Chapitre 83 - Crier sa peine au loin
Rien n'est arrivé de la nuit.
Heureusement, d'une certaine manière. Ça... N'aurait été que détrimental à ma propre santé mentale si quelque chose était arrivé alors que je suis censée être celle qui garde les autres en sécurité cette nuit là, une semaine après le procès. Déjà une semaine et toujours pas de mobile... Ça ne saurait tarder, j'en ai bien peur. Demain, ou le jour d'encore après. J'ai un très mauvais sentiment.
Taiwa-san est le dernier à sortir de sa chambre et je peux partir manger, enfin. Ikaku n'a fait que me signaler qu'il ne sera pas disponible de la journée mais qu'il arrivera s'il y a le moindre problème. Rien de bien inhabituel, maintenant, je commence à me refaire à ce quotidien infernal.
J'ai a peine le temps de finir de manger que je sens une main m'attraper le bras et me tirer quelque part et je ne peux rien faire sinon laisser Nadeshiko-san m'entraîner avec elle dans les couloirs du navire comme si c'était un mannequin un peu trop grand pour être porté et capable de bouger et marcher. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle cherche a faire mais je ne peux que la suivre, aussi confuse que je sois.
Nous finissons par arriver dans la salle de tir, et elle me tend un casque antibruit. Je la regarde avant de prendre le casque.
«Désolée, tu dois être surprise, mais j'ai une proposition ! Tu as l'air très stressée alors je me suis dis, pourquoi pas brûler un peu d'énergie ?
- ... Et comment comptez vous faire cela ?
- Et bien, le tir c'est un sport et j'ai un truc que je fais quand j'ai besoin de faire s'échapper la vapeur, tu veux essayer ?
- Je... Ne suis pas vraiment douée avec une arme, Nadeshiko-san.
- C'est pas ça le but.» elle rigole un peu et je ne peux m'empêcher d'être prise de court par cette joie qui semble émaner d'elle. Sans doute l'exagère-t-elle pour ne pas me mettre mal à l'aise. «Juste, tu tire et tu hurle un problème pour que personne ne l'entende mais tu t'en débarrasse ! Je sais que c'est pas le plus sain, mais on a pas vraiment de psy ici...»
Elle rigole de nouveau avant de poser son casque sur les oreilles et je fais de même. Même si je ne tire pas moi même, au moin je vais éviter de perdre d'une manière idiote mon audition. Elle prend un pistolet dont je ne saurai déterminer avec certitude le modèle et se place à un stand. Je la vois prendre son temps avant que la balle ne vole à l'autre bout de la pièce en plein dans la tête de la cible dans un bruit qui reste fort malgré ma protection. Elle hurle quelque chose, et comme elle l'a dit je ne comprends absolument rien.
Elle me tend l'arme, et j'hésite un peu avant de finalement céder et prendre l'arme. Je respire profondément et tire, ne visant pas un point en particulier, et je hurle ce que j'ai sur le coeur, peu à peu, changeant ma place pour Nadeshiko-san à chaque tir. Et comme elle l'avait dit, ça aide à me détendre et me fatiguer un peu. Pas que je n'étais pas déjà fatiguée, mais au moins je vais bien dormir.
Je ne suis pas sûre du temps que nous passons ensembles, mais elle finit par poser l'arme et retirer son casque, n'ayant plus de munitions. Je soupire légèrement et fait de même avant d'aller prendre le balais de la piece. Les règles précisent bien qu'il faut que quelqu'un nettoie la pièce après tout et je ne désire pas réellement faire face à la colère de Monokuma dès maintenant. Fort heureusement, Nadeshiko-san ne me laisse pas le faire seule.
«Alors ? Ça détend, pas vrai ?
- Mmmh... Comment avez vous commencé à faire cela ?
- Oh, ça date. J'étais encore en Algérie à l'époque, t'sais ? J'avais énormément de stress sur les épaules avec mes parents, la guerre, l'arrivée de ma petite soeur... Alors un plus vieux de l'armée m'a invitée à tirer avec lui et m'a montré ça. Depuis j'ai eu des manière de dealer avec mes problèmes plus simple et saines mais ici... On en revient aux plus anciennes et qui marchent un peu mieux pour moi.
- Je vois...» je hoche un peu la tête, je ne suis pas très surprise, mais tout de même, j'oublie facilement qu'elle a fait la guerre malgré ses cicatrices. «Et vous m'avez emmenée avec vous car...?
- Je voyais que t'en avais besoin ! De hurler un peu tes problèmes et t'en débarrasser... T'as l'air vachement stressée en ce moment et c'est pas sain, tu sais ? Je ne dis pas ça pour être condescendante, hein, mais c'est juste t'as l'air... Tristoune.
- "tristoune" ?
- Oui, tu m'as bien entendue !!» elle rigole un peu et met les douilles dans une poubelle presque vide sur le côté de la salle. «Je m'inquiète pour toi, tu sais ? J'espère que tu iras vite mieux mais... Je ne te blâme pas si c'est pas le cas.»
Je hoche la tête et soupire un peu. Je comprends qu'elle puisse voir cela, je ne suis pas très douée pour le cacher. Nous quittons la salle de tir et allons dans nos chambre, étant restées toute la journée sans même nous en rendre compte. Je rentre dans la chambre pour voir Yoshio et Jin assis sur le lit, en train de jouer aux cartes. Je souris et leur fait un signe de la main.
«Hey Atsu ! T'as disparu, comment ça se fait ?
- J'étais avec Nadeshiko-san, nous n'avons pas vu la journée passer.
- Oooh.... T'as mangé ? On t'as gardé une pomme au cas où mais... Voilà quoi.
- Ça ira très bien, merci les garçons.»
Je souris et mange rapidement la pomme qui est suffisante pour combler mon appétit, aujourd'hui. Je soupire et me pose contre eux, les regardant jouer un peu avant de m'endormir. Je sens une main se passer dans mes cheveux et entends des mots être chuchotés, mais je suis trop fatiguée pour les comprendre et me laisse tomber dans les bras de Morphée.
***
Ah la la, premier chapitre que je fini une fois de retour chez moi et une fois la publication reprise... Ça va être funky :')
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