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Chapitre I (14) : Majority rules

Mettez la musique elle est chouette :D

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Lorsque je parlais de porte des Enfers, je n'exagérais pas.

La salle qui s'étend devant nous n'a certes rien de très effrayant au premier abord. Un cercle de dix-sept pupitres en bois, surmontés de sortes de tablettes, et plantés sur un carrelage damier blanc et noir. Deux fauteuils aux allures de trône surplombent le tout depuis une petite estrade au fond de la pièce. Quelques écrans plats. Une salle de procès typique des tueries, comme on peut s'y attendre.

Non, ce qui me donne réellement envie de m'enfuir, ce sont les fresques sur les murs. Des scènes de la Bible, que j'ai à peine reconnues. Car chaque tête a été remplacée par celle d'un Monokuma. Une des scènes représente bel et bien l'enfer, avec dans les flammes une masse informe et hurlante de visages.

... Des visages que j'ai déjà vus auparavant.

À la télé. Dans le journal. Ou... dans un certain "manuel".

Cette simple vision est déjà assez répugnante, mais non, il en faut toujours plus. L'un des pupitres est déjà occupé, par un portrait de Benedikt barré d'une croix en forme de deux burins. J'aperçois Lan Yue serrer les poings à quelques mètres de moi, et je ne peux que compatir. Ça me hérisse les poils. Surtout en voyant le visage livide de Judicaël, et le regard plein de haine qu'il lance à Monokuma.

- C'est quoi, ce truc ?

- Un substitut, répond Monokuma comme si c'était une évidence. Si t'aime pas, j'en ai rien à carrer. Tu prends sur toi et tu la fermes.

Ce que fait l'Activiste, mais je sens qu'il n'en pense pas moins. S'il avait de quoi le faire, il la tuerait sur place.

Notre bourreau se laisse tomber sur le fauteuil au fond de la salle de manière fort disgracieuse, Monoaku à ses côtés, et bidouille quelque chose sur sa tablette. Les écrans qui surplombent les pupitres s'allument tous dans un "bip" collectif, dégageant une lumière bleue presque aveuglante.

- Pour les daubés, vous devez vous installer devant l'écran qui porte votre nom, précise Monokuma avant de lâcher un bâillement qui finit en toux sèche.

Elle peut bien s'étouffer, franchement, j'en ai pas grand chose à foutre. Il faut que je trouve ma place. Je longe le cercle de pupitre et parcours les noms des yeux.
Sora Seon, Judicaël Levavi... Mika Callaghan. Trouvé.

Je me campe devant mon pupitre. Mes doigts viennent agripper la barrière de bois, je remarque qu'ils tremblent. J'inspire une grande goulée d'air, le plus discrètement possible, et l'expire de la même manière. Il faut que je me calme, mais dans une situation pareille, c'est un chouïa compliqué. Seize personnes, un seul meurtrier, tous ensemble dans une même pièce. Enfin voyons, qu'est-ce qui pourrait mal tourner...

À ma droite, Judicaël roule jusqu'à devant son pupitre. Monokuma a pensé à dégager un peu plus d'espace spécialement pour lui afin qu'il puisse accuser ses petits camarades en tout confort, quelle générosité. À ma gauche, Shun déploie des efforts presque pathétiques pour ne pas regarder le portrait de Benedikt. Michiru et Hibari, chacun d'un côté de cette décoration sordide, n'ont pas l'air très à l'aise non plus. Entre ça et le fait que Monokuma et Monoaku sont confortablement assis sur l'estrade juste derrière, ils doivent vraiment s'éclater. En face de moi, de l'autre côté du cercle, Tritri, qui ne semble pas savoir quoi faire de son mètre quatre-vingt et tripote les coins de son sac en papier. À ses côtés, Hibiki lui parle à voix basse pour la rassurer, mais ça n'a pas l'air particulièrement efficace.
Les autres ont l'air fébriles également, même Eiji - elle joue avec ses cheveux - et Noelle - elle ne cesse de rentrer et sortir les mains des poches de sa blouse blanche. Rentrer, sortir, rentrer, sortir.

Le procès n'a même pas encore commencé.

- Je rappelle vite fait les règles, vu que c'est ce qui est écrit dans le protocole. Vous allez débattre pour déterminer qui est coupable du meurtre de Benedikt Manninger-Semmelweis. Lorsque vous aurez atteint une conclusion, vous devrez voter. Si vous avez chopé le bon coupable, bam, exécution, vous pouvez repartir et je vous ouvre un nouvel étage, youpi. Par contre, si d'une manière ou d'une autre vous réussissez à voter pour un innocent, et bah le con peut sortir de Babel et vous crevez tous, donc choisissez bien, hein. J'interromperai le débat au bout de vingt-quatre heures, donc vous avez de quoi faire. Monoaku et moi, on reste disponibles si vous avez des questions, mais on peut rien révéler, et on peut pas mentir non plus. Donc démerdez-vous avec ça.

Des exclamations paniquées éclatent dans le cercle, s'attirant un soupir de Monokuma. Putain, c'est vrai. J'avais oublié que certains n'avaient pas lu Danganronpa.

Ils ne savaient pas que la punition, c'était la mort.

Monokuma appuie sur sa tablette, et un bouton rouge apparaît devant elle. Elle le presse mollement, et la lumière verte indiquant "exit" au-dessus de la porte d'entrée devient aussi rouge que ce bouton. Que son œil. Ce changement est suivi par le bruit métallique de quelque chose qu'on verrouille. Un frisson traverse tous nos corps.

On est enfermés.

La voix traînante de Monokuma résonne au-dessus de nos têtes.

- Je déclare le procès de classe ouvert.

Un lourd silence suit sa déclaration, et je sens mon cerveau se mettre à turbiner à plein régime. Sauf qu'il y a beaucoup, beaucoup trop d'informations, et j'ai aucune idée de par où commencer. Les visages des autres sont graves, tendus, chacun.e lance des œillades méfiantes à son voisin. Peut-être que c'est toi, on ne sait jamais, je ne te connais pas, je ne te connais plus, c'est ce que disent tous leurs regards. Monoaku s'étire paresseusement dans son fauteuil, et nous sursautons presque à l'unisson. Nos nerfs sont déjà éprouvés, on va pas tenir longtemps dans une ambiance pareille... Certains, comme Kiseki ou Lan Yue, ont déjà l'air au bord de la crise d'angoisse.

Mais une voix, soudain, brise le silence poisseux qui se collait à nos peaux.

- Commençons par récapituler les informations que nous possédons déjà.

J'ai jamais été aussi content.e que Noelle existe. C'est vous dire.

- Si j'ai bien compris, seuls Callaghan et moi avons eu accès au Monodossier. Monokuma, c'est possible de le projeter ?

Monokuma hoche la tête, et tous les écrans s'allument, montrant en gros plan l'image figée du cadavre de Benedikt et les informations additionnelles.

- Comme vous pouvez le constater, il a été percé de cinq balles, reprend Noelle sans la moindre considération pour les grimaces douloureuses qui tordent les visages de Judicaël et Lan Yue. Mais pas seulement.

Elle fait un geste à l'intention de Monokuma, et l'image zoome sur l'inventaire des blessures secondaires du tailleur de pierre.

- Deux côtes cassées, de multiples hématomes, une estafilade sur la joue, récite-t-elle comme s'il s'agissait d'une liste de courses. Le coupable, qui qu'iel soit, s'est acharné sur lui.

- Donc ça veut dire qu'iel avait un problème avec Benedikt ? intervient Mao, le nez froncé.

- Ça, ou bien iel voulait faire croire qu'iel en avait un. Y a des trucs de psychologie inversée qui sont vachement tordus, marmonne Judicaël.

- Mais du coup, c'est obligé que ce soit quelqu'un de fort physiquement, nan ? Y aurait pas moyen qu'il se soit fait éclater comme ça sinon.

Mouais. La remarque d'Ema me laisse sceptique. Rien ne dit qu'il se soit pris une mandale avant les coups de feu. Peut-être que le coupable s'est acharné sur son cadavre après coup. À choisir, je crois que je préfère largement la logique de la Mime.

- Possible, mais nous n'avons pas assez d'informations pour le déterminer. Restons sur les faits. Benedikt est mort peu après le deuxième tir qui l'a touché au cœur. L'arme du crime, un six-coups gravé de son nom de famille, a été retrouvée dans un buisson.

Sora, deux places sur ma droite, semble peu convaincu.e.

- Donc le tueur a juste... balancé l'arme comme ça ?

- Ça ne me surprend pas, moi, soupire Hibari. Tout dans ce crime est brouillon, et pourtant le moment choisi fait qu'il est difficile de déterminer ou même réduire la liste des suspects.

Je vérifie à nouveau l'heure de la mort sur le Monodossier. 4h07... En effet, personne n'était censé être dehors à cette heure-là. Et pourtant.

- En parlant de ça, on devrait survoler les alibis, déclare Theodosia. Il faut innocenter le plus de personnes possibles avant de commencer à spéculer.

- Bah écoute, Lan Yue, Altaïr, Michiru, Hibiki et moi on était à la rave... Et puis y avait Tritri là-bas aussi, dans la salle de bain.

Je feuillette discrètement mon bloc-note. Jusque là, c'est cohérent. Mais en même temps, est-ce que je peux réellement faire confiance à Judicaël, alors qu'il était rond comme une queue de pelle hier soir ? Il doit sentir que je le regarde de travers, parce qu'il enchaîne immédiatement.

- Et pis, je veux pas dire, mais je pense que si j'étais parti de la fête à un moment, ça se serait remarqué. J'ai pas exactement le moyen de locomotion le plus discret.

- C'est vrai, j'ai gardé un œil sur lui toute la soirée, confirme Altaïr.

Ok, c'est pas con. Je pense qu'on peut quasiment éliminer Judicaël de la liste des suspects potentiels.

- Après, je pense que ça se serait vu si n'importe quelle fêtard était parti en pleine nuit, même si les autres étaient bourrés, 'fin... Faudrait être aveugle pour pas remarquer, lance Hibiki.

Elle a pas tort. C'est vrai que les autres ont un alibi tout trouvé là-dessus. Je regarde mon carnet, puis les autres, mais ils sont déjà en train de passer à l'alibi suivant.

- J'étais en train d'essayer de dormir, mais c'était pas possible avec le bruit. Noelle était tout le temps là, elle a pas bougé !

- C'est exact. Je pense que mon innocence et celle d'Ayase peuvent être actées, d'autant plus que l'annonce de découverte du corps prouve sa bonne foi.

Noelle et Kiseki innocentes, donc. Encore une fois, je me laisse une marge de doute, mais je vois très mal l'une de ces deux-là commettre un meurtre, surtout un aussi mal foutu que celui-là. Noelle parce qu'elle est trop intelligente, Kiseki parce qu'elle est trop bête. Ou juste trop gentille. À tous les coups, tuer ne lui est même pas venu à l'esprit.

- J'étais seul au chalet, alors je n'ai pas vraiment d'alibi. Je n'ai que ma parole à vous donner, soupire Hibari.

Shun, Sora, Theodosia et Eiji acquiescent. Je suis presque convaincu.e de l'innocence de Sora, mais j'ai dormi comme une souche et je ne peux pas confirmer qu'iel ne s'est pas levé.e pendant la nuit pour aller... rien qu'y penser me répugne. Les autres alibis se suivent, Mao et Ema insistent sur le fait qu'ils étaient tout le temps ensemble, mais ça ne prouve rien. Les connaissant, l'un aurait pu couvrir l'autre sans problème.
Il ne faut surtout pas que je pense trop à leurs mines terrorisées et leurs corps tremblants dans la neige. Ici, ils sont des suspects comme les autres jusqu'à preuve du contraire. Et je suis pas près de le prouver, le contraire, parce que mis à part l'innocence de même pas la moitié d'entre nous, j'ai rien de nouveau. On tourne en rond et je sens que ça va vite m'énerver.

- Mais des coups de feu, ça s'entend, non ?

Theodosia fixe l'écran, les sourcils froncés. Certains semblent enfin se réveiller un peu et réaliser quelque chose.

- Putain, la musique ! s'écrie Lan Yue. Voilà pourquoi vous avez rien entendu ! La musique, elle... était trop forte.

Je vois ses poings se serrer légèrement alors qu'il baisse la tête. C'est une vision désagréable. Luel qui est si confiant.e d'habitude, lae voilà qui fixe le sol comme si iel souhaitait qu'il l'engloutisse.

- ... Si ça avait pas été le cas, on aurait peut-être pu choper le coupable la main dans le sac.

- Vu comme t'étais déchiré, ça m'étonnerait, marmonne Mao.

Oula. Lan Yue ouvre la bouche avec l'air fortement irrité et je sens l'ambiance tourner au vinaigre, mais heureusement, Theodosia intervient une nouvelle fois.

- D'ailleurs, ça me fait penser... Vers deux heures du matin, quelques-uns d'entre nous sont allés dehors pour vous demander de baisser le son. Benedikt était l'une de ces personnes... Il était même déjà en pyjama et robe de chambre. C'est la dernière fois que je l'ai vu.

- Mais pourquoi il était derrière l'infirmerie et complètement habillé alors ??

Des regards nerveux sont échangés, la question d'Hibiki reste sans réponse, et le silence retombe sur la salle de procès, encore plus lourd qu'au départ.

- C'est marrant, ça, que ce soit derrière l'infirmerie... C'est pas comme si une certaine personne y vivait, hm ?

Ok j'ai rien dit.

C'est Judicaël qui vient de parler, et il fusille Eiji du regard. Eiji qui, à part pour confirmer son alibi, n'a pas lâché un mot depuis le début de cette connerie. Même maintenant, alors qu'elle est en train de se faire accuser, son visage demeure parfaitement stoïque.

- Vous pensez que j'ai tué Benedikt.

Ce n'est pas une question. Juste un constat.

- Je suis ouverte à votre raisonnement si jamais vous avez un autre argument que ma proximité géographique avec la scène de crime, monsieur Levavi.

Et bim, dans les dents. L'Activiste bredouille, et ne trouve rien à ajouter. Seulement, le mal est fait. Des regards suspicieux se tournent un à un vers Eiji. Sans alibi concret, elle a peu de chance de se défendre. Et pourtant... Pourtant elle m'a donné ce pistolet, et j'ai envie de prouver aux autres qu'ils ont tort. Eiji est...

- Maekawa, tu ferais mieux d'avouer, grogne Lan Yue, un peu trop enclin à sauter sur des conclusions rapides. Je suis vraiment pas d'humeur à jouer au chat et à la souris, là.

- Je n'ai rien à avouer.

- Bah tiens, comme c'est pratique ! la raille Ema.

Il doit bien y avoir quelque chose. Un truc dont on n'a pas encore parlé, qui nous échappe. J'en suis sûr.e. Mais il faut que je trouve vite, parce que là ils sont tous en train de se monter contre Eiji. Bordel, pourquoi Noelle ne m'aide jamais quand j'en ai besoin ?!

- Je dois bien admettre que si tu n'as pas de meilleure défense, tu es une des premières suspectes.

Bon sang, même Theodosia s'y met ?! Oooh ça pue ça. Bordel. Bordel. Et Eiji qui ne dit rien !
Mes yeux survolent toutes les données à ma disposition, les preuves, mon carnet, le Monodossier, à la recherche de l'élément qui me permettrait de briser ce cercle vicieux.

Et puis, je le trouve.

- Et la note ?

Ma voix, claire et ferme, coupe en deux le brouhaha. Je retrouve un peu d'assurance, malgré les regards pas forcément amicaux tournés vers moi. J'ai l'habitude de parler en public depuis une tribune, c'est mon domaine. J'ai juste à me rappeler de ce que maman m'a appris et tout se passera bien.

- La note ? Quelle note ? finit par lâcher Hibiki.

- Ça.

Je demande à Monokuma de zoomer sur la photo du corps, et plus spécifiquement sur la main droite de Benedikt. Dans son poing serré, une feuille de papier est clairement visible.

- Si vous étiez moins cons, vous auriez peut-être mieux examiné l'écran avant d'accuser à tout-va.

Ouais, ils commencent à me faire chier. L'heure tourne et nous aussi.
Hibari, un minimum coopératif, se met à réfléchir à voix haute.

- Une note... Ça serait la raison de la sortie de Benedikt à une heure pareille ?

- Donc ça veut dire que le meurtre était prémédité, lâche Lan Yue.

- Pour un truc prévu, c'est mal exécuté.

En effet, Mao a raison. Le tueur n'a fait aucun effort pour couvrir son crime. L'arme a été jetée négligemment dans un buisson, le corps intouché, la note pas retirée. C'est l'un des crimes les moins bien foutus de l'histoire et pourtant on galère à le résoudre.

- Nous ne sommes pas sûrs que la note était destinée à Manninger. Mais dans tous les cas, le scénario le plus probable est une rencontre arrangée sous un prétexte quelconque... Qu'elle ait été organisée par Manninger est le plus probable, étant donné que l'arme lui app-

- Non, c'était pas lui.

Noelle cesse de parler et tourne son œil vers la personne qui vient de l'interrompre. Son visage ne montre pas la moindre surprise.

Comme si elle s'attendait à ce que Shun Furusawa finisse par intervenir.

- Comment en es-tu aussi certain ?

- Ouais, Shun, dis-nous.

Le ton de Judicaël est sec, presque accusateur, à nouveau. Lui et Lan Yue ne cessent de se faire envahir par leurs émotions depuis le début du procès. Mais si je devais penser comme Noelle, je leur trouverai probablement une excuse. Du genre "Ils ne font que projeter sur les autres leurs propres regrets et impuissance". Shun ne s'embarrasse pas de ce genre de pensée, il se met à grogner à la place.

- Alors déjà tu vas mieux me causer, ensuite, parce que je l'ai vu, voilà pourquoi.

- Attends, tu as vu le meurtre ?! s'écrie Theodosia en manquant passer par-dessus son pupitre. Mais pourquoi tu l'as pas dit plus tôt ?!

- J'ai pas dit que j'avais vu ça, bordel, laissez-moi parler !!

Kiseki lève une main, hésitante, comme une élève attendant l'autorisation de parler. Sauf qu'elle n'attend pas.

- Je... Je pense que Shun a été le premier à découvrir le corps. J'étais en route pour mon jogging ce matin, et je l'ai trouvé évanoui à côté.

- Et puis si vraiment vous voulez encore chipoter, on peut vérifier dans les paramètres de la télé. Ça vous confirmera que j'étais en train de regarder une série au moment du meurtre. Ça vous va ?

- Il regardait Mon voisin Totoro, lance Chirurgienne depuis son fauteuil, les yeux fixés sur sa tablette.

- ELLE MENT. Bref. Vous êtes prêts à m'écouter ou pas ?

La salle de procès devient silencieuse. Même Lan Yue et Judicaël se sont tus, et Ema ne pipe mot. Noelle fait un geste de la main pour inviter Shun à poursuivre. Ce qu'il n'a pas eu le temps de nous dire avant le procès, j'ai le sentiment que c'est capital que je l'écoute maintenant.

- Merci. Donc, j'étais dans le canapé, devant ma série. Benedikt bouquinait dans la cuisine, c'était impossible de pioncer avec leur musique de merde. Et pis ça a frappé à la porte. Il était, quoi... trois heures du mat, par là. Benedikt est allé ouvrir. Il a lu la note. En dix minutes, il était complètement sapé et avait pris son pistolet. J'me suis dit que c'était normal, qu'il était juste prudent. J'aime pas les armes mais je comprends l'intérêt pour la sécurité. Tout ça pour dire que c'est lui qui a reçu le mot. Pas son tueur.

La révélation du Technicien de surface jette un froid sur notre assemblée. Une question plane dans l'air, silencieuse, mais imprimée dans tous les esprits. Qui, dans cette pièce, a invité Benedikt à lae rejoindre pour mieux le tuer par la suite ? Je regarde Noelle. Elle a peut-être une idée, elle... elle a toujours une idée. Sauf que là, son regard est toujours sur Shun.

- Furusawa, il y a encore autre chose.

Elle est d'un calme olympien, et pourtant Shun sursaute comme si elle avait hurlé. Il semble bizarrement sur ses gardes. Enfin, encore plus que d'habitude, ce qui est déjà un exploit en soi.

- Je sais que tu as peur que l'on t'accuse de mentir, mais seul le vote pourra décider de qui t'arrivera. Il ne sert à rien de nous cacher des informations, au contraire. Peut-être confirmeront-elles ton innocence pour de bon.

Shun se triture les mains, hésite, tire sur son t-shirt, me regarde, regarde Noelle. Ses yeux jettent des regards de bête traquée tout autour de lui. Il est seul. Tout du moins il en a l'impression. Mais la bombe s'échappe malgré tout d'entre ses lèvres, pour exploser au milieu du cercle.

- J'ai... vu qui a donné le mot à Benedikt.

Des "QUI ??" empressés retentissent de tout côté, mais Theodosia les calme vite en frappant dans ses mains, le visage sévère.

- Dis-nous, Shun, l'encourage-t-elle avec douceur.

- Vous... allez pas me traiter de menteur, hein ?

- Bien sûr que non. Vas-y.

Quelques instants passent dans une lenteur insupportable. Même l'air semble s'être figé, alors que nous baignons tous dans l'attente mi-craintive, mi-pleine d'espoir de la révélation du coupable.

Et puis, le doigt ganté de Shun se lève, tremblant, et se pointe finalement sur quelqu'un.

L'une des seules personnes n'ayant pas lâché un mot depuis le début du procès, et dont personne n'a relevé le silence jusque-là. Sauf Shun.

Dans ce viseur accusateur, un visage livide, encadré de cheveux roux, qui a un mouvement de recul alors que le Technicien de surface prononce les mots tant attendus et tant redoutés.

- C'était Uemura.

_____

Well, well, things are getting... interesting to say the least~

Benedikt : ... J'ose espérer qu'ils surmonteront leur stupidité pour voir la vérité en face.

Hehehe. Who knows.

Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?

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