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Chapitre II (6) : The One That Got Away

La pièce dans laquelle Sora m'a tiré.e sent comme l'intérieur des complexes de bowlings, mais j'ai du mal à voir tout de suite à quoi ça ressemble, car une infinité de lumières au néon de toutes les couleurs me vrille les yeux et m'aveugle pendant une bonne vingtaine de secondes.

Le temps qu'ils s'habituent à la luminosité, Sora s'est déjà arrêté.e avec moi devant… je crois que c'est une borne d'arcade ? Je dis je crois parce que je vois encore bien flou. Après, il n'y a pas qu'une seule borne. Elles sont des dizaines et des dizaines, de toutes sortes, et clignotent joyeusement. C'est presque obscène, une telle salle dans un contexte pareil. D'autant plus que la fine couche de moquette qui recouvre le sol est parsemée de têtes d'ours bicolores. Beurk.

– Michiru, regarde, regarde !

Sora lâche ma main pour me prendre par les épaules et me placer devant luel. Michiru, qui jusqu'à notre arrivée était visiblement en pleine partie de space invaders, lui offre un sourire confus.

– Alors je veux bien regarder, louloute, mais regarder quoi exactement ?

– Mika ! Tu trouves pas que ça lui va trop bien le maquillage ?

Michiru délaisse son jeu pour s'approcher de moi et détailler mon visage, ce qui me fait encore rougir. Si j'avais un euro pour chaque fois où je rougis en présence de Sora ou à cause de Sora, j'aurais déjà amassé un bon petit pécule.

– Damn, j'avais pas vu ! C'est l'éclairage qui est tout pourri. Mais waw, dis donc, ça change tout son regard ! Et ça lui adoucit les traits aussi. T'as l'air bien plus approchable comme ça, Mimi.

Approchable ? Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ça encore ? C'est pas mon but d'avoir l'air approchable, qu'on s'entende bien. Les gens ne me voient jamais comme quelqu'un d'amical et ils ont bien raison.

Après, venant de Michiru, ça me fait un peu plaisir. Son maquillage est pas mal non plus, si je me rappelle des baragouinages de Blue, le rouge à lèvres noir ou violet foncé ça va pas à tout le monde.

– Très bon choix d'orange ! Le gloss, super, ça va bien à son style un peu discret et ça lae met bien en valeur en même temps. Et évidemment, les paillettes, c'est un énorme oui.

– T'as vu ça, Mika ?

Le visage surexcité de Sora pop dans mon champ de vision.

– Je comprends pas que t'aies jamais essayé avant, ça te va tellement bien !

Iel ouvre la bouche pour continuer, mais soudain son expression se décompose, et iel rougit.

– E-Enfin.. Si tu veux pas en remettre, c'est ton choix aussi ! Je veux vraiment pas que tu te sentes forcé, désolé si je t'ai mis mal à l'aise… Je t'ai mis mal à l'aise, non ? Pardon…

Oh là, le voilà qui repart. Je soupire et lui tapote la tête pour le sortir de sa propre cervelle.

– C'est juste que j'ai pas l'habitude, Sora. T'inquiète. Je devrais plutôt te remercier de m'avoir montré que je pouvais…

Me revoilà qui rougit. Et hop, un euro de plus dans ma cagnotte. Bordel.

– … Enfin. Que ça pouvait être positif, le maquillage.

Sora me fixe avec incompréhension, puis un sourire plein d'espoir lui soulève le coin des lèvres.

– C'est vrai ? Tu dis pas juste ça pour me faire plaisir ? Je te fais pas… Je suis pas trop chiant ?

Son regard semble presque effrayé. Par quoi ? La réponse que je pourrais donner ? C'est vrai qu'il m'a paru chiant au tout début, mais maintenant je sais que c'est pas juste ça.

– Non. Promis.

Elle pousse un immense soupir de soulagement et laisse échapper un rire, une main sur sa poitrine. Ça lui faisait si peur que ça ?

– Super ! Je voudrais vraiment pas que tu te mettes à me voir comme un gros forceur à cause de ça… J'ai un peu de mal à voir où se situent les limites, parfois.

– T'en fais pas. J'ai dit oui pour une raison.

Le sourire de Sora s'élargit encore d'avantage, et iel bat des mains en poussant un petit couinement de joie.

– M-Merci ! Je… peux te faire un câlin ?

Et un autre euro, un. J'aurais dit non direct à n'importe qui d'autre, mais Sora… Sora n'est pas n'importe qui. Je crois.

– O-Ouais. Si tu veux. 

Il n'en faut pas plus pour qu'il me saute au cou et me serre contre lui, me plongeant dans sa légère odeur de friture et de chocolat, et j'ai l'impression d'être une cocotte minute sur le point d'exploser. Il me relâche au bout d'une interminable minute, et Michiru me fixe en haussant répétitivement les sourcils avec un petit sourire en coin. Mais ils vont me lâcher, oui ?? Prenez des photos avec flash tant que vous y êtes, c'est tout aussi peu discret.

– Vous voulez faire une partie de Pacman avec moi, vous deux ?

Au moins elle a la présence d'esprit de proposer une diversion. Et une qui semble enthousiasmer Sora en plus.

– Ouiiiii ! Ça fait tellement longtemps que j'y ai pas joué ! Mika, tu connais ?

– Ouais. Jamais joué, par contre.

Une exclamation que je crois faussement outrée lui échappe, et iel me prend par les épaules comme si ma vie en dépendait.

– Il faut que tu essaies. Tout de suite.

Deux secondes après, me voilà un joystick dans les mains à essayer d'échapper à des fantômes un peu mignons tout en bouffant des cerises pour devenir de plus en plus gros. Ça fait pas super envie dit comme ça, mais c'est plutôt marrant. Après ça veut pas dire que je suis doué, je suis même en fort mauvaise posture.

– À droite !! Mais noooon, Mika- et voilà t'as perdu, lâche un Sora dépité et un peu trop fébrile pour ce que le jeu est.

Michiru me jette un regard, et me fait signe de lâcher le joystick, avant de pointer quelque chose derrière moi. Qu'est-ce qu'elle- oh. Sora a l'air prêt à défoncer tout ce qui se trouve sur son passage et fixe le joystick avec envie. Hop là je lui fourre dans les mains et m'écarte le plus vite possible. Les gens qui prennent trop au sérieux les jeux vidéos me font peur. Bon, je suis pas le dernier à gueuler quand je perds, mais le monde n'a pas besoin de le savoir.

Alors que je me décale, la main gantée de Michiru se pose doucement sur mon bras. Elle me sourit et pointe une porte entrouverte un peu plus loin, qui laisse échapper un rai de lumière.

– J'crois que tu devrais jeter un œil à cette pièce, le temps que notre petit arc-en-ciel hyperactif se calme. Ce qu'il y a dedans pourrait t'intéresser, huhu.

Son petit rire ne me dit rien qui vaille, mais vu les jurons lâchés par Sora, je crois que c'est le bon moment pour me carapater. Mieux vaut suivre ce que dit Michiru sans trop poser de questions.
La porte se referme derrière moi, et j'entends qu'elle rit de nouveau. Ça sent pas bon ça.

Il fait un peu plus chaud ici que dans le reste du bâtiment, tiens. La pièce sent le bois, et le cirage. Une petite musique de jazz digne d'un hôtel de coincés du cul installe tranquillement l'ambiance. D'autres machines, mais à argent cette fois, des tas de tables rondes avec des roulettes au milieu, toutes dépourvues d'occupants. Toutes sauf une.

Au fond de ce casino fantôme, Hibari est assis à l'une des tables et joue machinalement avec un paquet de cartes.

"Ce qu'il y a dans la pièce pourrait t'intéresser", hin hin, ce que c'est intelligent ça Michiru. Je suis mort.e de rire. Enfin, tant que je suis là.

Je m'approche le plus silencieusement possible. Les jurons de Sora dans la salle à côté sont complètement inaudibles maintenant, la pièce doit être insonorisée.

Ce qui signifie que personne à l'extérieur ne peut entendre ce qu'il s'y passe. Même pas un appel au secours.

Mais tout va bien. Il n'y a rien à entendre. Hibari ne me fait pas peur.

Il ne devrait pas me faire peur. D'habitude, ça va.

Mais j'ai déjà vu son regard lorsqu'il a des cartes en main. Glacial, et pourtant presque exalté. Non, pas exalté, affamé. Terrifiant.

Sauf que plus je me rapproche et plus je peux percevoir les détails de son visage. Et là, son unique œil visible semble fixer le vide alors qu'il mélange inlassablement le même paquet de cartes. Elles n'ont pas l'air de venir d'ici, leurs bords sont cornés et leurs motifs délavés.

Je suis à sa hauteur maintenant, mais le Croupier ne semble toujours pas m'avoir remarqué.

– Hem. Hibari ?

Il sursaute, lève la tête pour me regarder, et son regard n'a rien de cette froideur qui le caractérisait la dernière fois. Il a juste l'air… perdu. C'est un des regards les plus enfantins que j'aie jamais vu, mais déjà il commence à revenir à la normale.

– … Mika ?

On dirait qu'il émerge à peine, vu l'air confus qu'il affiche et ses clignements d'œil répétés. Il a arrêté de mélanger les cartes.

– Ça va ? C'est, hum… c'est ton labo ?

Il regarde autour de lui, avec une tête de gamin qui vient de se réveiller après être tombé de son lit. Ça m'inquiète un peu, là.

– Oh. Oui, c'est mon laboratoire…

Il m'offre un sourire, bien plus faible que d'ordinaire.

– Ne t'inquiète pas, ça va. J'étais juste perdu dans mes pensées. C'est ici que j'ai commencé à développer mon ultime, donc ça me fait un peu bizarre.

Ouais, sauf que ce genre d'impression ça ne te donne pas un air de gosse complètement paumé. Heureusement que sa confusion a l'air de se dissiper, il sourit un peu plus d'ailleurs.

– Tiens, tu t'es maquillé.e ? Ça te va bien.

Quelques mots et j'ai les joues aussi rouges que si tous mes vêtements venaient de disparaître. Putaaaaain. De quoi j'ai l'air moi maintenant…

– Ouais, e-enfin non, c'est euh, c'est Sora qui…

Ma voix n'arrive pas à dépasser le marmonnement, et j'ai envie de me cacher sous la table. Damn you Sora.

– T-T-Tu fais quoi avec ces cartes ?

Putain, on devrait m'attribuer l'Oscar pour la meilleure diversion. Notez le sarcasme. Enfin, Hibari a l'air de mordre à l'hameçon, parce qu'il devient presque aussi rouge que moi et range précipitamment son paquet.

– Rien de très important… Les cartes sont trop abîmées pour jouer avec, alors je m'en sers comme… comment disait Sora ? Fidget toy, quelque chose comme ça. En tout cas, ça m'aide à me calmer.

– Ouais, elles sont dans un état pas terrible. Tu les a depuis un moment, on dirait.

Il laisse échapper un léger rire.

– Oula, oui. Depuis mes dix, onze ans, quelque chose comme ça. C'est mon mentor qui me les a données.

– Ah, c'est le Masayuki dont tu parlais avec Michiru ?

Il hoche la tête, silencieusement. De nouveau, ses yeux se couvrent d'un voile sombre. Encore quelque chose que je ne sais pas, mais cette fois peut-être qu'il serait enclin à me dire quoi. Je m'assois en face de lui, le plus silencieusement possible pour ne pas le perturber. J'aime pas le voir comme ça. Ça ne lui va pas, la tristesse.

– … Il te manque ?

Il pousse un soupir, un sourire triste au bord des lèvres.

– Tous les jours.

– Il doit t'attendre là-dehors, lui aussi, je tente maladroitement.

Le sourire disparaît. Merde. J'ai dit une connerie, je le sens.

– J'aimerais, Mika. J'aimerais beaucoup. Mais Masayuki est mort l'année dernière.

Ah.

Merde, ça explique beaucoup de choses d'un coup. Michiru devait aussi le connaître, ce gars. Tu m'étonnes qu'ils aient l'air aussi sinistre dès qu'il est mentionné. Et en plus, c'est récent.

– P-Putain, Hibari, je suis désolé.e…

– Ne le sois pas. Ce sont des choses qui arrivent, j'imagine. Je ne pensais juste pas que ça pouvait lui tomber dessus. Pas lui. Il me paraissait invincible. Et pourtant…

Il prend une longue inspiration, que je reconnais comme étant le genre que l'on prend pour s'empêcher de fondre en larmes.

– Accident de voiture. Il conduisait, et… je ne sais pas comment il s'est débrouillé, mais le véhicule est sorti de la route et a plongé dans le fleuve. Personne ne s'y attendait. Il a laissé derrière Michiru, son meilleur ami, sa petite amie enceinte, Stefan, et moi. Je crois bien que sans Stefan, d'ailleurs, je n'aurais pu supporter ni l'attente entre l'accident et le moment où ils ont repêché le corps, ni l'annonce de sa mort.

Stefan. Encore un nom qui s'est démarqué dans la conversation de la dernière fois. Et une échappatoire parfaite pour sortir de tous les détails morbides de la mort de Masayuki.

– Je peux te demander qui c'était pour toi, ce Stefan ?

Le sourire du Croupier se fait plus doux, alors qu'il croise les mains sur la table.

– On s'est rencontrés dans un casino qui ressemblait en tous points à celui-là. On était mineurs, Masayuki m'avait obtenu une place au noir et Stefan avait besoin d'argent. Et il en a gagné, beaucoup.

Il se met à rire légèrement, visiblement interrompu par un souvenir assez comique.

– Ça a énervé un client, qui a tenté de le frapper. Je me suis interposé, donc j'ai pris un coup dans le nez, et Stefan n'a rien trouvé de mieux pour se faire pardonner que de m'inviter à manger quelque part. Alors qu'il n'avait rien fait du tout, à part peut-être provoquer l'autre joueur.

Il regarde ses mains, de nouveau, alors que son rire se calme. J'ai un pincement au cœur et j'arrive pas à savoir pourquoi.

– Ça s'est vraiment bien passé, et au bout de quelques semaines il est devenu ma raison de sourire en me levant le matin. Puis il est venu vivre chez moi. Masayuki n'a pas arrêté de nous pousser l'un vers l'autre, mais il n'a pas eu à pousser fort.

Le sourire qu'il arbore me fait aussi chaud au cœur qu'il le déchire, parce que je sais ce qu'il va dire ensuite. J'ai envie de me boucher les oreilles, mais je ne peux pas. Mes doigts agrippent le rebord de ma chaise. Ma voix résonne, étrangère.

– Donc, c'est…

Peut-être que ça sera moins douloureux si c'est moi qui l'initie. Mais l'expression d'Hibari, illuminée de douceur, me prouve déjà le contraire.

– Mon petit ami, oui.

C'est un échec. J'ai la poitrine qui se déchire en deux et je réalise d'un seul coup que je m'étais imaginé des choses complètement irréalisables. Que je me suis mis.e à rêver comme un.e gamin.e.

Parce que évidemment, quelqu'un d'aussi bienveillant, généreux et gentil que Hibari ne pouvait pas n'avoir personne dans sa vie. Évidemment, putain de bordel de merde.

– Il doit… beaucoup te manquer, alors.

Dieu que ça m'arrache la bouche. Dieu que j'ai envie de partir en claquant cette foutue porte.

En plus, je ne trouve aucune satisfaction à voir le visage d'Hibari se teinter d'une tristesse mêlée d'amertume à mes mots. Son regard ne fait que remuer le couteau dans la plaie.

Arrête.

Arrête de me faire me sentir comme ça.

– C'est vrai. Il a dû fuir peu après la mort de Masayuki et mon entrée à Hope's peak en 2021. Des mauvais perdants avec de l'argent à gaspiller se sont dit que lui coller plusieurs procès était une excellente idée. On était censés se rejoindre dès qu'il les aurait gagnés, mais… je suis rentré du casino il y a deux mois, et je n'ai pas souvenir d'être arrivé jusque chez moi. Je me suis réveillé ici, dans l'avion, avec seize autres personnes. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre.

Il se mord la lèvre.

– Il me manque, c'est vrai, mais ce qui me fait le plus de mal, c'est de ne pas pouvoir le contacter. Au moins pour le prévenir que je suis encore en vie.

Je me rappelle de la première fois que j'ai vu Hibari, dans le réfectoire. Sa pâleur, ses cernes, son petit-déjeuner qu'il n'arrivait pas à finir. Tout ça, pour son copain. Parce qu'il était en train de se ronger les sangs pour lui. Et le voilà qui se remet à me sourire, un sourire qui ne contient même pas une microscopique once de la tendresse qu'il exhalait en parlant de Stefan.

– Pardon, Mika. Je sais que tu peux pas y faire grand-chose, mais ça me fait du bien d'en parler. J'ai l'impression que je peux compter sur toi. Merci.

Il se trompe. Il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude s'il pense que je suis quelqu'un de confiance. Parce que là, je suis juste en train de me retenir de hurler et de lui demander pourquoi ce n'est pas moi, celui dont il parle avec tant de tendresse, pourquoi moi je suis juste "quelqu'un sur qui on peut compter". Ça me fait une belle jambe, tiens.

Je veux qu'il soit heureux. Il a toujours été gentil avec moi, alors même que je l'ai pas toujours été en retour, je pense sincèrement qu'il le mérite.

Sauf que quand il parle de celui qui fait vraiment sa joie, ma tête comme mon cœur hurle de rage et de déception. Quelle belle ordure je fais, tiens.

– … De rien, Hibari, je souffle du bout des lèvres. Je dois y aller par contre, je suis fatigué.e.

– C'est vrai que tu es un peu pâle… Repose-toi bien.

Mais pourquoi, pourquoi il me sourit encore ?? C'est parce qu'il ne sait pas ce qu'il se passe dans ma tête, c'est sûr.

Et lae foutu.e hyprocrite que je suis ne veut pas qu'il sache.

Alors je sors en coup de vent, passe la salle d'arcade désormais vide, dévale les escaliers et manque plusieurs fois de m'y casser la gueule, percute Eiji en sortant de la tour, et enfin, enfin j'arrive au chalet.

– Mika ?

Merde. Merde, iel est là, à me regarder avec ses yeux remplis de questions et d'inquiétude. Je lae contourne et me précipite dans sa salle de bain, où je trouve du lait démaquillant sur le bord du lavabo. Je prends le premier truc qui vient, en l'occurrence du PQ, et je frotte avec acharnement mon visage pour enlever tous ses putains de pigments qui ne servent qu'à recouvrir toute la crasse en dessous.

– Mika, ça va ? Qu'est-ce que tu fais ?

Iel s'approche de moi, mais reste à une distance prudente. Iel ne me touche pas, n'essaie pas de m'arrêter. Ça devrait me calmer.

Mais je crois que c'est ce qui me manquait pour m'effondrer.

– Pourquoi tu m'as maquillé, Sora ?! Hein ? Pourquoi ? Tu peux me le dire ?

Iel cligne des yeux, mon ton agressif l'ayant visiblement pris.e de court.

– Parce que je me suis dit que ça t'aiderait à t'apprécier plus ? Et pis tu es déjà vraiment beau.elle naturellement, alors…

Un rire que je ne reconnais pas s'échappe de ma gorge.

– Moi ? Tu déconnes ? Tu m'as bien regardé.e ? Tu m'as pas maquillé pour que personne voie à quel point je suis moche, lâche, odieux.se ?? Et puis même, à quoi ça sert que je sois beau si personne ne veut de moi, même avec du maquillage ? À quoi ça sert, putain ?! T'as pitié, c'est ça ?

Le coin de ses yeux commence à rougir, ils s'embuent. Un instant, juste avant la culpabilité, j'ai l'impression d'avoir gagné quelque chose, d'avoir réussi à lui prouver que je suis bien un putain d'énorme salopard.

Mais non, iel vient plus près. Putain.

– Qui t'a dit ça ? C'est pas vrai… T'es pas moche. Je t'ai maquillé.e parce que je voulais te montrer que tu es vraiment beau.elle. T'es pas odieux.se même si tu peux être dur.e, et puis c'est normal dans une tuerie, non ? Être lâche aussi.

Plus près, encore. Je recule, mes jambes heurtent le rebord de la baignoire, mes yeux se remplissent de larmes, je ne vois plus rien.

– Il s'est passé quelque chose dans le laboratoire d'Hibari ? Il t'a dit quelque chose ?

Je veux répondre. Je veux qu'iel s'en aille. Mais la seule chose que ma gorge arrive à produire, c'est un son aigu et étranglé, plaintif, que je reconnais avec horreur comme étant un sanglot.

J'ai pleuré une fois ici, avant la partie de Uno, devant les débris de ma tasse de café. Vite fait aussi dans les bras de Theodosia avant le procès.

Après j'ai vu le corps troué de Benedikt par terre, des gens pleurer pour lui, une femme enceinte fondre en larmes en étant faussement accusée, j'ai vu Hibiki revivre la mort atroce de son père, se vider de son sang, j'ai vu leurs corps être enterrés sans cérémonie plus digne qu'une minute de silence et trois pauvres prières.

Pas un sanglot.

Mais par contre, un gars sous-entend qu'il ne m'aimera jamais comme j'aimerais qu'il m'aime et là ça y est on ouvre les vannes ?

Putain de merde, elle avait raison, je suis vraiment qu'une foutue pleurnicheuse.

Et ça coule, ça coule de partout. Les larmes coulent de mes yeux, la morve de mon nez, même de la salive de ma bouche. Même à cinq ans je pleurais pas comme ça bordel…

– Oh, Mika…

Les bras de Sora se referment autour de moi, j'avais même pas vu que j'étais assis par terre. Ma bouche lui crie de me lâcher, mais je sais pas si iel comprend, les mots ne veulent pas sortir comme je veux. Et mes mains s'accrochent à son pull, contredisent mes paroles. Iel ne bouge pas, sa main reste dans mes cheveux.

Dans cette salle de bain, il n'y a que nous.

Luel, moi, l'ombre qui me suit partout, que cette fois j'ai pas pu cacher.

Et pas de bruit.

Juste moi qui pleure.

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Oh là lààà l'était tristoune ce FTE, les râteaux c'est pas rigolo-

Vous en faites pas ça ira mieux dans les chapitres suivants !

Peut-être :)

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