Chapitre 5 - Léna
-Léna, Léna réveille-toi.
La jeune femme grogna et se retourna, enfonçant sa tête sous son oreiller. Avec la soirée qu'elle avait eu, Léna n'avait qu'une envie, rester au lit et ne pas en bouger. Les cours ? Non, hors de question aujourd'hui. L'agression survenue la veille ne l'avait pas choquée au point de la rendre anthropophobe, mais assez pour l'inciter à prendre une journée de séchage de cours. Elle avait juste envie de rester enfermée à regarder la télé avec pour seule compagnie une bouteille de coca et des sandwich au beurre de cacahuète. Malheureusement, Lisa semblait en avoir décidé autrement puisque, malgré l'inertie de la brunette, son amie s'acharnait à vouloir la sortir du lit.
-Bon sang Léna, j'ai dis DEBOUT !
Sans crier garde, Lisa tira un grand coup sur les couvertures, offrant ainsi le corps de la jeune femme à la morsure glacial de l'air ambiant. Cette dernière se releva d'un bond, le cœur tambourinant dans sa poitrine, furieuse comme jamais. Le froid lui avait fait l'effet d'un électrochoc et elle était désormais bien réveillée.
-Putain de merde Lisa qu'est ce que tu fous ? Tu veux ma mort ou quoi ? Tu fais chier sérieux.
-Moi aussi je t'aime Léna. Répondit son amie, un grand sourire aux lèvres. Bon tu me diras quand t'as finis ta crise matinale, on a de la visite.
Sans dire quoi que se soit de plus, la jeune femme sorti de la pièce. Léna se leva et enfila sa robe de chambre. Elle jeta un œil dans le miroir. Ses cernes étaient bien marquées, ses cheveux semblaient être passées dans un courant électrique, son maquillage de la veille lui donnait l'air d'un panda, et sa peau pâle celle d'un zombie. Le glamour à l'état pur.
-Et la princesse se leva, fraîche comme la rosée du matin, ses cheveux parfaitement coiffées et son teint de pèche scintillant dans la douce lumière de l'aurore...Putain de conte de fées. C'est plus un ravalement de façade qu'il va me falloir. Hors de question que je sorte comme ça, faut pas déconner non plus. Je retourne me coucher.
-Quand t'auras fini de te prendre pour la princesse proutprout tu nous le diras. Dépêche sinon c'est nous qui venons.
Les joues de Léna s'empourprèrent. Elle ne s'attendait pas à être entendue. La jeune femme attrapa deux vêtements et fila d'un pas rapide dans la salle de bain et entreprit de retirer le surplus de maquillage. Sa peau était désormais bien rouge, mais tant pis, c'était déjà beaucoup mieux. Elle enfila ensuite un jean noir assez large, un tee shirt blanc avec un teddy bear sanguinolent sur le devant et un pull à col roulé noir. Après quelques minutes de bataille avec ses cheveux, elle déclara forfait et les remonta sur sa tête à l'aide d'une pince crocodile. Une bosse commençait à apparaître là où sa tête avait cogné, mais le sang avait cessé de couler. Au final, la blessure paraissait plus impressionnante qu'elle ne l'était en réalité. Une fois prête, elle se décida à aller accueillir leur invité.
-T'en as mis du temps Léna...Wouh...Tu vas à un enterrement ou.... ?
-Oui, le tien si tu continues comme ça.
Lisa pouffa de rire un instant. Aujourd'hui, Léna était d'une humeur massacrante et son amie l'avait bien compris. Elle se fera d'ailleurs un malin plaisir à jouer avec ses nerfs jusqu'à ce que la brunette ait retrouvée sa bonne humeur. Léna se retrouva alors nez à nez avec Luc. Son visage trahit sa surprise durant un instant.
-Bonjour, je venais simplement voir comment vous alliez ce matin.
-Ça va merci, et merci pour hier.
-Pas de problème. Par contre, je ne venais pas que pour ça en réalité. Le doyen nous attend dans son bureau pour discuter de ce qui s'est passé. J'ai....J'ai cru bon d'aller l'informer.
Léna acquiesça tandis que Lisa prenait leurs affaires.
-Je viens avec vous. Soutien morale pour ma copine.
Léna leva les yeux au ciel. Son amie était bien trop joviale pour que ce soit simplement un soutien moral, et la jeune femme se demanda un instant si Luc n'était pas dans sa ligne de mire. Les deux jeunes filles suivirent Luc, tout en restant assez loin pour ne pas être entendues.
-Il est plutôt pas mal tu trouves pas ?
-Lisa, tu n'as pas besoin de moi pour choisir tes mecs. Si il te plaît fonce.
-Mais non, je parlais pas pour moi, Mitch est déjà dans ma ligne de mire, je parlais pour toi.
-Mitch ?
-Je t'en parle ce soir.
-Heu attends comment ça pour moi ? Non hors de question, n'y penses même pas.
-Ho allez Léna, je vois bien qu'il te plaît. Tu rougis, allez arrête de faire ta sainte ni touche.
-Je ne fais pas ma sainte ni touche. Bon d'accord, il est plutôt séduisant et m'a fait une très très bonne impression hier soir, mais non je vais pas jeter dans ses bras comme ça, on ne se connaît même pas.
-Si y'a que ça qui te retiens, compte sur moi.
-Lisa....
Mais la jeune femme ne put riposter plus longtemps. Ils étaient désormais devant le bureau du doyen qui les somma de rentrer. Chacun fit le récit de la soirée et une confrontation avec le dénommé Kyle eut lieu. Le jeune homme ne semblait se souvenir de rien mais fut tout de même expulsé définitivement de l'université. Une fois ce moment pénible passé, les trois jeunes gens se retrouvèrent dans les jardins de la fac.
-Bon sang, c'était tendu. Comment tu te sens Léna ?
-Je vais bien, tu vas pas me le demander tous les quart d'heures. Bref, il commence à faire faim donc on pourrait aller à la cafet avant qu'elle soit blindée non ?
-Oui pourquoi pas, Luc, tu viens avec nous ?
-D'accord.
Lisa lança à son amie un grand sourire qui fit lever les yeux de Léna au ciel. Quand celle-ci avait une idée en tête, rien ne l'arrêtait jamais. Évidemment, elle fit en sorte que Luc se retrouva à côté de Léna et prit bien soin de se mettre en face de son amie.
-Alors Luc, c'est quoi ton genre de filles. Moi j'adoooore les blonds aux yeux bleus, je ne vois que par eux.
Léna, qui buvait une gorgée de coca faillit s'étouffer à l'annonce pour le moins aberrante de son amie. Lisa était plutôt du genre tout type de mecs du moment qu'il soit esthétiquement séduisant. Luc était donc forcément son type de mec. De plus, sa manœuvre se voyait comme le nez au milieu de la figure. Si elle voulait mettre la honte à Léna définitivement, elle était bien partie pour.
-Est-ce que ça va ? Demanda Luc en tournant la tête vers la brunette.
-Oui oui, j'ai bu un peu trop vite, c'est rien.
Du coin de l'œil, Léna vit son amie faire de grand gestes, des pouces en l'air, des clins d'œils complices et de grands sourires. Elle se demanda un instant si elle ne devrait pas tout simplement la faire interner.
-Bon, je dois y aller, j'avais oublié, j'ai rendez-vous avec Maxence à la bibliothèque.
-Maxence ? Lui demanda Léna, tentant de contrecarré le plan de son amie qu'elle voyait à des kilomètres.
-Oui, tu sais mon petit ami, je t'en ai parlé l'autre jour. Bon je vous laisse, faîtes pas trop de cochonneries les enfants...Je rigole allez bisous.
Léna ferma les yeux un instant, dépitée. Quand elle s'y mettait, Lisa pouvait être un vrai cliché à elle toute seule, et le pire, c'était qu'elle arrivait à mêler Léna dans ses combines de gré ou de force. Quoi qu'il en soit, la voila désormais seule avec Luc.
-Bon...Je vais y aller aussi. Encore merci Luc, à la prochaine.
Alors qu'elle tournait les talons, le jeune homme arriva à côté d'elle.
-Attends, puisque visiblement ton amie a décidé de nous faire je ne sais quel plan, pourquoi ne pas passer un peu de temps ensemble? J'ai un cours d'art qui va commencer et notre prof a désespérément besoin d'élèves, si tu veux mon avis, je crois qu'elle est un peu dépressive et je n'aimerai pas la retrouver chez moi parce qu'elle se serait sui...Bref tu m'accompagnes?
-heu...Ouai, d'accord.
La proposition du Luc était très étrange. Léna avait l'impression que cela sonnait faux. Que cherchait-il réellement? Peut-être qu'elle se faisait des idées après tout. Mais pourquoi diable la prof d'art se retrouverait chez lui? La jeune femme ouvrit grand la bouche puis se pinça les lèvres. Elle avait remarqué la petite cour qui gloussait comme des poules en chaleur sur le passage du jeune homme et elle ne serait pas étonnée qu'il prenne du bon temps avec chacune d'elle. Elle ne le connaissait pas certes, mais à ses manières, il lui avait donné l'impression d'être un coureur du jupon. Mais de là à réussir à séduire une prof....Léna ne savait pas si elle devait être choquée ou admirative.
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