Chapitre 82 - Désespérée
[CW : insinuations au suicide mais rien de plus]
Je suis restée plus longtemps que je ne l'aurai cru, avec Nadeshiko-san. Elle a pleuré un peu plus avant de me congédier, son sourire revenu aux lèvres. Peut-être que j'aurais du rester avec elle, mais je me sentais de trop, dans cette pièce.
Je me dirige vers le dernier étage. Je ne sais pas ce qui m'y pousse, mais... Je sens que j'en ai besoin. Je devrais peut-être aller dormir, je suis celle qui est censée surveiller cette nuit après tout. Mais je n'en ai pas la moindre envie ou n'en ressens le besoin.
J'entends des voix, dans la salle de musique soudainement. Et ces voix ressemblent incroyablement à celles de Yoshio et Jin. Je n'arrive pas à tout comprendre, loin de la même. Ils ont l'air de parler en anglais... Et je ne comprends correctement que mon nom.
J'avale ma salive et pars, le plus discrètement possible. Est-ce qu'ils étaient en train de planifier quelque chose, encore une fois ? Une fois encore ils ne m'en parleront pas pour ne pas "m'embêter" ? Ou... Ou alors ils sont ceux derrière ce jeu. Et j'ai été une idiote depuis le début. Et la photo n'était là que pour me faire penser que Yoshio est une victime du jeu, pas un participant volontaire.
J'ai envie de vomir. J'ai la tête qui tourne. J'ai peur, je ne veux pas y croire mais je dois considérer la possibilité, j'ai mal, j'ai peur, j'ai envie de pleurer, de disparaitre.
Je suis dans la salle remplie de documents sur nous tous... Peut-être... Qu'il y a un indice sur qui nous a laissé ça, un moyen de me prouver que Yoshio et Jin n'y sont pour rien ?
Un papier, rien.
Deux papiers, rien.
Trois, rien. Quatre, rien.
Cinq, mon grand père. J'ai envie de hurler. Il est jeune, sans doute que le document date d'avant la naissance de mon père. Monokuma cherche-t-il à me pousser à faire ce que Kami-san n'a pas pu ? Je sais que mon grand-père est mort, je suis bien au courant, depuis que le déni et l'espoir que se ne soit qu'un mensonge aient laissés place à la vérité ! Et je le déteste, de tout mon coeur.
Six, rien. Sept, rien.
Huit, Les Yeux Rouges. Je ne sais pas qui s'amuse à faire cela, mais je le déteste. Un rapport de police de quand le premier meurtre d'Ikaku fut marqué de ce nom. Le début de son rôle pour les policiers comme moi.
Neuf, rien. Dix, rien. Onze, rien.
Je veux pleurer. Hurler à m'en faire mal à la gorge, m'arracher les cheveux.
Douze, mon grand-père. J'éclate en sanglots et déchire le papier. Je n'en peux plus. Je ne veux pas, je ne veux plus rester ici, je veux partir, je veux retrouver ma famille ! Je veux être égoïste, je veux tous les abandonner et être enfin tranquille, ne pas subir ce jeu plus longtemps, je...
Je n'en ai pas le droit. Je ne peux pas juste partir, ou faire pire. Mourir... N'est pas une option pour moi. Et je déteste ce fait.
Treize, Gakui-san. Peut-être que j'aurai dû me laisser faire, cette nuit là. Peut-être qu'elle méritait plus que moi de vivre, elle avait une petite amie et une famille après tout. Moi... Je n'ai même plus le second, j'en ai peur.
Quatorze, Fupu-san. J'aurai dû laisser Ikaku me tuer. Il a l'air d'un écolier sur cette image, à peine plus grand que ses amis de son club de basketball.
Quinze... Yoshio. Un concert. Il a l'air si jeune, sa barbe n'avait pas encore commencé à pousser. Ses cheveux étaient plus courts que quand nous sommes arrivés sur ce navire. Ma main tremble et je n'arrive pas à lire, ma vision se trouble. Pourquoi ne puis-je pas être égoïste et ne pas le soupçonner ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas oublier cette fichue photo et penser à autre chose, faire comme si mon cerveau ne me disait pas à chaque instant à quel point je me mets en danger en restant avec lui et Jin ?
Seize, Jin. Quelle ironie. Il est avec deux hommes que je reconnais vaguement d'une photo d'une ancienne promotion de Hope's Peak. Son père et beau-père, sans doute. Je mords ma lèvre. Est-ce que quelqu'un qui est lui même le fils d'ultimes pourrait organiser une telle chose ? J'ai envie de croire que non, mais est-ce que ça n'est pas juste mon envie d'innocenter Jin ?
Je repose le papier couvert de larmes. Je n'arrive même pas à lire, et enfin, enfin, je hurle. Des semaines et des semaines de torture, tout ça pour un seul cri et des larmes. Larmes qui continuent toujours plus fortes, je n'arrive même plus à respirer. J'ai l'impression de faire une crise d'angoisse et en même temps d'être parfaitement calme.
Je sens une main se poser sur mon épaule, et fais face au visage inquiet d'Ikaku. Je crois qu'il sait que je ne veux pas parler, car il ouvre simplement les bras et je viens contre lui, pleurer contre son t-shirt. Ses bras se referment sur moi et serrent légèrement. Assez pour me rappeler que je suis vivante.
Je tremble dans ses bras et pleure pour une durée que je n'arrive pas à déterminer correctement. Secondes, minutes, heures, tout se ressemble en cet instant et je me contente de rester contre lui.
Mes pleurs se calment enfin. Ses bras ne me lâchent pas et je reprends mon souffle lentement. Je suis fatiguée, mais marmonne dans le tissus de son t-shirt un "merci" auquel il se contente de hausser les épaules. Je souris un peu, malgré moi.
«Pourquoi tu ne m'as pas lâchée, Ikaku ?
- Tu ne me l'as pas demandé.» oh. Ça fait sens. «Tu veux que je le fasse ?
- Non. J'ai encore un peu besoin de ça, si ça ne te dérange pas.
- Pas de problème. Tu peux parler, si tu veux.
- Merci...» je mords un peu ma lèvre. «Comment tu es arrivé là ?
- J'ai entendu un hurlement étouffé alors que je vérifiais les poisons. J'ai cru que quelqu'un était en train de te tuer. Au final je t'ai trouvée au milieu de papier avec un déchiré.
- Je vois... Tu penses que...?
- Personne d'autre n'a du l'entendre, non. C'était déjà pas hyper facile à entendre et j'ai une très bonne audition.» je hoche la tête. Tant mieux, je ne veux pas que des gens s'inquiètent pour rien. «Tu veux me dire ce qu'il se passait ?
- ... Paranoïa. Je crois que je commence à en avoir assez, de tout ça.» il fait un petit bruit, comme pour dire "Tu m'étonnes". «Ikaku, est-ce que tu étais sincère quand tu disais que tu ne m'as pas tuée car j'étais "intéressante".
- Oui. Mais je me dis que j'ai bien fais, au final. T'es plus qu'intéressante.» Je pouffe, peu convaincue. Il serre un peu plus fort et je soupire.
«Ikaku, est-ce que je peux dormir un peu dans tes bras ? Je suis censée surveiller ce soir.
- Je peux prendre ta place, si tu veux.
- Non, non. C'est comme ça que ça fonctionne, je dois y aller. Alors ?
- Pas de soucis.»
Je souris et le remercie. Mes bras passent autour de son cou et je soupire légèrement, le sommeil m'entraîne bien assez vite...
***
Jvais pas mentir j'ai pleuré en écrivant ce chapitre ahah- ma bébé ;-;
Ouais on sent qu'elle est un peu à bout ET EN MÊME TEMPS JE LE SERAI AUSSI AHAH-
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