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Chapitre II (3) : On the road again

TW : Présence de forte LGBTphobie

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J'ai la tête dans le cul. Pas surprenant vu la nuit que j'ai passée. Putain, je vois bien assez la gueule de Monokuma comme ça, j'avais pas besoin que mon cerveau en créée une autre.

Ce qui est chelou quand on y pense, parce qu'on est pas censé voir des trucs qu'on a jamais vus, dans les rêves. Ni entendre des noms inconnus. Et pour la première fois, j'ai un nom. Clayton Sanders. Ça sonne familier, mais j'arrive pas à savoir où je l'ai déjà entendu. Quoique, s'il y avait un Monokuma, je peux deviner. Il était dans une tuerie. Aucune idée de laquelle. J'ai dû le voir à la télé alors. Ouais. Ouais, ça peut être que ça. Parce que sinon…

– Hmmmrrrr….

Ah oui.

Ça n'aide pas vraiment à se concentrer d'avoir un gros tas pastel ronronnant collé à mon dos, avec sa tête dans mon épaule. Je suis donc actuellement pris en sandwich entre Sora et le mur. Fantastique.

Je vous raconterai bien la séance de panique qui a suivi mon réveil dans cette position, mais ça vous ferait trop plaisir. À la place, on va passer directement à la partie où je pars du chalet en grognant après avoir poussé l'autre sangsue sur le côté du lit. J'ai les joues encore en feu – parce que j'ai dû me tortiller pour m'échapper du lit pas pour autre chose.

Dieu merci, le réfectoire est très peu rempli ce matin. Il n'y a que Michiru et Tritri, et elles ont presque fini de manger.

– Saluuuut Mimi !

La voix joviale de la Toxicologue me prend un peu de court. Comment est-ce qu'elle peut encore sourire de la sorte ?
Peut-être qu'après ce qu'elle a vécu au procès, elle est juste heureuse d'être encore en vie. Ou bien c'est une façade. Dans tous les cas, ça me met vaguement mal à l'aise.

– … Hey. Ils sont passés où les autres ? On est encore quinze, il me semble.

– Ils sont partis explorer le nouvel étage, et pour certains je crois qu'ils vont y rester un bail. Apparemment y a plein de nouveaux trucs ! J'y vais aussi.

Bon. Bah si je veux pas rester tout.e seul.e comme le dernier des cons j'imagine que je vais devoir me bouger le cul aujourd'hui. Parfait.

La vaisselle sale est le seul témoin de mes grognements alors que je peine à atteindre le paquet de céréales sur l'étagère. Bordel, mais qui a eu l'idée de le foutre aussi haut aussi ?? Je suis sûr.e que c'est Sora et son mètre soixante-dix à la con. Je suis minuscule moi, et j'ai pas les talons compensés de Michiru pour m'aider !!

Et voilà, maintenant je suis en sueur à force de sautiller, et j'ai toujours faim. Parfait, la journée s'annonce fantastique. J'espère ne pas croiser Noelle parce que si elle ouvre la bouche, je crois que je vais lui en mettre une.

Je tente un dernier saut, avec l'énergie du désespoir. Si ça marche pas, tant pis, je bouffe plus rien de la matinée et je pars me rouler en boule dans un coin pour contempler l'injustice de cette foutue génétique de merde.

Sauf que cette fois, quand je retombe, je ne touche pas le sol. C'est la fatigue qui me donne des hallus ou- ah non. Deux mains agrippent fermement ma taille. Et me hissent à la hauteur du paquet de céréales.

Bon bah si c'est un mirage créé par mon manque de sommeil, il est fichtrement bien foutu.

J'attrape la boîte, et immédiatement mes pieds sont de nouveau au sol. J'ai l'impression d'être le Christ redescendant sur Terre après son ascension et c'est un peu plus chelou que ce que je pensais. C'est peut-être le contact. J'ai pas l'habitude. J'aime pas vraiment ça. Mais ces mains me font me sentir en sécurité. C'est… pas habituel.

D'autant plus que si j'en crois la couleur sombre et les innombrables cicatrices, ce sont celles de Tritri. Aka celle qui a plaqué Hibiki au sol comme si elle ne pesait rien et qui pourrait me briser la nuque avec une seule gifle.

Donc ouais. Qu'elle me soulève et me repose avec autant de délicatesse, ça fait bizarre. Et maintenant nous voilà face à face, moi avec mes cheerios serrés contre ma poitrine en guise de bouclier et elle, silencieuse, juste une ombre immense qui bloque toute lumière venant du réfectoire. Elle n'a pas reparlé depuis le procès, et apparemment elle ne compte pas recommencer de suite. Merde, qu'est-ce qu'elle attend ? Je suis censé faire quoi ??

– … M-Merci ?

Mon arabe est maladroit. Elle m'intimide, j'y peux rien. Elle ne répond pas, d'ailleurs. Une petite tape maladroite, exagérément prudente, sur mon épaule et elle repart déjà, en baladant maladroitement sa gigantesque stature jusqu'à la sortie du réfectoire. Le petit drone qui l'accompagne en permanence reste encore un peu en l'air, son œil cybernétique pointé sur moi, avant de filer en vrombissant.

C'était… particulier, c'est le moins qu'on puisse dire ? Enfin, au moins j'ai mes céréales, ma matinée est sauvée. Plus qu'à m'avaler un bol ou deux avec un verre de jus et je pourrais aller voir ce foutu étage.

Une fois que j'y suis, je prends directement les escaliers. C'est pas que les ascenseurs m'inspirent pas confiance, mais un peu quand même. Je les laisse à Judicaël.

Le premier truc que je remarque en arrivant, c'est la hauteur du plafond ; bien plus élevée qu'au rez-de-chaussée, et pourtant c'était déjà pas mal haut. Le palier est immense, surtout qu'il est complètement vide à l'exception d'une vieille horloge comtoise et d'un poster chiffonné tapé en comic sans ms - sacrilège - qui rappelle les nombreuses règles de la tuerie. En plus de déjà comporter une porte à double battants, il s'étend sur deux larges couloirs. De vagues bruits étouffés traversent les murs, des rires, des conversations, des sons plus mats.

Ça me fait réaliser à quel point je suis seul.e.

Mais la dernière fois, j'étais avec Lan Yue, Benedikt et Hibiki, et les deux derniers sont morts.

C'est peut-être pas si mal de faire cavalier seul, en fin de compte. Ça m'évitera de m'acoquiner avec un futur meurtrier, déjà.

Bon, allez. Je passe juste voir quelles nouveautés Monokuma a décidé de nous accorder et je rentre au chalet. Rapide, efficace. C'est tout. On perd pas de temps à tailler une bavette.

– Hey, Mika !

… Vu le salut enthousiaste qui retentit alors que j'ouvre la grande porte, ça risque de pas être aussi simple que prévu. Si je tenais le couillon qui a eu l'idée de mettre autant d'extravertis dans cette tuerie, et dans cette pièce absolument immense remplie de tapis de gym, de paniers de baskets et de différents équipements de muscu. J'aperçois Judicaël, en short et t-shirt, appuyé sur des barres parallèles alors que Theodosia, accroupie, manipule lentement ses jambes. Exercices de kiné, j'imagine. Et plus loin, Lan Yue, qui se relève d'un étirement au sol.

C'est luel qui m'a salué, et- bordel cette personne ne devrait pas avoir le droit de porter de short de sport. Ni de débardeur. Ni avoir des muscles aussi développés.

Et le fait qu'il vienne vers moi dans cette tenue n'aide vraiment pas.

Putain, je rougis, je le sens. J'imagine que c'est trop tard pour me cacher derrière les tapis de course.

– Alors, t'es sorti.e de ton trou ?

Ce genre de remarque, c'est exactement ce qui me donne envie d'y retourner. En plus c'était pas moi au fond dudit trou, l'autre jour, hein, madamonsieur "Mon seum est plus profond que les fosses dans lesquelles sont enterrés ma pote et mon crush".

– Nia nia nia, très spirituel.

– C'est ma plus grande qualité, à ce qu'on dit.

J'entends Judicaël rigoler quelques mètres derrière moi.

– Ouais, enfin, c'est pas exactement la plus "grande", si tu vois ce que je veux di-

Un énorme craquement, suivi d'un cri suraigu de la part de l'Activiste.

– AÏE AÏE AÏE !! THEODOSIA ARRÊTE ÇA FAIT MAL !!

– Ça m'étonne que tu n'aies pas plutôt mal à la langue avec toutes les conneries que tu dis par minute, réplique vertement Theodosia.

Un ricanement m'échappe alors que Judicaël masse son bras meurtri en geignant, et Lan Yue rigole franchement.

– Ouais, bon, je sais me taper des gens ou flirter avec, mais les garder c'est plus compliqué.

Ah. C'est marrant, j'ai comme l'impression qu'il l'a encore mauvaise, son histoire avec Benedikt. Surtout que bon, vu qu'il est mort ça va être difficile à régler. Ha, ha.

– Ça va pas mieux ?

Iel hausse les épaules, le regard fuyant.

– Pas des masses, non. Benedikt c'est une chose, mais… y a des gens qui me manquent. Et qui doivent être morts d'inquiétude pour moi là-dehors.

J'ai un nœud dans l'estomac d'un coup. Moi aussi, j'ai des gens qui m'attendent dehors. Enfin, je crois qu'ils m'attendent. Parce que bon, je suis une déception pour certains, d'autres m'ont abandonné.e et ceux restants ne m'ont pas vu depuis un moment. Ils m'ont sûrement oublié. Ça serait mieux qu'ils m'oublient. Qu'ils ne remarquent même pas mon absence. Ça leur ferait moins mal.

– … Ouais. Moi aussi.

Je mens. Mais je refuse qu'iel porte sur moi son regard rempli de pitié et de bonnes intentions. Je suis pas un animal à l'agonie non plus, faut que je me secoue.

Lan Yue me sourit, complètement ignorant.e de ce qu'il se passe dans mon foutu cerveau, et ça me les brise autant que ça me soulage. Chier.

– Je peux t'en parler un peu en faisant mes étirements, si ça te dérange pas ? Ça m'aide pour me concentrer.

Alors. S'il me montre son corps de dieu grec en pleine action, c'est moi qui vais pas pouvoir me concentrer. J'imagine que c'est l'heure de mettre en application ma technique spéciale, nommée "fixer un point dans le vide jusqu'à ce que tout autour devienne complètement flou et que l'enregistrement d'informations visuelles soit quasiment impossible". Particulièrement efficace lors des très, très longues conférences. Ou dans toute situation très embarrassante.

Je vais donc m'asseoir sur un banc avec cette merveilleuse stratégie alors qu'il se pose sur un tapis de gym et se contorsionne dans des positions qui m'inquiètent pour le bien-être de ses cartilages. Et ael commence à parler tout en ramenant sa jambe avec sa main dans un angle surnaturel, comme si ael était juste en train de faire craquer ses doigts.

Non, vraiment, les sportifs pros sont terrifiants.

– Du coup… Y a Xiao Wei, d'abord. Je lae connais, iel s'inquiète tout le temps pour moi même si iel me le montre en m'engueulant.

Xiao Wei. Ça sonne chinois. Iel en parle à voix basse, un peu comme si c'était un secret. Peut-être pour ne pas être entendu par un certain blond paraplégique un peu trop féru de gossip.

– C'est tan pote ?

– Nan, c'est man partenaire ! On s'est mis ensemble il y a genre… un an et demi ? C'est que le temps passe vite.

Ensemble ? Mais il avait pas déjà un crush sur Benedikt à l'époque ? Faudrait qu'il m'explique là, c'est pas super clair. Mais bon, iel a l'air de bien aimer s'écouter parler, donc je me tais.

– C'est l'ultime Bactériologue, iel est super intelligent ! J'aurais jamais eu plus de 4 en bio ou en maths si iel m'avait pas aidé.

Le sportif et l'intello ensemble, donc. On m'avait pas dit que sa vie amoureuse c'était une série Disney Channel.

– Petit.e, non-binaire, intelligent.e, tsundere, adorable… Un peu comme toi en fait.

Je.

Pardon ?

Pardon ??

Mais mais mais je rêve où il vient de flirter avec moi ??

Oh mon dieu c'est la première fois que ça m'arrive. J'ai les joues qui brûlent et je sens ma bouche qui s'ouvre et se referme comme celle d'un poisson rouge. C'est ce que je dois être, rouge. Bordel.

Et cet enfoiré éclate de rire.

– Man pauvre, si tu voyais ta tête ! Je connais qu'une seule personne qui rougit plus que toi.

Merci de me proposer une échappatoire parfaite pour me sortir de l'embarras dans lequel tu m'as foutu.e, Lan Yue, ça fait toujours plaisir.

– Ah ouais ? Qui donc ?

– Une amie, Héloïse.

J'y connais que dalle en relations, mais je suis à peu près certain.e que la tendresse dans le regard du pole dancer alors qu'iel prononce le nom de cette fille ne relève pas de la simple amitié.

– Ooooh c'est qui ? C'est qui ? s'écrie un Judicaël surexcité. T'as un crush ? Lan Yue, dis-moi, faut que je sache !

Nouveau craquement.

– AÏEUH !! MAIS THEODOSIA, ARRÊTE, ÇA FAIT VRAIMENT SUPER MAL !

Lan Yue secoue la tête, et baisse de nouveau la voix.

– Je disais donc, une amie. Parce que bon, tant qu'on est pas ensemble, ça restera une amie…

– T'aimerais qu'il y ait quelque chose de plus ?

Ses joues rougissent de manière assez peu discrète. Je vais prendre ça pour un oui.

– Peut-être. Mais je sais pas si elle veut la même chose, et je peux plus trop lui demander.

Iel prend une pose dramatique absolument ridicule tout en faisant passer son pied par-dessus son épaule comme si de rien n'était. Ce type est un slime, c'est pas possible autrement.

– Ah, pauvre de moi, mon petit cœur meurtri est tiraillé dans tous les sens par les mains cruelles du destin !

En effet, il a pas beaucoup de chance, mais j'arrive pas vraiment à suivre. Il a eu un crush sur Benedikt, c'est une chose. Il a eu ce crush alors qu'il avait déjà un.e partenaire, c'en est une autre. Et en plus il a eu un crush sur cette Héloïse en plus, alors même qu'il était toujours avec laedit.e partenaire ? Soit c'est un énorme mytho, soit il a eu plusieurs vies et c'est sa centième réincarnation.

– Mais t'es un vrai cœur d'artichaut, ma parole.

– Ah mais complètement ! Je te jure, c'est intenable.

Pas de honte ni de gêne ? Est-ce qu'ael en train d'avouer comme ça qu'ael trompe san partenaire ? Non mais je rêve.

– Et… Xiao Wei, iel est au courant ?

J'essaie ne pas montrer la vague de dégoût qui commence à poindre dans mon estomac. Mais j'en pense pas moins.

– Ah oui, complètement ! Je lui en parle tout le temps et iel essaie toujours de me matchmaker. Ça marche pas toujours mais on s'amuse bien au moins !

… Quoi ?

Xiao Wei… l'aide ?

Mais… c'est complètement con. Pourquoi jeter son partenaire dans les bras d'un.e autre ?

– Ça lui pose aucun problème ??

– Ah non, pas du tout ! Iel a aucun souci avec le fait que je sois polyamoureux, au contraire.

Ah.

Ah ah ah.

C'était donc ça.

Putain. Encore un autre.

J'ai envie de vomir.

– … C'est pas acceptable.

– Hm ?

Ma voix n'est qu'un sifflement. Iel se rapproche de moi, tout mon corps se tend.

Je veux qu'iel reste loin.

Loin.

Le plus loin possible de moi.

– J'ai dit, c'est pas acceptable !!

Lan Yue cligne des yeux derrière ses lunettes noires.

J'ai quasiment crié.

Theodosia a tourné la tête dans notre direction, Judicaël aussi. Leurs yeux me fixent avec effarement.

Mon sang se glace.

Merde.

Merde, mais quelle idée j'ai eu de dire ça devant l'ultime Activiste LGBT ?! Je vais me faire fustiger, c'est sûr. Il va me défoncer, je vais passer pour un immonde salaud, juste parce que je peux pas accepter ça. Je vais…

– Euh… ça va, vous deux ?

Je crois que je me serais sûrement enfui à toutes jambes sans même répondre à Theodosia si Lan Yue n'était pas actuellement en train de se coller à moi avec un énorme putain de sourire.

– T'inquiète, Mika est simplement jaloux de ma condition physique absolument éblouissante. Ou bien il l'admire un peu trop, au choix, ajoute-t-il en retirant ses lunettes pour me faire un clin d'œil.

Judicaël ricane du haut de ses barres parallèles. Je sens qu'il va encore sortir un truc relevant de l'amour vache à l'intention de son colocataire et qu'il va encore y laisser son bras.

– Ouais enfin… Visiblement ton physique n'est pas assez apprécié pour que- NON THEODOSIA C'EST BON J'AI COMPRIS J'ARRÊTE !

Le regard de gorgone de la mom friend a suffi cette fois, tiens. Chat échaudé craint l'eau froide.

N'empêche que Lan Yue n'avait à se coller à moi comme ça, bordel, surtout après ce qu'il m'a sorti.

Je me retourne, prêt.e à pousser une gueulante, mais les mots meurent dans ma gorge.

Lan Yue a plaqué une main sur ses yeux, sa bouche tordue en un rictus. Des jurons en chinois lui échappent, à voix basse, avant qu'ael ne remette prestement ses lunettes. Ses yeux sont humides et rougis, mais ce n'est pas les yeux de quelqu'un qui vient de pleurer. Ça me rassure pas autant que ça devrait.

– Lan Yue ? Ça va pas ?

Iel s'essuie les yeux et tente de me sourire, mais ça s'apparente plus à une grimace.

– Ouais, t'inquiète, c'est juste… J'ai les yeux vachement sensibles. Si je reçois trop de lumière dans la face, je peux dire adieu à mes rétines. Du coup les retirer d'un coup comme ça avec l'éclairage au néon, c'était pas la meilleure des idées…

– Ah merde. Maladie génétique ?

Sa grimace se transforme en quelque chose de plus douloureux encore, un sourire crispé, amer, lourd.

– … Ouais. En quelque sorte.

Comment ça, en quelque sorte ? C'est une maladie génétique, oui ou non ? Iel soupire et ébouriffe les cheveux de sa nuque pour en dégager la sueur, sans plus de détails. C'est là que je remarque les lettres inscrites sur sa peau. Les cursives forment une inscription en anglais : Illustrious in battle. Illustre au combat.

– C'est le tatouage que Hibiki t'a fait ?

Iel rougit un peu et se cache la nuque avec sa main.

– O-Ouais. "Illustre au combat", c'est… c'est une des significations du prénom Héloïse. Ça me donne un peu l'impression qu'elle veille sur moi.

Toujours cette Héloïse. Alors même que…

Nouveau frisson. Je veux pas y penser. C'est là que je remarque que Lan Yue me fixe, l'air beaucoup plus sérieux, ce qui reste de son rougissement en train de disparaître.

– Mais il y a plus important pour l'instant.

Oh non.

Je sais ce qu'iel va dire.

Ou demander.

Et je veux pas y répondre.

– Mika. Pourquoi tu penses que c'est pas acceptable ?

La sueur.

Je la sens qui coule dans mon dos.

Merde.

– D-De quoi ?

– Tu sais très bien de quoi je parle… Je veux pas t'engueuler. Mais ça a l'air de beaucoup te toucher, tu devrais peut-être en parler ?

En parler ?

En parler ?

Mais putain, mais qu'est-ce que ça va changer d'en parler ?? À part que tu vas me dire que je suis une raclure, que je fais des généralités et que je me fous du mal que je peux causer en disant ça ?!

Sauf que ces gens-là, ils s'en foutent du mal qu'ils font. Ils s'en foutent, il n'y a que leur ego de merde qui importe. Ils s'en foutent des cris, ils s'en foutent des coups bas, de la tromperie, ils s'en foutent des gosses qui se couvrent les oreilles pour ne plus les entendre, ils s'en foutent des gens. Les gens pour eux, c'est que des objets, des babioles à collecter.

Et quand on n'en veut plus ?

On les jette.

Parce que personne d'autre n'en voudrait.

Sauf que ça, Lan Yue, tu pourras jamais le comprendre. Jamais.

Je me lève d'un bond, je me retrouve encore à courir, avec mes mains sur mes oreilles pour ne pas entendre Lan Yue m'appeler, et les yeux baissés pour ne pas voir ceux de Judicaël et Theodosia. Le sol défile à toute vitesse sous mes pieds, et soudain je suis dehors.

Je suis dehors et de nouveau, je respire.

Ça y est.

Les cris sont partis.

Mais je dois à tout prix éviter une nouvelle conversation de ce genre. Ou bien ils vont revenir.

Alors je m'enfonce dans le couloir, en espérant qu'ils resteront dans le gymnase, par terre, à la merci de n'importe quels pieds. Là où tout le monde peut les piétiner.

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Éwi sorry pour le TW :')
Je tiens à rappeler que cela n'en reflète en aucun cas mon opinion et que le character developement c'est bien-

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