Chapitre 65 - Calme notes
Les couloirs sont encore une fois presque vides. Seuls mes pas et le bruit du cookie que je suis en train de manger remplissent les lieux et je marche sans trop de but. Peut-être que j'espère croiser quelqu'un. Qui sait.
Le temps est plus chargé, aujourd'hui. Je me demande si nous aurons de la pluie, bientôt. Peut-être même un orage, avec toute la tension dans l'air... J'espère que celui-ci ne précède pas d'un jour aussi mauvais que l'annonce du mobile précédent.
J'avance avant de remarquer une porte ouverte, celle de la salle de musique. Je ne suis plus allée à l'intérieur depuis la dernière fois, avec Kikenna-san. Je n'entends aucune musique en sortir, quelqu'un a peut-être simplement oublié de fermer la porte.
Ou pas. Je peux voir Bôkyaku en train de regarder les étagères de CDs, mains dans les poches. Je toque et s'il se tend une seconde, son attitude reprend un air plus calme quand il voit que c'est moi. Il marmonne un "bonjour" quand j'entre et ne relève pas les yeux de la jaquette qu'il a prit dans ses mains.
«Bonjour. Je ne vous dérange pas ?» il secoue la tête, sans rien dire «Qu'est ce que vous faites ici ?
- ... Elle a dit que ça pouvait me faire du bien.» je suppose qu'"Elle" est Nadeshiko-san. «D'écouter de la musique.
- ... Il est vrai que la musique peut être un moyen d'extérioriser vos émotions. Vous n'avez pas vraiment l'air de savoir comment le faire, sans offense.
- ... J'ai jamais pu apprendre ouais.» il soupire et repose le disque dans l'étagère «Qu'est ce que tu fais ici toi ?
- Je me promenais dans le couloir et ait vu la porte ouverte. Puis-je poser quelques questions ?» il hausse les épaules et s'asseoit sur une chaise «Hier, vous... Avez sous-entendu que je vous... "Aide", si je puis dire. Comment ça se fait ?
- ... Je sais pas. Je... Je t'ai dis, t'es intéressante à regarder chercher des réponses.» il regarde le plafond quelques secondes avant de planter ses yeux dans les miens «Avec l'autre grande perche, t'es la seule a avoir pris du temps pour essayer de me parler sans montrer que t'as peur. Même l'autre nain a plus peur qu'autre chose. Jsuis pas... Pas habitué à être traité comme un humain, j'suppose.
- ... Si je peux me permettre, Bôkyaku...» je prends place à côté de lui et nos regards ne se quittent pas «Vous semblez être une personne qui a beaucoup de problèmes.
- Je suis un assassin, à quoi tu t'attendais ?» je ne peux pas m'empêcher d'entendre une forme de... Douleur ou de tristesse dans ces mots.
«Mais avant tout une personne.» je soupire. Puis une question que mon grand-père se posait me revient en tête. Malsain, sans doute, de penser à ces questions quand j'ai une chance de comprendre l'humain derrière Les Yeux Rouges. «... Je peux poser une question à l'assassin, cependant ?
- Vas-y.
- Il... Il y a un démographique que Les Yeux Rouges n'a jamais tué, en vos quatre années d'activité connues. Pourquoi...?
- ...» il tourne la tête et joue nerveusement avec le noeud de son t-shirt «Donc la police a remarqué ça...» il soupire, doucement. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il ressent. «En fait, il y a deux types de personnes que je n'ai jamais tué. Les femmes enceintes et les enfants.
- ... Pourquoi ?
- ... Un gosse devrait pas voir sa vie se finir comme ça. Rien ne justifie de s'en prendre à un enfant, même dans le monde du crime.
- Bôkyaku...» je pose ma main sur la sienne et il relève la tête pour me regarder «Je... Dans votre journal, l'enfant... Qui était-ce.
- Le "gosse", tu veux dire.» il soupire et retire sa main «C'est quelqu'un qui est mort y a longtemps. Quand il a décidé de tuer un homme.
- Vous étiez ce garçon à l'écriture tremblante, n'est-ce pas ?
- À une époque.» il soupire et se fait petit sur sa chaise, comme lors ce que je l'ai vu pendant sa crise d'angoisse. «Mais il est mort.
- ... L'homme, que vous avez tué, c'est... Celui que vous avez mentionné dans votre journal ?
- T'as lu quoi exactement ?
- On aurait dit un cauchemar. Un homme effrayant qui hurle sur un enfant. Je n'ai pas lu beaucoup plus.
- Je vois... Ouais, c'est cet Homme. L'ancien meilleur assassin, jusqu'à ce que le gosse qu'il a entraîné ne le dépasse. Son premier meurtre en solo et le dernier.»
Nous restons silencieux quelques secondes. La manière dont il a prononcé "entraîné" sous entend bien plus grave qu'un simple entraînement. Est-ce que les cicatrices viennent de cet Homme ?
Je soupire et me relève avant de prendre un CDs et mettre une musique calme, les notes de pianos remplissant rapidement le silence. Il lève ses yeux vers moi et je lui souris. Ce garçon, je crois qu'à présent il m'intrigue plus qu'il ne me met mal à l'aise.
Je lui tends ma main, et sans un mot nous dansons, bien plus détendus et sans la tension de la danse funèbre de la dernière fois. C'est un peu compliqué, de danser correctement dans la pièce encombrée de sièges mais on s'y fait. Je ne peux pas lui faire confiance, pas encore, j'en ai bien conscience. Mais j'ai envie de croire que l'assassin n'est pas la seule chose qu'il est, contrairement à ce qu'il dit.
Le morceau se finit et se fond dans le suivant mais nous continuons de danser, en silence. Un léger sourire naît sur ses lèvres, petit mais sincère. Pas d'animosité forcée, pas de fausse gentillesse, pas de faux semblants. Pour une fois.
Nous dansons encore quelques minutes avant que la musique ne cesse et change de nouveau, et nous nous séparons. Il me sourit avant de tourner la tête, presque... Gêné ? Sans doute n'est-ce pas la vérité. Mais j'ai l'impression de mieux le comprendre, au moins un peu. Peut-être que c'est déjà plus qu'assez, du moins pour aujourd'hui.
Nous échangeons un dernier regard avant qu'il ne quitte la pièce, un petit "merci" le suivant.
Je retire le disque et le range sur son étagère, les notes de piano résonnent toujours dans ma tête.
***
Hhhhhhh je suis beaucoup moins fan de comment j'ai écris ce chapitre, j'ai ça pour chaque Chapitre, tant pis-
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais j'aime beaucoup Ikaku-
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