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Chapitre II (11) : Des couteaux de combat dans les mains des gamins

TW sang et décapitation sous-entendue

_____

- Ema ?

Le ton de Sora ne me dit rien qui vaille. Mao a brusquement perdu de sa superbe, son visage est livide et j'arrive pas à m'en réjouir.

- Quoi, Ema ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

Sora cherche ses mots, les larmes aux yeux. Sauf que Mao n'est pas patient. Ses mains saisissent brutalement le col du survêtement de Sora, son visage se déforme sous toute la force de sa panique.

- Seon, réponds-moi !! Qu'est-ce qui est arrivé à ma sœur ?? Est-ce qu'elle va bien ?! Est-ce qu'elle est-

Il tombe brusquement en arrière, sous la pression d'une seule main. La mienne. Je ne me suis pas senti.e bouger. Tout ce que je sens, c'est de la colère qui brûle ma gorge.

- Putain, mais tu vois bien qu'elle est pas en état ! Laisse-la parler, nom d'un chien !!

Mao serre les dents, un peu plus et il me feulerait dessus. Michiru lui saisit le bras et le relève avant qu'il ne me saute à la gorge.

- Mika a raison. Si c'est grave, mieux vaut lui laisser le temps d'expliquer, tu crois pas ?

Il se mord la lèvre, et émet un claquement de langue agacé en détournant le regard. Bien. Je fais s'asseoir Sora sur un banc, et sa respiration finit par se calmer.

- Ema a disparu... Une seconde elle était avec nous, et celle d'après elle était plus là. On l'a cherchée partout, mais on la trouve nulle part alors je suis venu.e vous prévenir... Tritri est allée chercher ses drones mais sous la pluie on n'y voit que dalle !

Iel a l'air au bord des larmes, et je crois bien que Mao nous ferait un malaise si Michiru ne le tenait pas fermement.

- Hibari, Eiji, Kiseki et Lan Yue y sont toujours... J-Je sais pas quoi faire...

- Rien.

C'est Judicaël qui a parlé, très pâle lui aussi. Il mordille son ongle, racle le vernis noir avec ses dents.

- Je peux pas sortir avec mon fauteuil dans la gadoue, Mika et Mao non plus, c'est trop dangereux. Tout ce qu'on peut faire, c'est aller chercher Theodosia et lui demander de préparer l'infirmerie au cas où.

Bordel de merde. Tu parles d'un fiasco.

- Alors quoi ?! Je reste là et j'attends qu'on me dise si ma sœur est morte ou pas ?! s'écrie Mao.

En gros, oui.

Punaise. Où qu'Ema se trouve, y a intérêt à ce que ce soit sur le sentier balisé. Parce que sinon, le poison contenu dans la puce a déjà été injecté et elle est sûrement...

Non. Non, Monokuma l'aurait déjà annoncé si c'était le cas. Elle doit bien être quelque part.

- Je vais chercher Dodo. Vous, ne bougez surtout pas. Surtout toi, Mao !!

Sans même qu'on ne la remarque, Michiru s'est saisie de son anorak et vient de claquer la porte du réfectoire. Pitié faites qu'elle soit prudente, elle est enceinte jusqu'aux yeux, bordel de merde...

- Oh, vous avez commencé le repas ?? Mais c'est trop gentil, fallait pas !

L'exclamation ravie de Sora allège un peu l'ambiance, pour moi et Judicaël du moins. Mao se saisit du plateau et part sans un mot vers la cuisine pour le mettre au four, le visage fermé.

Lorsque Michiru revient quelques minutes plus tard, on ne distingue même plus la couleur originale de ses chaussures sous la gadoue qui les recouvre. C'est Shun qui va être content...

- Dodo est à l'infirmerie en train de tout préparer au cas où... Maintenant y a plus qu'à.

Nous jetons collectivement un regard à Mao, qui tourne en rond nerveusement depuis qu'il est revenu de la cuisine. Il ne prête même pas attention à Michiru et c'est clair qu'il refusera de se calmer tant qu'on ne lui aura pas ramenée sa sœur, de préférence en vie.

Sauf que s'il continue de faire les cent pas comme ça il va se faire encore plus mal au genou, et surtout je vais finir par l'étrangler. J'ai eu beau le provoquer tout à l'heure, maintenant il faut que je le calme. Quel enfer.

- Ça me rappelle un truc cette histoire, je commence sans trop réfléchir. Quand j'avais neuf ou dix ans, on jouait à cache-cache avec mes adelphes dans la forêt et je me suis perdu.e.

Je fais comme si l'histoire s'adressait à tout le monde, je complémente même avec de la langue des signes pour Sora, mais c'est Mao que je regarde. Il a cessé de marcher.

- J'ai eu la trouille de ma vie, j'étais sûr.e qu'on me retrouverait jamais et je me suis mis.e à pleurer comme une fontaine. En plus l'orage approchait, imaginez la flippe pour un.e gosse texan.e qui a entendu parler des tornades en long en large et en travers. J'ai cru que j'allais y passer.

Mao s'est rapproché de la table, les lèvres pincées. Son expression est devenue moins dure, plus enfantine. Je tiens un bon filon.

- Je crois que je suis resté.e environ une heure à pleurer en position foetale, et puis d'un coup ma plus grande sœur a débarqué avec mes petits frères. J'ai jamais été aussi heureux de ma vie, je crois. Elle m'a dit qu'ils s'étaient tous organisés et séparés pour quadriller la forêt et me retrouver. Un boulot d'équipe comme t'en vois rarement.

Cette fois, je regarde l'Imitateur droit dans les yeux. Son regard s'accroche au mien, y cherche quelque chose que je ne peux pas lui donner. Ou du moins, qu'en partie.

- Ils étaient plusieurs et c'est pour ça qu'ils ont pu me retrouver. C'est pareil ici, il y a plusieurs personnes qui cherchent Ema. On finira forcément par la retrouver. Alors maintenant, tu poses ton cul au lieu de te la jouer lion en cage. Ça la fera pas revenir plus vite.

Mon ton est sec, peut-être un peu trop. Sauf que j'ai bien compris que Mao be comprendra jamais autrement. Il faut le secouer, et qui c'est qui se coltine le mauvais rôle ? C'est bibi.

Au moins ça a l'air de fonctionner puisque Mao murmure "d'accord" d'une petite voix avant de se laisser tomber sur le banc, l'air au bord des larmes. Putain je déteste ça, j'ai l'impression d'être lae méchant.e dans l'histoire.

Mais si j'étais méchant.e, je crois pas que Michiru et Judicaël me fixeraient comme si j'étais le Messie donc c'est toujours ça de pris. Sora me sourit juste, faiblement. J'ai le cœur qui se serre. Il a dû être mort de peur et à mon avis, il l'est toujours.

Je pose ma main sur la sienne, réprimant tant bien que mal la révulsion qui me saisit lorsque mes doigts rencontrent la boue séchée sur les siens. Il a besoin de quelqu'un pour lui dire que tout ira bien. Et je suis pas du genre optimiste, alors c'est tout ce que je peux faire. Ça sert à rien, sûrement. Mais ça a l'air de le calmer au moins. Je tente un sourire qui finit par devenir un rictus, il me répond avec un rire incertain.

Et on attend.

Combien de temps, j'en sais rien. Les tentatives de discussion initiées par Judicaël se soldent toutes par un échec, le seul bruit qui résonne dans le réfectoire est celui de la pluie et de la sandale en bois de Mao qui frappe nerveusement le sol. Je serre toujours la main de Sora, ma paume est moite mais je veux pas la lâcher.

Parce que dans mon cerveau, j'imagine déjà Ema la nuque brisée au fond d'une crevasse, empalée sur une branche, morte de froid, tuée par le poison de Monokuma, morte de toutes les façons possibles, seule dans cette foutue forêt. Je ne l'aime pas, mais là j'ai vraiment pas envie qu'elle meure. Pas elle aussi. Et si je lâche la main de Sora, alors je perdrai tout contact avec la réalité et c'est hors de question. Ces pensées doivent rester des pensées, je dois les contrôler si je ne peux pas les interrompre.

Mais c'est Sora qui me lâche en premier, pour courir vers la fenêtre. Oh bordel c'est bien ma veine. Iel colle son visage contre la vitre, puis se retourne vers nous avec un immense sourire.

- Ils l'ont trouvée !!

Ok j'ai été mauvaise langue. Son cri soulagé me fait l'effet d'une bonne grosse gifle, la pression sur mes côtes se retire d'un coup alors que je cours rejoindre lae à la fenêtre.

Il pleut encore des cordes dehors, mais à travers la pluie j'arrive à distinguer Hibari qui porte dans ses bras une Ema visiblement inconsciente et enveloppée dans une veste de survêt beaucoup trop grande pour elle. Lan Yue, Tritri, Eiji et Kiseki le suivent de près, l'air profondément inquiets. Ils sont tous dans un état lamentable, pire que Sora. Ils ont de la boue sur leurs vêtements, dans leurs cheveux, sur le visage, Kiseki est en larmes et les trois autres essayent maladroitement de la réconforter. Je parie dix contre un qu'elle est persuadée que c'est sa faute parce qu'elle a suggéré l'idée. Et Shun n'est pas là pour lui sortir cette idée de la tête.

La porte de l'infirmerie s'ouvre d'un seul coup sur Theodosia, qui crie quelque chose à Hibari. Celui-ci se précipite vers l'intérieur, talonné par les quatre autres, et la porte se referme en même temps que celle du réfectoire claque derrière Mao, que Michiru n'a visiblement pas pu retenir. Je me retourne, ne restent que Judicaël, Sora et moi dans le réfectoire. Je cherche la Toxicologue du regard, mais elle n'est nulle part. Raaah bordel, on n'a vraiment pas besoin d'une seconde disparition aujourd'hui... Elle a pas pu aller bien loin, si ?

Sa voix s'élève soudain de la cuisine, incertaine.

- Les gens ? J'crois que les burgers ont un peu cramé.

****

Te revoilà. Encore. Ça commence à devenir une habitude.

Cette fois encore, une salle de procès. Cette fois encore, une personne à tes côtés.

Cette fois encore, elle ne te voit pas. Ses cheveux argentés dissimulent partiellement ses yeux, mais tu sais que son regard est fixé sur quelque chose d'autre.

Regarde. Toi aussi, regarde.

Tu sais que tu ne vas pas aimer ce que tu es sur le point de voir. Mais tu le dois. Sinon tu ne sortiras jamais d'ici.

Regarde.

Regarde.

Re-

Un éclat métallique, un bruit sourd. La lame n'attendait plus que toi pour enfin tomber.

Une sphère roule lentement jusqu'à tes pieds, laissant derrière elle un large, sinistre tapis rouge.

Tu hurles, mais rien ne sort. Tu veux t'échapper, mais tu es cloué.e sur place.

Deux yeux te fixent, ternes, vides, sans accusation ni supplique. Tu savais qu'une tête séparée de son corps pouvait encore penser pendant environ trente secondes ? Non ?

Que pensait le porteur de celle-ci avant qu'elle ne tombe au sol, avant que son sang criminel ne redécore les tribunes ? De la peur face à sa mort imminente, à l'inévitable conséquence de ses actions ? Du regret, piètre tentative de repentance mentale face à ses abominables péchés ? Ou bien la satisfaction d'un travail dûment accompli, de la réalisation d'une prophétie fantoche ?

Tu ne le sauras jamais, et la personne à tes côtés non plus. Car les morts ne parlent pas. Et même s'ils le pouvaient, la capacité à mentir les aura sans doute suivi dans l'au-delà.

Tu en as assez vu. Tu veux partir, maintenant. Mais tu ne peux pas détacher ton regard de celui de l'exécuté. Si ce n'était que ça, tu pourrais au moins te reculer, mais la personne aux cheveux argentés a le poing serré sur ton poignet.

Impossible, elle ne devrait pas pouvoir te toucher. Et pourtant. Elle ne te ressent pas, mais tu es là. Tu es là et elle refuse de te laisser partir et tu détestes ce qui passe à travers sa main. Tu détestes. Tu détestes...

Tu détestes cette tête. Tu la hais, tu la hais tellement, elle a payé pour ses crimes et c'est rudement bien fait pour elle. Tu sens ton visage se déchirer en un sourire beaucoup trop large, ta voix s'éparpiller dans un misérable rire face au spectacle qui t'est offert. Et pourtant ta poitrine se fend elle aussi, te brûle, les larmes jaillissent d'un coup, irritent le coin de tes lèvres qui continuent de sourire désespérément. Comment ne pas sourire ? Comment ne pas pleurer ? Comment faire face à la cruauté de cette punition, comment faire face à la mort méritée ?

Un coup d'œil à la personne à tes côtés, simple observatrice, te suffit pour voir qu'elle est dans le même état.

Tes joues te font mal, tes yeux te piquent. Ta mâchoire n'est pas faite pour sourire aussi longtemps, tu devrais déjà être à cours de larmes.

La tête n'est plus là. Quelqu'un l'a ramassée. Une fille. Elle ne sourit pas. Elle repose la tête, plus loin, près de quelque chose que tu crois d'abord être du sang. Mais ce sont des fleurs. Et elles sont tout aussi rouges, tout aussi sinistres. Tu croirais presque voir des veines palpiter le long de leurs pétales, plus vivantes que la tête qu'elles sont censées décorer. Une parodie de funérailles. Obscène. Aberrante. Indécente.

Tes lèvres bougent enfin, et poussent un hurlement silencieux droit au visage de celui qui te tient. Tu n'émets aucun son, mais iel sursaute, brusquement, alors que tu continues de crier, incessamment,

Lâche-moi.

***

Ma chambre. Je suis dans ma chambre. Dieu merci. Certes je crève de chaud et ma gorge me fait un mal de chien, mais au moins je suis réveillé.e. Hors de cet endroit.

C'est bien beau de me dire qu'il faut que je continue à rêver, Altaïr, mais on sent bien que les cauchemars c'est pas toi qui te les tape. À moins que j'aie mal digéré les burgers cramés d'hier, même s'ils étaient pas dégueu au final.

J'aimerais vraiment que ce soit ça plutôt qu'une autre connerie médiumnique ou que sais-je encore.

Je vais me griller du pain de mie dans la cuisine, vide. On est déjà en fin de matinée et Sora n'est pas au chalet. C'est calme, trop calme. J'avale mon café, c'est tellement silencieux qu'on entend que ça.

... J'ai un très mauvais pressentiment.

Je sors, ferme la porte à clé. Je sais pas si c'est à cause des évènements d'hier ou du rêve, mais je suis vraiment nerveux.se sans aucune raison valable. Comme si les chalets inanimés autour de moi allaient me sauter dessus pour me bouffer. Je psychote. C'est forcément ça. J'espère juste que je suis pas en train de faire une crise d'angoisse.

Putain la porte du chalet d'Hibari et Altaïr vient de s'ouvrir d'un coup. Heureusement que je suis pas cardiaque parce que j'ai l'impression que mon cœur va exploser. Et le fait que ce soit le Croupier qui vienne d'ouvrir la porte n'aide pas vraiment.

Cela dit, je me sens pas particulièrement mal. La conversation de l'autre jour m'est juste vaguement amère. Bizarre. Tant mieux, j'ai envie de dire, ça enlève au moins une couche de malaise.

Par contre, il a l'air explosé. J'imagine que c'est dû à hier, mais ça m'inquiète un peu quand même. D'accord, ça m'inquiète beaucoup. Exagérément.

- Hibari ?

Il met cinq bonnes secondes avant de réagir et de se tourner vers moi, et de me saluer d'un sourire approximatif. Cette fois j'en suis sûr, y a une couille quelque part. Qu'il ait des cernes je comprends, mais là je le trouve quand même vachement pâle et ça m'étonnerait que ça soit à cause des burgers.

- Ça va ? T'as pas l'air... t'as pas l'air en super forme.

Il me sourit de nouveau, et se gratte distraitement la nuque.

- Juste de la fatigue et quelques courbatures d'hier, c'est tout. Ne t'en fais pas, je vais bien.

Je serai vraiment tenté.e de le croire, mais non. Mon pressentiment ne se fait que plus présent. Je sais qu'il y a autre chose. Mais qu'est-ce que ça pourrait-

Rouge.

Il vient de retirer sa main de sa nuque et elle est rouge. Et là seulement je remarque que le col de sa chemise se constelle de petites tâches sombres lui aussi. Quelque chose coule le long de son cou.

Rouge. Une tête qui roule au sol.

- Hibari !!

Mon cri s'étrangle alors qu'il baisse les yeux sur sa main. L'expression vaguement confuse de son visage s'efface au profit d'une pure terreur alors qu'il palpe plus vigoureusement sa nuque de son autre main, et qu'elle en ressort toute aussi rouge. De pâle il passe à livide, je vois son front devenir moite, et avant même qu'il ne commence à chanceler je suis déjà là à le soutenir de mon bras valide alors qu'il menace de s'effondrer. Il est affalé sur moi de presque tout son poids, sa respiration erratique résonne dans mon oreille.

Le sang. Il est blessé. Il faut que je vérifie la plaie. Vite.

C'est partout. Sur toute sa nuque. Je passe ma manche dessus pour l'essuyer, pas le temps de me soucier de la propreté. Il y a une cicatrice, droite, mais visiblement elle est ancienne. Donc ça vient pas de là. Non, c'est juste à côté. Une entaille diagonale. Ça a l'air profond. Merde. Merde merde merde !!

Calme-toi bordel c'est pas le moment de paniquer, si tu te dépêches pas il risque de... de... Bordel bouge-toi.

- Hibari, Hibari est-ce que tu m'entends ? Il faut que tu marches jusqu'à l'infirmerie, d'accord ? Je peux pas te porter, il faut vraiment que tu bouges...!!

Il est à demi-conscient, mais dieu merci il se redresse un peu et j'arrive tant bien que mal à le traîner sur les quelques mètres qui nous séparent du petit bâtiment de l'infirmerie.

Il manque de tomber au sol une bonne dizaine de fois, et à chaque fois, à chaque fois je crois voir sa tête se détacher, alors j'accélère. Je me fous de comment il s'est fait ça, il faut juste que je me grouille d'arriver jusqu'à l'infirmerie. Bordel, est-ce qu'elle a toujours été aussi loin ?!

À chaque pas, une voix scande la même chose dans un coin de ma tête.

Dépêche-toi.

Dépêche-toi.

Dépêche-toi, ou bien il va mourir.

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