quelque part serait difficile, tout le monde ayant brûlé leur manteau un moment avant.
"Alors qui est le prochain ? La procédure n'est pas si longue, il faut compter 5 minutes."
Tout en agitant la carte dans sa main, il prit une chaise et s'assit dessus silencieusement. Il mit la bourse juste à côté de la chaise. Voyant que les autres commençait à faire du bruit, j'en profitai pour prendre le bras de Kirigiri et l'attirer près de moi.
"Qu'est-ce que tu fais, c'est-" Elle fut coupée par un mouvement vers la cabine.
Toyano'oh sortit du cube, sa bourse à la main. La taille de sa bourse ne semblait pas moins grande que lorsqu'il est rentré.
"Fais attention à ce que tu fais ok ?"
"Ok..."
Toyano'oh s'agitait, regardant la cabine où se trouvait la machine. Il portait la bourse à deux mains, comme si les billets étaient extrêmement lourds pour ses petits bras maigres. Alors que Kirigiri s'aventurait dans la cabine, je me suis approchée de Suisei.
"Euh... ça, peut-être-", je pointai la bourse de Suisei
"Oups, la publication du montant de l'offre est une violation des règles, peu importe combien j'ai donné, je ne peux pas te le dire !"
"Quoi ! On n'a jamais évoqué une telle chose !" dis-je d'une voix criarde.
Pourquoi refusait-il de coopérer ? Peut-être ne me faisait-il pas confiance. Il ne me traitait pas comme une vraie détective, mais plutôt comme une simple lycéenne. Je ne savais pas comment le prendre. Peut-être me prenait-il de haut à cause de son rang en tant que détective ? Ou était-il si sûr de sa victoire ? Je pouvais dire grâce à son air satisfait, qu'il était déjà convaincu de gagner. Alors que j'allais retourner dans le coin de la pièce, Kirigiri sortit de la cabine. Je me précipitai vers elle, sautant presque sur son dos.
"Comment était-ce?"
"Problématique."
Kirigiri réarrangea ses cheveux avant de dire :
"Il est sorti sans enchérir. Suisei n'a rien mis." En disant cela, elle me montra une petite carte.
"Qu'est-ce que c'est ?"
"Une carte d'enchère, c'est comme une carte d'enregistrement."
Pendant que nous parlions, l'enchère continua. Yozuru qui était entrée dans la cabine après Kirigiri sortie finalement après plus de dix minutes. Je tenais ma bourse comme une enfant : près de mon cœur.
Après ça, Shinsen entra dans la cabine et en sorti directement. Puis cela s'enchaîna assez rapidement. Peut-être que personne n'était vraiment intéressé par ça ? C'était Mifune qui as pris le plus de temps. Minase et Mifune, avaient toutes deux misées beaucoup d'argent au vu de leur bourse.
Toute cette attente avait été stressante, mais c'était enfin mon tour. Je savais que j'allais miser beaucoup, je devais donc me dépêcher.
Je m'approchai du carré qui ressemblait plus à une cabine téléphonique qu'on voyait dans les vieux films. Il y avait une sorte de machine avec écran tactile à l'intérieur. Pour ce "jeu", le catharsis des victimes était allé vraiment loin. Je fermai enfin la porte de la cabine derrière moi. Les instructions étaient écrites sur l'écran. Dans un étrange style 8 bits ? Je me demandais si c'était intentionnel.
"Insérez votre nom s'il vous plaît."
Je suivis les instructions. L'idée d'utiliser un pseudonyme me vint à l'esprit, mais je savais que ça ne servirait à rien. Après avoir entré mon nom, un écran s'afficha, me demandant de presser mon doigt contre l'écran pour qu'il puisse enregistrer mes empreintes digitales.
"Placez votre pouce à l'endroit indiqué sur l'écran."
"Merci beaucoup !"
Et enfin, l'écran me demandant d'enchérir s'afficha. J'allais presser le bouton "ok" avec le montant maximum, mais je m'arrêtai soudainement.
Et si la bourse de Suisei était un bluff ? Il était peut-être capable de cacher l'argent sans qu'on ne le sache ? Prétendant mettre une énorme somme, alors qu'il n'avait mis que la somme minimale. Il ne pourrait pas avoir le "droit du détective" maintenant. Mais s'il n'a dépensé que 1 million de yens maintenant, il pourra avoir les autres. Le problème est que d'autres personnes ont découvert le bluff de Suisei. C'est presque naturel, en montrant une bourse si vide, il attire l'attention sur lui et est plus facilement découvert. Mais maintenant que je savais ça, qu'étais-je censée faire ?
Oh, comment faire ? La limite des 22 heures approche, je dois finir rapidement. Tout le monde est en train d'attendre. J'ouvris ma bourse et en sortis de petites cartes. Une carte équivaut à 10 millions de yens. En appuyant sur les boutons :
"50 millions yens"
et
"OK"
Une ouverture apparue. Je pris 5 cartes et les mis à l'intérieur.
L'écran changea une derrière fois et une carte sortit de la machine. C'était la même que les autres avaient, je la pris et l'examinai. Je remarquai une inscription au dos de la carte.
"※ Faites attention de ne pas perdre cette carte après la fin de l'enchère. ※"
Seul le gagnant de l'enchère pourra activer cette carte donc. Je mis ma carte dans une de mes poches et sortis. Tous les yeux se tournèrent vers moi. Soudainement, un sifflement résonna dans la salle, signalant la fin des offres. Je laissai mes yeux se perdre dans la pièce.
"Hey, regardez ça !" Minase pointa le balcon. Des lettres étaient là où le portrait de Norman était auparavant.
Nous étions donc tous montés pour voir ce qu'il s'était passé. Le résultat de l'enchère était placardé ici.
*Résultat de l'enchère d'aujourd'hui :
Nanamura Suisei 100 millions
Yui Samidare 50 millions
Les autres offres importaient peu, tous les autres n'avait rien misés. J'essayai de garder une expression neutre, mais j'étais en vérité très impressionnée par Suisei. Était-il sûr de pouvoir résoudre cette affaire en une seule nuit ?
"Vraiment ? Pas 10 millions de yens ? Il a vraiment donné tout son argent ? " dit Mifune, les mains sur ses joues.
"Eh bien, quel est le problème ?" demanda Suisei en ouvrant les bras, son corps appuyé contre la barrière du balcon.
"Tu es fou ?" la voix de Toriya'oh résonna dans toutes la salle. "Ce n'est que la première enchère, comment vas-tu faire plus tard ?"
À cet instant, tout le monde se mit à parler en même temps, j'essayai de faire revenir le calme, sans succès.
"C'est vrai, que vas-tu faire ?" Yozuru fronça les sourcils.
"Eh bien, il faut bien dépenser l'argent que l'on a non ? Si tu n'offres pas assez d'argent, tu n'auras jamais le droit du détective. Tu as bien entendu les explications !" répondit Suisei.
"Pas moyen que je dépense un seul yen."
J'arrêtai d'écouter un moment. Je tournai mon attention vers Kirigiri, qui regardait quelque chose au loin.
"Pardon, je ne pouvais pas prendre le risque d'avoir le droit du détective ce soir." dit-elle.
Chage transpirait à grosses goûtes, et j'avais très envie de lui donner une serviette.
"Donc, tu nous protégeras du meurtrier ?" demanda Minase à Suisei. "Peut-être que ta carte est déjà une carte maîtresse."
"Bien sûr, bien sûr, pourquoi penses-tu que j'ai pris le droit du détective... ?"
Le silence revint. Je décidai donc de partir. Je franchis la rampe et atterris dans la cafétéria, puis je quittai la salle. Des personnes me suivirent, pour que finalement nous fussions presque tous dans le hall. Je parlai à Kirigiri d'une voix forte.
"Désolé. Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé qu'il bluffait."
"Il est facile de manipuler une personne avec ce genre de procédé psychologique, 50 millions étaient évidement trop peu." dit Kirigiri d'une voix calme. "Au final, c'était une erreur, mais je ne pense pas que ce soit forcement de ta faute grande sœur."
"Tu as confiance en Suisei ?"
"Non."
"J'ai des doutes aussi."
"M. Suisei, à quoi pensez-vous, que ferez-vous demain après avoir utilisé vos 100 millions aujourd'hui ?"
"Peut-être veut-il tout finir ce soir ?"
"Pas moyen, ce n'est pas possible."
"Peut-être savez-vous qui est le coupable... ?"
Suisei était en train de regarder les autres portes du hall d'entrée. Nous nous rassemblons autour de lui.
"Il y a une fente ici." Il y avait un trou allongé à côté de la porte. Suisei inséra la carte dans la porte, et celle ci s'ouvrit avec un petit 'clic'. "Nous devons trouver notre chambre avant minuit, soit dans 47 minutes. "
"M. Suisei." appela Kirigiri.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?" répondit-il. "Je me demande si je peux essayer cette carte."
"Oh, essaye."
Suisei lui tendit la carte valant 100 millions de yens. Lorsqu'elle eut la carte dans les mains, elle inséra la carte au même endroit que Suisei l'avait fait avant. Cependant, la carte ressortit simplement avec un bruit aiguë. Suisei reprit la carte.
"La carte semble capter les empreintes digitales de l'utilisateur.", Suisei mit la carte dans sa poche. "Je me demande si la clé principale ne peut être utilisée que par le plus offrant. Je suis troublé par le manque d'explication sur cette affaire."
Nous ouvrîmes la porte et entrâmes dans une nouvelle zone. Derrière la porte se trouvait un couloir allant tout droit. De ce que je pouvais voir, il y avait cinq portes. Au fond à gauche, il semblait y avoir des escaliers qui menait en haut. Suisei s'approcha d'une porte à proximité. Il n'y avait pas de fente pour ouvrir les portes, seul un simple bouton. Il appuya dessus, mais derrière la porte se trouvait juste un mur de béton. Il se pouvait que les endroits sans rapport avec le jeu aient été bloqué. Il ouvrit d'autres portes, mais toutes étaient remplies de béton. On aurait dit une mauvaise blague. C'était vraiment juste des mur de béton, il n'y avait pas de porte cachée ni de dispositif caché sur le mur.
"Si les endroits où vous pouvez aller sont limités, vous ne vous perdrez probablement pas."
"Comme il n'y avait plus rien à faire ici, nous avons décidé de monter les escaliers. C'était supposé être un hôtel en ruine, mais le couloir et les escaliers n'étaient pas poussiéreux, on pouvait voir qu'il était entretenu à la main par quelqu'un. Mais les escaliers étaient raides et très peu agréable à monter. Je ne peux que penser que ces escaliers aussi raides avaient été construit pour nous harceler. Nous étions donc maintenant au 'E2'.
L'entrée du 2ème étage était également complètement bloquée avec du béton. Minase et moi avions essayé de donner un coup de pied au mur mais, naturellement, il ne s'est jamais ouvert. Nous avons donc continué à monter les escaliers.
"E3".
Alors qu'un panneau indiquait que nous étions au 3ème étage, les escaliers continuaient plus haut et une entrée était enfin ouverte. On pouvait voir que les escaliers continuaient. Cependant, des parties du plafond étaient complètement effondrées et je ne pouvais plus monter.
En m'aventurant au 3ème étage, je vis du coin de l'œil un gros trou qui permettait de voir le 2ème étage.
"Faites attention, si vous n'êtes pas prudent vous pouvez tomber ici."
Un panneau était au milieu du couloir, indiquant :
"Attention danger, en construction."
Le sol du couloir est recouvert par un tapis rouge tourné 90 degrés vers la gauche, allant de 11 à 30 mètres. Il n'y a pas de fenêtre dans le couloir, mince.
La première porte sur la gauche tenait le numéro "301". Suisei inséra la carte dans la fente ce qui fit apparaître le bouton servant à ouvrir la porte, qui se déverrouilla dès que celui ci fut pressé. Suisei ouvrit donc la porte. Nous regardions tous dans la pièce. Je m'attendais à voir une chambre de luxe. Mais je me trompais, c'était une prison.
Il y avait un simple lit au centre de la salle avec une bougie sur une petite table. On voyait que le lit était tout de même récent, et qu'il ne datait pas de l'époque où l'hôtel était ouvert. Il y avait une plaque à côté du lit avec un numéro dessus. Des couvertures et des draps étaient suspendus au dessus du lit. Maintenant qu'il n'y avait plus de servante, nous devions tout faire nous même, les lits inclus. La seule lumière dans la pièce était une petite ampoule pendant au plafond. Il n'y avait pas de fenêtre dans la pièce, il y avait juste de petits trous dans le mur avec des barreaux. De plus, rien ne coupait l'air extérieur, et la pièce ne semblait pas être bien isolée. L' air impitoyablement froid soufflait dedans rendant la pièce glacée. Le panneau de chauffage était installé dans le coin de la pièce, mais il n'avait pas l'air très grand.
Sera-t-il possible de se réchauffer juste avec ça ? Toutes les chambres du couloirs étaient les mêmes.
"Donc on est vraiment traité comme des prisonniers ?"
"À ce niveau-là, les prisonniers sont mieux lotis", dit Toyano'oh en fronçant les sourcils. Il y avait une douche dans une petite pièce à part, l'eau chaude semblait sortir correctement. C'était notre seul espoir.
"Le froid reste sur les jambes, c'est ennuyeux..."
"Je veux rester dans le hall !" dit Mifune sur le point d'éclater en sanglot.
"Je suis d'accord. Cependant, nous devons respecter le couvre-feu." Alors que les autres se lamentaient, Shinsen resta calme, comme si rien ne le gênait.
"Je compte sur vous, je vous demanderai de venir nous sauver." demanda une voix que je ne pus identifier tellement elle était basse.
"Il n'y a que cinq chambres dans la pièce, mais qu'en est-il du reste ?" dit Minase en regardant le bout du couloir.
"N'est-ce pas au bout ?" Nous quittâmes la salle et essayâmes de nous déplacer au fond du couloir. Le couloir tournait à gauche et là encore se trouvait 5 chambres alignées. La seule différence était que les lits étaient faits en bambou. Le couloir était coupé au milieu par des débris. On pouvait voir une sorte de statue derrière, appartenant sans doute à l'hôtel et non au Duel Noir.
"On choisit donc nos chambres ? " demanda d'une voix faible Suisei.
"Ça m'a l'air bien." dit Minase en ouvrant la porte la plus proche.
"Attendez, attendez. L'ordre des chambres est important." Chage haussa la voix. "Si on y pense bien, plus ta chambre est proche de la personne avec les 'droits du détective', plus tu as de chance d'être sauf."
Tout le monde resta silencieux. Il avait raison. Même si le détective tourne chaque fois, on pourrait juste fixer une 'chambre du détective'.
"Mais considérant la structure du bâtiment, le détective devrait être près des escaliers menant à l'étage non ?" proposa Toyano'oh.
C'est vrai qu'à cause des dégâts, le seul moyen de quitter le troisième étage est de prendre les escaliers. Si celui ayant les droits du détective est à la seule entrée et sortit possible, le criminel ne pourra pas s'enfuir.
"Ça me va."
"Donc... qui sera dans la chambre à côté du détective ?" demanda Minase. "On peut peut-être faire un autre pierre-feuille-ciseaux..."
"Hey, au pire on peut juste dire que c'est moi non ? Pierre-feuille-ciseaux est trop hasardeux." dit l'homme riche.
"Hey, que penses-tu faire ? "Chage attrapa son épaule gauche.
"Laisse moi !"
"Décidons de manière juste !"
"Ha ? Comment ?"
"Pourquoi pas le montant que tu as enchéri ?" dit Shinsen. "Plus tu as misé durant l'enchère, plus tu es proche de la chambre du détective."
"Oui, et comme ça les chambres ne seront pas fixes, augmentant nos chances de survies." Toyano'oh caressait sa barbe blanche.
"Faisons ça alors."
Personne n'omit d'objection. Je devais donc normalement être à côté de Suisei. Après un moment de silence, quelqu'un dit :
"Mais... enfin, beaucoup de personnes n'ont rien misées."
"Décidons avec autre chose, c'est trop compliqué."
Toyano'oh sortit un paquet de carte de son costume. C'était le genre que les magiciens utilisaient.
"Hum donc, il reste 7 personnes. On va dire que celui qui a l'as de cœur a la chambre la plus proche, et plus la carte est faible plus la personne est loin." Il prit 7 cartes et remit les autres dans sa poche."
"Attends un instant, je connais les tours de passe-passe, je veux être sur que tu ne triches pas." Je pris les cartes que me tendait Toyano'oh. J'avais beau les tourner encore et encore, je ne trouvai aucune marque.
"Si vous avez encore des doutes, vous pouvez vérifier."
"Passe les moi." Minase prit les cartes et vérifia. Après avoir mélangé de manière maladroite, il posa les 7 cartes sur le sol.
"Premier arrivé premier servi ! Prenez votre carte favorite." Tout le monde prit une carte l'un après l'autre. À la fin, ce fut Minase qui eut l'As. Après ça, dans l'ordre : Kirigiri, Mifune, Yozuru, Shinsen, Toyano'oh, Chige... Pourquoi étais-je la dernière ?
Peut-être étaient-ils tous contre moi ? Peu importe, je me dirigeai sans rechigner vers la dernière chambre. Enfin, l'avant derrière. Uozumi étant morte, la dernière chambre restait vide. Comme par hasard, la chambre que j'avais était la 9e. Le chiffre de la douleur.
(NT : En japonais, le chiffre 9 peut se prononcer "kyu" ou "ku" qui veut dire souffrance, agonie, torture. C'est considéré comme un chiffre maudit. Comme le chiffre 4 'shi' qui veut dire mort.)
C'est très rare de ne pas utiliser les chiffres 4 et 9 maintenant, mais c'était un vieux hôtel orienté vers les japonais après tout. Ces chiffres aurait peut-être semé trop de superstition. Je regardai ma montre.
"Il est 21h45, il nous reste 15 minutes." dit Suisei. Nous nous regroupions autour de lui. "Après 22h, je vais ouvrir chaque porte dans l'ordre." Je me dirigeai donc de nouveau vers ma chambre. Avant d'y arriver, je croisai Minase.
"Fais bien attention." lui dis-je.
"Quoi ?"
"Je te revois demain ?"
"Qui sait ?" dit il d'une voix basse. Il ne se retourna pas une fois en rentrant dans sa chambre. Sa porte se ferma. A chaque fois que je lui parlais j'avais l'impression que c'était la dernière... Je continuai de fixer sa porte d'un air perdu quand je vus soudainement Chage qui marchait vers moi. La scène d'un homme en tenue de Baseball marchant dans un vieux hôtel de luxe était étrange.
"Qu'est-ce qui se passe ?"
"Non." répondit il.
Je regardai un peu partout pour voir s'il y avait quelqu'un avec Chage.
"Toi, maintenant, qui es-tu ?"
"Eh ?"
"Oui, tu peux savoir." D'autres personnes semblait être rentré dans leur chambre. "Toi, tu es une détective, je dois te dire quelque chose."
"Une conspiration ?"
"Peut-être, peut-être pas mais c'est une horrible histoire..." Chage s'approcha un peu plus de moi, parlant plus fort. "Cet homme nommé Shinsen... ce n'est pas possible qu'il soit ici."
"Eh ? Que veux-tu dire ?"
"J'ai vu des choses que nul homme ne pourrait voir... Te rappelles-tu de cet indicent d'il y a 15 ans ?"
"Euh... Un tunnel s'est effondré avec 5 personnes à l'intérieur ?"
"Oui, mais il y a plus. Trois jours plus tard, lorsque les secours sont entrés dans le tunnel, tout le monde était déjà mort"
"Oh oui, oui."
"Ce tunnel est maudit depuis les temps anciens et je l'ai déjà exploré, pensant qu'il y avait peut-être un lien entre l'accident qui s'est déroulé dans la fameuse maison où de multiples meurtres ont été commis. Peut-être était-ce un esprit ? Mais c'était différent... Cet homme, cet homme... Shinsen. Je suis allé dans le tunnel pour prendre des photos et il était là... J'étais en train de fixer cet homme dans ce tunnel."
"Peut-être est-ce une coïncidence compte tenu de son travail non ?"
"Travail ? Peut-être, peut-être pas. En vérité, cette histoire n'est pas fini. La maison où la famille a été tué. Quand j'étais en train d'investiguer, j'ai pris une photo de cet endroit et... dans une des photographies de la maison, il était là."
"Peut-être qu'il se ressemble beaucoup ?"
"Je les ai comparées plusieurs fois. C'est la même personne.", des petits tremblements traversaient le corps de Chage . "J'ai pensé comme toi au début, je pensais que c'était deux personnes différentes avant de savoir l'histoire... il est... la mort elle même... Il est l'ange maudit. Peut-être que tout ça est une expérience psychologique pour voir comment on se comporte face à la mort. Peut-être que Shinsen est la mort ? Je ne peux pas faire face à la mort ou aux dieux. Même si je ne sais pas si un détective peut le faire, c'est notre dernier espoir." Chage semblait absolument terrifié "Je n'ai plus de temps. Je dois aller dans ma chambre. Bonne chance et merci."
Chage ajusta la position de sa casquette.
"Pourquoi me dire cette histoire ?"
"C'est une mauvaise nouvelle."
A 21h50, il disparaît de ma vue.
Je me dirigeai vers ma propre chambre. Je pris une grande inspiration, puis tournai la poignée et entrai dans la pièce. La porte se referma directement. Il devait y avoir une fermeture automatique. Quand je fis un pas dans ma chambre, avant de me retourner et de rouvrir la porte, elle s'ouvrit en grand. Il semblait qu'on puisse sortir quand on veut avant le couvre feu. Mais si on l'ouvre durant la nuit on pouvait avoir une pénalité, je refermai donc la porte et j'observai l'intérieur.
La chambre était la même que tout à l'heure. Le plafond, le sol et les murs ne faisaient rien pour conserver la chaleur, même si c'était du béton. Je fermai la fenêtre puis je me reculai pour regarder. J'essayai de regarder dehors, mais je ne pouvais voir que du gris. La fenêtre était à 2 mètres de moi. Devrais-je couvrir la fenêtre avec une couverture pour empêcher l'air froid de rentrer ? Je me mis au sol pour regarder sous le lit. Les pieds du lit étaient fixés au sol pour que le lit ne puisse pas être déplacé. Peut-être pour éviter que nous utilisions le lit pour barricader la porte ? Il voulait vraiment nous enlever tous sens de sécurité. Seul celui avec le droit du détective devait l'être. Ou peut-être le meurtrier voulait que le détective se relâche pour le tuer discrètement...
À cet instant, un bruit sec d'une porte qui se ferme retentit dans la salle. Je regardais la porte, raide. C'était maintenant que le meurtrier commençait à se déplacer. L'air de tout le bâtiment semblait avoir changé, le béton rendant la pièce encore plus froide et rajoutant un sentiment d'oppression. C'était à ce moment là que j'entendis un bruit. Je m'approchai de la porte, hésitante. Je pris une grande inspiration et j'essayai d'ouvrir la porte. Elle ne bougea pas. La nuit, elle était complètement fermée. Ferme la... je me sentis soudainement nauséeuse, c'était trop pour moi, je ne voulais plus être impliquée dans ce Duel Noir. Un meurtrier pouvait ouvrir cette porte à chaque instant. Un vrai démon tueur. Était-il vraiment un participant à l'enchère ? Je me souvenais de cet article que j'avais lu avant de visiter cet hôtel.
C'était un incident où les invités étaient tués un par un. On disait que les survivants étaient devenus fous. Un homme avait dit, "Derrière les murs. Il y avait quelque chose, ça me donnait des frissons. Tous les murs étaient en train de me regarder."
En vérité, nous étions observés. Par des personnes riches qui aimaient le "Duel Noir"... C'était encore plus effrayant. La température des murs était celle de la mort. Peut-être que ces histoires me montaient à la tête ? Même si j'étais bloquée ici, je devais me rependre. Ok. Comment être en sécurité ? Dans cette situation, la seule solution pour être sauf était le droit du détective. Un seul détective le possédait. Maintenant, j'étais une détective, je n'étais pas juste une lycéenne normal. J'avais toujours le pouvoir d'une détective. Affronter les ténèbres, combattre les criminelles.
Juste quand je commençais à reprendre confiance, quelqu'un frappa à la porte.
"C'est moi, Suisei."
Il n'y avait aucun doute, c'était bien lui.
"J'ouvre." un 'clic' et la porte s'ouvrit. Je m'étais assise dans un coin de la pièce. Et si ce n'était pas Suisei qui avait ouvert la porte ? Ou ... Et si Suisei était le meurtrier ? Même si une telle chose était impossible, l'air froid me rendait suspicieuse.
"Tout va bien ?" Suisei ouvrit la porte en grand, me laissant le voir. Dans sa main droite il n'y avait pas de pistolet ou de couteau, juste une carte. J'essuyai la sueur froide qui coulait sur mon front, avant de lâcher un petit 'oui'.
"Ok, allons dans la prochaine chambre."
Je me levai pour suivre Suisei. La lumière du couloir était plus sombre, indiquant que nous étions bien la nuit. La prochaine chambre était celle de Mifune.
Suisei inséra la carte dans la fente en dessous de la poignée. La porte s'ouvrit. Pour moi, Suisei était maintenant mon héros.
"Wow, merci oh ! Merci toi !"dit Mifune en sortant de la pièce. Mifune me fit un câlin par réflexe.
"Nous n'avons pas le temps, il faut continuer."
La prochaine chambre était celle de Kirigiri. Il ne faudra pas plus de 15 minutes pour faire sortir tout le monde. Quand Suisei inséra la carte dans la porte de Kirigiri, je vis un mouvement du coin de mon œil. Il y avait quelqu'un au bout du couloir.
"Suisei, là bas !" criai-je. L'ombre disparut rapidement au coin du couloir. On pouvait entendre ses bruits de pas.
Suisei s'éloigna de la porte et regarda là où il y avait eu l'ombre quelques secondes plus tôt.
"Il y avait quelqu'un là !"
"Qui ?"
"Je l'ai vu aussi !" dis Mifune. "Je n'ai pas bien vu car il fait sombre mais il y avait bien quelqu'un !"
Je ne perdis pas de temps et me mis à courir. Suisei et Mifune me suivirent immédiatement. J'arrivai au bout du couloir au moment où une porte se fermait. C'était la chambre inoccupée.
"Vous avez vu?"
"Oh. L'ombre est rentré dans cette porte. Et la porte aurait du être fermée. Seuls ceux avec une carte maîtresse peuvent ouvrir les portes."
"En plus du détective, le seul qui a une carte maîtresse est le meurtrier."
"Donc c'est le meurtrier !" Mifune et moi nous précipitèrent vers la porte. Mais avant que nous ne puissions l'atteindre Suisei nous stoppa la route.
"Vous attendez ici, je vais voir. D'ici vous pouvez voir toutes les portes."
"Ok, nous attendons ici. Détective, va botter les fesses de ce criminel !" Mifune se recula pour s'appuyer contre le mur.
"Si quelqu'un sort, criez son nom." dis Suisei.
"Non, je viens avec toi !" protestai-je.
Suisei ne dit rien. Une fois devant la porte de la chambre inoccupée, Suisei s'arrêta pour coller son oreille contre la porte avant de reculer et d'ouvrir la porte. Je pensais voir de l'autre côté quelqu'un avec un pistolet, prêt à se défendre... Mais il n'y avait personne dans la pièce. Les lumières étaient toujours allumées. Mais j'avais bien vu quelqu'un y entrer, il devait donc être quelque part. Nous n'étions pas seuls. Suisei et Mifune étaient aussi là. La chambre était la même que les autres, sauf que la couverture n'était pas utilisée. Toujours personne, nous rentrâmes dans la pièce.
Suisei fixa avec intensité le mur. Je regardai sous le lit, longeai les murs, la douche. Il ne semblait pas y avoir un passage secret. Ou pouvait-il bien être ? Le lit n'était pas assez épais pour cacher quelqu'un. La fenêtre ? Je sautai et réussis à m'accrocher au bord de la fenêtre. Je grimpai mais il y avait aussi des barreaux. C'était si froid que mes mains me faisaient mal. Naturellement, les barreaux ne bougeaient pas. Mais en premier lieu, la fenêtre mesurait 40 centimètres en largeur et 20 centimètres en hauteur donc personne ne pourrait passer par là. Derrière les barreaux, il n'y avait que du noir, cette pièce était totalement fermée. Quand Suisei en eu fini avec le mur, il se mit à chercher comme moi. Mais personne n'était ici. Suisei s'étira et retira la poussière de son costume.
"Il n'a pas pu sortir d'ici."
"Le coupable a donc... disparu ?"
"Probablement." Suisei pointa le mur où un ' x ' était dessiné.
"Le mur ? Pas moyen qu'il soit passer par le mur..."
Mais si le meurtrier était passé par le mur ? Le voisin était Chage...
"Allons voir." Suisei inséra la carte dans la porte et s'avança dans le couloir. La porte se referma sous mes yeux. J'essayai de l'ouvrir, mais elle restait fermée.
"Suisei !" criai-je "La porte s'est refermée !", je frappai la porte. Suisei revint 2 ou 3 minutes plus tard. La porte s'ouvrit et je me dépêchai de sortir.
"Hey !" dis Mifune, me faisant coucou.
Je me retournai vers Suisei.
"J'ai été voir." Suisei pointa la chambre de Chage du menton.
Je m'approchai de la pièce. La porte s'était refermée après que Suisei ait été à l'intérieur. Suisei inséra la carte une deuxième fois et ouvrit la porte. C'était.... Chage était de côté, sa tête complètement sur le lit, sa bouche grande ouverte et ses yeux fixaient le plafond. Ses yeux étaient grands ouverts, la surprise était imprimée dans sa rétine. Ses bras étaient étendus de chaque côté de son corps. Ses pieds étaient relaxés bien qu'un peu courbé. Sa casquette était posée à côté de sa tête, sur le lit. Ses lunettes de soleil étaient toujours sur son visage. Et son sac était dans un coin de la pièce.
"Mort." annonça Suisei sur le même ton que d'habitude.
Il y avait une lettre juste à côté du corps. Il était seulement écrit 'Première cible vengée !' Je la reposai sur le lit. Je me sentais mal. J'avais été totalement trompée par le meurtrier. Suisei et moi retournâmes dans le couloir pour expliquer la situation à Mifune qui ne disait rien, sans doute sous le choc.
"Allez dans le hall. Je vais faire sortir les autres."
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